Deuxtriangles sont isomĂ©triques lorsqu'ils ont un angle de mĂȘme mesure compris entre deux cĂŽtĂ©s homologues de mĂȘmes longueurs. Ces deux triangles ont un angle de mĂȘme mesure et deux cĂŽtĂ©s de mĂȘmes longueurs, mais ne sont pas isomĂ©triques. Remarque : l'hypothĂšse que les deux cĂŽtĂ©s doivent encadrer l'angle est fondamentale (cf Bateau pirates playmobil Playmobil pirate Playmobil Valisette pirate et soldat 9102 Un pirate expĂ©rimentĂ© s'est emparĂ© d'un trĂ©sor d'une valeur inestimable ! Ce vieux loup de mer a pris la fuite sur une barque pour Ă©chapper Ă  la vigilance des gard... PLAYMOBIL 70411 Bateau pirate- Pirates- Les Pirates- Pirates Bateau Contient 3 personnages, 1 singe, 2 canons et de nombreux accessoires. FabriquĂ© en Espagne Dimensions de l'emballage de l'article L x B x H en cm x x 50 Poids du colis g Playmobil 70641 Navire de combat des Burnham Raiders - La lutte pour l’armure magique de l’Invincibus se poursuit. Mais l’aventure ne se joue pas seulement sur le continent. Les Burnham Raiders avec leur navire maniable sont Ă©galement extrĂȘmement dangereux sur l’eau. Quand un ennemi approche, les canons sont rapidement placĂ©s. Si le bateau se rapproche, les ingĂ©nieux Burnham Raiders Ă©tendent leur nickel d’éjection et l’utilisent comme crochet de prĂ©hension. À bord du navire, la tĂȘte chauffante Bayron Burnham a la conduite. Le maĂźtre d’ouvrage pyromane Ă©tudie actuellement la boussole magique pour trouver les coordonnĂ©es de l’Invincibus. La boussole mĂšnera-t-elle les Burnham Raiders vers leur destination ?L’ensemble de jeu comprend le leader des Burnham Raiders, Bayron Burnham et Archibald Blazebow, un bateau Ă  feu avec des canons, des voiles et une boussole magique. La faucille sur l’échiquier du bateau peut ĂȘtre utilisĂ©e comme protection anti-bĂąches ou comme crochet de prĂ©hension. Le bateau peut ĂȘtre remis Ă  neuf avec un moteur sous-marin 7350. PLAYMOBIL 70412 Chaloupe des soldats - Pirates- Les Pirates- Pirates Chaloupe Un canon Le bateau flotte Peut ĂȘtre Ă©quipĂ© du moteur submersible Convient aux enfants Ă  partir de cinq ans Des dispositifs de fixation des pieds sur le pont du bateau et le radeau veillent Ă  une meilleure stabilitĂ© des personnages Playmobil Pack Playmobil avec 1 pĂ©dalo et 6 personnages La famille Playmobil profite de la matinĂ©e pour se dĂ©tendre sur le pĂ©dalo. Cet aprĂšs-midi, ils partirons tous les quatre en excurtion sur un bateau. En attendant l'officier et l'hĂŽtesse de crosiĂšre ... PLAYMOBIL 70273 Capitaine pirate et soldat- Pirates- Les Pirates- pirates duo ÉquipĂ©e de diffĂ©rentes armes Jeu de figurines pour enfants Ă  partir de 4 ans idĂ©al pour les mains des enfants grĂące Ă  sa taille adaptĂ©e Ă  l'Ăąge et au toucher agrĂ©able avec bords arrondis Utilisation quotidienne instructions de montage avec les parents, qualitĂ© et design robuste, nettoyage des piĂšces sans autocollants sous l'eau courante sans produits chimiques Figurines 1 pirate, 1 soldat accessoires 1 chapeau Ă  deux points, 1 chapeau Ă  trois points, 1 dege, 1 fusil, 1 pistolet, 1 document de dĂ©part,2 paires de manchettes de bras,1 paire de manchettes d'Ă©paules Is assembly required True Age range description A partir de 4 ans Capitaine pirate et soldat KidKraft Bac Ă  sable bateau pirate Aspect Finitions = RĂ©sistant aux intempĂ©ries ‱ MatĂ©riau principal = Bois de Sanmu ‱ Dimensions Hauteur en cm = 151,10 ‱ Longueur en cm = 199,40 ‱ Profondeur en cm = 112,40 ‱ Autres caractĂ©ristiques Age prĂ©conisĂ© = De 3 Ă  10 ans. ‱ Composition = 1 bac Ă  sable avec accessoires et dĂ©coration + 1 fond bac Ă  sable + 1 housse bac Ă  sable + 1 plastique transparent Ă  placer sous le sable + 1 auvent de protection. ‱ Information complĂ©mentaire = Accessoires de jeu et sable non-inclus nĂ©cessite environ 150 kg ‱ LivrĂ© en kit = Oui ‱ Montage = Instructions de montage dĂ©taillĂ©es Ă©tape par Ă©tape. ‱ Poids en kg = 24,20 ‱ ParĂ© Ă  l'abordage ! Le bac Ă  sable Bateau pirate offre aux moussaillons une aire de jeu pour revivre en toute libertĂ© les aventures de Jack Sparrow ou du Capitaine Crochet. PLAYMOBIL 70414 Repaire du trĂ©sor des pirates - Pirates- Les Pirates- Pirates Repaire Deux cachettes se trouvent sur le repaire Une Ăźle des pirates avec une cache Ă  trĂ©sor Ă  tĂȘte de mort Deux personnages PLAYMOBIL, un atĂšle, un caĂŻman Une araignĂ©e, un scorpion, un puits avec un bras articulĂ© et un seau Ainsi que de nombreux autres accessoires de pirates Lego Bateau pirate - 31109 - Multicouleur Ahoy! Hissez les Ăąmes et ancrez le fantastique bateau pirate! Recherchez des cibles appropriĂ©es - car la cale semble terriblement vide. Ahoy, expĂ©diez Ă  tribord! Faites rouler les canons en position et prĂ©parez-vous Ă  tirer - ce vaisseau semble ĂȘtre rempli Ă  ras bord de trĂ©sors! AprĂšs vos aventures, transformez le navire en une auberge de pirates ou la mystĂ©rieuse Ăźle du crĂąne. Avec ce fantastique ensemble 3-en-1, les enfants ne restent jamais assis! L'ensemble LEGO Creator 3-en-1 Pirate Ship 31109 stimule le jeu crĂ©atif des enfants avec 3 modĂšles en 1 Un bateau de pirates classique, une auberge de pirates rustique et une mystĂ©rieuse Ăźle du crĂąne. Construisez et reconstruisez pour un plaisir sans fin. - Une multitude de possibilitĂ©s! Les enfants peuvent dĂ©velopper leurs compĂ©tences de construction crĂ©atives avec le jouet Pirate Ship extrĂȘmement dĂ©taillĂ©, se diriger vers l'auberge des pirates pour une collation ou construire un tout nouveau modĂšle. Cet ensemble offre 3 options de construction Un bateau pirate LEGO Creator 3-en-1 31109, une auberge de pirates ou une Ăźle aux crĂąnes, qu'ils peuvent Ă©galement combiner avec d'autres ensembles. L'ensemble comprend Ă©galement 3 figurines pour encore plus d'options de jeu. - Tout fan de construction et de jeu crĂ©atifs adorera ce superbe ensemble. Les maquettes rĂ©alistes de Pirate Ship, Pirate Inn et Skull Island sont des cadeaux fantastiques pour un anniversaire ou les vacances pour garçons et filles Ă  partir de 9 ans. - Les sept mers vous appellent! Le bateau pirate mesure plus de 37 cm de haut, 46 cm de long et 19 cm de large, donc ce jouet passionnant comporte non seulement une tonne de dĂ©tails, mais est Ă©galement assez grand pour jouer seul ou ensemble. - AlimentĂ© par l'imagination des enfants pour des heures de plaisir! Les jouets sans piles aident les enfants Ă  amĂ©liorer leurs capacitĂ©s de jeu indĂ©pendant et de rĂ©solution de problĂšmes, tout en leur permettant de ressentir la joie d'inventer eux-mĂȘmes de nouvelles histoires. - Ouvrez la boĂźte et le jeu commence immĂ©diatement avec la construction et la reconstruction de chacun des trois modĂšles. Des instructions claires et faciles Ă  suivre facilitent la construction, afin que les enfants puissent ĂȘtre fiers de ce qu'ils construisent tout en s'amusant de maniĂšre crĂ©ative. - Offrez aux enfants des possibilitĂ©s infinies de dĂ©velopper leurs compĂ©tences de construction tout en jouant avec les ensembles LEGO Creator 3-en-1. Les nombreuses options de construction de cet incroyable ensemble de jeu de bateau pirate permettent aux enfants de laisser libre cours Ă  leur imagination. Les briques de construction LEGO rĂ©pondent aux normes les plus Ă©levĂ©es de l'industrie pour garantir qu'elles sont cohĂ©rentes, compatibles et se connectent et se sĂ©parent facilement - et c'est ainsi depuis 1958. - Les briques et piĂšces LEGO sont jetĂ©es, chauffĂ©es, Ă©crasĂ©es, tordues et analysĂ©es pour s'assurer que chaque ensemble de construction pour enfants rĂ©pond aux... Playmobil - Chaloupe des Pirates avec Moteur Submersible - 70151 -Le bateau tire des projectiles -Moteur submersible inclus Janod Bateau pirate avec figurines Story CaractĂ©ristiques techniques - Grand bateau Ă  2 voiles avec Ă©chelle, barre qui tourne et planche pour jeter les Structure en carton rigide Ă  7 accessoires et personnages en bois. Playmobil - 5810 - Navire de Pirate Age minimum 3 ans Plan Toys Mon Grand Bateau Pirate en Bois Les enfants vont passer des heures Ă  se raconter des histoires d'abordages, de trĂ©sors et d'Ăźles dĂ©sertes avec ce superbe bateau pirate en bois, ses personnages et ses comprend un pirate, un prisonnier, un membre d'Ă©quipage, un coffre au trĂ©sor, un tonneau, un canon, une longue vue, une Ă©chelle et une conception et la fonction de ce jouet sont basĂ©es sur un modĂšle rĂ©el ! Le navire a un passage Ă  l'arriĂšre qui peut servir de dĂ©barras ou de prison. Les voiles peuvent s'attacher ou se dĂ©tacher en fonction du Ce jouet ne va pas dans l'eau- Dimensions du produit cm 15,2 x 26,5 x 35,4- Dimensions du packaging cm 23 x 38 x 14- MatiĂšre bois d'HĂ©vĂ©a- A partir de 3 jouets en bois Plan Toys sont fabriquĂ©s exclusivement Ă  partir de matĂ©riaux Ă©cologiques et non toxiques pour les enfants bois d'hĂ©vĂ©a recyclĂ©, peinture naturelle, colle Ă©cologique sans formaldĂ©hyde. SurnommĂ©e la "Green Company", la marque Plan Toys mĂ©rite bien son nom. Fabrication Ă©thique en ThaĂŻlande. Conforme aux normes de sĂ©curitĂ© CE. PLAYMOBIL 70556 Île de Pirate avec cachette au trĂ©sor et Bateau Flottant pour Enfants de 4 Ă  10 Ans Jeu amusant pour les petits pirates Ăźle de pirate avec cachette au trĂ©sor, de Playmobil, Ă©pave, avec 2 pirates, 2 soldats et des accessoires pour un jeu dĂ©taillĂ©. Comporte une paroi rocheuse mobile en forme de cascade, porte dans l'Ă©pave, passage vers la grotte intĂ©rieure si la figurine est pliĂ©e, bateau flottant, canon de tir et bien plus encore. Jeu de figurines pour les enfants Ă  partir de 5 ans adĂ©quat pour les mains des enfants en raison de sa taille adaptĂ©e Ă  l'Ăąge, et au toucher agrĂ©able avec des bords arrondis. On peut y jouer tous les jours Ă  monter avec les parents suivant les instructions français non-garanti, de qualitĂ© supĂ©rieure, au design robuste, les piĂšces sans autocollants peuvent ĂȘtre nettoyĂ©es Ă  l'eau courante sans agents chimiques. Contenu 1 Ăźle de pirate Playmobil avec cachette au trĂ©sor, 120 piĂšces de figurines avec instructions français non garanti. 1 Ăźle, 1 bateau, 1 requin, 4 figurines, 113 accessoires, matĂ©riau plastique, L x P x H sans les palmiers et la croix environ 35 x 32 x 17 cm, poids 772 g, rĂ©fĂ©rence du produit 70556. Papo Bateau des pirates en bois RĂ©fĂ©rence fabricant 60250Code-barres EAN 3465000602505Longueur 18 cmLargeur 48 cmHauteur 24 cmPoid 2,550 kg Playmobil - Bateau de Pirates - 9118 Avec le nouveau bateau de pirates de les tout-petits peuvent dĂ©sormais Ă©galement profiter d'un des grands classiques de Playmobil adaptĂ© Ă  leur Ăąge TrĂšs rĂ©aliste, le bateau de pirates est dotĂ© d'une voile ornĂ©e d'une tĂȘte de mort Convient aux enfants de plus de 1 an et demi Le bateau de pirates flotte et le grand canon tire » de l'eau. Dimensions 29 x 13 x 14 cm LxPxH Avec Playmobil les tout petits voient grand My Little Pony le Bateau Pirate Volant InspirĂ© par le film Guardians of Harmony, ce magnifique mais nĂ©anmoins redoutable Bateau Pirate sillonne les cieux pour la sĂ©curitĂ© de tous À ses commandes, le valeureux capitaine Rainbow Dash. le petit poney ail&eacu... Playmobil - Valisette Pirate et Soldat - 9102 Contient deux personnages, un canon, une barque et des accessoires La valisette peut ĂȘtre transportĂ©e partout Retrouve les autres figurines de la gamme Playmobil sur Amazon DĂšs 4 ans Age range description 4 ans to 18 ans Valisette avec un pirate et un soldat et tous leurs diffĂ©rents accessoires Piercing Street Piercing nombril ancre marine pirate Piercing nombril en acier chirurgical, reprĂ©sentant une ancre de bateau ainsi qu'un crĂąne de pirate. PLAYMOBIL 70641 Navire de combat des Burnham Raiders - Novelmore- Novelmore - navire novelmore bienvenue Ă  novelmore, chevaliers ! la ville mĂ©diĂ©vale de novelmore est devenue cĂ©lĂšbre suite Ă  la crĂ©ation de l'armure "invicibus". le prince arwynn et les chevaliers de novelmore rĂ©ussiront possede deux canons pivotant Fiable Collectif Pirates playmobil - Collectif - Livre Occasion - Etat Correct - Livre de bibliothĂšque, tampons prĂ©sents - Je dessine - Grand Format - Structure CoopĂ©rative d\'insertion Ă  but non lucratif. Julia Bruce Le bateau pirate Binding Album, Label Casterman, Publisher Casterman, medium Sonstige EinbĂ€nde, publicationDate 2007-03-14, authors Julia Bruce, translators Josette Gontier, languages french, ISBN 2203160225 Malorie Laisne Mon trĂšs grand dĂ©cor en autocollants Le bateau des pirates - DĂšs 3 ans Binding Taschenbuch, Label Lito, Publisher Lito, Format Illustriert, medium Taschenbuch, numberOfPages 3, publicationDate 2020-04-01, authors Malorie Laisne, ISBN 2244267822 Eleonora Barsotti Le bateau de pirates Binding Taschenbuch, Label GRENOUILLE, Publisher GRENOUILLE, medium Taschenbuch, publicationDate 2022-02-02, authors Eleonora Barsotti, translators Isabelle Massol, ISBN 2366538464 Brian Lee Les mystĂšres du bateau pirate Binding Album, Label Millepages, Publisher Millepages, medium Sonstige EinbĂ€nde, publicationDate 2004-08-16, authors Brian Lee, languages french, ISBN 2842181298 Ben Cort Le Bateau des Pirates Binding Hardcover, Label GrĂŒnd, Publisher GrĂŒnd, medium Hardcover, publicationDate 2009-09-04, authors Ben Cort, ISBN 2700026756 unbekannt Bateau pirate Binding Album, Label De BorĂ©e jeunesse, Publisher De BorĂ©e jeunesse, medium Sonstige EinbĂ€nde, publicationDate 2019-01-24, ISBN 2812925027 Sarah Courtauld A bord d'un bateau pirate Binding Album, Label Usborne Publishing Ltd, Publisher Usborne Publishing Ltd, medium Sonstige EinbĂ€nde, publicationDate 2008-02-13, authors Sarah Courtauld, Benji Davies, languages french, ISBN 0746091818 Juliette Parachini-Deny Bande de Pirates Le Bateau FantĂŽme Binding Album, Label FLEURUS, Publisher FLEURUS, NumberOfItems 1, medium Sonstige EinbĂ€nde, numberOfPages 48, publicationDate 2014-04-11, authors Juliette Parachini-Deny, Olivier Dupin, languages french, ISBN 2215124962 Ballon Gommettes en folie - Bateau de pirates Gommettes en folie, 1 Binding Taschenbuch, Edition 01, Label Ballon Kids, Publisher Ballon Kids, Format Illustriert, medium Taschenbuch, numberOfPages 8, publicationDate 2022-06-01, publishers Ballon, ISBN 9403228407 unbekannt Enigme des vacances Escape game CM2-6e A bord du bateau pirate 52 Enigmes Escape game, Band 52 Brand NATHAN, Binding Gebundene Ausgabe, Label NATHAN, Publisher NATHAN, medium Gebundene Ausgabe, numberOfPages 96, publicationDate 2020-05-28, releaseDate 2020-05-28, ISBN 2091933910 Christian Tielmann Enzo construit un bateau pirate Binding Album, Label Piccolia, Publisher Piccolia, medium Sonstige EinbĂ€nde, publicationDate 2009-01-15, authors Christian Tielmann, Annie Murat, Sabine Kraushaar, languages french, ISBN 2753009139 B. Lee Bateau pirate DĂ©couvre en t'amusant ! Binding Album, Label Deux Coqs d'or Editions, Publisher Deux Coqs d'or Editions, medium Sonstige EinbĂ€nde, publicationDate 2006-10-18, authors B. Lee, languages french, ISBN 2013929609 Dominique Ehrhard Je construis un bĂąteau pirate Brand OUEST FRANCE, Binding Taschenbuch, Label OUEST FRANCE, Publisher OUEST FRANCE, medium Taschenbuch, numberOfPages 32, publicationDate 2012-06-12, authors Dominique Ehrhard, ISBN 2737356547 Millepages Le bateau pirate Au fil des mois Binding Album, Label Millepages, Publisher Millepages, medium Sonstige EinbĂ€nde, publicationDate 2008-05-05, authors Millepages, languages french, ISBN 2842182073 Ballon Je dĂ©core mon bateau de pirates Brand BALLON, Binding Taschenbuch, Edition 01, Label Ballon Kids, Publisher Ballon Kids, medium Taschenbuch, numberOfPages 16, publicationDate 2013-10-02, authors Ballon, ISBN 9037488714 Jones, Rob Lloyd FenĂȘtre sur un bateau pirate Binding Album, Label Usborne Publishing Ltd, Publisher Usborne Publishing Ltd, medium Sonstige EinbĂ€nde, publicationDate 2008-03-26, authors Jones, Rob Lloyd, translators VĂ©ronique Dreyfus, languages french, ISBN 0746092016 Jean Coppendale Explore un Bateau de Pirates Binding Album, Label Nathan, Publisher Nathan, medium Sonstige EinbĂ€nde, publicationDate 2006-05-24, authors Jean Coppendale, Anne-Marie Naboudet-Martin, ISBN 2092512080 unbekannt Le bateau de pirates Binding Album, Label Editions de l'ImprĂ©vu, Publisher Editions de l'ImprĂ©vu, medium Sonstige EinbĂ€nde, publicationDate 2017-09-15, languages french Brian Lee Les mystĂšres... du bateau pirate - Brian Lee - Livre Occasion - Bon Etat - Millepages GF - Grand Format - Structure CoopĂ©rative d\'insertion Ă  but non lucratif. Rebecca Finn Mon bateau pirate - Rebecca Finn - Livre Occasion - Etat Correct - Jette un oeil ! - Poche - Structure CoopĂ©rative d\'insertion Ă  but non lucratif. Outsunny Bac Ă  sable bateau de pirate en bois - voile d'ombrage, coffre rangement, gouvernail - bois sapin prĂ©-huilĂ© Ce superbe bac Ă  sable bateau de pirate en bois permettra Ă  votre enfant de façonner tous les chateaux de ses rĂȘves. EquipĂ© d'un voile d'ombrage, d'un coffre rangement et d'un gouvernail, vous pourrez protĂ©ger vos enfants des rayons du soleil et les laisser s'amuser Ă  volontĂ© ! CaractĂ©ristiques - Bac Ă  sable modĂšle bateau de pirate Ă©quipĂ© d'un pont supĂ©rieur, d'un gouvernail, d'une bouĂ©e de sauvetage de dĂ©coration - Bac Ă  sable dotĂ© d'un voile d'ombrage, idĂ©al pour protĂ©ger vos enfants du soleil - Convient aux enfants de 3 ans jusqu'Ă  8 ans - Grande taille dim. 160L x 70l x 103H cm afin de permettre Ă  plusieurs enfants de jouer en mĂȘme temps - Pont supĂ©rieur avec marche et coffre de rangement intĂ©grĂ© idĂ©al pour s'asseoir hors du sable, façonner des chateaux sans se faire mal au dos et ranger vos jouets - Conception et fabrication en bois de sapin robuste prĂ©-huilĂ© pour une utilisation pĂ©renne - Aucun fond, ce qui permet Ă  l'eau de pluie de s'Ă©vacuer au lieu de stagner dans le sable. Petit plus, lorsqu'il pleut, le sable se lave - SĂ©curitĂ© optimale d'utilisation certifiĂ© normes CE EN 71-1-2-3 - À utiliser uniquement sous la surveillance d'un adulte - Montage facile, rapide Ă  l'aide du manuel d'assemblage illustrĂ© fourni SpĂ©cifications - Couleur principale sapin prĂ©-huilĂ© - MatĂ©riau principal bois de sapin prĂ©-huilĂ© - Dim. totales 1,6L x 0,7l x 1,03H m - Dim. internes bac Ă  sable 95L x 62l x 19,4H cm - Dim. voile d'ombrage 62L x 70l cm - Dim. assise 62L x 19,5l x 14H cm - Dim. dossier 62L x 24,5l cm - Dim. gouvernail 28,5 cm - Charge max. recommandĂ©e 100 Kg - Livraison effectuĂ©e en un colis - RĂ©f. 343-050 KidKraft Jeu de pirate avec son bateau en bois Ensemble de jeux pirates en bois est astucieux et robuste pour tous les enfants qui rĂȘvent d'aventure. ConstituĂ© de 3 piĂšces principales un bateau pirate, une tour de guet et un vaste repaire de pirate mais aussi 2 canons qui s'allument et font du bruit, un coffre au trĂ©sor et une grue mobile, 4 pirates, une longue Ă©chelle de corde et 5 meubles. Dimensions 47 x 24 x 55 cm. DĂšs 3 ans. Tp Toys Cabane bateau pirate galleon en bois Aspect Coloris = Naturel ‱ Finitions = TraitĂ© sous pression pour un traitement en profondeur. Il n'est pas nĂ©cessaire d'appliquer une couche sur le bois tous les ans sauf raisons esthĂ©tiques ‱ MatĂ©riau principal = Bois d'Ă©picĂ©a FSC ‱ MatĂ©riaux secondaires = Plastique ‱ Autres dimensions Encombrement au sol = 272 x 171 cm ‱ Garde-corps arriĂšre Hauteur = 140 cm ‱ Plateforme Hauteur = 68 cm Ă  l'avant , 88 cm Ă  l'arriĂšre ‱ Dimensions Hauteur en cm = 206,00 ‱ Longueur en cm = 272,00 ‱ Profondeur en cm = 104,00 ‱ Autres caractĂ©ristiques Age prĂ©conisĂ© = A partir de 3 ans ‱ Composition = Cabane + voile rouge + drapeau pirate + volant ‱ Informations complĂ©mentaires = Couvert par une garantie de 5 ans contre la pourriture du bois provoquant une dĂ©faillance. ‱ Informations de livraison = colis 1 = 109x41x15cm 26kg + colis 2 = 144x49x20cm 36kg + colis 3 = 228x22x15cm 23kg ‱ LivrĂ© en kit = Oui ‱ Montage = 2 adultes montage estimĂ© en 5 heures PiĂšces prĂ© forĂ©es pour faciliter l'assemblage A installer directement sur le gazon ou Ă©corce de bois ‱ Normes = TestĂ© selon la norme EN71 applicable aux produits utilisĂ©s dans un cadre familial. ‱ Poids en kg = 85,00 ‱ Poids maximum de l'utilisateur en kg = 150,00 ‱ ‱ En bois d'Ă©picĂ©a FSC traitĂ© Ă©cologiquement garanti 5 ans ‱ Construction durable, aucun traitement supplĂ©mentaire Ă  effectuer ‱ RĂ©pond aux normes EN71 pour usage familial ‱ Plusieurs espaces de jeux plateformes, cachettes... ‱ Longueur 272 cm , Largeur 104 cm +67 cm , Hauteur 206 cm Outsunny Bac Ă  sable bateau de pirate en bois bois sapin prĂ©-huilĂ© Ce superbe bac Ă  sable bateau de pirate en bois permettra Ă  votre enfant de façonner tous les chateaux de ses rĂȘves. EquipĂ© d'un voile d'ombrage, d'un coffre rangement et d'un gouvernail, vous pourrez protĂ©ger vos enfants des rayons du soleil et les laisser s'amuser Ă  volontĂ© !CaractĂ©ristiques - Bac Ă  sable modĂšle bateau de pirate Ă©quipĂ© d'un pont supĂ©rieur, d'un gouvernail, d'une bouĂ©e de sauvetage de dĂ©coration- Bac Ă  sable dotĂ© d'un voile d'ombrage, idĂ©al pour protĂ©ger vos enfants du soleil- Convient aux enfants de 3 ans jusqu'Ă  8 ans- Grande taille dim. 160L x 70l x 103H cm afin de permettre Ă  plusieurs enfants de jouer en mĂȘme temps- Pont supĂ©rieur avec marche et coffre de rangement intĂ©grĂ© idĂ©al pour s'asseoir hors du sable, façonner des chateaux sans se faire mal au dos et ranger vos jouets- Conception et fabrication en bois de sapin robuste prĂ©-huilĂ© pour une utilisation pĂ©renne- Aucun fond, ce qui permet Ă  l'eau de pluie de s'Ă©vacuer au lieu de stagner dans le sable. Petit plus, lorsqu'il pleut, le sable se lave- SĂ©curitĂ© optimale d'utilisation certifiĂ© normes CE EN 71-1-2-3- À utiliser uniquement sous la surveillance d'un adulte- Montage facile, rapide Ă  l'aide du manuel d'assemblage illustrĂ© fourniSpĂ©cifications - Couleur principale sapin prĂ©-huilĂ©- MatĂ©riau principal bois de sapin prĂ©-huilĂ©- Dim. totales 1,18L x 1,18l x 1,18H m- Dim. internes bac Ă  sable 95L x 62l x 19,4H cm- Dim. voile d'ombrage 62L x 70l cm- Dim. assise 62L x 19,5l x 14H cm- Dim. dossier 62L x 24,5l cm- Dim. gouvernail 28,5 cm- Charge max. recommandĂ©e 100 Kg- Livraison effectuĂ©e en un colis- RĂ©f. 343-050 Nateo Concept Lit cabane 90x200 en pin massif Blanc Pour les enfants et adolescents qui ont soif d’aventure, le lit cabane enfant AXEL est un couchage idĂ©al !Ce lit cabane » permet aux enfants de dĂ©velopper leur imagination et de se crĂ©er des mondes parallĂšles votre petite fille ou votre petit garçon pourra s’imaginer tour Ă  tour pirate sur un bateau, chevalier dans son chĂąteau fort, indien dans son tipi
Garnissez-le de quelques accessoires rideaux, guirlandes
 pour l’accompagner dans ses aventures !Ce lit cabane en bois massif favorise Ă©galement l’autonomie votre enfant pourra aller se coucher tout seul, sans besoin de grimper, puisque le couchage est au ras du sol. Plus besoin d’appeler papa ou maman pour descendre du lit ! Si vous ĂȘtes Ă  la recherche d’un lit confortable, discret et dĂ©coratif pour votre enfant, optez pour le lit cabane en bois massif AXEL !La surface rĂ©ellement utilisĂ© par ce lit est en rĂ©alitĂ© la surface du matelas enfant puisque le couchage est posĂ© directement sur le sol de façon Montessori. Fabrication artisanale et 100% europĂ©enne les meubles Nateo Concept sont tous respectueux de l’ en pin massif, ce lit cabane Ă©coresponsable est composĂ© de bois en provenance de forĂȘts Ă©co-gĂ©rĂ©es. La peinture utilisĂ©e pour lui donner sa couleur blanche ou grise, est sans solvant, donc sans danger pour la santĂ© de votre enfant. Nateo Concept Lit cabane 90x200 en pin massif Gris Pour les enfants et adolescents qui ont soif d’aventure, le lit cabane enfant AXEL est un couchage idĂ©al !Ce lit cabane » permet aux enfants de dĂ©velopper leur imagination et de se crĂ©er des mondes parallĂšles votre petite fille ou votre petit garçon pourra s’imaginer tour Ă  tour pirate sur un bateau, chevalier dans son chĂąteau fort, indien dans son tipi
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Findan answer to your question Bonjour je n'arrive pas Ă  faire mon exercice de maths: les 2 voiles de ce bateau sont des triangles semblables. calculez la haut tomito06 tomito06 10/09/2016 Annales gratuites Brevet SĂ©rie CollĂšge Bateau Ă  voile Le sujet 1998 - Brevet SĂ©rie CollĂšge - MathĂ©matiques - ProblĂšme LE SUJET Dans tout le texte, l'unitĂ© de longueur est le mĂštre. Pour la voilure de son bateau, un navigateur se voit proposer deux types de voile. Leur comparaison est l'objet du problĂšme. PARTIE 1 Premier type de voile La voile est composĂ©e d'un carrĂ© OILE et d'un triangle rectangle VOE rectangle en O tels que OI = 3. a Dans cette question, on choisit VI = 5. Calculer l'aire de la voile. b Dans cette question, on pose VI = x, x Ă©tant un nombre tel que x 3. Exprimer VO en fonction de x. On dĂ©signe par A1 l'aire de cette voile en fonction de x. Montrer que A1 = 1,5x + 4,5. DeuxiĂšme type de voile La voile a la forme d'un triangle rectangle en A. On a AU = 4 On pose SA = x c Exprimer l'aire A2 de cette voile en fonction de x. d DĂ©terminer x pour que l'aire de A2 soit Ă©gale Ă  14 m2. PARTIE 2 Dans cette partie, le navigateur souhaite comparer les aires de deux voiles de types diffĂ©rents mais de mĂȘme hauteur x. c'est-Ă -dire telles que VI = SA = x. a DĂ©terminer pour quelle valeur de x l'aire A1 est Ă©gale Ă  l'aire A2. b RĂ©soudre l'inĂ©quation 1,5x + 4,5 2x. Expliquer la signification du rĂ©sultat obtenu. PARTIE 3 Le plan est muni d'un repĂšre orthogonal O ; I ; J. Pour la reprĂ©sentation graphique on placera l'origine en bas et Ă  gauche sur la feuille de papier millimĂ©trĂ©. On choisira 1,5 cm pour 1 unitĂ© sur l'axe des abscisses et 1 cm pour 1 unitĂ© sur l'axe des ordonnĂ©es. 1 a Tracer la droite D1 d'Ă©quation y = 1,5x + 4,5 b Calculer l'ordonnĂ©e du point B de D1 ayant pour abscisse 5. 2 a Tracer la droite d'Ă©quation y = 2x. b Calculer l'abscisse du point C de D2 ayant pour ordonnĂ©e 14. 3 Retrouver, par lecture sur le graphique, la rĂ©ponse Ă  la question a de la partie 2. Pour cela, on fera apparaĂźtre les tracĂ©s nĂ©cessaires en pointillĂ©s. 4 Pour des raisons techniques, la hauteur de voile ne peut dĂ©passer 8 m. Le navigateur dĂ©sirant avoir une voile d'aire la plus grande possible, utiliser le graphique pour dĂ©terminer quel type de voile il doit choisir. LE CORRIGÉ PARTIE I 1er type de voile a Aire de la voile. Aire du triangle VOE = = 3 m 2. Aire du carrĂ© OILE = 3 ÂŽ 3 = 9 m 2. D'oĂč l'aire de la voile est 9 + 3 = 12 m 2 b VO = x- 3 Aire du triangle VOE = m 2 Aire du carrĂ© OILE = 3 ÂŽ 3 = 9 m 2. D'oĂč l'aire A1 de la voile A1 = 1,5x - 4,5 + 9 A1 = 1,5x + 4,5 2Ăšme type de voile AU = 4 SA = x. c d A2 = 14 m 2 Ă©quivaut Ă  2x = 14 soit x = 7 m. PARTIE II a A1 = A2 Ă©quivaut Ă  1,5 x + 4,5 = 2x 1,5x- 2x = -4,5 -0,5x = -4,5 x = 9 m b 1,5x + 4,5 2x-0,5x -4,5 x 9 A1 A2 pour x 9. PARTIE III 1 a b D1 y = 1,5x + 4,5 L'ordonnĂ©e de B de D1 ayant pour abscisse 5 est y = 1,5 ÂŽ 5 + 4,5 y = 12 soit 12. 2 a Voir figure Ă  la question 1 a. b L'abscisse du point C de D2 ayant pour ordonnĂ©e 14 est 2x = 14 x = 7 soit 7. 3 Pour rĂ©soudre graphiquement A1 = A2 il suffit de lire sur le graphique l'abscisse du point d'intersection des deux droites D1 et D2 soit 9. voir courbe 1 a. 4 Pour une hauteur infĂ©rieure Ă  8m, il faut choisir le premier type de voile qui donnera l'aire la plus grande possible, la droite D1 Ă©tant situĂ©e au-dessus de D2. 2022 Copyright France-examen - Reproduction sur support Ă©lectronique interdite
Deuxtriangles semblables sont deux triangles ayant subit un agrandissement ou une réduction. En effet, lorsque l'on agrandit (ou réduit) un triangle, on modifie la longueur de ses cÎtés, mais on ne touche en aucun cas à ses angles. 2 - Propriétés des triangles semblables. Les propriétés ses triangles semblables. Propriété
r *lS*A^ ‱y ÂŁĂż -i; v 'y-ĂŻ^S. ; * >yM z -j&r. ->;‱> ;4i> ; ‱ /- ; V^ W> Rd>y 4^oiy LE MÉCANICIEN ANGLAIS. IMPRIMERIE DE FA IN , rue Racine, n°-4> place de l’OdĂ©un LE MÉCANICIEN ANGLAIS, O L DESCRIPTION RAISONNÉE DE TOUTES LES MACHINES, MECANIQUES, DECOUVERTES NOUVELLES,INVENTIONS ET PERFECTION NE ME NS APPLIQUES JUSQĂŒâ€™a CE JOUR AUX MANUFACTURES ET AUX ARTS INDUSTRIELS; MIS EN ORDRE POUR SERVIR DE M AN U KL-PR ATIQUE AUX MÉCANICIENS, ARTISANS, ENTREPRENEURS, ETC- ; PAR NIGHOLSON, INGÉNIEUR CIVIL. Traduit de l'anglais sur la derniĂšre Ă©dition, et re\u et corrigĂ© PAU M. *‱% INGÉNIEUR AVEC CENT PLANCHES GRAVÉES PAR LALLEMAND. TOME PREMIER. \ 7 PARIS. BAUDOUIN, LIBRAIRE - EDITEUR, RVE DE VAUGIRARD, H°. 17 ; HOUDAILLE. LIBRAIRE, RUE Dl COQ St. -HONORÉ. N". 6. 1829 . W»-» 1 mv%^- fl / K . 1W .ÂŁ-, W , * 1 VTT5P , ♩ T  4 > V ,ÂŁ4-1 iis ' “i* . >»'4 ;^-r r*Ăź Of 4'ĂŻils. çm^Ă©-smĂ©Ăč. mm ’^ Çc . r - TABLE l'ag. PrĂ©face de Fauteur anglais. * De l’action des forces. 11 Du frottement. 22 Puissances mĂ©caniques. Le levier. s3 La roue et l’axe. ay Poulie. 31 Plan inclinĂ©. 53 Coin. 54 Vis. 56 Centre de gravitĂ©. 38 Combinaisons des puissances mĂ©caniques. 4 1 Construction des moulins. 49 Description de la cycloĂŻde et de l’épicycloĂŻde. 5i Dents des roues. 54 Des assemblages. 68 Des diffĂ©rons engrenages. ^5 De la maniĂšre de rĂ©gulariser le mouvement des machines. 78 Observations gĂ©nĂ©rales. g4 a TABLE. ' Pag De la force animale. Table comparative des forces mĂ©caniques. Des moulins Ă  eau. Roues mues en dessous. Roues de puits de Lambert. Roues mues en dessus. Roues mues en dessus sans arbre, dites de Burns. ChaĂźne de seaux. Roues de cĂŽtĂ©. Roue de cĂŽtĂ© perfectionnĂ©e. Roue de cĂŽtĂ©, avec deux vannes. Moulin du docteur Backer Moulin Ă  marĂ©e. Sur la construction du coursier de la roue, et du cours d’eau. Sur l’établissement des canaux et des digues. Canal avec flotteur pourrĂ©gler la sortie de l’eau. 111 n3 i53 i34 147 1Ô2 I7O 1 73 176 179 185 186 *9* 214 219 Canal employĂ© par M. Smeaton pour conduire l’eau sur les roues. 221 RĂ©gulateur d’écluse. 227 RĂ©gies pour la construction des roues de moulins 4 eau mues en dessous, donnĂ©es par M. Fergusson. 229 Idem, par le docteur Brewster. 237 Liste d’ouvrages sur le mĂ©canisme des moulins. 238 TABLE. »1 Png. Moulins Ă  vent. a 4 3 Moulin Ă  vent vertical. ibid. Moulin Ă  poteau. 2 43 Moulin Ă  voile latine. 246 RĂšgles pour faire les voiles des moulins Ă  vent. 25 ? MĂ©thode pour placer et retirer les voiles pendant que les ailes sont en mouvement. 262 Voiles pour les moulins Ă  vent verticaux. 268 MĂ©thode de Cubitt pour rendre uniforme le mouvement des voiles des moulins Ă  vent. 270 Moulin avec huit ailes quadrangulaires. 2?5 Des moulins Ă  ailes horizontales. 283 Moulins Ă  farine. 292 Des meules de moulin. 296 Tables de Fenwick. 3 i 3 Moulin et blutoir Ă  bras, dit de mĂ©nage. 320 Moulins Ă  bras. 325 Moulin Ă  pied. 327 Moulin 328 Des machines Ă  vapeur. 333 Appareils inventĂ©s par Savary. 337 - par Newcomen. 342 - par Watt. 348 - par Hornblower. 376 - par Woolf. 396 IV TABLE. Machine Ă  manivelle coudĂ©e. ^ 2 g Machine Ă  vapeur Ă  cylindres oscillans. 42g Machine Ă  rotation. /^5 0 Machine Ă  haute pression. / } 5 2 Observations sur le travail des machines Ă  vapeur de Cornouailles. 437 Vide de Broun, ou machine pneumatique. 449 FIX DE LA TABLE DĂŒ PREMIER VOLUME. >.WVlVl , »l\\Vl\WlWUV\'t\VVlV\\4VWtA\\LV'WtWl/WXA IVWlMWWtWVimMVVA IM PRÉFACE DE L’AUTEUR ANGLAIS. Sources abondantes de prospĂ©ritĂ© publique et privĂ©e, les dĂ©couvertes de Watt et d’ÀRKwiGiiT peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme formant une Ăšre nouvelle dans les arts utiles et dans la politique intĂ©rieure des peuples. La substitution des machines au travail manuel, et leurs produits immenses autant qu’inespĂ©rĂ©s, en Ă©veillant l’émulation dans toutes les branches de l’industrie, ont amenĂ© ces inventions et ces amĂ©liorations qui ont portĂ© nos manufactures au degrĂ© de perfection oĂč elles se trouvent aujourd’hui. Nos machines les plus importantes et les plus parfaites, qui paraissent trĂšs-compliquĂ©es et presque incomprĂ©hensibles Ă  ceux qui n’ont aucune connaissance en mĂ©canique, ne i. 1 a VRÉFÀCK sont Ă  l’Ɠil du praticien que d’heureuses combinaisons d’un petit nombre de principes trĂšs- simples. Ce sont ces principes que j’ai tĂąchĂ© de dĂ©velopper, en prĂ©sentant d’abord quelques observations nĂ©cessaires sur les forces qui agissent sur la matiĂšre, le frottement et le centre de gravitĂ© ; plus un petit traitĂ© des Puissances mĂ©caniques. J’ai fait suivre ces deux parties d’une explication des choses nĂ©cessaires Ă  la construction d’un moulin, comprenant la description du beveaue t du spur-geer ; de la connexion longitudinale de tiges nommĂ©e accouplement 3 de la meilleure mĂ©thode pour dĂ©sengager et rĂ©engager un mĂ©canisme, et de la maniĂšre de rendre le mouvement uniforme ; enfin, quelques observations pratiques placĂ©es Ă  l’article Construction des moulins . AprĂšs avoir considĂ©rĂ© attentivement ces articles, le lecteur possĂ©dera les points principaux du mĂ©canisme des moulins; j’ai mis ensuite sous ses yeux, dans les articles force animale , eau, vent et vapeur, les meilleures maniĂšres d’appliquer les forces mouvantes , en y joignant quelques mots sur la machine pneumatique de de l’auteur anglais. 3 Brown,instrument qui pourrait, avec quelques perfectionnemens, devenir trĂšs-utile pour la locomotion et autres objets moins importans. Comme la rĂ©duction du blĂ© en farine est une partie essentielle de l’économie domestique, et que la force qui donne le mouvement de rotation Ă  la meule principale est presque toujours dĂ©rivĂ©e de l’eau ou du vent, je n’ai pas cru m’écarter de mon sujet en introduisant Ă  la fin des deux prĂ©cĂ©dens articles la description d’une de ces machines, pour donner au lecteur une idĂ©e gĂ©nĂ©rale de leur mĂ©canisme. J’ai dĂ©crit aussi les moulins Ă  bras et Ă  pieds dans l’intĂ©rĂȘt de ceux qui vivent Ă©loignĂ©s des moulins Ă  eau ou Ă  vent, ou qui seraient bien aises de se soustraire aux demandes quelquefois exagĂ©rĂ©es des meuniers. 11 est trĂšs-important pour la construction des moulins de tenir compte de la force des matĂ©riaux. La connaissance de cette force est surtout nĂ©cessaire Ă  l’égard des parties de la machine qui ont Ă  supporter les plus grands efforts ou donner le mouvement aux autres piĂšces. Une lettre de M. Piennie jeune au docteur Young renferme sur cet objet des expĂ©riences trĂšs- 4 PRÉFACE satisfaisantes. On la trouvera en entier Ă  la suite des observations sur les forces mouvantes. Vient aprĂšs une description des machines hydrauliques et de quelques mĂ©caniques simples qui agissent comme accessoires dans nos ateliers. ArrivĂ© Ă  cet endroit de l’ouvrage, le lecteur aura acquis les connaissances nĂ©cessaires pour bien comprendre nos procĂ©dĂ©s et en apprĂ©cier les divers avantages. Suivent 1 ° une revue des arts dits manuels ; 2 ° un traitĂ© de Y art de bĂątir , avec un appendice contenant un court traitĂ© de gĂ©omĂ©trie pratique; 3° un traitĂ© d’arpentage; 4° une collection de recettes; 5° un glossaire explicatif des mots techniques; c’est par ce vocabulaire que l’ouvrage devait se terminer; mais la vive sensation qu’ont produite tout rĂ©cemment les chemins en fer et les machines Ă  transport, ainsi que le juste intĂ©rĂȘt qu’ont excitĂ© ces nouvelles constructions, ne me permettaient pas de les passer sous silence; j’ai donc ajoutĂ© quelques pages destinĂ©es Ă  les faire connaĂźtre. Sans doute il existe de trĂšs-bons traitĂ©s de mĂ©canique; mais celui-ci en diffĂšre essentiellement par la forme ; et j’ose croire que celle que DE L AUTEUR ANGLAIS. j’ai choisie en mettant cette science Ă  la portĂ©e des personnes les moins instruites, deviendra d’une utilitĂ© gĂ©nĂ©rale en contribuant Ă  rĂ©pandre dans toutes les classes la connaissance non superficielle, mais suffisamment approfondie, d’un art dont les applications sont devenues si nombreuses et si importantes. Dans un livre de cette nature, il est permis de se servir des extraits d’autres Ă©crits, surtout lorsqu’il s’agit de descriptions. Mais toutes les fois qu’il m’est arrivĂ© d’en faire usage, j’ai citĂ© l’auteur , non-seulement pour rendre hommage Ă  la vĂ©ritĂ©, mais pour donner en mĂȘme temps Ă  mon ouvrage le poids d’une autoritĂ© respectable. Comme ce livre est spĂ©cialement destinĂ© aux manufacturiers et aux artisans, les principes abstraits et thĂ©oriques n’y ont Ă©tĂ© admis qu’au- tant qu’il Ă©tait nĂ©cessaire pour expliquer l’usage de l’objet dĂ©crit dans ses diverses applications. Mon ouvrage n’a donc aucun rapport avec les Explications mathĂ©matiques de Wood, Gregory ou Emerson, tous Ă©crivains trĂšs-recommandables sans doute , particuliĂšrement le docteur Olinthus Gregory ; mais qui ont traitĂ© le mĂȘme sujet d’une maniĂšre tout-Ă -fait scientifique. 6 PRÉFACE DE l’AUTEUR ANGLAIS. Si, par mon travail, je suis parvenu Ă  faire comprendre Ă  tout le monde les avantages des machines actuellement en usage, et Ă  diriger l’attention publique sur des sujets qui doivent faire l’honneur de notre siĂšcle, je ne croirai pas avoir Ă©crit en vain. Londres, mars i8a5. wvi rnnvw \vuwvi twiiuniwiviiw*MM\w»WVMA\tvw vwnwWMWivvw DESCRIPTION DU FRONTISPICE. La gravure reprĂ©sente une machine Ă  vapeur vue de face et adaptĂ©e Ă  un moulin Ă  sucre; elle est copiĂ©e sur celle qui a Ă©tĂ© construite par MM. Taylor et Martineau. Cette machine, n’étant que douze fois plus grande que le dessin, est, parce peu de volume et par sa simplicitĂ©, particuliĂšrement applicable Ă  la plupart des manufactures qui n’exigent qu’une puissance modĂ©rĂ©e. Elle travaille horizontalement Ă  raison de trente Ă  quarante livres de pression par pouce carrĂ©, sans condensateur , ayant des pistons mĂ©talliques et des soupapes; elle n’exige que huit Ă©crous pour la fixer Ă  des dormans en chĂȘne de dimension moyenne. A.. Crank liĂ© Ă  la verge du piston, qui ne peut ĂȘtre vue parce qu’elle travaille horizontalement dans le cylindre. B, cylindre dans lequel la vapeur de la chaudiĂšre est introduite par le moyen des tuyaux C C C. La quantitĂ© de vapeur affluant dans le cylindre est rĂ©glĂ©e par la soupape d'arrĂȘt D, qui est ouverte et fermĂ©e aux Intervalles convenables par la verge EE E. FF, rĂ©gulateur formĂ© par deux boules pesantes avec leur collier glissant a, tombant du sommet d’un ressort vertical bb, sur Taxe c. Ce ressort est liĂ© avec la grande tige par une courroie qui passe sur les poulies G G G, et qui la fait 8 DESCRIPTION tourner; et, comme son mouvement suit celui de la grande tige, les rĂ©gulateurs ff, selon que sa vitesse augmente ou diminue, tendent Ă  s’éloigner ou Ă  se rapprocher du ressort. Cette Ă©lĂ©vation et cette dĂ©pression alternatives du rĂ©gulateur, affectent la verge E E E , Ă  laquelle il est liĂ©, et rĂšglent la quantitĂ© de vapeur qui passe de la chaudiĂšre dans le cylindre. H. PiĂšce qui lie la partie supĂ©rieure de la verge du piston Ă  la verge J , en sorte que par le mouvement du crank la verge J est aussi mise en jeu et fait mouvoir les soupapes dans le cylindre K. Par l’action de ces soupapes la vapeur est alternativement admise sur les cĂŽtĂ©s opposĂ©s du piston ; et, comme la machine ne condense point la vapeur, deux tuyaux sont placĂ©s Ă  chaque extrĂ©mitĂ© du cylindre, pour la dĂ©gager. L’un de ces tuyaux est marquĂ© N. Quand la force de la vapeur a poussĂ© le piston vers un bout du cylindre, l’action des soupapes glissantes la renvoyĂ© Ă  l’autre bout; l’orifice du tuyau N Ă©tant ouvert en mĂȘme temps, la vapeur qui se trouve de ce cĂŽtĂ© est poussĂ©e Ă  travers ce tuyau par la rĂ©action du piston , et emportĂ©e sous le sol, laissant cette partie du cylindre libre pour recevoir une nouvelle charge. La force produite parce simple mĂ©canisme remplit les fins dĂ©sirĂ©es par le moyen des tiges O O ces tiges, Ă  peu de distance de la machine, est un excentrique L, pour Ă©lever la verge M , et pomper l’eau de la chaudiĂšre quand cela est nĂ©cessaire ; presque Ă  l’extrĂ©mitĂ© des tiges est un autre excentrique W qui met en mouvement la verge V pour la fin que nous expliquerons ensuite. Le mouvement de rotation que le crank a reçu de la machine est communiquĂ© aux tiges, Ă  l’excentrique L, DU FRONTISPICE. Q la boĂźte d’accouplement D, la roue volante P, l’excentrique W et le pignon G, qui joue dans la grande roue en couteau R, sur la tige S , et de lĂ  il est communiquĂ© aux rouleaux du moulin Ă  sucre, lesquels sont rĂ©glĂ©s dans leur mouvement par les pignons U U. Ce moulin, comme la plupart des moulins Ă  sucre, a trois rouleaux ou cylindres, deux au fond et un placĂ© entre les deux autres au sommet de la machine. L’on fait passer les cannes Ă  sucre entre ces rouleaux , et leur suc exprimĂ© tombe dans un rĂ©cipient, d’oĂč il est pompĂ© par le jeu de la verge V dans un autre rĂ©cipient. On laisse dans la partie des tiges marquĂ©e ee l’espace suffisant pour permettre la continuation du mouvement lorsque les cannes sont introduites entre les rouleaux, autrement les tiges seraient exposĂ©es Ă  se rompre. WW' f / * ĂŻ.rr- t="i.' LE MACHINISTE PRATIQUE. IWVMVM'WM WVWW*WV» VWVVtAl V» M VVV1 WMVWWltMWVVM VVW WWVWI DE L’ACTION DES FORCES. 1 oute matiĂšre est continuellement soumise Ă  l’action de forces , qui, lorsqu’elles agissent Ă©galement sur elle et dans des directions opposĂ©es, la maintiennent en repos. Mais, si une force nouvelle est créée, et qu’on la fasse agir sur un corps dans une direction et une Ă©tendue telles, que les forces sous l’empire desquelles il existe, comme tous les autres objets matĂ©riels, soient surmontĂ©es , il en rĂ©sultera un mouvement qui sera communiquĂ© Ă  ce corps, mouvement exactement mesurĂ© sur la proportion dans laquelle la force nouvelle excĂšde celles qui agissaient prĂ©cĂ©demment en sens contraire. Ainsi, par exemple , si un homme soulĂšve un poids d’une livre Ă  trois pieds de terre , le mouvement produit par cette action est exactement Ă©gal Ă  la proportion dans laquelle la force qu’il emploie surmonte la gravitation ou l’effet du poids qui 12 LE MÉCANICIEN agit sans cesse sur la matiĂšre ; car il est Ă©vident que si cette gravitĂ© n’avait pas existĂ© , le mouvement eĂ»t Ă©tĂ© proportionnĂ© Ă  toute la force nouvellement appliquĂ©e , ou que si cette force eĂ»t simplement Ă©tĂ© Ă©gale Ă  la gravitation, le mouvement n’aurait pu avoir lieu , et le corps serait demeurĂ© en repos. L’état de repos , maintenu par l’action contraire de deux forces Ă©gales, prend le nom d’É- quilibre. Mais cette expression est plus communĂ©ment appliquĂ©e au cas oĂč un ou plusieurs corps sont conservĂ©s par la simple force de gravitation dans un Ă©tat de repos ainsi, lorsqu’une barre de fer, AB, fig. 1,est soutenue Ă  son centre C, elle sera balancĂ©e ou restera en position horizontale, parce que la quantitĂ© de matiĂšre en C A, est Ă©gale Ă  celle en C B ; la force de gravitation Ă©tant proportionnĂ©e Ă  la quantitĂ© de matiĂšre contenue dans chaque bras de la tige de mĂȘme , lorsqu’une force B et une autre force Ă©gale G , agissent sur le boulet A, il sera maintenu dans l’état de repos nommĂ© Ă©quilibre. Dans les opĂ©rations mĂ©caniques ordinaires, le premier Ă©tat d’équilibre arrive frĂ©quemment; le dernier rarement, et jamais il n’est permanent on entend donc en gĂ©nĂ©ral, par le mot Ă©quilibre, la position premiĂšrement dĂ©crite. Si l’on considĂšre que la matiĂšre , placĂ©e entre des forces qui agissent en sens contraire, est dans un Ă©tat de repos rĂ©sultant de l’équilibre, on con- ANGLAIS. 1 5 cevra que le mouvement ne peut ĂȘtre obtenu, sans dĂ©truire cet Ă©quilibre. Il ne faut donc point supposer que les forces de gravitation ou d’attraction de cohĂ©sion produisent le mouvement, comme quelques-uns l’ont avancĂ© Ă  tort; mais plutĂŽt que tout les mou vemens que ces puissances sont capables de produire ont Ă©tĂ©, au contraire, mis originairement en jeu, pour mettre la matiĂšre dans l’état d’équilibre oĂč nous la voyons. Le mouvement qui rĂ©sulte du dĂ©rangement de cet Ă©quilibre gĂ©nĂ©ral, par des causes Ă©trangĂšres, est depuis long-temps reconnu et appliquĂ© Ă  des fins utiles. Ces considĂ©rations font apercevoir toute l’erreur de cette notion dangereuse et spĂ©culative du mouvement perpĂ©tuel. Ceux qui ont perdu leur temps et leurs travaux pour atteindre cet objet supposaient soit que la force de gravitation pouvait produire le mouvement, soit que le mouvement une fois obtenu pouvait de lui-mĂȘme s’entretenir et accroĂźtre son intensitĂ© ; ce qui Ă©tait aussi raisonnable que de supposer une substance capable d’augmenter par elle-mĂȘme son volume. Les puissances que la nature a mis en notre possession ont Ă©tĂ©, Ă  ce qu’il nous semble , dĂ©jĂ  appliquĂ©es ; et s’il en existe d’autres que nous ne connaissons pas, ou sur lesquelles nous n’ayons point d’empire, leur recherche , sans doute louable , est bien moins utile que les travaux qui tendent directement Ă  l’avantage de la sociĂ©tĂ©. 14 le mĂ©canicien Pour revenir Ă  notre sujet, quand une force agit sur un corps , celui-ci reçoit un mouvement considĂ©rĂ© d’aprĂšs l’espace qu’il traverse dans un temps donnĂ© ce mouvement s’appelle vitesse ; et suivant que l’étendue de la distance augmente ou diminue, en une pĂ©riode de temps plus ou moins grande, on dit que la vitesse augmente ou diminue. Si une force qui a mis un corps en mouvement continue d’agir sur lui dans la mĂȘme direction , et de maniĂšre Ă  augmenter le mouvement donnĂ©, on dit que le corps, en de telles circonstances, a un mouvement accĂ©lĂ©rĂ©; et si un corps est mis en mouvement par une certaine force , et qu’une autre force agisse sur lui en sens contraire, de maniĂšre qu’elle tende Ă  le remettre en Ă©quilibre , ce mouvement est nommĂ© mouvement retardĂ© i \ 1 L’exemple le plus familier de mouvement accĂ©lĂ©rĂ© est dans l’action de la gravitation sur un corps tombant dans cet exemple la force continue d’opĂ©rer pendant la chute, et en accroĂźt rĂ©guliĂšrement la vitesse ; en sorte que si le corps A , fig. 5 , est envoyĂ© de cette position vers la terre, il traversera l’espace de seize pieds pendant la premiĂšre seconde; de quarante huit pendant la deuxiĂšme, et de quatre-vingts pendant la troisiĂšme. Si le mouvement eĂ»t Ă©tĂ© Ă©gal pendant ces trois secondes, le corps n’aurait traversĂ© que l’espace de trois fois seize pieds, c’est-Ă -dire quarante-huit pieds ; et au ANGLAIS. Quand un boulet, attachĂ© par son centre Ă  une corde flexible , est mis en mouvement au moyen lieu de cela il a traversĂ© un espace de cent quarante- quatre pieds, en raison de la continuation d’action de la force premiĂšre cause de son mouvement. Or, cette vitesse s’accroissant dans une progression rĂ©guliĂšre, on peut conclure que pendant la premiĂšre moitiĂ© des seize pieds d’abord parcourus, le corps n’était pas mu dans la proportion de seize pieds par seconde; et, si l’on suppose qu’il n’avait alors que la moitiĂ© de cette vitesse , il faut qu’il ait marchĂ© pendant la deuxiĂšme partie de la premiĂšre seconde dans la proportion de trente-deux pieds par seconde; ou bien, si les huit premiers pieds ont employĂ© trois quarts de seconde, les huit pieds sui- vans doivent avoir Ă©tĂ© parcourus pendant le quatriĂšme quart; ainsi donc le corps arrivĂ© Ă  B marche dĂ©jĂ  en raison de trente-deux pieds par seconde , lesquels , en ajoutant la force qui continue Ă  le pousser dans la proportion de seize pieds par seconde, donneront pour le second espace une vitesse de quarante-huit pieds par seconde; et, si pour le troisiĂšme espace nous doublons la vĂ©locitĂ© croissante de trente-deux pieds, et y ajoutons celle de seize pieds causĂ©e par la force continuĂ©e, nous aurons deux fois trente-deux et seize* qui font quatre-vingts, qui est le rĂ©sultat de l’expĂ©rience. II paraĂźt que la vĂ©locitĂ© des corps soumis Ă  l’action continuĂ©e d’une force dĂ©terminĂ©e , s’accroĂźt dans la progression numĂ©rique de un, trois, cinq, sept, neuf, etc., c’est-Ă -dire de seize pieds pendant la premiĂšre seconde, trois fois seize pieds pendant la suivante, cinq fois seize pieds pendant la troisiĂšme et ainsi de suite. On peut aussi se figurer les poitions relatives de l’espace superficiel sous d’égales l6 LE MÉCANICIEN d’une force quelconque, laquelle agit, comme toutes les autres forces , en ligne droite , le mouvement sera circulaire. La tendance de ce corps Ă  s’éloigner de son centre est nommĂ©e force centrifuge ; et celle exercĂ©e par la corde portions d’espace perpendiculaire, de maniĂšre Ă  former un angle droit, reprĂ©sentĂ© fig. 3 ; oĂč de zĂ©ro Ă  un reprĂ©sente la premiĂšre seconde de temps, de un Ă  2 la seconde, et de deux Ă  trois la troisiĂšme. On verra que sous chacune de ces portions, l’espace compris dans l’angle est comme un, trois, cinq; tel est le mouvement accĂ©lĂ©rĂ© rĂ©gulier. Mais si la force continuĂ©e que nous avons vu produire l’accroissement de vitesse varie dans son action sur le corps, il est Ă©vident que l’accroissement ne sera plus rĂ©gulier. Quand on entend clairement le principe du mouvement accĂ©lĂ©rĂ©, on conçoit facilement celui du mouvement retardĂ©. Par exemple, si un corps est lancĂ© perpendiculairement de la terre , comme dans le cas d’un boulet de canon tirĂ© en l’air, la force de la poudre surmontant la force de gravitation, fera monter le boulet avec un certain degrĂ© de vĂ©locitĂ© ; tandis que l'attraction continuant d’agir en sens contraire, affaiblira graduellement l’effet de la force créée, et finira par l’annuler. Ainsi la distance que le boulet aurait parcourue pendant la premiĂšre seconde de temps est diminuĂ©e de seize pieds ; celle qu’il aurait franchie pendant la seconde, diminuĂ©e de quarante-huit pieds, et ainsi de suite jusqu’à ce que la puissance créée Ă©tant contre-balancĂ©e par la force de gravitation, le boulet reste d’abord stationnaire; ensuite la gravitation continuant l’entraĂźne dans une direction opposĂ©e et le ramĂšne vers la terre. ANGLAIS. 1 7 pour le ramener vers le centre est nommĂ©e force centripĂšte. Quand un corps est mu par une force quelconque, il devient capable d’agir jusqu’à un certain point sur d’autres corps, et de leur donner du mouvement ; et de mĂȘme que la vitesse de ce mouvement dĂ©pend de l’étendue de la force qui l’a causĂ©, le pouvoir de le transmettre est aussi proportionne Ă  cette vitesse. Ce pouvoir de communiquer le mouvement, ou, en d’autres termes, cette puissance de la matiĂšre en mouvement est appelĂ©e moment, ou force mouvante ; le mode par lequel elle est transmise est nommĂ© impulsion ; et comme cette force est proportionnĂ©e Ă  la vitesse possĂ©dĂ©e par chaque molĂ©cule de matiĂšre composant l’ensemble d’un corps , la force mouvante est reprĂ©sentĂ©e par la quantitĂ© de matiĂšre multipliĂ©e par sa vitesse. Supposons, par exemple , que cent molĂ©cules ou atomes de matiĂšre se meuvent dans la proportion d’un pied par seconde , la puissance requise pour surmonter leur force est exactement Ă©gaie Ă  celle qui serait nĂ©cessaire pour arrĂȘter le mouvement d’une seule molĂ©cule se mouvant dans la proportion de cent pieds par seconde ; car la vitesse de chaque molĂ©cule Ă©tant d’un pied par seconde, leur force totale sera Ă©quivalente Ă  un multipliĂ© par cent ; et par rapport Ă  la vitesse, une molĂ©cule se mouvant en propor- i. LE MECANICIEN I b tion d’un pied par seconde, multipliĂ©e par cent, donnera le mĂȘme rĂ©sultat. De plus, si un corps du poids d’une livre Ă©tait mu dans la proportion d’un pied par seconde, il possĂ©derait un certain degrĂ© de force mouvante ; et si son poids ou sa vitesse devenait double, sa force mouvante serait Ă©galement doublĂ©e si les deux Ă©taient doublĂ©s, la force mouvante serait quadruplĂ©e. AprĂšs avoir considĂ©rĂ© l’action d’une force, et de deux forces agissant ensemble en directions semblables ou opposĂ©es, nous examinerons l’action de deux forces agissant en mĂȘme temps sur un corps, en directions ni semblables ni contraires. Par exemple , la ligne A B, fig. 4, reprĂ©sente une force suffisante pour porter le corps A au point B ; et A C reprĂ©sente une autre force suffisante pour porter le corps A au point C ; alors A C et A B Ă©tant Ă©gaux Ă  C D et B D , et ces deux forces agissant successivement, nous pouvons concevoir que ce corps en passant sur les lignes AB et B D , ou A C et C D , est portĂ© au point D. Maintenant si ces forces agissent sur le corps au mĂȘme instant, le rĂ©sultat sera le mĂȘme, et la dĂ©pense totale des forces placera le corps en passant par laligne A D au point D. Il en sera de mĂȘme si les forces A B et A C ne sont pas Ă  angles droits comme dans la fig. 5 ; cependant comme C D et B D sont Ă©gaux et en directions semblables Ă  AB et A C , le mouvement que A reçoit d’eux sera reprĂ©sentĂ© ANGLAIS. 