la mort n'est rien" n'est pas de pĂ©guy ! la plupart des gens pensent que ce texte a Ă©tĂ© Ă©crit par charles pĂ©guy, ce qui n'est pas le cas. . chaque minute est un obstacle Ă  franchir, ce poĂšme m'apaise mais nous ne Vu sur cultivonsnous.fr. ƒuvres en prose, , charles pĂ©guy, Ă©d. gallimard, coll. bibliothĂšque de la plĂ©iade, , p. , note conjointe sur m. descartes et la philosophie Vu
Download Free PDFDownload Free PDFDownload Free PDFCharles Péguy dir. C. Riquier, 2014Anthony FeneuilThis PaperA short summary of this paper37 Full PDFs related to this paperDownloadPDF Pack
Etainsi rien ne vaut le Français dans la croisade. Peuple, les peuples pharisiens te disent lĂ©ger. Parce que tu es un peuple vite. Tu es arrivĂ© avant que les autres soient partis. À un jour prĂšs, mais le samedi comme aujourd’hui, vigile et jeĂ»ne, il est mort Ă  Villeroy, entre Meaux et Dammartin, dans la bataille de l’Ourcq, ce petit homme de France, qui avait tant de vertu, Charles
L’historien Jean-Pierre Rioux publie en ce dĂ©but d’annĂ©e La mort du Lieutenant PĂ©guy, un livre qui retrace l’expĂ©rience de guerre du grand Ă©crivain jusqu’à sa mort le 5 septembre 1914. Occasion de revenir sur la conception de la guerre du directeur des Cahiers de la Quinzaine. soldats français en 1914 Charles PĂ©guy est mort debout. En soldat honorable, en soldat vertical. ArrivĂ©e au croisement de la route d’Yverny-la Bascule et de Chauconin, la 19e compagnie de PĂ©guy reçoit l’ordre d’attaquer les Allemands embusquĂ©s Ă  quelques centaines de mĂštres de lĂ . FiĂšrement dressĂ©, PĂ©guy commande le feu Tirez, tirez, nom de Dieu ! » Quelques instants plus tard, il est frappĂ© d’une balle en plein front et s’écroule dans une plainte Ah ! mon Dieu
 Mes enfants ! » Parmi les nombreux hommages consĂ©cutifs Ă  la mort de PĂ©guy, celui de son ami Daniel HalĂ©vy se distingue par sa luciditĂ© Je ne pleurerai pas son hĂ©roĂŻque fin. Il l’a cherchĂ©e, il l’a trouvĂ©e, il Ă©tait digne d’elle [
] Ne le plaignons pas. Cette mort, qui donne Ă  son Ɠuvre le tĂ©moignage, la signature du sang, il l’a voulue. » En effet, PĂ©guy a toujours eu une haute conscience de l’honneur et une admiration pour la figure du soldat. Cette mort est celle qui lui ressemble le plus. Sa vie aura Ă©tĂ© celle d’un soldat de plume, sa mort, celle d’un soldat tout court. Soldat, PĂ©guy l’était indiscutablement. Soldat français, PĂ©guy l’était d’autant plus. Dans sa Note conjointe sur M. Descartes, il s’applique Ă  distinguer deux conceptions radicalement opposĂ©es de la guerre. D’un cĂŽtĂ©, la conception française hĂ©ritĂ©e de la chevalerie et dont la finalitĂ© est l’honneur, de l’autre, la conception allemande hĂ©ritĂ©e de l’Empire romain et dont la finalitĂ© est la victoire. Le soldat français se bat pour des valeurs, le soldat allemand se bat pour gagner. Aux yeux de PĂ©guy, la logique de guerre allemande trouve son origine dans l’épisode du cheval de Troie. Ce n’est donc pas un Romain, mais le Grec Ulysse qui a le premier privilĂ©giĂ© l’issue de la bataille Ă  la bataille en tant que telle. Plus question pour le fis d’Ithaque de respecter un code, mais bien plutĂŽt d’utiliser la ruse et d’ĂȘtre fidĂšle Ă  sa rĂ©putation d’homme au mille tours ». Pour PĂ©guy, le systĂšme de guerre français est basĂ© sur le duel tandis que le systĂšme de guerre allemand est basĂ© sur la domination. Il prĂ©vient la guerre entre la France et l’Allemagne ne peut pas ĂȘtre envisagĂ©e comme un duel Ă  grande Ă©chelle puisque seule une des parties engagĂ©es respecte les rĂšgles chevaleresques du duel. Français et Allemands font la guerre, ils se font la guerre, mais ils ne font pas la mĂȘme guerre. Je dirai Il y a deux races de la guerre qui n’ont peut-ĂȘtre rien de commun ensemble et qui se sont constamment mĂȘlĂ©es et dĂ©mĂȘlĂ©es dans l’histoire [
] Il y a une race de la guerre qui est une lutte pour l’honneur et il y a une tout autre race de la guerre qui est une lutte pour la domination. La premiĂšre procĂšde du duel. Elle est le duel. La deuxiĂšme ne l’est pas et n’en procĂšde pas », explique PĂ©guy. soldats allemands en 1914 PĂ©guy estime que, lorsqu’on fait la guerre, la fin ne justifie jamais les moyens. Pour le soldat français, c’est plutĂŽt les moyens qui justifient la fin. Vaincre ne compte pas pour le chevalier, ce qui compte c’est de combattre, de bien combattre. En revanche, pour le soldat allemand, la maniĂšre importe peu, seule la victoire compte, qu’elle se fasse dans l’honneur ou le dĂ©shonneur concepts Ă©trangers Ă  cette race de la guerre ». Il y a une race de la guerre oĂč une victoire dĂ©shonorante, par exemple une victoire par trahison, est infiniment pire, et l’idĂ©e mĂȘme en est insupportable, qu’une dĂ©faite honorable, c’est-Ă -dire une dĂ©faite subie, et je dirai obtenue en un combat loyal », affirme PĂ©guy. Chevalier et samouraĂŻ Ces deux systĂšmes de guerre s’inscrivent dans une tradition Ă  la fois temporelle et spirituelle. Pour