1Ç dans sa valeur et dans sa direction par la ligne À D ; mais en supposant que A B ait deux fois ou trois fois la puissance de AC, l’effet serait encore le mĂȘme , comme on le voit fig. ĂŒ , oĂč la ligne AB reprĂ©sente trois fois la puissance A C. L’action respective de A B et AC sera reprĂ©sentĂ©e comme auparavant par B D et C D, qui placeront le corps A au point D. Ainsi donc leurs forces combinĂ©es le feront passer par la ligne diagonale A D comme dans le premier exemple. Cela prouve que plusieurs forces agissant sur un corps en autant de lignes non directement opposĂ©es l’une Ă  l’autre, se combineront en une seule force ; car , supposons trois forces A B , A C et A F, flg. 7, agissant simultanĂ©ment dans leurs diverses directions sur le corps A , elles se rĂ©uniront pour composer la force reprĂ©sentĂ©e par A F, puisqu’en dĂ©crivant un parallĂ©logramme comme prĂ©cĂ©demment, par les lignes A B et A C, ces deux forces seront combinĂ©es en une force reprĂ©sentĂ©e par A B ; et si nous faisons de mĂȘme Ă  l’égard de deux forces AC et A F, nous avons la force AH, composĂ©e d’elles deux. Nous avons donc deux forces A D et A H , composĂ©es des trois forces originales. Si nous procĂ©dons avec ces deux forces composĂ©es de la mĂȘme maniĂšre, elles formeront Ă  leur tour la force reprĂ©sentĂ©e par A J , D J et II J , et complĂ©teront le parallĂ©logramme, dont A J est la diagonale ; en sorte qu’un nombre quelconque de 20 LK JlicAXICIKN forces agissant dans un nombre quelconque de diffĂ©rentes directions , pourvu toutefois que celles-ci ne soient pas opposĂ©es les unes aux autres , peut toujours se combiner en une force que l’on appelle composĂ©e s et qui est reprĂ©sentĂ©e par la diagonale d’un parallĂ©logramme, comme nous venons de le voir. La dĂ©composition des forces est prouvĂ©e par l’inverse du problĂšme; car, de mĂȘme que plusieurs forces peuvent ĂȘtre combinĂ©es en une seule , une seule force peut ĂȘtre divisĂ©e en plusieurs. ReprĂ©sentons une force unique par un boulet mu avec une certaine vitesse dans la direction de la ligne À B , fig. 8, quand il viendra en contact avec les boulets G et D , et agira sur eux, les deux boulets seront mus avec la moitiĂ© de la vitesse avec laquelle B a Ă©tĂ© poussĂ©, et dans la direction des lignes G II et D J , tirĂ©es du centre de B Ă  travers chacun de leurs centres en sorte que, si la force de B est divisĂ©e en deux portions Ă©gales, chacune de ces portions peut Ă  son tour , par un semblable procĂ©dĂ©, ĂȘtre divisĂ©e et sout-divisĂ©c jusqu’à 1’inlini. Un autre effet des forces qui produisent le mouvement des corps, a lieu dans le cas oĂč un corps reçoit le mouvement d’une de ces forces, tandis qu’il est soumis Ă  l’action continue d’une autre, qui n’agit point sur lui dans une direction opposĂ©e. Supposons le boulet A, fig. 9, projetĂ© de la bouche d’un canon ; Ă  l’instant oĂč il ANGLAIS. 2 1 en sort au point A, il passe sous l’influence de la force de gravitation, par laquelle il sera attire vers la terre ainsi que je l’ai montrĂ© en parlant du mouvement accĂ©lĂ©rĂ©; et il sera enfin portĂ© Ă  l’état de repos au point B ; car, en supposant que le boulet, par la force de la poudre , en sortant de A, traverse dans la premiĂšre seconde de temps un nombre dĂ©terminĂ© de pieds exprimĂ© par la ligne A C , la force de gravitation pendant cette action le fera descendre de. seize pieds exprimĂ©s parla ligne C D, et pendant la deuxiĂšme seconde, en supposant que la poudre l’ait poussĂ© jusqu’à la distance exprimĂ©e par la ligne D E, la force de gravitation le fera tomber dans le mĂȘme temps de quarante-huit pieds , comme on le voit par E F, et pendant la position suivante de son mouvement horizontal, exprimĂ©e par F G, sa descente par la gravitation est de quatre-vingts pieds reprĂ©sentĂ©s par G B. Ainsi donc la ligne dans laquelle le corps devrait se mouvoir quand ces deux forces agissent seules sur lui, est une courbe parabolique; mais comme la rĂ©sistance de l’air entre toujours pour quelque chose dans les cas de pratique , cette ligne varie considĂ©rablement , et prend une direction extrĂȘmement compliquĂ©e Ă  cause de plusieurs autres effets de forces combinĂ©es, problĂšme que les limites de cet ouvrage ne nous permettent pas de rĂ©soudre. 22 LE MECANICIEN DU FROTTEMENT. La surface des corps , quelque unie quelle puisse paraĂźtre, a toujours, en l’examinant de prĂšs, certaines irrĂ©gularitĂ©s de sorte que si le corps A B, fig. Ăźo, avait Ă  se mouvoir sur la surface du corps G D , et que la surface infĂ©rieure de AB eĂ»t des proĂ©minences qui entrassent dans les cavitĂ©s en C D, il est manifeste que A B ne pourrait se mouvoir, Ă  moins qu’il ne montĂąt et ne redescendĂźt la hauteur de ces proĂ©minences, ou bien qu’il les emportĂąt, Dans le premier cas, il aurait Ă  surmonter la force de gravitation ; dans le second, celle de cohĂ©sion. Si le corps A B , fig. 11, Ă©tait placĂ© entre C P et EF, serrĂ©s contre ses cĂŽtĂ©s par une force qui leur a Ă©tĂ© appliquĂ©e, et que leurs surfaces soient semblables Ă  celles du premier exemple; pour que A B pĂ»t se mouvoir, il lui faudrait, ainsi que nous l’avons dĂ©jĂ  dĂ©montrĂ© , vaincre la rĂ©sistance apportĂ©e par l’attraction de cohĂ©sion oii par la pression des corps qui lui ont Ă©tĂ© appliquĂ©s. Telle est la nature presque universelle de cette rĂ©sistance appelĂ©e frottement ; car, bien que les aspĂ©ritĂ©s de la surface des corps ne soient pas en gĂ©nĂ©ral aussi Ă©videntes que celles qu’on reprĂ©sente ici, on en dĂ©couvre toujours, si l’on regarde attentivement, mĂȘme sur les surfaces en apparence les plus unies ; et, comme la rĂ©sistance augmente en raison directe de la AKGLAIS. 2,1 quantitĂ© de ces irrĂ©gularitĂ©s, nous pouvons en conclure que toute rĂ©sistance dĂ©rivant des frot- temens est uniquement due Ă  cette cause. DES PUISSANCES MÉCANIQUES. On compte six puissances mĂ©caniques le levier, la roue et son axe j la poulie, le plan inclinĂ©, le coin et la vis. 11 est nĂ©cessaire de connaĂźtre parfaitement la nature et l’application de ces puissances, si l’on veut entendre les effets des combinaisons mĂ©caniques ; parce qu’elles se rĂ©duisent toutes, quelle que soit leur complication apparente, Ă  une ou plusieurs des lois qui gouvernent ces six machines simples. Pour les dĂ©monstrations qui vont suivre, l’on doit admettre ce qui n’est pas strictement vrai car la force de gravitation, le retard apportĂ© par le frottement, la rĂ©sistance de l’atmosphĂšre, et l’irrĂ©gularitĂ© causĂ©e par l’élasticitĂ© partielle des substances qui forment les machines , sont exclues des raisonnemens et censĂ©es ne pas exister. La premiĂšre de ces puissances est le levier, qui sediviseen trois classes. Danslafig. 12, AB estun levier, et C est le fulcrum 1 ou point immuable sur lequel il repose. Maintenant supposons une force appliquĂ©e Ă  B ; et que la rĂ©sistance , la 1 J’ai laissĂ© ce mot, qui est entiĂšrement latin, prnir ceux qui aiment Ă  reconnaĂźtre de temps en temps le texte anglais; fulcrum signifie littĂ©ralement appui. N. du trad. Îi4 LE' MECANICIEN force ou le poids Ă  surmonter, soit Ă  À ; le ful- crum ainsi placĂ© entre les forces, constitue un levier de premiĂšre classe. L’opĂ©ration de la force B , pour surmonter la rĂ©sistance A, sera proportionnĂ©e Ă  ce que la distance A G est Ă  la distance B E; c’est-Ă -dire que, si B C a quatre fois la distance de A E, la force appliquĂ©e Ă  B vaudra quatre fois la mĂȘme quantitĂ© de force Ă  A ; ou bien une livre pesant Ă  B pourra contrebalancer quatre livres Ă  A; mais quelle que soit la hauteur supposons-la d’un pied Ă  laquelle le poids s’élĂšve Ă  A; B doit descendre quatre fois cet espace; consĂ©quemment pour replacer B dans sa position primitive , la force appliquĂ©e doit ĂȘtre Ă©gale Ă  l’élĂ©vation de quatre livres pesantes isolĂ© es chacune Ă  un pied, ce qui revient Ă  Ă©lever quatre livres d’un pied, comme cela est effectuĂ© Ă  A. On ne gagne donc par ce moyen aucune augmentation de puissance, mais on acquiert beaucoup de facilitĂ©; car par le moyen, d’une livre , quatre livres sont mises en mouvement, ce qui n’aurait pu se faire sans l’invention du levier. Un homme capable de soulever seulement cent cinquante livres, peut, par ce moyen , mettre en mouvement quatre fois ce poids, Ă  condition qu’il exerce sa force Ă  une distance quatre fois plus grande. Un levier de seconde classe peut ĂȘtre reprĂ©sentĂ©, en supposant que A soit le fulcrum ou point d’appui , B la force appliquĂ©e , et G le ANGLAIS. 2t> poids ou la rĂ©sistance Ă  surmonter. On estime l’effet de ce levier en comparant les distances C B Ă  celles A B ; la puissance sera augmentĂ©e ou diminuĂ©e en raison de ce que A B excĂšde C B ; et la distance, Ă  travers laquelle B donne le mouvement, s’accroĂźt exactement dans la mĂȘme proportion. Supposons que C est la force appliquĂ©e, A le fulcrum, et B la rĂ©sistance ; nous obtiendrons un levier de troisiĂšme classe. L’effet de ce levier est de perdre de la puissance, pour gagner ou du mouvement ou de la distance ; car, si dans l’exemple prĂ©cĂ©dent, la puissance appliquĂ©e Ă  B, et augmentĂ©e en proportion de la longueur de A B, devient plus grande que G B , il est clair que dans le cas prĂ©sent, la rĂ©sistance B est en position de gagner par la mĂȘme loi alors plus la force est placĂ©e prĂšs de B, plus l’effet sera grand ; et appliquĂ©e Ă  B , il sera le plus grand possible. Mais , quand la force est Ă  B , elle est appliquĂ©e directement Ă  la rĂ©sistance, et le levier est nul ; consĂ©quemment C , dans toutes les positions, entre A et B , perd plus ou moins de puissance ; çt de mĂȘme que le mouvement de C, dans le cas prĂ©cĂ©dent, Ă©tait la moitiĂ© de celui de B, ainsi dans le c c 1 c et que l’effet ait lieu sur sa surface supĂ©rieure Ă© d , la ligne a e sera seulement rĂ©duite Ă  la ligne g ; e Ă©gale Ă  kd. et ne sera donc comprimĂ©e que de la somme g 1 a, qui est en effet Ă©gale Ă  ce qu’aurait produit un coin de la finesse de a b g dont la hauteur ÂŁ b est justement Ă©gale Ă  la diffĂ©rence entre e c et h b , comme dans le cas des deux vis. De mĂȘme que l’on gagne de la puissance en faisant exĂ©cuter par deux vis ou deux coins d’inĂ©gale finesse le mĂȘme nombre de rĂ©volutions . les rĂ©volutions inĂ©gales de deux vis ou ANGLAIS. 49 coins d’égale finesse produisent un rĂ©sultat sera blable. CONSTRUCTION DES MOULINS. Dans cet article nous traiterons de la meilleure forme Ă  donner aux dents des roues, de l’assemblage des tiges, de l’engrenage des diffĂ©rentes parties, et de la rĂ©gularisation du mouvement. Nous y joindrons quelques observationssur la construction gĂ©nĂ©rale des machines , et pour Ă©viter d’inutiles rĂ©pĂ©titions , nous donnerons , avant d’entrer dans les dĂ©tails de la formation des roues , une dĂ©finition des termes communĂ©ment employĂ©s dans cette partie. Roue Ă  dents est le nom gĂ©nĂ©rique des roues qui ont un certain nombre de crans ou dents placĂ©s sur leur circonfĂ©rence. Le pignon est une petite roue Ă  dents qui n’en porte en gĂ©nĂ©ral pas plus de douze. Lorsque deux roues agissent l’une sur l’autre , on donne assez souvent le nom de pignon Ă  la plus petite, et dans ce cas ce terme est employĂ© dans le mĂȘme sens que celui de lanterne, que les Anglais dĂ©signent par trundle ou walloƓer. Quand les dents d’une roue sont faites de la mĂȘme matiĂšre que la roue, et ne forment avec elle qu’une piĂšce , on les nomme simplement 50 LE MÉCANICIEN dents; quand elles sont d’autres matĂ©riaux , et apposĂ©es au cercle extĂ©rieur de la roue , elles prennent quelquefois le nom de crans ; dans un pignon on les nomme dents; dans une lanterne de moulin on les appelle fuseaux. Elles sont mobiles, ainsi qu’on le voit dans la figure 36. En parlant de l’action d’un rouage en gĂ©nĂ©ral , la roue qui agit comme moteur est appelĂ©e maĂźtresse-roue ou conducteur, et celle sur laquelle elle agit , roue subordonnĂ©e. Si les projections d’une roue et d’un pignon sont telles que la roue fasse une rĂ©volution pendant que le pignon en fait quatre , on peut les reprĂ©senter par deux cercles, qui sont l’un par rapport Ă  l’autre comme quatre est Ă  un. Quand ces deux cercles sont placĂ©s de maniĂšre que leur bord extĂ©rieur se touche, une ligne tirĂ©e du centre de l’un au centre de l’autre est appelĂ©e licrne centrale , et les ravons des deux cercles sont les rayons proportionnels. Ces cercles sont quelquefois nommĂ©s cercles proportionnels ; mais les constructeurs de moulins les appellent ordinairement lignes de portĂ©e. Les dents qui doivent communiquer le mouvement sont Ă©tablies sur ces deux cercles. La distance de leur centre aux extrĂ©mitĂ©s de leurs dents respectives se nomme rayon vrai- En pratique , la distance entre les centres de deux dents contiguĂ«s , mesurĂ©e sur leur ligne de hauteur , se nomme portĂ©e de la roue. La partie droite d’une ANGLAIS. dent qui reçoit l’impulsion s’appelle flanc , et la partie courbe qui communique l’impulsion prend le nom de face. Deux roues dentĂ©es peuvent ĂȘtre disposĂ©es de diffĂ©rentes maniĂšres l’une par rapport Ă  l’autre, agir dans le mĂȘme plan , et avoir leurs axes parallĂšles ; ou encore elles peuvent ĂȘtre placĂ©es de maniĂšre que leurs axes fassent un angle quelconque; dans ce dernier l’engrenage est conique. DESCRIPTION DE LA CYCLOIDE ET DE L’ÉPIC YCLOIDE. Fig. 37. Si le cercle 1, ayant un point marquĂ© sur sa circonfĂ©rence, se meut le long de la ligne droite A C, et tourne en mĂȘme temps sur son axe , la ligne courbe que le point a dĂ©crit s’appelle cycloĂŻde. a , dans le cercle I, marque son point de dĂ©part ; Ă  B , il a atteint sa plus grande Ă©lĂ©vation ; C est son point le plus bas ; la ligne courbe ABC dĂ©crite par ce point est la cycloĂŻde. Fig. 58. Si le cercle 1 roule sur un autre cercle, par exemple sur la circonfĂ©rence du cercle 2, le point a dĂ©crit, de mĂȘme que dans le cas prĂ©cĂ©dent , la courbe a g h d e , et les cercles 5,4? 5, 6, montrent le point a dans les diverses positions de a 1 , a", a*, a '*, a; c a >, partie du cer- .MECANICIEN 02 de 5, Ă©tant Ă©gal Ă  ca , c’- ci’ Ă  c> a , c 3 a 3 Ă  e 3 a, et c k a k Ă  c k a, la ligne ainsi dĂ©crite s’appelle une Ă©picycloĂŻde extĂ©rieure. Mais si le cercle roule dans un autre cercle, comme le cercle i, fig. 59 , roule dans l’intĂ©rieur du cercle 2 , la ligne dĂ©crite par le point a se nomme Ă©picycloĂŻde intĂ©rieure. Dans la fig. 58, le cercle a m n est le cercle, gĂ©nĂ©rateur de l’épicycloĂŻde; et la partie du grand cercle sur laquelle le cercle gĂ©nĂ©rateur roule pendant une de ses rĂ©volutions est la base de l’épicycloĂŻde. Dans l’épicycloĂŻde intĂ©rieure le cercle gĂ©nĂ©rateur roule dans le cercle de sa base. On peut concevoir une Ă©picycloĂŻde, soit intĂ©rieure soit extĂ©rieure, comme formĂ©e d’un grand nombre de petites parties de cercles , dont les rayons sont des lignes tirĂ©es des divers points de contact ; par exemple c, c?, c 3 , c* ; c Ă©tant le centre d’un cercle , c ’ d’un autre, et e 3 d’un autre, en sorte que ces lignes soient, Ă  l’égard de ces diverses positions , rayons de chaque cercle et perpendiculaires de l’épicycloĂŻde ; si on tire une ligne de l’un des points oĂč le cercle gĂ©nĂ©rateur est en contact avec la base, au point qui dĂ©crit l’épicycloĂŻde , cette ligne tombera perpendiculairement sur l’épicycloĂŻde. Comme les diverses lignes tirĂ©es des points de contact du cercle gĂ©nĂ©rateur sont dans tous les cas les rayons qui forment l’épicycloĂŻde , il est Ă©vident que quand le cercle gĂ©nĂ©rateur a par- ANGLAIS. 55 couru la moitiĂ© de sa base, et consĂ©quemment accompli la moitiĂ© d’une rĂ©volution , le diamĂštre du cercle gĂ©nĂ©rateur sera une ligne tirĂ©e du point de contact au point gĂ©nĂ©rateur, laquelle ligne, si elle Ă©tait prolongĂ©e, passerait Ă  travers le centre du cercle de la base , en sorte que le point dĂ©crivant sera dans cette partie de la ligne Ă©picycloĂŻde plus loin , et dans toutes les autres parties plus prĂšs de la base, suivant que les perpendiculaires qui tombent des points de contact sur l’épicycloĂŻde seront plus courtes dans toutes les autres positions. Supposons que le cercle 1 , fig. l\ 0 , soit un cercle gĂ©nĂ©rateur, et le cercle 2 le cercle de la base si le diamĂštre du cercle 1 est Ă©gal au rayon du cercle 2, lepointa dĂ©crira la ligneaĂ©ccomme une Ă©picyclo'rde intĂ©rieure; car si le diamĂštre du cercle 1 est Ă©gal Ă  la moitiĂ© du diamĂštre du cercle 2 , de mĂȘme la circonfĂ©rence du cercle 1 sera Ă©gale Ă  la moitiĂ© de la circonfĂ©rence du cercle 2 ; consĂ©quemment quand le cercle gĂ©nĂ©rateur 1 accomplira une rĂ©volution sur le cercle 2, le point a sera prĂ©cisĂ©ment Ă  l’opposĂ© de son point de dĂ©part; or le diamĂštre du cercle 1 est Ă©gal au rayon du cercle 2 quand il est Ă  mi-chemin, et le point dĂ©crivant est exactement dans le centre du cercle 2 il est donc prouvĂ© que lepicycloĂŻde dĂ©crite par le cercle 1 est une ligne droite , et forme le diamĂštre du cercle 2. 54 LE MECANICIEN DENTS DES ROUES. Si l’on place deux cylindres en contact l’un avec l’autre, le mouvement donnĂ© Ă  l’un se communiquerai l’autre par le moyen de ces irrĂ©gularitĂ©s inĂ©vitables de surface dont nous avons parlĂ© Ă  l’article frottement. Dans ce cas , le plus petit cylindre accomplira autant de rĂ©volutions pendant une seule rĂ©volution du plus grand cylindre que celui-ci contiendra de fois dans sa circonfĂ©rence celle du petit cylindre. Cependant les roues qui n’agissent que par le frottement de leur surface ne sont point propres Ă  transmettre le mouvement dans une grande Ă©tendue; celui qu’en reçoit la roue surbordon- nĂ©e n’a pas assez de pouvoir pour surmonter la grande rĂ©sistance qu’il doit trouver en pareil cas; il devient donc nĂ©cessaire de l'armer de projections ou dents la meilleure forme qu’on puisse donner Ă  celles-ci est celle qui pourra faire agir la roue, mĂȘme quand le mouvement est communiquĂ© parle contact des lignes dĂ©portĂ©e. Fig. 59. Pour obtenir la forme Ă  donner aux dents de deux roues tournant dans le mĂȘme plan , supposons que les trois cercles 1 , 2 , 3 , en contact au point a , tournaient de maniĂšre Ă  se toucher continuellementau pointa ; leurmouve- ANGLAIS. 55 ment respectif serait alors semblable Ă  celui qu’aurait produit l’action par contact de l’un d’entre eux sur les deux autres le cercle 5 sera mĂ» comme s’il roulait sur la surface extĂ©rieure du cercle 1 et sur la surface intĂ©rieure du cercle 2 ; consĂ©quemment il deviendra le cercle gĂ©nĂ©rateur de l’épicycloĂŻde extĂ©rieure sur le cercle 1, et le cercle gĂ©nĂ©rateur de l’épicycloĂŻde intĂ©rieure sur le cercle 2. Comme le diamĂštre du cercle 5 est Ă©gal au rayon du cercle 2 , l’épicycloĂŻde intĂ©rieure sera une ligne droite passant Ă  travers B, centre du cercle 2 ; et en supposant que le point a ait achevĂ© cette partie de sa rĂ©volution qui le place Ă  K , une partie de l’épicveloĂŻde extĂ©rieure sera reprĂ©sentĂ©e par les lignes E K , et une partie de l’épicycloĂŻde intĂ©rieure par DK. Ainsi donc les Ă©picycloĂŻdes D K et E K, Ă©tant l’une et l’autre engendrĂ©es par un mouvement du mĂȘme point sur le mĂȘme cercle, toucheront continuellement le point gĂ©nĂ©rateur, et la surface totale de E K passera sur la surface totale de DK. Si l’épicycloĂŻde EK est fixĂ©e Ă  la surface extĂ©rieure du cercle 1, et quelle agisse sur la partie de lepicycloĂŻde D K. elle transmettra le mouvement au cercle 2, comme si ce mouvement Ă©tait communiquĂ© par le contact des lignes de portĂ©e. De lĂ  nous pouvons conclure que EK prĂ©sente la forme de dents la plus avantageuse et la plus capable, par son action sur les rayons dç la roue, 56 MÉCANICIEN le la faire marcher, quoique le mouvement soit communiquĂ© par contact. La fig. 4 ° reprĂ©sente la forme Ă  donner aux dents de roues qui doivent agir sur une lanterne. Le cercle 1 reprĂ©sente la ligne de portĂ©e de la roue, et le cercle 2 la ligne de portĂ©e de la lanterne, l’un et l’autre Ă©tant censĂ©s opĂ©rer par contact au point a. Quand a arrive Ă  a', il a dĂ©crit la partie d’épicycloĂŻdc reprĂ©sentĂ©e par a ' a 2 , et comme a est le point gĂ©nĂ©rateur de l’épicy- cloĂŻde, la distance de a Ă  a . 1 et celle de a Ă  a* seront Ă©gales ; l’épicycloĂŻde a ' a 2 , Ă©tant engendrĂ©e par le cercle proportionnel ou ligne de portĂ©e de la lanterne , prĂ©sente la forme la plus convenable pour les dents d’une roue qui doit faire aller une lanterne , avec des barres circulaires posĂ©es dans ses lignes de portĂ©e. Nous passerons maintenant aux applications pratiques de ces rĂšgles. Supposons que le cercle 2 soit le cercle proportionne! ou la ligne de portĂ©e d’une lanterne, et le cercle 1 la ligne de portĂ©e d’une roue destinĂ©e Ă  faire mouvoir cette lanterne ; et que, par la rĂ©volution de ces deux cercles , la partie a 1 a 3 d’une Ă©picycloĂŻde soit engendrĂ©e , en sorte qu’une ligne tirĂ©e de a 3 au centre du cercle 1 coupe ce cercle Ă  b ; la distance de m est telle que, lorsqu’un semi-diamĂštre d’un des fuseaux de la lanterne en est soustrait, le reste est Ă©gal Ă  la moitiĂ© de l’épaisseur des dents de la roue. ANGLAIS. 57 Etablissez perpendiculairement en dedans de l’épicycloĂŻde le semi-diamĂštre d’un des fuseaux sur autant de points qu’il sera possible d’en marquer; Ă  travers les points ainsi Ă©tablis, tirez une ligne parallĂšle Ă  l’épicycloĂŻde a 1 a 3 , laquelle rĂ©pondra Ă la face d’une dent de la roue, et sera plus petite que la dent formĂ©e par l’épicycloĂŻde a'a s , de la valeur du demi-diamĂštre d’un fuseau de la lanterne ; la diminution effective peut mĂȘme ĂȘtre plus grande, d’autant que la largeur g g doit ĂȘtre suffisante pour que les fuseaux puissent se dĂ©gager d’eux-mĂȘmes, le total de l’épicy- cloĂŻde devant agir sur leur surface. Fig. 41. Pour dĂ©crire les dents d’une roue Ă  lanterne par le moyen d’arcs circulaires, supposons que AB soit la ligne centrale , CD la ligne de portĂ©e de la roue, E F la ligne de portĂ©e de la lanterne ; et que le centre du fuseau G soit dans la ligne centrale AB ; alors , en plaçant une pointe du compas dans le centre de la crosse G, on dĂ©crira l’arc m n, qui est la forme de la face d’une dent, et Ă  peu prĂšs celle de l’épicycloĂŻde. Fig. 42. Pour trouver la forme propre aux dents d’une roue et d’un pignon qui doivent agir ensemble , il faut Ă©tablir sur les lignes de portĂ©e les points mn aetpqr, etc., suivant la largeur des dents et la distance qu’elles doivent avoir entre elles; de ces points, tirez des rayons qui seront les flancs ou cĂŽtĂ©s des dents. Les es- LE MECANICIEN 58 paces auront assez, de profondeur pour permettre l’action de la partie courbe des dents. Alors, avec le cercle gĂ©nĂ©rateur 1 , dont le diamĂštre est Ă©gal au rayon proportionnel du pignon, dĂ©crivez comme base, sur les extrĂ©mitĂ©s des cĂŽtĂ©s de chaque dent, et sur la circonfĂ©rence du cercle proportionnel de la roue, les Ă©picycloï— des a b ;b ji; et, avec le cercle gĂ©nĂ©rateur 2, dĂ©cri- vezsur le cercle proportionnel du pignon, comme base, l’épicycloĂŻde q D, qui donnera la forme requise pour les dents de la roue et du pignon. En effet, si l’épicycloĂŻde projetĂ©e a b pousse contre le rayon fr du pignon proportionnel , la roue et le pignon seront mus avec une extrĂȘme vitesse; et l’épicydoĂŻde PD, poussĂ©e par le rayon 0 ni delĂ  roue vers la ligne centrale, produira le mĂȘme rĂ©sultat. Fig. 43 . Quand une roue est destinĂ©e Ă  en faire marcher une autre, il n’est pas nĂ©cessaire que la derniĂšre ait des dents de forme Ă©picy- cloĂŻde ; et si les dents n’étaient pas sujettes Ă  s’user par le frottement, il n’y aurait aucun motif pour Ă©tendre celle de la roue subordonnĂ©e au-delĂ  de la ligne de portĂ©e ; mais, comme il n’en est pas ainsi, on doit former les dents de cette roue de la maniĂšre reprĂ©sentĂ©e dans la figure parles lignes chargĂ©es. Buchanan, dans son Essai sur les dĂ©nis des roues, fait quelques objections contre ce mode de former les dents de la roue subordonnĂ©e, et ANGLAIS. 5 g recommande d’employer plutĂŽt une lanterne ou roue avec des fuseaux cylindriques ; il pense qu’elle sera moins soumise Ă  l’action Ă  mesure qu’elle se rapprochera de la ligne centrale , et par consĂ©quent supportera moins de frottement qu’un pignon ou une roue dont les cĂŽtĂ©s des dents tendent au centre. — On voit cet effet, dit-il, parla fig. 44 ? qui reprĂ©sente un fuseau a appartenant Ă  une lanterne , une dent b appartenant Ă  un pignon tournant autour du mĂȘme centre A, et une dent adaptĂ©e Ă  chacune, tournant sur un centre commun B. L’épaisseur de chaque dent et le cercle proportionnel des roues sont Ă©gaux ; les cercles proportionnels des pignons le sont aussi ; chaque dent a la plus grande longueur que l’intersection des courbes puisse admettre, ce qui s’étend plus loin pour la dent adaptĂ©e au fuseau. Les parties ombrĂ©es reprĂ©sentent la dent adaptĂ©e au fuseau et agissant sur lui, et les lignes chargĂ©es reprĂ©sentent la dent adaptĂ©e au pignon et agissant sur lui. Dans les deux cas , les dents sont figurĂ©es au point oĂč elles cesseraient de faire mouvoir les fuseaux uniformĂ©ment. On voit que le fuseau est conduit beaucoup plus loin que la dent au-delĂ  de la ligne centrale; il en rĂ©sulte que l’action sur le fuseau sera moindre Ă  mesure qu’il approchera de la ligne centrale. Comme dans l’usage commun la lanterne est 6o LE MÉCANICIEN trĂšs-faible et trĂšs-imparfaite, M. Buchanan a pensĂ© qu’on pouvait construire une roue qui rĂ©unirait les avantages du pignon Ă  ceux de la lanterne, et, d’aprĂšs ses idĂ©es, on en a fait quelques-unes qui paraissent rĂ©pondre Ă  ses vues. — Ces roues, dit-il, sont faites de fonte, chacune d’une seule masse. La fig. 46, n° 1 , reprĂ©sente leur profd ; et le n° 2 une section de l’une d’elles on voit que les roues sont supportĂ©es comme les fuseaux d’une lanterne Ă  chaque bout, et comme les dents d’un pignon Ă  leurs racines ; mais elles sont si minces en cet endroit qu’elles ne risquent point d’avoir le dĂ©faut ordinaire aux pignons duquel nous venons de parler. Ces roues ont Ă©tĂ© difficiles Ă  modeler; mais si l’usage en devenait plus commun, je ne doute pas que d’ingĂ©nieux ouvriers ne finissent par vaincre cet obstacle 1 . J’ai observĂ©, continue 1 En fondant des plaques sĂ©parĂ©es avec des entailles pour fixer les dents, et en les rivant ensemble, on ferait un pignon suffisamment fort cette mĂ©thode est en effet employĂ©e frĂ©quemment dans la construction des grues, oĂč elle offre l’important avantage d’empĂȘcher les roues de sortir de vaciller. N- B. Celte note est de M. Trcdgold , Ă©diteur de la seconde Ă©dition du TraitĂ© pratique des moulins , de Buchanan. ‱ANGLAIS. 6i le mĂȘme auteur, que dans le cas oĂč le pignon avait peu de dents, soit pour la roue, soit pour le pignon , les fuseaux Ă©taient prĂ©fĂ©rables ;mais il est Ă©vident que ces petites lanternes de fonte que nous venons de dĂ©crire ne pouvaient s’appliquer Ă  des roues ayant un grand nombre de fuseaux. Et dans ce cas, ce moyen ne serait pas nĂ©cessaire, d’autant que, plus le nombre des dents est grand, plus elles perdent de leur forme ordinaire. En ces occasions on ne devrait pas , Ă  proprement parler, se servir de fuseaux, mais bien de dents construites pour produire le mĂȘme effet, c’est-Ă -dire ayant leurs parties agis, santĂ©s formĂ©es comme des fuseaux. Ceci sera mieux compris si l’on examine la fig. 46, oĂč les lignes montrent le changement Ă  faire sur la dent a, pour qu’elle produise l’effet d’un fuseau, lequel est reprĂ©sentĂ© par des petits points. Les lignes pointillĂ©es sur d reprĂ©sentent l'altĂ©ration Ă  faire pour l’adapter Ă  la lanterne. Les dents, dit M. Tredgold, Ă©diteur de l’ouvrage de M. Buchanan , lorsqu’elles sont construites d’aprĂšs le principe dĂ©veloppĂ© dans l’article prĂ©cĂ©dent, sont applicables Ă  diverses fins. J’essaierai donc d’indiquer une mĂ©thode simple pour les dĂ©crire. » On doit toujours observer que, si l’on veut 62 r,E MÉCANICIEN que les dents aient la forme de fuseaux, il faut toujours qu’elles soient sur la roue subordonnĂ©e au pignon, fournissant ainsi le double avantage d’une roue et d’une lanterne , soit en augmentant, soit en diminuant la vitesse. » Fig. 58*. Divisez les dents comme Ă  l’ordinaire sur les lignes de portĂ©e EE . FF ; et dĂ©crivez sur la roue subordonnĂ©e G des cercles comme s’ils devaient former des fuseaux. Prenez le centre d’un de ces demi-fuseaux dans la ligne des centres Ă  a , et tirez la ligne A B , joignant tous les centres. Alors le rayon a b du centre a dĂ©crira le cĂŽtĂ© courbe b c de la dent de la roue conductrice , et la partie courbe b a de la roue subordonnĂ©e. Et, puisque ce rayon est Ă©gal Ă  la portĂ©e diminuĂ©e de la moitiĂ© du diamĂštre du cercle du fuseau, et que les centres sont toujours dans les lignes de portĂ©e des roues, toutes les autres dents seront aisĂ©ment dĂ©crites. » Fig. 4-7- Quand on veut qu’un pignon n’ait qu’un mouvement lent , on emploie un pignon intĂ©rieur , qui a moins de frottement que le pignon extĂ©rieur. Pour Ă©claircir ce point, supposons que A, fig. > est le cercle proportionnel de la ligne de ANGLAIS. 63 portĂ©e d’une roue, B celui d’un pignon extĂ©rieur, et C celui d’un pignon intĂ©rieur, tous en contact au point a si le mouvement est communiquĂ© aux roues de maniĂšre Ă  ce qu’elles se meuvent uniformĂ©ment, on verra que lorsque le point a est arrivĂ© Ă  b c d , chaque roue ayant parcouru une Ă©gale distance de la ligne centrale D, l’espace de b Ă  c est beaucoup moins grand que celui de c Ă  d ; et consĂ©quemment, si les roues avaient Ă©tĂ© mises en mouvement par le moyen de dents, la dent du pignon intĂ©rieur G aurait glissĂ© sur une plus petite partie d’une des dents de la roue A que ne l’aurait fait une dent du pignon extĂ©rieur B , ce qui prouve qu’elle aurait eu moins de vitesse et moins de frottement. La hg. 49 reprĂ©sente une crĂ©maillĂšre et un pignon dont l’usage est recommandĂ© par M. Tred- gold. A B est la ligne de portĂ©e de la crĂ©maillĂšre ; B C, la ligne de portĂ©e du pignon , et la forme de la dent C D est l’involute d’un cercle ; mais quand la crĂ©maillĂšre prend le pignon, chacune de ses dents doit ĂȘtre une cycloĂŻde comme A, a fig. , et les dents du pignon doivent en former les rayons le diamĂštre du cercle gĂ©nĂ©rateur , pour dĂ©crire les dents Ă©picycloĂŻdes , doit ĂȘtre la moitiĂ© du diamĂštre proportionnel du pignon. 64 LIS MÉCANICIEN Disposition de l'engrenage conique. Nous avons dĂ©jĂ  dit que lorsque les axes des roues forment un angle entre eux, on les appelle Ă  engrenage conique, pour les distinguer de celles dont les axes sont disposĂ©s parallĂšlement ; nous allons exposer la maniĂšre de former les dents pour l’engrenage conique. 11 est reprĂ©sentĂ© par les deux cĂŽnes, fig. 5o , oĂč A B et B C sont les axes, et D E et E F leurs diamĂštres proportionnels ou lignes de portĂ©e. Si ces deux cĂŽnes sont mis en contact serrĂ©, et que le mouvement soit communiquĂ© Ă  l’un d’eux , ce mouvement, comme on l’a dĂ©jĂ  dĂ©montrĂ©, sera communiquĂ© Ă  l’autre ; et le mouvement des deux sera Ă©gal. L’épicycloĂŻde est engendrĂ©e par l’un des cĂŽnes roulant sur la surface de l’autre, tandis que leurs sommets coĂŻncident. Par exemple, si le cĂŽne C, fig. 5i , avait un point a se mouvant sur la surface de cĂŽne D, le point a dans ses rĂ©volutions dĂ©crira la ligne A E F ; A Ă©tant son lieu de dĂ©part, E sa plus grande Ă©lĂ©vation , F son plus profond abaissement. Alors, une ligne courbe tirĂ©e de AĂ E, et continuĂ©e de E Ă  F, donne ce qu’on appelle une Ă©picycloĂŻde sphĂ©rique; et la base du anglais. 65 cĂŽne C est le cercle gĂ©nĂ©rateur de YĂ©picycloĂŻde sphĂ©rique. La maniĂšre d’employer l’épicycloĂŻde sphĂ©rique pour former les dents de la roue Ă  coude est Ă  tous Ă©gards semblable Ă  celle dont on se sert pour former les dents de la roue Ă  Ă©peron par le moyen de l’épicycloĂŻde intĂ©rieur et extĂ©rieur, il n’est donc pas nĂ©cessaire de la rĂ©pĂ©ter. Fig. 52 . Pour construire un rouage Ă beveau, il faut calculer les diamĂštres proportionnels, ou lignes de portĂ©e de la roue et du pignon qui doivent agir l’un sur l’autre , et tracer leurs axes A B et B C. Tirez parallĂšlement Ă  l’axe A B de la roue , la ligne D E, et la ligne F D parallĂšlement Ă  l’axe du pignon; et du point D oĂč ces deux lignes se rencontrent, tirez la ligne D G perpendiculaire Ă  A B, et D II perpendiculaire Ă  B C, et faites J G Ă©gal Ă  D J, et K H Ă©gal Ă  D K ; alors D G donne ce qu’on appelle le diamĂštre principal ou diamĂštre de la ligne de portĂ©e de la roue, et D H celui du pignon. Continuez Ă  dĂ©crire les dents de la roue en fixant la jambe du compas sur le point A; et Ă©tendant l’autre jambe Ă  la distance G, tracez le petit arc G a ; puis Ă©tablissez la longueur de la dent de G Ă  b , tirez la ligne b c tendante Ă  a, et dĂ©crivez l’arc c e concentrique h b a. Etablissez de G h f la portĂ©e de la longueur requise de la dent du principal diamĂštre Ă  la racine, et tirez la ligne f g tendante Ă  A qui donne la racine de 5 i. 66 LE MÉCANICIEN la dent. Tirez a e en parallĂšle Ă  f g, et a f g e reprĂ©senteront une section de l’anneau solide de la roue. Dans l’excellent article sur les moulins de l’EncyclopĂ©die du docteur ltees , il est dit Que la maniĂšre de donner aux dents des roues Ă  crans, une forme par laquelle leur action l’une sur l’autre soit la plus Ă©gale possible et cause le moins de frottement, a Ă©tĂ© le sujet de beaucoup de recherches parmi les mathĂ©maticiens et les machinistes ; mais les ouvriers constructeurs de moulins ont trouvĂ© , par la pratique et par l’observation , une mĂ©thode pour former les roues Ă  cransj qui rĂ©pond presque, sinon pleinement, aux courbes gĂ©omĂ©triques indiquĂ©es comme le mode le plus convenable pour atteindre ce but. Ils y sont parvenus en faisant les dents des roues modernes extrĂȘmement petites et trĂšs- nombreuses. Dans ce cas , le temps de l’action de chaque paire de dents est si court que leur forme devient comparativemenlpeu importante. La mĂ©thode pratiquĂ©e par les constructeurs de moulins qui se servent d’arcs de cercles poulies courbes approche de si prĂšs de la mĂ©thode scientifique, que la diffĂ©rence est de fort lĂ©gĂšre consĂ©quence; leur maniĂšre est mĂȘme la meilleure, parce quelle donne le moyen de faire aisĂ©ment toutes les dents exactement semblables et de les Ă©tablir Ă  des distances Ă©gales, ce qui est bien moins facile Ă  exĂ©cuter par le moyen de ANGLAIS. 6 7 toute autre courbe que le cercle. Cette mĂ©thode fort simple est expliquĂ©e fig. 53. La roue Ă©tant faite, et les dents lixĂ©es sur elle, mais beaucoup plus larges qu’elles ne doivent ĂȘtre, on dĂ©crit un cercle a a autour de la face de ces roues Ă©bauchĂ©es sur son diamĂštre dĂ©portĂ©e, qui est le diamĂštre gĂ©omĂ©trique, ou la ligne agissante des roues; en sorte que, quand les deux roues travaillent ensemble, les cercles de portĂ©e a a de l’une et de l’autre sont en contact. Un autre cercle b b est dĂ©crit dans le cercle de portĂ©e pour le fond des dents, et un troisiĂšme d d en dehors du cercle pour leurs extrĂ©mitĂ©s. AprĂšs ces prĂ©parations, le cercle de portĂ©e est exactement divisĂ© par le nombre de dents que la roue doit avoir alors on ouvre un compas dans l’étendue de une et un quart de ces divisions, et des arcs sont jetĂ©s sur chaque cĂŽtĂ© de chaque division de la ligne de portĂ©e a , au cercle extĂ©rieur d d . Ainsi la pointe du compas Ă©tant placĂ©e dans la division e, on trace la courbe f g sur l’un des cĂŽtĂ©s de la dent, et la courbe n o sur l’autre cĂŽtĂ© ; et alors la pointe du compas Ă©tant placĂ©e sur la division adjacente k , la courbe / m est dĂ©crite, ce qui complĂšte la partie courbe des dents e. Le mĂȘme procĂ©dĂ©, rĂ©pĂ©tĂ© tout autour, complĂšte chaque dent la partie de la dent qui reste dans le cercle a est bornĂ©e par deux lignes droites tirĂ©es des points g et m vers le centre. La mĂȘme chose Ă©tant faite aux dents 1 . 68 MÉCANICIEN tout autour, la roue est Ă©tablie, et les dents se trouvant coupĂ©es en dedans des lignes seront presque de la forme convenable pour travailler. Elles auront toutes la mĂȘme largeur; et l’espace entre chacune d’elles se trouvera exactement Ă©gal Ă  la largeur. si l’on a d’ailleurs ouvert le compas dans l’étendue d’une division et un quart, comme il a Ă©tĂ© dit ci-dessus. DES ASSEMBLAGES. Les boites d’assemblage ou manchons servent Ă  rĂ©unir les diffĂ©rentes parties des arbres ou tirans qui communiquent le mouvement des roues au mĂ©canisme. Elles sont Ă©galement employĂ©es Ă  interrompre le mouvement d’une partie de la machine, ou Ă  en changer la direction. Le manchon peut ĂȘtre carrĂ© ou rond. La fig. 54 reprĂ©sente un manchon carrĂ© B , qui peut glisser sur l’arbre A, et auquel on le fixe par une cheville , ainsi qu’on le voit en F. Le manchon rond fig. 55 se fixe sur l’arbre au moyen de deux boulons en fer AB et C, qui le traversent dans toute son Ă©paisseur. Comme il est presqu'impossible de dresser les deux parties de l’arbre qui doivent ĂȘtre rĂ©unies assez exactement pour que l’assemblage soit parfait, il arrive souvent que les deux parties de l’arbre jouent l’une dans l’autre, et gĂȘnent le mouvement. Ces deux es- ANGLAIS. 69 pĂšces d’assemblage ont Ă©tĂ© trouvĂ©s dĂ©savantageux dans les machines Ă  moudre. L’assemblage suivant est supĂ©rieur aux deux prĂ©cĂ©dens, en ce qu’il possĂšde Ă  un certain degrĂ© la propriĂ©tĂ© de se plier Ă  toutes les directions. Pour transmettre le mouvement Ă  ti avers une grande longueur de tige oĂč il n’y a que peu de pression latĂ©rale, on peut user de ce mĂ©canisme avec grand avantage ; mais dans les cas oĂč il y a beaucoup de cette pression, on a trouvĂ© que les coussinets portaient en dehors et se relĂąchaient, ce qui occasione un mouvement irrĂ©gulier et saccadĂ©, ĂŒn a reprĂ©sentĂ© une section longitudinale de cet assemblage fi g. 56 A et B sont les deux parties de l’arbre qui doivent ĂȘtre rĂ©unies; D, D, deux chevilles qui doivent traverser chacune de ces parties. C C est la boĂźte d’assemblage qui glisse sur l’arbre pour maintenir les deux parties en ligne droite ; souvent cette boĂźte, ou manchon^, est fixĂ© au moyen d’une fiche. Les crampons, ou glandes, peuvent ĂȘtre avantageusement employĂ©s comme moyen d’assemblage pour les doubles portĂ©es. La fig. 5y reprĂ©sente un assemblage de cette espĂšce ; il consiste en deux croix À A et B B, fixĂ©es chacune sur une tige B B a son extrĂ©mitĂ© courbĂ©e en avant, et s’accroche Ă  A A, qui fait tourner cette tige 1 . 1 Voyez Buchanan , Essai sur les moulins. -0 MÉCANICIEN ; Dans les moulins Ă  forer ou Ă  alezer, on se sert de deux espĂšces d’assemblages. Celui que reprĂ©sente la fig. 58 est employĂ© dans les fore- ries de petites dimensions. A B est une plaque ronde en fer fondu , solidement lixĂ©e sur la partie C de l’arbre. D E est un levier attachĂ© Ă  la partie H de l’arbre, au moyen du bouton F. Ce levier est arrĂȘtĂ© par les crans G, G, G, G, de la plaque A B, et tourne avec elle; il communique alors le mouvement Ă  l’arbre H, qui porte l’alezoir. La seconde espĂšce d’assemblage, employĂ©e pour les foreries et les alezoirs de grande dimension est reprĂ©sentĂ©e fig. 5q. La seule diffĂ©rence qui existe entre cet assemblage et le prĂ©cĂ©dent, consiste en ce que le levier D E tourne autour d’une charniĂšre F D fixĂ©e sur la plaque de fonte J K L, au lieu d’ùtre simplement attachĂ©e Ă  l’arbre H. On a pratiquĂ© sur la plaque des crans pour ĂȘtre employĂ©s en cas que ceux qui sont en action viennent Ă  se briser; ils soutiennent le levier prĂšs du point de pression, et prĂ©viennent toute interruption dans le mouvement de la machine. Quand une machine est mise en train, il arrive souvent que la manivelle se trouve du mauvais cĂŽtĂ© de l’axe du volant, en sorte que cette roue et l’axe font un ou deux tours, et mĂȘme plusieurs tours dans la mauvaise direction , si la personnequi dirige le travail est ANGLAIS. 1 ' prĂ©venir cet accident, et Je mal qui peut en rĂ©sulter, on se sert d’un assemblage tel que celui qui est reprĂ©sentĂ© fig. 60. A et B sont deux axes verticaux, maintenus sur une mĂȘme ligne, par une petite cheville circulaire qui passede l’axe B dans une cavitĂ© pratiquĂ©e dans l’axe A , laquelle cavitĂ© est assez large pour permettre Ă  la cheville de s’y introduire sans mettre en mouvement l’axe A. L’axe B , qui est liĂ© Ă  la puissance motrice, porte un plateau de fonte avec des dents inclinĂ©es dans un sens, et verticales dans l’autre. La boĂźte ou manchon G , qui peut glisser librement du haut en bas , sur la partie carrĂ©e de l’axe A , a une rangĂ©e de dents correspondantes ; il est donc Ă©vident que quand l’axe B tourne dans le sens convenable, les cĂŽtĂ©s perpendiculaires des dents des piĂšces s’emboĂźtent l’une daqs l’autre, et, agissant ensemble, emportent cireulairement l’axe A. Mais , quand B tourne dans une mauvaise direction, les cĂŽtĂ©s inclinĂ©s des dents de la boĂźte d’assemblage glissent sur les cĂŽtĂ©s inclinĂ©s des dents de la piĂšce placĂ©e sur l’axe B , et font ainsi mouvoir la boĂźte C de haut en bas , sans communiquer le mouvement Ă  l’axe A. La fig. 61 reprĂ©sente l’assemblage employĂ© par MM. Boulton et Watt dans leur machine Ă  vapeur portative. A est une forte cheville en fer fixĂ©e dans l’un des bras du volant B ; D est une MECAMClliX manivelle liĂ©e Ă  l’axe C; et E, un anneau pour unir ensemble la cheville A et la manivelle D , en sorte que le mouvement puisse ĂȘtre communiquĂ© Ă  l’axe C. Les jointures universelles de Hook sont quelquefois employĂ©es, au lieu de roues coniques , pour communiquer le mouvement d’une maniĂšre oblique. La iig. 62 reprĂ©sente une jointure universelle simple , qui peut ĂȘtre employĂ©e quand l’angle n’excĂšde pas quarante degrĂ©s , et que les axes doivent se mouvoir avec une vitesse Ă©gale. Les axes A et B , Ă©tant l’un et l’autre liĂ©s par une croix, se meuvent sur les ronds aux points E E et D F, et ainsi, lorsque l’axe A est tournĂ©, l’axe B tourne par un mouvement semblable dans sa position respective. La jointure universelle double , fig. 65 , donne le mouvement en diffĂ©rentes directions quand l’angle est entre 5 o et 90 degrĂ©s. Elle peut se mouvoir sur les poiBts G , H , J , K, liĂ©s Ă  l’axe B ; de plus sur les points L, M , N , J, liĂ©s Ă  l’axe A ainsi les deux axes sont liĂ©s de maniĂšre que l’un ne peut tourner sans que l’autre tourne Ă©galement. Ces jointures peuvent ĂȘtre construites par une croix de fer, ou avec quatre chevilles lixĂ©es aux quatre angles sur la circonfĂ©rence d’un cerceau, ou d’une boule solide elles sont d’un grand usage dans les moulins Ă  coton, oĂč les axes tombans sont continuĂ©s Ă  une grande ANGLAIS. 7^ distance de la force mouvante; car par l’application d’une jointure universelle, les axes peuvent ĂȘtre coupĂ©s Ă  des longueurs convenables, et par lĂ  mis Ă  mĂȘme de surmonter une plus grande rĂ©sistance. DES DIFFÉRENS ENGRENAGES. La connaissance des meilleurs moyens pour engrener et dĂ©sengrener les diffĂ©rentes piĂšces d’un mĂ©canisme, ou, en termes d’ouvriers , de mettre une machine en train et de l’arrĂȘter, est extrĂȘmement nĂ©cessaire dans la plupart des manufactures ; cependant il arrive souvent que les ouvriers sont ou trĂšs-ignoraus ou trĂšs-nĂ©gli- gens Ă  cet Ă©gard. La matiĂšre possĂšde une certaine propriĂ©tĂ© nommĂ©e inertie, qui tend Ă  la maintenir dans l’état oĂč elle se trouve ; c’est-Ă -dire que, si un corps est mis en mouvement, cette propriĂ©tĂ© tend Ă  le maintenir pour toujours en cet Ă©tat , et certainement ce mouvement ne cesserait pas s’il n’était graduellement altĂ©rĂ© par le frottement, ou subitement arrĂȘtĂ© par une force supĂ©rieure. Aussi voit-on souvent , lorsqu’une machine d’une grande force se meut avec vitesse, et qu’une de ses parties , qui jusque lĂ  Ă©tait demeurĂ©e dans l’inaction , se prĂ©sente tout Ă  coup pour prendre part Ă  son jeu , et se mettre avec ;4 CE mĂ©canicien elle en mouvement, aussi, dis-je, voit-on la secousse qui rĂ©sulte, rompreles dents des roues , et dĂ©traquer la machine. Pour remĂ©dier autant que possible Ă  cet inconvĂ©nient, il faudrait donc avoir recours aux moyens dont l'expĂ©rience a Ă©tabli la supĂ©rioritĂ©. 11 en est un bien simple d’empĂȘcher, jusqu’à un certain point, que les dents ne se brisent; c’est de mettre d’abord en mouvement avec la main la nouvelle roue que l’on veut introduire dans le jeu de la machine. Les moyens adoptĂ©s pour engrener les machines avec les moteurs, ou pour les dĂ©sengre- ner, sont en trĂšs-grand nombre; nous nous bornerons Ă  citer les principaux. La ftg. 6/[ reprĂ©sente la poulie glissante. P est une poulie ou molette faite de telle façon qu’elle peut sans difficultĂ© tourner sur l’axe , et glisser le long de cet axe. B est le prolongement de l’axe; il porte une entaille ou rainure d’une largeur suffisante pour permettre d’y adapter le levier L, avec lequel on peut faire glisser la poulie P le long de l’axe. Cette poulie porte des dents I, L , qui sont saillantes , et qui peuvent entier dans des trous pratiquĂ©s au disque de fonte ou moulinet C G, qui fait corps avec l’axe A D. Ainsi, lorsqu’on veut mettre cet axe en mouvement; il suffit de presser la poulie avec le levier, de façon que ses dents engrĂšnent dans le disque C G , qu’elle entraĂźne alors dans son mouvement de rotation. ANGLAIS. 7 5 La fig. 65 reprĂ©sente une mĂ©thode trĂšs-simple pour exĂ©cuter cet engrenage. Elle consiste dans l’emploi de deux poulies ou disques B et C la premiĂšre est lixĂ©e sur l’arbre A , tandis que la seconde peut tourner dessus sans lui communiquer son mouvement. L’extrĂȘme simplicitĂ© de cette invention est remarquable en ce que l’axe A peut ĂȘtre mis en action ou arrĂȘtĂ© Ă  volontĂ© sans qu’il en rĂ©sulte la moindre secousse, puisqu’il suffit de faire passer une courroie d’une poulie sur l’autre. La baĂŻonnette , dans sa construction , ressemble sous de certains rapports Ă  la poulie glissante. On en voit la reprĂ©sentation dans la fig. 66. A est une poulie qui se rattache au moyen d’une courroie Ă  la machine mouvante , et tourne sur l’arbre longue piĂšce de bois ou de mĂ©tal sur laquelle sont fixĂ©s les rouages horizontal B C, qui est en repos; D E est une poulie ou roue de mĂ©tal ou de bois fixĂ©e sur l’arbre horizontal, et percĂ©e de deux trous destinĂ©s Ă  recevoir les deux jambes delĂ  baĂŻonnette ; E G est la baĂŻonnette , qui peut se mouvoir en avant et en arriĂšre sur l’arbre horizontal, selon qu’on pousse le manche HII ; de sorte que lorsqu’on veut faire mouvoir l’arbre B C , on n’a qu’à pousser la baĂŻonnette dans la poulie D E , qui sur-le-champ l’entraĂźne , et la fait tourner avec elle. La fig. 67 reprĂ©sente une des maniĂšres les -6 ].E J' plus simples d’engrener et de dĂ©sengrener les rouages. AB , coussinet sur lequel reposela roue n° 1 , fait les fonctions d’un levier dont le point d’appui serait en A ; son extrĂ©mitĂ© B se soulĂšve au moyen de la clef K K. Veut-on arrĂȘter la roue n° 2 , on n’a qu’à appuyer sur la clef; l’extrĂ©mitĂ© se soulĂšve , ainsi que l’indiquent les lignes pointĂ©es, et les roues sont dĂ©sengrcnĂ©es. La hg. 68 reprĂ©sente une espĂšce de frein composĂ© d’un cylindre D , qui presse sur la courroie de deux poulies A et B , destinĂ©es , l’une Ă  recevoir, l’autre Ă  transmettre le mouvement ; au cylindre D s'adapte une manivelle dĂ©pendante d'un levier G F. Quand on veut que la poulie A, dĂ©jĂ  mise en mouvement, le communique Ă  l'autre poulie B , il faut abaisser le levier G F, qui resserrera la courroie en plaçant le cylindre dans la position que reprĂ©sentent les lignes pointĂ©es, et fera tourner la poulie B simultanĂ©ment avec la poulie A, qui lui communiquera son mouvement. Quand, la vitesse est considĂ©rable on se sert pour engrener et dĂ©sengrener les machines d’une espĂšce d’engrenage Ă  frottement disposĂ© ainsi qu’on le voit dans la lig. 69. A est une poulie tournant librement sur l’arbre ou fĂ»t SS B, une autre poulie Ă©galement susceptible de tourner sur l’arbre S S G C est un ressort retenu dans la place qu’il occupe par la cheville p p , et pressant la poulie B contre le collier D fixĂ© su l l’arbre avec lequel il tourne. Quand on veut communiquer du mouvements l’arbre S S , on dirige la poulie A vers la poulie B ; alors les dents en saillie sur le cĂŽtĂ© de la poulie À s’engrĂšnent dans celles de la poulie B, et la l'ait tourner simultanĂ©ment avec elle; le frottement de la poulie B contre le collier D dĂ©truit graduellement l’inertie, et entraĂźne, dans son mouvement de rotation, l’arbre et tout ce qui en dĂ©pend. On voit reprĂ©sentĂ© dans la figure 70 une mĂ©thode d’une invention parfaite, en ce qu’elle prĂ©vient toutes ces secousses nuisibles qu’éprouvent gĂ©nĂ©ralement les machines lorsqu’il s’agit de les mettre en jeu. G G est un moulinet fixĂ© sur l’arbre mouvant À ; et E une poulie ou tambour fixĂ©e sur l’arbre Ă  mouvoir B. Veut-on faire mouvoir l’arbre B , on n’a qu’à laire passer la baĂŻonnette dans les bras du moulinet G G , et accrocher l’anneau Ă  vis I I screvv-hoop , qui par ce moyen se trouve emportĂ© dans le mĂȘme mouvement de rotation avec l’arbre ; alors le frottement du cercle Ă  vis I I sur le tambour ou la poulie E fait que le tambour et l’arbre B , auquel il s’attache , tournent Ă©galement. Le cĂŽne Ă  frottement friction cĂŽne ressemble beaucoup dans ses effets Ă  l’appareil Ă  frottement indiquĂ© - ci-dessus. Sur l’arbre mouvant A , figure 71 , est fixĂ© un cĂŽne G; et sur l’arbre B est un autre cĂŽne D, susceptible de s’adapter LE MECANICIEN 78 dans le cĂŽne C. Le cĂŽne D peut glisser sur une partie carrĂ©e de l’arbre B , et s'arrĂȘte ou se meut au moyen d’un levier. Faisons mouvoir le cĂŽne T en avant, le cĂŽne C participera Ă  ce mouvement, qui lui sera communiquĂ© par sa surface intĂ©rieure. Dans la fig. 72 est reprĂ©sentĂ© un engrenage qui peut se dĂ©gager de lui-mĂȘme. Deux arbres A et B supportent l’un et l’autre une roue de fonte , et sont garnis de quatre dents obliques la roue placĂ©e sur l’arbre B peut glisser sur cet arbre , tandis que la roue B est fixe. Quand les deux roues sont engrenĂ©es , les dents de la roue C entrent dans celles de la roue D, et la font tourner, ainsi que l’arbre A. EFG est un 1 vier recourbĂ©, dont le point d’appuiest en F , et qui, durant la pression ordinaire qu’il exerce sur B , fait avancer la roue C , par le poids de la partie F G ; mais quand il se fait un effort extraordinaire sur l’arbre B, la pression qui s’exerce sur les dents obliques force la roue C Ă  reculer, et la dĂ©sengrĂšne ; alors le levier repose sur une espĂšce de loquet jusqu’à ce que l’ouvrier ait fait rengrener la roue C en pressant sur le levier. DE LA MANIÈRE DE RÉGULARISER LE MOUVEMENT DES MACHINES. Il est de la plus grande importance , pour maintenir de l’uniformitĂ© dans son mouvement, ANGLAIS. 79 de rĂ©gulariser la vitesse d’un moulin , soit que la force du premier moteur soit incertaine et variable , ou que cette variation rĂ©sulte de la rĂ©sistance ou la fatigue de la machine. L’effet de l’une ou de l’autre, ou de l’une et de l’autre de ces deux causes sera d’accĂ©lĂ©rer ou de ralentir la vitesse du moulin ; ce qui , dans une foule de circonstances, peut porter un prĂ©judice rĂ©el Ă  scs opĂ©rations. Ainsi, dans un moulin Ă  filer, qui marche au moyen d’une roue Ă  eau, il existe une infinitĂ© de mouvemens qui, pour diffĂ©rentes causes, sont suspendus de temps Ă  autre. Or , cette suspension naturellement tend Ă  diminuer la rĂ©sistance du premier moteur , et le jeu de l’ensemble de la machine s’en trouve par consĂ©quent accĂ©lĂ©rĂ©. En d’autres termes , l’eau, qui fait marcher la roue, peut, par diffĂ©rentes causes assez, frĂ©quentes dans les grandes riviĂšres, s’élever , tomber tout Ă  coup , et produire la mĂȘme irrĂ©gularitĂ© dans la vitesse de la roue. C’est pour parer Ă  ces inconvĂ©niens que de judicieux mĂ©caniciens ont imaginĂ© des espĂšces de rĂ©gulateurs dont l’effet est de combattre et de dĂ©truire toutes ces causes d’irrĂ©gularitĂ© ; de maniĂšre qu’un grand moulin disposĂ© selon leur systĂšme marchera, quant Ă  sa vitesse , avec toute la rĂ©gularitĂ© d’une montre. Ces rĂ©gulateurs prennent en gĂ©nĂ©ral le nom de gouverneurs, et sont construits sur diĂąerens principes. Ceux qui sont le plus communĂ©ment en usage sont les volans, 80 LE MÉCANICIEN qui agissent par la force centrifuge de deux lourdes masses de fer, fixĂ©es aux deux extrĂ©mitĂ©s d’une barre de mĂȘme mĂ©tal, et tournant sur un axe vertical. La fig. 189, machine Ă  vapeur, nous reprĂ©sente cet ingĂ©nieux appareil rĂ©duit Ă  sa forme la plus simple A À est un axe vertical que le jeu de la machine fait constamment tourner .; Ă  partir dea, deux bras ou pendules qui s’y rĂ©unissent , portent chacun Ă  leur extrĂ©mitĂ© une lourde masse de plomb ou de fer , b, b; du pendule partent deux chaĂźnes ou verges de fer d d, auxquelles se rattachent un collier e disposĂ© de maniĂšre Ă  parcourir librement l’axe d’un bout Ă  l’autre , et portant Ă  sa circonfĂ©rence une rainure dans laquelle se loge l’extrĂ©mitĂ© d’un levier fourchu, D ; de sorte que , selon que le collier e s’élĂšve ou s’abaisse , les mĂȘmes mouvemens se rĂ©pĂštent Ă  l’extrĂ©mitĂ© du levier D ; mais le collier peut toujours tourner librement avec l’axe en dedans de la fourchette. Ă  l’extrĂ©mitĂ© du levier. Voici quelles sont les fonctions du gouverneur dĂšs que l’axe vertical entre en mouvement, les masses b, b 3 cĂ©dant Ă  la force centrifuge, tendent Ă  s’éloigner du centre, et en effet elles s’en Ă©loignent et, comme cet Ă©loignement se fait simultanĂ©ment de part et d’autre , il en rĂ©sulte que le collier e et l’extrĂ©mitĂ© du levier s’élĂšvent; les masses sont emportĂ©es Ă  une certaine hauteur , et s’y maintiennent ant que l’axe conserve la mĂȘme vitesse ; ANGLAIS. 8l attendu qu’il est de la nature d’un pendule, tel que b, de faire plus d’efforts pour revenir Ă  la verticale selon qu’il en est plus Ă©loignĂ©, par la raison fort simple que la verge, Ă©tant alors plus inclinĂ©e, porte une moins grande partie de son poids. La pesanteur des masses pour retourner Ă  l’axe peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une quantitĂ© constamment croissante; au lieu que la force centrifuge, les obligeant Ă  s’éloigner de l’axe, dĂ©pend entiĂšrement de la vitesse qui leur est communiquĂ©e. Mais cette vitesse augmente , indĂ©pendamment d’aucune augmentation de vitesse dans l’axe, selon qu’elles se dĂ©veloppent davantage, par la raison toute simple qu’elles dĂ©crivent alors un plus grand cercle. De la combinaison de ces forces agissant en sens contraires, il rĂ©sulte que le rĂ©gulateur n’en devient que plus sensible et plus dĂ©licat. Ainsi, supposons que les masses,tombant perpendiculairement, donnentle mouvement Ă  l’axe, et le fassent marcher d’une certaine vitesse; parla force centrifuge elles s’étendront, et leur vitesse s’en trouvant augmentĂ©e puisqu’elles dĂ©crivent un plus grand cercle , leur force centrifuge deviendra aussi plus grande, au point quelle les emporterait Ă  une distance encore plus considĂ©rable du centre sans la force opposĂ©e, c’est- Ă -dire sans la pesanteur des masses . qui tend Ă  les y ramener. Cette pesanteur, ainsi que nous l’avons dĂ©jĂ  dit, est une quantitĂ© croissante ; ce i. 6* LE 31ECAMC1EN 82 qui fait que ces deux forces opposĂ©es, lorsqu’elles sont arrivĂ©es Ă  un certain point, se mettent en Ă©quilibre l’une avec l’autre ; c’est-Ă -dire que les masses se dĂ©ploient, jusqu’à ce que leur tendance Ă  revenir fasse Ă©quilibre avec la force centrifuge. Mais, s’il survient le moindre changement dans le mouvement de l’axe, l’équilibre se trouve dĂ©truit par l’augmentation ou la diminution de la force centrifuge; les masses ne sont plus Ă  Ă©gale distance du centre; et l’élĂ©vation ou la chute du bout du levier tend Ă  rectifier la cause de l’irrĂ©gularitĂ©. Dans une machine Ă  vapeur, par exemple, le balancier agit sur un registre qui intercepte le passage de la vapeur entre la chaudiĂšre et le cylindre ; si le jeu de la machine se ralentit par l’effet d’une plus forte rĂ©sistance, les masses retombent un peu , et le levier tombant en mĂȘme temps fait ouvrir le registre ou soupape, et donne une plus large issue Ă  la vapeur, laquelle, s’échappant avec plus d’abondance , rend Ă  la machine sa vitesse primitive. Dans le cas contraire , c’est-Ă -dire , si le mouvement est trop accĂ©lĂ©rĂ©, les masses s’écartent de plus en plus, et la soupape en s’abaissant, ne laissant plus Ă©chapper autant de vapeur, la vitesse de la machine dĂ©croĂźt nĂ©cessairement. LerĂšgulateurne s’applique pas aussi facilement Ă  la roue Ă  eau water vvheel , parce que la vanne d’une grande roue exige une force beau- -ANGLAIS. 85 coup plus grande que celle du levier D , pour l’élever ou l’abaisser lorsque l’eau agit sur elle ; alors il faut avoir recours Ă  un mĂ©canisme auxiliaire qui ait assez de force pour faire mouvoir la vanne, et puisse ĂȘtre mis en mouvement ou arrĂȘtĂ© par l’action du pendule. Le rĂ©gulateur le plus simple pour la roue Ă  eau, dont on ait fait usage jusqu’ici, est Ă  notre avis celui de la filature de coton de IM. Strutt, Ă  Belper, comtĂ© de Derby. Voici comment il Ă©tait disposĂ© on avait creusĂ© prĂšs de la roue Ă  eau un puits carrĂ© ou large citerne ; un tuyau , recevant l’eau de l’écluse, la versait dans ce puits, qu’un autre tuyau servait Ă  vider ; tous deux Ă©taient munis de robinets ou Ă©cluses pour arrĂȘter Ă  volontĂ© le passage des eaux. Une espĂšce de boĂźte flottante , qui remplissait Ă  peu prĂšs l’ouverture du puits, s’élevait ou descendait avec l’eau qu’il contenait, et correspondait par une crĂ©maillĂšre et par des rouages , avec le mĂ©canisme propre Ă  lever la vanne, en sorte que la boĂźte flottante, en montant et descendant, Ă©levait ou abaissait la vanne, et donnait plus ou moins d’eau Ă  la roue. Le levier du rĂ©gulateur se liait aux robinets des deux tuyaux , de maniĂšre que, lorsque la machine allait suivant la vitesse qu’on dĂ©sirait, les deux robinets Ă©taient fermĂ©s; mais, lorsque la roue Ă  eau marchait trop lentement, les masses , entraĂźnant leur volant D , ouvraient le robinet du tuyau d’aliment Ă  l’eau, qui, s’in- 84 MÉCANICIEN troduisant dans le puits par ce robinet, faisait monter la boĂźte flottante, et, par ce mouvement, celle-ci faisait lever la vanne , et laissait passage Ă  une plus grande quantitĂ© d’eau , jusqu’à ce que la roue, mue par elle, eĂ»t acquis une vitesse telle que, les masses commençant Ă  remonter, le robinet se refermĂąt. Au contraire, lorsque le moulin allait trop vite, les masses faisaient ouvrir le tuyau de dĂ©charge , et alors la boĂźte flottante , en descendant par la diminution des eaux du puits, fermait la vanne, jusqu’à ce que la vitesse fĂ»t ramenĂ©e Ă  son vĂ©ritable point. Depuis cette premiĂšre application du rĂ©gulateur Ă  la roue Ă  eau, la maniĂšre d’en faire usage a considĂ©rablement variĂ© ; et, comme ce mĂ©canisme est applicable Ă  toute espĂšce de moulin, nous allons en donner une courte description. A fig. 74 est l’ axe recevant le mouvement du moulin au moyen de rouages, auxquels sont adaptĂ©s deux rĂ©gulateurs a b, a b , construits comme ceux dĂ©jĂ  dĂ©crits Ă  la partie infĂ©rieure de l’axe A est une roue 11 en fausse Ă©querre qui en fait tourner deux autres B et C, situĂ©es sur un mĂȘme axe qui s’échappe, et imprime le mouvement aux crĂ©maillĂšres qui font monter et descendre la vanne ; les roues B et C ne sont point lixĂ©es Ă  l’axe D , mais elles glissent toutes deux lĂ©gĂšrement dessus en tournant en sqns contraire , suivant les mouvemens ANGLAIS. 85 qu’elles reçoivent des parties diamĂ©tralement opposĂ©es de la roue II; un manchon d placĂ© sur l’axe D entre ces deux roues B, C, peut servir, en la faisant mouvoir dans un sens ou dans l’autre, Ă  faire aller l’une des roues, en laissant en mĂȘme temps l’autre tout-Ă -fait inerte. Le manchon locking-box se meut Ă  l’aide d’un levier indiquĂ© dans la fig. ^5. L’extrĂ©mitĂ© m Ă©tant armĂ©e d’une fourche qui entre dans une rainure pratiquĂ©e au manchon, le levier est lixĂ© Ă  un axe vertical n , lequel porte Ă  l’extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure deux autres leviers o , p, placĂ©s horizontalement de chaque cĂŽtĂ© de l’axe A , mais Ă  des hauteurs inĂ©gales , comme on le peut voir d’aprĂšs la figure. La crapaudine e, qui remonte lorsque le volant est en mouvement, est fixĂ©e sur une partie carrĂ©e de l’axe A, qui a la forme d’une vis. Cette crapaudine est destinĂ©e Ă  agir sur l’un ou sur l’autre des leviers o ou p, selon la hauteur Ă  laquelle elle parvient sur le pivot ; en sorte que, lorsque le moulin marche d’une vitesse ordinaire , la crapaudine e s’élĂšve Ă  une hauteur qui est au-dessous du levier o et au-dessus de l’autre levier p, de maniĂšre Ă  ne toucher ni l’un ni l’autre; consĂ©quemment le manchon d se trouve dĂ©tachĂ©. Mais, s’il survient la moindre variation dans la vitesse dumoulin et de l’axe A, les masses s’écartent ou se rapprochent commeon l’a dĂ©montrĂ© plus haut; la crapaudine e monte ou descend , et rencontre un des leviers o oup, qui, LE MECANICIEN 86 Ă©tant repoussĂ© loin de l’axe, fait lever le levier met le manchon d jusqu’à l’une des roues B ou C, qu’il serre contre l’axe D, et fait tourner dans le sens du mouvement de cette roue, ce qui Ă©lĂšve ou rabaisse la vanne de la roue Ă  eau, but que l’on se proposait. Il est Ă©vident que cet appareil peut s’appliquer Ă  toute espĂšce de machines Ă  moudre. Dans les moulins Ă  vent pour le blĂ©, on se sert frĂ©quemment de rĂ©gulateurs ou volans. La force variable du premier moteur rend nĂ©cessaire cette sorte de rĂ©gulateur, afin d’augmenter la rĂ©sistance, en laissant passer une plus grande quantitĂ© de grain, lorsque le moulin va trop vite ; ce qui corrige en quelque sorte l’irrĂ©gularitĂ©. Si le moulin va trop lentement, les masses tendent Ă  diminuer l’alim'ent en laissant au grain un passage plus Ă©troit. L’ingĂ©nieux capitaine Hooper de Margate . inventeur du moulin Ă  vent horizontal, est le premier qui ait fait cette application du rĂ©gulateur. 11 offre de trĂšs- grands avantages, et tous les moulins Ă  vent devraient en avoir un semblable. QuantitĂ© de moulins Ă  vent sont pourvus de volans qui, au moyen d’un mĂ©canisme fort ingĂ©nieux, diminuent ou augmentent la surface des voiles en proportion de la force du vent. 11 importe dans certains moulins de pouvoir apprĂ©cier les moindres variations de la vitesse, et d’en dĂ©terminer la quotitĂ©; car le ANGLAIS. 87 rĂ©gulateur 11e fait que corriger les irrĂ©gularitĂ©s sans indiquer leur progression. Lorsque l’on veut s’en rendre compte, on le peut au moyen d’un instrument fort ingĂ©nieux inventĂ© par M. Bryan Donkin. Cet instrument, qu’il a appelĂ© tacliomĂštre , a obtenu en 181 o une mĂ©daille d’or , qui lui a Ă©tĂ© dĂ©cernĂ©e par la sociĂ©tĂ© des arts, des manufactures et du commerce. La planche 76 reprĂ©sente, vu de face , ce ta- chomĂštre, nom qui exprime parfaitement sa fonction, puisqu’il sert Ă  indicjucr le degrĂ© de vitesse des machines. La planche 77 le montre en profil. X, Y, Z, fig. 76, est la coupe verticale d’un vase de bois dont la fig. 77 est l’élĂ©vation. Les parties blanches de la coupe dans la fig. 76 indique ce qui est plein, et les parties ombrĂ©es ce qui est creux. Ce vase est rempli de mercure jusqu’à la ligne LL, fig. 76. Dans ce mercure plonge le bout infĂ©rieur d’un tube de verre À B , qu’on a rempli d’esprit de vin colorĂ©. Ses deux bouts Ă©tant ouverts, on conçoit qu’une partie du mercure contenu dans le vase s’introduit dans le tube par l’orifice infĂ©rieur, et soutient, en cet Ă©tat de repos, une longue colonne de liqueur, ainsi qu’on peut le voir par la figure. Le fond du vase est fixĂ© Ă  une tige D au moyen d’une vis T, de sorte que la tige tournant, le vase, qui est un solide de rĂ©volution , tourne en mĂȘme temps autour de son axe, lequel coĂŻncide avec celui de la tige. 88 LE MÉCANICIEN Le mercure, par cette rotation, acquiert une force centrifuge qui en chasse les particules avec d’autant plus de force , qu’elles sont plus Ă©loignĂ©es de l’axe , et que la vitesse angulaire est plus grande; il suit de lĂ  que le mercure , Ă  cause de sa fluiditĂ©, montant de plus en plus en s’éloignant de l’axe, doit former un vide dans le milieu du vase, puisque l’élĂ©vation par les cĂŽtĂ©s et la dĂ©pression dans le milieu augmentent toujours en proportion de la vitesse de rotation. Or le mercure qui est dans le tube, quoique ne tournant pas en mĂȘme temps que le vase , ne peut pas se maintenir plus haut que le mercure qui l’enveloppe en dehors, ni mĂȘme aussi haut, puisque la colonne d’esprit pĂšse sur lui; donc le mercure qui est dans le tube doit baisser , et l’esprit de vin en mĂȘme temps ; mais, comme la partie du tube qui est dans le vase est beaucoup plus large que la partie supĂ©rieure , la dĂ©pression de la liqueur sera beaucoup plus sensible que celle du mercure, dans la mĂȘme proportion que le carrĂ© du plus grand diamĂštre surpasse le carrĂ© du plus petit. Supposons maintenant qu’au moyen d’une corde passĂ©e autour d’une petite poulie F et de la roue G ou H, ou disposĂ©e de toute autre maniĂšre , la tige D fasse corps avec la machine dont on veut connaĂźtre la vitesse. On doit avoir soin de faire cette jonction de maniĂšre Ă  ce que la machine allant le plus vite possible, la vitesse ANGLAIS. 89 angulaire imprimĂ©e au vase ne soit pas assez grande pour faire descendre la liqueur au dessous de C dans la partie la plus large du tube. 11 faut avoir aussi, comme dans la figure, une Ă©chelle appliquĂ©e sur A C, partie supĂ©rieure et droite du tube, et graduĂ©e en descendant Ă  partir de zĂ©ro, qu’il faut mettre au point oĂč la colonne de liqueur monte lorsque le vase est en repos. Pour que l’instrument soit complet, on marquera sur l’échelle le point oĂč la colonne de liquide descend quand la machine se meut avec une juste vitesse; mais, comme il y a souvent , et particuliĂšrement dans les machines Ă  vapeur, une oscillation de vitesse, il faut dans ce cas marquer les deux points entre lesquels vibre la colonne, pendant le mouvement le plus avantageux de la machine. 11 est Ă  propos de faire remarquer ici que la hauteur de la colonne de liqueur doit varier suivant la tempĂ©rature , toutes choses Ă©gales d’ailleurs ; il est donc nĂ©cessaire que l’échelle soit mobile, de sorte qu’en la faisant mouvoir de haut en bas, ou de bas en haut, on puisse amener le zĂ©ro au point oĂč termine la colonne lorsque le vase est en repos. Par ce moyen l’instrument s’adaptera avec la plus grande facilitĂ© et beaucoup de prĂ©cision Ă  une tempĂ©rature quelconque. A ou s venons de faire connaĂźtre la composi- LE MECANICIEN 9 ° tion du tachomĂštre, ainsi que ia maniĂšre de l’adapter Ă  une machine. 11 nous reste maintenant Ă  entrer dans quelques dĂ©tails particuliers. La forme donnĂ©e au vase est celle qui exige une quantitĂ© de mercure moindre que celle qu’il aurait fallu en se servant d’un vase cylindrique ou hĂ©misphĂ©rique. Dans tous les cas, il y a deux prĂ©cautions bien nĂ©cessaires Ă  observer i° c’est que, lorsque le vase tourne dans sa plus grande vitesse , le mercure du tube ne descende pas assez pour laisser Ă©chapper la liqueur par l’orifice infĂ©rieur du tube, et que le mercure, lorsqu’il est le plus Ă©loignĂ© de l’axe, ne soit pas rejetĂ© hors du vase ; 2° que , lorsque le vase est en repos, le mercure monte assez haut dans le tube pour soutenir une colonne de liqueur d’une longueur convenable. Pour rĂ©duire au minimum la dose de mercure qui doit satisfaire Ă  ces conditions, il faut d’abord que, si MM, fig. 76, est le niveau du mercure Ă  l’axe, lorsque le vase tourne avec la plus grande vitesse , le dessus M M X Y du vase soit fait de maniĂšre Ă  ce que le fluide en couvre Ă  peine les bords. Secondement, pour faire monter au niveau L L la petite quantitĂ© de mercure capable de supporter une hauteur de liqueur convenable lorsque le vase est en repos , il faut que la cavitĂ© du vase soit en grande partie remplie par la piĂšce biockKJv, forĂ©e cylindriquement au milieu pour le passage du tube; et celle-ci dis- ANGLAIS. 9 1 posĂ©e de maniĂšre qu’il y ait assez d’espace en dedans et autour pour laisser eiiculer librement le mercure le long du tube et sur les bords du vase. La piĂšce K K est immuablement fixĂ©e avec la sĂ©bile ou vase X Y Z par trois minces Ă©clisses placĂ©es autourĂ  Ă©gales distances ; et, pour l’em- pĂȘclicr de s’élever ou de flotter sur le mercure , on fait passer deux ou trois petites goupilles de fer ou d’acier par-dessous le recouvrement, prĂšs de l’ouverture par laquelle passe le tube. I! serait extrĂȘmement difficile de donner rigoureusement au vase la capacitĂ© requise pour ne contenir que la quantitĂ© de mercure justement nĂ©cessaire ; mais on parviendra Ă  une approximation suffisante, si la partie du vase au-dessus de MM est un conoĂŻde parabolique, la parabole gĂ©nĂ©ratrice ayant son sommet au point de l’axe oĂč le mercure descend lors de sa plus grande dĂ©pression, et les dimensions de la parabole Ă©tant dĂ©terminĂ©es comme il suit. Soit Y G, fig. y8, l’axe du vase ; et Y le point de la plus grande dĂ©pression du mercure ; par un point quelconque G au dessus de Y, faites G H perpendiculaire Ă  Y G; supposez n le nombre de tours que doit faire le vase en C ’ dans son mouvement le plus accĂ©lĂ©rĂ©, v le nombre de pouces que dĂ©crirait un corps uniformĂ©ment en /” avec la vitesse acquise en tombant de l’état de repos, par une hauteur = Ă  GY, et EE MECANICIEN 9 3 faites G II Alors la parabole Ă  dĂ©terminer est celle qui aurait v pour sommet, Y G pour axe, et G H pour ordonnĂ©e au point G. Le vase porte un couvercle pour empĂȘcher le mercure de s’échapper, ce qui arriverait certainement par un mouvement de rotation trĂšs-ordinaire, Ă  moins que ses bords fussent d’une hauteur incommode ; mais le couvercle, en empĂȘchant l’élĂ©vation du mercure par les cĂŽtĂ©s du vase , diminuera la dĂ©pression dans le milieu, et par suite celle de la liqueur du tube c’est pour cette considĂ©ration qu’on a mĂ©nagĂ© un vide dans la piĂšce forĂ©e immĂ©diatement au-dessus du niveau LL, oĂč le mercure se loge lorsque le vase est en repos; par ce moyen on ouvre un rĂ©ceptacle au lluide, qui autrement troublerait la force centrifuge, et altĂ©rerait la sensibilitĂ© de l’instrument. On remarquera que la partie infĂ©rieure du tube est recourbĂ©e. Par ce moyen , aprĂšs avoir rempli le tube d’esprit de vin par aspiration , et tenant l’orifice supĂ©rieur bien bouchĂ© avec le doigt, on peut facilement le transporter, et le plonger dans le vif-argent sans craindre que la liqueur s’en Ă©chappe, ce qu’il serait fort difficile de prĂ©venir autrement, le tube devant rester ouvert pour laisser un libre cours au lluide , qui est essentiellement nĂ©cessaire au jeu de l’instrument. Voici le procĂ©dĂ© Ă  suivre pour mettre le ta- ANC Ç5 chomĂštre en mouvement , quand on veut observer la vitesse de la machine. La poulie F , qui tourne vite et sans interruption pendant le mouvement de la machine , est tout-Ă -fait isolĂ©e du vase, tant que le levier Q II est abandonnĂ© Ă  lui-mĂȘme; mais, lorsque ce levier est levĂ©, le cĂšne creux T. qui tient Ă  la poulie et tourne avec elle , l’est aussi ; puis , embrassant un cĂŽne solide placĂ© sur l’axe du vase, il communique la rotation par le frottement. L’observation Ă©tant achevĂ©e, en laissant tomber le levier de son propre poids, les deux cĂŽnes se trouvent dĂ©gagĂ©s , et le vase reste en repos. Le levier Q U tient par une barre verticale Ă  un autre levier S , Ă  l’extrĂ©mitĂ© S duquel est une soupape , qui, lorsque le levier Q R se lĂšve et que le tachomĂštre est en mouvement, s’ouvre de maniĂšre Ă  introduire l’air extĂ©rieur sur la dĂ©pression de la liqueur; au contraire , lorsque le levier Q II descend , et que le vase est en repos , la soupape au point S ferme le tube, et empĂȘche l’évaporation de la liqueur. Nous finirons par faire remarquer qu’on peut augmenter Ă  l’infini la sensibilitĂ© et la portĂ©e de l’instrument; car d’un cĂŽtĂ©, si on donne une plus grande proportion aux diamĂštres de l’orifice infĂ©rieur et supĂ©rieur du tube , on augmente de beaucoup la dimension de l’échelle correspondante avec toutes les variations possibles de vitesse ; d’un autre cĂŽtĂ© on creuse le vase de ma- LE JIECAXICIEX 94 niĂšrc Ă  recevoir, lorsqu’elle est en repos, une hauteur de mercure plus considĂ©rable au-dessus du bout infĂ©rieur du tube ; on prolonge la colonne de liqueur que peut supporter le mercure, et par consĂ©quent, on obtient toute la vitesse nĂ©cessaire pour prĂ©cipiter la liqueur d’oĂč il faut conclure que le tachomĂštreest susceptible d’ĂȘtre appliquĂ© dans des expĂ©riences trĂšs-dĂ©licates , d’autant mieux qu’on peut y adapter une Ă©chelle indiquant une progression croissante des vitesses. Mais il ne s’agit ici que de dĂ©montrer comment il faut s’en servir pour dĂ©couvrir, dans une machine quelconque , tous les Ă©carts du mouvement qui lui est le plus avantageux. OBSERVATIONS GÉNÉRALES. L’ingĂ©nieur, en disposant un moulin, doit avoir soin de placer les piĂšces les plus lourdes prĂšs de la puissance motrice , parce que le mouvement devant ĂȘtre senti Ă  une assez grande distance de cette puissance , il faut avoir Ă©gard non-seulement au poids des arbres longs morceaux de bois ou de mĂ©tal sur lesquels sont, fixĂ©es les grandes roues , mais encore au frottement qui existe dans tous les diffĂ©rens supports , et qui s’augmente beaucoup par le moindre obstacle placĂ© au-delĂ  de ces supports. On doit avoir aussi l’attention de multiplier les supports le moins possible , et cependant ANGLAIS. 05 empĂȘcher les arbres de vaciller. On pourrait Ă©tablir des rĂšgles pour dĂ©terminer les distances entre les supports et l’arbre , si celui-ci devait se mouvoir seul; mais , devant porter des poulies de toutes grandeurs, il faut avant tout en calculer le poids et celui du mĂ©canisme qu’elles font tourner. Nous dirons cependant qu’il vaut mieux multiplier les supports que de s’exposer Ă  faire flĂ©chir un arbre, ce qui pourrait occa- sioncr un grand dĂ©rangement dans les assemblages. En faisant des assemblages lier deux arbres ou fuseaux longitudinalement on doit apporter un grand soin Ă  les faire justes , afin que l’arbre liĂ© se meuve comme d’une seule piĂšce avec l’arbre qui reçoit l’impulsion du moteur. Cette opĂ©ration doit ĂȘtre faite le plus simplement possible , pour que l’arbre liĂ© puisse ĂȘtre dĂ©liĂ© sur- le-champ , en cas d’accident; car la perte du temps peut avoir les plus graves inconvĂ©niens pour les manufacturiers. On devrait placer les assemblages prĂšs des supports, parce que c’est lĂ  qu’il y a le moins de vacillation, et que l’arbre est le plus faible. Cette observation s’applique aussi Ă  la disposition des roues et des poulies. On a fait quelquefois des poulies en deux parties ; mais elles ne sont pas gĂ©nĂ©ralement adoptĂ©es, parce qu’il est difficile de les fixer avec justesse tant que l’arbre est en place. On devrait Ă©viter de se servir de cuirasses ou yG MECANICIEN laniĂšres de cuir dans le jeu des machines, lorsqu’on peut y substituer des roues , par la raison que les laniĂšres sont sujettes Ă  s’étendre et Ă  rompre , et qu’elles ne communiquent pas un mouvement uniforme. Il faut avoir grand soin , eu montant les roues et les poulies sur un arbre, de les monter justes , et pour cela, d’enfoncer les coins dans le bois de la roue ou de la poulie egalement de chaque cotĂ©. 11 arrive communĂ©ment que, si un coin se trouve enfoncĂ© trop avant, les ouvriers laissent subsister le ma*I pour ne pas se donner la peine d’v remĂ©dier; cette faute est plus importante qu’ori ne pense; car si une roue n’est pas juste , elle ne peut pas s’engrener uniformĂ©ment dans toute sa circonfĂ©rence , et elle a ce qu’on appelle du jeu mouvement d’une roue qui n’est pas ferme sur son axe au point oĂč elle est dĂ©fectueuse ; et, cette secousse arrivant toujours au mĂȘme endroit, les roues s’usent inĂ©galement. Si c’est la poulie qui n’est pas juste , elle communique le mouvement irrĂ©gulier que lui imprime sa cuirasse , et cause aussi un tirage inĂ©gal sur l’arbre qu’elle fait mouvoir, au grand dĂ©triment de la machine. On a fort Ă  propos substituĂ© les chaĂźnes aux cuirasses dans les lourdes mĂ©caniques. Les arbres devraient ĂȘtre circulaires , parce que de cette maniĂšre ils sont moins sujets Ă  des accidens, et ont en mĂ©mo temps une meilleure apparence. On en pourrait dire autant des ANGLAIS. 97 couptings. Les roues d’une mĂ©canique devraient toujours ĂȘtre renfermĂ©es dans une cage de bois pour que rien ne puisse tomber entre elles ; et, pour prĂ©venir les accidens qui peuvent arriver aux ouvriers qui travaillent auprĂšs , elles devraient ĂȘtre munies de pinceaux fixĂ©s sur le plat de chaque roue pour distribuer la graisse Ă©galement et l’entretenir entre les dents. Lorsqu’on monte des roues neuves, on peut mettre un peu d’émeri avec la graisse pour en polir la surface. Les observations suivantes sur la construction des machines, et sur le rĂšglement de leurs mou- vemens, nous ont paru dignes de l’attention du constructeur de moulins ; nous les avons extraites du savant article du docteur Robinson , Sur la MĂ©canique , insĂ©rĂ© dans le supplĂ©ment de l’EncyclopĂ©die britannique. Lorsqu’il s’agit de faire lever de lourds pilons, pour les laisser retomber sur la matiĂšre Ă  piler, il faudrait donner aux Ɠipers excentriques une forme convenable pour que le pilon puisse agir avec une pression, c’est-Ă -dire avec un mouvement uniforme ou Ă  peu prĂšs, sans cela, si le wiper n’est qu’une cheville de fer s’attachant en dehors de l’axe, le pilon se met en mouvement brusquement, ce qui occasionne de violentes secousses Ă  la machine et de grands derangemens dans les parties mouvantes et leurs points de support; au lieu que, s’ils se lĂšvent graduellement, l’inĂ©galitĂ© d’un mouvement dĂ©- g8 LE MÉCANICIEN rĂ©glĂ© ne se fait jamais sentir au point jouant de la machine. Nous avons vu des pistons se mouvoir au moyen d’un double rack Ă  la verge du piston. Une demi-roue accroche un rack et l’élĂšve Ă  la hauteur convenable. En mĂȘme temps que la demi-roue lĂąche ce cĂŽtĂ© du rack , elle accroche l’autre cĂŽtĂ©, et force le piston Ă  redescendre. On regarde ce changement comme un grand perfectionnement, mais il est bien infĂ©rieur au mouvement du cranck. 11 occasionne des mouvemens si brusques et si inĂ©gaux que la machine est Ă©branlĂ©e par les secousses; et en effet, qu’on mette le mouvement en action , la machine se brisera si les parties ne cĂšdent pas , soit qu’elles plient, soit qu’elles s’écartent. Aussi avons-nous toujours remarquĂ© que ce mouvement n’était pas de longue durĂ©e, et qu’il devenait bientĂŽt plus doux. Un ingĂ©nieur Ă©clairĂ© saura corriger le mouvement de toutes ces secousses vicieuses, surtout dans la partie la plus pesante d’une machine lourde. S’il s’agit de faire lever et retomber des pilons, des pistons, ou d’autres moteurs rĂ©ciproques, le bon sens dit qu’il faut distribuer leurs temps d’action , d’une maniĂšre uniforme , en sorte que la machine soit toujours Ă©galement chargĂ©e. Avec cette prĂ©caution , si on a d’ailleurs Ă©gard aux observations de l’alinĂ©a prĂ©cĂ©dent, on peut faire mouvoir la machine par un mouvement aussi doux que s’il n’y avait pas de rĂ©ciprocitĂ©. La ANGLAIS. 9Q mĂȘme chose peut ĂȘtre dite d’un corps dans l’état de repos, comme sa nature serait d’y rester si une force plus grande n’y Ă©tait appliquĂ©e pour lui donner le mouvement. Il faut un grand discernement pour diriger la puissance motrice, lorsque de sa nature elle ne se prĂȘte pas Ă  produire le mouvement nĂ©cessaire Ă  l’effet qu’on se propose. Nous avons parlĂ© de la maniĂšre de convertir la rotation continue d’un axe, en mouvement rĂ©ciproque d’un piston ; et du perfectionnement qu’on croyait avoir introduit Ă  la construction ordinaire et facile d’un crank , en substituant un double rac/c Ă  la verge du piston ; et nous avons enfin signalĂ© les in- convĂ©niens des secousses qu’oecasionerait ce changement. Nous avons vu une grande forge, oĂč pour Ă©viter cet inconvĂ©nient, effet de la brusque impulsion donnĂ©e au grand marteau du poids de sept cents , rĂ©sistant Ă  un momentum quintuple, l’ingĂ©nieur imagina de faire les tvipers en spirales, lesquelles faisaient jouerle marteau presque sans secousse ; mais il arriva que le marteau ne montait pas plus haut qu’il ne s Ă©tait Ă©levĂ© en contact avec le wiper, et retombait presque sans force sur le fer. On ne put pas deviner la cause de cette impuissance ; mais l’on remit au lieu de spirales des wipers de forme ordinaire. La rapiditĂ© du mouvement du marteau est la chose essentielle dans cette opĂ©ration. Il ne suffit pas de le faire lever; il faut qu’il soit lancĂ© de 100 Lli .MECANICIEN maniĂšre Ă  monter plus haut que par le moyen du wiper, et Ă  aller frapper avec force le puissant ressort de chĂȘne , qui se trouve sur son passage. Il touche le ressort qui le renvoie avec une vitesse considĂ©rable battre le fer comme s’il Ă©tait tombĂ© d’une grande hauteur. S’il eĂ»t Ă©tĂ© possible qu’il s’élevĂąt Ă  cette grande hauteur, il est certain qu’il serait retombĂ© sur le fer avec un peu plus de force parce qu’il n’y a point de ressort de chĂȘne parfaitement Ă©lastique ; mais il aurait fallu au moins deux fois plus de temps. En faisant usage d’une puissance qui est nĂ©cessairement rĂ©ciproque , pour faire aller un mĂ©canisme exigeant un mouvement continu comme dans l’application de la machine Ă  vapeur au moulin Ă  coton et Ă  blĂ© , il se prĂ©sente aussi de grandes difficultĂ©s. La nĂ©cessitĂ© de rĂ©- ciprocation dans le moteur premier fait perdre beaucoup de force , parce que l’instrument qui communique une force aussi Ă©norme doit ĂȘtre lui-mĂȘme extrĂȘmement fort et bien Ă©tayĂ©. La force d’impulsion se perd en communiquant et en neutralisant ensuite un mouvement extraordinaire dans les charpentes. Un habile ingĂ©nieur, attentif Ă  cet inconvĂ©nient, s’étudiera Ă  procurer Ă  ce premier moteur la force nĂ©cessaire, sans en faire une masse de matiĂšre inerte. 11 remarquera aussi que tous les efforts qui pĂšsent sur lui et sur ses supports changent de direction Ă  chaque coup. Il faut donc apporter ] O 1 une attention particuliĂšre dans la structure des supports. On a remarquĂ© dans les machines Ă  vapeur construites depuis long-temps que toutes, sans exception, finissent par Ă©branler et dĂ©molir la charpente , mais il faut attribuer cela Ă  l’ignorance ou Ă  l’inattention de l’ingĂ©nieur. Celles que l’on fait aujourd’hui sont mieux faites et plus solides, parce que les plus ignorans ont appris par expĂ©rience qu’il n’y a point de construction capable de rĂ©sister Ă  des secousses irrĂ©guliĂšres et contraires , et que les grands mouvemens doivent ĂȘtre appuyĂ©s sur la charpente dĂ©tachĂ©e de la maçonnerie qui la contient r. L’ingĂ©nieur remarquera aussi que lorsqu’une, machine Ă  vapeur Ă  un seul coup sert Ă  faire tourner un moulin , toutes les communications de mouvement changent la direction de leur pression deux fois par coup pendant le working stroke of the bcam le premier frappement ; un cĂŽtĂ© des dents des roues intermĂ©diaires pousse la machine en avant, mais au coup de retour la 1 On ne devrait jamais appuyer les goujons d’une roue depuit sur un mur de bĂątiment elle l’ébranle ; si ou la place sur une nouvelle construction , elle empĂȘche le mortier de prendre et de se lier. Lorsque l’ingĂ©nieur est obligĂ© d’établir les goujons de celle maniĂšre, il devrait les faire porter par un morceau de chĂȘne un peu creux. Ce qui dans ce cas adoucirailrles secousses comme font les ressorts de voitures. 1 02 LE MÉCANICIEN machine qui est dĂ©jĂ  en mouvement attire la charpente , et les roues engrĂšnent sur l’autre cĂŽtĂ© des dents ; ce qui occasionne un grand bruit Ă  chaque changement, et exige que les dents soient faites des deux cĂŽtĂ©s avec le mĂȘme soin. On parviendra souvent Ă  la perfection d’une machine, si l’on rend l’action du jeu de rĂ©sistance variable suivant les irrĂ©gularitĂ©s de la force motrice. Ce moyen donnera un mouvement plus uniforme aux machines oĂč la force d’inertie est peu considĂ©rable ou nulle. On trouve quelques exemples de cette espĂšce d’arrangement dans le mĂ©canisme des corps animaux. On a l’habitude d’ajouter aux machines ce que l’on appelle un volant ; c’est un disque ou cercle pesant, ou toute autre masse de matiĂšre balancĂ©e sur son axe. On a recours Ă  cet auxiliaire, lorsque l’on veut rendre le mouvement du tout plus rĂ©gulier, malgrĂ© les irrĂ©gularitĂ©s inĂ©vitables des forces accĂ©lĂ©ratrices ou des rĂ©sistances occasio- nĂ©es par le jeu. Alors il devient un rĂ©gulateur. Supposez la rĂ©sistance extrĂȘmement inĂ©gale et la puissante motrice parfaitement constante comme lorsqu’une roue Ă  seau est employĂ©e Ă  une pompe quand le piston a donnĂ© son coup d'action , et pendant qu’il descend dans le barrel cylindre, la puissance de la roue rencontrant Ă  peine de la rĂ©sistance , elle accĂ©lĂšre toute la machine, et le piston arrive au fond du cylindre avec une vitesse incroyable. Mais en remontant, la ANGLAIS. 1 00 roue a pour rĂ©sistance la colonne d’eau qui pĂšse sur le piston, ce qui ralentit la roue immĂ©diatement lorsque le piston est arrivĂ© au sommet du cylindre, le mouvement accĂ©lĂ©rĂ© a cessĂ© et va recommencer. Le mouvement d’une semblable machine est trĂšs-vacillant; mais le surplus de la force accĂ©lĂ©ratrice, au commencement du coup retournant, ne produira pas un semblable changement dans le mouvement de la machine si l’on y ajoute le volant, car le momentum est une quantitĂ© dĂ©terminĂ©e. Or, si le rayon du volant est grand, on aura cette force accĂ©lĂ©ratrice en communiquant Ă  la machine un petit mouvement angulaire. La force du volant est comme le carrĂ© de son rayon ; c’est aussi dans cette proportion qu’elle rĂ©siste Ă  l’accĂ©lĂ©ration ; et , quoique le surplus de puissance engendre la mĂȘme force de rotation qu'auparavant dans toute la machine, il ne donne cependant qu’une lĂ©gĂšre augmentation de vitesse. L’augmentation de rotation se trouvera rĂ©duite au quart si l’on double le diamĂštre du volant. Ainsi donc, en donnant un mouvement rapide Ă  une petite quantitĂ© de matiĂšre, on Ă©vite la grande accĂ©lĂ©ration pendant le retour du piston. Cette accĂ©lĂ©ration continue nĂ©anmoins pendant tout le temps du returning- stroke; et lorsqu’elle cesse, la machine a acquis sa plus grande vitesse. Ici le working-strokc commence, et l’excĂ©dant de la puissance est Ă©puisĂ©. LE MÉCANICIEN Alors 1 a machine n’accĂ©lĂšre plus ; mais si la puissance est en Ă©quilibre avec la rĂ©sistance, elle conserve la vitesse qu’elle avait, et reprend un mouvement plus accĂ©lĂ©rĂ© au second returning- stroke. Mais ensuite , au commencement du working-stroke subsĂ©quent, il y a excĂ©dant de rĂ©sistance. Alors commence le ralentissement qui continue tout le temps que le piston met Ă  monter, mais il est de peu d’importance en comparaison de ce qu’il aurait Ă©tĂ© sans le volant; car le volant, conservant sa force acquise , entraĂźne le reste de la machine , aidant la puissance impulsive de la roue, ce qui s’opĂšre par les communications qui entrent l’une dans l’autre en sens contraire. On entend les dents des roues intermĂ©diaires quitter leur premier contact d’un cĂŽtĂ©, puis se mettre en contact de l’autre. En examinant attentivement cet enchaĂźnement, on verra sans peine qu’en quelques coups, l’excĂ©dant de puissance pendant le relurning-stroke supplĂ©e si exactement Ă  la perle de puissance pendant le working-stroke , que les accĂ©lĂ©rations et les retardations se dĂ©truisent rĂ©ciproquement, que tous les coups suivans se succĂšdent avec la mĂȘme vitesse et en nombre Ă©gal par minute. Ainsi donc la machine acquiert uniformitĂ© de mouvement avec des inĂ©galitĂ©s pĂ©riodiques. Il est Ă©vident qu’en augmentant suffisamment le diamĂštre ou le poids du volant, on peut Ă  volontĂ© diminuer l’irrĂ©gularitĂ© du mou- ANGLAIS. io5 vement. Mais ce qui convient le mieux, c’est d’augmenter le diamĂštre ; car alors le frottement est moindre, et le pivot ne s’use pas autant. C’est donc ce qui fait que le volant est d’un grand avantage dans une machine, puisqu’il y rĂ©gularise l’action de forces qui naturellement agissent trĂšs-irrĂ©guliĂšrement. Ainsi un homme qui tourne un simple vindas exerce une pression trĂšs-irrĂ©- guliĂšre sur la manivelle. Sa force varie selon ses positions ; dans l’une il exerce sans effort une force de soixante-dix livres , et dans l’autre Ă  peine en peut-il exercer une de vingt-cinq. Dans tous les cas il ne doit jamais avoir Ă  vaincre une plus grande rĂ©sistance que celle-ci. Mais qu’au vindas on adapte un volant, il pourra, sans effort ni perte de temps, vaincre une rĂ©sistance de trente livres. Cette force rĂ©gulatrice du volant est sans bornes ; elle rend uniforme le mouvement le plus irrĂ©gulier et le plus incertain. C’est ainsi que nous voyons agir avec la plus grande rĂ©gularitĂ© des moulins qui marchent par la vapeur, et restent deux , quelquefois trois secondes, sans recevoir aucune nouvelle impulsion. La communication s’opĂšre par le moyen d’un lourd volant, d’un grand diamĂštre, et qui tourne avec rapiditĂ©. L’impulsion vient-elle Ă  cesser? le volant emportĂ© par son mouvement ne laisse pas d’entraĂźner avec lui toute la machine qui continue de marcher, sans que pour ainsi dire sa 106 MÉCANICIEN vitesse se ralentisse. Dans ces intervalles, on entend toutes les piĂšces qui se trouvent entre le volant et le premier moteur dans la direction opposĂ©e. Qu’il s’opĂšre un changement dans la force impulsive ou dans la rĂ©sistance, le volant ne s’oppose en aucune maniĂšre Ă  ce que ce changement aitunplein et entier effet sur la machine; on pourra mĂȘme observer qu’il accĂ©lĂšre ou ralentit avec uniformitĂ©, jusqu’à ce qu’il se soit Ă©tabli un mouvement gĂ©nĂ©ral qui corresponde avec cette nouvelle force ou rĂ©sistance. Plusieurs machines sont construites de maniĂšre Ă  comporter des mouvemcns dont l’effet Ă©quivaut Ă  celui du rĂ©gulateur. Un moulin Ă  farine, par exemple, ne saurait ĂȘtre mieux rĂ©glĂ© que par sa meule mĂȘme ; mais dans les moulins d’albion , c’est fort Ă  propos qu’on a imaginĂ© d’ajouter un lourd volant ; car s’ils n’avaient Ă©tĂ© rĂ©glĂ©s que par leurs meules , Ă  chaque changement de coup dans la machine Ă  vapeur, on aurait vu tout l’enchaĂźnement des communications, Ă  partir du pivot, qui est le premier moteur, jusqu’à la meule , qui est le dernier, s’effectuer en sens inverse. Quoique chaque dĂ©viation dans les dents soit de peu d’importance en lui-mĂȘme , le tout cependant rĂ©uni produirait un embarras considĂ©rable on y rĂ©- mĂ©die au moyen d’un rĂ©gulateur qui, placĂ© prĂšs du pivot, fait constamment marcher la machine ANGLAIS. IO7 dans la mĂȘme direction. Telles furent l’intelligence et l’habiletĂ© qui prĂ©sidĂšrent Ă  la combinaison et Ă  l’exĂ©cution des mouvemens de cette admirable machine , que pas le moindre bruit ne s’y faisait entendre, et qu’on ne ressentait pas la plus lĂ©gĂšre secousse dans tout le bĂątiment. i Les fuseaux , les cardes et les bobines peuvent Ă©galement ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme une sorte de volant. Et en effet, c’est une rĂšgle gĂ©nĂ©rale que toute grande machine qui tourne tend a conserver son mouvement avec une sorte d’uniformitĂ© , et que leur grande force d’inertie devient aussi utile Ă  cet Ă©gard quelle est nuisible , lorsqu’il s’agit d’accĂ©lĂ©ration ou de rcciproca- tion. 11 existe une autre sorte de volant rĂ©gulateur celui-ci se compose de deux ailes qu’on fait tourner rapidement jusqu’à ce que la rĂ©sistance de l’air arrĂȘte la trop grande accĂ©lĂ©ration; mais il faut convenir qu’il est bien maĂŒvais, en ce sens qu’il ne produit rĂ©ellement son effet qu’aux dĂ©pens d’une partie des forces mouvantes. TrĂšs-souvent il en absorbe une grande partie , plus quelquefois qu’on ne pense , et multiplie ainsi sans fruit les embarras du propriĂ©taire; ce moyen ne devrait donc jamais ĂȘtre introduit dans les machines destinĂ©es Ă  faire marcher les manufactures. Dans les cas d’ailleurs fort rares qui se prĂ©sentent oĂč on a besoin d’une vitesse dĂ©terminĂ©e, on LE MECANICIEN 108 emploie un rĂ©gulateur diffĂ©rent. La machine est garnie Ă  l’extrĂ©mitĂ© du moteur d’un pendule conique composĂ© de deux lourdes masses suspendues par des verges qui se meuvent dans des charniĂšres attachĂ©es au sommet de l’axe vertical. 11 est bien reconnu que lorsque cet axe tourne avec une vitesse angulaire convenable Ă  la longueur de ces pendules , le temps de chaque rĂ©volution est dĂ©terminĂ©. Ainsi que la longueur de chaque pendule soit de trente-neuf pouces un cinquiĂšme, l’axe achĂšvera sa rĂ©volution en deux secondes environ. Voulons-nous essayer d’accĂ©lĂ©rer son mouvement, les niasses s’éloigneront un peu de l’axe , mais l’axe n’en mettra pas moins de temps Ă  achever sa rĂ©volution , et il nous serait impossible d’augmenter sa vitesse qu’en augmentant considĂ©rablement la force motrice ; dans lequel cas le pendule s’écartera du centre jusqu’à ce que les verges soient dans une position horizontale, et alors toute addition de forces deviendra sensible par l’accĂ©lĂ©ration de mouvement qu’elle occasionera. Watt et Boulton ont fort adroitement fait l’application de cette invention Ă  leurs machines Ă  vapeur , lorsqu’elles doivent ĂȘtre employĂ©es Ă  des manufactures oĂč la rĂ©sistance varie, et oĂč le mouvement ne saurait s’accĂ©lĂ©rer ou se ralentir sans qu’il en rĂ©sultĂąt de graves inconvĂ©niens. Ils ont Ă©tabli un moyeu de communication entre le mouvement qui emporte les masses loin de ANGLAIS. 109 l’axe ce qui sur le champ indique une augmentation de force ou une diminution de rĂ©sistance, et le robinet qui laisse passer la vapeur dans le cylindre. Les masses en s’écartant ferment en partie le robinet, et diminuent par consĂ©quent l’abondance de la vapeur. La force motrice Ă  l’instant se ralentit, les masses se rapprochent de l’axe, et le mouvement de rotation continue avec la mĂȘme uniformitĂ© qu’auparavant, bien qu’il y ait eu grande augmentation ou grande rĂ©duction de forces. Le volant ne s’emploie pas toujours comme rĂ©gulateur du mouvement; on l’emploie encore comme collecteur de force collector of power. Supposons l’absence de toute rĂ©sistance du point de fatigue working point d’une machine garnie d’un lourd volant qui se rattacherait immĂ©diatement Ă  ce point. DĂšs qu’on appliquera la moindre force au point mu de cette machine, le mouvement s’y Ă©tablira, et le volant commencera Ă  tourner. Exercez une pression continue et uniforme, le mouvement s’accĂ©lĂ©rera , jusqu’à ce qu’enfin il devienne extrĂȘmement rapide; or que dans ce moment un corps quelconque apporte de la rĂ©sistance au point de fatigue , il se trouvera soumis Ă  l’action d’une force prodigieuse , car alors le volant a accumulĂ© dans sa circonfĂ©rence un moment considĂ©rable; de mĂȘme le corps qu’on prĂ©senterait Ă  cette circonfĂ©rence en serait vio- 1 10 LlĂź .MÉCANICIEN lemment frappĂ©, et plus violemment encore si on l’exposait Ă  l’action du point de fatigue , qui ne fait Ă  peu prĂšs qu’un tour pendant que le volant en fait cent. 11 exercera peut-ĂȘtre lĂ  cent fois plus de force qu’à sa circonfĂ©rence. Tout le mouvement qui s’est accumulĂ© sur le volant s’exerce en un instant au point de fatigue multipliĂ© par le moment , qui dĂ©pend de la proportion des parties de la machine. C’est sur ce principe qu’agissent les presses Ă  la Monnaie, et meme que le forgeron forge sa barre de fer il fait tourner son lourd marteau sur sa tĂȘte , le ramĂšne vigoureusement sur le fer, et y accumule tout le mouvement qu’il parvient ainsi Ă  rĂ©unir. C’est aussi sur ce principe que nous enfonçons un clou, etc. Cette propriĂ©tĂ© qu’aie volant d’accumuler la force a fait croire Ă  beaucoup de gens que rĂ©ellement il ajoutait Ă  la puissance d’une machine et, ne sachant pas d’oii dĂ©pend son effet, ils placent le volant dans une situation oĂč il ne fait qu’ajouter un poids inutile Ă  la mĂ©canique. Dans tous les cas, il convient que le volant se meuve avec rapiditĂ©, N’en veut-on faire qu’un simple rĂ©gulateur, il faut autant qu’il est possible le placer prĂšs du premier moteur ; et si on le destine Ă  accumuler la force sur le point de fatigue , il importe encore qu’il n’en soit pas fort Ă©loignĂ©. NĂ©anmoins, on peut dire que le volant ajoute Ă  la force d’une machine , dans ce sens , accumulant dans l’action d’un instant ANGLAIS. 1 1 1 celle de plusieurs , nous sommes quelquefois en Ă©tat de vaincre un obstacle que, sans son secours, il nous eĂ»t Ă©tĂ© impossible de surmonter ; et c’est cette accumulation de force qui en donne tant en apparence Ă  quelques-uns de nos premiers moteurs. DE LA FORCE ANIMALE. Divers auteurs ont cherchĂ© Ă  Ă©valuer la force animale, et tous ont obtenu des rĂ©sultats fort diffĂ©rens, ce qui ne doit pas nous surprendre, si nous considĂ©rons de combien de difficultĂ©s doit ĂȘtre environnĂ©e une entreprise aussi nouvelle que celle de rĂ©duire cette puissance, pour ainsi dire, Ă  un tarif. Chez l’homme, comme chez les animaux, les causes physiques doivent nĂ©cessairement avoir une grande influence sur l’exercice de leurs forces, quant Ă  l’étendue et Ă  la durĂ©e de cet exercice. Le seul moyen de savoir Ă  quoi s’en tenir Ă  cet Ă©gard, est, je crois, de comparer les unes aux autres les diffĂ©rentes expĂ©riences des philosophes qui se sont occupĂ©s de cette matiĂšre ; or, c’est ce qui dĂ©jĂ  a Ă©tĂ© fait par le docteur Young dans le second volume de sa philosophie voici les tables que nous prĂ©sentons aux lecteurs. 1 1 2 LE MECANICIEN TABLES COMPARATIVES DES FORCES MÉCANIQUES. Pour bien comparer les Ă©valuations des forces des premiers moteurs, il conviendra de prendre une unitĂ© qui puisse ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme le terme moyen des rĂ©sultats du travail d’un homme laborieux qui travaillerait avec le plus d’avantage possible et sans obstacle ; on trouvera pour terme moyen qu’il peut Ă©lever dix livres Ă  dix pieds par seconde, pendant l’espace d’une journĂ©e de dix heures; ou cent livres , soit Ă  un pied par seconde, soit Ă  trente-six mille pieds par jour ; ou enfin trois millions six cent livres Ă  un pied, dans l’espace d’un jour. Nous pourrons nommer cette somme de forces, force de un continuĂ©e Ă  trente-six mille. ANGLAIS. FORCE IMMÉDIATE DES HOMMES, SANS DÉDUCTION POUR TE FROTTEMENT. Unhonnne, pesant i 33 livres fançaises, monta €>i pieds fr . par un escalier en 3 4” , mais il fut complĂštement Ă©puisĂ© Amontons. Un scieur donna 200 traits de scie de iS pouces fr. chacun, en t4 5 ”, avec une force de a 5 livres fr. 11 n’aurait pas pu continuer plus de trois minutes Amontons. Un homme peut lever do livresy*, Ă  t pied fr. en 1”, pendant S heures par jour RernouillĂź. Un homme d’une force ordinaire peut tourner tin Yindas avec une force de 3 o livres, et avec une vitesse de 3 pieds et demi par 1”, pendant 1 o heures par jour Desaclliers , Deux hommes travaillant Ă  un Yindas dont les manches sont Ă  angles droits, peuvent Ă©lever 70 livres plus aisĂ©ment qu’un seul n’en Ă©lĂšverait 30 . Un homme peut exercer une force de 40 liv. pendant un jour entier, avec le secours d’un, volant se mouvant d’une certaine vitesse , Ă  raison de 4 ou Ă  pieds par seconde. Desagij- lĂŻkrs, 1 er. 4. Mais,, d’aprĂšs une note de l’auteur, il ne paraĂźt pas certain que la force soit de 40 ou de 20 livres.. U11 homme peut, Ă  l’aide d’un volant se mouvant d’une certaine vitesse, exercer pendant un court espace do temps une force de .80 livres . Un homme montant des escaliers s’élĂšve, de 14 mĂštres en 1’ Un homme montant par desdegrĂ©s pendant nu jour Ă©lĂšve 200 kilogrammes Ă  la hauteur de 1 kilomĂštre Coulomb. Avec une bĂȘche, un homme fait autant autant qu’en montant les escaliers Coulomb. . Avec une manivelle un homme fait 5/8 autant qn a monter les escaliers Coulomb. Un homme montant du bois Ă©lĂšve ensemble, avec son propre poids 109 ktloipammcs Ă  un kilomĂštre Coulomb. tin homme pesant i 5 o livres fr ., peut par des escaliers monter 3 pieds fr. en 1” pendant i 5 ” ou ao" Coulomb. I. 1 1 v> lovci*. imitĂ© 2,8 1,0a r, 182 1 o h 1,22 i TJ,7 rç 11 4 EE MÉCANICIEN Pendant nne demi-heure ioo Uvrcs/r. peuvent ĂȘtre Ă©levĂ©es de i pied fr. en i” Coulomb . D’aprĂšs la comparaison de M. Buchanan, la force nĂ©cessaire pour faire tourner une manivelle Ă©tant prise pour unitĂ© , la force sera, pour pomper. ponr sonner. pour ramer. En admettant que la formule d’Euler, confirmĂ©e par Schulze,soit exacte; etsapposant l’action d’un homme au maximum quand il fait 2 milles r/2 Ă  l’heure, nous aurons 7 1/2 pour sa plus grande vitesse; 0,04 7 t/a—v 4 pour la force exercĂ©e avec toute autre vitesse,et 0,0160 7 1/2 —pour l’action dans chaque cas ainsi l’action est quand la vitesse est d’un mille Ă  I heure. Quand elle est de 2 milles. de 3 milles. de 4 milles. et de 5 milles. force. I,l 52 cotili. 3 o’ 0,61 i ,36 1,43 0,676 °, 9 6 4 0,784 0,5 Et la force en Ă©tat de repos devient 2 ou environ 70 livres ; avec une vitesse de deux milles, 56 livres ; de trois milles, 24 livres; et de quatre milles, i5 livres. Il est Ă©vident que dans les cas extrĂȘmes , cette formule devient dĂ©fectueuse ; mais pour des vitesses ordinaires elle donne des rĂ©sultats assez approximatifs. Coulomb regarde comme le maximum de l’effet, lorsqu’un homme, pesant 70 kilogrammes , porte en montant un fardeau de 55 ; mais cette charge paraĂźt excessive ; il considĂšre iq5 kilogrammes comme le plus grand poids qu’on puisse lever. 11 observe qu’à la Martinique oĂč le thermomĂštre est rarement au-dessous de 68°, le travail des EuropĂ©ens se rĂ©duit de moitiĂ©. ANGLAIS. 1 ÎO Harriot assure qu’avec sa pompe, dont le mouvement est horizontal, un homme peut faire un tiers plus d’ouvrage qu’avec la pompe ordinaire. Les porte-faix portent de deux cents Ă  trois cents livres Ă  raison de trois milles par heure; et l’on dit qu’en Turquie il en existe qui, en se penchant en avant, portent de sept cents Ă  neuf cents livres sur la partie infĂ©rieure de leur dos. Le poids le plus facile Ă  porter horizontalement pour un homme d’une force ordinaire, est cent onze livres ; ou , s’il revient Ă  vide, cent trente-cinq. Un homme avec une brouette fera la moitiĂ© plus d’ouvrage. Coulomb. OUVRAGES D'HOMMES AIDÉS DE MACHINES. Un homme avec une poulie et une corde Ă©leva 2 5 livres fr. Ă  la hauteur de 220 pieds fr. en 14 5 ”. Un homme , travaillant Ă  une bonne pompe ordinaire , peut par minute Ă©lever un hogshead* d’eau Ă  la hauteur de ro pieds pendant un jour entier Desaguliers. Un homme peut, avec une bonne pompe Ă©lever un hogshead de iB ou 20 pieds par minute pendant l’espace de 1 ou 2 minutes. Robinson rapporte qu’un faible vieillard Ă©leva 7 pieds cubes d’eau Ă  ri pieds 1/2 en r', pendant 8 ou 10 heures par jour en oscillant sur les deux extrĂ©mitĂ©s d’un levier Enc . br.. . Un jeune homme pesant T 35 livres et portant 3 o livres , Ă©leva 9 pieds r/4 cubes Ă  11 pieds 1/2 pendant 10 heures par jour sans se fatiguer ROBtNSOJf... force. cont. 0,436 145 ” l,6r r* 0,837 9 li- t,106 10 h. i5^ livres et tienne. M. Ir. I. 8 journ. Il6 LK MÉCANICIEN Avec la machine de "YVynner nn homme peut Ă©lever un ho^shead Ă  la hauteur de 20 pieds en force. cont. i’Y.. FORCE DES CHEVAUX. Deux chevaux, tirant une charme sur nn terrain ordinaire, exercĂšrent chacun une force de r 5 o liv. Ăąmowtoxs. Nous pouvons supposer qu’ils marchĂšrent Ă  raison d’un peu plus de i , 7 5 I 1 2 milles par heure pendant 8 heures . Un cheval ne tire jamais avec autant d’avantage que lorsque la ligne de direction est de niveau avec son poitrail; alors il peut tirer avec une force de 200 livres, et faire 2 milles 172 Ă  5,4 8 h. l’heure, pendant 8 heures du jour. Avec une force de 240 livres, il ne pourrait tirer que pendant 6 heures. J1 est vrai qu’attelĂ© Ă  une voiture , oĂč il n’y a que le frottement Ă  vaincre, un cheval ordinaire tirera 1000 livres 7,33 8 h, . .. Le tirage de quatre chevaux fut de 36 niyria grammes chacun , ou 794 livres Rkgnier. Cela ne peut ĂȘtre que momentanĂ©. En supposant une vitesse de deux pieds par seconde , l’action 8,8 6 h. aurait Ă©tĂ©.. Travaillant Ă  une pompe, un cheval peut Ă©lever 200 hogshead d’eau Ă  10 pieds de hau- 15,88 l’ teur en une heure Rapport de Sixcaton 3,64 i h, En gĂ©nĂ©ral, sur une montagne rapide, un cheval ne peut pas tirer plus de trois fois la charge d’un homme, c’est-Ă -dire, de 4 &o Ă  ^ 5 o liv. ; mais un fort cheval peut tirer nooo sur une pente rapide, qui ne serait pas longue. La pire application qu’on puisse faire de la force du cheval est de l’employer Ă  tirer en montant; car, si la montagne est rapide, trois hommes en feront plus qu’un cheval, chacun d’eux montant plus vite avec une charge de 100 livres, qu’un cheval qui en porterait 3 oo. dette diffĂ©rence provient de la disposition des ANGLAIS. parties du corps humain qui sont mieux disposĂ©es pour monter, que celles du cheval. D’un autre cĂŽtĂ©, la force du cheval ne saurait ĂȘtre employĂ©e avec plus d’avantage que dans une direction horizontale, qui est celle oĂč l’homme perd le plus. Ainsi un homme pesant i./jo livres, et halant un bateau au moyen d’une corde qui lui passerait par dessus les Ă©paules, ne tirera que vingt-sept livres, ou exercera un peu plus du septiĂšme de la force qu’exercerait un cheval Ă  sa place. La position la plus, avantageuse au dĂ©veloppement de la force de l’homme est celle qu’il occupe en ramant; alors, non-seulement il agit avec plus de vigueur pour vaincre la rĂ©sistance, mais Ă  mesure qu’il se penche en arriĂšre, le poids de son corps l’aide en lui faisant l’office du levier. Desaguliers. Le diamĂštre du cercle; que parcourt un cheval travaillant dans un moulin, devrait ĂȘtre au moins de vingt-cinq Ă  trente pieds. Desaguliers. Des chevaux ont portĂ© six cents cinquante ou septeents livres pendant sept Ă  huit milles sans se reposer; et cela, journellement, comme Ă©tant leur tĂąche ordinaire. Un cheval de Stourhrige porta douze cent trente-deux livres Ă  la distance de huit mille. Desaguliers, philosophie expĂ©rimentale, i cr vol.; LF. MÉCANICIEN 1 iS force. conti. journ OUVRAGE DES MULETS. Gazanel dit que dans les Indes occidentales un mulet travaille 1 heures sur 18, avec une force d’environ i5o livres, en avançant de 3 pieds par seconde {Philosophie du docteur Young. 4,5 a,4o’ 1,2 Le but de ces exemples est de dĂ©montrer les grands avantages qu’on 'peut retirer d’une sage application delĂ  force des'animaux; les effets de cette force se rĂ©duisant purement et simplement Ă  ceux des puissances mĂ©caniques. DĂ©crire les diffĂ©rons emplois qu’on pourrait faire de la force animale , comme premier moteur en ce genre, serait une tĂąche trop longue, et que ne comporte pas le plan que nous nous proposons de suivre dans cet ouvrage. Nous nous bornerons donc Ă  dire que la machine la plus ordinaire Ă  laquelle s’applique la force des animaux , est le manĂšge horse-walk, oĂč le cheval attelĂ© produit un mouvement de rotation. Ce manĂšge est formĂ© d’un bras ou levier horizontal qui vient s’adapter Ă  un arbre vertical. Le levier ne doit pas avoir moins de 12 pieds, attendu que l’animal fatigue davantage en raison d’une lĂ©gĂšre courbedont l’effet est une rĂ©sistance inĂ©gale sur ses deux Ă©paules. Il faut avoir soin aussi que la machine soit rĂ©glĂ©e de maniĂšre , que le cheval conserve constamment son pas ordinaire de deux milles et demi Ă  l’heure, Ă©tant chargĂ©. Le brancard dans lequel le cheval est attelĂ© ne ANGLAIS. !9 doit point non plus ĂȘtre fixĂ© dans le levier, mais s’y rattacher par une espĂšce de chaĂźne qui lui permette de prendre la position la plus avantageuse. Il faut enfin que le travail marche aussi rĂ©guliĂšrement qu’il est possible. AprĂšs nous ĂȘtre occupĂ©s d’indiquer les rĂ©sultats moyens de la force humaine, en tant qu’on n’en fait qu’une application rĂ©guliĂšre et uniforme, nous allons rapporter quelques tours de force, les uns rĂ©els, et les autres qui n’en ayant que l’apparence, et ne sont dans le faitque des tours d’adresse et d’habiletĂ© que pourrait en quelque sorte exĂ©cuter tout homme qui connaĂźtrait assez bien la conformation de son corps pour tirer de ses forces le meilleur parti possible. M. de la Hire, dans un examen de la force de l'homme voyez les mĂ©moires de l’acadĂ©mie des sciences, 1699, dit qu’il existe des hommes dans les muscles desquels le principe vital abonde tellement, qu’ils exercent trois et quatre fois plus de force que d’autres; ce qui expliquerait cette force surprenante Ă  l’aide de laquelle nousYoyons des hommes d’une taille ordinaire, etdontl’extĂ©rieurannonceplus de faiblesse que de vigueur, porter et Ă©lever des fardeaux que deux ou trois hommes ordinaires pourraient Ă  peine soutenir. 