nous modernes, chez nous l’un est celtique et l’autre est romain. L’un est fĂ©odal et l’autre est d’empire. L’un est chrĂ©tien et l’autre est romain. Les Français ont excellĂ© dans l’un et les Allemands ont quelquefois rĂ©ussi dans l’autre et les Japonais paraissent avoir excellĂ© dans l’un et rĂ©ussi dans l’autre », note-t-il. Le chevalier, comme le samouraĂŻ, est une incarnation temporelle du spirituel. Leur sacrifice Ă©ventuel est une preuve du primat en eux du spirituel sur le temporel. Le soldat allemand en revanche, parce qu’il recherche la domination, est prĂȘt Ă  sacrifier du spirituel pour du temporel, des valeurs, pour la victoire. Cette rĂ©fĂ©rence au soldat japonais nous ramĂšne Ă  un autre texte de PĂ©guy, Par ce demi-clair matin, publiĂ© aprĂšs la crise de Tanger en 1905. PĂ©guy revient sur le sentiment d’assurance qui caractĂ©rise la nation française avant la dĂ©faite de 1870, un sentiment qui peut se rĂ©sumer ainsi [
] la France est naturellement et historiquement invincible ; le Français est imbattable ; le Français est le premier soldat du monde tout le monde le sait. » Dans Leur Patrie, Gustave HervĂ©, dont l’antimilitarisme insupporte PĂ©guy, se moque de cette assurance [
] il suffit de connaĂźtre l’histoire militaire du peuple français pour constater qu’il n’en est peut-ĂȘtre pas un seul en Europe qui compte Ă  son actif tant de dĂ©faites mĂ©morables, anciennes ou rĂ©centes », Ă©crit-il. Ce Ă  quoi PĂ©guy rĂ©pond [
] et il est sans doute encore plus vrai que le Français dans les temps modernes est le premier soldat du monde ; car on peut trĂšs bien ĂȘtre le premier peuple militaire du monde, et ĂȘtre battu, comme on peut trĂšs bien ĂȘtre le premier soldat du monde et ĂȘtre battu. » un samouraĂŻ Le seul soldat comparable au soldat français est le soldat japonais. L’équivalent japonais du chevalier courtois est le samouraĂŻ. Le mĂȘme sens de l’honneur anime ces deux figures du combattant. Le chevalier est un samouraĂŻ d’occident, comme le samouraĂŻ est un chevalier d’orient. Ces deux soldats ont le duel comme modĂšle, ce qui n’est pas le cas du soldat allemand. Le soldat allemand est puissant dans le mesure oĂč il est une des parties de l’armĂ©e. En tant qu’individu, il n’a pas la mĂȘme valeur que le soldat français ou japonais. L’Allemagne a une grande armĂ©e, mais n’a pas de grands soldats. La France et le Japon ont une grande armĂ©e et de grands soldats. [
] quand nous nous demandons si la France a encore la premiĂšre armĂ©e du monde, Ă  quel terme de comparaison pensons-nous ? nous pensons immĂ©diatement Ă  une autre puissance, Ă  une autre armĂ©e, Ă  l’armĂ©e allemande [
] de savoir si la France est ou n’est pas encore le premier peuple militaire du monde, si le Français, particuliĂšrement, est ou n’est pas encore le premier soldat du monde, Ă  quel terme de comparaison pensons-nous ? pensons-nous encore au peuple allemand, au soldat allemand ? non ; nous pensons immĂ©diatement au peuple japonais, au soldat japonais [
] » Le sacrifice du lieutenant PĂ©guy le consacre dĂ©finitivement chevalier, le consacre dĂ©finitivement samouraĂŻ. Par sa conduite exemplaire sur le champ de bataille, il a prouvĂ© qu’il n’était pas un patriote livresque, mais un patriote authentique. Le 17 septembre 1914, dans L’Écho de Paris, Maurice BarrĂšs lui consacre un article visionnaire Nous sommes fiers de notre ami. Il est tombĂ© les armes Ă  la main, face Ă  l’ennemi, le lieutenant de ligne Charles PĂ©guy. Le voilĂ  entrĂ© parmi les hĂ©ros de la pensĂ©e française. Son sacrifice multiplie la valeur de son Ɠuvre. Il cĂ©lĂ©brait la grandeur morale, l’abnĂ©gation, l’exaltation de l’ñme. Il lui a Ă©tĂ© donnĂ© de prouver en une minute la vĂ©ritĂ© de son Ɠuvre. Le voilĂ  sacrĂ©. Ce mort est un guide, ce mort continuera plus que jamais d’agir, ce mort plus qu’aucun est aujourd’hui vivant. »
Lamort n'est rien, je suis seulement passĂ©, dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi. Vous ĂȘtes vous. Ce que j'Ă©tais pour vous, je le suis toujours. Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donnĂ©, parlez-moi comme vous l'avez toujours fait. N'employez pas un ton diffĂ©rent, ne prenez pas un air solennel ou triste. La mort n'est rienDe Charles PĂ©guy, d'aprĂšs un texte de Saint AugustinLa mort n’est rienJe suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  suis moi. Tu es que nous Ă©tions l’un pour l’autre, nous le sommes le nom que tu m’as toujours comme tu l’as toujours pas de ton prends pas un air solennel ou Ă  rire de ce qui nous faisait vivre Souris. Pense Ă  moi. Prie pour mon nom soit toujours prononcĂ© Ă  la maison comme il l’a toujours emphase d’aucune sorte et sans trace d’ombre. La vie signifie ce qu’elle a toujours reste ce qu’elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n’est pas serais-je hors de ta pensĂ©e,Simplement parce que je suis hors de ta vue ?Je t’attends. Je ne suis pas de l’autre cĂŽtĂ© du vois, tout est bien.