11 y a quelques annĂ©es, on a vu en Angleterre un homme qui portait une grosse enclume, et dont on racontait les choses les plus extraordinaires ; j’en vis un Ă  Venise, qui 1 20 LE MECANICIEN notait encore qu’un enfant. On n’aurait pas cm qu’avec tous les avantages possibles , il pĂ»t porter plus de /0 Ă  5o livres cependant . montĂ© sur une table , et au moyen d’une ceinture qui passait sous le ventre d’un Ăąne et dont les extrĂ©mitĂ©s venaient se rattacher sur les cĂŽtĂ©s de sa tĂšte Ă  ses cheveux, en trĂšs-petite quantitĂ©, il l’enleva de terre, et le tint quelque temps suspendu. Toute cette grande force paraissait provenir des muscles des Ă©paules el de ceux des reins car d’abord il se baissait , puis les mains appuyĂ©es sur ses genoux, il se relevait et enlevait ainsi l’animal. Il levait encore de la mĂȘme ma niĂšre d’autres fardeaux qui paraissaient pluspesans, en assurant qu’il le faisait avec plus de facilitĂ©, par la raison que l’ñne sc dĂ©battait dĂšs que ses pieds quittaient la terre. Mais, dit le docteurDesaguliers, dansquelques notes qu’il a fai tes sur le mĂ©moire de de la Ilirc,ce ou’on attribue ici aux muscles desreins Ă©tait rĂ©el- l lement l’ouvrage des extenseurs des jambes; car le jeune homme eu se courbant, les mains appuyĂ©es sur ses genoux, ne penchaitpoinl le corps en avant, ni ne raidissait le jarret son corps, au contraire, Ă©tait droit, et ses genoux pliĂ©s, de maniĂšre Ă  ramener les deux cordes sur le mĂȘme plan que la cheville du pied et la partie supĂ©rieure du fĂ©mur, De celte maniĂšre, la ligne de direction de l’homme et de la totalitĂ© du poids tombait sur la par lie la plus forte de ses deux ANGLAIS. 121 pieds, qui Ă©taient les supports redressant alors ses jambes, il se relevait, sans changer la ligne de direction. Que cette explication soit la vraie , c’est ce dont je suis persuadĂ© non-seulement pour avoir observĂ© ceux Ă  qui jaivu rĂ©pĂ©ter ce tour, mais pour en avoir aussi moi-mĂȘme fait maintes et maintes fois l’expĂ©rience. Quant aux muscles des reins, ils sont incapables d’un pareil effort; Ă©tant plus de six fois plus faibles que les extenseurs des jambes c’est ainsi du moins que je l’ai observĂ© dans moi-mĂȘme. En 1716, ayant eu l’honneur d’ĂȘtre admis Ă  Ă  faire plusieurs expĂ©riences devant Georges I, sa majestĂ© voulut savoir si l’adresse et la ruse n’avaient pas quelque part Ă  ces tours de force qui, six mois auparavant, avaient Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©s par un homme dont la stature n’annonçait rien d’extraordinaire quant Ă  la force. Je fis faire une espĂšce de chĂąssis de bois oĂč je me plaçai et sur lequel j’appuyai mes mains, et, Ă  l’aide d’une ceinture et d’une chaĂźne, j’enlevai un de ces cylindres de fer dont 011 se sert dans les jardins, et le soutins sans effort quand il fut en l’air. Quelques personnes qui se trouvaient prĂ©sentes voulurent en faire l’expĂ©rience aprĂšs moi, et levĂšrent le rouleau avec plus ou moins de facilite les unes que les autres. Ce rouleau , au dire du jardinier, pesait 1,900 livres. J’essayai ensuite de lever ĂŽoo livres avec mes mains, c’est-Ă -dire deux seaux portant chacun 1 5 o li— i a2 IÆ MÉCANICIEN vres de mercure. Je parvins en effet Ă  les lever, mais il m’en coĂ»ta un effort si violent que pendant trois ou quatre jours, j’en ressentis une douleur dans le dos ; ce qui prouve que dans la mĂȘme personne, les muscles des reins car ce furent ceux qui agirent dans cette derniĂšre expĂ©rience sont plus de six fois plus faibles que les extenseurs des jambes ; car je n’avais pas Ă©prouvĂ© la plus lĂ©gĂšre incommoditĂ© Ă  lever le cylindre de fer. Le docteur Desaguliers s’occupait d’imprimer le second volume de sa philosophie , quand un lromme d’une force extraordinaire vint se donner en spectacle Ă  Londres voici ce qu’il en dit. Thomas Topham, natif de Londres, ĂągĂ© d’environ 5i ans , taille de cinq pieds dix pouces , Ăź^yant des muscles formĂ©s et fortement prononcĂ©s, apprit le mĂ©tier de charpentier, et l’exerça jusqu’au moment, oĂč, il y a six Ă  sept ans, il se mit Ă  faire des tours de force mais il est Ă©tranger Ă  tous les moyens qu’il pourrait mettre en Ɠuvre pour rendre sa force plus surprenante. Il y a plus, c’est que souvent, tout en faisant ses tours, il en augmente la difficultĂ© par le dĂ©savantage de sa position. C’est un homme qui essaie et exĂ©cute ce qu’il entend dire avoir Ă©tĂ© fait par des hommes vigoureux ; sans cependant user des mĂȘmes moyens. Il y aenviron six ans qu’il s’assit, les pieds appuyĂ©s contre deux pieux fichĂ©s en terre ; et sans ANGLAIS. 1 2. prendre aucun avantage par sa position, il rĂ©sista Ă  l’effort d’un cheval. Il en tira la consĂ©quence que cette position Ă©tait bonne. Mais quand , sans en changer, il voulut rĂ©sister Ă  l’effort de deux chevaux, il n’en put venir Ă  bout. Les chevaux l’enlevĂšrent , son genou porta contre l’un des pieux, et le coup fut si violent que les ligainens de la rotule paraissent en avoir Ă©tĂ© rompus; du moins la force de cette jambe s’en est trouvĂ©e singuliĂšrement diminuĂ©e. Le docteur Desaguliers raconte ensuite les diffĂ©rens tours de force qu’il lui vit exĂ©cuter. t” Par la simple force de ses doigts trempĂ©s dans la cendre, pour qu’ils fussent moins glis- sans, il roula un fort plat d’étain. 2 ° Avec la force du doigt du milieu il rompit sept ou huit courts morceaux d’un fort tuyau de pipe, dont les extrĂ©mitĂ©s reposaient sur le premier et le troisiĂšme doigt. 3° 11 mit sous sa jarretiĂšre une forte pipe, plia la jambe, et sans l’étendre, par la seule force des tendons du jarret, il la mit en piĂšces. 4° Il brisa encore une pipe, en la pressant latĂ©ralement entre le premier et le second doigt. 5° Il leva, avec ses dents, une]['tablejMe six pieds de long, chargĂ©e Ă  son extrĂ©mitĂ© d’un poids de cinquante livres, et la tint pendant un temps^considĂ©rable, dans une'position horizontale. Il est vrai que les pieds de la table por- 124 LE mĂ©canicien taient sur ses genoux ; mais comme elle Ă©tait beaucoup plus longue que haute, le tour exigeait, outre de bonnes dents , une force considĂ©rable dans les muscles des reins, du cou et de la mĂąchoire. G 0 II prit un fourgon de fer de trois pieds de long sur trois pouces de circonfĂ©rence , en, arma sa main droite, et frappa sur son bras gauche nu, entre le poignet et le coude, jusqu’à ce que le fourgon se courba de maniĂšre Ă  former presque un angle droit. 7° Saisissant ensuite un autre fourgon, par ses deux extrĂ©mitĂ©s, le milieu reposant der-riĂšre son cou ; il fit rejoindre ces deux extrĂ©mitĂ©s devant lui ; mais ce qu’il y a de plus surprenant, c’est qu’en ramenant ses bras en arriĂšre il redressa le fourgon; effet d’autant plus extraordinaire, que les muscles qui opĂšrent horizontalement la sĂ©paration des bras ne sont pas aussi forts que ceux qui les rĂ©unissent. S ? Il rompit une corde d’environ deux pouces de circonfĂ©rence, qui Ă©tait en partie roulĂ©e sur un cylindre de quatre pouces de diamĂštre , aprĂšs a\oir attachĂ© l’autre extrĂ©mitĂ© Ă . des courroies qui lui passaient sur les Ă©paules. Ce tour exigeait de lui plus de dĂ©veloppement de force qu’aucun autre, Ă  raison de la maladresse avec laquelle il s’y prenait ; car la corde prĂȘtait et s’étendait lorsqu’il la plaçait sur le cylindre ; de sorte que, lorsque les extenseurs des jambes ANGLAIS. 1 23 et des cuisses avaient fait leurs fonctions , c’est- A-dire les avaient redressĂ©es, il Ă©tait obligĂ© de lever les talons et de faire agir d’autres muscles beaucoup plus faibles. Mais si la corde eĂ»t Ă©tĂ© fixĂ©e de maniĂšre Ă  s’alonger moins , elle eĂ»t Ă©tĂ© rompue avec quatre fois moinsde difficultĂ©. 9 °Enfin je lui ai vu enlever, avec ses mains seulement, de dessus une espĂšce de chĂąssis sur lequel il s’était placĂ©, un cylindre d’environ huit cents livres, en le prenant par une chaĂźne qui s’y rattachait , ce qui me le fait regarder comme Ă©tant une fois plus fort que ceux qui passent pour l’ĂȘtre le plus; car ceux-ci en gĂ©nĂ©ral ne lĂšvent guĂšfe de cette maniĂšre que quatre cents livres. L’homme le plus faible, se portant bien, s’il n’est pas trop chargĂ© d’embonpoint, exercera la moitiĂ© environ de la force du plus fort, et lĂšvera cent vingt-cinq livres. N. B. Ce que nous venons de dire se l'apporte principalement aux muscles des reins; parce qu’en agissant ainsi, il faut se pencher en avant nous devons ajouter aussi le poids du corps an poids enlevĂ©; de sorte que si le corps de l’homme le plus faible pĂšse cent cinquante livres, il faudra dire ce poids Ă©tant ajoutĂ© Ă  celui de 1 25 livres , qu’il en lĂšve 2y5 ; et ensuite , si l’homme le plus fort pĂšse i5o aussi ce poids ajoutĂ© Ă  celui de 4oo livres qu’il enlĂšve , nous dirons qu’il lĂšve 55o. Topham pĂšse environ 200 livres, ajoutons-les aux ?oo qu’il lĂšve, et 1 26 LE MÉCANICIEN nous aurons 1000 liv. Mais pour ĂȘtre une fois aussi fort qu’un homme de i5o livres qui en lĂšve 4°° Ăź il faudrait qu’il en levĂąt goo en sus du poids de son corps. 11 y a environ trente ans, un nommĂ© Joyce , natif de Kent, se rendit tellement cĂ©lĂšbre par les tours de force extraordinaires qu’il fit Ă  Londres et dans la province , qu’on lui donna le surnom de second Samson. Toute sa force cependant dĂ©pendait de l’adresse avec laquelle il savait prendre sa position ; car il ne faisait en gĂ©nĂ©ral rien qu’un homme d’une force ordinaire ne fut en Ă©tat d’exĂ©cuter aprĂšs lui. NĂ©anmoins , personne n’eut le courage de l’imiter on n’osa pas comme lui, rĂ©sister Ă  l’effort des chevaux et lever des masses Ă©normes, et cette dĂ©fiance Ă©tait le rĂ©sultat de la force avec laquelle il serrait ceux qui voulaient Ă©prouver la vigueur de son poignet. Nul n’y pouvait rĂ©sister il fallait qu’on s’avouĂąt vaincu. Quelques annĂ©es aprĂšs, lorsqu’il eut quittĂ© l’Angleterre , des hommes d’une force ordinaire, ayant dĂ©couvert les secrets de son adresse, se firent ses successeurs. En gĂ©nĂ©ral, ils restĂšrent tous au-dessous de Joyce , mais ils firent cependant assez bien leurs affaires et celle du public, pour que d’annĂ©e en annĂ©e il reparĂ»t un nouveau second Samson. Il y a environ quinze ans, on voyait aux Blue- Posts , dans Haymarket, un Allemand d’une ANGLAIS. taille moyenne, dont la force n’avait rien d’extraordinaire, et qui cependant, Ă  l’aide des moyens dont j’ai parlĂ© plus haut, se faisait passer pour un Hercule et attirait journellement la foule. Il me suffit de le voir une fois pour deviner ses manƓuvres. Je voulus nĂ©anmoins me satisfaire complĂštement; Ă  cet effet, je retournai donc le voir accompagnĂ© de quatre personnes, et entre autres d’un ouvrier mĂ©canicien qui avait coutume de m’aider dans mes expĂ©riences. Nous nous plaçùmes autour de lui, de maniĂšre Ă  pouvoir bien observer ses mouvemens; or ses tours nous parurent si faciles , que le soir mĂȘme nous les exĂ©cutĂąmes pour la plupart, et par la suite, j’exĂ©cutai moi-mĂȘme les autres, dĂšs que je fus pourvu des instrumens nĂ©cessaires. J’en ai fait quelques-uns devant la sociĂ©tĂ© royale, et depuis lors , j’ai pris pour habitude dans mes cours, d’expliquer les moyens de ces diffĂ©rens exercices, en faisant faire Ă  une personne'd’une force ordinaire , sans danger ni effort, Ă  l’aide seulement de l’appareil convenable, tout ce que faisait l’Allemand dont je viens de parler. Pour rendre ces explications plus claires, j’ai, dans la fig. 79, esquissĂ© la partie infĂ©rieure d’un squelette, oĂč sont reprĂ©sentĂ©s tous les os du corps qui concourent Ă  ces opĂ©rations. J’ai fait le dessin en grand, pour qu’on vĂźt mieux oĂč doit s’appliquer la ceinture. Les os I, S, A, P, H, I, dont se compose la ca- 1 28 MECANICIEN vitĂ©qu’on appelle le bassin, contiennent un cercle osseux ou une double voĂ»te dont la force est telle , qu’il faudrait une pression extĂ©rieure trĂšs- forte pour que , dirigĂ©e vers le centre de ce cercle ou le milieu du bassin, elle les rompĂźt, il faut observer en outre que les parties de cette circonfĂ©rence osseuse dans lesquelles viennent s’emboĂźter les os de la cuisse au-dessus et au-dessous de A sont les plus forts; de sorte qu’une force considĂ©rable peut s’exercer sur les os de la cuisse, ou ce qui est la mĂȘme chose, du bassin sur ces os , ou de l’un contre l’autre latĂ©ralement, sans que la carcasse en souffre aucunement. Que maintenant nous placions la ceinture autour du corps, de la maniĂšre indiquĂ©e dans la figure, et que nous la fassions tirer en G par un grand poids W, elle portera derriĂšre sur l’os S et 11; puis, par suite de la pression sur TT, elle ne fera que ramener plus promptement les os dans leurs orbites 3 et par lĂ  les rendra moins sujets Ă  glisser par en haut, et Ă  dĂ©tendre le ligament. Ainsi la partie tescv de la ceinture porte sur la voĂ»te osseuse indiquĂ©e par les mĂȘmes lettres ; laquelle , selon la nature de la voĂ»te, devient plus forte par cette pression- lĂ  mĂȘme. Les abulmcns de la voĂ»te ne peuvent ni se rapprocher, Ă  cause de la rĂ©sistance des os A P A, ni s’échapper en dehors , puisqu’ils sont retenus par la ceinture; alors les cuisses et ANGLAIS. 129 les jambes TDB deviennent deux fortes colonnes capables de porter au moins quatre mille ou cinq mille livres dans la position verticale. Les muscles ne sont soumis Ă  aucune autre fatigue que celle de se maintenir rĂ©ciproquement en Ă©quilibre, c’est-Ă -dire que les muscles extenseurs et flĂ©chisseurs n’ont qu’à contenir les os Ă  leur place, de maniĂšre Ă  opposer la mĂȘme rĂ©sistance que s’ils n’en formaient qu’un seul. Ceci explique la facilitĂ© avec laquelle l’homme, flg. So, soutient le poids d’un canon de deux mille ou de trois mille livres; comme aussi la rĂ©sistance de celui, flg. 81, Ă  qui cinq, dix hommes mĂȘmes, ou deux chevaux, ne peuvent faire perdre sa position, tant qu’il tient ses cuisses et ses jambes dans le plan horizontal de la fig. P F, ou d’une ligne qui inclinerait vers A. Car alors , bien qu’il y ait une diffĂ©rence entre la position de l’homme assis et celle de l’homme debout, cependant, en raison de la mobilitĂ© des os dans leurs orbites , la voĂ»te est toujours la mĂȘme et aussi forte que prĂ©cĂ©demment; ses parties butantes Ă©tant Ă©galement supportĂ©es par les jambes et les cuisses. Pour rompre une corde, il faut que l’action des muscles tende Ă  redresser les jambes ; pour rendre cette vĂ©ritĂ© plus sensible , nous allons considĂ©rer l’homme dans cette action, flg. 82. Supposons une corde attachĂ©e Ă  un poteau P, ou Ă  tout autre point fixe , revenant , par LE MECANICIEN I 5o un Ɠil de fer ironeye L reprendre le crochet de la ceinture H de l’homme III, dont les genoux sont courbĂ©s de maniĂšre Ă  laisser environ un pouce d’intervalle entre eux et la ligne qui partirait du haut du fĂ©mur pour venir verticalement tomber sur la cheville. Que tout-Ă -coup l’homme tende le jarret, il rompra facilement la mĂȘme corde qui a rĂ©sistĂ© Ă  l’effort de deux chevaux; et une corde comme celles dont on se sert pour les charrettes, de trois quarts de pouce euviron de diamĂštre. Or c’est ce que peut faire tout homme de force moyenne , par le jeu de ces muscles qui opĂšrent la tension de la jamhe, chaque jambe en ayant cinq. A l’égard de la rupture delĂ  corde, il est une chose Ă  observer, qui la peut rendre plus facile c’est de placer YƓil de fer h, par oĂč passe la corde, dans une position telle qu’un plan passant par son anneau fĂ»t parallĂšle , ou Ă  peu prĂšs , aux deux parties de la corde ; parce que alors la corde s’y trouvant en quelque sorte assujĂ©tie, la force entiĂšre de l’action de l’homme s’exercera sur cette partie qui est dans l’Ɠil ; ce qui la fera rompre plus facilement que si l’action se divisait sur une plus grande Ă©tendue. Ainsi l’on peut dire que YƓil , bien que rond et uni, coupe en quelque façon la corde. C’est de cette maniĂšre que, sans se faire mal aux mains, on peut rompre un fouet, une petite corde mĂȘme en plaçant le fouet autour de la main gauche de ANGLAIS. 1 Jl telle façon qu’à la premiĂšre secousse toute la force agisse au mĂȘme point. Voy. la fig. 85 , oĂč la corde qui doit ĂȘtre rompue au point L dans la main gauche , est marquĂ©e selon sa direction par les lettres r. r s l m n o p q ; se repliant une fois autour de la main droite , elle passe sous le pouce dans le milieu de la main gauche ; lĂ , croisant sous une autre partie , elle revient de nouveau sous le pouce en M , d’oĂč, faisant par derriĂšre le tour de la main , en IN , puis au travers de la gauche L en O , elle tourne trois fois autour du petit doigt P et Q , pour que la gauche ne s’échappe pas. Avant de tirer , il faut avoir soin de fermer la main gauche, laissant toutefois le pouce libre, de peur que portant sur l’index, il n’empĂȘchĂąt la portion de corde T L de communiquer entiĂšrement la force au point L ; mais il faut que le petit doigt et l’annulaire restent serrĂ©s , pour maintenir la ganse IN O dans sa place. 11 serait souvent curieux de faire l’application de la force d’un ou de plusieurs hommes, agissant , comme nous venons de le dire, avec la ceinture ; ainsi, par exemple , quand la rĂ©sistance est fort grande , on n’a qu’à Ă©loigner un peu les corps qui l’opposent. Lorsque nous voulons Ă©lever de lourds fardeaux Ă  de petites hauteurs , c’est d’écarter tout ce qui est dessous ; si nous voulons tirer un verrou, et qu’avec un levier de fer nous ne pouvons en venir Ă  bout, 1 ”>2 tB MÉCANICIEN nous n’avons qu’à appliquer le crochet de la ceinture Ă  l’extrĂ©mitĂ© du levier, et alors nous exercerons une force dix fois plus grande que celle que nous ferions avec les mains. La ceinture peut ĂȘtre d’une grande utilitĂ© Ă  bord des navires, dans une foule d’occasions je n’en citerai qu’une. Soit FG, fig. 84, la corde servant Ă lever et baisser le perroquet de fougue, dont nous voyons une partie reprĂ©sentĂ©e par m i, rn 2 ; la poulie G est fixĂ©e au bas; et Ă  mesure que la poulie F descend, elle entraĂźne avec elle la guinderesse FBC , m 1 , glissant sur la poulie B , fixĂ©e en À et autour de la poulie C , dans le pied du mĂąt de perroquet , de maniĂšre Ă  enlever la partie infĂ©rieure m 1 du perroquet de fougue, qui, quand il est hissĂ© Ă  la hauteur convenable, est assujĂ©ti par la cheville transversale ; alors, son propre poids et le trou D du chouquet le maintiendront en place. Nous supposerons que la force nĂ©cessaire pour Ă©lever le mĂąt, soit celle de six hommes tirant de dessus le pont Ă  la chute de la corde , c’est-Ă -dire Ă  la corde courante FG K en K de l’autre cĂŽtĂ© du grand mĂąt Ll. Or, pour baisser ce mĂąt avec la promptitude que quelquefois le mauvais temps exige , il est nĂ©cessaire qu’on puisse faire usage de la corde et de sa force pour le soulever un tant soit peu, afin de donner Ă  l’homme la facilitĂ© de retirer la cheville I, avant que le mĂąt ne descende en N , sur le cĂŽtĂ© du grand ANGLAIS. 1 33 mĂąt. Je dis que si l’on ne peut mettre qu’un homme Ă  la corde K, et que cet homme ait une ceinture, ou qu’il s’en fasse une, d’une boucle Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la corde, il n’a qu’à l’adapter Ă  la partie infĂ©rieure de son dos, et dans cette position il exercera plus de force dans la direction G Iv, que six hommes qui tireraient Ă  la maniĂšre ordinaire; et si, assis par terre, et les pieds portant contre un point d’appui, tel que O P, il tire Ă  lui seulement deux pouces de la corde G K-, il Ă©lĂšvera le perroquet de fougue d’un tiers de pouce; ce qui suffira pour permettre de tirer la cheville i. Desaguliers. Phi- losoph. 1 er vol. DES MOULINS A EAU. Moulin Ă  eau est l’expression dont en gĂ©nĂ©ral on se sert pour dĂ©signer tous les moulins qui ont l’eau pour moteur. Comme nous nous proposons de consacrer un chapitre Ă  chacun d’eux en particulier, nous nous attacherons, dans celui-ci, Ă  dĂ©crire dans les plus grands dĂ©tails les roues Ă  eau, qui communiquent le mouvement qu’elles reçoivent par l’action de l’eau Ă * toute machine, soit simple, soit composĂ©e. Les roues Ă  eau sont mues ou par le choc de l’eau ou par le poids de ce liquide. Leur construction , qui varie avec la maniĂšre dont le mouvement leur est communiquĂ©, nous conduit Ă  les diviser de la maniĂšre suivante. i. 9* LE MECANICIEN l."4 Roues Ă  augets ou Ă  pots recevant l’eau Ă  leur sommet dans des augets disposĂ©s sur la surface de la roue. Nous les appelerons , conformĂ©ment Ă  l’expression adoptĂ©e par les mĂ©caniciens anglais, roues en dessus. Overshot Mill ou Over- siiot—WiieelJ. lloue Ă  augets, contenue dans un coursier, recevant l’eau en un point quelconque de leur hauteur. Roues de cĂŽtĂ©s. Breast-Mill ou Breast- Wheel . Roue Ă  aubes ou Ă  palettes , recevant l'action de l’eau sur des palettes fixĂ©es sur la circonfĂ©rence de la roue. Nous leur donnerons le nom de roues en dessous. Undershot Mill ou Under- shot-Wlieel. Outre ces trois espĂšces de roues qui sont toujours placĂ©es verticalement, il existe encore des roues horizontales. Mais comme elles sont d’un emploi trĂšs-dĂ©savantageux dans la pratique, nous n’en donnerons pas la description. ROUES MUES EN DESSOUS. M. John Smeaton a fait une foule d’expĂ©riences sur les diffĂ©rentes espĂšces de roues Ă  eau; les rĂ©sultats en ont Ă©tĂ© soumis Ă  la sociĂ©tĂ© royale. Le temps qui s’est Ă©coulĂ© depuis quelles ont Ă©tĂ© communiquĂ©es au public asulĂ» i Roue sur laquelle l’eau arrive de niveau avec l’axe. ANGLAIS. 135 pour les Ă©prouver , et le eas que les mathĂ©maticiens et les mĂ©caniciens en font encore aujourd’hui, est un tĂ©moignage bien favorable de leur mĂ©rite et de leur importance. M. Smeaton entre en matiĂšre par une description dĂ©taillĂ©e des machines et des modĂšles dont il s’est servi dans ses expĂ©riences, et ajoute par voie d’observation , que ce qu’il a communiquĂ© Ă  ce sujet , Ă©tait le fruit d’expĂ©riences qu’il regarde comme le meilleur moyen d’obtenir des rĂ©sultats dans les recherches mĂ©caniques. Mais dans ce cas-lĂ  , dit-il , il faut bien distinguer en quoi le modĂšle diffĂšre de la machine en grand ; autrement un modĂšle servirait plutĂŽt Ă  nous Ă©carter de la vĂ©ritĂ© qu’à nous la faire trouver ; en effet, quelque circonspection qu’on y apporte, on ne peut ĂȘtre bien sĂčr de l’effet des machines, qu’aprĂšs avoir fait avec elles des Ă©preuves, d’aprĂšs leur vĂ©ritable dimension. C’est pour cette raison que, quoique les modĂšles et les expĂ©riences en question aient Ă©tĂ© faites en 1702 et , j’ai diffĂ©rĂ© de les prĂ©senter Ă  la sociĂ©tĂ© jusqu’à ce que j’aie trouvĂ© l’occasion de mettre en pratique leur utilitĂ© dans divers cas , et pour divers objets, de maniĂšre Ă  pouvoir garantir quelles Ă©taient infaillibles. M. Smeaton fait remarquer ensuite que le mot puissance, dans son acception en mĂ©canique , signifie l’emploi de la force , de la gravi! ation , de l’impulsion , ou de la pression pour 1 56 LE MÉCANICIEN produire le mouvement; et au moyen de celte force, gravitation, etc., combinĂ©es avec Je mouvement , produire un effet; et qu’il n’y a pas d’effet proprement mĂ©canique exceptĂ© celui qui nĂ©cessite, pour le produire, l’emploi de cette espĂšce de puissance. AprĂšs avoir dĂ©crit les modĂšles et les machines dont il s’est servi pour ses expĂ©riences, il observe Ă  l’égard de la puissance , que sa vĂ©ritable mesure est dans le poids qu’elle soulĂšve Ă  une hauteur quelconque , dans un temps donnĂ© ; ce qui veut dire en d’autres termes, que si on multiplie le poids par la hauteur Ă  laquelle il peut s’élever dans un temps donnĂ©, le produit donnera la mesure de la force ou puissance; d’oĂč il suit que les puissances qui donnent des produits Ă©gaux sont Ă©gales car si une puissance peut faire monter un poids double Ă  la mĂȘme hauteur, dans le mĂȘme temps qu’une autre puissance ; ou , ce qui est la mĂȘme chose , le mĂȘme poids Ă  une hauteur double , la premiĂšre puissance sera double de la seconde ; mais si une puissance ne peut, dans le mĂȘme temps qu’une autre puissance, faire monter que la moitiĂ© du poids Ă  une hauteur double , ou le double du poids Ă  la moitiĂ© de la hauteur, alors ces deux puissances sont Ă©gales. Ceci ne doit s’entendre cependant que dans le cas d’un mouvement lent et rĂ©gulier oĂč il n’y a ni accĂ©lĂ©ration ni ralentissement. ANGLAIS. l5~ Pour comparer les effets de la roue d’eau avec les forces qui les produisent, c’est-Ă -dire , pour savoir quelle portion de la force premiĂšre se perd nĂ©cessairement dans l’application , il faut savoir prĂ©alablement quelle est la portion de force employĂ©e Ă  vaincre le frottement et la rĂ©sistance de l’air ; il faut savoir aussi quelle est la vĂ©ritable vitesse de l’eau , au moment oĂč elle tombe et agit sur la roue, ainsi que la vĂ©ritable quantitĂ© d’eau dĂ©pensĂ©e dans un temps donnĂ©. L’hydrostatique vient ici Ă  notre secours , pour nous donner les moyens de calculer, d’aprĂšs la vitesse de l’eau au moment oĂč elle frappe la roue, la hauteur de la chute qui a produit cette vitesse ainsi, en multipliant la quantitĂ© ou le poids d’eau dĂ©pensĂ©e dans un temps donnĂ©, par la c/ l’eau Ă©levĂ©e par deux tours en une minute sera donc 2 X 5 o X 2 Q -f- x = 120 -f Go x. Supposons ensuite que la machine va quatre fois aussi lentement , en ne faisant qu’un tour par minute , le seau ascendant doit contenir maintenant plus de deux fois la quantitĂ© 2 Q -J- x ou plus de 4 Q + 2 x -> appelons-la 4 Q + 2 x + Y- L’ouvrage fait par un tour en une minute sera alors 5 o X 4 Q + 2 x y = 120 Q 60 x -T- 5 o y. D’aprĂšs cette conclusion tirĂ©e de 1 ouvrage achevĂ© , dans quelle proportion de mou- ANGLAIS. 1 OC ventent que ce soit, il est Ă©vident que la machine l'ait plus de besogne en raison de la diminution de vitesse produite par la simple addition d’une charge de travail; en d’autres termes, plus elle travaille , plus elle marche lentement. Mais ceci doit s’entendre abstraction faite du frottement sur les goujons de la roue , sorte de rĂ©sistance qui augmente avec la charge quoique dans une proport iou diffĂ© rente. .Nous avons supposĂ© la machine dans son Ă©tat de mouvement rĂ©gulier et permanent ; si nous la considĂ©rons seulement au commencement de son action , nous trouverons un rĂ©sultat encore plus favorable au systĂšme de mouvement retardĂ© car, Ă  la premiĂšre impulsion donnĂ©e par le moteur principal, une partie de la force est employĂ©e Ă  surmonter l’inertie de la machine qui ne prend que graduellement la vitesse qu’elle doit garder, pendant cet effort, la rĂ©sistance dĂ©rivĂ©e du frottement s’accroĂźt au point de contrebalancer exactement la pression de l’eau , et alors la machine ne cesse d’ĂȘtre accĂ©lĂ©rĂ©e. Ainsi, plus la force et la rĂ©sistance produite par l’effort sont grandes par rapport Ă  l’inertie de la machine , plutĂŽt celle-ci arrive Ă  son degrĂ© de vitesse permanent. Les considĂ©rations prĂ©cĂ©dentes dĂ©montrent , en gĂ©nĂ©ral , l’avantage du mouvement retardĂ© , sans indiquer aucun rapport fixe entre le mouvement et l’effet , ni aucun principe sur lequel l6o LE MÉCANICIEN on puisse Ă©tablir ce rapport ; mais cela n’est pas en effet nĂ©cessaire Ă  Ă©tablir pour la pratique. 11 est Ă©vident qu’il n’existe pas dans la nature des choses, un maximum de travail attachĂ© Ă  certaine proportion de mouvement, et qui rendrait cette proportion prĂ©fĂ©rable Ă  d’autres. Tout ce qu’on doit observer Ă  cct Ă©gard , est donc qu’il faut charger la machine pour ralentir son mouvement , si des circonstances physiques n’opposent pas des obstacles Ă  sa marche ; or de tels obstacles produisantl’inĂ©galitĂ© d’action, sont inĂ©vitables mĂȘme dans les machines faites avec le plus deprĂ©cision, telles qu’une roue et un pignon ; ces sortes d’inĂ©galitĂ©s augmentent par les chan- gemens de forme occasionĂ©s par l’usure de la machine. Des inĂ©galitĂ©s encore plus considĂ©rables naissent des mouvemens des manivelles, des pilons et des autres parties qui se meuvent irrĂ©guliĂšrement avec une action rĂ©ciproque. Que l’on charge une machine au point juste qui la met en Ă©quilibre avec l’effort qu’elle a Ă  faire , quand toutes ses parties sont dans leur position la plus avantageuse ; aussitĂŽt que cette position change, la machine s’arrĂȘte ou du moins vacille et travaille inĂ©galement. Les parties affectĂ©es par le frottement portant longtemps les unes contre les autres, et soumises Ă  d’énormes pressions, entrent profondĂ©ment l’une dans l’autre et augmentent le frottement. Ces mouvemens retardĂ©s doivent donc ĂȘtre Ă©vitĂ©s. ANGLAIS. 161 Un peu plus de vitesse donne Ă  lu machine le moyen de surmonter cette augmentation de rĂ©sistance , ou par son inertie, ou par la quantitĂ© considĂ©rable de mouvement qui lui est inhĂ©rente. Les grandes machines ont cet avantage Ă  un trĂšs-haut degrĂ©, et peuvent consĂ©quemment travailler avec certitude , lors mĂȘme qu’on diminue la vitesse de leurs mou- vemens. M. Smeaton, dans ses recherches expĂ©rimentales, avant d’examiner la puissance etl’applica- tion de l’eau , quand elle agit par sa gravilĂ© sur les roues mues en-dessus, nous dit Si l’on raisonnait thĂ©oriquement, il semblerait que quelque diffĂ©rent que soit le mode d’application, tou- teslesfoisquelamĂȘme quantitĂ© d’eautomberait Ă  travers le mĂȘme espace perpendiculaire , la puissance effective naturelle serait Ă©gale ; en supposant le mĂ©canisme exempt de frottement, et calculĂ© Ă©galement pour recevoir le plein effet de la puissance , et pour en tirer le plus grand avantage; car en supposant une colonne d’eau de la hauteur de 5o pouces , et sa base ou son ouverture d’un pouce carrĂ© ; chaque pouce cube d’eau qui en sort acquiert, par la pression uniforme de 5o pouces au-dessus de lui, une vitesse ou momentum Ă©gale Ă  celle qui serait gagnĂ©e par un pouce cube tombant de la hauteur du sommet de la colonne au niveau de l’ouverture. On pourrait donc supposer qu’un pouce cube d’eau, i- 1 1 LE MÉCANICIEN 162 traversant dans sa chute un espace de 5o pouces , et venant frapper contre un autre corps, serait capable de produire , par la percussion , un effet Ă©gal Ă  celui du mĂȘme pouce cube qui serait descendu plus lentement ; mais quoique ce raisonnement paraisse fondĂ©, on trouvera dans les conclusions suivantes, que l’effet du poids des corps tombans est trĂšs-diffĂ©rent de l’effet du choc des corps non Ă©lastiques ; bien que l’un et l’autre effet proviennent d’une force mĂ©canique Ă©gale. Quand M. Smeaton eut fini ses expĂ©riences sur les roues mues en-dessous, il rĂ©duisit le nombre des aubes floats de 24 Ă  12 , ce qui diminua l’effet, parce qu’une plus grande quantitĂ© d’eau Ă©chappait entre les floats et le sol ; mais en adaptant Ă  la roue un sweep circulaire assez, long pour qu’un float entre dans la courbe avant que le prĂ©cĂ©dent en soit sorti, l’effet devenait assez semblable Ă  ce qu’il Ă©tait avant la rĂ©duction du nombre des aubes pour qu’on ne pĂ»t espĂ©rer de l’accroĂźtre, en portant le nom- au-dessus de 24. Cette expĂ©rience a Ă©tĂ© faite sur une chute de 6 pouces et une roue haute de 24 pouces; en sorte que la descente de l’eau Ă©tait de 3o pouces en totalitĂ©. La quantitĂ© d’eau dĂ©pensĂ©e en une minute Ă©tait 96 —de livres, qui, multipliĂ© par 3o pouces, donne la force — 2900. AprĂšs avoir fait les dĂ©ductions nĂ©cessaires, l’elfet a Ă©tĂ© es- ANGLAIS. 165 lime Ă  191/; ainsi la proportion de la force Ă  reffet sera comme 2900 ; 1914; ou comme 10 l 6. 6’, ou comme 5 2 Ă  trĂšs-peu prĂšs. Mais si nous estimons la force d’aprĂšs la hauteur de la roue seulement, nous aurons encore 96-— livres, multipliĂ© par 24 pouces= 20,G8 pour la force, et celle-ci sera Ă  l’effet comme 20,68 1914 5 ou comme 10 8,08 ou comme 5 Ă  4 Ă  peu prĂšs. Les conclusions suivantes ont Ă©tĂ© tirĂ©es d’une autre suite d’expĂ©riences. I. La puissance rĂ©elle de l’eau doit ĂȘtre calculĂ©e sur la totalitĂ© de sa chute , parce qu’il faut qu’elle soit Ă©levĂ©e Ă  la mĂȘme hauteur pour produire le mĂȘme effet une seconde fois. Les rapports entre les puissances ainsi estimĂ©es et le maximum des effets, ne sont pas les memes dans toutes les circonstances, leur diffĂ©rence pouvant aller de 4 5, Ă  5 Ă  2. Dans les expĂ©riences oĂč la descente de l’eau et la quantitĂ© dĂ©pensĂ©e Ă©taient moindres, la proportion approchait de 'celle de 4 Ă  0; mais quand la chute et la quantitĂ© d’eau Ă©taient plus grandes, la proportion Ă©tait d’environ 4 Ă  2; et dans l’intermĂ©diaire , la proportion Ă©tait presque de 5 Ă  2. Il paraĂźt, d’aprĂšs cela, que l’effet de ces roues est Ă  peu prĂšs le double de celui des roues mues en dessous , et que , par consĂ©quent, les corps non Ă©lastiques , lorsqu’ils agissent par impulsion ou par frottement, communiquent seulement un partie de leur puissance pri- LE MECANICIEN 164 mitive le reste est employĂ© Ă  changer leur forme en consĂ©quence du choc. La conclusion finale est donc que les effets, aussi bien que les forces, sont, en raison des quantitĂ©s d’eau et des hauteurs perpendiculaires, multipliĂ©es les unes par les autres. 2 ° En portant la elmte de 5 Ă  11 pouces, c’est- Ă -dire en augmentant la totalitĂ© de la descente de 27 Ă  35 pouces, ou presque dans la proportion de 7 Ă  9 , l’effet n’est augmentĂ© que dans la proportion de 8 , 1 , Ă  8,4 ; c’est-Ă -dire, comme 7 Ă  7, 26; et, consĂ©quemment, l’accroissement de l’effet n’est pas un septiĂšme de l’accroissement de la hauteur perpendiculaire. 11 suit de lĂ  que plus la roue a de hauteur par rapport Ă  la totalitĂ© de la descente de l’eau, plus l’effet est grand, par la raison qu’il dĂ©pend moins de l’impulsion de la chute que du poids de l’eau dans les augets ; et si l’on considĂšre que l’eau sortant de la chute ne peut frapper que trĂšs-obliquement contre les augets, il sera facile de se rendre compte du peu d’avantage que l’on peut tirer de cette impulsion pour augmenter l’effet d’une roue de cette espĂšce. Toutefois, ceci, comme toute autre chose, n’est vrai que jusqu’à un certain point; car il est dĂ©sirable que l’eau tombant sur une roue, ait un certain degrĂ© de vitesse de plus que la circonfĂ©rence de cette roue ; autrement, non-seulement le mouvement de la roue serait retardĂ© par le choc des augets contre l’eau, mais encore ANGLAIS. 1 65 une partie de la puissance serait perdue par le choc de l’eau sur les augets. 3° Pour dĂ©terminer la vitesse que la circonfĂ©rence de la roue doit avoir quand on veut quelle produise le plus grand effet, M. Smeaton a observĂ© que plus un corps descend lentement, plus la partie de l’action de gravitation applicable Ă  la production de l’effet mĂ©canique sera considĂ©rable, et, par consĂ©quent, plus l’effet sera grand. Si un courant d’eau tombe dans l’auget d’une roue mue en-dessus , l’eau y est retenue jusqu’à ce que la roue, en tournant, l’en expulse consĂ©quemment, plus la roue se meut lentement, plus grande est la quantitĂ© d’eau que chacun des augets peut recevoir ; en sorte que ce qui est perdu en vitesse, est regagnĂ© par la pression d’uneplus grande quantitĂ©d’eau agissant Ă  la fois dans les augets. Toutefois les expĂ©riences ont montrĂ© que quand la roue faisait 20 tours par minute , on obtenait Ă  peu prĂšs le plus grand effet possible. Quand elle fait 5o tours l’effet diminue d’environ un 20' ; quand elle en fait quarante, elle diminue d’environ i/4; quand elle en fait moins de 18 1/4, son mouvement est irrĂ©gulier, et quand sa charge ne lui permet pas de faire 18 tours elle ne peut la surmonter. Dans la pratique il est avantageux que la vitesse de la roue ne puisse ĂȘtre diminuĂ©e au-delĂ  du degrĂ© qui peut faire gagner quelque chose sous le rapport de la puissance ; parce que, toutes choses Ă©gales, MECANICIEN ] GG si le mouvement est plus lent, les augcts doivent ĂȘtre plus grands; et laroue Ă©tant alors plus chargĂ©e d’eau , son effort sur toutes les parties de la machine s’accroĂźt en proportion. La vitesse que l’on doit prĂ©fĂ©rer dans la pratique est donc celle de 5o tours par minute, c’est-Ă -dire la vitesse qui fait faire Ă  la circonfĂ©rence un peu plus de 5 pieds par seconde. L’expĂ©rience a confirmĂ© que cette ritesse de trois pieds par seconde est applicable aux plus hautes roues de cette espĂšce, aussi bien qu’aux plus basses ; et si les autres parties de la machine sont bien adaptĂ©es Ă  celle-lĂ , on en obtiendra le plus grand effet. On s’est assurĂ© de plus, que les roues les plus hautes peuvent dĂ©vier de cette rĂšgle sans perdre leur puissance ; et dans une proportion par rapport au tout, au - dessus de celle que pourraient admettre des roues plus basses. Par exemple, une roue haute de 24 pieds peut ĂȘtre mue en raison de 6 pieds par seconde sans rien perdre de sa puissance; d’autre part , l’auteur a vu une roue de 33 pieds tourner avec beaucoup de certitude une’vitesse qui n’allait pas Ă  plus de 2 pieds. La supĂ©rioritĂ© de vitesse de la roue de 24 pieds est probablement due Ă  une plus petite proportion entre la chute fournissant Ă  l’eau la vitesse convenable et la hauteur totale. 4° Le maximum de charge d’une roue mue en dessus est celle qui rĂ©duit la circonfĂ©rence de la roue Ă  sa propre vitesse, qu’011 reconnaĂźtra en ANGLAIS. divisant l’effet qu’elle doit produire dans un temps donnĂ©, par l’espace que la roue doit dĂ©crire pendant le mĂȘme interv alle; le quotient sera la rĂ©sistance surmontĂ©e Ă  la circonfĂ©rence de la roue, Ă©gale Ă  la charge requise, y compris le frottement et la rĂ©sistance du mĂ©canisme. 5° La plus grande vitesse que puisse admettre une roue mue en-dessus, dĂ©pend et du diamĂštre de la hauteur de la roue et de la vitesse des corps tombans ; car il est Ă©vident que la vitesse de la circonfĂ©rence ne peut jamais dĂ©crire au-delĂ  d’une demi-circonfĂ©rence pendant qu’un corps tombĂ© du haut de la roue parcourrait son diamĂštre ; cette vitesse ne peut mĂȘme jamais ĂȘtre aussi grande , d’autant qu’un corps ne peut parcourir le mĂȘme espace perpendiculaire, dans un demi-cercle, en aussi peu de temps qu’il lui en faudrait pour le parcourir en ligne droite. Ainsi donc, si une roue a 16 pieds i pouce de diamĂštre , et qu’un corps puisse la traverser en descendant en une seconde , elle ne pourrait pas acquĂ©rir en effet la vitesse d’un tour par deux secondes; mais une roue de cette espĂšce ne peut jamais approcher de cette vitesse, puisque lorsqu’elle prend un certain degrĂ© d’accĂ©lĂ©ration, la plus grande partie de l’eau ne peut plus entrer dans les augets , et le reste, Ă  un certain point de sa descente , est rejetĂ© en dehors par la force centrifuge. Comme ces circonstances dĂ©pendent principalement de la forme des augets, la vitesse MECANICIEN l68 la plus grande des roues mues en-dessus ne peut ĂȘtre rigoureusement dĂ©terminĂ©e ; mais cette prĂ©cision est rĂ©ellement peu importante pour la pratique , puisque, dans cette circonstance, le degrĂ© de vitesse ne produit aucun effet mĂ©canique. 6“ ConsidĂ©rĂ©e d’une maniĂšre abstraite , la plus grande charge qu’une roue de cette espĂšce puisse surmonter, est nĂ©cessairement indĂ©terminĂ©e; car les augets pouvant ĂȘtre de diffĂ©rentes capacitĂ©s, plus la roue est chargĂ©e, plus elle tourne lentement, et plus les augets se remplissent d’eau par consĂ©quent, quoique le diamĂštre de la roue et la quantitĂ© d’eau dĂ©pensĂ©e soient l’un et l’autre limitĂ©s, on ne peut cependant assigner aucune rĂ©sistance qu’ils ne puissent surmonter. Cependant, on rencontre toujours dans la pratique des obstacles qui empĂȘchent de rien porter Ă  l’infini; et il faut nĂ©cessairement , lorsqu’on veut construire une roue , donner aux augets une capacitĂ© dĂ©terminĂ©e; par consĂ©quent, cette roue pourra ĂȘtre arrĂȘtĂ©e par une rĂ©sistance Ă©gale Ă  l’effort de tous les augets dans une demi-circonfĂ©rence remplie d’eau. La structure des augets Ă©tant donnĂ©e, la quantitĂ© de cet effort peut ĂȘtre dĂ©terminĂ©e; mais elle est de peu de consĂ©quence en pratique, jiuisque dans ce cas la roue perd aussi de son pouvoir, par la raison que, bien qu’il reste toujours l’action de la gravitĂ© sur une quantitĂ© donnĂ©e d’eau , cependant comme cette ANGLAIS. 169 actionestcontrebalancĂ©e dernaniĂšreĂ ne pouvoir se communiquer; elle est incapable de produire aucun effet mĂ©canique d’aprĂšs notre dĂ©finition. DanslarĂ©alitĂ©, une roue mue en-dessus cesse gĂ©nĂ©ralement d’ĂȘtre utile avant quelle soit chargĂ©e Ă  ce point; car lorsqu’elle rencontre une rĂ©sistance capable de diminuer sa vitesse Ă  un certain degrĂ© , son mouvement devient irrĂ©gulier ; toutefois cela n’arrive jamais avant que la vitesse de la circonfĂ©rence soit moindre de deux pieds par seconde, quand la rĂ©sistance est Ă©gale. A ce rĂ©sumĂ© des utiles expĂ©riences de ton, nous joindrons quelques observations sur les meilleurs moyens de faire tomber l’eau sur les roues mues en-dessus. L’usage ordinaire est d’amener l’eau dans les augets appartenant Ă  cette espĂšce , au plus haut point de la roue; mais ce systĂšme est dĂ©cidĂ©ment mauvais, parce que le centre de gravitĂ© de l’auget le plus Ă©levĂ© , est directement sur l’essieu de la roue, et consĂ©quemment l’eau versĂ©e dans ce vaisseau , doit, au lieu de produire un mouvement de rotation, augmenter la pression surlespivots de l’ maniĂšre la plus avantageuse serait de faire tomber l’eau sur la roue , Ă  un angle de 42 t Ă  45 degrĂ©s ; parce qu'alors la puissance de la roue serait augmentĂ©e de l’accroissement de celle du levage. En construisant les roues sur ce principe, on doit cependant avoir soin de laisser dans les augets la place suffisante 1 "O LE MÉCANICIEN pour dĂ©gager l’air, autrement la roue ne pourrait agir. La mĂȘme observation s’applique aux roues frappĂ©es au milieu, et nous avons Ă©tĂ© nous-mĂȘmes tĂ©moins d’un fait qui le prouve. Pour mettre en jeu une roue de ce genre, Ă  laquelle le constructeur, pour obtenir le plus grand effet possible , avait ajustĂ© les planches de derriĂšre, de maniĂšre qu’elles ne pouvaient permettre le dĂ©gagement, ni de l’eau , ni de l’air; il fallut rĂ©duire la totalitĂ© des planches de derriĂšre pour laisser Ă  l’air un passage suffisant, et Ă  l’eau, le moyen d’agir libremen t sur les a ubes. ROUES MUES EN-DESSUS SANS ARBRE, DITES DE BURNS. Cette ingĂ©nieuse machine a Ă©tĂ© inventĂ©e et construite par feu M. Burns, dont nous avons eu l’occasion de citer plusieurs fois l’habiletĂ© en mĂ©canique. Elle est reprĂ©sentĂ©e en deux coupes diffĂ©rentes , fig. 96 et 96, et forme un grand cylindre creux, avec ses augets sans aucun essieu ni arbre. Cette roue a 12; pieds de diamĂštre, 7 pieds de large sur la totalitĂ© , et porte 28 augets. Le goujon a 1 7 de diamĂštre sur 9 pouces de long. Le flaunch a 1 7 d’épaisseur aux points extrĂȘmes. Les bras sont en bois de sapin rouge , et ont six pouces carres ; une seule piĂšce forme deux bras en longueur, et Ă  l’endroit oĂč les deux piĂšces se ANGLAIS. croisent au centre de la roue ; i pouce du bois, restant dans chacune d’elles, sert Ă  joindre les deux bras opposĂ©s en une seule piĂšce. On construit ces roues en ajustant d’aborcl le goujon dans une grande piĂšce de bois dur, le ilauneh parallĂšle Ă  l’horizon ; et dans cette position , les bras et les cercles y sont attachĂ©s solidement. Les rainures pour les Ă©leveurs raisers et les augets doivent ĂȘtre coupĂ©es avant d’îter la piĂšce principale de place, et l’on fixe les piĂšces une Ă  une sur le flauncli Ă  a a , avec des chevilles, en laissant, pour les barres croisĂ©es, des ouvertures entre chaque bras et le bras opposĂ©. Ces barres, qui n’ont pas plus de 4 pouces carrĂ©s, sont de bon bois de hĂȘtre , et prises dans le corps de la machine. Elles ont 10 pouces carrĂ©s Ă  chaque extrĂ©mitĂ©; un fort noyau de vis est ajustĂ© , pour recevoir une cheville de i pouce d’épaisseur, qui traverse b , et joint les deux cotĂ©s ensemble. Quand les bras ont Ă©tĂ© fixĂ©s bien droits sur les goujons, le cercle le plus intĂ©rieur est complĂ©tĂ©; les tenons sont premiĂšrement enfoncĂ©s sur les bras, et les cercles de 4 pouces t d’épaisseur et de 8 pouces de profondeur , sont placĂ©s au moyen de clefs poussĂ©es dans la mortaise, Les autres tenons sont alors rĂ©duits Ă  Ăź pouce d’épaisseur , et le cercle extĂ©rieur qui n’a que 3 pouces d’épaisseur sur 6 de profondeur est solidement attachĂ© dessus par des coins et main- 172 LE MÉCANICIEN tenu aux autres extrĂ©mitĂ©s avec trois fortes chevilles de bois, comme Ă CC ; l’extĂ©rieur des cercles dedessusetde dessous,est de niveau avec le cercle le plus bas, le restant de cette Ă©paisseur se projetant dans les augets. 11 Ă©tait difficile de trouver un moyen convenable pour admettre l’eau dans les augets de cette roue, en raison de la petitesse de leur ouverture ; on y a remĂ©diĂ© de la maniĂšre suivante On fait les ouvertures du fond de l’auge , en fer, et assez Ă©loignĂ©es l’une de l’autre pour qu elles puissent jeter leur eau dans deux augets distincĂźs. Les parties courbes aussi en fer, sont de plus rendues mobiles, afin de pouvoir proportionner les ouvertures Ă  la quantitĂ© d’eau nĂ©cessaire pour la roue. Si la chute de l’eau n’est pas Ă  12 ou i4 pouces au-dessus de ces ouvertures, il est difficile de lui donner la direction convenable dans les augets , spĂ©cialement quand ces ouvertures sont grandes par rapport Ă  eux ; car en ce cas, l’eau dĂ©vie plus de leur ligne, et tend Ă  retarder la roue, en frappant sur l’extĂ©rieur des augets. Les ouvertures par lesquelles l’eau coule dans les augets doivent avoir 10 pouces de moins en longueur que les augets, savoir, 5 pouces de chaque cĂŽtĂ©; autrement, l’eau jaillirait en dehors de chaque cĂŽtĂ© de la roue Ă  mesure que les cĂŽtĂ©s des augets passeraient. ANGLAIS. 1 La maniĂšre de construire une roue comme celle de Cartside, exige peu de travail comparĂ©e Ă  la mĂ©thode ordinaire; tout bon menuisier peut la faire aussi bien qu’un constructeur de moulins, et dans l’espace de six ou sept semaines. On entendra mieux sa construction par les renvois suivans aux figures. La fig. p 5 reprĂ©sente trois vues transversales diffĂ©rentes. La partie marquĂ©e A est censĂ©e une partie des sliroudings 1, vue de coupe, et montrant les chevilles ; B est une coupe de la roue, Ă  travers une partie des augets, et montrant une coupe de trois des liens 1 , 2, 3 ; D reprĂ©sente la maniĂšre dont les extrĂ©mitĂ©s extĂ©rieures de la roue sont terminĂ©es, et de plus les goujons, etc. La figure 96 est une coupe longitudinale de la roue prise Ă  travers un des bras, elle indique la projection du slirouding , la maniĂšre dont les bras de la roue sont liĂ©s ensemble, et celle dont les attaches sont liĂ©es aux goujons. CHAINE DE SEAUX. Ce mĂ©canisme est applicable dans les cas oĂč l’on dispose d’une chute d’eau considĂ©rable. L’esquisse en a Ă©tĂ© prise en Ecosse, sur une machine employĂ©e Ă  mouvoir un moulin Ă  ij Planches qui forment l’auget. 1 74 LE MÉCANICIEN chaume. La fig. 97 n’exige aucune explication. Les seaux C D GII, etc., doivent ĂȘtre liĂ©s ensemble par plusieurs chaĂźnes pour Ă©viter le danger de rupture, et se rĂ©unir dans une chaĂźne sans fin cpii passe sur deux roues AB, dont la plus Ă©levĂ©e est l’axe qui met en mouvement le moulin E est le jet d’eau. Le principal avantage de cette forme est d’empĂȘcher qu’il se perde point d’eau en coulant hors des seaux, avant d’arriver Ă  la partie la plus basse, comme il arrive avec la roue. Un autre avantage est que les seaux Ă©tant suspendus Ă  la roue A, dont le diamĂštre est petit, on peut la faire tourner plus vite qu’une roue de plus grand diamĂštre, sans augmenter la vitesse des seaux descendans au-delĂ  de ce qui est nĂ©cessaire. Enfin, elle Ă©pargne des rouages, quand la machine doit ĂȘtre appliquĂ©e , comme dans le moulin Ă  paille , Ă  produire un mouvement accĂ©lĂ©rĂ©. D’autre part le frottement de la chaĂźne, lorsqu’elle se replie sur le sommet de la roue et saisit ses dents, est trĂšs-considĂ©rable ; les dents doivent entrer dans les chaĂźnons ouverts entre les seaux, pour empĂȘcher la chaĂźne de glisser sur la roue supĂ©rieure. Nous pensons que cette machine serait beaucoup plus avantageuse si l’on faisait passer la chaĂźne par le centre de gravitĂ© de chaque seau , au lieu de faire, suivant l’usage ordinaire, que le poids de chaque sceau tende Ă  diriger la chaĂźne en dehors. On a proposĂ© de substituer Ă  la roue d’eau, ce ANGLAIS. qu’on appelle une pompe Ă  chaĂźne renversĂ©e , dans les cas oĂč la ehuteest d’une certaine grandeur; nous pensons que cette machine remplirait la fin dĂ©sirĂ©e avec assez de probabilitĂ© de succĂšs. Elle serait prĂ©fĂ©rable Ă  la pompe Ă  chaĂźne pour Ă©lever l’eau , en ce qu’elle permet d’adapter des tasseaux de cuir aux pistons sur la chaĂźne, de la mĂȘme maniĂšre que dans les autres pompes ; ces cuirs pouvant s’étendre d’eux-mĂȘmes dans le cylindre barrel , et la pression de l’eau les maintenant dans une tension parfaite. On ne peut se servir de ces cuirs dans une pompe Ă  chaĂźne, parce que les cĂŽtĂ©s des tasseaux se tourneraient vers le bas, et arrĂȘteraient le mouvement quand elles seraient tirĂ©es en haut dans le cylindre. C’est le mode dĂ©fectueux employĂ© pour garnir de cuir les pistons de la pompe Ă  chaĂźne , qui cause son grand frottement. Dans l’action du mouvement d’une pompe Ă  chaĂźne renversĂ©e , les pistons descendent dans le cylindre ; par consĂ©quent ils peuvent ĂȘtre pourvus de tasseaux de cuir comme les autres pompes , de maniĂšre Ă  ĂȘtre parfaitement tendus sans frottement excessif. Cette machine a Ă©tĂ© proposĂ©e en 1784, par M. Cooper, qui obtint pour elle un brevet d’invention ; et depuis , le docteur Robinson l’a fortement recommandĂ©e. 11 *> I. LE MECANICIEN 176 ROUES DE COTÉ breast-wiieels. La roue de cĂŽtĂ© participe de la nature de la roue Ă  augets et de celle de la roue mue par dessous. Elle reçoit l’eau sur le cĂŽtĂ©, et sa partie infĂ©rieure est entourĂ©e d’une espĂšce d’enveloppe circulaire appelĂ©e coursier. Cette enveloppe , concentrique Ă  la roue, est en maçonnerie ou en bois. Les aubes sont calculĂ©es de maniĂšre Ă  passer aussi prĂšs que possible de ce coursier, sans le toucher ; les murs de cĂŽtĂ© sont de mĂȘme proportionnĂ©s aux cĂŽtĂ©s de la roue , le but de ce mĂ©canisme Ă©tant de ne laisser que le moins d’eau possible sans action sur les aubes. Dans la fig. 98, on voit l’eau versĂ©e sur la roue en un point J , situĂ© un peu au dessous du centre ; le courant de l’eau est rĂ©glĂ© par la vanne M , placĂ©e en ligne tangente avec la roue, et pourvue d’une crĂ©maillĂšre R et d’un pignon P , par lequel elle peut ĂȘtre soulevĂ©e jusqu’au degrĂ© d’ouverture qu’on veut lui donner pour laisser arriver plus ou moins d’eau sur la roue. L’eau frappe premiĂšrement sur l’aube, et lui donne une impulsion ; mais quand les aubes descendent dans le coursier , elles forment comme des seaux fermĂ©s, chacun desquels contient une certaine quantitĂ© d’eau , qui ne peut en sortir Ă  moins que la roue ne se meuve ; du ANGLAIS. \4 Ili MIÏCAX ICIEX byshire. Cotte roue est trĂšs-grande , et pour maintenir ferme les navettes A B , de forts barreaux de fer sont lixĂ©s au sommet du parapet K, et les navettes sont appliquĂ©es au dos des barreaux E, de maniĂšre Ă  glisser de haut en bas le long de ces barreaux qui supportent l’effort causĂ© par la pression de l’eau. La navette infĂ©rieure est mise en mouvement au moyen de longues vis cl j qui ont des roues-Ă -cordes b Ă  leurs extrĂ©mitĂ©s supĂ©rieures, pourlesl'aire tourner par une suite de rouages communiquant Ă  ceux du moulin. La navette supĂ©rieure A monte et descend par le moyen des hastiers et pignons C, mus par une manivelle. Les barreaux de E sont posĂ©s l’un sur l’autre comme des tablettes, mais non tout-Ă -fait horizontalement; ils sont inclinĂ©s de maniĂšre que les surfaces supĂ©rieures des barreaux forment des tangentes Ă  un cercle imaginaire d’un tiers du diamĂštre de la roue et dĂ©crit autour de son centre. Ces barreaux n’ont qu’un demi-pouce d’épaisseur , et sont sĂ©parĂ©s l’un de l’autre par des intervalles de 2 pouces 7 ; ils sont trĂšs-larges ; et leur usage Ă©tant de conduire l’eau, ils ont la pente convenable , depuis le sommet de la navette infĂ©rieure B , pour faire couler l’eau sur les flottans de la roue. Cette disposition permet de placer les navettes Ă  une telle distance de la roue, que l’on puisse placer entre la roue et les navettes de fortes barres de fer, contre lesquelles portent ces derniĂšres, ce ANGLAIS. 1 85 qui empĂȘche quelles ne flĂ©chissent vers la roue par l’effet du poids de l’eau. Ces barres, posĂ©es debout, sont attachĂ©es solidement Ă  l’ouvrage en pierres par leurs extrĂ©mitĂ©s infĂ©rieures; les autres bouts sont attachĂ©s Ă  une grande piĂšce de bois D , qui tient par ses extrĂ©mitĂ©s aux murs latĂ©raux , et porte sur son dos une charpente de la mĂȘme forme que les fermes des combles, et destinĂ©e Ă  l’empĂȘcher de flĂ©chir du cĂŽtĂ© de la roue. Les barres sont placĂ©es Ă  cinq pieds de distance l’une de l’autre, afin de pouvoir soutenir les navettes en deux endroits dans leurs longueurs aussi bien qu’à leurs extrĂ©mitĂ©s; de grands rouleaux sont posĂ©s dans la navette, Ă  la place oĂč elle appuie contre les barres, pour diminuer le frottement qui sans cela serait excessif. Ces prĂ©cautions ne paraĂźtront pas inutiles , si l’on considĂšre la dimension de la machine. La roue a 21 pieds 7 de diamĂštres et i5 pieds de large; la chute d’eau est de 24 pieds, Ă  sa moindre hauteur ; la navette supĂ©rieure a 2 pieds 7 de haut et i5 pieds de long,- l’infĂ©rieure a 5 pieds de haut et la mĂȘme longueur; de sorte quelle a 75 pieds carrĂ©s de surface , exposĂ©s Ă  la pression de l’eau ; alors en prenant le centre de la pression aux deux tiers delĂ  profondeur ou Ă  5 pieds r, on trouve qu’une pression Ă©gale Ă  cette profondeur d’eau agit sur toute la surface; c’est - Ă  - dire, le poids de 5 pieds 7 cubes d’eau — 208 livres, porte sur chaque pied carrĂ© de i86 LE MÉCANICIEN surface ce qui est Ă©gal Ă  i5,6oo livres ou prĂšs de y tonneaux, sur la navette infĂ©rieure seulement. Mais si nous prenons les deux navettes ensemble , la surface est de 122 pieds carrĂ©s , et la pression moyenne, de 012 livres sur chaque pied ou Ăźdtonneaux surlatotalitĂ©. La roue construite en fonte a 40 planches flottantes dirigĂ©es vers son centre. Deux roues de la dimension ci- dessus dĂ©crite, sont placĂ©es sur une mĂȘme ligne seulement sĂ©parĂ©es par un mur dans lequel sont appuyĂ©s les supports; car les deux roues travaillent ensemble comme une seule; la sĂ©paration ne servant qu’à se dispenser de faire une roue de 5o pieds de large ; ce qui n’est cependant pas impossible , puisqu’il en existe une dans cette mĂ©mo usine, dont la largeur est de 40 pieds; mais elle est en bois et construite d’une maniĂšre particuliĂšre. Rees. CyclopƓdia. MOULIN DU DOCTEUR BACIvElt. Il paraĂźt que Desaguliers est le premier qui ait publiĂ© une description de cette machine. Il en attribue l’invention au docteur Baeker, dans les termes suivans 0 Sir George Sa ville nous a dit qu’il possĂ©dait un moulin Ă  farine dans le Lin- colnsliire, lequel prenait tant d’eau, qu’il Ă©puisait sensiblement ses Ă©tangs, ce qui faisait qu’il ne pouvait moudre constamment ; mais que , ANGLAIS. lS 7 par le perfectionnement clu docteur Barker, l’eau fournie par les Ă©tangs, suffisait maintenant pour faire travailler continuellement ce moulin ». On voit le moulin de Backer, iig. i 02. C D est un axe vertical , se mouvant sur un pivot Ă  D , et emportant la meule supĂ©rieure M aprĂšs avoir passĂ© dans une ouverture delĂ  meule iixe C. Sur cet axe est fixĂ© le tube horizontal AB aux extrĂ©mitĂ©s duquel A et B sont deux ouvertures en directions opposĂ©es. Quand l’eau du cours d’eau MN entre dans le tube T T ellellue des ouvertures AB, et par la rĂ©action de la contre-pression de l’eau , le bras A B , et consĂ©quemment toute la machine , est mise en mouvement. L’arbre-pont bridgeirce a b , est Ă©levĂ© ou abaissĂ© en tournant la vise au bout du levier c b. Pour comprendre comment ce mouvement est produit, supposez les deux ouvertures fermĂ©es et le tube T T rempli d’eau jusqu’à T. Les ouvertures A B qui sont fermĂ©es, seront poussĂ©es en dehors par une force Ă©gale au poids d’une colonne d’eau, dont la hauteur serait T T , et l’aire Ă©gale Ă  celle des ouvertures. Chaque partie du tube AB supporte une pression semblable; mais, comme ces pressions sont contrebalancĂ©es par des pressions Ă©gales en sens contraire, le bras A B est en repos. Cependant, en ouvrant les ouvertures Ă  A, la pression est ĂŽtĂ©e Ă  cette place, et consĂ©quemment lebras est entraĂźnĂ© par une pression Ă©gale Ă  celle d’une colonne comme T T agissant sur une aire MECANICIEN i SS Ă©gale Ă  celle de l’ouverture A. La mĂȘme chose a lieu sur le bras T B ; et ees deux pressions entraĂźnent le bras A B dans la mĂȘme direction. Cette machine est Ă©videmment propre Ă  faire marcher toutes sortes de mĂ©caniques, en plaçant une roue dans l’axe vertical C D. Dans cette forme de moulins de Barker , la longueur de l’axe C D doit toujours surpasser la hauteur de la chute ND. Par consĂ©quent , lorsque la chute est bien haute , il est difficile de construire une semblable machine. Pour obvier Ă  cette difficultĂ© , M. Mathon de Lacourpropose d’introduire l’eau du courant dans les bras horizontaux A B , qui sont attachĂ©s sur une fusĂ©e de bois C T, mais sans le tube T T. Un voit aisĂ©ment que l’eau , dans ce cas, sort des ouvertures AB, de la mĂȘme maniĂšre que si elle eĂ»t Ă©tĂ© introduite au sommet du tube T T, Ă  la hauteur de la chute ; ainsi la fusĂ©e verticale C D peut ĂȘtre aussi courte que l’on veut. La difficultĂ© qui se prĂ©sente dans la construction de cette machine, est de donner aux bras A B un mouvement sur l’embouchure du tuyau fournissant l’eau, lequel entre dans le bras Ă  D, sans qu’il y ait trop de frottement, et une trop grande dĂ©perdition d’eau. On voit cette forme de moulin , fig. io3. F est le rĂ©servoir, K le smeules, K D l’axe vertical , F E C le tuyau , dont l’embouchure entre dans le bras horizontal Ă  C. Dans une machine de cette espĂšce que M. Mathon de ANGLAIS. I 89 Lacour avait vue Ă  Bourg Argentai , A B avait 92 pouces et 3 pouces de diamĂštre; le diamĂštre de chaque orifice avait 1 pouce a , F G avait 21 pieds; le diamĂštre intĂ©rieur de D avait 2 pouces et s’ajustait dans C par la charpente. Ce moulin faisait 1 15 tours par minutes, quand il n’était pas chargĂ©, et ne rejetait l’eau que par un seul orifice. Il pesait, Ă  vide, 80 livres, et la pression supĂ©rieure de l’eau soutenait la moitiĂ© de son poids. Ce perfectionnement, que M. Mathon de Lacour lit d’abord connaĂźtre dans le Journal de physique, annĂ©e 1775, fut citĂ©, vingt ans aprĂšs, dans les Transactions philosophiques amĂ©ricaines, comme inventĂ© par M. Ramsey; et M. Waring, auteur de la notice, soutient, contre les idĂ©es de tous les physiciens, que l’effet de cette machine est seulement Ă©gal Ă  celui d’une roue mue en-dessous bien construite, et mue par la mĂȘme quantitĂ© d’eau tombant de la mĂȘme hauteur. Le docteurGrĂ©gory, dans ses MĂ©caniques, etc., vol. II, donne ce MĂ©moire avec quelques corrections , en le dĂ©signant comme un des meilleurs sur l’objet en question. Les rĂšgles suivantes , dĂ©duites de ses calculs, pourront ĂȘtre utiles Ă  ceux qui dĂ©sireraient faire l’essai de cette intĂ©ressante machine. 1. Chaque bras du tube horizontal tournant, doit ĂȘtre d’une longueur convenable depuis le 190 LE MÉCANICIEN centre du mouvement jusqu’au centre des ouvertures cette longueur ne peut ĂȘtre de moins d’un tiers suivant GrĂ©gory, un neuviĂšme , de la hauteur perpendiculaire de la surface de l’eau au dessus des centres. 2. Multipliez la longueur du bras en pieds par 6,1 56 , et prenez la racine carrĂ©e du produit pour le temps juste d’un tour rĂ©duit en secondes, et ajustez les autres parties de la machine suivant cette vitesse ; ou bien , si le temps nĂ©cessaire pour accomplir une rĂ©volution est donnĂ© , multipliez le carrĂ© de ce temps par 1,629, pour avoir la longueur proportionnelle du bras en pieds. 3 . Multipliez ensemble la largeur, la profondeur et la vitesse de la marche par secondes, et divisez le dernier produit par 16,47 147 » suivant GrĂ©gory , racine carrĂ©e de la hauteur pour avoir l’aire des ouvertures. 4. Multipliez l’aire des deux ouvertures par la hauteur de la chute d’eau et le produit par 4 i livres a 55,770, suivant GrĂ©gory pour la force motrice, estimĂ©e comme les centres des ouvertures en livres pesant. 5 . La puissance et la vitesse Ă  l’ouverture peuvent ĂȘtre facilement rĂ©duites Ă  celles de toute autre partie du mĂ©canisme par les rĂšgles de mĂ©canique les plus simples. ANGLAIS. > 9 * MOULINS A MARÉE. Ces moulins, comme l’indique leur nom , ont pour premier moteur le flux et le reflux de la marĂ©e, soit de la mer, soit des fleuves. Ces moulins sont, Ă  ce que nous croyons, assez rares en Angleterre , quoique plusieurs de nos fleuves, particuliĂšrement la Tamise, le Ilum- ber et la Saverne , dans lesquels la marĂ©e monte Ă  une grande hauteur, pussent fournir par-lĂ  des moteurs pour toute espĂšce de machines, qui seraient trĂšs-avantageusement placĂ©es sur leurs rives. LesmoulinsĂ marĂ©e ne sont pas gĂ©nĂ©ralement adoptĂ©s, non-seulement Ă  raison des frais considĂ©rables de leur premier Ă©tablissement, mais parce que plusieurs de leurs parties exigent de frĂ©quentes rĂ©parations. Toutefois, dans les pays oĂč le charbon est cher, ils pourraient, au total, ĂȘtre moins dispendieux que les machines Ă  vapeur, en exĂ©cutant le mĂȘme travail. Nous n’avons pu savoir quel a Ă©tĂ© le premier inventeur de cette machine en ce pays, ni dans quel temps la premiĂšre a Ă©tĂ© construite. Les Français , moins nĂ©gligens Ă  cet Ă©gard , n’ont point laissĂ© dans l’obscuritĂ© l’origine d’une invention aussi importante ; et ils ont pris soin de nous apprendre que de semblables moulins 1Ç2 LE MECANICIEN Ă©taient connus en France dĂšs le commencement du siĂšcle dernier. Belidor cite le nom de l’inventeur en mĂȘme temps qu’il dĂ©veloppe quelques-uns des avantages particuliers de cette machine. On en attribue, dit-il, la premiĂšre invention Ă  un nommĂ© Perse, maĂźtre charpentier de Dunkerque, qui mĂ©rite assurĂ©ment beaucoup d’éloges, n’v ayant point de gloire plus digne d’un bon citoyen que celle de produire quelque invention utile Ă  la sociĂ©tĂ©. En effet, combien n’y a-t-il pas de choses essentielles Ă  la vie , dont on ne connaĂźt le prix que quand on en est privĂ©? Les moulins en gĂ©nĂ©ral sont dans ce cas. On doit savoir bon grĂ© Ă  ceux qui nous ont mis en Ă©tat d’en construire partout par exemple , Ă  Calais , comme il n’y coule aucune riviĂšre , on n’y a point fait jusqu’ici de moulins Ă  eau , et ceux qui vont par le vent, chĂŽment une partie de l’annĂ©e; et il y a des temps oĂč cette \ille se trouve sans farine. En iy5o, j’ai vu la garnison, obligĂ©e de faire venir du pain de Saint- Omer; au lieu qu’en se servant du llux et reflux delĂ  mer, on pourrait construire autant de moulins Ă  eau que l’on voudrait il existe d’autres villes dans le voisinage de la mer, qui sont sujettes au mĂȘme inconvĂ©nient, parce qu'apparemment elles ignorent le moyen d’y remĂ©dier. » Les moulins destinĂ©s Ă  ĂȘtre mis en action par les marĂ©es, admettent une grande variĂ©tĂ© dans [S. ig3 la construction de leurs parties essentiellles ; mais ces variĂ©tĂ©s de formes se rĂ©duisent Ă  quatre chefs principaux, tous relatifs Ă  la maniĂšre dont l’eau agit sur la roue d’eau. i° La roue d’eau peut tourner dans un sens quand la marĂ©e monte, et dans un autre quand elle baisse; 2 ° la roue d’eau peut tourner dans une seule direction; 5“ la roue d’eau peut monter et descendre Ă  mesure que la marĂ©e monte ou descend ; /° l’essieu de la roue d’eau peut ĂȘtre fixĂ© de telle maniĂšre, qu’il ne puisse ni hausser ni baisser, quoique le mouvement de rotation lui soit donnĂ© pendant qu’elle se trouve tantĂŽt partiellement. tantĂŽt entiĂšrement plongĂ©e dans le fluide. Dans les moulins que nous avons examinĂ©s, dit le docteur GrĂ©gory, la premiĂšre et la troisiĂšme de ces formes Ă©taient habituellement employĂ©es dans une mĂȘme machine ; et la second ainsi que la quatriĂšme auraient pu se combiner ensemble pour une autre sorte de machine; dĂšs lors nous parlerons de ces formes que sous deux chefs. 1 . Nous commencerons par la roue d’eau qui hausse et baisse, et qui tourne d’un cĂŽtĂ© Ă  la marĂ©e montante , et du cĂŽtĂ© opposĂ© quand la marĂ©e descend. Pour expliquer la nature de cette espĂšce de moulin, nous en dĂ©crirons un rĂ©cemment construit sur la rive droite de la Tamise Ă  East-Greenwieh , sous la direction de M. John Lloyd, habile ingĂ©nieur de Brewer’s- green Westminster. 1Ç4 LE MÉCANICIEN Ce moulin, destinĂ© Ă  moudre du blĂ©, fait mouvoir bu il paires de meules. Le cĂŽtĂ© de la maison du moulin , parallĂšle Ă  la riviĂšre, a quarante pieds dans l’intĂ©rieur; et comme tout cet espace peut ĂȘtre ouvert Ă  la riviĂšre par des portes d’écluse qui descendent jusqu’à la marque des plus basses eaux , le moulin a quarante pieds de voie d’eau , par laquelle ce fluide est poussĂ© pendant la haute marĂ©e dans un grand rĂ©servoir qui occupe environ quatre acres de terrain. Au-delĂ  de ce rĂ©servoir est un autre bassin plus petit, dans lequel l’eau est conservĂ©e pour la lĂącher de temps en temps au moment de la marĂ©e basse, afin de dĂ©barrasser les constructions de la vase et du sĂ©diment qui pourraient Ă  la longue encombrer les machines. La roue d’eau a son essieu longeant la riviĂšre, c’est-Ă -dire parallĂšle aux portes-Ă©cluses, par lesquelles l’eau entre dans le moulin ; la longueur de cette roue est de 26 pieds, et son diamĂštre de 11 pieds ; elle porte 02 planches flottantes. Ces planches 11e sont pas sur un mĂȘme plan d’un bout Ă  l’autre de la roue , mais toute la longueur de la roue est divisĂ©e en quatre parties Ă©gales; et les planches appartenant Ă  chaque partie, tombent graduellement plus bas les unes que les autres, chacune d’un quart de la distance qui sĂ©pare une planche de l’autre, distance mesurĂ©e sur la circonfĂ©rence de la roue. Cette invention qui sera mieux comprise en AX fi LAI S. iy5 examinant la lig. io/ , a pour but d’égaliser l’action de l’eau sur la roue, et de l’empĂȘcher de sc mouvoir par secousse. La roue , avec son lourd appareil, pĂšse environ 20 tonneaux , et le tout est soulevĂ© par l’impulsion de la marĂ©e quand clic fait pĂ©nĂ©trer l’eau par les portes-Ă©cluses. Elle est placĂ©e au milieu du cours d’eau , laissant de chaque cĂŽtĂ© un passage d’environ 6 pieds par lequel l’eau coule dans le rĂ©servoir avec celle dont le mouvement fait tourner la roue. BientĂŽt aprĂšs que la marĂ©e s’est Ă©levĂ©e Ă  sa plus grande hauteur ce qui est souvent dans ce moulin Ă  20 pieds au-dessus de la marque des basseseaux, on laisse l’eau refluer du rĂ©servoir dans la riviĂšre, et par ce moyen, on donne Ă  la roue d’eau un mouvement de rotation en sens contraire Ă  celui dans lequel elle tournait sous l’impulsion de la marĂ©e montante. Le moyen par lequel la roue est Ă©levĂ©e et abaissĂ©e, et celui qu’on a trouvĂ© pour maintenirtouslesmouvemensintcrieurs du moulin dans la mĂȘme direction, quoique le mouvement de la roue soit changĂ©, sont tellement ingĂ©nieux qu’ils mĂ©ritent une description dĂ©taillĂ©e, Ă©claircie par des figures. Soit A B fig. io 5 une coupe de la roue d’eau ; 1, 2, 5 , 4 > 5 , ses aubes; CD, la premiĂšre roue dentĂ©e sur le mĂȘme axe que la roue d’eau. L’arbre vertical Y E porte les deux roues nageantes wallower , qui sont Ă©gales et placĂ©es sur l’arbre de maniĂšre que l’une ou l’autre, suivant le cas , est mise en po- MECANICIEN 1C6 sition d’ĂȘtre poussĂ©e par la premiĂšre roue C T. Ainsi cette premiĂšre roue agissant sur Y et E Ă  des points diamĂ©tralement opposĂ©s, elle doit, quoique son propre mouvement soit interverti , communiquer le mouvement de rotation Ă  l’arbre vertical toujours dans le mĂȘme sens. On voit dans la ligure, la roue E en action, tandis que E est dĂ©gagĂ©e de la roue dentĂ©e C D ; et au retour de la marĂ©e, la roue F est mise en jeu , et la roue E hors d’action ceci s’effectue par le levier G, dont le point d’appui est Ă  II ; son autre extrĂ©mitĂ© est suspendue par le hastier K, lequel tient au pignon L, sur le mĂȘme essieu que la roue M Dans cette roue, travaille le pignon N ; la manivelle O, Ă  l’autre bout de l’essieu, donne assez davantage pour qu'un homme puisse Ă©lever ou abaisser les roues autant qu’il est nĂ©cessaire. On voit mieux le centre du levier, fig. io4 oĂč a b est une coupe de ce levier composĂ© de deux fortes barres de fer a b ; deux chevilles d’acier travaillent dans les rainures de la roue Ă  rainures J, laquelle est fixĂ©e sur les quatre tringles qui entourent l’arbre , et dont trois seulement sont vues dans les fig. aux lettres c d e; les extrĂ©mitĂ©s de ces tringles sont fortement vissĂ©es dans les roues Ă  dent wallowers , et assez exactement adaptĂ©es Ăź\ l’arbre vertical, pour qu’elles puissent glisser sans frottement excessif. Ainsi, les wallowers peuvent ĂȘtre levĂ©s ou baissĂ©s sur l’ar- ANGLAIS. 1 97 bre vertical, pendant que le goujon sur lequel il tourne garde la mĂȘme position. Quand le wallower supĂ©rieur est en action, il repose sur une Ă©paule qui l’empĂȘche de descendre trop bas, et quand celui du fond est en jeu , une cheville qui passe Ă  travers la roue supĂ©rieure et l’arbre , soutient le poids du levier G , et empĂȘche en mĂȘme temps que les chevilles du levier qui jouent dans les rainures de la roue J, n’éprouvent trop de frottement. Quand la marĂ©e baisse, et que le moulin s’est arrĂȘtĂ© pendant le temps suffisant pour ramasser une chute d’eau assez considĂ©rable , on laisse le fluide entrer et tomber sur la roue Ă  l'Ă©cluse G iig. to5, et la queue d’eau coule en dehors par l’écluse 11. La pression hydrostatique de la tĂȘte d’eau, en agissant contre le fond de la charpente de la roue Ă  G, et en mĂȘme temps, sur les portes battantes T W, qui se trouvent par lĂ  converties en trĂšs- grands soufflets hydrostatiques, soutient la roue et sa charpente quoique pesant comme on l’a vu plus de 20 tonneaux, et les fait monter graduellement , de maniĂšre que la roue n’est jamais, suivant l’expression employĂ©e par les ouvriers, entiĂšrement noyĂ©e par le flot ; et de mĂȘme, l’eau ne peut Ă©chapper sous la charpente de la roue, sans ĂȘtre arrĂȘtĂ©e par les portes battantes qui rĂ©gnent d’un bout de la roue Ă  l’autre. Ainsi LE MECANICIEN 198 la roue et son appareil sont soutenus par une colonne de // pieds, et le moulin est mis en action par une colonne de 5 pieds Ă  6 pieds 5 . Quand la marĂ©e se retire et que l’eau des rĂ©servoirs rellue dans la riviĂšre, il est tout simple que la roue d’eau , en consĂ©quence de la baisse graduelle du jusant, baisse en proportion. Alors, de peur que l’eau renfermĂ©e entre le massif de charpente Ă  S et les portes battantes TW, n’em- pĂȘclic cet effet, de forts hastiers de fonte sont destinĂ©s Ă  suspendre la roue Ă  la hauteur voulue ou Ă  la laisser descendre doucement, de maniĂšre Ă  donner Ă  l’eau revenant du rĂ©servoir une chute avantageuse sur la roue; alors on ferme l’écluse R, on ouvre Y et X, et l’eau qui entre dans cette derniĂšre agit sur la roue et sort Ă  R. La surface supĂ©rieure du massif est qua- drangulaire, et Ă  chacun des angles est une forte barre de fer qui glisse de bas en haut et de haut en bas dans une rainure , ce qui permet le mouvement vertical, mais empĂȘche toute dĂ©viation latĂ©rale que pourrait occaskmer l’impulsion du courant. A chaque extrĂ©mitĂ© de la roue d’eau est un arbre vertical avec des wallowers et une premiĂšre roue dentĂ©e , comme F. et C D ; et chacun de ces arbres fait tourner une grande roue horizontale Ă  une distance convenable au-dessus des wallowers. Ces roues horizontales font agir en mĂȘme temps quatre pignons Ă©gaux placĂ©s Ă  ANfitAIS. 199 distances Ă©gales ou quadrantales sur leur pĂ©ri- phĂšre ; les pignons ont une fusĂ©e verticale .sur la partie supĂ©rieure de laquelle la meule supĂ©rieure de leur paire respective est fixĂ©e. D’autres roues poussĂ©es par l’un ou l’autre de ces [lignons donnent le mouvement aux diffĂ©rentes parties subordonnĂ©es du moulin. Quoique l’arbre vertical placĂ© Ă  chaque extrĂ©mitĂ© de la roue d’eau hausse et baisse avec elle, la grande roue horizontale que ces arbres font tourner, reste toujours dans le mĂȘme plan horizontal, et en contact avec les pignons qu’elle fait agir. Le moyen par lequel on est parvenu Ă  cela , est trĂšs- ingĂ©nieux et trĂšs-simple. Chaque grande roue horizontale a un moyen nave qui marche sur des rouleaux de frottement, et est traversĂ©e verticalement par une ouverture carrĂ©e, n’ayant que la largeur nĂ©cessaire pour que l’arbre P puisse glisser dedans aisĂ©ment de bas en haut et de haut en bas ; mais non tourner sans communiquer son mouvement Ă  la roue. Ainsi le poids de la roue la fait presser les rouleaux de frottement et garder son plan horizontal, et l’action des angles de l’arbre vertical sur les parties correspondantes de l’orifice carrĂ© dans la nave , la fait participer au mouvement de rotation, lequel est toujours dans une mĂȘme direction, en consĂ©quence de l’invention par laquelle l’un ou l’autre des wallowers E , est mis en contact avec les points opposĂ©s de la premiĂšre roue dentĂ©e C D; 200 .MECANICIEN Quelques parties subordonnĂ©es de ce moulin sont admirablement construites; mais nous ne citerons que les moyens par lesquels la direction donnĂ©e au mouvement dans les machines Ă  bluter et Ă  prĂ©parer peut ĂȘtre changĂ©e Ă  volontĂ©. Sur un arbre vertical, on lixe, Ă  la distance d’environ 1 5 Ă  18 pouces, deux roues dentĂ©es Ă©gales; une autre roue dentĂ©e, attachĂ©e Ă  un essieu ho- montai, est ajustĂ©e de maniĂšre Ă  pouvoir ĂȘtre haussĂ©e et baissĂ©e par une vis, et mise ainsi eu contact, soit avec la plus haute, soit avec la plus basse des deux roues-dentĂ©es de l’arbre vertical; alors le mouvement, comme on le voit clairement, passe d’une direction Ă  la direction opposĂ©e, en changeant seulement la position de l’essieu horizontal, en sorte que la roue qu’il porte, puisse ĂȘtre poussĂ©e alternativement par l’une ou l’autre des deux roues-dentĂ©es. Une roue Ă  pignon, travaillant Ă  l’autre bout de l’essieu horizontal , communique le mouvement aux machines de prĂ©paration. M. W. Dryden, contre-maĂźtre de Ai. Lloyd, sous la direction duquel ce moulin a Ă©tĂ© construit, pense qu’on pourrait adopter avec avantage un mode presque semblable pour les machines prĂ©paratoires des moulins Ă  vent; en faisant agir trois roues, toutes de diffĂ©rent diamĂštre, deux desquelles, comme A et C, tourneraient sur un arbre vertical, et la troisiĂšme 1» sur un arbre inclinĂ©. On voit, lig. 10G, les roues ANGLAIS. 20 1 A et B en action, tandis que C est en repos; et si A est jetĂ©e hors d’action par quelque moyen semblable Ă  celui adoptĂ© Ă  la premiĂšre roue dentĂ©e et aux wallowers lig. io4- et io5, C arrivera en contact avec B ; A sera dĂ©gagĂ©, et un mouvement contraire sera communiquĂ© Ă  B. Par cette invention il serait facile, quand le vent serait violent et ferait mouvoir rapidement l’axe vertical, de porter C dans une position oĂč elle pĂ»t agir sur B , qui est la roue placĂ©e sur l’essieu des machines prĂ©paratoires; et au contraire, quand le vent serait faible , et le mouvement du mĂ©canisme rĂ©tardĂ©, C pourrait ĂȘtre mis hors d’action, et la roue B serait poussĂ©e par la grande roue A, comme on le voit dans la ligure. Nous aurions Ă©tĂ© bien aise de voir adapter Ă  ce moulin si bien construit, une invention fortement recommandĂ©e par les constructeurs amĂ©ricains, pour Ă©lever le blĂ© moulu jusqu’aux boĂźtes , desquelles il passe aux blutoirs. Dans ce moulin , comme dans tous, le blĂ© est mis en sac- dans les auges sous les meules, et de lĂ  on le monte au sommet du bĂątiment par une corde roulĂ©e autour de cylindres que font tourner quelques-unes des mĂ©caniques intĂ©rieures. Suivant la mĂ©thode amĂ©ricaine, une grande vis est placĂ©e horizontalement dans l’auge oĂč la farine est reçue. Le filet de la vis est formĂ© de piĂšces de bois fixĂ©es dans un cylindre de mĂȘme matiĂšre , long de 7 Ă  8 pieds, qui forme l’axe de la vis 202 MÉCANICIEN Quand cette vis tourne sur son axe, elle force la farine de passer d’un bout de l’auge Ă  l’autre, d’oĂč elle tombe dans une seconde auge, de laquelle on la fait monter en haut du moulin par des Ă©leveurs, mĂ©canisme semblable Ă  la pompe Ă  chaĂźne. Ces Ă©leveurs consistent en une chaĂźne de seaux ou vaisseaux convexes, en forme de coupe, attachĂ©s Ă  une distance convenable, sur une bande de cuir qui tournesurdeuxroues, dont l’une est placĂ©e au sommet, et l’autre au fond du moulin , dans l’auge Ă  farine. Quand les roues sont mises en mouvement, la bande tourne, et les seaux plongeant tour Ă  tour dans l’auge Ă  farine, transportent celle-ci Ă  lelage supĂ©rieur , oĂč ils dĂ©chargent leur contenu. La chaĂźne de seaux est renfermĂ©e dans deux boĂźtes carrĂ©es pour les garantir de tout accident, et les conserver propres. Pour rentrer dans notresujet, nous allons dĂ©crire les moulins Ă  marĂ©e, dans lesquels l’essieu de la roue d’eau ne hausse ni ne baisse , et oĂč la roue ne tourne que dans une seule direction. Une roue de celte espĂšce doit Ă©videmment , pendant la haute marĂ©e , ĂȘtre presque inondĂ©e, sinon complĂštement ; et pour qu’elle puisse marcher en de telles circonstances, ses combinaisons exigent beaucoup d’habiletĂ© et d’invention. Les premiĂšres personnes qui trouvĂšrent une forme de roue capable d’ĂȘtre mue par la marĂ©e, quoique complĂštement inondĂ©e, ANGLAIS. 200 set et de la Deuille. Leur roue est dĂ©crite par BĂ©- lidor , Ă  peu prĂšs en ces termes Suppose/, G II, fig. 107, la superficie de l’eau Ă  la marĂ©e haute, et la ligne L M, la surface de l’eau Ă  la marĂ©e basse , et que le courant suive la direction de la flĂšche iN ; le problĂšme est de construire la roue de maniĂšre Ă  pouvoir toujours tourner sur son axe J K. La ligure Ă  laquelle nous renvoyons, est le profil d’un assemblage de charpentes, qui doit ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ© plusieurs fois le long de l’arbre , suivant la longueur que l’on veut donner aux planches flottantes ; et les piĂšces qui les composent doivent ĂȘtre suspendues aux autres parties de l’appareil de la roue, par autant de joints qu’il est nĂ©cessaire pour qu’elles soutiennent l’impulsion de l’eau sans flĂ©chir. La seule particularitĂ© qui distingue cette roue, c’est qu’on suspend par des gonds aux poutres transversales de la charpente , les planches qui composent les floats, de maniĂšre qu’elles peuvent se prĂ©senter de face comme D D D , quand elles sont au bas de la roue, pour recevoir pleinement le choc du courant; et au contraire, prĂ©senter les cĂŽtĂ©s comme A A A, quand elles sont au sommet de la roue ; l’eau, ayant ainsi plus d’effet sur les parties les plus basses que sur les parties les plus hautes de la roue, la fait tourner suivant l’ordre des lettres. Au lieu de cela, si les planches Bottantes Ă©taient attachĂ©es Ă  la maniĂšre ordinaire , l’impulsion du fluide sur la roue serait MECANICIEN presque le mĂȘme sur toutes les parties , et alors elle resterait immobile. Nous voyons, d’un coup-d’Ɠil, que les planches D D D arrivĂ©es Ă  M, commencent Ă  flotter comme Ă  E E E , et plus encore Ă  F F F, mais que ce n’est que lorsqu’elles arrivent Ă  A A A, qu’elles atteignent la position horizontale; aprĂšs cela , arrivant Ă  B B B, elles commencent Ă  tomber sur les poutres auxquelles elles sont accrochĂ©es, et aussitĂŽt qu’elles ont dĂ©passĂ© le niveau de l’essieu J K, le courant a son plein effet sur elles, ce qui arrive entre G C C et E E E , soit que la surface de l’eau se trouve Ă  GII ou Ă  L M car, mĂȘme dans ce dernier cas, il est Ă©vident que les planches flottantes sont entiĂšrementplongĂ©es dans l’eau quand elles se trouvent dans la position verticale P dit qu’il Ă©tait prĂ©sent au premier essai que l’on lit d’une roue semblable Ă  Paris , et que cette expĂ©rience eut tout le succĂšs que l’on pouvait dĂ©sirer. M. Dryden a derniĂšrement inventĂ© une roue d’eau qui peut travailler presque inondĂ©e par l’eau de la marĂ©e montante. Lafig. 108 estime Ă©lĂ©vation de cette roue. Sa partie supĂ©rieure est censĂ©e Ă  deux pieds au-dessus du plus haut point de la marĂ©e ; son axe reste toujours en place ; et la roue peut tourner pendant la marĂ©e haute, quand la chute est Ă  B, et le remous de la queue d’eau Ă  la ligne pointĂ©e À; elle tourne Ă©galement quand la chute est Ă  C, et la queue d’eau de niveau avec ANGLAIS. 20Ü le bas de la roue. Tous les floats sont attachĂ©s Ă  l’angle de leurs rayons respectifs sur la roue , comme on le voit dans la figure, et construits de maniĂšre Ă  laisser une ouverture d’un pouce au moins entre chaque flottant et le tambour de la roue. Cette ouverture est faite pour empĂȘcher que la roue ne soit arrĂȘtĂ©e par la queue d’eau ; car, lorsque le seau monte hors de l’eau, il n’y a point de Aide , l’air remplissant de suite la place de l’eau ; alors l’eau quitte la roue sans difficultĂ©. Le cas est different quand les roues sont construites Ă  la maniĂšre accoutumĂ©e ; si ce sont des roues ouvertes, les floats seront faits de maniĂšre Ă  rejeter la queue d’eau ; car s’ils y sont plongĂ©s Ă  une certaine profondeur, ou si elles sont fermĂ©es , elles manquent de l’issue exigĂ©e pour dĂ©gager l’air, et empĂȘcher qu’il ne se fasse un vide dans le seau montant, ce que les meuniers appellent tĂ©ter la queue d’eau. On ajuste, tout contre la roue, unplancheyagecircu- laireĂ  I,occupantl’espace d’unpeu plus dedeux flottans, pour diriger l’eau sur la roue. E F G H sont des Ă©cluses liĂ©es ensemble par la barre de fer J , et Ă©levĂ©es Ă  l’aide de la roue , de deux pignons et d’une manivelle ; le premier pignon jouant dans le hastier K ces Ă©cluses servent uniquement Ă  arrĂȘter la roue quand cela est nĂ©cessaire,q uoiqu 'une seule puisse suffire Ă  fournir la roue. Les cercles de cette roue peuvent ĂȘtre soit en fer, soit en bois; et les floats se com- MECANICIEN' 206 poser de plaques de fer rivĂ©es ensemble. Les flaunchs que l’on voit dans le dessin , sur le bras de la roue , sont destinĂ©s Ă  faciliter l’établissement des premiĂšres roues dentĂ©es; on peut fixer les cercles de la roue aux flaunchs , sur l’extrĂ©mitĂ© des bras , et le grand flauncli , attachĂ© Ă  l’essieu , reçoit le milieu de la roue. La lig. 109 est le plan d’un bĂątiment dans iequel l’une ou l’autre des deux derniĂšres roues que nous venons de dĂ©crire peut ĂȘtre Ă©tablie ; et l’on y voit la maniĂšre dont on peut amener l’eau toujours sur le mĂȘme cĂŽtĂ© de la roue au moyen de quatre portes A, b , C et D. Quand la riviĂšre fait aller le moulin , A et B sont ouvertes, et les flĂšches indiquent le cours de l’eau de la riviĂšre au bassin ; les lignes pointĂ©es montrent le cours du bassin Ă  la riviĂšre quand A B sont fermĂ©es et C D ouvertes. Ces portes tournent sur un essieu qui dĂ©passe d’environ 6 pouces le milieu de laporte, et sur le sommet de l’essieu est une demi- roue. Par l’effet d’une grue ou cabestan liĂ© Ă  ces piĂšces, la porte s’ouvre et se ferme Ă  volontĂ©; quand une chute d’eau d’une certaine hauteur presse contre les portes, elles s’ouvrent en grande partie d’elles-mĂȘmes , en dĂ©plaçant seulement les crampons qui les tiennent fermĂ©es. X et Y sont des coudes de fonte qui soutiennent les poteaux sur lesquels les portes sont fixĂ©es. Les murs du bĂątiment sont figurĂ©s Ă  a b c et d. C Le lecteur pourra maintenant apprĂ©cier le ANGLAIS. 207 mĂ©rite de ces deux sortes de moulins Ă  marĂ©e. La simplicitĂ© de la construction des roues de Gosset, Dcuille et de Drydcn , les rend trĂšs-recommandables; mais nous doutons beaucoup qu’elles rĂ©ussissent complĂštement dans la pratique. Si la roue, avec les portes battantes, etc., montrĂ©e fig. 1 o/j et 10G, eĂ»t Ă©tĂ© Ă©tablie sur un axe perpendiculaire, et non parallĂšle au cours de la riviĂšre , l’eau aurait pu ĂȘtre admise de maniĂšre Ă  agir du mĂȘme cĂŽtĂ© ; et la pression hydrostatique l’aurait en ce cas fait baisser aussi continuement pendant la retraite de la marĂ©e, qu’elle l’aurait fait monter pendant le flux. 11 nous semblerait donc que par ce moyen on Ă©pargnerait le travail de l’homme, qui, suivant la construction actuelle, est obligĂ© de surveiller la roue d’eau. De plus, tout l’appareil additionnel exigĂ© maintenant pour changer les roues Ă  Ă©perons, n’étant plus nĂ©cessaire, cela diminuerait de beaucoup la premiĂšre dĂ©pense. Gregory, Meck. tom. 2. Quand on choisit l’emplacement d’un moulin, il faut prendre garde que le sol ne soit point sujet Ă  ĂȘtre inondĂ©. Si l’eau de la queue de moulin ne s’écoule point librement, mais reste suspendue dans le chemin de la roue , en sorte que celle-ci soit forcĂ©e de tourner dedans , on dit que la roue plonge dans la queue d’eau; ce qui obstrue graduellement le mouvement de la roue et mĂȘme l’arrĂȘte tout-Ă -fait, quand le flux est considĂ©rable. 208 le mĂ©canicien Un moulin bien construit se dĂ©charge de lui- mĂȘme de 1 a plus grande partie du remous , pourvu qu’il y ait en mĂȘme temps accroissement dans la hauteur de l’eau de la pĂąlie et une quantitĂ© d’eau illimitĂ©e Ă  tirer sur la roue. Les parapets des moulins ordinaires portent deux pieds de remous water-tail, quand il y a augmentation de hauteur Ă  la chute , et fournissent abondamment l’eau sur la roue , sans prĂ©judice du travail des moulins ainsi construits portent trois et quatre pieds de remous , et mĂȘme plus. M. Smeatonparle d’une de ces machines qui portait 6 pieds; et il est d’usage dans les pays plats, oĂč le remous est plus embarrassant, d’établir la roue de 6 Ă  12 pouces au-dessous du niveau de l’eau du rĂ©servoir infĂ©rieur, pour augmenter la hauteur de la chute ; si ce moyen est judicieusement appliquĂ©, il produit le meilleur effet, en permettant d’agrandir le diamĂštre de la roue ; et, quoiqu’elle doive toujours tournera cette profondeur de remous, son action est aussi parfaite , parce que l’eau coule du fond de la roue dans la direction de sa rĂ©volution. SUR LA CONSTRUCTION DU COURSIER DE LA ROUE ET DU COURS D’EAU. Le chemin de la roue doit ĂȘtre construit solidement en maçonnerie ; et si les pierres sont ANGLAIS. ÜOp cimentĂ©es Ă  la romaine, cela vaudra mieux que si elles l’étaient avec du mortier. Quand le terrain derriĂšre la maçonnerie n’est pas trĂšs-ferme, il faut le battre Ă  coups de bĂ©lier, et le garnir de glaise pour empĂȘcher la filtration de l’eau. Ceci s’applique surtout aux roues Ă  parapet , pour lesquelles l’eau delĂ  pĂąlie est en gĂ©nĂ©ral immĂ©diatement derriĂšre le parapet dans lequel la roue travaille ; la pente de terrain conduisant du parapet au rĂ©servoir, pour que l’eau ne puisse Ă©chapper. Le mur du parapet doit ĂȘtre appuyĂ© sur un plancher sur pilotis , pour que l’eau ne puisse couler en dessous et miner les fondations du chemin de la roue. Les pierres de cet ouvrage sont taillĂ©es Ă  la mesure requise , et placĂ©es avec soin ; quand les murs latĂ©raux sont terminĂ©s et l’axe de la roue Ă©tabli dans ses supports , Ă  l’aide d’une jauge, on trace la courbe et on construit le parapet qu’on unit en arc de cercle rĂ©gulier. Les murslatĂ©rauxsont de mĂȘme bien exactement polis Ă  l’endroit oĂč doivent travailler les planches flottantes. 11 est assez, ordinaire de faire l’espace entre les murs latĂ©raux, de deux pouces plus Ă©troit de chaque cĂŽtĂ©, dans la partie circulaire oĂč les flottans agissent, que dans les autres parties. Dans quelques anciens moulins le parapet est en planches , mais cette construction est si peu durable qu’on ne peut la recommander. Dans les moulins de construction moderne , le 1. 2 1 O LV MÉCANICIEN parapet est doublĂ© d’une plaque de fonte ; mais nous n’approuvons point cette maniĂšre , parce qu’il est presque impossible d’empĂȘcher qu’il ne se forme quelques petites voies d’eau Ă  travers la maçonnerie; et cette eau arrĂȘtĂ©e par le fer, ne pouvant s’échapper , sa pression hydrostatique contre cet obstacle devient Ă©norme, et finit par briser ou dĂ©taclierlaplaque. Leparapet est mieux consolidĂ© en formant des cĂŽtes profondes qui se projettent du dos de la plaque , et en les insĂ©rant avec soin dans la maçonnerie , ce qui non- seulement renforce la plaque , mais encore coupe la communication Ă  l’eau, de sorte qu’elle ne peut agir en mĂȘme temps sur des surfaces assez larges pour que la force et le poids de la plaque ne puisse lui rĂ©sister. .La pierre est sans contredit la matiĂšre la plus propre pour construire un parapet. Avec les roues mues en dessus, on peut diminuer considĂ©rablement la perle de l’eau qui coule hors des seaux Ă  mesure qu’ils approchent du fond de la roue. Il suffit de pratiquer une case autour de la partie infĂ©rieure de la roue pour empĂȘcher l’eau d’échapper immĂ©diatement , et la faire agir comme dans une roue Ă  parajret. Tant que cet appendice reste en bon Ă©tat , et que la roue travaille avec justesse , il produit un effet trĂšs-sensible ; mais on a souvent objectĂ© contre ce perfectionnement, qu’un morceau de bois ou une pierre en tombant dans la roue pourrait dĂ©chirer une partie ANGLAIS. 2 1 I de sa couverture et endommager le seau ; et encore , que la gelĂ©e, en faisant adhĂ©rer toutes les parties ensemble, peut empĂȘcher le travail pendant tout le temps de sa durĂ©e. Toutefois la derniĂšre objection nous paraĂźt peu importante ; car l’eau n’est pas plus sujette Ă  geler Ă  cet endroit que dans les seaux ou dans le moyeu , et on peut s’en prĂ©server par le mĂȘme moyen , savoir, en tenant la roue toujours en mouvement ; et pour cela il suffit de laisser couler pendant la nuit un trĂšs-petit courant d’eau. M. Smeaton a toujours employĂ© ces sortes de cases circulaires avec succĂšs ; on doit les prĂ©fĂ©rer Ă  toute complication dans la forme des seaux. Canaux des moulins. — Comme il est de la plus grande importance d’avoir une chute aussi haute qu’il est possible, lefond du canal quiconduitl’eau de la riviĂšre doit avoir une pente trĂšs-lĂ©gĂšre; car la hauteur de la chute diminue en proportion de l’augmentation de pente dans le canal. 11 sera donc suffisant de donner Ă  A B, fig. 100, une pente d’environ 1 pouce sur 200 verges, en ayant attention de faire incliner les premiĂšres 48 verges d’un demi-pouce, afin de donner au courant assez de vitesse pour que l’eau ne retourne pas a la riviĂšre. La pente de la chute , reprĂ©sentĂ©e par l’angle G C R pourrait ĂȘtre de 2 5 Ă  5 o ; ou C R qui est le rayon, pourrait ĂȘtre Ă  G R tangente de cet angle, comme 100 Ă  48, ou comme 26 est Ă  12 ; et puisque la surface de l’eau G B est in» 2 1 2 LE MECANICIEN clinĂ©e depuis a b jusqu’en a c , avant d’arriver Ă  la chute, il sera nĂ©cessaire de donner une courbure Ă  la partie supĂ©rieure B C D du courant , dans B D, pour que l’eau du fond coule parallĂšlement Ă  l’eau de la tĂšte du canal. A cet effet, prenez, les points B D , Ă  environ Ăź 2 pouces de distance de C , et Ă©levez les perpendiculaires B E , D E ; le point d’intersection E sera le centre duquel l’arc B D doit ĂȘtre dĂ©crit, le rayon Ă©tant d’environ 10 pouces 7. Pour que l’eau puisse agir avec plus de force sur les planches flottantes de la roue WW, il faut quelle prenne un direction horizontale H K , avec la mĂȘme vitesse qu’elle aurait acquise arrivĂ©e au point G ; mais en tombant de C Ă  G, l’eau frappe contre la partie horizontale II G, et perd ainsi une grande partie de sa vitesse ; il conviendra donc de la faire passer le long de F H , arc de cercle auquel D F et K H sont tangentes dans les points F H. Pour cela, faites GF et G II de 5 pieds chacun, et Ă©levez les perpendiculaires II I, F I, qui se couperont dans les points I Ă  la distance d’environ 4 pieds 9 pouces et des points F et II, et le centre de l’are F II sera dĂ©terminĂ©. La distance II K Ă  travers laquelle l’eau coule avant d’agir sur la roue, ne peut ĂȘtre moindre de 2 Ă  5 pieds, pour que les diffĂ©rentes parties du fluide puissent prendre la direction horizontale; mais si II K Ă©tait beaucoup plus grand, la vitesse du courant d’eau diminuerait par son anglais. 2 1 O frottement nu fond du canal. Pour qu’il ne se perde point d’eau entre le canal K II et les extrĂ©mitĂ©s des planches flottantes, K L doit avoir environ 3 pouces, et l’extrĂ©mitĂ© o de la planche flottante n o, doit ĂȘtre au-dessous de la ligne II K X, en laissant entre o et m, la place suffisante pour le jeu de la roue ou bien, X L M pourrait ĂȘtre formĂ© en arc de cercle comme K M, et concentrique Ă  la roue. La ligne L M V que M. Fabre appelle le cours d’impulsion , pourrait ĂȘtre prolongĂ©e de maniĂšre Ă  soutenir l’eau aussi long-temps qu’elle peut agir sur lesplanchesflottantes, c’est- Ă -dire Ă  peu prĂšs Ă  9 pouces de distance de O P, ligne horizontale qui traverse O, point le plus bas de la chute ; car si O L avaient beaucoup moins de 9 pouces , l’eau ayant perdu la plus grandepartie de sa force en poussant les planches flottantes, s’accumulerait sous la roue et retarderait son mouvement. Par la mĂȘme raison un autre cours , nommĂ© par M. Fabre cours de dĂ©charge, est liĂ© avec L M Y par la courbe Y ÎN , pour maintenir la vitesse que l’eau a conservĂ©e, et qui, sans cela, serait dĂ©truite par la chute perpendiculaire de l’eau de V Ă  N. Le cours de dĂ©charge est reprĂ©sentĂ© par V Z, inclinĂ© depuis le point O. Il peut avoir 16 verges de longueur avec 1 pouce de pente par 2 verges. Le canal qui ramĂšne l’eau du cours de dĂ©charge Ă  la riviĂšre , pourrait avoir une pente de 4 pouces pour les premiĂšres 200 verges, de 3 pouces pour les IÆ MECANICIEN 2 1-f secondes; et ainsi de suite, en diminuant graduellement la pente jusqu’à ce qu’elle se termine Ă  la riviĂšre. Si la riviĂšre , quand elle se trouve enflĂ©e par les pluies, peut refouler l’eau en arriĂšre sur la roue, il faut incliner davantage le canal,pour Ă©vitercet accident. Ilestdouc Ă©vident que pour Ă©tablir un bon courant de moulin , on doit surtout porter une grande attention sur le nivellement. SUR L’ÉTABLISSEMENT DES CANAUX ET DES DIGUES. Les plus anciens moulins allaient avec des roues mues en dessous, placĂ©es dans le courant d’une riviĂšre dĂ©couverte, et au milieu de laquelle le bĂątiment du moulin Ă©tait construit sur pilotis. On a dĂ» bientĂŽt concevoir que la puissance du moulin serait grandement augmentĂ©e, si toute l’eau de la riviĂšre Ă©tait ramenĂ©e sous la roue , au moyen d’un obstacle formĂ© en travers du courant, par lequel l’eau serait portĂ©e Ă  la hauteur requise , et d’un Ă©tang ou bassin pour la recevoir. Une Ă©cluse ou porte Ă©tait Ă©galement nĂ©cessaire pour en rĂ©gler l’admission sur la roue, outre d’autres Ă©cluses pour dĂ©charger l’eau dans les temps d’inondation ; car si dans les temps ordinaires l’eau peut couler sans danger sur le sommet de la digue, en trop grande masse , ANGLAIS. 2 1 a elle pourrait l’entraĂźner , en la minant du pied et en la renversant ensuite dans l’excavation. Cet accident est assez frĂ©quent pour les moulins ainsi placĂ©s. C’est l’évidence de ce danger qui a conduit Ă  Ă©tablir les moulins Ă  eau, Ă  cĂŽtĂ© de la riviĂšre; et Ă  creuser un canal de la riviĂšre au moulin, pour amener l’eau Ă  celui-ci; et un autre canal pour rendre l’eau du moulin Ă  la riviĂšre. La diffĂ©rence entre le niveau respectif de ces deux canaux, constitue la chute qui fait travailler le moulin; cette chute est entretenue par une digue qui traverse entiĂšrement la riviĂšre, mais sur laquelle l’eau peut couler en cas d’inondation , sans affecter le moylin , parce que l’entrĂ©e de l’eau dans le canal qui l’alimente, est rĂ©glĂ©e par des Ă©cluses et des murs latĂ©raux. On peut construire la digue dans un endroit large de la riviĂšre , afin de ramasser assez d’eau pour avoir un grand rĂ©servoir, qu’on appelle l’étang du moulin ou la tĂȘte de la pĂąlie. Ce rĂ©servoir estutile, soit pour rassembler l’eau qui vient de la riviĂšre pendant la nuit, pour la consommation du jour suivant, soit dans les cas oĂč le moulin ne travaille pas continuellement, mais exige, lorsqu’il travaille, plus d’eau que le courant ordinaire de la riviĂšre ne peuten fournir. Plus la surface de l'Ă©tang est grande, plus il produit d’effet, mais la profondeur ne peut compenser le dĂ©afut de surface , parce que, quand la surface baisse Ă  mesure que l’eau s’épuise, la chute ou descente LE MECANICIEN 2l6 de l’eau , et consĂ©quemment sa puissance , diminuent en proportion. Une digue Ă©tablie dans une grande riviĂšre doit ĂȘtre solidement construite. On se sert assez souvent de charpente pour cet objet ; mais la maçonnerie est prĂ©fĂ©rable. On doit prendre grand soin d’empĂȘcher , par le moyen de pilotis enfoncĂ©s sous la digue, toute filtration de l’eau au- dessous, ce qui tendrait Ă  miner insensiblement les fondations, il est assez commun de placer la digue obliquement dans la riviĂšre, afin que l’eau coule sur une plus grande longueur de muraille, et que ne s’élevant pas Ă  une trop grande hauteur, l’eau des inondations puisse avoir son Ă©coulement. Cependant, cette pratique est sujette Ă  des inconvĂ©niens ; car le courant d’eau qui coule sans cesse sur la digue, travaillant contre le rivage , toujours sur un seul point, doit Ă  la longue l’entamer, si l’on n’y oppose des ouvrages trĂšs - dispendieux. Cette difficultĂ© est levĂ©e en faisant la digue en deux longueurs qui se rencontrent Ă  un angle dont le sommet avance dans le courant. De cette maniĂšre, les deux cou- rans venant des deux parties opposĂ©es de la digue, se frappent mutuellemen t et usent leur force l’un contre l’autre , sans endommager aucune de ces deux parties. Une forme encore meilleure est un segment de cercle qui a l’avantage additionnel de la force, parce que si les arc-boutans formĂ©s par les rives sont fermes, toute la digue devient ANGLAIS. 2 1 - semblable Ă  une arche le pont placĂ©e horizontalement. C’est cette forme que M. Sineaton emploie gĂ©nĂ©ralement. Le pied de la digue oĂč l’eau coule doit ĂȘtre une pente rĂ©guliĂšre avec une courbure, afin de conduire l’eau Ă©galement; cette partie doit aussi ĂȘtre pavĂ©e en pierres ou plan- cbeyĂ©e, pour empĂȘcher l’eau de la rompre lorsque le courant est rapide. Quand la chute est considĂ©rable, on peut la diviser en plusieurs digues ou Ă©cluses ; mais il faut Ă©viter qu’en tombant de digue en digne, le courant ne frappe pas sur l’eau, parce qu’il y perdrait presque toute sa force. Rien n’épuise davantage la force du courant le plus rapide, que de tomber dans une autre masse d’eau , parce que sa puissance mĂ©canique s’use Ă  changer la forme de l’eau qu’il rencontre ; au lieu que si le courant tombe sur de la pierre ou du bois , sa force n’est pas dĂ©truite , mais seulement rĂ©flĂ©chie sur quelque autre partie du canal, et peut ĂȘtre Ă©tendue sur une surface assez grande pour n’offenser aucune partie d’une maniĂšre bien sensible. Cependant la force du courant finit toujours par user graduellement les rives , et oblige Ă  des rĂ©parations continuelles ; puisqu’il est dĂ©montrĂ© que toute la force de l’eau qui n’est pas emportĂ©e par la rapiditĂ© de sa course , aprĂšs avoir passĂ© la digue , est employĂ©e , soit Ă  changer la forme de l’eau, soit Ă  miner les bords. LE MECANICIEN 2 18 Les usines Ă  filer le coton de MM. Strutt Ă  Belper, en Derbysliire , sont construites sur une trĂšs-grande Ă©chelle; elles sont les plus parfaites que nous ayons vues sous le rapport des digues et des autres ouvrages hydrauliques. Les moulins sont mis en mouvement par l’eau de la riviĂšre de Derwent, qui est trcs-sujettc aux inondations La grande digue est un demi-cercle de maçonnerie solide , ayant un Ă©tang au-dessous, dans lequel l’eau arrive. D’un cĂŽtĂ© de la digue sont trois Ă©cluses chacune de 20 pieds de large ; on les ouvre pendant les inondations pour laisser entrer l’eau par cĂŽtĂ© dans le mĂȘme Ă©tang; de l’autre cĂŽtĂ© , est une Ă©cluse semblable , large de 22 pieds. L’eau est retenue dans l’étang le plus bas, par l’obstacle qu’elle rencontre en coulant sous les arches d’un pont ; mais la principale chute se brise dans l’étang situĂ© sous la grande digue demi-circulaire. L’eau qu’on retire de la pĂąlie au-dessous de la digue, passe Ă  travers trois Ă©cluses, chacune de 20 pieds de large, et de lĂ  , se distribue par divers canaux , aux moulins qui sont construits Ă  cĂŽtĂ© de la riviĂšre, hors de la portĂ©e des inondations. il y a six grandes roues d’eau ; l’une d’elles, large de 4 o pieds, a Ă©tĂ© citĂ©e plus haut pour sa construction ingĂ©nieuse nous en avons Ă©galement dĂ©crit deux autres larges de i 5 pieds. Elles sont toutes Ă  parapet. On voit dans les usines , pour le fer, de MM. Walker, Ă  Rotkerham ANGLAIS. 2 I en Ytirksliire , d’excellens modĂšles d’ouvrages hydrauliques , ainsi que dans les usines de Car- ron,en Ecosse. EncyclopĂ©die de Rees, et Fergu- son , Ă©dition de Breivster. CANAL AVEC FLOTTEUR POUR RÉGLER LA SORTIE DE L’EAU. Nous donnerons ici la description d’un canal et d’un rĂ©servoir, inventĂ©s par Quayle , pour Ă©galiser la quantitĂ© d’eau qui tombe sur les roues. Pour qu’une roue puisse toujours ĂȘtre rĂ©guliĂšrement fournie d’eau , et obvier ainsi f auxin- convĂ©niens dĂ©rivĂ©s de la mĂ©thode ordinaire , qui est de faire couler l’eau par la partie infĂ©rieure du canal, on a imaginĂ© de rĂ©gler la quantitĂ© d’eau dĂ©chargĂ©e par un flotteur, et de la faire sortir par une espĂšce de trop-plein. Fig. 99. Coupe du rĂ©servoir et du flotteur. A, entrĂ©e de l’eau ; B, flottant ayant une ouverture circulaire au centre, dans laquelle est suspendu un cylindre C , l’oulantdans la case E sous le fond du canal. Ce cylindre est mis au fil de l’eau au fond du canal par un collier de cuir placĂ© entre deux plaques, et vissĂ© au fond. Le cylindre est attachĂ© au flotteur, de maniĂšre Ă  le suivre quand il monte et quand il descend ; et l’eau y est admise par l’ouverture pra- 1 . i4* 22Ô LE MECANICIEN tiquĂ©e dans ses cĂŽtĂ©s; de lĂ , passant dans la boĂźte ou case E, elle monte et sort en G , oĂč elle tombe sur la roue. Par ce moyen, on a toujours une quantitĂ© d’eau Ă©gale, laquelle peut ĂȘtre augmentĂ©e ou diminuĂ©e , Ă  l’aide d’une petite crĂ©maillĂšre et d’un pignon attachĂ© au cylindre, qui l’élcvent ou l’abaissent au-dessus ou au-dessous de la ligne d’eau du flotteur en l’élevant jusqu’au sommet, on arrĂȘte l’eau tout- Ă -fait, ce qui remplit le mĂȘme but que la vanne ordinaire. Ce pignon tourne par la manivelle II ; une roue Ă  dents, placĂ©e Ă  l’extrĂ©mitĂ© opposĂ©e de l’axe du pignon, l’empĂȘche de descendre trop bas. K et L sont deux tiges placĂ©es pour maintenir le mouvement du flotteur en montant et en descendant ; elles le traversent, et sont fixĂ©es Ă  son sommet par les tasseaux des cĂŽtĂ©s. M est une planche placĂ©e en travers du canal, et presqu’au fond, pour empĂȘcher l’impulsion horizontale de l’eau de dĂ©ranger les flotteurs. Fig. 99*. A , coupe transversale, montrant la maniĂšre d’attacher la crĂ©maillĂšre et le pignon. Le premier est intercallĂ© dans une piĂšce de mĂ©tal qui traverse le cylindre prĂšs du sommet. Pour que l’eau passe plus facilement quand elle est presque Ă©puisĂ©e, le fond du cylindre, au lieu d’ĂȘtre plan , est coupĂ© de maniĂšre Ă  admettre deux pieds comme Ă  C, fig. 99. Le flot- ANGLAIS. 2 2 I teur est egalement empĂȘchĂ© de poser sur le fond du canal, par quatre petits pieds , en sorte que l’eau arrive en dessous rĂ©guliĂšrement. Fig. 99*. Yue du cylindre plus en grand , oĂč l’on voit li c Ă©maillĂšre et l;i roue Ă  dents , avec sa roue Ă  crochet et une des ouvertures du cylindre. La manivelle est de l’autre cĂŽtĂ©, et le pignon qui fait monter la crĂ©maillĂšre , est placĂ© entre eux. CANAL EMPLOYÉ PAR M. SMEATON FOUR CONDUIRE L’EAU SUR LES ROUES. Fig. 90*. G, bĂąche dans laquelle l’eau fine ; F F, fortes solives croisĂ©es sur lesquelles la bĂąche est appuyĂ©e. La Ăźoue est placĂ©e trĂšs-prĂšs au-dessous du fond de la 1 aelie, comme on le voit dans la deux bras de la roue, assemblĂ©s , comme le montre la fig. 1 10. B , D , cercles de bois de la roue ; le cercle Ă©troit est la coupe de la roue ; les augets sont attachĂ©s Ă  l’extĂ©rieur de ce cercle , ainsi que la figure le reprĂ©sente. Une des planches b qui forment le fond de la bĂąche est inclinĂ©e, et laisse une ouverture pour le passage de l’eau cette ouverture est fermĂ©e par la porte Ă  coulisse c , qui s’adapte au fond de la bĂąche , et se meut en avant et en arriĂšre au moyen de la tige et du 222 LE MÉCANICIEN levier e , fixĂ© dans un axe f, lequel porte un long levier Ă  son extrĂ©mitĂ©. Ce levier Ă©tant mis en jeu par le meunier fait glisser cette espĂšce de trappe le long du fond de la baclie , et augmente ou diminue Ă  volontĂ© l’ouverture par oĂč l’eau sort. L’extrĂ©mitĂ© du bord delĂ  porte est coupĂ©e en pente pour rĂ©pondre Ă  la partie inclinĂ©e b par ce moyen, elle offre un passage parallĂšle pour l’eau ; ce qui fait quelle est toujours dĂ©chargĂ©e en fdet rĂ©gulier et uniforme. Pour contribuer encore Ă  cct effet, les bords des ouvertures sont rendus aigus par des plaques de fer; la trappe est mise au fil de l’eau Ă  l’endroit oĂč elle pose sur le fond de la bĂąche avec du cuir, pour Ă©viter le coulage quand elle est fermĂ©e. Si la roue est d’une largeur considĂ©rable , le poids de l’eau peut faire flĂ©chir le milieu de la hache jusqu’eĂ  toucher la roue; on y remĂ©die par une forte solive O, placĂ©e en travers de la hache , laquelle y est suspendue par des chevilles de fer qui passent dans les rainures de la trappe de maniĂšre Ă  ne point gĂȘner son mouvement. En octobre 1812, M. Nou aille obtint un brevet d’invention pour un mode nouveau d’amener l’eau sur une roue mue en dessus voyez, fig. 94; il le dĂ©crit ainsi Par ma nouvelle mĂ©thode d’appliquer l’eau aux roues, je fais commencer son action sur le point de la circonfĂ©rence de la roue, qui est Ă©loignĂ© d’environ cinquante-trois degrĂ©s du point le plus haut de ANGLAIS. 2 20 cette circonfĂ©rence , au lieu de l’appliquer au sommet mĂȘme , comme on l’a fait jusqu’à prĂ©sent pour les roues mues en-dessus. Par ce moyen je puis obtenir les avantages d’une grande roue , dans des situations oĂč la chute d’eau ne pourrait en permettre qu’une petite, si l’eau Ă©tait appliquĂ©e au sommet. Ainsi, dans le cas oĂč l’on aurait une perpendiculaire de 12 pieds, je pourrais admettre une roue de i5 pieds de diamĂštre ; par consĂ©quent l’eau n’agissant sur elle que d’une hauteur de 12 pieds , la frapperait Ă  5 pieds au-dessous du sommet , et Ă  environ 55 degrĂ©s mesurĂ©s sur sa circonfĂ©rence, comme nous l’avons Ă©tabli ci-dessus. L’auge qui Journit l’eau Ă  la roue est d’une forme telle qu’elle peut la dĂ©charger par le fond Ă  travers le sol, et la diriger sous l’angle requis, pour qu’elle tombe dans les seaux presque dans la direction de l’angle de la roue , ce qui se rapporte Ă  un angle de 76 degrĂ©s avec l’horizon. La porte- navette glisse sur la sole de l’auge, de maniĂšre Ă  couvrir l’ouverture et dĂ©terminer la quantitĂ© d’eau Ă  distribuer sur la roue. La maniĂšre exacte de mettre ce principe en pratique , est particuliĂšrement expliquĂ©e par le dessin ci-joint, qui est la coupe verticale d’une roue d’eau faite d’aprĂšs mon systĂšme. La ligne pointĂ©e À A reprĂ©sente le niveau de l’eau dans sa plus grande hauteur; et B , le niveau de la queue d’eau par consĂ©quent A B est l’extrĂȘme MECANICIEN 2 2/[ chute, et A C. la profondeur de l’eau dans l’auge. Alors, au lieu de faire, suivant l’usage, fine roue d’un diamĂštre Ă©gal Ă  B C, je fais la roue D E F G d’un quart plus grande que B C, et l’eau y sera appliquĂ©e au point E. La sole C de l’auge C II L n’arrive pas jusqu’à son extrĂ©mitĂ© II, mais laisse un petit espace Ă  travers lequel l’eau sort dans la direction de la ligne pointĂ©e 11, pour entrer dans les seaux de la roue. La longueur de cet espace est dĂ©terminĂ©e par la navette K, qui pose Ă  plat sur le fond de l’ange et glisse sur l’ouverture. Son mouvement est dirigĂ© par le levier N que fait mouvoir une vis, un hastier, ou tout autre mĂ©canisme Ă  M , et l’eau est ainsi versĂ©e dans les seaux, en fdet mince et rĂ©gulier. » La fig. 117 reprĂ©sente une mĂ©thode pour appliquer l’eau Ă  ces sortes de roues, telle qu’elle est en usage depuis quelques annĂ©es dans 'le comtĂ© d’York et le nord de l’Angleterre. Par cette mĂ©thode , l’eau n’est pas dirigĂ©e sur le sommet de la roue , mais Ă  peu prĂšs dans la position ci- dessus dĂ©crite. Le grand avantage de cette roue est que l’eau peut lui ĂȘtre appliquĂ©e Ă  plus ou moins de hauteur, suivant la hauteur de l’eau dans l’aua;e. Si l’eau est sujette Ă  varier de hauteur, comme cela arrive Ă  toutes les riviĂšres , il faut que la roue soit suffisamment diminuĂ©e pour que dans les plus basses eaux, il en reste dans l’auge une profondeur assez grande au-dessus do l’orifice ANGLAIS. 