CharlesPÉGUY- La Passion. PubliĂ© le 26 Mars 2016 par Yo Tout cela se passait sous la clartĂ© des cieux ; Les anges dans la nuit avaient formĂ© des chƓurs. Les anges dans la nuit chantaient comme des fleurs. Par dessus les bergers, par dessus les rois mages L’étoile dans la nuit brillait comme un clou d’or. L’étoile dans la nuit brillait Ă©ternellement. Le Juste seul poussa la
Un des mes clients est dĂ©cĂ©dĂ© d'une grave maladie, je ne le connaissais pas beaucoup. Mais ce matin j'ai retrouvĂ© sur mon bureau dĂ©posĂ© par mon boss un mĂ©morial parlant et racontant cette personne. Sur ce mĂ©morial j'ai trouvĂ© un texte du poĂšte français Charles PĂ©guy, ce texte m'a rĂ©ellement Ă©mu. C'est pour celĂ  que je le fais partager sur ce modeste blog. C'est dans ces moments lĂ  qu'il faut se dire qu'on a de la chance de vivre et d'ĂȘtre encore lĂ . Bien souvent on se complique l'existence alors qu'il faudrait simplement accepter de la vivre avec simplicitĂ©. Certains s'expriment en disant "ce n'est pas la vie que j'aurais voulu avoir", mais c'est simplement celle que la vie a choisi pour toi. On envie toujours son prochain moi mĂȘme je suis de ceux lĂ , mais pourquoi ne pas s'envier nous mĂȘme. Nous avons tout pour ĂȘtre heureux sur cette belle bleue et pourtant..... ce n'est que le contraire. Texte de Charles PĂ©guy La mort n'est rien La mort n'est rien, Je suis seulement passĂ©e dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ© Je suis moi vous ĂȘtes vous. Ce que nous Ă©tions les uns les autres, Nous le sommes toujours. Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donnĂ©. Parlez-moi comme vous l'avez toujours fait. N'employez pas un ton diffĂ©rent, Ne prenez pas un air solennel ou triste. Continuez Ă  rire de ce qui nous faisais rire ensemble. Priez, souriez, pensez Ă  moi, priez pour moi. Que mon nom soit prononcĂ© comme il l'a toujours Ă©tĂ©, Sans emphase d'aucune sorte, sans une trace d'ombre. La vie signifie ce qu'elle a toujours signifiĂ©e. Elle est ce qu'elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n'est pas coupĂ©. Pourquoi serais-je hors de votre pensĂ©e, Simplement parce que je suis hors de votre vue. Je vous attends. Je ne suis pas loin, je suis juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin. Vous voyez tout est bien. Charles PĂ©guy Posted on Thursday, 22 February 2007 at 937 AMEdited on Thursday, 22 February 2007 at 959 AM Nepleurez pas. Aujourd'hui, je faisais des recherches sur la conception de la mort de Saint-Augustin, et je suis tombĂ© sur quelque chose de fort intĂ©ressant: un poĂšme qui, au dĂ©part je croyais ĂȘtre l'oeuvre d'un certain Charles PĂ©guy(auteur français des nĂ© dans les annĂ©es 1800) qui Ă©tait basĂ© sur une priĂšre de Saint-Augustin. Je l'aurais volontier partager avec la classe, mais
Des poĂšmes pour partager la douleur La cĂ©rĂ©monie funĂ©raire peut faire l’objet de lectures, chants, moments de priĂšre, 
 peu importe qu’elle soit religieuse ou laĂŻque, il est possible de la personnaliser selon ses dĂ©sirs et les aspirations de chacun. Le deuil est un moment oĂč il n’est pas toujours facile de trouver les bons mots pour exprimer ce que l’on ressent. La poĂ©sie peut permettre d’adoucir un peu la peine et de partager des mĂȘmes sentiments ressentis. C’est une jolie maniĂšre de rendre hommage Ă  la personne dĂ©cĂ©dĂ©e. PoĂ©sie en prose ou poĂšmes classiques, choisissez les formats de textes qui vous inspirent le plus. A quel moment de la cĂ©rĂ©monie lire des poĂšmes ? Il n’y a pas de rĂšgles strictes et chacun peut organiser les lectures et divers temps de parole ou silence comme il le souhaite et selon ses dĂ©sirs. Le type de cĂ©rĂ©monie peut aussi guider l’organisation. PoĂ©sie et religion Lors d’obsĂšques religieuses, la personne qui officie la cĂ©lĂ©bration est en charge du dĂ©roulement de l’hommage. Ainsi, dans les Ă©glises, il est courant d’assister Ă  la lecture de priĂšres ou textes religieux. Des poĂšmes religieux sont couramment lus. Les proches peuvent lire les textes au moment de l’inhumation, c’est un moment opportun pour la lecture de poĂšmes. Lire des poĂšmes n’est pas toujours appropriĂ©. Le judaĂŻsme impose des funĂ©railles sobres et modestes. Le rabbin prononce l’éloge funĂšbre et les proches prononcent le Kaddish. Un poĂšme pourrait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme de la vanitĂ©. CĂ©rĂ©monie civile Lire de la poĂ©sie peut s’inscrire parfaitement dans le dĂ©roulĂ© d’une cĂ©rĂ©monie funĂ©raire laĂŻque. Les lectures sont souvent faites par les proches et la famille juste aprĂšs le discours d’accueil du maitre de cĂ©rĂ©monie. AprĂšs un petit temps de recueillement, la lecture des textes peut dĂ©buter. Quels poĂšmes lire ? LĂ  encore, pas de rĂšgles strictes en la matiĂšre. La poĂ©sie n’est pas une obligation et chacun doit se sentir libre. Voici quelques exemples de poĂšmes frĂ©quemment lus lors d’obsĂšques Ne restez pas – Stevenson Ne restez pas Ă  pleurer autour de mon cercueil, Je ne m’y trouve pas. Je ne dors pas. Je suis un millier de vents qui soufflent, Je suis le scintillement du diamant sur la neige, Je suis la lumiĂšre du soleil sur le grain mĂ»r, Je suis la douce pluie d’automne, je suis l’envol hĂątif. Des oiseaux qui vont commencer leur vol circulaire quand tu t’éveilles dans le calme du matin, Je suis le prompt essor qui lance vers le ciel oĂč ils tournoient les oiseaux silencieux. Je suis la douce Ă©toile qui brille, la nuit, Ne restez pas Ă  vous lamenter devant ma tombe, je n’y suis pas je ne suis pas mort. Le souvenir – Doris Lussier Un ĂȘtre humain qui s’éteint, ce n’est pas un mortel qui finit. C’est un immortel qui commence. C’est pourquoi en allant confier oĂč il dormira doucement Ă  cotĂ© des siens, en attendant que j’aille l’y rejoindre, je ne lui dis pas adieu, je lui dis Ă  bientĂŽt. Car la douleur qui me serre le cƓur raffermit, Ă  chacun de ses battements, ma certitude qu’il est impossible d’autant aimer un ĂȘtre et de le perdre pour toujours. Ceux que nous avons aimĂ©s et que nous avons perdus ne sont plus oĂč ils Ă©taient, mais ils sont toujours et partout oĂč nous sommes. Cela s’appelle d’un beau mot plein de poĂ©sie et de tendresse le souvenir. Pour une crĂ©mation – Philippe Grignard Et quand la flamme que tu as choisie comme ultime passage pour l’enveloppe qu’a contenue ta vie, aura rendu Ă  la terre ce qui appartient Ă  la Terre, et aura rendu au vent ce qui appartient au Vent, il restera de toi, l’essentiel ce que tu as donnĂ©. Et quand, un jour plus tard, les larmes de notre affection auront sĂ©chĂ©, alors en terre, en Vent, en feu, en Eau et en Amour, tout aura Ă©tĂ© accompli de l’au-delĂ  de ta destinĂ©e au cƓur du Grand MystĂšre, un jour appelĂ© Vie, trop tĂŽt appelĂ© Mort, en Dieu. La mort n’est rien – Charles PĂ©guy d’aprĂšs un texte de St Augustin La mort n’est rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi. Tu es toi. Ce que nous Ă©tions l’un pour l’autre, nous le sommes toujours. Donne-moi le nom que tu m’a toujours donnĂ©. Parle-moi comme tu l’as toujours fait. N’emploie pas de ton diffĂ©rent. Ne prends pas un air solennel ou triste. Continue Ă  rire de ce qui nous faisait vivre ensemble. Prie. Souris. Pense Ă  moi. Prie pour moi. Que mon nom soit toujours prononcĂ© Ă  la maison comme il l’a toujours Ă©tĂ©. Sans emphase d’aucune sorte et sans trace d’ombre. La vie signifie ce qu’elle a toujours signifiĂ©. Elle reste ce qu’elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n’est pas coupĂ©. Pourquoi serais-je hors de ta pensĂ©e, Simplement parce que je suis hors de ta vue ? Je t’attends. Je ne suis pas loin. Juste de l’autre cĂŽtĂ© du chemin. Tu vois, tout est bien. Je sais que tu es lĂ  – Jean Giono Je sais que tu es lĂ , toujours derriĂšre moi. DerriĂšre moi, maintenant, au moment oĂč j’écris, je sais que ton amitiĂ© est plus fidĂšle que tous les amours du monde et que c’est, humblement, d’une autre qualitĂ©. Mais je voudrais que tu aies ta place parmi ceux qui peuvent saisir des pommes, manger des figues, courir, nager, faire des gosses, vivre. Plus Ă©goĂŻstement, je voudrais que tu sois lĂ  pour moi. J’écoute. Il n’y a pas de bruit ici. Ici, ici, oĂč es-tu ? LĂ -bas, dans l’ombre de la commode, il n’y a rien que mon lit. Cette chose sombre lĂ -bas, c’est mon manteau de berger. Tu n’es pas lĂ . Alors. Devant les livres ? Devant tes livres favoris, c’est deux ou trois que tu prenais toujours puis tu restais Ă  lire tout debout ? Es-tu lĂ  ? Je touche les livres. Ils ont encore toute leur poussiĂšre. Tu es ombre, toi lĂ , derriĂšre ma chaise. Je ne toucherai plus ta main. Tu ne t’appuieras plus jamais sur mon Ă©paule. Je n’entendrai plus ta voix. Je ne verrai plus ton bon regard avec son honnĂȘtetĂ© et son grand rayon. Je sais que tu es lĂ , prĂšs de moi, comme tous les morts que j’aime et qui m’aiment, comme mon pĂšre, comme un ou deux autres. Mais tu es mort. Bien choisis, les poĂšmes peuvent transmettre des Ă©motions que d’autres lectures et chants ne parviendraient pas Ă  traduire.