2 lu fond, pour qu’elle sorte avec une vitesse supĂ©rieure Ă  celle du mouvement'de la roue. En ce cas si l’eau monte Ă  sa hauteur habituelle , ou au-dessus , l’accroissement de la chute est de peu d’avantage pour la roue ; tandis que la roue ainsi perfectionnĂ©e, peut en tous temps prendre la plus haute chute d’eau, dĂ»t-elle varier de 5 ou 4 pieds. À À, auge de fonte dont l’extrĂ©mitĂ© est formĂ©e d’un grillage de larges barres de fer plates, inclinĂ©es de maniĂšre Ă  diriger l’eau qui les traverse , dans les seaux de la roue. L’espace en+re les barreaux est bouchĂ© par une piĂšce de cuir tendue au fond de l’auge Ă  a, et appliquĂ©e contrĂŽles barres sur lesquelles la pression de l’eau la tient serrĂ©e, ce qui empĂȘche toute voie d’eau. Cette piĂšce de cuir est la vraie porte ; et pour avoir le courant d’eau nĂ©cessaire pour la roue, le cĂŽtĂ© supĂ©rieur du cuir est roulĂ© sur un petit cylindre b, qui a des pivots Ă  ses extrĂ©mitĂ©s; ces pivots sont reçus dans les bouts infĂ©rieurs de deux liastiers faits pour glisser de liaut en bas, par l’action de deux pignons fixĂ©s sur l’axe commun qui s’étend Ă  travers l’auge. Quand cet axe tourne, le cylindre monte ou descend; la porte de cuir se roule dessus quand il descend, et se dĂ©roule quand il monte; de maniĂšre Ă  laisser entre les barreaux plus ou moins d’espace libre, suivant le besoin. Pour que le cuir se place toujours bien droit sur le cylindre, et , i. i5 2 26 LE MÉCANICIEN soit convenablement tendu , on attache une courroie aux deux bouts du cylindre au delĂ  de l’endroit qui reçoit le cuir. Ces courroies sont reportĂ©es au-dessus de l’eau, et appliquĂ©es sur des roues qui les tendent fortement, en les tournant par l’action d’une bande et d’un poids qui prennent la circonfĂ©rence d’une autre roue placĂ©e au bout de l’axe de celle-ci. L’eau coule sur le cĂŽtĂ© supĂ©rieur du cylindre, Ă  travers les barreaux, dans les seaux delĂ  roue ; la descente de l’eau , quand elle traverse le grillage et quand elle tombe de lĂ  jusqu’au fond du seau, est suffisante pour lui donner la vitesse nĂ©cessaire; car une chute de 4 pouces produit une vitesse de 4 pieds par seconde. Nous indiquons cette mĂ©thode comme la meilleure pour appliquer l’eau; d’autant que toutes les autres obligent Ă  sacrifier une plus grande partie de la chute, pour faire Huer l’eau sur la roue ; non qu’il soit nĂ©cessaire de donner la profondeur que l’on donne ordinairement; mais l’ouverture de l’auge doit ĂȘtre placĂ©e assez bas pour que l’eau coule Ă  travers, mĂȘme dans les temps de basses eaux; sans cette prĂ©caution, la roue cesserait de tourner en ces momens. CyclopƓdia de Rees, Repertory of arts , 1 S 1 5. ANGLAIS. 22 7 RÉGULATEUR D’ÉCLUSE , SERVANT A DISTRIBUER L’EAU RÉGULIÈREMENT SUR DES ROUES D’EAU DE TOUTES SORTES. L’ingĂ©nieux M. Burns vient de construire pour les moulins Ă  coton deCartside, le rĂ©gulateur d’écluse, reprĂ©sentĂ© lig. 118, 119, 120 et 121 ; invention qui Ă©pargne, Ă  ce qu’on a calculĂ©, plus de 100 liv. sterl. par annĂ©e. Le mouvement de !a roue est communiquĂ© par une corde tournant sur la poulie J Ă  Taxe E F qui porte les balles GH, fig. 1 18. Ce mouvement est communiquĂ© Ă  l’arbre T, par les roues et pignons Q R S T; et la roue N , placĂ©e au bas de l’arbre, pousse les roues O P, fig. 119 et 120, dans des directions opposĂ©es. Quand la roue a la vitesse demandĂ©e , les roues O P se meuvent moins serrĂ©es sur Taxe , et le mouvement n’est pas poussĂ© plus loin ; mais quand la vitesse de la roue est trop grande, les balles G II , sĂ©parĂ©es par l’augmentation de la force centrifuge , font monter la boĂźte a sur l’arbre E F. Une croix de fer b c fig. 121 , ajustĂ©e dans la boĂźte a , travaille dans les quatre fourchons de la fourchette e b c, fig. 119, au bout du levier d q f e, qui se meut horizontalement autour de f, son centre de mouvement. Quand la boĂźte a est 22& LE MÉCANICIEN stationnaire, ce qui arrive dĂšs que la roue a la vitesse convenable, la croix de fer joue dans deux des fourchons, de maniĂšre Ă  affecter le levier a f c , pour permettre au crampon q q fixe au bout du levier de se dĂ©gager des roues. Quand la croix b c monte , elle frappe le fourchon 5, en tournant autour v. lig. 12 j ; le fourchon pousse de cĂŽtĂ© le levier e f a e t jette le crampon q dans la roue P fig 119, 120 ; ce qui la pousse autour de l’arbre D C dans une direction. Au contraire, quand la croix b c est dĂ©primĂ©e par quelque diminution dans lavitesse de la roue, elle frappe le fourchon 4 qui pousse de cĂŽtĂ© le levier e f d, et jette le crampon q dans la roue O, qui fait tourner l’arbre dans la direction opposĂ©e. L’arbre D C Ă©tant ainsi mis en mouvement, pousse, par le moyen du pignon C et de la roue B , l’arbre inclinĂ© B W, qui, au moyen d’une vis sans fin X jouant dans le quart de cercle dentĂ© Z, lĂšve ou baisse l’écluse K L, et laisse pĂ©nĂ©trer plus ou moins d’eau suivant que l’arbre est mu par la roue P, ou par la roue O. Ce changement dans l’ouverture s’opĂšre graduellement Ă  mesure que l’action des rouages a rĂ©duit le mouvement de l'Ă©cluse. Le centre dans lequel tourne l'Ă©cluse , doit ĂȘtre d’un tiers de sa hauteur depuis le fond , pour que la pression de l’eau sur la partie au- dessus puisse contrebalancer la pression sur la partie au-dessous. 32Q RÈGLES DONNÉES PAR 'I. FERGESON POUR LA CONSTRUCTION DES ROUES MUES EN DESSOUS, DES MOULINS A EAU. Quand le mouvement des palettes d’une roue d’eau a le tiers de la vitesse du courant d’eau qui agit sur elles, l’eau a la plus grande puissance sur l’action du moulin, et l’on considĂšre 60 tours par minute, comme le nombre le plus convenable pour le travail d’une meule. Car, si elle ne fait que [\o ou 5 o tours , elle moud trop lentement; et si elle en fait plus de 70, elle Ă©chauffe trop la farine et brise le son en si petites parties, qu’on a peine Ă  sĂ©parer la fleur. ConsĂ©quemment, la plus grande perfection d’un moulin consiste Ă  ce qu’il soit construit de maniĂšre Ă  ce que la meule fasse environ 60 tours par minute, quand la roue d’eau se meut avec le tiers de la vitesse du courant d’eau. Pour obtenir cet effet, il faut observer les rĂšgles suivantes. Mesurez la hauteur perpendiculaire de la chute de l’eau en pieds, au-dessus du milieu de l’ouverture par oĂč elle sort pour frapper les planches flottantes dans le bas cĂŽtĂ© de la roue mue en dessous. 2’ Multipliez, le nombre lixe de 04,2882. par I,E MECANICIEN’ a3o la hauteur de la chute en pieds, et extrayez, la racine carrĂ©e du produit, qui sera la vitesse de l’eau au bas de la chute ; ou le nombre de pieds que l’eau parcourt en une seconde. 3° Divisez la vitesse de l’eau par 3 , et le quotient sera la vitesse des lottans delĂ  roue rĂ©duite en pieds par seconde. 4° Divisez la circonfĂ©rence de la roue en pieds par la vitesse de ses flottans, et le quotient sera le nombre de secondes Ă©coulĂ© pendant un tour de lĂ  grande roue d’eau , sur l’axe de laquelle la roue dentĂ©e qui tourne la lanterne est fixĂ©e. 5° Divisez 6o par le nombre de secondes qui s’écoulera pendant un tour de la roue dentĂ©e ou de la roue d’eau ; et le quotient sera le nombre de tours de ces roues en une minute. 6“ Divisez par ce nombre de tours le nombre 6o, qui est le nombre de tours que doit faire la meule en une minute , et le quotient sera le nombre de tours que la meule doit faire pour un tour de la roue d’eau. Cherchez alors 7 ° Ce que le nombre de tours demandĂ© pour la meule dans une minute , est au nombre de tours de la roue d’eau pendant le mĂȘme espace de temps; cette proportion vous donnera d’une maniĂšre trĂšs-aproximative le rapport entre le nombre des dents de la roue et le nombre des bĂątons de la lanterne sur l’axe de la meule. D’aprĂšs ces rĂšgles on a fait la table suivante, ANGLAIS. a5l dans laquelle le diamĂštre de la roue d’eau est supposĂ© -de 18 pieds consĂ©quemment sa circonfĂ©rence de 56 pieds * , la distance de la meule Ă©tant de 5 pieds. y ‱ 2 c — j ç-y 3 rt !ĂŻ Vitesse de l’eau, en pieds, par seconde. Vitesse de la roue, en pieds , par seconde. 3 y en L. — ~ ÂŁ L. n y ~ ^ 2 5 0 0 * » L _‱ 5 O 3 ... ĂŒr ÂŁ ~ y 2 S 5 c. Î 5 - E § ’ = “ S 3 ~Z y tl 2 7 1 H ’* w O w Î 7 O 2 1 1 , 4 ° 3,72 4,oo l 5,00 io 5 i 5 3 oo 60,00 3 10,89 4,63 4 >'l l I 2,~2 9 S 8 12,20 60,14 4 16,04 5,35 0,67 io ,58 95 9 10,06 59,87 5 1 5 ,yS 6,34 0,46 S 5 9 9-44 5 c,84 6 9,64 0 , 5 c* 6,94 8,64 78 9 8,66 6o, 10 7 2 1 j 2 l 7,5 0 8,00 7*2 8,00 60,00 8 22,68 7,56 8,02 7 . 4 » 67 9 7-44 59,67 9 24,05 8,02 8,Ă»i 7 ,o 5 7 ° 10 7,00 59,57 ÎO 25,35 S,4 5 .97 6,69 67 10 6,70 60,04 3 o,oo 1 0,00 10,60 5,66 56 10 6,60 5 g ,36 15 3 , o 5 1 o, 3 o 1 °.-99 05 10 5 , 4 o 5 o, -jS 16 32,07 10,69 11,34 5,29 53 10 5 , 3 o 60,0 '7 33,06 1 i ,02 1 1,70 5,1 3 5 i 10 5 ,10 59,6 7 18 34,12 11,34 1 2,02 4,90 5 o 10 5 ,oo 60, l 0 9 34,90 11 ,65 12,37 4,85 49 10 .4,80 60,61 20 35,86 1 12,68 4 73 47 10 =9,09 I 2 3 H 5 6 7 8 2 02 LK MÉCANICIEN Exempte. — Supposons qu’une roue de moulin de cette espĂšce soit construite dans une situation oĂč la chute perpendiculaire de l’eau serait de 9 pieds; on demande combien la roue doit avoir de dents, et la lanterne de bĂątons , pour que la meule fasse 60 tours par minute , la roue marchant Ă  une vitesse d’un tiers de celle de l’eau Ă  l’ouverture , au bas de la chute par oĂč elle est lancĂ©e sur la roue. Prenez9 hauteur de la chute Ă  la premiĂšre colonne de la table; ce qui rĂ©pond Ă  ce nombre Ă  la sixiĂšme colonne est 70 , pour le nombre des dents de la roue et 10 pour le nombre des hĂątons de la lanterne et par ces nombres , vous trouverez , Ă  la huitiĂšme colonne, que la meule fera 59 tours rfr par minute , ce qui est 60 moins Ă  peu prĂšs un demi-tour, ce qui suffit , le nombre de 60 sans fractions n’étant pas strictement nĂ©cessaire dans toute la table on a toujours ce nombre de 60 avec moins de la valeur de 1 en plus ou en moins. Le diamĂštre de la roue Ă©tant de 18 pieds et la chute d’eau de 9 pieds, la seconde colonne montre que la vitesse de l’eau au bas de la chute , est de 24 pieds ttt par seconde ; la troisiĂšme colonne , que la vitesse des llottans est de 8 pieds ih par seconde, la quatriĂšme colonne, que la roue fait 8 tours par minute; et la sixiĂšme colonne que si la meule faisait exactement 60 tours par minute , elle ferait 7 tours rlv ou 7 ANGLAIS. tours et un 20' de tour, pour un tour de la roue. Le docteur Brewster, dans l’excellent appendice qu’il a joint Ă  son Ă©dition des Ɠuvres de Ferguson, dit que les principes d’aprĂšs lesquels cette table a Ă©tĂ© calculĂ©e sont erronĂ©s ; mais ce qui l’avait conduit Ă  faire cette assertion c’est qu’il avait embrassĂ© , avec Desaguliers et Ma- claurin, la doctrine de Parent, que M. Smeaton, a prouvĂ©e depuis ĂȘtre inexacte , par des expĂ©riences rĂ©pĂ©tĂ©es. Le nombre fixe de 64,2882 , adoptĂ© par Ferguson pour trouver la vitesse de l’eau depuis la hauteur de la chute , paraĂźt Ă©galement erronĂ©. Car d’aprĂšs des expĂ©riences faites rĂ©cemment par M. Whitehurst sur les pendules, on a trouvĂ© qu’un corps pesant, tombe de 16,087 pieds par seconde; le nombre fixe devrait donc ĂȘtre 64 , 348 . Le docteur Brewster prĂ©tend donc que dans la table de Ferguson la vitesse de la meule est trop petite ; et Ă l. Imison, pour corriger cette erreur, a fait cette vitesse trop grande. D’aprĂšs cela , la table des constructeurs de moulins , telle qu’elle a Ă©tĂ© publiĂ©e jusqu’ici est fondamentalement erronĂ©e , et plus propre Ă  Ă©garer qu’à bien diriger le mĂ©canicien pratique. En procĂ©dant d’aprĂšs les conclusions pratiques de Smeaton, confirmĂ©es par la thĂ©orie, et en employant un nombre fixe plus exact et une vitesse plus 2 34 LE MÉCANICIEN convenable pour la meule , nous pouvons faire une nouvelle table sur les principes sui- vans. Trouvez la hauteur perpendiculaire de la chute d’eau en pieds, au-dessus du fond du cours d’eau du moulin Ă  K fig. Ăźoo ; et aprĂšs avoir diminuĂ© ce nombre de la moitiĂ© de la profondeur naturelle de l’eau Ă  R, appelez ce nombre hauteur de la chute. 2° Puisque les corps prennent une vitesse de 3a, i^4 pieds par seconde , en tombant Ă  travers un espace de 16,087 pieds et puisque la vitesse des corps tombans est comme la racine carrĂ©e de la hauteur qu’ils traversent dans leur chute, la racine carrĂ©e de 16, 087 sera aux racines carrĂ©es de la hauteur de la chute comme 02,174 est Ă  un quatriĂšme nombre qui sera la vitesse de l’eau. Ainsi, l’on peut toujours trouver la vitesse de l’eau en multipliant 32,174 par la racine carrĂ©e de la hauteur de la chute ; et en divisant ce produit par la racine carrĂ©e de 16, 087. On peut la trouver encore d’une maniĂšre plus facile , en multipliant la hauteur de la chute par le nombre fixe 64,348 , et en faisant l’extraction de la racine carrĂ©e du produit, ce qui, abstraction faite des effets du frottement, sera la vitesse demandĂ©e pour l’eau. 3° Prenez une moitiĂ© de la vitesse de l’eau , et vous aurez la vitesse que doivent avoir les flot- tans, ou le nombre de pieds qu’ils doivent par- ANGLAIS. 203 courir en une seconde , pour produire le plus grand effet ; 4 ° Divisez la circonfĂ©rence de la roue par la vitesse de ses flottans par seconde, le quotient sera le nombre de secondes, occupĂ© par un tour de la roue ; 5 ° Divisez 6o par ce dernier nombre, et le quotient sera le nombre de rĂ©volutions que la roue accomplit en une minute. On trouve aussi ce nombre de rĂ©volutions de la roue pendant une minute, en multipliant la vitesse des flottans par 6o , et en divisant le produit par la circonfĂ©rence de la roue qui est dans le cas prĂ©sent 47 » 12. 6° Divisez 90 nombre de rĂ©volutions que peut accomplir une meule de 5 pieds de diamĂštre en une minute , par le nombre de rĂ©volutions faites par la roue en une minute , et le quotient sera le nombre de tours que la meule doit faire pendant une rĂ©volution de la roue. 7° Alors ce que le nombre de rĂ©volutions de la roue pendant une minute, est au nombre de rĂ©volutions delĂ  meule pendant le mĂȘme temps ; le nombre de bĂątons de la lanterne devra l’ĂȘtre au nombre de dents de la roue ; et plus on se rapprochera de cette proportion, mieux on fera. 8° Multipliez le nombre de rĂ©volutions faites par une roue en une minute , par le nombre de rĂ©volutions faites par la meule pour une seule 236 MÉCANICIEN rĂ©volution des roues, et le produit sera le nombre de rĂ©volutions faites par la meule en une minute. La table suivante a Ă©tĂ© calculĂ©e d’aprĂšs ces principes, pour une roue d’eau de i5 pieds de diamĂštre, ce qui forme une bonne dimension moyenne ; la meule a 5 pieds de diamĂštre , et fait 90 tours par minute. ANGLAIS, TABLE DU DOCTEUR BREWSTER, a l’usage du constructeur de moulins , Dans laquelle la vitesse de la roue est les 4 - de ta vitesse de l’eau, et les effets du frottement sur la vitesse, du courant sont calculĂ©s. 13 U p n Vitesse de l’eau par seconde, frottement compris. Vitesse de Ja roue par seconde, estimĂ©e les 3/7 de celle de l’eau. IM n ri p ~ J2 -3 g *2 S * V O V " 3 * ĂŒ "0 - 5 'fi -J * * RĂ©volutions de la meule pendant une seule de la roue. . C/J „ 0 ĂŒ Z ~ V s = ri or S -5 fl 0 JÂŁ “ 3 r 0 . X "3 fl 3 3 5 > pieds. pieds. pieds. rĂȘyol. rĂ©vol. dents. BĂątons. rĂ©vol. I 7,62 3,27 4,16 2 1,63 i 3 o 6 89,98 2 >o .?7 4,62 5,88 15,31 92 6 3 i3,20 5,66 7,20 12, 5 o 100 8 90,00 4 l 5,24 6,53 8,32 10,81 97 9 5 7,3o 9,28 97 10 QU ,02 G lS,t7 8,00 10,19 8,83 97 " 89,98 7 20 , I 5 8,64 ' 8,19 go 11 90,01 8 2 1,56 9,24 ",76 7,65 84 11 8 9 , 9 9 22,86 9,80 12,47 7,22 72 10 90,o 3 10 24, 10 io ,33 i 3 ,i 5 6,84 S2 12 89,95 11 25,27 io,S 3 ' 3,79 6,53 85 i 3 qo,o5 12 26,40 11,31 i 4 , 4 o 6,25 72 12 9 °, 00 i 3 2 7-47 “,77 ' 6,00 72 12 89,94 '4 28,61 f 2,22 i 5,56 5 , 7 S 75 i 3 89,94 10 29,52 12,65 16,1 3 5,58 67 12 90,01 16 3 o, 4 S i 3 ,o 6 1 6,63 5 , 4 ' 65 12 8 9,97 7 3 i, 4 2 1 3,46 ' 7.'4 5,20 63 12 89,99 18 32,33 i 3,86 1 7,65 5 ,10 61 12 90,01 9 33,22 ' 4. 2 4 18,13 4 .o 6 64 '3 89,92 20 34,17 14,64 18,64 4,83 58 12 89,84 I 2 3 4 5 6 7 a 38 LE MÉCANICIEN- TRAITÉS SUR LE MÉCANISME DES MOULINS. KĂŒnsliche, abriss Allcrhond, 'Yasser, Wind-ross, und Hand- mulilen, etc. , von Jacob, de Strada a Rosberg, 1617. Gcorg. Chrisloph Luerner Machina toreutica nova; oder bo- srhreibung der neu crfunderien Drehmiiblen , 1661. Tlicatrum Machinarum Novum ; das ist , neu vermclutcr Schauplatz der Mechanischen Kiinste, bandelt von AUerhand, Wasscr, Wind, Ross, Gewicht und Hand nuihlen, von Geo. And. BocUern , 1661. Contenta discursus Mechanici, conccrncnlis Descriptionera Optimre formea Yelorum horizontalium pro usu Molaruin , nec non fundamentum inclinatorum Vclorum in Navibus, habita coram Societate Regia , a R. II. translata ex Collectionibus Philo- sophicis. M. Dec, nom. 3 , pa. 6i, 1681 Disscrtatio Historien de Molis, quam prĂŠside Joli. Pliil. Trouer dĂ©fend. Jo. Tob. Miililbcrger Ratisboncns JcnĂŠ , 1690. Martin Marlen’s AY’iskundige beschouwinge der Wind of Watcrmoolens, vergeleken met die van don hcer Johann Lulofs Amsterdam, 1700. Vollstandige MĂŒhlen-baukunst, von Leonhard Christoph. Sluim, 1718. Jacob Lcopold’s Tlieatrum Machinarum Molinarum, folio, 172^,1725. Remarques sur les aubes ou palettes des moulins, et autres machines mues par le courant des riviĂšres; par M. Pitot, Mem. Acad. Roy. Paris , 1729. Joh. van Zyl Thcatrum Machinarum Universale of G root Algemecn Moolenbock, etc. , Amsterdam, 1 7 ^ 4 - Jo. Caral. Totens Disscr. de Machinis JMolaribus optime con- struendis, Lugd. Batav. 1734. Kurzc , aber Dcutliclie anweisung zur construction der Wind und Wassermuhlen , von Gottfr. Kinderling, 1 ^ 35 . Dcsagulicr’s Experimental Philosophy, 2 vols. 4 to. 1735, 17 44 ‱ Architecture hydraulique, par M. Belidor, 4 vol. 4 t° 1737- 1753 . M* W. Anderson, F. R. S. Description of a Water-whcel for Mills. Pliil. Trans. vol. 4 , 1 74 ^- ANGLAIS. 23 9 Leonh. Eulcri, De Constrnctione aptissima Molarum alataruni disp. Nov. Coin. Acad. Petrop loin. 4 , i ;Ô2. MĂ©moire dans lequel on dĂ©montre que l’eau d'une chute, destinĂ©e Ă  faire mouvoir quelque moulin ou autre machine , peut toujours produire beaucoup plus d’ell'ct en agissant par son poids qu’en agissant par son clioc, et que les roues Ă  pots qui tournent vite, relativement aux chutes et aux dĂ©penses d’eau j par M. de Parcieux, Acad. Roy. Paris, 17 5 ‱ Jo. Alberti Euleri Enodatio QuĂŠstionis quo modo vis Aquie aluisve tluidi cum maxiino lucro ad Molas circumagendas, aliave opĂ©ra perficienda impendi possit, prĂŠmio a Societate Rcgia. Sci. Gotling. 1754. Au experimental Inquiry concerning the Nalural Powcrs of Wiiul and Watcr to turn Mills and other Machines depending on Circular Motion , by M c J. Sineaton , F. R S. Phil. Trans. 17^9. Tliis, and M r Smeaton’s other papers are republished with lus Reports, i 8 i 3 , in 4 to. MĂ©moire dans lequel on prouve que les aubes de loues mues par les conrans de grandes riviĂšres feraient beaucoup plus d’effet si elles Ă©taient inclinĂ©es aux rayons, qu’elles 11e font Ă©tant appliquĂ©es contre les rayons mĂȘmes , comme elles sont aux moulins pendans et aux moul ns sur bateaux qui sont sur les riviĂšres de Seine , de Marne, de Loire, etc. ; par M. de Parcieux. Mem. Acad. Roy. Paris, 1759. Joli. Albert Euler’s Abhandlung von der bewegung cbener Flachen, vven sic vom Winde Getrieben Werdcn , 17G0. Schauplalz des Mechanischen Miihlenbaues, Darinnen von Vcrschiedenen Kand , Trett, Ross, Gewicht, Wasser, und Wind-miihlen Gehandclt Wird, durcch Johan Georg. Scopp. J. C. iter Theil, 1766. Thcatrum Machinarum Molarium, oder schauplafz der Miih- lenbaukunst , als der Ncunte theil von des sel hrn Jac. Leo- polds, Thcatro Machinarum , von Joli. Mathias Bcyern, 17G7 1788, 1S02. A Mcmoir concerning the most advantageous Construction of Water-wheels, etc. , by M r Mallet of Geneva , Phil. Trans. 1767. MĂ©moire sur les Roues hydrauliques, par M. le chevalier de Borda,Mem. Acad. Roy. Paris, 1767. Kurzer unterricht, allerley arten von YVind und Wasser- niiililen aufdie vorthcilhafteste weise zu erbauen, nebst cinigen s4o LE MÉCANICIEN g9 5 . . . . 72 . . . 4.. . . 74 ‱ 5... ‱ > ‱ ‱ 77 r ‱ 6 . . . ANGLAIS. 9 . b j AprĂšs avoir ainsi trouvĂ© la meilleure position pour les voiles, ou la meilleure maniĂšre de prendre le vent, M. Smeaton voulu t s’assurer de l’avantage que pourrait donner une augmentation de surface sur le mĂȘme rayon. Le rĂ©sultat de ses recherches fut, qu’une voile plus large demandait un angle plus grand; et que , si l’on faisait la voile [tins large Ă  l’extrĂ©mitĂ© que vers le centre, celte ligure Ă©tait plus avantageuse qu’un parallĂ©logramme. Il trouva de plus que la forme et la proportion de ces voiles agrandies rĂ©ussissaient mieux sur une grande Ă©chelle, la traverse de l’ex- trĂ©rnitĂ© Ă©tant d’un tiers du rayon ou portĂ©e, et divisĂ©e par ce rayon dans la proportion de 5 Ă  5. La voile triangulaire ou conductrice est couverte en planches depuis le bas jusqu’à la moitiĂ© de la hauteur, et en toile comme Ă  l’accoutumĂ©e, pour le restant. Les angles ci-dessus indiquĂ©s ne sont prĂ©fĂ©rables que pour les voiles dont on a augmentĂ© la dimension ; car on trouve dans la pratique ordinaire, qu’il vaut mieux que les voiles prennent trop peu, que trop de vent. Plusieurs mĂ©caniciens, supposant que plus on avait de voiles, plus on avait de puissance, pro- posenten consĂ©quence deremplir toute l’aire, en formant chaque voile en secteur d’ellipse, pour intercepter, suivant la thĂ©orie de Parent, toute la projection du vent, et produire par lĂ  le plus grand effet possible. Alais les expĂ©riences de notre auteur ont prouvĂ© que quand la surface de toutes 254 LE mĂ©canicien les voiles rĂ©unies dĂ©passait les sept huitiĂšmes de l'aire circulaire qui les renferme, l’effet se trouvait plutĂŽt diminuĂ© qu’augmentĂ©; consĂ©quemment , il conclut que quand la colonne du vent est interceptĂ©e en entier, elle ne produit pas le plus grand effet, faute des intersticesconvenables pour dĂ©gager ce fluide. Il est assurĂ©ment dĂ©sirable, ditM. Smeaton, que les voiles d’un moulin Ă  vent soient aussi courtes que possible, et il n’est pas moins convenable que la quantitĂ© de toile soit aussi la moindre, pour Ă©viter le dommage qui rĂ©sulterait des coups de vent soudains. La meilleure forme pour les grands moulins, est donc celle dans laquelle il entre la plus grande quantitĂ© de toile pour un cercle donnĂ©, pourvu que l’effet rĂ©ponde Ă  cette quantitĂ© ; autrement, l’effet sera augmentĂ© Ă  un degrĂ© dĂ©terminĂ© par un moindre accroissement dans la quantitĂ© de voile sur un plus grand rayon. » La proportion entre la vitesse respective des voiles de moulin Ă  vent dĂ©chargĂ©es ou chargĂ©es au maximum, n’a pas Ă©tĂ© trouvĂ©e la mĂȘme dans les diffĂ©rentes expĂ©riences ; mais la plus gĂ©nĂ©rale est celle de 3 Ă  2 . Il paraĂźt cependant qu’en gĂ©nĂ©ral, dans les cas oĂč l’on avait une grande puissance, soit par l’agrandissement des voiles, soit par la plus grande vitesse du vent, le second terme de proportion devenait moindre, La proportion entre la plus grande charge que ANGLAIS. 255 les voiles puissent porter sans ĂȘtre arrĂȘtĂ©es dans leur mouvement, ou, ce qui revient au mĂȘme, entre la plus petite charge capable d’arrĂȘter les voiles, et la plus grande charge, paraĂźt limitĂ©e entre les termes 10 et 8, et 10 et 9 ; ce qui donne le medium d’environ 10 Ă  8, 3 , ou 6 Ă  5 ; mais Ă  tout prendre, quand les angles des voiles ou la quantitĂ© de toiles sont plus grands, le second terme de proportion est plus petit. Les principes suivans ont Ă©tĂ© dĂ©duits par M. Smeaton , d’aprĂšs ses expĂ©riences. Premier principe. La vitesse des voiles de moulins dĂ©chargĂ©es ou chargĂ©es de maniĂšre Ă  produire un maximum, est presque comme la vitesse du vent, leur figure et leur mouvement Ă©tant semblables. DeuxiĂšme principe. Le maximum de la charge est, moins quelque chose, comme le carrĂ© de la vitesse du vent la figure et la position des voiles Ă©tant semblables. TroisiĂšme principe. Les effets des mĂȘmes voiles au maximum sont Ă©gaux, Ă  peu de chose prĂšs, aux cubes de vitesse du vent. QuatriĂšme principe. La charge des mĂȘmes voiles au maximum, est Ă  peu prĂšs comme les carrĂ©s, et leurs effets comme les cubes de leur nombre de tours , dans un temps donnĂ©. CinquiĂšme principe. Quand les voiles sont chargĂ©es de maniĂšre Ă  produire le maximum d’une vitesse donnĂ©e, et que la vitesse du vent LE MECANICIEN 206 augmente cette charge, il arrive, i° que l’augmentation d’effet, lorsque l’augmentation de la vitesse du vent est peu considĂ©rable, est presque comme le carrĂ© des vitesses ; 2° que quand la vitesse du vent est double, les effets sont presque comme 10 Ă  27 ; mais, 5 ° quand les vitesses composĂ©es sont presque le double de celle Ă  laquelle la charge donnĂ©e produit un maximum , les effets augmentent presque dans la simple proportion de la vitesse du vent. SixiĂšme principe. Si les voiles sont semblables dans leur forme et dans leur position, le nombre de tours dans un temps donnĂ© sera rĂ©ciproquement comme le rayon ou longueur de la voile. SeptiĂšme principe. Le maximum de charge que des voiles d’une forme semblable et dans la mĂȘme position peuvent porter Ă  une distance donnĂ©e du centre de mouvement, sera comme le cube du rayon. HuitiĂšme principe. L’effet des voiles de forme et de position semblables , est comme le carrĂ© du rayon. ^NeuviĂšme principe. La vitesse de la pointe des voiles hollandaises, aussi bien que celle des voiles agrandies , dans toutes leurs positions accoutumĂ©es, soit dĂ©chargĂ©es, soitehargĂ©es, mĂȘme au maximum , sont de beaucoup au-dessus de la vitesse du vent. M. Ferguson observe que la vitesse des pointes des voiles , quand elles sont mises en A N '.LA LS. mouvement par un vent modĂ©rĂ© , est presque incroyable. Il a comptĂ© plusieurs fois le nombre de tours faits par une voile en 10 ou i5 minutes ; et calculant d’aprĂšs la longueur des bras d’une pointe Ă  l’auti’e , il a trouvĂ© que si un cerceau de meme grandeur tournait sur une surface plane, avec une Ă©gale vitesse, il parcourrait plus de 3o milles par heure. RÈGLES POUR FAIRE LES VOILES DES MOULINS A VENT. La fig. 127 est une des quatre voiles d’un moulin Ă  vent vu de face. Les lettres de renvoi expliqueront les termes dont nous ferons usage dans la description suivante i° La longueur du bras A A, prise du centre du grand axe B Ă  la barre la plus Ă©loignĂ©e 19, sert de rĂšgle pour tout le reste. 2 0 La largeur de la face du bras A, prĂšs du centre, est le tiers de la longueur du bras ; son Ă©paisseur au mĂȘme bout est des trois quarts de sa largeur. Le dos est parallĂšle Ă  la face jusqu’à moitiĂ© de sa longueur, ce qui rĂ©pond Ă  la dixiĂšme barre ; le petit bout du bras est carrĂ©, et Ă  son extrĂ©mitĂ©, il a un sixiĂšme de la longueur du bras. 3° Du centre de l’axe B Ă  la barre du treillage la plus proche I, il y a un septiĂšme du bras , le 1. / 258 LE MÉCANICIEN reste des six septiĂšmes est divisĂ© en 19 espaces Ă©gaux pour 19 barres, un neuviĂšme d’un de ces espaces donne la grandeur des mortaises, dont les tenons sont carrĂ©s ; consĂ©quemment les mortaises doivent ĂȘtre Ă©galement carrĂ©es. 4° Pour prĂ©parer le bras Ă  recevoir les mortaises , faites une entaille de mĂȘme mesure Ă  environ trois quarts de pouce de la face, de chaque cĂŽtĂ© ; cette marque sur le cĂŽtĂ© principal 4> 5, donnera la face de toutes les barres pour ce cĂŽtĂ© mais de l’autre , la face des barres doit ĂȘtre plus profonde que la marque dans une proportion dĂ©terminĂ©e. On trouve l’espace que l’on doit laisser Ă  cet effet, pour chaque barre , en formant l’échelle suivante 5° Ouvrez, le compas Ă  une distance quelconque, de maniĂšre que six fois cette ou\er- ture excĂšdent la largeur du bras Ă  la septiĂšme traverse portez ces six espaces sur une ligne droite prise pour base, et Ă  l’extrĂ©mitĂ©, Ă©levez une perpendiculaire; portez trois de ces espaces sur la perpendiculaire, et divisez les deux espaces qui sont les plus Ă©loignĂ©s de la base en six parties Ă©gales chacune, de maniĂšre que ces deux espaces soient divisĂ©s en 12 , indiquĂ©s par i3 points de chacun de ces points, tirez une ligne vers le cĂŽtĂ© opposĂ© de la base , comme autant de rayons vers un centre, et l’échelle sera construite. 6' Pour appliquer cette Ă©chelle Ă  un cas ANGLAIS. 2 5g donnĂ© quelconque, prenez la largeur du bras Ă  la derniĂšre traverse c’est-Ă -dire la traverse qui est Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la voile, Ă  partir du centre de l’échelle, le long de la base vers la perpendiculaire ; et Ă  ce point, Ă©levez une perpendiculaire pour couper le rayon le plus prĂšs de la base; portez ensuite la largeur du bras Ă  la y' traverse , de la mĂȘme maniĂšre ; et Ă  ce point, Ă©levez une autre perpendiculaire pour couper le i5° rayon. Du point d’intersection de la perpendiculaire tirĂ©e sur la largeur de la derniĂšre traverse, avec le premier des i3 rayons, jusqu’à l’intersection de l’autre perpendiculaire avec les i3 rayons, menez une ligne oblique coupant tout le reste ; la distance entre chacyn de ces points d’intersection sur la ligne, est l’espace qui sĂ©pare la face de chaque traverse. 7 ° Ces espaces diffĂšrent jusqu’à la septiĂšme .traverse; mais Ă  partir de celle-ci, ils doivent ĂȘtre Ă©gaux. S° Les mortaises doivent ĂȘtre carrĂ©es au cĂŽtĂ© principal du bras. 9° Lorsque les mortaises sont entaillĂ©es, il faut que la face du bras soit taillĂ©e obliquement pour qu’elle s’ajuste dans toutes les parties avec la face des traverses. io° Deux cinquiĂšmes du bras forment la longueur de la derniĂšre traverse ou de la plus longue. 11 ° Cinq huitiĂšmes de la plus longue tra- y Go LE MÉCANICIEN verse, doivent ĂȘtre du cĂŽte driviug dĂ©rivant du bras, et trois huitiĂšmes du cĂŽtĂ© leading principal , en comptant chacun Ă  partir du milieu du bras. 1 2 ° rĂšgles prĂ©cĂ©dentes dĂ©terminent la grandeur des traverses aux mortaises ; leur Ă©paisseur doit ĂȘtre diminuĂ©e do chaque cĂŽtĂ©, de maniĂšre Ă  ĂȘtre rĂ©duite Ă  moitiĂ© aux extrĂ©mitĂ©s; mais la face doit ĂȘtre d’unclargeuruniformcdans toute sa longueur- iĂŽ 0 Le cĂŽtĂ© leading ne va pas au delĂ  de la quatriĂšme traverse , et projette seulement d’un tiers de la projection totale de la derniĂšre traverse. i/° Toutes les traverses du cĂŽtĂ© dĂ©rivant sont cintrĂ©es en arc de cercle, qui commence Ă  ventre Ă  un tiers de la longueur des traverses ou barreaux sur le mĂȘme cĂŽtĂ© du bras; et la cambrure est telle , que si on applique une ligne droite sur la face de la traverse depuis le b-as jusqu’au bout , la face de la traverse s’écarterait de la ligne droite de la largeur de la traverse environ. 1 5° Il doit y avoir trois allonges comme5, y. Ăź o au cĂŽtĂ© conducteur , et deux au cĂŽtĂ© dominant le ad in s', comme 5, i. pour fortifier le treillage. ƒneycloftĂ©die du docteur Rocs . "V. Richard Hall Govrer. officier au service de la Compagnie des Indes, a fait des expĂ©riences trĂšs-savantes pour dĂ©terminer les angles du cĂŽte du unit ou d’air qu’il faut donner aux vannes ANGLAIS. .dl d’un moulin Ă  vent vertical il a trouvĂ© en rĂ©sultat qui reprĂ©sente une valve dĂ©tachĂ©e. J’adapte ces valves aux vannes de la construction nouvelle, en les suspendant aux traverses ou shrouds par leur cĂŽtĂ© longitudinal, et les faisant tenir avec des charniĂšres ou autrement Ă  volontĂ©. Ces vannes construites avec les valves dont il s’agit, et dont la fig. 142 reprĂ©sente le modĂšle, offrent une surface plus ou moins grande au vent, selon qu’il agit sur elles avec plus ou moins de force, et si le vent Ă©tait trĂšs-fort , les valves par son impulsion , tourneraient leurs bords de son cĂŽtĂ©, et leurs surfaces parallĂšles Ă  la direction du vent ; par consĂ©quent les vannes res- LE MECANICIEN 272 taraient stationnaires, ou n’auraient que trĂšs-peu de mouvement ; mais pour prĂ©venir cet inconvĂ©nient, j’adapte un appareil qui oblige les valves de prĂ©senter au vent leur surface Totale, ou telle grandeur de cette surface que l’on veut ; l’appareil dont je me sers ordinairement se voit dans les iig. 1 4-5 et ’, mais qu’on ne voit pas dans le dessin ; elles sont d’ailleurs exactement semblables Ă  celles qu’on ANGLAIS. 287 emploie dans tous les moulins Ă  farine. Les dents de la grande roue a ne sont pas aussi larges que le bord mĂȘme , laissant un bord uni d’environ 3 pouces de large ; ce bord est garni tout autour d’un large cercle de fer qui est fixĂ© par un bout au pilier b , l’autre Ă©tant attachĂ© Ă  un fort levier n, de maniĂšre qu’en pressant sur le levier, le cercle de fer embrasse la roue dentĂ©e, et l’on arrĂȘte le mouvement. On peut ralentir le mouvement du moulin , ou l’arrĂȘter entiĂšrement, en ouvrant ou en fermant les planches F qui enveloppent la roue. Elles sont toutes mues Ă  la fois par un cercle de bois , placĂ© justement au-dessous des extrĂ©mitĂ©s infĂ©rieures des planches sur le plancher 11 , auquel chaque planche se rattache par un petit anneau de fer ; le cercle de bois est mu lui-mĂȘme par une crĂ©maillĂšre et une tige qui descendent dans la chambre basse du moulin , pour la commoditĂ© du meunier. La maniĂšre de ramener les ailes contre le vent, inventĂ©e par M. Beatson, est peut-ĂȘtre la plus simple et la meilleure qu’il puisse y avoir. Il compose chaque aile AI, fig. 1 5 1 , de six ou huit planches mobiles AP, bi, b 1 , c2 , etc., tournant sur des charniĂšres reprĂ©sentĂ©es par les lignes noires AP, 6 i,C2, etc.,de sorte que le cĂŽtĂ© d’en bas b 1 de la premiĂšre planche dĂ©passe la charniĂšre oulebord d’en haut delĂ  seconde planche , et ainsi de suite. Ainsi, lorsque le vent agit sur l’aile AI, chaque planche fera effort sur la 288 LE MÉCANICIEN charniĂšre de celle qui est immĂ©diatement au-dessous, et toute la surface de la voile sera exposĂ©eĂ  son action ; mais si l’aile AI retourne contre le vent, les planches tourneront sur leurs charniĂšres , et ne prĂ©senteront au vent que leurs bords, comme on voit en EG, de sorte que la rĂ©sis- tance occasionĂ©e par le retour de l’aile doit ĂȘtre considĂ©rablement diminuĂ©e. La grande supĂ©rioritĂ© de force que les ailes donnent dans la position AI entretient un mouvement continu. En calculant la force du vent sur l’aile AI, et la rĂ©sistance qui lui est opposĂ©e par les bords des planches en EG, M. Beatson a trouvĂ© que lorsque la pression sur i’aile est de 1872 livres, la rĂ©sistance que lui opposent les planches est d’environ 56 livres seulement, ou de ,4 de toute la force ; maisil nĂ©gligel’action duventsurlesbrasCA,ctc., et sur les c/irfsssquiportentlesailes, parce qu’elles prĂ©sentent la mĂȘme surface dans la position AI que dans la position omission, cependant, tend Ă  nous induire en erreur dans le cas dont il s’agit, comme nous allons nous en convaincre ; carnous devons comparertoute la force qui agit sur les bras , ainsique sur l’aile, avec toute la rĂ©sistance que ces bras et les bords des planches opposent au mouvement du moulin Ă  vent. A l’inspection de la figure , on voit que si laforce agissant sur les bords des planches, dont M. Beatson porte le nombre Ă  12 , s’élĂšve Ă  56 livres , la force qui se consomme sur les barres ANGLAIS. 289 CD, DG, GF, FE, etc., ne peut ĂȘtre moindre de 60 livres. Mais puisque ces barres reçoivent une impulsion Ă©gale lorsque les ailes sont dans la position AI, 1872 -6o= 1902 sera la force imprimĂ©e Ă  l’aile AI et Ă  ses accessoires, tandis que la force contraire agissant sur les barres et les bords des planches , quand elles retournent contre le vent, sera 56 -f- 60 = 96 livres , ce qui fait Ă  peu prĂšs jl de 19^2, au lieu de ^ , suivant le calcul de M. Beatson. D’aprĂšs cela , il est facile devoir qu’il y aurait plus d’avantages Ă  se servir d’un paravent screen pour garantir de l’action du vent l'aile qui revient contre sa direction, que d’employer ces planches mobiles, parce qu’il garantira Ă©galement 1 de l’action du vent sur les bras et la charpente qui les supporte. AI. Brewster fait encore la remarque suivante sur la puissance comparative des moulins Ă  vent horizontaux et verticaux. Il a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que M. Smeaton avait trĂšs-mal apprĂ©ciĂ© et jugĂ© 1 Les ailes des moulins Ă  vent horizontaux sont quelquefois fixĂ©es sur la circonfĂ©rence d’uu gros lam- * bour ou cylindre, de la mĂȘme maniĂšre que les aubes d une roue Ă  eau. Ces ailes se meuvent sur des charniĂšres, et sont orientĂ©es Ă  angles droits avec le cylindre, quand elles doivent recevoir l’impulsion du veut; et quand elles se retournent contre lui, elles se plient sur sa circonfĂ©rence. I. >9 210 LS MECANICIEN les premiers, quand il soutenait qu’ils n’avaient qu’un huitiĂšme ou un dixiĂšme de la puissance des verticaux. Il observe que lorsque les ailes d’un moulin Ă  vent horizontal et d’un moulin vertical ont les mĂȘmes dimensions, la puissance de celui-ci vaut quatre fois celle du premier, parce que dans le premier cas , il n’y a qu’une aile qui reçoit l’impulsion du vent, tandis que dans le second cas elles la reçoivent toutes les quatre. Ceci cependant n’est pas rigoureusement vrai, puisque les ailes verticales sont toutes obliques Ă  la direction du vent. Supposons donc que l’aire de chaque aile a ioo pieds carrĂ©s; on peut regarder la puissance de l’aile horizontale connue Ă©tant ioo X sin . 2 70 ° qui est l’angle commun d’inclinaison = 88 ou Ă  peu prĂšs. Mais, comme il y a quatre ailes verticales, la puissance de toutes ensemble sera 4 x 88=5,5a en sorte que la puissance de l’aile horizontale est Ă  celle des quatre verticales comme Ăź est Ă  5, 5a , et non comme 1 est Ă  4, suivant l’opinion de jM. Smeaton. De son cĂŽtĂ© M. Smea- ton observe que, si l’on considĂšre tous les dĂ©savantages rĂ©sultant de la difficultĂ© de ramener les ailes contre le vent, il ne faut pas s’étonner que les moulins Ă  vent horizontaux n’aient que - ou -h de la force ordinaire. ĂŻNous avons dĂ©jĂ  vu que la rĂ©sistance qu’éprouve l’aile Ă  son retour Ă©quivaut Ă  ^ de toute la force reçue ; ainsi, en soustrayant ^ de rh , on trou- ANGLAIS. agi vera que la puissance des moulins Ă  vent horizontaux n’estque Îtts, ou un peu plus que le quart de moins que la puissance des verticaux. Ce calcul repose sur cette supposition que toute la force agissante sur les ailes verticales est employĂ©e Ă  les faire tourner autour de l’axe de mouvement, tandis qu’une partie considĂ©rable de cette force se perd dans la pression qu’éprouve l’axe sur son tourillon. Cette circonstance a Ă©chappĂ© Ă  l’attention de M. Smeaton; autrement aurait-il jamais soutenu que la puissance des quatre ailes verticales Ă©tait quadruple de celle d’une seule aile horizontale, toutes ayant la mĂȘme dimension ? Faisant entrer cette circonstance dans notre calcul, nous ne nous Ă©carterons pas beaucoup de la vĂ©ritĂ© en disant que, en thĂ©orie, sinon en pratique, la puissance d’un moulin Ă  vent horizontal est environ le tiers ou le quart de la puissance du moulin Ă  vent vertical , lorsque la quantitĂ© de surface et la forme des ailes sont les mĂȘmes des deux cĂŽtĂ©s, et quand toutes les parties des ailes horizontales sont Ă  la mĂȘme distance de l’axe de mouvement que les parties correspondantes des ailes verticales. Mais si les ailes horizontales se trouvent dans la position AI, EG dans la fig. i5i , au lieu de la position CA dm, CD on, leur effet sera considĂ©rablement augmentĂ©, la quantitĂ© de surface Ă©tant la mĂȘme; parce que la partie C P 5 m Ă©tant transportĂ©e en B I 3 cl, acquiert beau- LH MÉCANICIEN 292 coup plus de force pour tourner les ailes. PossĂ©dant ainsi un moyen d’augmenter l’effet des ailes horizontales, moyen qu'on ne peut appliquer aux ailes verticales , nous engageons beaucoup Ă  tenter tous les moyens d’en perfectionner la construction, rĂ©sultat qui serait non- seulement louable , mais d’une grande utilitĂ© pour un pays commerçant. — Voyez le prĂ©cieux appendice du docteur Brewster au Couru de Ferguson. MOULINS A FARINE. Nous avons donnĂ© dans la lig. Ăźfm une coupe d’un moulin Ă  farine double, empruntĂ©e , ainsi que l’explication suivante, Ă  M. Gray, constructeur expĂ©rimentĂ©. AA roue Ă  eau. BB son axe. CC roue fixĂ©e sur le mĂȘme axe, garnie de 90 dents pour faire tourner le pignon n° 1 , qui porte 20 dents, et qui est placĂ© sur l’axe vertical D. N° 2 , roue fixĂ©e sur l’axe D , garnie de 82 dents , faisant tourner les deux pignons F , F, ayant chacun i 5 dents ; ils sont placĂ©s sur les axes en fer qui portent les deux meules supĂ©rieures. E E la poutre appelĂ©e sabliĂšre , qui supporte la charpente sur laquelle reposent les meules infĂ©riettres. G G les cases ou boites qui enveloppent les meules supĂ©rieures ; elles doivent ĂȘtre Ă  environ 2 pouces de distance ANGLAIS. 293 tout autour de la pierre. TT sont les appuis sur lesquels tourne l’extrĂ©mitĂ© des axes de fer qui supportent les meules mobiles. Ces axes traversent les meules infĂ©rieures , dans lesquelles sont fixĂ©s des morceaux de bois, pour faire tourner dedans leurs bouts supĂ©rieurs. Le sommet des axes au-dessus de chaque meule est de forme carrĂ©e, et pĂ©nĂštre dans un trou carrĂ©, pratiquĂ© dans une croix de fer fixĂ©e dans des rainures mĂ©nagĂ©es au milieu de la surface infĂ©rieure de la meule supĂ©rieure. Par ce moyen, cette meule est forcĂ©e de tourner en mĂȘme temps que les lanternes F, F, lorsqu’elles sont mises en mouvement par la roue n° 2 ; une extrĂ©mitĂ© des appuis T , T , entre dans des mortaises pratiquĂ©es dans des avances fixes, et l’autre bout dans des mortaises entaillĂ©es dans les porteurs , qui tournent par un bout sur des boulons de fer, les autres bouts Ă©tant suspendus par des verges de fer, ayant des Ă©crous vissĂ©s tels que UU; de sorte qu’en tournant , soit en avant soit en arriĂšre, ils Ă©lĂšvent ou abaissent les meules supĂ©rieures selon que le meunier le juge Ă  propos. S, S, sont les trĂ©mies ; Ă  la partie infĂ©rieure de chacune d’elles est une espĂšce de trappe qui en ouvre et ferme l’entrĂ©e. Cette trappe est ouverte ou fermĂ©e par une tige en fer frappĂ©e continuellement par quatre branches Ă©galement en fer ; de telle sorte que le blĂ© descend constamment des trĂ©mies, et tombe 294 LE mĂ©canicien entre les meules en passant par le trou ou Ɠil placĂ© au centre de la meule supĂ©rieure. Par le mouvement circulaire de cette meule , le grain acquiert une force centrifuge qui le fait avancer graduellement de l’Ɠil de la meule vers la circonfĂ©rence il arrive ainsi Ă  ĂȘtre rĂ©duit en farine. RP l’écluse , la machine et la manivelle pour lever l’écluse , qui fournit de l’eau Ă  la roue A. ft* 3 est une roue fixĂ©e sur l’axe D, garnie de 44 dents pour faire tourner le pignon n° 4 , ayant 1 5 dents, qui est attachĂ© sur l’axe horizontal H ; sur cet axe est aussi fixĂ©e la fusĂ©e barrel K, sur laquelle passent les deux cordes sans fin qui font agir la machine Ă  blutter , et le crible en fil de fer qui sert Ă  sĂ©parer les grains de la poussiĂšre. L est un axe de fer dans le bout infĂ©rieur duquel est un soubassement carrĂ© qui prend dans un carreau sommet du tourillon de l’axe vertical D. Il y a un pignon BI de 9 dents , fixĂ© Ă  l’extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure de l’axe L, pour faire tourner la roue M M, garnie de 4§ dents, qui est Ă©tablie sur l’axe autour duquel se roule la corde Z Z pour faire monter les sacs de farine dans l’endroit oĂč sont les meules. En tirant un peu la corde OOlaroueMMetson axe entrent en mouvement, parce que cette roue et son axe tournent horizontalement jusqu’à ce que les dents de la roue rencontrent celles du pignon, placĂ© au sommet de l’axe L; et au contraire, en tirant la corde PP , la roue M avec son axe tournent dans une anglais. ayb direction horizontale contraire, jusqu’à ce qu’ils soient dĂ©sengrenĂ©s avec le pignon, et que le mouvement de rotation dans cette roue s’arrĂȘte. Mais quand le sac de farine est montĂ© jusqu’au levier Q, il relĂšve ce bout du levier, et par consĂ©quent abaisse l’autre bout, au moyen de quoi le pignon M est dĂ©gagĂ©; et alors cette partie de la machine s’arrĂȘte d’elle-mĂȘme. N N sont deux grandes trĂ©mies dans lesquelles on jette le grain nettoyĂ© pour le faire descendre vers les trĂ©mies S S , posĂ©es sur la charpente immĂ©diatementau-dessus des meules. WW est le mur latĂ©ral du moulin , V les chevrons formant la charpente du toit ; XX des croisĂ©es pour Ă©clairer le moulin. La fi g. 1 53 reprĂ©sente la surface de la meule infĂ©rieure, ainsi que la disposition des cannelures qui sont tracĂ©es sur sa surface. On y voit aussi le morceau de bois fixĂ© au milieu du trou , dans lequel tourne l’extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure de l’axe de fer; et la trace de l’enveloppe qui ceint la meule d’en haut, qui doit ĂȘtre Ă  deux pouces de la meule dans toute sa circonfĂ©rence. La fig. i54 est le plan de la meule supĂ©rieure qui moud, avec la croix de fer , au milieu de laquelle est un trou carrĂ© dans lequel entre la partie carrĂ©e de l’axe de fer qui donne le mouvement Ă  la meule. Quand les cĂŽtĂ©s ou faces agissantes des meules sont posĂ©es l’une Ă  cĂŽtĂ© de l’autre , les cannelures doivent avoir la mĂȘme direction dans toutes les deux ; de 296 !.ÂŁ ilÉCANIClliX sorte que lorsque la meule supĂ©rieure est retournĂ©e , et que sa surface repose sur celle infĂ©rieure , alors les cannelures peuvent se croiser, ce qui aide Ă  moudre et Ă  faire sortir la farine , les bords tranchai is des deux sillons coupant l’un contre l’autre comme des ciseaux ; les cannelures sont aussi alli- gneex selon la maniĂšre dont la meule supĂ©rieure tourne. Dans celles reprĂ©sentĂ©es par les figures , on suppose quela meule mobile ou courante tourne de gauche Ă  droite ; ce qu’on appelĂ© moulin Ă  droite ; mais si la meule tourne dans l’autre sens, les cannelures doivent ĂȘtre taillĂ©es Ă  rebours de celle-ci, et alors le moulin s’appelle moulin Ă  gauche. Les meules remplissent une fonction trĂšs- importante dans les moulins , parce que c’est d’elles principalement que dĂ©pend la qualitĂ© de la farine ; c’est pourquoi nous nous faisons un devoir de rapporter ici l’opinion de M. Ferguson Ă  ce sujet, ainsi que quelques remarques ajoutĂ©es par son Ă©diteur , le docteur Brewster. DES MEULES DE MOULIN. Plus la meule mobile est pesante , et plus la quantitĂ© d’eau qui tombe sur la roue doit ĂȘtre grande; pluslemoulin demandera;! ĂȘtre alimentĂ© de blĂ©, et consĂ©quemment il moudra davan- ANGLAIS. 2 97 tage. Au contraire , plus la pierre est lĂ©gĂšre , moins il faudra d’eau , et moins il moudra de blĂ©. Quand la meule est usĂ©e, et quelle devient lĂ©gĂšre, il faut nourrir le moulin lentement ; autrement la meule se trouverait trop exhaussĂ©e par le grain qui est dessous, ee qui produirait de la grosse farine. La force nĂ©cessaire pour faire tourner une meule pesante excĂšde de peu celle qu’il faut pour en faire tourner une lĂ©gĂšre; car, comme elle est supportĂ©e sur l’arbre que soutient l’appui T , et que le bout de l’axe qui tourne dans le coussinet en cuivre est trĂšs-petit, les inĂ©galitĂ©s provenant du poids sont trĂšs-lĂ©gĂšres dans leur action contre la puissance ou la force de l’eau. D’ailleursunemeule pesante alemĂȘme avantage qu’un volant pesant, celui de rĂ©gler le mouvement beaucoup mieux qu’une lĂ©gĂšre. Pour moudre le blĂ©, les meules supĂ©rieures et infĂ©rieures sont taillĂ©es en sillons dirigĂ©s obliquement du centre vers la circonfĂ©rence; ces sillons sont taillĂ©s perpendiculairement d’un cĂŽtĂ© et obliquement de l’autre dans la meule ; ce qui donne un tranchant Ă  chaque sillon ils sc rencontrent quand les deux meules tournent comme les lames d’une paire de ciseaux, et coupent le grain pour qu’il s’écrase plus facilement quand il tombe sur les parties entre les sillons. Ils doivent ĂȘtre taillĂ©s dans le mĂȘme sens par les deux meules lorsqu’elles sont posĂ©es 29^ IE MÉCANICIEN l'une Ă  cĂŽtĂ© de l’autre ; ils se croisent lorsque la meule supĂ©rieure est retournĂ©e, et placĂ©e sur l’infĂ©rieure; autrement le grain sortirait d’entre les meules sans ĂȘtre moulu. Lorsqu’un long usage a Ă©moussĂ©, approfondi les sillons, il faut relever la meule mobile, et repiquer les deux meules avec un ciseau et un marteau; et toutes les fois qu’on relĂšve la meule, il faut mettre du suif autour de l’axe et sur le morceau de bois; la chaleur que l’axe acquiert en tournant, et par le frottement contre le morceau de bois, fera fondre ce suif, qui pĂ©nĂ©trera entre eux ; autrement le bois ne tarderait pas Ă  s’enflammer. Le morceau de bois doit embrasser l’axe Ă©troitement , pour empĂȘcher toute secousse dans le mouvement ; d’oĂč il rĂ©sulterait que les meules sur de certains points frotteraient rudement les unes contre les autres, tandis que sur d’autres elles se trouveraient trop Ă©loignĂ©es, et que par consĂ©quent le grain serait mal moulu. DĂšs que l’axe a usĂ© le morceau de bois au point de n’y ĂȘtre plus suffisamment affermi , il faut enlever la meule, et pratiquer avec le ciseau dans le morceau de bois , diffĂ©rentes ouvertures qu’on remplit avec des coins ; au moyen de quoi tout intervalle disparaissant entre le bouchon et l’axe, ils se trouvent de nouveau fortement assujetti l’un dans l’autre. Il faut toutefois, dans cette operation , avoir grand soin que les coins en op- ANGLAIS. 2 89 position les uns avec les autres de chaque cĂŽtĂ© de l’axe soient Ă©gaux ; car autrement l’axe dĂ©vierait de la perpendiculaire, et il deviendrait impossible de placer parallĂšlement la meule supĂ©rieure sur l’infĂ©rieure; ce qui pourtant est nĂ©cessaire pour que la machine puisse bien fonctionner. Si pareil accident survenait, il faudrait, pour remettre l’axe dans une position verticale, ajuster l’arbre T au moyen de coins iritercallĂ©s entre lui et le broyeur. Il arrive souvent qu’en plaçant la meule supĂ©rieure sur le rebord, on le force , c’est-Ă -dire qu’on le fait pencher un peu plus d’un cĂŽtĂ© de l’axe que de l’autre d’oĂč il rĂ©sulte que la meule supĂ©rieure se traĂźne sur un seul point de sa circonfĂ©rence autour de l’autre. Pour y remĂ©dier , on n’a qu’à soulever un peu la meule avec un levier , et intercaller des morceaux de papier ou de carte entre le rebord et la meule. Le diamĂštre de la meule supĂ©rieure est en gĂ©nĂ©ral d’environ 6 pieds, celui de la meule infĂ©rieure est d’un pouce plus large. Lorsqu’elle est neuve , la meule supĂ©rieure contient environ 22 pieds 7 cubes , dont le poids Ă©quivaut Ă  19,000 livres. Une meule de ce diamĂštre ne doit pas faire plus de 60 tours par minute ; car si elle tournait plus vite , elle Ă©chaufferait la farine. La surface de la meule infĂ©rieure va un peu en s’élevant de la circonfĂ©rence au centre ; mais OOO MÉCAKICIliN il n’en est pas de mĂȘme de celle de dessus , qui au contraire est un peu concave ; de sorte que dans le milieu elles sont sĂ©parĂ©es par un certain intervalle , qui diminue graduellement, jusqu’à cequ’enfinĂ  la circonfĂ©rence il disparaisse. De cette maniĂšre , le grain en tombant d’abord entre les deux roues est simplement froissĂ© , mais se trouve de plus en plus rĂ©duit Ă  mesure qu’il approche de la circonfĂ©rence , et finalement est entiĂšrement moulu quand il sort d’entre les meules i„ Quand les aspĂ©ritĂ©s des meules sont usĂ©es , et qu’on les rhabille , il faut avoir soin d’enlever partout une mĂȘme Ă©paisseur, de façon que la convexitĂ© de l’une et la concavitĂ© de l’autre soit les mĂȘmes que lorsque les meules Ă©taient neuves. D’un autre cĂŽtĂ© , le poids de la meule supĂ©rieure devant toujours ĂȘtre le mĂȘme, si l’on n’en change pas la vitesse, il sera nĂ©cessaire d’y ajou- 1 La meule supĂ©rieure, quand elle a sis pieds de diamĂštre, se creuse gĂ©nĂ©ralement d’un pouce au centre; tandis que celle de dessous s’élĂšve au contraire d’environ trois quarts de pouce. Le grain qui tombe de la trĂ©mie se loge entre elles deux, et ne commence Ă  ĂȘtre moulu que quand il arrive aux deux tiers du rayon , l’intervalle qui les sĂ©pare se trouvant lĂ  Ă©gal aux deux tiers ou aux trois quarts de l’épaisseur d’un grain de blĂ©. On peut toutefois changer Ă  volontĂ© cette distance, en Ă©levant ou abaissant la meule supĂ©rieure. ,00 de 5 pieds de diamĂštre fait 90 tours par minute. Enpartant de cette donnĂ©e,le nombre"de^rĂ©volutions que doivent faire par minute des meules de diffĂ©rentes grandeurs deviendra facile Ă  trouver , en divisant 4 ' 5 ° par le diamĂštre de la meule exprimĂ©e en pieds. L’axe c D, dont la longueur est ordinairement de 6 pieds, peut ĂȘtre de fer ou de bois; quand il est de fer, et que la meule pĂšse 7558 livres de seize onces , il a en gĂ©nĂ©ral 3 pouces de diamĂštre, et 10 ou 11 quand il est en bois. La proportion de l’axe Ă  la meule , quelle que soit sa dimension, est facile Ă  Ă©tablir; c’est-Ă -dire, qu’il est toujours en raison de la racine carrĂ©e du poids de la meule, ou ce qui est Ă  peu prĂšs la mĂȘme chose , de son Ă©quipage. Le plus grand diamĂštre du pivot D, sur lequel porte la meule , doit toujours ĂȘtre en proportion de la racine carrĂ©e de l’équipage ; un pivot d’un demi - pouce de diamĂštre Ă©tant en Ă©tat de supporter un Ă©quipage de 53 p 8 livres. En gĂ©nĂ©ral , un dĂ©faut commun Ă  presque toutes les machines , c’est que leurs pivots sont d’unbeau- coup plus grand diamĂštre que ne l’exige le poids qu’ils ont Ă  porter. Aussi le frottement en augmente , et le travail de la machine se ralentit. L’arbre B B , qui communique le mouvement Ă  la roue Ă  eau , a gĂ©nĂ©ralement de 8 Ă  10 pieds de longueur, et devrait toujours ĂȘtre Ă©lastique , de maniĂšre Ă  ce qu’il pĂ»t cĂ©der aux mou- !