Notrecorps ne prendra plus les empruntes du temps, une fois que notre Ăąme aura quittĂ© son enveloppe terrestre pour partir vers l’invisible. La mort ne signifie pas la fin. La mort n’est qu’un passage entre les deux mondes. Quand notre vie fini dans celle-ci, c’est une nouvelle vie qui commence dans l’autre.
CommĂ©morations du 11-Novembre Le 5 septembre 1914, il y a cent ans, le lieutenant Charles PĂ©guy Ă©tait tuĂ© prĂšs de Meaux. Michel Laval raconte les trente-cinq derniers jours de la vie de l’écrivain français. PubliĂ© le 05 septembre 2014 Ă  12h09 - Mis Ă  jour le 19 aoĂ»t 2019 Ă  14h46 Temps de Lecture 11 min. Le 5 septembre 1914, le lieutenant Charles PĂ©guy Ă©tait tuĂ© prĂšs de Meaux. Michel Laval, avocat, auteur de TuĂ© Ă  l’ennemi, la derniĂšre guerre de Charles PĂ©guy Calmann-LĂ©vy, 2013, prix de l’AcadĂ©mie française, raconte les trente-cinq derniers jours de la vie de l’écrivain français. Le samedi 5 septembre 1914, en fin d’aprĂšs-midi, le lieutenant Charles PĂ©guy est tuĂ© aux alentours du village de Villeroy prĂšs de Meaux au cours d’un combat de rencontre avec les unitĂ©s d’arriĂšre-garde de la IĂšre armĂ©e allemande du gĂ©nĂ©ral Alexandre von Kluck. ÂgĂ© de 41 ans, PĂ©guy, l’enfant qui parcourait les levĂ©es de la Loire en rĂȘvant aux grandes batailles de l’histoire de France », le normalien dreyfusard qui affrontait les bandes maurrassiennes et antisĂ©mites, le rĂ©publicain mystique de Notre Jeunesse, le poĂšte marchant de son pas de pĂšlerin blessĂ© vers des mondes invisibles en ruminant des vers sublimes, le citoyen de la commune espĂšce », le chrĂ©tien de l’espĂšce commune », bon Français de l’espĂšce ordinaire », le patriote rĂ©volutionnaire, PĂ©guy la colĂšre, PĂ©guy l’hĂ©rĂ©tique, est l’un des premiers morts de la bataille de la Marne qui, dĂšs le lendemain et pendant quatre jours historiques, va opposer entre Meaux et Verdun plus de deux millions d’hommes sur un front de 250 kilomĂštres. La mort de Charles PĂ©guy, et avec lui d’une centaine d’hommes de la 19Ăšme compagnie du 276Ăšme rĂ©giment d’infanterie de rĂ©serve, marque l’épilogue hĂ©roĂŻque et tragique d’un premier mois de guerre au cours duquel, aprĂšs les trĂšs meurtriĂšres offensives d’Alsace et de Lorraine, aprĂšs le dĂ©sastre des Ardennes, aprĂšs les dĂ©faites de Charleroi et de Mons, trois armĂ©es françaises et une armĂ©e anglaise ont entrepris, sous une chaleur accablante entrecoupĂ©e d’orages, une harassante retraite pour Ă©chapper au mouvement d’enveloppement de l’armĂ©e allemande lancĂ©e Ă  leur poursuite En moins de deux semaines, fantassins, artilleurs, hommes du gĂ©nie et cavaliers des deux camps ont parcouru un chemin qui les a conduits des frontiĂšres du Nord et du Nord-Est aux rives de la Marne et de la Seine. Une marche interminable sur des routes poussiĂ©reuses encombrĂ©es de rĂ©fugiĂ©s et de convois de blessĂ©s. Une marche Ă©puisante entrecoupĂ©e de combats entre arriĂšre et avant-gardes, les unes pour retarder l’avance allemande, les autres pour forcer le passage dans les lignes françaises. Certaines unitĂ©s ont accompli des Ă©tapes quotidiennes de trente Ă  quarante kilomĂštres, depuis les premiĂšres lueurs de l’aube jusqu’à la nuit tombĂ©e. Le 4 septembre, des reconnaissances de uhlans ont Ă©tĂ© aperçues Ă  vingt kilomĂštres de Paris. Le 5, les IĂšre, IIĂšme et IIIĂšme armĂ©es des gĂ©nĂ©raux von Kluck, von BĂŒlow et von Hausen ont franchi la Marne Ă  La FertĂ©-sous-Jouarre, Épernay et ChĂąlons, tandis que la IVĂšme armĂ©e du duc de Wurtemberg passait sous les ailes de lĂ©gende du Moulin de Valmy. CĂŽtĂ© allemand, la victoire paraĂźt certaine et dĂ©jĂ  presque acquise. Des vagues innombrables de feldgrau dĂ©ferlent sur l’hexagone au son des tambours et des fifres, laissant dans leur sillage mĂ©canique un terrible cortĂšge d’atrocitĂ©s et d’exactions. Louvain et sa cĂ©lĂšbre bibliothĂšque ne sont plus qu’un amas de cendres et de ruines. À LiĂšge, Dinant, Namur et Senlis, des dizaines de civils ont Ă©tĂ© tuĂ©s. Les viols, les exĂ©cutions d’otages, les pillages et les incendies se comptent par centaines. Rien ne paraĂźt plus dĂ©sormais en mesure d’arrĂȘter l’invasion redoutĂ©e, Ă  l’instant mĂȘme oĂč pourtant l’offensive foudroyante menĂ©e par cinq armĂ©es ennemies surgies en masse du Luxembourg et de la Belgique envahis, a commencĂ© Ă  dĂ©vier le cours programmĂ© par le Plan Schlieffen sous l’impulsion de gĂ©nĂ©raux orgueilleux, enivrĂ©s par leurs premiers succĂšs. CĂŽtĂ© français, l’enthousiasme des premiers jours a fait place Ă  la crainte d’une nouvelle et dĂ©sastreuse dĂ©faite semblable Ă  celle qui, quarante-quatre ans auparavant, avait prĂ©cipitĂ© la nation tout entiĂšre dans l’abĂźme d’une des plus terribles humiliations de son histoire. Mais les troupes qui refluent toujours plus vers le Sud ne se sont pas disloquĂ©es sous la pression adverse. La retraite s’effectue dans l’ordre sur une ligne continue, sans rupture du front qui, de Verdun Ă  l’Alsace, barre solidement la route de l’Est Ă  l’envahisseur. Aucune dĂ©bĂącle, aucune dĂ©bandade, aucune panique. Les soldats ont tenu, pressĂ©s de se battre, malgrĂ© la fatigue et la faim, malgrĂ© la chaleur et la soif, malgrĂ© le fardeau des sacs et leurs courroies sciant les Ă©paules, malgrĂ© les pieds lourds et chauds, malgrĂ© les canonnades et le bruit sourd de la horde Ă  leur trousse. Les gĂ©nĂ©raux incapables ou irrĂ©solus ont Ă©tĂ© limogĂ©s. Les pillards ou les dĂ©serteurs ont Ă©tĂ© fusillĂ©s. AprĂšs le 25 aoĂ»t, tout le dispositif militaire a Ă©tĂ© reconstituĂ©, tout le plan d’opĂ©rations a Ă©tĂ© repensĂ©. Le 2 septembre, le Gouvernement a quittĂ© Paris pour Bordeaux, raison invoquĂ©e de donner une impulsion nouvelle Ă  la dĂ©fense nationale ». Le gĂ©nĂ©ral Gallieni a Ă©tĂ© tirĂ© de sa retraite. Mission lui a Ă©tĂ© donnĂ©e de dĂ©fendre la capitale qu’une partie de sa population a fuie et dont le siĂšge paraĂźt dĂ©sormais imminent. AgenouillĂ©e derriĂšre ses soldats, la France prie pour son salut. Charles PĂ©guy et les hommes qui tombent Ă  ses cĂŽtĂ©s sur le champ de bataille de Villeroy le 5 septembre 1914 se sont retrouvĂ©s dĂšs la mobilisation gĂ©nĂ©rale dans la tourmente de ce premier mois de guerre oĂč l’histoire du monde a basculĂ©. RassemblĂ© Ă  Coulommiers, le 276Ăšme rĂ©giment d’infanterie a rejoint le 10 aoĂ»t le front de Lorraine oĂč il est restĂ© en rĂ©serve pendant prĂšs de dix jours avant d’ĂȘtre envoyĂ© en premiĂšre ligne sur les Hauts de Meuse. Le 24 aoĂ»t, toute la 55Ăšme division Ă  laquelle il appartient, a Ă©tĂ© rapatriĂ©e vers l’Ouest pour ĂȘtre intĂ©grĂ©e dans la nouvelle masse de manƓuvre, la 6Ăšme armĂ©e, que le Chef d’état-major gĂ©nĂ©ral, l’imperturbable Joseph, Jacques, CĂ©saire Joffre, a dĂ©cidĂ© de constituer pour endiguer la ruĂ©e allemande et qui bientĂŽt va devenir le fer de lance de la gigantesque contre-offensive dont l’idĂ©e a surgi Ă  la faveur des erreurs ennemies. Le 3 septembre, des renseignements concordants sont parvenus au siĂšge du Grand Quartier GĂ©nĂ©ral Ă  Bar-sur-Aube rĂ©vĂ©lant que d’interminables colonnes de soldats allemands inclinaient leur route vers le sud-est en laissant sur leur droite Paris et la 6Ăšme armĂ©e dont le commandement a Ă©tĂ© confiĂ© au gĂ©nĂ©ral Maunoury. Convaincu d’une victoire rapide et dĂ©cisive sur les forces françaises qu’il croit au bord de l’effondrement, le gĂ©nĂ©ral von Kluck a obliquĂ© sa route vers l’est. Erreur capitale. Gallieni Ă  Paris et Joffre Ă  Bar-sur-Aube ont saisi instantanĂ©ment l’aubaine de ce mouvement imprĂ©vu. Ils ont compris que l’armĂ©e allemande s’engouffrait dans la vaste cavitĂ© formĂ©e par les armĂ©es françaises, comme prĂšs de deux mille ans auparavant, les lĂ©gions romaines l’avaient fait Ă  Cannes face Ă  l’armĂ©e de Hannibal. Ils ont compris que la stratĂ©gie d’encerclement s’inversait, que le sort des armes changeait. Douze jours aprĂšs le dĂ©but de la retraite, le 6 septembre au matin, Joffre signait l’ordre de la contre-attaque gĂ©nĂ©rale Au moment oĂč s’engage une bataille dont dĂ©pend le salut du pays, il importe de rappeler Ă  tous que le moment n’est plus de regarder en arriĂšre ; tous les efforts doivent ĂȘtre employĂ©s Ă  attaquer et refouler l’ennemi. Une troupe qui ne pourra plus avancer devra, coĂ»te que coĂ»te, garder le terrain conquis et se faire tuer sur place plutĂŽt que de reculer. Dans les circonstances actuelles, aucune dĂ©faillance ne peut