‱ 2 > LE MECANICIEN 5o6 verrions oscillatoires de la meule s’il a 9 pieds , et que 1 Ă©quipage pĂšse 6182 livres, il doit avoir 6 pouces carrĂ©s ; et si, sans en changer la longueur , l’équipage varie, il faut que l’épaisseur de cet arbre soit proportionnĂ©e Ă  la racine carrĂ©e de l’équipage. Quelque simple que soit le mĂ©canisme d’un moulin Ă  farine, il exige de la part des meuniers beaucoup d’attention et d’expĂ©rience ; c’est pourquoi nous allons signaler Ă  leur vigilance les principaux points qui en doivent devenir l’objet. Le blĂ© qui croĂźt en Essex et en Kent est celui qui donne la meilleure farine. Dans le choix du blĂ©, il faut surtout veiller Ă  ce qu’il soit sans mĂ©lange, et Ă  ce que l’enveloppe qui le recouvre ne soit pas trop Ă©paisse. Lebonfroment se connaĂźt au poids il doit donner 62 livres par boisseau de W inchester sept dĂ©calitres. Pour en obtenir de la bonne farine , il convient qu’il soit vannĂ© avant de le mettre dans le moulin. Le meunier juge de la qualitĂ© de la farine au tact, et selon qu’il la trouve trop line ou trop grosse, il rĂšgle la meule supĂ©rieure, et augmente ou diminue la quantitĂ© de grain. La farine sous la meule acquiert toujours un certain degrĂ© de chaleur; il faut prendre garde que cette chaleur n’augmente, ou la farine se dĂ©tĂ©riorerait. La prĂ©paration de la farine est la chose la plus importante, et bon n’y saurait appor- ANGLAIS. 5o-j ter trop de soin. Le son doit se dĂ©tacher en larges paillettes et sans farine. Le bon froment bien moulu, donne environ sept livres par boisseau. Lorsqu’on passe la farine, on se guide sur le son pour savoir si l’on n’admet pas une trop grande quantitĂ© de farine sur la machine. Il faut avoir soin que la brosse soit vissĂ©e tout prĂšs de l’extrĂ©mitĂ© de cette machine. On calcule que les meules françaises de quatre pieds de diamĂštre peuvent moudre cinq boisseaux par heure. JL Thomas Fenwick, auteur de quatre essais sur la mĂ©canique pratique , a fait nombre d’expĂ©riences sur les meilleurs moulins Ă  farine, dans le but de former, sur des observations pratiques, des tables indicatives de l’effet d’une certaine quantitĂ© d’eau en un temps donnĂ©, agissant sur une roue mue en dessus d’une dimension donnĂ©e. La quantitĂ© d’eau dĂ©pensĂ©e parla roue a toujours Ă©tĂ© mesurĂ©e avec la plus grande exactitude; le grain Ă©tait dans un Ă©tat moyen de sĂ©cheresse, les moulins, dans toutes leurs parties, fonctionnaient avec une activitĂ© moyenne, et les meules de 4 pieds 1/2 Ă  5 pieds de diamĂštre faisaient de 90 Ă  100 tours par minute. 11 rĂ©sulta de ces expĂ©riences que la force nĂ©cessaire pour Ă©lever un poids de 3oo livres 5o8 LE MÉCANICIEN avec une vitesse de 190 pieds 1 par minute, moudrait un boll 1,14 hectolitre de bon seigle en une heure. Mais pour rendre les tables suivantes admissibles dans la pratique , oĂč la construction n’est jamais sans quelque imperfection , il partit de 3oo livres Ă©levĂ©es avec une vitesse de 210 pieds par minute c’est-Ă -dire fj de plus , et pour moudre deux , trois, quatre et cinq bolls par heure, il Ă©tablit qu’il fallait une puissance Ă©gale Ă  celle nĂ©cessaire pour Ă©lever 5oo livres avec une vitesse de 55o, 5o6, 677, ou 865 pieds par minute respectivement. Pour faciliter au jeune mĂ©canicien l’intelligence de l’application de ses principes , il ajoute par forme d’explication que le nombre de chevaux ou toute autre force motrice qui, Ă  l’aide d’une corde supposĂ©e sans poids tournant sur une poulie placĂ©e Ă  l’ouverture d’un puits , peut en tirer un fardeau de 5oo livres, Ă  raison de 2iopieds par minute, suffira pour moudre un boll 1,41 hectolitre de blĂ© par heure; qu’une force qui , en pareille circonstance , peut Ă©lever le mĂȘme poids de 5oo livres , avec une vitesse de 55o pieds par minute , sera capable de moudre deux bolls 2,82 hectolitre de blĂ© par heure , et ainsi de suite. 1 Le pied est de 5o5 millimĂštres. La livre est ici de seize onces; elle Ă©quivaut Ă  5io grammes. ANGLAIS. 5 O Ç AprĂšs avoir fait quelques expĂ©riences pour connaĂźtre exactement le frottement du moulin, quand il marche d’une vitesse suffisante pour moudre deux bolls 2,82 hectolitre de blĂ© par heure , il rapporte la maniĂšre dont il s’y prit, afin que le lecteur lui-mĂ©me soit en Ă©tat de juger de l’exactitude de ses opĂ©rations. 11 lit retirer tout le grain qui pouvait se trouver dans le moulin, et on souleva la meule supĂ©rieure de maniĂšre Ă  ce que, dans son mouvement de rotation , elle ne touchait que lĂ©gĂšrement l’autre meule. On lĂącha alors sur la roue Ă  eau une quantitĂ© d’eau telle quelle lui donnait, quand le moulin Ă©tait vide, la mĂȘme vitesse que lorsqu’il pouvait moudre deux bolls 2,82 hectolitre par heure. Cette quantitĂ© d’eau Ă©tait suffisante pour lever 3 oo livres avec une vitesse de 100 pieds par minute; ce qu’il regarda comme la mesure du frottement. Or, comme la force nĂ©cessaire pour moudre deux bolls par heure, en y comprenant le frottement du moulin, est Ă©gale Ă  celle nĂ©cessaire pour soulever 5 oo livres avec une vitesse de 55 o pieds par minute, et que le frottement des parties en mouvement est Ă©gal Ă  une force qui enlĂšverait 3 oo livres avec une vitesse de 100 pieds par minute ; il en conclut que la diffĂ©rence entre les deux, qui est 3 oo livres Ă©levĂ©es avec une vitesse de 280 pieds par minute , est Ă©gale Ă  la force employĂ©e Ă  moudre, ou au environ du tout. O 1 0 LE MECANICIEN Une force capable d’élever un poids de 3 oo livres avec une vitesse de 090 pieds par minute, prĂ©parera convenablement un tonneau de chiffons par semaine pour la fabrication du papier. Pour prĂ©parer deux tonneaux de la mĂȘme matiĂšre par semaine , il faut une force capable d’élever 3 oo livres avec une vitesse de 525 pieds par minute, le moulin travaillant de 10 Ă  12 heures par jour. ANGLAIS. 5l 1 Tables indiquant 1° ia quantitĂ© d'eau nĂ©cessaire pour moudre diffĂ©rentes quantitĂ©s de blĂ© , depuis un jusqu’à cinq bolls , au moyen de roues Ă  eau mues en dessus , de 10 Ă  72 pieds de diamĂštre ; a 0 la dimension du cylindre , nĂ©cessaire dans une machine Ă  vapeur pour faire le mĂȘme ouvrage Ăź. La roue Ă  eau, de 10 pieds de diamĂštre. La roue Ă  eau , de 11 pieds de diamĂštre. Bolls de blĂ© moulus par heure. Gallons d’eau nĂ©cessaires par minute DiamĂštre du cylindre d’une mathincĂ  vapeur pour faire le mĂȘme ouvrage, en pouces. Bolls de blĂ© moulus par heure. Gallons d’eau nĂ©cessaires par minute. DiamĂštre du cylindre d’une machine Ă  vapeur pour faire le mĂȘme ouvrage, en pouces. 1 786 12,5 1 7 o 5 12,5 11/2 io 5 G 14,6 11/2 145 14,6 2 i 34 1 16,75 2 1188 16,75 2 1/2 l6l7 21/2 1454 18,5 3 1894 20,2 3 1723 20,2 31/2 2220 21,75 3 1/2 2014 2 1 ,76 4 2541 23,25 4 23o6 23,25 4 > / a 2891 24,75 4 1/2 2626 24,75 5 3-242 36,25 5 a o 44 26,25 i Cette sĂ©rie d’expĂ©riences ayant Ă©tĂ© faite en Angleterre, nous avons laissĂ© subsister les expressions numĂ©riques donnĂ©es par le texte de l’auteur, dans la crainte d’altĂ©rer l’exactitude des rĂ©sultats. NĂ©anmoins on pourra facilement les Ă©valuer en mesures françaises d’aprĂšs les donnĂ©es suivantes Le boit vaut i hectolitre 4 1 litres. — Le gallon Ă©quivaut Ă  40 dimillimĂštres cubes; ainsi cent gallons reprĂ©sentent 40 centimĂštres cubes. — Le pied anglais vaut 5»5 millimĂštres. O 1 2 LE MECANICIEN La roue Ă  eau, de 12 pieds de diamĂštre. La roue Ă  eau, de 14 pieds de diamĂštre. Bolls de blĂ© moulus par heure. Gallons d’eau nĂ©cessaires par minute. DiamĂštre du cylindre d’une machine a vapeur pour faire le meme ouvrage, en pouces. Bolls de hlĂ© moulus par heure. Gallons d’eau necessaires par minute. DiamĂštre du cylindre d’une machine Ă  vapeur pour faire le mĂ©mcotivra- ge, en pouces. I 655 12,5 1 564 12,5 I 1/2 8^3 14,6 11/ 2 740 .4,6 2 10Q[ 16,75 2 9 2 7 16,70 2 l/2 i 343 i 8,5 2 1/2 1140 i 8,5 3 20,2 3 i 353 20,2 31/2 l8AO 21,70 3 1 /2 j 583 21,70 4 21 17 23,20 4 1S11 □ 3,25 4 ' / 2 2408 24,75 4 ' /2 2060 24,75 270O 26,25 5 23 o 6 26,25 La roue Ă  eau , de 13 La roue Ă  eau , de 15 pieds de diamĂštre. pieds de diamĂštre. Bolls Gallons Cylindre, I Bolls Gallons d’eau Cylindre, par en par nĂ©cessaires en heure. par minute. pouces. heure. 1 parminute. pouces. 1 606 12,5 1 535 12,5 i 1 ji 806 1 11/2 710 1 >,6 2 i °°9 16,75 2 94 21 ii i 234 i 8,5 2 l/2 1090 i!S 5 3 145S 20,2 3 1290 2jj 2 3 I /3 1700 21,73 31/2 i 5 o 3 2 >,7 5 \ 1 9 Ô2 23,25 4 1717 2’J,2Ô 4 >/ 2 2223 2 4 > 7 5 4 > 1 2 1967 5 2 49t 26,20 5 22 i 1 20_2Û ANGLAIS, 3i 3 La roue Ă  eau , de 16 pieds de diamĂštre. Bolls do blĂ© moulus par heure. 1 1 [2 2 2 I \2 3 3 I [2 4 i't 2 5 Gallons d'eau nĂ©cessaires par minute. iĂŽo Si i 9!3 1 I 76 i38o 1582 1 S 02 2023 DiamĂštre du cylindre d’une machine Ă  vapeur pour faire le mĂ©meouvra ge, en pouces 14 6 ib,75 1 20,2 21,75 23,20 2 L 7 5 26 , -j5 La roue Ă  eau, de 18 pieds de diamĂštre. liolli de blc DiamĂštre du Gallons cylindre d’une d'eau machine Ă  va- mou- nĂ©cessaires peur pour fairi heure. par nuuulc. lemĂȘmeouvra- ge, en pouces. 1 4io 12,5 I 12 5g5 2 730 > 6,76 2 1 J 2 860 18,5 3 1 o54 20,2 3 I [2 1227 21,75 4 I 400 23,25 4 !2 1600 24,75 5 1800 26,25 La roue Ă  eau , de 17 pieds de diamĂštre. Bolls par heure Ga lions d’eau nĂ©cessaires par minute. Cylindre , n { onces. Bolls par heure Gallons d’eau nĂ©cessaires par minute. 1 458 12,5 1 4 " I I [2 628 14,6 1 SJ2 55 o 2 770 16,75 2 G i 2 1 5 17 5 1906 26,25 5 1707 La roue Ă  eau, de 19 pieds de diamĂštre. Cylindre , en pouces. 12 ,a 16,55 1 8,5 20,2 3 i 4 LE MÉCANICIEN ÂŁLa roue Ă  eau de 20 pieds de diamĂštre. Bolts de blĂ© moulus par heure. Gallons d’eau nĂ©cessaires parmin ute. DiamĂštre du cylindre d’une machine Ă  vapeur pour faire icmĂštnc ouvrage, en pouces. 1 392 I 2,5 1 1 [2 53 o 14,6 2 675 16,75 2 IT2 80s 18,5 3 945 20,2 3 112 n 10 21,75 4 1270 23,25 4 > p .445 a 4 . 7 5 5 1623 26,25 La roue Ă  eau de 21 pieds de diamĂštre. BoĂźls par heure. Gallons d’ea u nĂ©cessaires par minute. Cylindre , en pouces. ! 370 12,0 1 I [2 5 oo 14,6 2 635 16,75 2 I [2 767 iS ,5 3 90° 20 3 I ]2 l 060 2 1,75 4 1212 23,25 4 ip i3 79 24,75 5 .547 26,25 La roue Ă  eau , de 22 pieds de diamĂštre. Gallons DiamĂštre du cylindre d’une d'eau machine Ă  va- lus par heure. nĂ©cessaires peur pour faire par minute. le mĂȘme ouvrage, en pouces. 1 35 o 12,5 1 l 2 473 1 4 ,6 2 594 16,75 2 lp 722 i 8,5 3 860 20,2 3 l [2 1007 21,75 4 11 53 23,25 4 ip 1 3 1 3 24,75 5 1472 26,25 La roue Ă  eau , de 20 pieds le diamĂštre. Boiis par heure. Gallons d’eau nĂ©cessaires parminute. Cylindre , en pouces. 1 33 S 12,5 1 P 454 > 'J 570 16,75 % l 2 707 18,5 3 824 20,2 3 I 2 9 ĂŒ 4 21,75 4 1124 23,25 4 ip 1 24,7 5 5 1 4 1 a 26,25 ANGLAIS. 5 l 5 La roue Ă  eau, de pieds de diamĂštre. /Jolis tic blĂ© moulus par heure. Gallons il’eau nĂ©cessaires par minute. DiamĂštre du cylindre d’une machine Ă  vapeur pour faire lemĂȘme ouvrage, en pouces. 1 327 12,5 1 I {2 436 14,6 a 545 16,75 2 ip 671 18,5 3 788 20,2 3 1 p 920 21,75 4 i o 5 o 23,25 4 ' P I 204 24,75 5 i 35 o 26,25 La roue Ă  eau, de 25 pieds de diamĂštre. /Jolis par heure Gallons d’eau nĂ©cessaires par. minute. Cylindre . en pouces. 1 3 i 6 12,5 ] 2 418 14,6 2 520 16,75 2 [2 635 18,5 3 7Ô2 20,2 3 lp 876 21,75 4 9 85 23,20 4 I[2 1160 25,75 5 1 3 oo 26,25 La roue Ă  eau, de 26 pieds de diamĂštre. /Jolis de blĂ© moulus par heure- Gallons d’eau nĂ©cessaires par minute. DiamĂštre du cylindre d’unr machine h vapeur pour faire le mĂȘme ouvrage, en pc uccs. 1 3 o 3 12,5 1 I [2 4 o 3 14,6 2 5 o 4 16,75 2 1 J2 6l ; 18,5 3 73 o 20,2 3 1 [2 852 21,75 4 97 5 23,25 4 ' p lill 5 1247 26,25 La roue Ă  eau, de 27 pieds de diamĂštre. /Jolis par heure. Gallons d’eau nĂ©cessaires par minute. Cylindre, en pouces. 1 2 9 3 io,5 I 12 385 14,6 2 482 16,70 2 lp 5 9 3 18,5 3 7 o 3 20,2 3 IT2 822 21 , 4 o 4 ° 23,20 4 >p IO7O 24,70 5 1200 26,25 MEC VX ICI EN 5 i 6 La roue Ă  eau , de 28 pieds de diamĂštre. La roue Ă  eau, de 5o pieds de diamĂštre. Bolls de blĂ© moulus par heure. Gallons d’eau nĂ©cessaires par minute. DiamĂštre du cylindre d’une machine Ă  vapeur pour fuir76 79 1 90D 1 o 3 o 11 53 1 20,2 1 1 12 2 2 1 [2 3 3 J 2 4 4 1[2 0 2O7 355 447 545 645 760 858 oS 3 1106 > 15 .5 20,2 21,73 23,23 . 26,25 La roue Ă  eau , de 29 pieds de diamĂštre. La roue Ă  eau, de 3i pieds de diamĂštre. Bolls par liourc. Galions d’eau nĂ©cessaires par minute. Cylindre, en pouces. Bolls par heure. Gallons dVau nĂ©cessaires par minute. Cylindre , en pouces 1 1 1[2 2 2 I[2 3 3 1 [2 4 4 M 2 5 363 455 55 7 G60 770 88n 1 oo 5 1 i 3 o 1 S ,5 20,2 23,25 20,20 1 1 I [2 2 2 12 3 3 12 4 4 M 2 5 256 340 426 5 20 620 717 827 o 4 ° io 58 14 6^ 1 20,2 21,70 2 4 , 7 5 ANGLAIS. La roue Ă  eau, de 3 a pieds de diamĂštre. Bolls de blĂ© moulus par heure. Gallons d’eau nĂ©cessaires par minute. DiamĂštre du cylindre d’une niachineĂ  vapeur pour faire le mĂȘme ouvrage, en pouces. 240 12,5 1 1/2 3^5 .4,6 2 4o6 16,75 2 1/2 ‱ 4y1,75 4 79 ' 23,25 4 i/ĂŻ 90° 24,75 5 1012 26,25 Afin de pouvoir faire l’application des tables prĂ©cĂ©dentes Ă  des moulins destinĂ©s Ă  ĂȘtre mus par des roues Ă  eau en dessous ou de cĂŽtĂ©, il faut comparer les effets de ces deux espĂšces de roues d’aprĂšs les expĂ©riences de M. Smeaton, il paraĂźt que la force exigĂ©e, pour qu’une roue en dessous produise le mĂȘme effet qu’une roue en dessus Ă  laquelle les tables s’appliquent, est dans la proportion de 2, 4 Ă  1; comme aussi que la force nĂ©cessaire pour qu’une roue de cĂŽtĂ© , recevant l’eau sur quelque point de sa circonfĂ©rence, et descendant ensuite sur les aubes, produise le mĂȘme effet qu’une roue en dessus , est dans la proportion de 1 , y5 Ă  1. 318 LE MÉCANICIEN Table indiquant la dimension que doit avoir le cylindre d'une machine Ă  vapeur ordinaire capable de moudre diffĂ©rentes quantitĂ©s de blĂ© , depuis 1 jusqu’à 12 bolls de 141 Ă  1692 litres par heure. Doits rie b Je moulus par Heure. DiamĂštre du cylindre d’une machine Ă  va* pour pour faire le mĂȘme ouvrage* en pouces. 1 12,5 11/2 14,6 2 21/2 iS ,5 3 20,2 31/2 21,75 4 23,25 41/2 24,75 5 26, 512 27,25 6 28,1 6 1/2 29» 7 29-8 7 1/2 31 ,1 S 32 , 8 1/2 33,3 9 34,2 0 1/2 35,2 10 36 , 10 1/2 37,3 1 1 33 , 111/2 38,85 12 N. B. Cette table s’applique Ă©galement Ă  la machine Ă  vapeur perfectionnĂ©e, comme Ă  celle qui ne l’est pas * dĂšs qu’on connaĂźt le rapport de leurs puissances. ANGLAIS. 3i 9 APPLICATION DES TABLES. \ a Exemple. — Un courant d’eau , donnant So8 gallons 0,716 mĂštre cube, Ă©tant appliquĂ© Ă  une roue en dessus de 20 pieds de diamĂštre, quelle quantitĂ© de blĂ© se pourra moudre par heure ? Voyez dans la table, Ă  la roue Ă  eau de 20 pieds de diamĂštre , et vis-Ă -vis de 808 gallons, vous trouverez que la quantitĂ© de blĂ© moulu par heure est 2 bolls et demi 352 litres. 2 e Exemple. — Si Ă  une roue en dessus de 20 pieds de diamĂštre on applique un courant d’eau donnant 808 gallons par minute, quelle sera la quantitĂ© de blĂ© moulu par heure ? Nous voyons dans les tables que , appliquĂ© Ă  une roue en dessus de 20 pieds de diamĂštre, le courant moudra par heure 2 bolls 1/2 552 litres ; et, d’aprĂšs la note qui prĂ©cĂšde la derniĂšre table, la force nĂ©cessaire pour que la roue en dessous produise le mĂȘme effet que la roue en dessus , est Ă  celle de cette derniĂšre comme 2,4 est Ă  1 ; ainsi , comme 2 , ^ 1 1 y 2, 5 Ăź ,04 bolls de blĂ© moulu par heure, au moyen du courant. 5 e Exemple. —Si Ă  une roue de cĂŽtĂ© de 20 pieds de diamĂštre, on appliquait un courant de 808 gallons par minute , quelle serait la quantitĂ© de blĂ© moulu par heure ? 320 LE MÉCANICIEN On trouve au moyen des tables, que l’application en Ă©tant faite sur uneroueen dessus d'Ă©gale dimension , le courant moudra deux bolls et demi par heure; et d’aprĂšs la note qui prĂ©cĂšde la derniĂšre table, la force nĂ©cessaire pour que la roue de cĂŽtĂ© produise le mĂȘme effet que la roue en dessus, est Ă  la force de celle-ci comme 1 ,7b esta i; ainsi , comme 1,7b 1 2, 5 1,42 bolls de blĂ© sera moulu par heure par le courant. . 4 e Exemple. — Quel devra ĂȘtre le diamĂštre du cylindre d’une machine Ă  vapeur ordinaire pour moudre 10 bolls 1,410 kilolitre de blĂ© par heure ? Voyons la derniĂšre table et vis-Ă -vis de 10 bolls moulus par heure nous trouvons que le diamĂštre du cylindre est de 36 pouces. MOULIN ET BLUTOIR A BRAS DIT DE MÉNAGE. Comme il est une foule d’occasions dans lesquelles le moulin et le blutoir Ă  bras de mĂ©nage peuvent ĂȘtre de la plus grande utilitĂ©, nous donnerons quelques explications sur un ou deux de ces appareils. Nous parlerons d’abord de celui qu’inventa M. Rustall , de Purbrookheath , qui reçut Ă  ce sujet de la SociĂ©tĂ© des Arts un prix de 4° guinĂ©es 1040 francs. La figure 1 5 y reprĂ©sente l’élĂ©vation de ce ANGLAIS. 02 I moulin A est le manche ou manivelle au moyen duquel on met les meules en mouvement ; E une meule d’environ oo pouces de diamĂštre, et 5 d’épaisseur, tournant sur son axe C ; D est l’autre meule, qui, pour le service, reste fixe , mais qui peut s’éloigner ou se rapprocher de l’autre au moyen de trois vis fixĂ©es dans le montant E , et sur lequel s’appuie une extrĂ©mitĂ© de l’axe C. Au dessus des meules, est placĂ©e une trĂ©mie F ; le grain se rend de cette trĂ©mie dans le moulin. La trĂ©mie F est agitĂ©e par deux chevilles de fer placĂ©es sur l’axe C, lesquelles Ă©lovent alternativement le vase qui contient le grain, lequel retombe ensuite par son propre poids. Le rĂ©sultat de ce mouvement est de conduire le blĂ© par un canal qui part de la trĂ©mie. et qui aboutit par derriĂšre au centre du moulin. Lue trappe G rĂšgle la quantitĂ© de blĂ© qui tondre dans le moulin , et en laisse passer plus ou moins , selon qu’on l’élĂšve ou l’abaisse. H, rĂ©servoir de la farine, dans lequel elle tombe en sortant d’entre les meules. 1 , l’un des supports de bois sur lesquels porte la meule fixe D ; ces supports sont vissĂ©s au bloc E , et entaillĂ©s dans la charpente infĂ©rieure en K , liĂ©e parles chevilles L,L,L, au moyen desquelles le moulin entier devient facile Ă  dĂ©monter. M , volant placĂ© Ă  l’extrĂ©mitĂ© la plus Ă©loignĂ©e de l’axe G , et auquel on peut au besoin adapter une autre manivelle. N, petite grille ser- I. 2 1 LE MECANICIEN 5 a a vant Ă  maintenir la trĂ©mie en place ; la partie la plus Ă©loignĂ©e de cette trĂ©mie porte sur une petite cheville , qui permet un mouvement suffisant pour que la trĂ©mie chasse le blĂ© en avant. O , gousset destinĂ© Ă  affermir la charpente du moulin. P , le pied droit front upright qui est embreuvĂ© dans la charpente, et sert de point d’appui Ă  l’extrĂ©mitĂ© de l’axe de fer C. A chaque extrĂ©mitĂ© de cet axe est un Ă©paulement, qui l’assujettit. Enfin il y aune espĂšce de sac d’étoffe fixĂ© au-dessus des meules Ă  un grand cerceau, destinĂ© Ă  retenir les particules de farine que pourrait enlever le vent produit par le mouvement du moulin. La figure 1 58 laisse voir Ă  dĂ©couvert la structure intĂ©rieure du blutoir, dont on a supprimĂ© la partie de devant. La machine a 3 pieds io pouces de long, 19 pouces 4 de large, et 18 en hauteur. A est une partie mobile, glissant d’environ quatre pieds en avant ou en arriĂšre du centre de la caisse, sur deux coulisses de bois fixĂ©es Ă  l’avant et Ă  l’arriĂšre de la caisse, et dont l’une est indiquĂ©e Ă  la lettre B C , couvercle du blutoir. D, curseur slider se mouvant dans une rainure pratiquĂ©e dans le couvercle au moyen de deux manches placĂ©s en arriĂšre du couvercle ; E , fourchette de fer fixĂ©e dans le curseur D , qui , prend le tamis F, et le fait mouvoir en avant et en arriĂšre sur les coulisses B, selon le mouvement du curseur. G, sĂ©- ANGLAIS. 0X0 paration en bois qui divise la caisse en deux compartimens , afin de sĂ©parer la farine fine de la grosse. A partir de cette sĂ©paration le curseur A se meut d’environ quatre pouces de chaque cĂŽtĂ© , et laisse ainsi une place suffisante pour faire mouvoir le tamis; II , planche parallĂšle au fond du blutoir, et formant une partie du curseur A ; cette planche empĂȘche que la farine passĂ©e au tamis ne tombe dans l’autre compartiment ; I, pieds supportant le blutoir. Fig. 1 5 g. Yue en plan du couvercle du blutoir. R , curseur se mouvant le long du blutoir. LL, manches au moyen desquels on met le curseur en mouvement. M, vis servant Ă  tenir la fourchette qui communique le mouvement au tamis. Fig. 160. Yue de la fourchette E , sĂ©parĂ©e du couvercle. Yu le peu de place qu’ils occupent , le moulin et le blutoir peuvent ĂȘtre construits Ă  peu de frais. On peut mĂȘme, sans trop d’embarras , employer ce moulin dans une grande cuisine ou dans des fermes. Le grand avantage de ce moulin est que, en raison de la position verticale de ses meules , on peut le mettre en mouvement sans l’intervention de roues dentelĂ©es. On s’en sert pour moudre la drĂšche , et en gĂ©nĂ©ral pour convertir toutes sortes de grains en farine ; il a en outre cet avantage qu’on peut le disposer de maniĂšre Ă  moudre plus ou moins fin. LE MECANICIEN 5^4 Ce qui rend encore trĂšs-prĂ©cieuse l’invention de M. Rustall , c’est qu’un homme suffĂźt pour faire marcher son moulin. Que si toutefois on y employait deux personnes , un homme et un enfant, dans l’espace de deux heures ils moudraient une quantitĂ© de farine suffisante poulies besoins d’une famille de six Ă  huit personnes pendant une semaine entiĂšre. Un grand nombre d’expĂ©riences ont prouvĂ© que ce moulin ne laissait lien Ă  dĂ©sirer quant Ă  la maniĂšre dont le grain y Ă©tait moulu , et qu’on pouvait obtenir un boisseau de farine par heure. Mais ce n’est pas tout l’industrieux fermier peut de cette maniĂšre faire lui-mĂȘme diverses expĂ©riences sur la qualitĂ© de son grain; et, Ă  peu de frais, sans s’exposer Ă  la fraude ni aux caprices des meuniers , s’assurer que sa farine est bien celle qui provient de son grain. Enfin l’usage du blutoir de M. Rustall ne se borne pas Ă  passer de la farine ; on peut encore l’employer dans une foule de circonstances , principalement pour remĂ©dier aux inconvĂ©niens du mĂ©lange des matiĂšres nuisibles, et pour prĂ©venir la perte des particules les plus fines de la farine. En i 8 1/4 , M. Georges Smart rendit plus simple, et moins dispendieux tout Ă  la fois , la construction et le travail des moulins. 11 exposa l’objet qu’on voulait briser ou moudre Ă  l’action des frotteur* rubbers ou briseurs crushers, ANGLAIS. 025 reposant sur leurs points d’appui, et agissant sur le corps tournant au moyen de leviers, de poids , ou de ressorts. Chacun des frotteurs, agissant sur un axe diffĂ©rent, admet sur lui la rĂ©volution de toute surface, quelle que soit sa forme, ronde ou carrĂ©e ; attendu qu’il peut ĂȘtre plus ou moins chargĂ©, selon qu’on Ă©loigne ou rapproche davantage les leviers du point d’appui, ou, s’ils agissent par ressorts, selon qu’on serre ou relĂąche la vis. Les frotteurs ou briseurs sont ou ne sont pas unis ; ils sont ronds ou concaves, selon que l’exige la nature de la substance Ă  laquelle on en veut faire l’application. La forme carrĂ©e ou octogone est celle qui convient le mieux aux frotteurs destinĂ©s Ă  briser les pierres Ă  ciment , les os pour engrais, la craie, le mortier, le plĂątre, etc. Pour briser la drĂšche, les fĂšves, etc., on n’a besoin que d’un briseur. Mais pour le blĂ©, l’avoine , l’orge , le riz, ou toute autre substance Ă  convertir en farine , plus il y aura de briseurs, plus la farine sera fine; et plus il y aura de faces plates sur le corps qui tourne , plus on pourra appliquer de briseurs avec avantage. MOULINS A BRAS. On s’en sert gĂ©nĂ©ralement pour moudre le cafĂ© et les Ă©pices ; mais on en fait qui ont de plus grandes dimensions, au moyen desquels on 3aG MÉCANICIEN peut moudre du froment, de la drĂšche, etc. Dans ce cas ils sont mus au moyen d’une manivelle. Dans le Theatrum Machinarum de Boekler . on trouve la description d’un moulin , oĂč l'homme agit sur un levier qui se meut horizontalement, Ă  peu prĂšs comme la rame d’un bateau. L’avantage qui rĂ©sulte de cette maniĂšre d’appliquer la force humaine puisque l’effort de l’homme est fortement secondĂ© par le poids de son corps Ă  mesure qu’il se penche en arriĂšre nous dĂ©termine Ă  entrer Ă  ce sujet dans quelques dĂ©tails. La figure 161 reprĂ©sente cet appareil. L’arbre vertical E G porte une roue dentĂ©e G, et une qui ne l’est pas F ; celle-ci est destinĂ©e Ă  faire les fonctions de volant. A la manivelle A B est attachĂ©e une barre de fer I, dont l’extrĂ©mitĂ© porte sur le levier H K; deux extrĂ©mitĂ©s de cette barre I portent des anneaux. Une extrĂ©mitĂ© du levier H K. entre dans le crochet fixe K , autour duquel elle tourne comme autour d’un centre. Un homme , tirant le levier II K, dĂ©place l’extrĂ©mitĂ© II de II en jN ; et la barre I, agissant sur la manivelle A B , fait faire un demi-tour aux roues C et F. Au moyen de cette impulsion elles se maintiennent en mouvement, et font un autre demi-tour qui reporte le levier de N en H. Un second effort sur le levier H K donne un autre mouvement de rotation Ă  la roue C; les meules sont ainsi mises en action tour Ă  tour par la pression de l’homme sur le levier, et par ANGLAIS. 02; l’impulsion du mouvement acquis. Les dents de la roue C font mouvoir la lanterne D, dont l’axe porte la meule supĂ©rieure , de la mĂȘme maniĂšre que l’axe D fait tourner la meule supĂ©rieure dans la figure i56. Dans ce dernier moulin, plus l’extrĂ©mitĂ© de la barre I, placĂ©e sur le levier IĂŻ K , est prĂšs du crochet K , plus la manƓuvre en devient facile. Si les dents de la roue G sont sextuples de celles de la lanterne D , alors l’ouvrier , en faisant dix efforts par minute sur le levier H, opĂ©rera soixante rĂ©volutions de la meule supĂ©rieure dans le mĂȘme espace de temps. Dans les Transactions de la SociĂ©tĂ© des Arts on trouve la description d’un moulin inventĂ© par M. GarnettTerry, servantĂ  briser des substances dures , au moyen d’une roue qui tourne , non pas sur un axe vertical, ainsi que cela se pratique habituellement, mais sur un axe horizontal. Voy. fig. 16a. LE MOULIN A PIED. On l’emploie pour moudre le blĂ© ou toute autre substance ; il se meut par la pression des pieds d’hommes ou de bƓufs. Blocker , dans son Theairum Machinarum, en donne une fort bonne explication. VUiCAMCUiX La figure iG5 le reprĂ©sente. À, roue inclinĂ©e, Ă  laquelle l’homme donne une force impulsive avec ses pieds , pendant que de temps Ă  autre , avec ses mains, il se repose sur la barre II. ha surface de cette roue est garnie de petites planches qui y sont clouĂ©es , et dont le but est d’empĂȘcher [ne le pied de l’homme ne sont des dents qui s’engrĂšnent dans celles de la lanterne B, et font tourner l’arbre horizontal G avec la roue C cette derniĂšre roue fait tourner la lanterne D , dont l’axe porte la meule supĂ©rieure E. Avec cette sorte de moulin on peut trĂšs-commodĂ©ment moudredeladrĂšche, poun u toutefois qu’il ne faille pas l’application d’une force considĂ©rable. MOULIN A PÉTRlll. Il y a un tel rapport entre l’action de moudre le grain et celle de le pĂ©trir quand il est en farine , que nous croyons que c’est ici le lieu de donner la description du moulin Ă  pĂ©trir. Le but de l’auteur, en inventant cette machine a Ă©tĂ© de dĂ©truire cette dĂ©goĂ»tante habitude qu’ont les boulangers de pĂ©trir avec leurs pieds. 11 serait bon que la police donnĂąt son attention Ă  cette coutume . qui s’observe encore dans plusieurs parties de l’Angleterre , surtout lorsqu’il s’agit de prĂ©parer la pĂąte pour le biscuit de mer. ANGLAIS. 529 On se sert ;\ GĂšnes , dans les boulangeries publiques, d’une macbinequi procure une grande Ă©conomie de main-d’Ɠuvre et de temps. La description s’en trouve dans les Alli delta socielĂ  patriolica di Milano, vol. IL A, fig. 164 chĂąssis de bois supportant une des extrĂ©mitĂ©s de 1 axe de la machine. On peut, au lieu de ce chĂąssis, construire un mur sur lequel reposera cet axe. B, mur au travers duquel passe le susdit axe. C , autre mur semblable au premier, et construit en face Ă  la distance de 21 palmes. I, axe de 5o palmes de longueur , et d’une palme un tiers d’épaisseur. L . grande roue fixĂ©e sur ledit axe entre le chĂąssis et le mur ; son diamĂštre est de 28 palmes , et sa largeur de 5, capable de contenir deux hommes au besoin. F , tringles ou espĂšces dĂ©marchĂ©s sur lesquelles les hommes appuient pour faire tourner la roue ; elles sont Ă  deu xpa/mes les unes des autres, et ont 1 palme 1 de hauteur. G, petite roue dentĂ©e , fixĂ©e Ă  l’extrĂ©mitĂ© la plus Ă©loignĂ©e de l’axe; son diamĂštre est de 12 palmes j. H . solive de bois qui s’étend d’un mur Ă  l’autre , ayant 21 palmes de longueur, et 1 d’épaisseur. Une autre solive semblable et qu’on ne voit pas, est de l’autre cĂŽtĂ© de l’axe. I, piĂšce de bois transversale placĂ©e prĂšs du mur C ; elle est fixĂ©e dans les deux solives, et sert Ă  supporter l’extrĂ©mitĂ© la plus Ă©loignĂ©e de l’axe ; sa longueur est de 4 palmes, et son Ă©paisseur de 1 7. 11 y a .0 .YtĂ©cAMCIEN Ă©galement une piĂšce de bois transversale qu’on ne peut voir dans la ligure de palmes de longueur, d’une demi -palme d’épaisseur, placĂ©e tout prĂšs du mur B; K est une forte piĂšce de chĂȘne cintrĂ©e , fixĂ©e dans les solives latĂ©rales H pour recevoir l’axe delĂ  lanterne; sa longueur est de i 4 palmes, et son Ă©paisseur de 1 7; L, lanterne de 5 palmes de diamĂštre, partant de la lanterne L , et traversant la croix N , pour arriver au fond du baquet P; son centre est de fer, partie carrĂ©,partie rond, et tourne dans un coussinetde cuivre. La premiĂšre partie de cet axe , entre la lanterne L et la croix N , est carrĂ©e et de fer, entourĂ©e de deux piĂšces de bois retenues ensemble par des cercles de fer, qu’on peut retirer Ă  volontĂ© pour examiner le fer quelles renferment; sa longueur est de trois palmes , et son diamĂštre d’une environ ; la seconde partie de l’axe qui se trouve dans l’intĂ©rieur du baquet est faite de la mĂȘme maniĂšre que la premiĂšre ; sa longueur est d’une palme et demie , et son diamĂštre 1 . L’étui de bois de cette derniĂšre partie de l’axe est fixĂ© dans le fond du baquet, au moyen de trois vis avec leurs Ă©crous; cet axe est Ă  j de palme du batteur triangulaire le plus voisin de la croix , ÏN, croix formĂ©e de deux piĂšces de bois inĂ©galement divisĂ©es, de maniĂšre que les quatre bras de la croix sont tous de diffĂ©rentes grandeurs; l’une de ces piĂšces de bois a 6 palmes de long, et l’autre 5 ; leur Ă©paisseur est de d’une Aj\ GLAIb. 001 palme , et leur largeur d’une palme. 0 , quatre morceaux de bois de forme triangulaire, appelĂ©s batteurs , et fixĂ©s verticalement aux quatre extrĂ©mitĂ©s de la croix susmentionnĂ©e; ils ont 1 palme ? de longueur, 1 7 d’épaisseur, et battent la pĂąte contenue dansle baquet, Ă  des distances inĂ©gales du centre. P , fort baquet de bois d’environ ; de palme d’épaisseur , et garni de cerceaux de fer ; son diamĂštre est de 6 palmes, et sa hauteur de 1 7 9 La fig. 1 65 reprĂ©sente la huche de bois, de quatre palmes de longueur, et 5 de largeur, dans laquelle se forme le levain ; elle sert ensuite Ă  le transporter dans le baquet P. Fig. a66, vue du tambour , de la croix, etc., et coupe du baquet P. iig. 167 est le plan de la croix , du baquet et des deux extrĂ©mitĂ©s supĂ©rieures des batteurs triangulaires. Ce baquet P contient environ 18 rubbi 1,620 hectolitre de farine, qui lui arrivent dans des tonneaux ; le levain de son cĂŽtĂ© y arrive dans la huche , et quand le tout est convenablement mĂ©langĂ© d’une certaine quantitĂ© d’eau chaude , les hommes font mouvoir la roue jusqu’à ce que la pĂąte soit suffisamment battue; en gĂ©nĂ©ral , un quart d’heure suffit pour la bien prĂ©parer ; mais il est bon qu’un boulanger surveille l’opĂ©ration, afin de juger , selon les circonstances , s’il convient d’augmenter ou de diminuer le temps de ce travail. 7 72 LE MÉCANICIEN Nous avons donnĂ©, dans cette description , les mesures en palmes de GĂšnes; or une palme de GĂšnes Ă©quivaut Ă  environ vingt-cinq centimĂštres. On peut, selon les circonstances, varier la construction de la machine, et y appliquer un meilleur moteur qu’un homme faisant tourner une roue ordinaire avec ses pieds. En novembre 1S11, i\E Joseph Baker obtint un brevet d’invention pour un procĂ©dĂ© mĂ©canique qu’il appliqua Ă  pĂ©trir le pain. Cette invention consiste Ă  avoir un axe droit, tournant sur un pivot lixĂ© dans le milieu d’une huche circulaire, de maniĂšre que la pĂąte placĂ©e dans cette huche puisse ctre battue par un rouleau de fer ou de pierre, qui vient se rattacher Ă  l’axe par une barre de fer horizontale, et porte sur la pĂąte Ă  une certaine distance prĂšs des bords. Cet axe reçoit plusieurs barres de bois qui le traversent, et servent de point d’appui aux hommes ou aux animaux qu’on emploie Ă  le faire tourner. Selon ce procĂ©dĂ© , la pĂąte est battue de maniĂšre Ă  prĂ©senter Ă  chaque rĂ©volution une nouvelle surface. IndĂ©pendamment des diverses mĂ©thodes que nous venons d’indiquer, il y en avait mille autres Ă  employer pour faire disparaitre cette dĂ©goĂ»tante habitude dont nous avons parlĂ©. ANGLAIS. .153 DES MACHINES A VAPEUR. La plus importante des dĂ©couvertes des temps modernes , celle qui se prĂ©sente en premiĂšre ligne, et qu’on a si justement appelĂ©e lopins beau monument de l’industrie humaine , e’est eelle des machines Ă  vapeur. Au marquis de YVorces- ter , contemporain de Charles II, appartient l’honneur d’avoir le premier lixĂ© l’attention sur la force expansive de la vapeur. Cependant il ne nous dit pas assez positivement, dans le livre qu’il publia en i663, quelle sorte d’appareil il employait pour en utiliser la force. Il faut croire nĂ©anmoins , quelque vagues que soient les expressions dont il s’est servi, que ce sont ses observations qui ont les premiĂšres faft naĂźtre l’idĂ©e d’employer cet agent dans la mĂ©canique comme principal moteur. ExposĂ©e cĂ  l’action du feu , l’eau se dilate , et, passĂ©e Ă  l’état gazeux , se nomme vapeur. Si elle est renfermĂ©e dans un vase, cette expansion s’opĂšre Ă  un trĂšs-haut degrĂ©. Comme l’espace compris entre le couvercle et l’eau est rempli par une portion d’air atmosphĂ©rique, il s’en suit que le premier effort de la vapeur , en se dilatant, tend Ă  rĂ©duire cet air Ă  un moindre volume, et que par consĂ©quent la force quelle emploie de cette maniĂšre est Ă  dĂ©duire de eelle 554 MÉCANICIEN qui reste disponible. Cette portion de force finit cependant par avoir son utilitĂ©. Et en effet, comme Ă  mesure que la tempĂ©rature s’abaisse la vapeur revient Ă  l’état d’eau , laissant vide la place qu’elleoccupait, l’air atmosphĂ©rique qu’elle avait refoulĂ© reprend la sienne, en exerçant une force absolument Ă©gale Ă  celle que la vapeur avait exercĂ©e pour le rĂ©duire. Cette force peut s’appeler la force consĂ©quente de la vapeur. On s’est occupĂ© du soin de diriger ces forces de maniĂšre Ă  ce qu’elles produisissent toujours un mouvement Ă©gal, et l’on peut dire qu’en ce point on a pour ainsi dire atteint la perfection ; et c’est Ă  une direction plus exacte , Ă  une application plus avantageuse, et Ă  une production plus Ă©conomique de ces forces qu’on a visĂ© dans les diverses modifications dont elles ont Ă©tĂ© l’objet. Pour rendre plus intelligible l’explication de la maniĂšre dont agit la vapeur, supposons le vase fig. 1G8 rempli d’eau jusqu’à la ligne A, et d’air dans tout l’espace E; supposons-y un piston qui s’y adapte en C, et une ouverture en D ; que l’ouverture D soit fermĂ©e , et qu’on expose l’eau par le cĂŽtĂ© F Ă  l’action du feu , il en rĂ©sultera de la vapeur, qui, par sa force expansive , lĂšvera le piston C. Faites cesser l’action du feu, et que tout-Ă -coup le vase se refroidisse, il y aura condensation la vapeur, se transformant en eau , occupera de nouveau l’espace qui se trouve sous la ligne A , et le piston C repren- AXGUIS. OU. dra sa place. Dans celte expĂ©rience, nous voyons que la force expansive de la vapeur a comprimĂ© l’air dans l’espace E, et fait lever le piston G Ă  la hauteur de H ; mais ce piston en passant Ă  II, a dĂ©placĂ© un volume d’air atmosphĂ©rique Ă©gal Ă  celui qu’occupait le tube depuis C jusqu’en II ; consĂ©quemment cette portiond’airainsi dĂ©placĂ©e tendra Ă  reprendre sa position naturelle , et dĂšs que la vapeur en se condensant aura perdu sa force , il forcera par son poids le piston C Ă  redescendre. D’oĂč il est Ă©vident que c’est Ă  l’action directe de la vapeur qu’on doit l’élĂ©vation du piston, et que son retour provient de l’action consĂ©quente de la vapeur, ou de l’air qui, ayant Ă©tĂ© comprimĂ© , tend Ă  se remettre en Ă©quilibre. Supposons encore le piston dans sa premiĂšre position , en G ; dĂ©gageons l’ouverture D , et appliquons la chaleur la vapeur montera dans l’espace E , et chassera l’air au travers de l’ouverture D ; or celle - ci Ă©tant fermĂ©e , et la condensation s’opĂ©rant, l’espace E demeurera vide , et l’air, cherchant Ă  occuper cet espace, rabaissera le piston Ă  la hauteur de la ligne A. Dans ce cas le mouvement du piston est entiĂšrement dĂ» Ă  l’action de l’air, qui tend Ă  reprendre la place d’oĂč l’a chassĂ© la vapeur au tr ive sde l’ouverture D , et cet effet est celui de la force consĂ©quente seule. L’expĂ©rience a prouvĂ© que la pression de l’air atmosphĂ©rique est Ă©gale Ă  un poids d’environ 556 LE MÉCANICIEN 14 livres par pouce carrĂ© ; de sorte que , en supposant l’ouverture du vase lig. i 68 d’un pouce carrĂ© de superficie, la force qu’exercera la vapeur pour Ă©lever C en II Ă©quivaudra Ă  celle qui Ă©lĂšverait i4 livres Ă  la mĂȘme hauteur, sans excepter la force qu’absorbent le frottement et le poids du piston C dans le cylindre; — que la force exercĂ©e par la vapeur pour chasser l’air de l’espace E, et obtenir sa pression consĂ©quent!;, Ă©quivaut Ă  Ă©lever >4 livres de A en G ; — que la force disponible rĂ©sultant du retour du piston de II , Ă©quivaudra, dans le premier cas , Ă  lever iq livres de C en II , moins le frottement du piston , et dans le second, Ă  lever le mĂȘme poids de G en A , moins le mĂȘme frottement. Dans l’un comme dans l'autre de ces deux cas , la force directe ou expansive de la vapeur n’a Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e que comme capable de dĂ©placer l’atmosphĂšre , ou un poids de iq livres par pouce carrĂ© en superficie; mais l’on peut charger le piston , et, en supposant que les parois du vase soient assez, forts pour admettre une augmentation de pression , la vapeur l’élĂšvera Ă©galement par l’application d’un plus grand degrĂ© de chaleur. Supposons que le piston G soit chargĂ© de Ăźo livres, il faudra que la pression de la vapeur Ă©quivale Ă  24 livres, savoir 14 livres par pouce carrĂ© pour vaincre le poids de l’atmosphĂšre, et 10 livres pour soulever le poids du piston ainsi que celui dont il est chargĂ©. Dans 5."5 7 ce cas, la pression qui s’exerce sur les parois intĂ©rieurs du vase, tendant Ă le faire Ă©clater, est Ă©gale Ă  Ăźo livres par pouce carrĂ© de superficie infĂ©rieure , les autres i4 livres Ă©tant contrebalancĂ©es par l’action de l’atmospliĂšre sur la surface extĂ©- lieure, qui est Ă©gale Ă  i4 livres de pression intĂ©-' rieure. De lĂ  il rĂ©sulte que la force directe de la vapeur peut ĂȘtre augmentĂ©e Ă  l’infini , tandis que la pression de l’atmosphĂšre se borne Ă©videmment Ă  i4ou i5 pieds par pouce carrĂ©, selon qu’il est plus ou moins dense. Convaincus qu’aprĂšs une semblable explication, il ne peut plus subsister de difficultĂ©, mĂȘme pour les personnes les plus Ă©trangĂšres Ă  ces matiĂšres , sur la question de savoir comment agit la vapeur , nous allons nous occuper de faire connaĂźtre les diffĂ©rens moyens mĂ©caniques qu’on a employĂ©s pour en diriger l’action Ă  volontĂ©. Nous observerons seulement que la force que nous avons appelĂ©e force consĂ©quente de la vapeur sera dĂ©sormais regardĂ©e comme la pression de l’atmosphĂšre ; ce qui est en effet plus juste ; l’autre expression n’ayant Ă©tĂ© employĂ©e dans cette premiĂšre explication que pour bien faire sentir que l’expansion de la vapeur est rĂ©ellement la source primitive de toute sa force. Le premier appareil qui Ă  notre connaissance ait Ă©tĂ© construit pour l’emploi delĂ  vapeur, dans un vase hermĂ©tiquement fermĂ©, fut inventĂ© par il 2 i. Mi -MiiC \X 1 Cl EN 538 le capitaine Savaiy , en 1698. Nous en voyons la forme dans la iig. 169. a , ChaudiĂšre fermante, placĂ©e sur un fourneau , et d’une force suffisante pour rĂ©sister Ă  une pression considĂ©rable ; B , vase d’une construction Ă©galement forte, cc , tuyau garni d’un robinet en i , et au moyen duquel s’établit Ă  volontĂ© une communication entre la chaudiĂšre a et le vase B. e tuyau se dirigeant en bas dans un puits ou rĂ©servoir d’eau , ff, autre tuyau partant de B, et arrivant Ă  un rĂ©servoir placĂ© au-dessus, h h , tuyau communiquant de B au tuyau f f, et garni d’un robinet Ă  l’aide duquel on interrompt ou rĂ©tablit la communication. m, soupape susceptible de boucher le tuyau c parla pression qui s’exerce d’en haut , et de le fermer par celle qui s’exerce d’en bas. /, autre soupape semblable s’adaptant au tuyau m et sur laquelle les deux pressions agissent de la mĂȘme maniĂšre. Supposons que la chaudiĂšre soit remplie d’eau jusqu’à laligne pointĂ©e , et qu’on allume le fourneau , bientĂŽt la vapeur s’élĂšvera dans la chaudiĂšre, et, passant au travers du tuyau cc, emplira le vase B, et montera dans le tuyau ff en soulevant la soupape e; la soupape m sera fermĂ©e par la force expansive de la vapeur. Si maintenant on ferme le robinet t , pour interrompre la communication de B avec la chaudiĂšre , et que l’on jette de l’eau froide Ă  l’extĂ©rieur du vase , on condensera la ANGLAIS. ~5 vapeur; l'intĂ©rieur du vase B demeurera vide; et alors l’eau du rĂ©servoir auquel aboutit le tuyau e, pressant sur la soupape m, l’ouvrira , et sera chassĂ©e par la pression extĂ©rieure de l’atmosphĂšre dans le vase B jusqu’à la ligne pointĂ©e , supposĂ©eĂ  une distance d’environ 26 pieds delĂ  surface de l’eau du rĂ©servoir, ce qui constitue la hauteur d’une colonne d’eau qui, en considĂ©rant que le vide ainsi formĂ© n’est jamais parfait, est Ă©gale Ă  la pression qu’exerce l’atmosphĂšre. Si l’on rouvre le robinet i , alors la vapeur, agissant sur la surface de l’eau , fermera la soupape m, et Ă©levera l’eau dans le tuyau /'/'jusqu’au rĂ©servoir supĂ©rieur, au travers de la soupape /, qui sera soulevĂ©e. Si on referme le robinet i , la vapeur contenue dans o se condensera de nouveau ; l’opĂ©ration se rĂ©pĂ©tera , le poids de l’eau du tuyau /' f fermera la soupape /, et le vase B s’emplira comme prĂ©cĂ©demment. Telle Ă©tait la construction du premier appareil du capitaine Savary, et la maniĂšre dont il agissait. M ais ayanttrouvĂ© incommode d’effectuer la condensation de la vapeur au moyen d’eau froide qu’il jetait sur la surface extĂ©rieure , il introduisit dans le vase B le tuyau h h, qui, en ouvrant le robinet Iv, laissait arriver une certaine quantitĂ© d’eau du tuyau ff, et opĂ©rait par lĂ  une condensation plus prompte. Les robinets 0 , q , qui servent Ă  s’assurer de la hauteur de l’eau contenue dans la chaudiĂšre , O MECANICIEN furent Ă©galement inventĂ©s par le capitaine Savary. Si la surface de l’eau se trouve au- dessus de l’extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure du robinet, et que les robinets soient ouverts , l’eau en sortira; si au contraire la surface de l’eau ne s’élĂšve pas jusqu’au robinet, ce n’est plus l’eau, mais la vapeur qui sort. Si l’eau est au niveau convenable, c’est-Ă -dire si sa surface tient le milieu entre les extrĂ©mitĂ©s des robinets q et no, du premier il sortira de l’eau , et du second de la vapeur. C’est un point sur lequel il importait de ne pas rester dans l’ignorance ; car si la surface de l’eau s’élevait au-dessus des robinets q et n o, il ne resterait plus assez dĂ©placĂ© pour contenir la quantitĂ© de vapeur nĂ©cessaire Ă  l’exercice de la machine. On n’employa d’abord cette machine qu’à monter de l’eau Ă  une petite hauteur, attendu qu’elle n’agissait que par la pression de l’air atmosphĂ©rique ; l’expĂ©rience avait prouvĂ©'qu’elle ne pouvait ĂȘtre d’aucune utilitĂ© dans des mines profondes. Quoi qu’il en soit, sil’on considĂšre combien Ă©taient alors bornĂ©es les connaissances qu’on avait sur la vapeur, et combien on Ă©tait Ă©loignĂ© de penser qu’elle peut devenir le premier moteur, on conviendra qu’on doit regarder l’auteur de ce premier essai comme ayant dĂ©couvert le principe de ces^admirables machines. Le seul inconvĂ©nient que*cet appareil entraĂźne, c est la perte de temps, et celle de combustible ÀflULAIS. ->. 4 l inutilement employĂ©, attendu que la condensation s’opĂšre en faisant entrer en contact avec de l’eau froide la vapeur contenue dans le vase B. DĂšs qu’on connut cette machine, la force de la vapeur, qui se trouve si clairement dĂ©montrĂ©e , commença Ă  devenir l’objet de l’attention de plusieurs hommes instruits, et on se disputa les honneurs de la dĂ©couverte, les Anglais l’attribuant au marquis de Worcester , les Français Ă  Papin. Sans entrer dans les dĂ©tails de cette constes- tation , qu’il nous suffise de passer en revue les diffĂ©rens progrĂšs qu’a faits cette dĂ©couverte dans ce pays , sans toutefois nĂ©gliger de rappeler les divers secours que nous avons reçus de l’étranger. Du nombre de ces derniers est la soupape de sĂ»retĂ© , qui, bien que fort simple en elle- mĂȘme , est cependant d’une telle importance que c’est Ă  elle qu’il faut attribuer l’usage gĂ©nĂ©ral qui se fait de la machine Ă  vapeur, et par consĂ©quent le haut degrĂ© de perfection oĂč nous la voyons aujourd’hui. Elle fut inventĂ©e par le docteur Papin , qui Ă  l’époque de la dĂ©couverte du capitaine Savary s’occupait de faire des expĂ©riences sur la force de la vapeur , et cherchait le moyen de l’employer Ă  la dissolution des corps. Elle consiste en une petite ouverture d’un quart de pouce Ă  peu prĂšs , pratiquĂ©e Ă  la partie supĂ©rieure de la chaudiĂšre , et fermĂ©e par une soupape chargĂ©e Ă  l’extĂ©rieur d’un poids suffi- LL AiECAiMC’.HIX ."42 sant pour rĂ©sister Ă  la force qu’on peut exiger de ia vapeur , sans risquer de faire Ă©clater la chaudiĂšre. Or il est Ă©vident que , jusqu’à ce que la vapeur vienne Ă  soulever ce poids, la pression qui s’exerce intĂ©rieurement sur chaque pouce carrĂ©, tendant Ă  faire Ă©clater la chaudiĂšre, n’excĂšde pas ce poids; et de cette maniĂšre il devient facile de prĂ©venir un pareil accident. L’idĂ©e de M. Papin , de faire flotter un morceau de bois Ă  la surface de l’eau , a pu ĂȘtre un perfectionnement, mais est inutile aujourd’hui. Cependant il n’est pas invraisemblable que ce fut cette idĂ©e qui a fait naĂźtre celle du piston agissant dans le cylindre, laquelle est certainement le second pas qu’on ait fait vers le perfectionnement de cette machine. Cette derniĂšre invention est due Ă  un forgeron nommĂ© iN'ewcomen , et Ă  un vitrier du nom de Cauly , qui s’estimĂšrent heureux d’en partager les fruits avec Savary, et de concert avec lui, obtinrent un brevet en 1 yo5. Cette machine, gĂ©nĂ©ralement connue sous le nom de Newcomen, fut la premiĂšre oĂč l’on vit un piston se mouvant dans un cylindre; ce qui, avec, le balancier auquel est attachĂ© le piston, donna Ă  la machine un nouveau caractĂšre. Une machine de ce genre est reprĂ©sentĂ©e dans la lig. i ’jo. A, chaudiĂšre placĂ©e sur le fourneau, lĂź , cylindre garni d’un piston. 4 le mĂ©canicien vers modes de dirig er la puissance immĂ©diate de la vapeur , nous aillons procĂ©der Ă  la construction du piston. Lafig. 183reprĂ©sente une coupe du piston dont on se sert le plus communĂ©ment dans les machines Ă  condensation ; le dessous du piston tient Ă  la tige d, et le dessus est susceptible de glisser sur la tige d. On introduit du chanvre imbibĂ© de suif dans l’intervalle C E, qui se trouve pressĂ© contre les parois du cylindre quand on descend la plaque supĂ©rieure DD au moyen des vis E E; ce qui rend parfait le contact entre le cylindre et le piston , et empĂȘche la vapeur de s’échapper. Comme cette garniture s’use par le frottement contre le cylindre, on la fait sortir en dehors en serrant les vis ; et quand elle est tout- Ă -fait usĂ©e, il faut relever la plaque DD et regarnir le piston. Cette construction du piston convient parfaitement aux machines Ă  condensation ; mais dans les machines Ă  haute pression, le chanvre s’use si rapidement par la chaleur et le frottement, qu’on a introduit avec avantage des pistons entiĂšrement mĂ©talliques. La lig, 184 reprĂ©sente une espĂšce de piston mĂ©tallique, vu en plan. AA est un cercle de cuivre divisĂ© en quatre segmens Ă©gaux ; ils sont posĂ©s surlap/aijiucBB, quiestliĂ©eĂ  la tige de piston dd, comme on le voit dans la fig. 185. Ces segmens sont chassĂ©s contre la surface du cylindre par ANGLAIS. 5f5 des ressorts quelconques , appuyĂ©s sur la tige du piston D. Dans la mĂȘme figure, A 1 reprĂ©sente le profil d’un cercle semblable , divisĂ© comme l’autre en quatre parties Ă©gales. On applique ccs segmens sur le cercle mentionnĂ© ci-dessus , de maniĂšre Ă  ce que les divisions ou sĂ©parations tombent au milieu des quatre autres piĂšces; elles sont refoulĂ©es de la mĂȘme maniĂšre par des ressorts contre les cĂŽtĂ©s du cylindre ; la plaque CC recouvre le tout. Le dessus et le dessous de la plaque et des cercles sont soigneusement garnis pour retenir la vapeur ; quoiqu’on se serve de ce genre de piston depuis long temps et avec succĂšs, il n’en est pas moins dĂ©fectueux, parce que les cercles s’ouvrent prĂšs des interstices et entre les segmens, et, donnant passage Ă  la vapeur, la laissent pĂ©nĂ©trer dans l’intĂ©rieur oĂč sont posĂ©s les ressorts ; et de lĂ  , par des interstices semblables, vers l’autre partie du piston. On voit dans la fig. 186 une constructionplus avantageuse du piston mĂ©tallique ; il est composĂ© de six piĂšces de cuivre façonnĂ©es, comme il est indiquĂ© dans la figure, par ABC DEF. ABC sont des segmens de cercle faits pour entrer exactement dans le cylindre , contre lequel ils sont serrĂ©s par les coins DEF, qui sont eux-mĂȘmes pressĂ©s par des ressorts. Lorsque les segmens ABC s’usent de maniĂšre Ă  se partager aux angles, les coins se rejettent contre le cylindre , et tiennent l’espace toujours bouchĂ©. Des pistons LE MECANICIEN 566 de ce genre ont servi pendant plusieurs annĂ©es, sans qu’on ait Ă©tĂ© obligĂ© d’y faire le moindre changement. Maintenant que nous avons suffisamment examinĂ© la construction du cylindre, qui est le siĂšge du mouvement , et les moyens de distribuer la force de la vapeur , afin de produire une action de va et vient , nous allons dĂ©montrer comment se transporte cette action , sans qu’il y ait discontinuitĂ© de mouvement. Le mouvement d’un robinet Ă  quatre branches est donnĂ© par une bielle c’est une tige verticale tenant au balancier de la machine comme on le voit dans lafig. 187. O P sont deux chevilles placĂ©es Ă  une distance telle l’une de l’autre, que celle d’en liant O forcera la manivelle N de venir se placer en N 1 , au moment oĂč le piston sera parvenu au bas du cylindre , et la cheville P est placĂ©e de façon Ă  porter le piston vers la premiĂšre position, au moment oĂč le piston remonte. Mais on se sert rarement de la bielle dans les mach nĂ©s qui ont un mouvement de rotation , et quand il n’y en a pas, les machines n’étant pour la plupart qu’à un simple effet, il ne faut de la force que quand le piston descend. Dans les machines Ă  faire tourner un moulin oĂč il existe un mouvement de rotation , on fait mouvoir les soupapes qui glissent l’une dans l’autre ou tout autre appareil servant aux mĂȘmes ANGLAIS. ilns, au moj r en d’une verge qui s’écarte du volant par un mouvement excentrique. On en voit la disposition dans la fig. 188. A est la coupe de l’axe du volant ; B est une piĂšce circulaire sur l’axe , autour de laquelle sont attachĂ©es les demi-circonfĂ©rences CG, pour que B puisse tourner dessus. Lorsque la rĂ©volution de l’axe A porte B dans la situation du cercle pointĂ© B 1 , il est Ă©vident qu’il aura forcĂ© la verge Ă  parcourir une longueur horizontale Ă©gale Ă  la distance du centre de A Ă  B 1 , et lorsque dans le cours de sa rĂ©volution il aura amenĂ© B au point B 2 , il lui aura fait parcourir une distance semblable en sens contraire; consĂ©quemment, le total du mouvement horizontal communiquĂ© ainsi Ă  la verge DEK , sera la distance totale de B* Ă  B 2 le mouvement horizontal se convertit en mouvement vertical par l’action de la manivelle h g i, qui fait monter et descendre la verge K, sur laquelle est fixĂ©e la soupape Ă  coulisse, ou tiroir. La hg. 182 indique la mĂ©thode de faire mouvoir les verges des soupapes concentriques. E est la verge du mouvement excentrique qui, par son mouvement en arriĂšre et en avant, fait agir les extrĂ©mitĂ©s ff d’une piĂšce T, attachĂ©es au centre G , et les fait monter et descendre alternativement, ouvrant et fermant chaque paire de soupapes comme il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© plus haut. La lig. 190 reprĂ©sente une mĂ©thode de se 568 J/E MÉCANICIEN servir du mouvement excentrique applicable aux machines d’une grande puissance. A B est une plaque de fer susceptible d’osciller autour de son centre II ; F est une verge Ă©cartĂ©e de l’ex- ccntrique, faisant rouler le poids C sur un rouleau dessus la surface de AB. Les piĂšces de loquet D DD 1 se meuvent autour de deux chevilles; les points d’arrĂȘt M N les empĂȘchent de tomber en avant. La tige des soupapes, indiquĂ©e en e , est attachĂ©e par le levier P H Ă  l’axe partant du centre II ; la piĂšce C 1 supporte A B dans les deux positions indiquĂ©es, l’une dans le plan , l’autre par les lignes pointĂ©es. Lorsque la verge F est en mouvement, elle porte le poids C vers A par le mouvement excentrique , et ce poids agissant sur cette mĂȘme verge fait lever le loquet D, et laisse tomber l’extrĂ©mitĂ© A de A B pendant que B, monte et fait la bascule en D 1 , indiquĂ© dans la reprĂ©sentation pointĂ©e de A B ; par ce mouvement, IIP, placĂ© sur le mĂȘme axe II, descend, entraĂźne avec lui la fige E attachĂ©e aux soupapes. Alors le mouvement du poids C , changeant subitement, et se dirigeant vers F , agit sur l’autre loquet Dq et remet les soupapes dans leur premiĂšre position. Comme le balancier de toutes les machines oscille autour d’un centre, chacune de ses extrĂ©mitĂ©s dĂ©crit par consĂ©quent des portions de cercle, et comme il faut que la tige du piston monte et descende en ligne droite, elle ne doit ANGLAIS. 