ĂȘtre tolĂ©rĂ©e ». À cet instant, plus de 150 000 soldats français sont dĂ©jĂ  tombĂ©s depuis le dĂ©but de la guerre, dont 27 000 pour la seule journĂ©e du 22 aoĂ»t. À cet instant, Charles PĂ©guy et les hommes de la 19Ăšme compagnie ont dĂ©jĂ  payĂ© l’impĂŽt du sang et dorment sur le champ de bataille, ensemble tuĂ©s Ă  l’ennemi », semblables Ă  des gisants, couchĂ©s dessus le sol Ă  la face de Dieu ». Pour ces soldats aux antiques vertus » l’épopĂ©e s’est achevĂ©e au 35e jour de la guerre. Trente-cinq jours, ils ont marchĂ© drapeaux dĂ©ployĂ©s au milieu des chants et des rires, des pleurs et des cris vers le mĂȘme et tragique destin. Parmi eux le capitaine Pierre GuĂ©rin, l’ancien baroudeur d’Afrique, frappĂ© en scrutant les lignes ennemies avant l’assaut ; le lieutenant saint-cyrien, Charles de la CornillĂšre, mort gantĂ© de blanc ; les sergents Graillot et PanissiĂ©, les caporaux Auger, Lafasse et DelƓil, les soldats Guyot, Berthier, Lascaux et Martinet et, avec eux, une centaine d’autres, ouvriers de Paris et paysans Briards pour la plupart, tombĂ©s en moins d’une heure, d’un mĂȘme Ă©lan, d’un mĂȘme mouvement, d’une mĂȘme mort hĂ©roĂŻque, d’un mĂȘme sacrifice, mitraillĂ©s depuis les hauteurs de la colline de Monthyon par les bataillons du IVĂšme corps de rĂ©serve du gĂ©nĂ©ral von Gronau chargĂ© de protĂ©ger les arriĂšres de l’armĂ©e de von Kluck courant vers le sud. On retrouvera leurs corps inanimĂ©s le lendemain, alignĂ©s dans un ordre parfait comme pour une derniĂšre parade devant l’éternitĂ©. Au milieu d’eux, le lieutenant Charles PĂ©guy atteint d’une balle en plein front alors qu’il commandait le feu, mort comme il avait vĂ©cu, debout, l’épĂ©e Ă  la main, fidĂšle au commandement qu’il avait Ă©noncĂ© quelques annĂ©es auparavant Celui qui est dĂ©signĂ© doit marcher. Celui qui est appelĂ© doit rĂ©pondre. C’est la loi, c’est la rĂšgle, c’est le niveau des vies hĂ©roĂŻques, c’est le niveau des vies de saintetĂ© ». Les vies hĂ©roĂŻques », les vies de saintetĂ© », les pauvres et grandes vies de Charles PĂ©guy et des hommes de la 19Ăšme compagnie, traçaient maintenant l’extrĂȘme limite de l’invasion. L’offensive allemande avait atteint son point culminant » dont Clausewitz dit qu’il dĂ©termine le sort des armes. La guerre amorçait son tournant. Instant dĂ©cisif de notre histoire, crucial et mĂȘme unique. Jamais la France ne fut dans son histoire plus unie, plus rassemblĂ©e, qu’à cet instant. La France de l’ Union sacrĂ©e » oĂč BarrĂšs s’incline devant la dĂ©pouille de JaurĂšs assassinĂ©, le pacifiste HervĂ© rallie le patriotisme le plus intransigeant, les antimilitaristes rĂ©clament des fusils, les socialistes votent les crĂ©dits de guerre et le marxiste Jules Guesde fraternise avec le trĂšs catholique Albert de Mun. La France engagĂ©e totalement, dans toutes ses forces ; dans toutes ses Ă©nergies, toutes les classes sociales, toutes les familles spirituelles et religieuses, toutes les forces politiques, la totalitĂ© des Français, nobles et roturiers, bourgeois et ouvriers, maĂźtres d’école et curĂ©s, hommes d’armes et gens de robe, laboureurs et marchands, apaches de Belleville et notables de province, catholiques et protestants, juifs et chrĂ©tiens, libres penseurs et croyants, dĂ©mocrates et absolutistes, socialistes et maurrassiens, rĂ©publicains et monarchistes, rĂ©volutionnaires et traditionalistes, se sont rassemblĂ©s en un mĂȘme groupe, animĂ©s d’une mĂȘme volontĂ©, poussĂ©s par une mĂȘme dĂ©termination, convaincus d’une mĂȘme idĂ©e, soudĂ©s d’une mĂȘme fraternitĂ©. La France spirituelle et la France temporelle, la France de l’Ancien rĂ©gime et de la RĂ©volution, des sacres de Reims et de la nuit du 4 aoĂ»t, du baptĂȘme de Clovis et de la FĂȘte de la FĂ©dĂ©ration, des cathĂ©drales et des Ă©coles primaires, du Roi-Soleil et de la Commune de Paris, la fille aĂźnĂ©e de l’Église et la patrie des Droits de l’homme, unies par-delĂ  le fleuve des morts » dont parle Michelet. Vingt siĂšcles de rois, vingt siĂšcles de peuples », des siĂšcles et des vies, d’épreuves et de saintetĂ©, d’exercices, de priĂšres, de travail, de sang, de larmes », plus de cent gĂ©nĂ©rations se succĂ©dant dans la poussiĂšre du temps, la longue carriĂšre ouverte depuis tant de siĂšcles, oĂč nous suivons nos pĂšres, oĂč nous prĂ©cĂ©dons nos enfants » Ă©voquĂ©e par Augustin Thierry. TrĂšs tĂŽt PĂ©guy, dĂšs 1905, a compris que cette guerre Ă©tait inĂ©vitable, que la France Ă©tait menacĂ©e par ce qu’il appelle la kaiserliche menace militaire allemande ». TrĂšs tĂŽt, dĂšs la mĂȘme annĂ©e, il a compris la dimension et l’enjeu de la guerre. JaurĂšs et son camarade HervĂ©, Ă©crit-il, finiront peut-ĂȘtre par dĂ©couvrir, surtout si leurs intĂ©rĂȘts politiques les y poussent un tant soit peu, ils finiront peut-ĂȘtre par s’apercevoir que ce n’est point en Pologne que nous aurons Ă  dĂ©fendre les libertĂ©s polonaises, et toutes les libertĂ©s de tout le monde, mais tout simplement, tout tranquillement, si je puis dire, sur les bords de la Meuse. Ils finiront par dĂ©couvrir ce que nous avons connu d’une saisie toute immĂ©diate parce que nous ne sommes pas des politiciens que plus que jamais la France est l’asile et le champion de toute la libertĂ© du monde, et que toute la libertĂ© du monde se jouera aux rives de la Meuse, aux dĂ©filĂ©s de l’Argonne, ainsi qu’aux temps hĂ©roĂŻques, Ă  moins que ce ne soit aux rives de la Sambre, ainsi qu’au temps d’une rĂ©volution rĂ©elle – et veuillent les Ă©vĂ©nements que ce soit Valmy ou Jemmapes –, ou Ă  quelque coin de la forĂȘt de Soignes – et veuillent les Ă©vĂ©nements, si ce doit ĂȘtre un Waterloo, que ce soit au moins un Waterloo retournĂ©. » PĂ©guy sait, il comprend, que la guerre qu’il voit venir n’est pas un simple affrontement entre nations ou entre impĂ©rialismes. Il sait, il comprend, que son enjeu de la guerre est la libertĂ© du monde », qu’elle est un affrontement matriciel, qu’elle oppose, comme il l’écrit, deux logiques, deux systĂšmes, deux visions du monde la France rĂ©publicaine et l’Allemagne impĂ©riale, l’idĂ©e de civilisation et le concept de Kultur, la nation Ă©lective et la communautĂ© organique, la passion du droit et le culte de la force, le gĂ©nie français et le Geist allemand. Quelques jours avant que le tocsin retentisse, il Ă©voque dans sa Note conjointe sur Descartes, l’affrontement des hommes de libertĂ© » et des hommes d’empire », du systĂšme de proposition et de requĂȘte » prĂŽnĂ© par la France et du systĂšme de domination et de conquĂȘte » professĂ© par l’Allemagne. [
] C’est pour cela, Ă©crit-il, que nous ne nous abusons pas, quand nous croyons que tout un monde est intĂ©ressĂ© par la rĂ©sistance de la France aux empiĂ©tements allemands. Et que tout un monde pĂ©rirait avec nous. Et que ce serait le monde mĂȘme de la libertĂ©. Et ainsi que ce serait le monde mĂȘme de la grĂące ». D’emblĂ©e, PĂ©guy sait, il comprend, que la guerre allemande sera une guerre d’invasion et mĂȘme d’anĂ©antissement, une guerre totale », une grande leçon inaugurale d’inhumanitĂ©, une immense inondation de barbarie ». Michel Laval Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă  la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă  consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă  des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Jeconnaissais le poĂšte et sa fin prĂ©maturĂ©e pendant la premiĂšre guerre mondiale. Ce poĂȘme, je l'ai entendu pour la premiĂšre le jour de l'enterrement de mon pĂšre. Le mari de ma demi-soeur, s'est avancĂ© Ă  l'autel, et a prononcĂ© ce poĂšme en nous disant que s'il Ă©tait avec nous, mon pĂšre aurait sĂ»rement parler de cette façon. La mort n’est rienJe suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  suis moi, tu es que nous Ă©tions l’un pour l’autre, nous le sommes le nom que tu m’as toujours comme tu l’as toujours pas de ton diffĂ©rent, ne prends pas un air solennel ou Ă  rire de ce qui nous faisait rire souris, pense Ă  moi, prie pour mon nom soit toujours prononcĂ© Ă  la maison comme il l’a toujours emphase d’aucune sorte, sans trace d’ vie signifie ce qu’elle a toujours est ce qu’elle a toujours fil n’est pas serais-je hors de ta pensĂ©eSimplement parce que je suis hors de ta vue ?Je t’ ne suis pas loin, juste de l’autre cĂŽtĂ© du vois, tout est bien. 3PKd87C.
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  • la mort n est rien charles pĂ©guy