569 pas ĂȘtre attachĂ©eĂ  l’extrĂ©mitĂ© du balancier. Dans les machines selon l’ancienne construction, oĂč la force agissait aux deux extrĂ©mitĂ©s du balancier l’une soulevant le poids,l’autre pressant la vapeur sur le piston , chacune portait une chaĂźne qui Ă©tait attachĂ©e aux tiges de la pompe et du piston , comme on le voit dans la lig. 170. Mais dans les machines Ă  double effet, oĂč la tige du piston refoule en haut de mĂȘme qu’elle attire et pousse en bas, la chaĂźne ne peut plus ĂȘtre employĂ©e ; il faut se servir d’une autre mĂ©thode pour maintenir la tige du piston dans une position verticale la meilleure dont on ait fait usage jusqu’à prĂ©sent est le mouvement parallĂšle, dont on saisira le principe en se reportant Ă  la lig. 191. Supposons l’une des extrĂ©mitĂ©s AB d’un balancier tournant autour de son centre en A; le point B dĂ©crira l’arc C C 1 , et entraĂźnera tout ce qui y est attachĂ© dans la direction de cet arc. Supposons ensuite un autre balancier G H d’une longueur Ă©gale Ă  A B , tournant autour de son centre G ; le point D. milieu de la piĂšce L A , qui unit les deux balanciers, montera ou descendra en ligne verticale par les oscillations de A B et IIG, car la courbe l’éloignera autant du rayon A B vers A que la courbe du rayon IIG l’attirera vers G ; les mouvemens, se compensant l’un par l’autre, feront monter et descendre I en ligne verticale. 1. 24 370 LE MÉCANICIEN On a donne dans la fi g. 192 un moyen plus simple, et qui convient trĂšs-bien aux petites machines. La piĂšce qui est attachĂ©e au bout du balancier et de la tige du piston porte un couple de rouleaux , un de chaque cĂŽtĂ©, qui glissent entre les coulisses DD , DD, et qui font prendre au piston attachĂ© en C la ligne verticale. Toutes les machines Ă  vapeur sont combinĂ©es pour marcher uniformĂ©ment, et pour donner un certain nombre de coups de piston par minute; ainsi le nombre de pieds parcourus par le piston en montant et descendant dans le cylindre doit ĂȘtre de 200 Ă  220 par minute pour que la machine donne un bon rĂ©sultat. 11 est bien clair que pour obtenir cette rĂ©gularitĂ© d’action , il faut rĂ©gulariser la quantitĂ© de puissance qui doit produire le mouvement, ou ce qui est la mĂȘme chose, rĂ©gulariser la force Ă©lastique qui doit agir Ă  chaque coup de piston ; c’est une chose un peu difficile Ă  exĂ©cuter , et qui dĂ©pend surtout de la chaleur uniforme du feu qui produit la vapeur on ne devrait donc confier le soin du feu qu’à une personne bien exercĂ©e dans cette partie. Il y a cependant des inventions appelĂ©es rĂ©gulateurs, qui sont d’un grand secours pour entretenir une action rĂ©guliĂšre , et qui remplissent suffisamment le but quand on n’a pas besoin d’une grande exactitude. Le rĂ©gulateur dont nous avons dĂ©jĂ  donnĂ© la description en parlant cle L’égalisation du motive- anglais. J - 1 ment dans les moulins, agit suivant le principe de la force centrifuge , et n’est applicable qu’aux machines qui ont un mouvement de rotation. La maniĂšre de se servir du rĂ©gulateur est de le rattacher au moyen de leviers Ă  une soupape , ainsi qu’on le voit dans la iig. 1 13. A 11 reprĂ©sente une coupe du tuyau qui conduit la vapeur de la chaudiĂšre , muni d’une petite soupape composĂ©e d’un disque en fer, qui tourne Ă  volontĂ© , et qui prend une position parallĂšle Ă  l’axe du tuyau , ou bien qui le bouche de façon Ă  intercepter toute communication. Le rĂ©gulateur se place dans toutes les parties de la machine sur un axe vertical. Quand le volant gagne ou perd en vitesse, il communique la mĂȘme variation au rĂ©gulateur, et fait Ă©carter ou rapprocher les boules l’une de l’autre. Alors le levier attachĂ© au collier du rĂ©gulateur, tourne la manivelle C, laquelle ouvre plus ou moins la soupape, et donne passage Ă  une quantitĂ© de vapeur calculĂ©e , de maniĂšre Ă  produire un mouvement rĂ©gulier. Cette espĂšce de rĂ©gulateur ne convient nullement aux machines Ă simple effet, qui ne crĂ©ent point le mouvement de rotation ; il ne pourrait pas s’adapter non plus Ă  la rĂ©gularisation qu’elles demandent; car, comme elles ne tournent que dans un sens, et que la vapeur est tout-Ă -fait interceptĂ©e Ă  la fin de chaque coup, on cherche 3-5 MÉCANICIEN Ă  rendre la puissance uniforme Ă  chaque coup plutĂŽt qu’à obtenir une quantitĂ© de vapeur rĂ©guliĂšre et continue. Les machines qui fournissent de l’eau dans les villes ont surtout besoin de cette espĂšce de rĂ©gulateur; parce que , quand il faut approvisionner les diffĂ©rons quartiers, la diversitĂ© de grandeur et de situation occasione une variation considĂ©rable dans le fardeau qui pĂšse sur la machine. Dans les machines destinĂ©es Ă  ce service , il y a deux mentonnets en bois qui traversent chaque extrĂ©mitĂ© du balancier. Ces mentonnets, lorsque le fardeau est allĂ©gĂ©, et que la machine fait un coup trop long, frappent, en descendant , le plancher supĂ©rieur de l’édifice de la machine, et font sonner une cloche pour avertir le gardien qu’il faut intercepter la vapeur, ou diminuer la longueur de la course du piston. Dans les machines de nouvelle construction , ces mentonnets sont disposĂ©s de maniĂšre Ă  frapper un levier qui intercepte intĂ©rieurement la vapeur, ou qui ouvre un robinet pour l’introduire dans le cylindre; dans l’un ou l’autre cas, le mouvement de la machine cesse. On rĂ©gularise la longueur de la course du piston en introduisant un tuyau qui va de l’eau qui est dans le rĂ©servoir Ă  air, Ă  un petit cylindre Ă  piston mouvant. L’eau provenant du rĂ©servoir fait force contre le dessous du piston , et le fait ANGLAIS. monter lui et sa verge ; ce mouvement rĂ©gularise la course du piston. Telle est la construction gĂ©nĂ©rale des machines en usage aujourd’hui ; mais il y a pour les chaudiĂšres une foule d’appareils ingĂ©nieux qui mĂ©ritent d’ĂȘtre connus et rapportĂ©s. La fig. 194 reprĂ©sente une chaudiĂšre pourvue de tous les accessoires qu’on y emploie ordinairement , et placĂ©e sur un fourneau construit exprĂšs ; la coupe laisse voir une partie du fourneau. B,la chaudiĂšre dont on a expliquĂ© l’usage; C est le manomĂštre reprĂ©sentĂ© en dĂ©tail dans la iig. 195; son utilitĂ© est de faire connaĂźtre la pression qui existe dans la chaudiĂšre. C’est un tube de fer recourbĂ©, communiquant Ă  la chaudiĂšre par le bout A, l’autre bout B restant ouvert Ă  l’atmosphĂšre. Le tube est rempli de mercure jusqu’en C et 0 , et contient une baguette de bois E , placĂ©e dans le tube B. Cette baguette , qui s’appuie en D sur la surface du mercure, monte et descend avec elles. Au dessus du tube est placĂ©e une plaque de cuivre di visĂ©e en pouces et numĂ©rotĂ©e pour servir d’échelle. La baguette doit avoir une certaine longueur pour que le bout d’en haut arrive juste Ă  la premiĂšre marque de l’échelle. Si la vapeur de la chaudiĂšre fait effort contre le mercure en C , et qu’elle Ă©lĂšve la surface D d’un pouce fce qui sera indiquĂ© sur l’échelle par l’élĂ©vation du bout de la baguette au chif- 5;4 EE mĂ©canicien fre 1, c’est une preuve qu’il y a pression d'une demi-livre par pouce carrĂ© contre la surface intĂ©rieure de la chaudiĂšre , et tendant Ă  la faire crever; car si la coupe de l’orifice du tuyau Ă©tait justement d’un pouce de superficie , la pression supporterait un pouce cube de mercure, dont on estime le poids Ă  une demi-livre environ ; on peut donc compter une livre de pression pour deux pouces d’élĂ©vation; et comme les machines Ă  condensation agissent rarement avec plus de trois ou quatre livres de pression par pouce , l’échelle ne doit pas avoir plus de huit ou neuf pouces de longueur. Ch est une forte plaque de fer, recouvrant un trou rond ou ovale d’environ 18 pouces de diamĂštre, par lequel un homme entre dans la chaudiĂšre pour la nettoyer ou l’examiner. D est le tuyau Ă  vapeur contenant la soupape E, Ă  laquelle se rattache la verge partant du rĂ©gulateur. F F sont des robinets d’épreuve ; i est un tuyau alimentaire qui passe dans la chaudiĂšre , et descend presque jusqu’au fond. Il le rĂ©servoir au-dessus du tuyau alimentaire ; i i est un flotteur en pierre balancĂ© de maniĂšre Ă  rester toujours sur la surface de l’eau dans la chaudiĂšre. Le flotteur, montant et descendant comme l’eau , agit sur le levier K Ri par le fil de mĂ©tal I-Ăź qui passe en I*; et quand l’eau baisse , il attire en bas le bout R , lequel fait lever le bout Ri et en mĂȘme temps la soupape AI qui y est atta- ANGLAIS. J-1J chĂ©e. Par ce moyen, lorsque la chaudiĂšre a besoin d’eau , la soupape M s’ouvre, et lui fournit celle qui est dans le rĂ©servoir H. Le tuyau alimentaire 11 est fait pour contenir une colonne d’eau Ă©gale au total de la pression opĂ©rĂ©e par la vapeur dans la chaudiĂšre, pression qui, nous l’avons dĂ©jĂ  dit, ne doit pas excĂ©der le contrepoids de 8 pouces de mercure. Un pouce de mercure Ă©tant Ă©gal en poids Ă  i5 1/2 pouces d’eau , le tuyau devrait avoir environ neuf pieds d’élĂ©vation de la surface de l’eau quand la chaudiĂšre est pleine , et l’eau du tuyau alimentaire devrait monter Ă  trois pieds environ quand la pression est 6 pouces de mercure, ou trois livres par pouce carrĂ© de surface. Le tuyau alimentaire contient aussi un poids do fer O , suspendu par une chaĂźne qui passe sur deux poulies PP. Al’autrebout de la chaĂźne est attachĂ©e une feuille de tĂŽle appelĂ©e registre. Quand la vapeur est en trop grande abondance dans la chaudiĂšre, elle refoule en haut l’eau du tuyau alimentaire , et fait monter le poids de fer O , qui fait descendre le registre qui bouche en partie l’ouverture de la cheminĂ©e , et ralentit l’action du feu. S est une soupape de sĂ»retĂ© , chargĂ©e d’un poids dĂ©terminĂ© , et dont l’ouverture est assez grande pour laisser Ă©chapper de la chaudiĂšre l’excĂ©dant de la vapeur si la pression dĂ©passait un certain degrĂ©. Elle est renfermĂ©e dans une LE MECANICIEN 3;6 cage pour empĂȘcher le gardien ou conducteur de la machine d’en approcher , parce qu’il y a des conducteurs qui ont l’imprudence de charger les soupapes de sĂ»retĂ© , pour s’épargner la peine de surveiller le feu avec l’attention nĂ©cessaire , et qui exposent ainsi leur vie et celle des autres. Un tuyau va de cet encaissement Ă  la cheminĂ©e, conduisantdans le corps de cette cheminĂ©e toute la vapeur qu’on veut faire Ă©chapper. Il y a encore fort souvent une autre soupape de sĂ»retĂ© qui est ouverte sous les yeux du conducteur pour l’avertir quand le feu est trop fort. T T est un tuyau fait en tĂŽle , et passant longitudinalement par le centre de la chaudiĂšre , et si prĂšs du fond qu’il est toujours recouvert d’eau. La flamme et la fumĂ©e du feu en n n passent d’abord sous la chaudiĂšre, et puis rĂ©trogradent par ce tuyau ; elles se divisent ensuite , et passent par des tuyaux qui les conduisent des deux cĂŽtĂ©s de la chaudiĂšre jusqu’à la cheminĂ©e. Y est un robinet pour vider la chaudiĂšre quand on veut la nettoyer ou la rĂ©parer. Nous venons de retracer la construction et l’arrangement gĂ©nĂ©ral des parties dans les machines de MM. Boulton et Watt. Nous allons passer Ă  l’examen de plusieurs autres formes de machines qui condensent aussi leur vapeur. M. Hornblower ayant trouvĂ© qu’on pourrait ANGLAIS. O77 obtenir une plus grande puissance de la vapeur dĂ©primĂ©e agissant dans deux cylindres , obtint un brevet pour cet objet en 1781. Nous transcrivons littĂ©ralement son rapport tel que nous l’avons trouvĂ© dans sa demande. D’abord, dit M. Ilornblower, j’emploie deux vases dans lesquels doit agir la vapeur , et que dans les autres machines on appelle cylindres. Secondement, aprĂšs que la vapeur a agi dans le premier vase, je lafais agir une seconde fois dans l’autre , en lui laissant la facultĂ© de se dilater. Dans ce but , je rapproche et rattache les vases l’un Ă  l’autre , en y mĂ©nageant des conduits et des ouvertures par oĂč la vapeur puisse passer librement de l’un dans l’autre. TroisiĂšmement , je condense la vapeur en la mettant en contact avec des surfaces de mĂ©tal , pendant que l’autre cotĂ© de ces surfaces est en contact avec l’eau. QuatriĂšmement, pour dĂ©charger la machine de l’eau servant Ă  condenser la vapeur, je suspends une colonne d’eau dans un tube ou vase construit exprĂšs d’aprĂšs les principes du baromĂštre , l’extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure communiquant avec les vases Ă  vapeur, et l’extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure plongeant dans un vase d’eau. CinquiĂšmement, pour dĂ©charger l’air qui entre dans les vases Ă  vapeur avec l’eau condensanteou autrement, je l’introduis dans un vase sĂ©parĂ© d’oĂč la vapeur vient le chasser. SixiĂšmement, pour que la vapeur condensĂ©e ne reste pas dans le LE MECANICIEN o 7 S vase Ă  vapeur oĂč elle se condense , je la recueille dans un autre vase qui communique avec les vases Ă  vapeur , et avec l’eau du rĂ©servoir ou de la riviĂšre. Enfin , dans les cas oĂč l’atmosphĂšre doit agir sur le piston, je fais usage d’un piston construit de maniĂšre Ă  laisser circuler la vapeur tout autour de lui, et Ă  ce qu’elle touche les cĂŽtĂ©s du vase Ă  vapeur, pour empĂȘcher l’air extĂ©rieur de passer entre le piston et les cĂŽtĂ©s du vase Ă  vapeur. » Voici la description de cette machine rĂ©digĂ©e par l’inventeur lui-mĂȘme A et B , fig. 196, reprĂ©sentent deux cylindres dont A est le plus grand ; ils contiennent chacun un piston avec leurs tiges C et D, qui se meuvent dans des collets E et F. Ces cylindres reçoivent la vapeur de la chaudiĂšre au moyen d’un tuyau carrĂ© G , qui a une ouverture pour le mettre en communication avec le reste du tuyau Ă  vapeur. Cette partie carrĂ©e s’embranche avec les deux cylindres ; c et d sont deux robinets qui ont desmams hand- les comme Ă  l’ordinaire , mus par le balancier \V. En avant des cylindres c’est-Ă -dire le cĂŽtĂ© voisin de Y Ɠil on voit un autre tuyau de communication dont la coupe est aussi carrĂ©e ou rectangulaire, ayant aussi deux robinets a b ; le tuyau Y immĂ©diatement au-dessous du robinet b met en communication les parties supĂ©rieure et infĂ©rieure du petit cylindre B , en ouvrant le robinet b. il existe un tuyau semblable ANGLAIS. 5^9 de l’autre cĂŽtĂ© du cylindre A, immĂ©diatement au-dessous du robinet d. Les robinets c et a Ă©tant ouverts, et les'robi- nets b et d fermĂ©s , la vapeur passe librement de la chaudiĂšre dans la partie supĂ©rieure du petit cylindre B , et celle qui est dedans la partie infĂ©rieure du cylindre B passe dans la partie supĂ©rieure du grand cylindre A ; mais la partie supĂ©rieure de chaque cylindre n’a aucune communication avec la partie d’en bas. Le tuyau de sortie ou de dĂ©charge K prend naissance au fond du grand cylindre, ayant une soupape Ă  l’ouverture qui est danslecylindre; de lĂ  il va en descendant, et se lie avec le condensateur conique L. Le condensateur est fixĂ© sur une boĂźte creuse M sur laquelle sont placĂ©es les pompes IS et O , pour pomper l’air et l’eau qui luit le long de la bĂąche T, la recueillir dans un rĂ©servoir U , d’oĂč la pompe V la fait monter , pour alimenter la chaudiĂšre , quand elle est Ă  peu prĂšs en Ă©tat d’ébullition. Il y a sous le condensateur une soupape Ă  robinet au joint S , au-dessus de laquelle est un petit conduit Ă  jet aboutissant Ă  la courbure du tuyau de dĂ©charge K. Tout l’appareil Ă  condensation est renfermĂ© dans un rĂ©servoir d’eau froide R ; un petit tuyau P part du cĂŽtĂ© du condensateur et finit au fond de la bĂąche T , oĂč il est recouvert d’une soupape Q , qui est tenue serrĂ©e par l’eau qui passe constamment dessus. 38o LE MÉCANICIEN Finalement, les tiges de pompe H obligent le bout de dehors du balancier Ă  l’emporter sur l’autre , de sorte que l’état de repos du balancier est celui reprĂ©sentĂ© dans la figure , les pistons Ă©tant au sommet des cylindres. Supposez tous les robinets ouverts, et la vapeur s’introduisant en abondance, et que la condensation n’ait pas lieu en L la vapeur doit nĂ©cessairement expulser l’air, et le suivre ensuite par la soupape Q. Ensuite fermez les robinets b et d, et ouvrez la soupape S du condensateur, la condensation commencera aussitĂŽt, et absorbera la vapeur de la partie infĂ©rieure du grand cylindre. Comme dans ce moment il n’y a plus de rĂ©sistance en dessous du piston du grand cylindre A , alors il descend de suite. Si la communication Y entre la partie infĂ©rieure du petit cylindre B et la partie supĂ©rieure du grand cylindre A est ouverte, la vapeur passera de la partie infĂ©rieure de B dans le vide formĂ© par la descente du piston de A ; alors elle se dilatera , son Ă©lasticitĂ© diminuera , et ne balancera plus la pression de la vapeur provenant de la chaudiĂšre et pressant sur le piston de B. Donc si ce piston n’était pas contenu par le balancier , il descendrait jusqu’à ce qu’il soit en Ă©quilibre, par l’effet de la densitĂ© Ă©gale de la vapeur, qui se trouverait en dessus et en dessous. Mais il est impossible qu’il descende aussi vite, car le cylindre A est plus grand que le cylindre ANGLAIS. 38l B , et le segment auquel le grand piston est suspendu n’est pas plus long que le bras qui soutient le piston de B. Ainsi , lorsque le piston de B est descendu autant que le balancier le permet , la vapeur qui est entre les deux pistons occupe un plus grand espace que lorsque les deux pistons Ă©taient en haut de leurs cylindres , et elle perd de sa densitĂ© Ă  mesure que son volume augmente. La vapeur qui se trouve au- dessous du petit piston ne fera donc pas contrepoids Ă  la vapeur qui est au-dessus. Alors le piston B agira pour faire descendre le balancier avec toute la diffĂ©rence de ces pressions. Le lecteur doit voir Ă  la seule inspection que , puisque les pistons descendent, la vapeur qui est entre eux deviendra de plus en plus rare, et mĂȘme Ă©lastique , et que les deux pistons attireront le balancier en bas. Supposez donc que chaque piston soit parvenu au fond de son cylindre ; fermez le robinet a et la soupape de dĂ©charge au fond de A, puis ouvrez les robinets b et d. La communication Ă©tant alors Ă©tablie entre la partie supĂ©rieure et infĂ©rieure de chaque cylindre , leurs pistons seront pressĂ©s Ă©galement en dessus et en dessous ; dans cette position , rien n’empĂȘche donc au contrepoids d’enlever les pistons vers le haut du cylindre. Supposons-les arrivĂ©s en haut dans ce moment le cylindre B est rempli de vapeur d’une 582 LE MEGANiCIEX densitĂ© ordinaire , et le cylindre A d’une quan- titĂ©^absolue de vapeur, mais dilatĂ©e dans un plus grand espace. Si l’on ferme les robinets b et d, , et qu’on ouvre le robinet a et la soupape de dĂ©charge qui est au fond de A , la condensation aura lieu de nouveau et fera descendre les pistons ; on peut rĂ©pĂ©ter cette opĂ©ration tant qu’il y a de la vapeur, et il se dĂ©pense pendant chaque coup de piston autant de vapeur ordinaire que peut en contenir le cylindre B. Les robinets de cette machine se composent de deux plaques circulaires unies Ă©troitement l’une avec l’autre l’une d’elles tourne sur une cheville qui les traverse au centre ; elles sont percĂ©es chacune de trois ouvertures en forme de secteur, correspondant exactement l’une avec l’autre , et occupant un peu moins de la moitiĂ© de leurs surfaces. En tournant la plaque mobile de maniĂšre Ă  faire coĂŻncider les ouvertures, on ouvre un large passage Ă  la vapeur, et si on la tourne de maniĂšre Ă  ce que la partie solide de l’une recouvre l’ouverture de l’autre , le robinet est fermĂ©. Ces espĂšces derĂ©gulateurs sont trĂšs-communs aujourd’hui dans les .poĂȘles de fonte pour chauffer les appartemens. Voici les procĂ©dĂ©s de M. Ilornblower pour que les boĂźtes Ă  Ă©toupes oĂč passent les tiges de pompe ne laissent pas Ă©chapper de vapeur. Il y a deux collets placĂ©s Ă  une petite distance l’un de l’autre, et un petit tuyau partant du tuyau de vapeur qui com- ANGLAIS. 385 munique avec l’espace qui se trouve entre les deux collets. Cette vapeur, Ă©tant un peu plus forte que la pression de l’atmosphĂšre, empĂȘche efficacement l’air de pĂ©nĂ©trer par le collet supĂ©rieur ; quand mĂȘme il entrerait un peu de vapeur dans le cylindre par le collet infĂ©rieur , elle ne ferait aucun mal. Voici comment est faite cette hoĂźte Ă  Ă©toupes. Sur le haut du cylindre est une boĂźte pour contenir quelque substance molle , et cependant assez serrĂ©e pour embrasser la tige du piston dans son mouvement de haut en bas , et vice versĂą; et c’est ordinairement une espĂšce de corde tressĂ©e d’étoupe blanche , introduite avec soin, enfoncĂ©e doucement, remplissant environ le tiers de sa profondeur ; sur cette boĂźte est une espĂšce de trĂ©pied ayant un cercle de cuivre plat en dessus et un autre en dessous ; ces cercles sont d’une largeur Ă©gale Ă  l’espace qu’il y a entre la tige du piston et le cĂŽtĂ© de la boĂźte. Ce cercle ainsi composĂ© Ă©tant placĂ© par dessus le bout de la tige du piston, il faut remettre dessus une nouvelle quantitĂ© de cette Ă©toupe, et l’enfoncer doucement comme la premiĂšre fois ; alors il reste un vide entre ces deux garnitures, et ce vide se remplit de forte! vapeur venant de la chaudiĂšre. Par ce moyen la garniture qui est autour de la tige du piston est disposĂ©e de maniĂšre Ă  empĂȘcher l’affid’entrer dans le cylindre quand mĂȘme il y aurait parfoisunvide partiel au-dessus du piston. 384 r - E mĂ©canicien La description de cette machine donnĂ©e par Ă©tait accompagnĂ©e d’une recherche mathĂ©matique des principes de son action par l’ingĂ©nieux professeur Robinson , dans laquelle il dĂ©montre que c’est en effet la mĂȘme chose que la machine Ă  vapeur de M. "Watt ; mais , quoique cela soit vrai , il y a cependant une diffĂ©rence considĂ©rable dans les moyens par lesquels on arrive au rĂ©sultat, et cette diffĂ©rence procure un avantage important dans la pratique. INous donnerons ce calcul sous une forme plus simple et plus Ă  la portĂ©e de tout le monde, en ne faisant usage que de l’arithmĂ©tique Ă©lĂ©mentaire. M. Hornblower a prĂ©tendu que la puissance ou la pression de la vapeur est en raison inverse de l’espace dans lequel la vapeur se dilate ; cela est vrai Ă  l’égard de l’air , et nous allons accorder pour un moment, qu’il en est de mĂȘme de la vapeur , et raisonner d’aprĂšs les donnĂ©es mĂȘmes de l’ingĂ©nieux inventeur. Pour expliquer clairement ce qui se passe dans les deux cylindres , il faut nous Ă©carter de la forme rigoureuse de la machine et simplifier la construction par la pensĂ©e. Supposons , par exemple, que la machine soit faite comme la fig. 197 la reprĂ©sente, les deux cylindres Ă©tant disposĂ©s l’un sur l’autre , celui d’en bas ayant une capacitĂ© double de celui d’en haut , et les deux pistons Ă©tant attachĂ©s Ă  la mĂȘme tige , laquelle est appliquĂ©e Ă  l’extrĂ©mitĂ© du balan- ANGLAIS. 585 cier, afin que la descente des pistons fassent lever le poids qui se trouve Ă  l’extrĂ©mitĂ© opposĂ©e. Si le petit piston a 10 pouces de diamĂštre, le grand piston devra donc en avoir 14 pour que la capacitĂ© du grand cylindre soit double de celle du petit. Pour lever toutes les difficultĂ©s touchant le rapport entre la dilatation et la pression de la vapeur, nous supposerons la machine mue par la pression de l’air atmosphĂ©rique , au lieu de l’ĂȘtre par la pression de la vapeur ; et pour faire notre calcul en nombres ronds , nous porterons la pression Ă  10 livres seulement par pouce circulaire , sur la surface du piston. L’aire du petit piston sera de 100 pouces circulaires , et , abstraction faite du frottement, la pression qui agira sur lui sera de 10 X 100 = Ăźooo livres. L’aire du grand piton sera le double de celle du petit ou de 200 pouces circulaires, et la pression sera de 2000 livres. Supposons les deux pistons au sommet de leurs cylindres respectifs; laissons agir librement l’air atmosphĂ©rique sur la surface supĂ©rieure du petit piston l’espace entre les deux pistons est rempli d’air de la mĂȘme densitĂ© , pendant qu’il se fait un vide parfait dans la partie infĂ©rieure du grand cylindre, en dessous de son piston. Dans cet Ă©tat , les deux pistons commence- 1. 23 586 LE MÉCANICIEN ront Ă  descendre avec une pression d’un peu moins de 2000 livres sur le grand piston, parce que l’air contenu dans l’espace qui se trouve entre les deux pistons pĂšse sur les 200 pouces de surface avec un poids de 10 livres par pouce, et qu’il n’y a rien au-dessous de ce piston pour contrebalancer la pression, lĂźn mĂȘme temps le petit piston se tient en Ă©quilibre par l’air d’une densitĂ© Ă©gale qui se trouve en dessus et en dessous. Cette force balancerait un poids de 2000 livres ; mais supposons ce poids rĂ©duit Ă  Ăźqoo livres , alors les pistons commenceront Ă  descendre ; mais ils s’arrĂȘteront bientĂŽt, parce que l’air rĂ©pandu entre les deux pistons doit se dilater pour remplir l’espace que laisse la descente uniforme des deux pistons dans les cylindres , dont un a deux fois la surface de l’autre; et Ă  mesure que l’air devient plus rare, sa pression sur le grand piston doit nĂ©cessairement diminuer. Mais , comme cette mĂȘme diminution donne au petit piston la facultĂ© de descendre , nous considĂ©rerons d’abord sĂ©parĂ©ment, puis conjointement, la pression qui agit sur chaque piston , et qui les fait descendre ; nous connaĂźtrons ainsi la puissance qui met en mouvement le balancier 1. 1 La livre mentionnĂ©e dans le tableau suivant Ă©quivaut Ă  5 10 grammes. anglais. PUISSANCE QUI FAIT DESCENDRE le grand piston. Au instant la Nissance sera de.. 2000iiv. , Ăź*ar l’effel de la pres- 8l °ti de 1 o liv. par Nuce circulaire sur la ^H'ace supĂ©rieure et !j e la non pression en dessous. Au quart de la descente, la puis— s ^nce se trouvera ! * e duite,par des di~ j Minutions rĂ©guliers Ă  .1600 Ăź^arce que l'air qui **'ste entre les deux p s ons doit occuper les quarts du petit ^Ludre et un quart ĂŒ grand cylindre, cs- j^cc primitif qu’il oc- j^pait, les espaces se- °nt donceommeĂŽ 4 ; si ] a densitĂ© de l’air ej. ^ 1 en raison inverse e l’espace qui! oc- j u pc, la pression sur ^ grand piston doit j comme 4 5 , ou quatre cinquiĂšmes e 2ooo=i6oo, , A la moitiĂ© delĂ  es cente la puis- atl cesera reduiteĂ  i333 s ĂŻ/3 v l^arce quedans cette ludion l’air d'entre ^ . pistons occupe la du petit cylin- e * la moitiĂ©' du > espace Ă©gal Ă  e * demi de l'espace PUISSANCE QUI FAIT DESCENDRE le petit piston. Au im instant ia puissance .sera. . . o liv. Parce que le piston est en Ă©quilibre, ayant looo livres de pression en dessus et luoo eu dessous. Au quart la puissance sera, . . 200 Parce que l’équilibre ne continue pas, et que au quart de la descente la pression en dessous du petit piston est rĂ©duite par la dilatation de l’air entre les doux pistons aux quatre cinquiĂšmes de 1000=800 livres, tandis gue la pression qui a lieu en dessus du piston est toujours de ioco livres , la puissance est donc 1000—800=200. A la moitiĂ© de la descente la puissance aura augmentĂ© et sera de. . 333 j/o Parce que la pression en dessous dimi- nueparla rarelĂ©crois- santcdel'air aux deux tiers de 1000 = 6G2 deux tiers , tandis que la pression par en bas 38 7 PUISSANCES qui agissent en meme temps sur les deux pistons. Au 1 er instant aoooliv. Au quart. . 1800 A ia moitiĂ© 1666,2/3 388 PUISSANCE PRESSANT sur le grand piston. qu'il occupait primitivement. Les espaces seront donc comme 6 4 , et la pression sur le grand piston comme 4 6 eu les deux tiers de aooo= i 333 un tiers. Aux trois quarts de la descente la puissance sera seu- lement de .... 1142,6/7 Parce que l’air doit occuper maintenant un quart du petit cylindre et les trois quarts du grand, espace Ă©gal Ă  un trois quarts de l’espace primitif. Ainsiles espaces seront comme 7 ij, et la pression sur le grand piston tes quatre septiĂšmes de 2000=1 six septiĂšmes. EE MÉCANICIEN PUISSANCE PRESSANT sur le petit piston. reste toujours Ă  1000. La puissance est donc 1000—662 deux tiers =333 un tiers. Parce que la pression en dessous se rĂ©duit par la raretĂ© de l’air aux quatre septiĂšmes de 1000=571 trois septiĂšmes ; donc la puissance est 1000 —571 trois septiĂšmes =428 quatre septiĂšmes. PUISSANCES pressant en mĂȘme tenip 9 sur les deux pistons. Aux trois quarts de lia descente la puissance sera de 428,4/7 Aux trois Au fond du cylindre la puissance sera Parce que l’air doit occuper tout le grand cylindre, Ă©gal Ă  deux fois le petit cylindre , qu’il remplissait d'abord. La pression sera donclamoitiĂ© de qooo. Au fond la puissance sera. . . , 5 00 Parce que l’air en dessous du piston est rĂ©duit Ă  la mĂ»tiĂ©de sa pression ou 5 oo, qui ĂŽtĂ©s de 1000 laissent 5 oo. Au fond. . i5oo Total de la pression exercĂ©e sur le grand piston en descendant. 7076 Somme des pressions exercĂ©es sur le petit piston. . . 1461 Somme des pressions sur les deux pist. 1538 anglais. 58g Le docteur Rees, dans son EncyclopĂ©die , a donnĂ© les remarques suivantes sur l’action de cette machine comparĂ©e avec le principe de dilatation de M. Watt. L’expĂ©rience a lieu dans la mĂȘme circonstance, c’est-Ă -dire sur un piston de 14 pouces de diamĂštre, qui doit ĂȘtre mis en mouvement par une quantitĂ© de vapeur formant une pression de 10 livres par pouce circulaire , jusqu’à ce qu’il ait effectuĂ© la moitiĂ© de sa descente dans le reste de sa course le piston ne descendra que par la dilatation de la vapeur dĂ©jĂ  contenue dans la moitiĂ© supĂ©rieure du cylindre. Au commencement de la course, la puissance de la pression sera de . . . aooo livres. Au quart la puissance sera encore de aooo A la demie elle sera Aux trois quarts de la descente la puissance sera rĂ©duite Ă  .i353 i/3 Parce que la vapeur doit occuper un quart de la longueur du cylindre, jointe Ă  cette moitiĂ© du cylindre qu’il occupait avant que la dilatation commençùt; donc l’espace est une fois et demie le premier, ou comme 3 a ; et la pression sera les deux tiers de aooo Au bas la pression sera de ... tooo Parce que la vapeur Ă©tant dilatĂ©e occupe deuxfois l’espace qu’elle remplissait auparavant. 8333 i/3. J90 LE MÉCANICIEN Cette pression, Ă  peu de chose prĂšs, Ă©gale celle qui s’exerce sur les deux pistons de la machine de M. Ilornblower; mais nos sommes sont plus fortes quelles ne devraient ĂȘtre, Ă  cause de la maniĂšre imparfaite dont nous avons Ă©tĂ© obligĂ©s de faire notre calcul, ne voulant pas avoir recours au calcul diffĂ©rentiel , seule mĂ©thode de traiter les quantitĂ©s qui croissent et dĂ©croissent constamment suivant une loi donnĂ©e. La source de cette inexactitude se dĂ©couvre facilement. D’abord nous avons estimĂ© la pression Ă  2000 livres dans la machine deM. Horn- blower, et nous n’avons pas considĂ©rĂ© qu’elle diminuait progressivement depuis le point de dĂ©part jusqu’à ce que le piston fĂ»t descendu au quart de sa course ; mais nous avons raisonnĂ© comme si elle diminuait subitement Ă  ce point- lĂ  , tandis qu’elle commence Ă  diminuer dĂšs l’instant de sa mise en mouvement. Nous avons donc pris ici une petite quantitĂ© de trop. Nous avons procĂ©dĂ© Ă©galement sans avoir Ă©gard Ă  la diminution qui s’opĂšre entre le quart et la moitiĂ© de la descente, ou entre les autres points oĂč nous l’avons examinĂ©e ; notre rĂ©sultat est comme si la diminution avait eu lieu subitement Ă  chacun de ces points. On aurait Ă©vitĂ© cet inconvĂ©nient en faisant le calcul pour un plus grand nombre de stations , parce que ce n’est que par les fluxions seules qu’on peut calculer ÀXGtAIS. 5gi Tin nombre infini , pour arriver Ă  un rĂ©sultat vrai. De mĂȘme , dans le second calcul que nous avons fait de la machine Ă  vapeur de M. Watt, nous avons pris un nombre de stations encore moindre en considĂ©rant la dilatation, parce que , bien qu’il ait quatre degrĂ©s dans la progression du mouvement, il y en a deux avant que la dilatation commence. Telle estlaraison de cette diffĂ©rence apparente; car en rĂ©alitĂ© il n’y en a point dans la somme totale des puissances variables exercĂ©es pendant le coup entier, comme il sera facile de s’en convaincre aux personnes qui voudront prendre la peine de lire les recherches du professeur Robinson. Mais si nous considĂ©rons la diffĂ©rence de la maniĂšre dont la puissance entiĂšre est absorbĂ©e pendant le coup, nous y verrons un grand motif de prĂ©fĂ©rer la mĂ©thode de M. Hornblower , Ă  cause de l’uniformitĂ© beaucoup plus grande dans l’action; elle commence Ă  2000 et finit Ă  i 5 oo , tandis que celle de M. Watt commence Ă  2000 et finit Ă  1000 ; de lĂ  la nĂ©cessitĂ© de ces procĂ©dĂ©s ingĂ©nieux pour Ă©galiser l’action pour lesquels M. Watt obtint un brevet en 1 782. L’action de la machine de M. Hornblower manque d’uniformitĂ©, mais beaucoup moins que celle de M. Watt, de sorte qu’il aurait pu porter beaucoup plus loin l’effet du principe expansif , en employant une force de vapeur plus grande qu’fl ne l’a fait jusqu’ici. 7>QJ le mĂ©canicien Nous ne nous sommes autant Ă©tendu sur ce sujet que parce que quantitĂ© de personnes ont eu la mĂȘme idĂ©e, celle de gagner plus de puissance par la dilatation de l’air ou de la vapeur agissant dans des cylindres doublĂ©s on ne compte pas moins de cinq brevets diffĂ©rens pour des inventions qui s’y rapportent ; mais quelques-uns des ingĂ©nieurs ont raisonnĂ© d’aprĂšs des notions erronĂ©es. Ni l’invention de M. Watt , ni celle de M. Hornblower ne peuvent tirer aucun avantage de l’interception de l’air, ou d’un double cylindre , quand c’est l’air qui sert Ă  presser le piston ; ils ne pourraient non plus tirer aucun avantage de la dilatation de la vapeur dans leurs machines, si la pression Ă©tait en raison inverse de l’espace qu’elle occupe. On doit tout l’avantage du principe de dilatation Ă  la propriĂ©tĂ© particuliĂšre qu’a la vapeur, quand on la laisse se dilater pour remplir un plus grand espace, de diminuer en pression ou force Ă©lastique, suivant une certaine loi qui n’est pas encore bien Ă©tablie ; c’est-Ă -dire que le rapport qu’il y a entre sa force expansive et l’espace quelle occupe n’est pas encore bien connu; mais M. Woolf a reconnu qu’en appliquant dans toute leur Ă©tendue ces propriĂ©tĂ©s et leurs consĂ©quences Ă  la machine Ă  double cylindre , on pourrait amĂ©liorer considĂ©rablement les effets que peut produire une quantitĂ© quelconque de combustible. La vapeur est un ANGLAIS. J90 il a idc si diffĂ©rent de l’air quelle n’a de propriĂ©tĂ© commune avec lui que l’élasticitĂ©. Cette Ă©lasticitĂ© provient toute de la quantitĂ© de chaleur quelle contient ; sa force augmente ou diminue avec la quantitĂ© de chaleur, mais nous ne savons pas d’aprĂšs quelle loi, parce que nous n’avons pas la mesure de la quantitĂ© rĂ©elle de chaleur contenue dans la vapeur d’une force Ă©lastique donnĂ©e. Tout ce que nous savons avec certitude consiste en ce qui se trouve dans notre table de dilatation, savoir que l’eau, convertie en vapeur et comprimĂ©e dans un vase fermĂ©, Ă©tant chauffĂ©e jusqu’à un certain degrĂ© indiquĂ© par le thermomĂštre, aura une certaine pression ou force Ă©lastique. Nous devons observer ici que le thermomĂštre n’indique que l’intensitĂ© de la chaleur, sans donner la mesure directe de sa quantitĂ©. Si on laisse la vapeur se dilater dans un espace quelconque donnĂ©, la quantitĂ© d’eau rarĂ©fiĂ©e qu’on trouvera contenue dans le mĂȘme volume de vapeur en Ă©tat de dilatation , doit sans contredit ĂȘtreproportionnelleĂ laquan- titĂ© d’eau contenue dans le mĂȘme volume de la vapeur, avant que la dilatation eĂ»t lieu en raison inverse de l’espace qu’elle occupait d’abord, et de l’espace qu’elle occupe Ă©tant dilatĂ©e ; nous ne pouvons pas dire qu’il en est de mĂȘme de la chaleur , et c’est la quantitĂ© de chaleur qui seule dĂ©termine la force Ă©lastique. Nous sommes portĂ©s Ă  croire que dans la 094 LE MÉCANICIEN pratique, M. Hornblower n’a pu obtenir un plus grand effet de l’application de l’action expansive dans deux cylindres, que M. Watt dans un seul. En 1791 , il construisit dans le comtĂ© de Cornouailles une machine dont le grand cylindre avait 27 pouces 1 de diamĂštre et dont la course du piston avait 8 pieds de long ; le petit cylindre avait 21 pouces de diamĂštre,et sa course Ă©tait de G pieds. Les seuls dĂ©tails que nous ayons pu obtenir sur le jeu de cette machine sont tirĂ©s d’une brochure de M. Thomas Wilson, agent de MM. Boulton et Watt, publiĂ© dans le but Ă©vident d’empĂȘcher l’introduction dans ce pays-lĂ  des machines de M. Hornblower; il fait voir dans cette brochure qu’elles n’enlĂšvent que 14,222,120 livres d’eau , Ă  un pied de haut, avec chaque boisseau de charbon. Dans le rapport fait par M. Hornblower de sa machine, consignĂ© dans le MĂ©canicien de GrĂ©- gory, il dit qu’il y a quelques annĂ©es on construisit une machine sur ce principe dans le voisinage de Bath, et avec des circonstances fort dĂ©savantageuses. La machine avait ses cylindres de 19 pouces et 24 pouces de diamĂštre, avec chacune des longueurs de coup convenables Ă  la circonstance, savoir 6 pieds et 8 pieds respec- pectivement. L’appareil condensateur Ă©tait trĂšs- 1 Le pied anglais Ă©quivaut Ă  o m , 5o5. ANGLAIS. 3g5 mauvais, par crainte d’anticiper sur le brevet de M. Watt , et le plus haut degrĂ© de vide qu’on put obtenir n’était pas plus de 27 pouces de mercure. La machine mettait en mouvement quatre tiges de pompes Ă  la profondeur de 676 pieds , Ă©levant un poids d’eau de / 5 oo livres; elle donnait 14 coups par minute ; la longueur de sa course Ă©tait de 6 pieds ; le grand cylindre avait 6 pieds de long et 19 pouces de diamĂštre. Les tiges et les seaux prĂ©sentaient un grand frottement ; quelques uns de ces derniers n’avaient pas plus de 3 pouces ; de diamĂštre. MalgrĂ© ces obstacles, la machine agissait pleinement, avec 70 livres de charbon par heure. Pour rĂ©duire ceci Ă  un pied de haut, il nous faut mettre la charge 45 oo livres X 6 pieds, que la machine Ă©levait d’un pied de haut Ă  chaque coup ; 27,000 livres X i4 coups par minute , = 578,000 livres Ă©levĂ©es d’un pied de haut pour chaque minute ; 578,000 livres X 60 = 22,680,000 livres Ă©levĂ©es d’un pied de haut par heure ou avec 70 livres de charbon. Comme on dit le charbon lĂ©ger, nous le mettrons Ă  84 livres seulement par boisseau , au lieu de 88 livres, comme a fait M. Smeaton, et nous dirons 70 livres 22,680,000 84 livres 27,216,000 livres d’eau Ă©levĂ©es d’un pied de haut avec un boisseau de charbon , ce qui est certainement une grande force, mais pas plus grande que celle de M. Watt. 5gG LE MÉCANICIEN M. Hornblower ajoute que deux circonstances remarquables dans le jeu de cette machine ont montrĂ© les avantages de l’application de son principe la premiĂšre c’est que l’homme qui conduisait la machine dĂ©tachait quelquefois le plus petit cylindre d’aprĂšs le balancier , et que nĂ©anmoins la machine marchait avec le grand cylindre seulement alors la chaudiĂšre donnait Ă  peine assez de vapeur pour tenir la machine en mouvement; mais dĂšs que la tige du petit cylindre Ă©tait accrochĂ©e au balancier , la machine reprenait son activitĂ© accoutumĂ©e et la vapeur aurait pu soulever la soupape de sĂ»retĂ© La seconde circonstance est que, lorsque la dĂ©tente qui tenait fermĂ©e la soupape de dĂ©charge venait Ă  cesser ses fonctions, le piston Ă©tait paralysĂ©, ne pouvant plus monter pendant toute la durĂ©e de ce tour il descendait toujours de plus en plus , jusqu’à ce que la dĂ©tente reprĂźt ses fonctions, ce qui est un argument pratique en faveur de la puissance de la machine Ă  la fin de son coup. On a construit plusieurs machines calculĂ©es pour obtenir une plus grande dilatation de la vapeur dans un second cylindre. Celle qui, d’aprĂšs les essais comparatifs, a produit le plus d’effet . est celle connue sous le nom de machine de Woolf. Nous allons en donner une explication, et faire connaĂźtre en mĂȘme temps ANGLAIS. 5 97 quelques perfectionneinens ingĂ©nieux faitsdans les parties moins importantes , et qui mĂ©ritent d’ĂȘtre connus. En 1804, M. Woolf prit un brevet de perfectionnement pour les machines Ă  vapeur. Dans l’exposĂ© qu’il fait de son invention, il dit que l’expĂ©rience et une constante pratique l’ont assurĂ© de la justesse des notions ci-aprĂšs sur l’expansibilitĂ© de la vapeur. Ainsi , dit-il , la pratique enseigne que la vapeur, agissant avec la force expansive de quatre livres de pression par pouce carrĂ© contre une soupape desĂ»retĂ© pressĂ©e par l’atmosphĂšre , est susceptible de se dilater jusqu’à produire quatre fois le volume qu’elle occupe alors, sans cesser d’ĂȘtre Ă©gale Ă  la pression de l’atmosphĂšre ; que la vapeur dont la pression est de 5 livres par pouce carrĂ©, peut de la mĂȘme maniĂšre se dilater jusqu’à 5 fois son volume ; et que des masses ou des quantitĂ©s de vapeur ayant la mĂȘme force expansive de 6,7, 8,9 ou 10 livres de pression par pouce carrĂ©,peuvent se dilater jusqu’à 6,7, 8,9 ou 10 fois leur volume, toujours sans cesser d’ĂȘtre encore respectivement Ă©gales Ă  l’atmosphĂšre, ou capables de produire une action contre le piston d’une machine Ă  vapeur , suffisante pour le faire monter dans la machine atmosphĂ©rique de Newcomen , avec un contrepoids , ou le faire transporter dans la partie vide du cylindre de la machine perfectionnĂ©e mise en 398 IE MÉCANICIEN usage par M. Watt pour la premiĂšre fois. Ce rapport est progressif, et presque uniforme , s’il ne l’est pas entiĂšrement; de sorte que la vapeur pressant avec la force expansive de 20, 5o , 4o ou 5o livres par pouce carrĂ© contre une soupape de sĂ»retĂ© commune, se dilatera jusqu’à 20, 5o, 4° ou 5o fois son volume ; et que gĂ©nĂ©ralement , comme Ă  tous les degrĂ©s intermĂ©diaires et plus Ă©levĂ©s de force Ă©lastique , le nombre de fois que la vapeur d’une tempĂ©rature ou d’une force quelconque peut se dilater, est Ă  peu prĂšs le mĂȘme que le nombre de livres qu’il peut soutenir sur un pouce carrĂ© exposĂ© Ă  la contrepression atmosphĂ©rique ordinaire, pourvu toutefois que l’espace, le lieu ou le vase dans lequel on la fait dilater , soit Ă  la mĂȘme tempĂ©rature que la vapeur avant qu’on lui donne lieu de se dilater. A l’égard des divers degrĂ©s de tempĂ©rature nĂ©cessaires pour donner Ă  la vapeur certaine force expansive au-dessus du poids de l’atmosphĂšre , M. Woolf annonce qu’il a dĂ©couvert par l’expĂ©rience , en partant du point de l’eau bouillante , ou de 212° sur le thermomĂštre de Fahrenheit, point oĂč la vapeur de l’eau Ă©gale seulement la pression de l’atmosphĂšre , que pour donner une force Ă©lastique Ă©gale Ă  5 livres sur chaque pouce carrĂ© , il faut Ă©lever la tempĂ©rature jusqu’à 227° i alors elle aura acquis la puissance de se dilater jusqu’à cinq fois anglais. ocjq son volume, et cl ĂȘtre encore Ă©gale Ă  l’atmosphĂšre, et capable d’ĂȘtre appliquĂ©e comme telle dans le jeu des machines Ă  vapeur , suivant son invention. La table suivante indique plusieurs degrĂ©s de pressions, tempĂ©ratures et forces expansives de la vapeur. Table de TVoolf indiquant i° les pressions de la vapeur par pouce carrĂ© ; 2° la tempĂ©rature et l’expansion de la vapeur pour diffĂ©rens degrĂ©s de chaleur au-dessus du point d’ébullition de l’eau , depuis la tempĂ©rature nĂ©cessaire pour que la ta peur obtienne une force Ă©lastique Ă©gale Ă  cinq livres par pouce carrĂ© , jusqu’à celle nĂ©cessaire pour rendre la vapeur capable de supporter quarante livres par pouce carrĂ©. Livres par DegrĂ©s y 5 227 I [2 5 6 23 o I 4 6 7 232 34 rr s Demande Ă  235 1 j4 Et Ă  ces de- 8 9 ĂȘtre mainte- 237 1 12 grĂ©s de cha- 9 IO 15 nue Ă  une tempĂ©rature 23 g 112 aĂŽo 112 leur respectifs lavapeurpeut 10 i 5 20 Ă©galĂ© Ă  envi- 2691 [2 s’épancher 20 2Ô ron 267 d'environ 25 3 o 2^3 3 o 35 27S 35 40 282 4 ° y o o es 2 9 De cette maniĂšre , au moyen de lĂ©gĂšres Ă©lĂ©vations de tempĂ©rature , on peut donner Ă  la vapeur une puissance expansive de 5 o, Go, 70, bo, go, 100, 200, 5 oo fois ou plus, son vo- LE MECANICIEN' / 00 lume , sans autre restriction que celle qui peut provenir de la fragilitĂ© de la matiĂšre avec laquelle les chaudiĂšres et les autres parties de la machine Ă  vapeur peuvent ĂȘtre confectionnĂ©es. La prudence exige que la force expansive ne soit jamais portĂ©e au dernier degrĂ© que pourraient supporter ces matiĂšres, mais qu’elle soit au contraire restreinte Ă  un degrĂ© beaucoup au- dessous. AprĂšs avoir ainsi expliquĂ© la nature de cette dĂ©couverte , M. Woolf donne un dĂ©tail des amĂ©liorations dont elle est susceptible. Si la machine est construite , dans le principe , avec l’intention de faire usage de ces amĂ©liorations , il faut qu’elle ait deux cylindres Ă  vapeur de diverses dimensions, et proportionnĂ©s l’un Ă  l’autre , selon la tempĂ©rature ou la force expansive qu’on a rĂ©solu de communiquer Ă  la vapeur dont on fait usage pour le jeu de la machine ; le cylindre Ă  vapeur de moindre dimension doit servir de guide pour le plus grand. Par exemple , si l’on veut employer de la vapeur dont la force expansive corresponde de quarante livres par pouce carrĂ©, il faut dans ce cas que la capacitĂ© du petit cylindre soit au moins un quarantiĂšme du contenant du plus grand. Chaque cylindre doit ĂȘtre muni d’un piston, et le petit cylindre devra avoir une communication tant en haut qu’en bas le haut et le bas ne sont pris ici que comme termes ANGLAIS. 4oi relatifs , attendu que les cylindres peuvent ĂȘtre placĂ©s horizontalement ou dans toute position requise, aussi bien que verticalement avec la chaudiĂšre qui fournit la vapeur, et ces communications seront alternativement ouvertes et fermĂ©es au moyen de robinets ou de soupapes d’une construction quelconque propre Ă  cet usage. Le haut du petit cylindre aura une communication avec le bas du grand cylindre , et le bas du petit en aura une avec le haut du grand, lesquelles pourront s’ouvrir et se fermer alternativement au moyen de robinets , de soupapes, ou de tout autre procĂ©dĂ©. Les parties supĂ©rieure et infĂ©rieure du grand cylindre communiqueront avec un rĂ©servoir dans lequel sera admis un jet d’eau , afin de hĂąter la condensation ; ou enfin le condenseur pourra ĂȘtre rafraĂźchi par tous autres moyens propres Ă  produire cet effet. Pour faire connaĂźtre le jeu de la machine , supposons que la vapeur, ayant une haute tempĂ©rature, se rende de la chaudiĂšre au dessus du petit piston , oĂč elle agit par sa force Ă©lastique ; tandis que celle qui est au dessous de ce petit piston se rendrait au dessus du grand en mĂȘme temps la vapeur qui Ă©tait au dessous du grand piston est mise en communication avec le condenseur. Ainsi la partie supĂ©rieure des deux pistons, Ă©tant pressĂ©e par la vapeur, et la vapeur qui est au dessous de ces pistons s’échappant, il s’ensuivra que les deux pistons descendront i. 26 402 le mĂ©canicien ensemble. Lorsqu’ils seront arrivĂ©s au bas de leurs cylindres respectifs , la communication de la chaudiĂšre avec le haut du petit cylindre sera fermĂ©e, et la vapeur viendra agir sur le dessous du piston. Alors la communication entre le fond du petit cylindre et le haut du grand sera aussi interceptĂ©e, tandis que celle entre le haut du petit et le fond du grand cylindre sera ouverte. La communication entre le fond du grand cylindre et le condenseur sera Ă©galement interceptĂ©e, et la vapeur, qui dans le mouvement vers le bas de la machine aura rempli la partie supĂ©rieure du grand cylindre , sera condensĂ©e. Dans ce mouvement, la vapeur agissant sur la partie infĂ©rieure des pistons, ceux-ci remonteront , et ainsi alternativement, en faisant agir la vapeur qui sort de la chaudiĂšre sur les divers cĂŽtĂ©s du petit piston , tandis que la vapeur qui a agi dans le petit cylindre passera alternativement sur les cĂŽtĂ©s opposĂ©s du grand piston , dont le haut et le bas auront en mĂȘme temps une communication alternative avec le condenseur. Dans une machine qui opĂšre de la maniĂšre que nous venons de dĂ©crire , tandis que la vapeur est admise d’un cĂŽtĂ© du piston dans le petit cylindre , la vapeur qui est de l’autre cĂŽtĂ© trouve une place pour son admission dans le grand cylindre , sur un cĂŽtĂ© de son piston , par la condensation qui a lieu de l’autre cĂŽtĂ© du grand ANGLAIS. 4o5 piston , lequel est ouvert au condenseur. De cette maniĂšre, la vapeur agissant successivement dans les deux cylindres , on prĂ©vient la perte de vapeur qui a lieu dans une machine oĂč la vapeur est condensĂ©e, aprĂšs avoir exercĂ© une pression sur l’une des faces seulement. Dans une machine de ce genre , si cela devient plus convenable pour tout objet particulier , on peut en changer la disposition , et on peut faire que le haut du petit cylindre communique avec le haut du grand ; dans ce cas la seule diffĂ©rence sera que, lorsque le piston du petit cylindre descendra , celui du grand montera , et vice versĂą , ce qui dans quelques occasions peut ĂȘtre plus convenable que si les deux pistons exĂ©cutaient leur mouvement dans la mĂȘme direction. Cette machine est exactement la mĂȘme dans son action que celle de SI. Hornblower que nous venons de dĂ©crire. Le principe d’aprĂšs lequel elle est construite consiste Ă  employer la vapeur Ă  une haute pression , et Ă  se servir de deu x cylindres dont les capacitĂ©s sont proportionnelles Ă  l’expansion de la vapeur, ainsi qu’elle est indiquĂ©e dans sa table. Mais SI. Woolf dit qu’il est nĂ©cessaire de faire usage de moyens propres Ă  maintenir la tempĂ©rature requise dans toutes les parties de l’appareil oĂč la vapeur doit ĂȘtre admise , et dans lesquelles on n’a point l’intention de la faire condenser ; et ici il ne sera LK MECANICIEN 4°4 pas hors de propos de faire connaĂźtre qu’au lieu de se servir des moyens ordinaires de parvenir Ă  ce but en les renfermant dans la chaudiĂšre mĂȘme , ou dans une boĂźte Ă  vapeur qui coniniu- nique'hvec la chaudiĂšre, on peut avantageusement faire un feu sĂ©parĂ© sous la boĂźte Ă  vapeur qui contient les cylindres, qui de cette maniĂšre deviendra une seconde chaudiĂšre , et devra ĂȘtre pourvue d’une soupape de sĂ»retĂ©, afin de rĂ©gler la tempĂ©rature. Au moyen de cet arrangement , la vapeur pourra ĂȘtre admise du petit cylindre , ou mesureur de la vapeur , dans le grand , au moment oĂč il aura atteint un degrĂ© plus Ă©levĂ© de chaleur que la vapeur du petit cylindre ; par ce moyen sa puissance d’expansion pourra ĂȘtre augmentĂ©e ; et, au contraire, en tenant le grand cylindre dans un degrĂ© de tempĂ©rature moins Ă©levĂ© que celui du petit * son expansion se trouvera diminuĂ©e , ce qui pourrait ĂȘtre dĂ©sirable en de certaines occasions et pour de certains objets. Dans tous les cas il faudra avoir soin que la chaudiĂšre ou la boĂźte dans laquelle le cylindre est renfermĂ© , les tuyaux Ă  vapeur, et gĂ©nĂ©ralement toutes les parties exposĂ©es Ă  l’action de la force expansive de la chaleur aient une force proportionnĂ©e Ă  la force de pression Ă  laquelle ils seront soumis. Il n’est point prudent que la proportion de la capacitĂ© du petit cylindre ou mesureur de ANGLAIS. 4o5 vapeur, Ă  la capacitĂ© du grand cylindre ou du cylindre opĂ©rateur , soit en aucune maniĂšre moindre que la proportion de l’expansion de la vapeur dont on doit faire usage dans ce dernier, comme nous l’avons dĂ©jĂ  dit; mais en la faisant plus grande, on peut se rĂ©server une grande latitude. Par exemple, avec une vapeur dont la force est Ă©quivalente Ă  quarante livres par pouce carrĂ© , on peut se servir d’un petit cylindre ou mesureun*dont la capacitĂ© est d’un vingtiĂšme de celle du grand au lieu d’un quarantiĂšme, ainsi qu’il rĂ©sulterait de la force expansive de la vapeur employĂ©e; on fera de mĂȘme avec de la vapeur quelle que soit sa tempĂ©rature. Dans beaucoup de cas, il pourrait ĂȘtre convenable qu’on en agĂźt ainsi, Ă  cause de la difficultĂ© d’empĂȘcher quelque perte de la vapeur ou la condensation partielle , qui diminuerait la force de l’opĂ©ration , si l’on n’y avait pas pourvu par la dimension du petit cylindre ou du mesureur Ă  vapeur. Dans tous les cas, quand la machine est prĂȘte Ă  opĂ©rer, quelle que soit la quantitĂ© de vapeur qu’on ait l’intention d’employer, il sera nĂ©cessaire d’essayer sa puissance en changeant le poids sur la soupape qui indique la force de la vapeur, afin de pouvoir trouver le degrĂ© de pression le plus propre Ă  l’opĂ©ration ; car il peut devenir avantageux de faire l’emploi de la vapeur dans quelques maohines particuliĂšres 4o6 LE MÉCANICIEN un peu au-dessus ou au-dessous du degrĂ© qu’on avait d’abord fixĂ©. M. Woolf dit aussi que les machines de M. Watt peuvent ĂȘtre perfectionnĂ©es en y faisant l’application de sa dĂ©couverte dans la construction de la chaudiĂšre, et en la rendant, ainsi que la boĂźte dans lequel le cylindre opĂ©rateur est enfermĂ© , plus forte que d’ordinaire ; comme aussi en altĂ©rant la structure et les dimensions des soupapes destinĂ©es Ă  admettre la^apeur de la chaudiĂšre dans le cylindre, afin que la vapeur puisse ĂȘtre admise graduellement en Ă©largissant progressivement l’ouverture, de maniĂšre Ă  attirer d’abord la vapeur, et Ă  l’admettre ensuite plus librement. La raison de cette prĂ©caution c’est qu’une vapeur d’une force Ă©lastique aussi grande que celle dont M. Woolf propose de se servir, si elle Ă©tait admise tout Ă  coup dans le cylindre , frapperait le piston avec une force qui mettrait en danger la consistance et la durĂ©e de la machine. L’ouverture employĂ©e Ă  admettre la vapeur dans le cylindre ou les cylindres devra ĂȘtre rĂ©glĂ©e parles considĂ©rations suivantes si on avait l’intention que la machine opĂ©rĂąt entiĂšrement ou presque entiĂšrement par la condensation, la vapeur, en passant dans le cylindre, serait forcĂ©e de s’arrĂȘter seulement assez pour que le piston pĂ»t faire la totalitĂ© ou une grande partie de son mouvement, dans le mĂȘme temps que ladite quantitĂ© de vapeur serait admise dans ANGLAIS. 4°7 le cylindre ; par exemple, lorsque l’on fait usage d’une vapeur de quarante livres par pouce carrĂ©, on pourra en laisser entrer une quantitĂ© Ă©gale au quarantiĂšme de la capacitĂ© du cylindre , et ainsi Ă  proportion du degrĂ© de force de la vapeur dont on fera usage; quand la quantitĂ© requise aura Ă©tĂ© admise, la vapeur sera interceptĂ©e jusqu’au moment convenable , pour en recevoir de nouvelle dans le cylindre. Mais si l’on a l’intention de tirer avantage de la force Ă©lastique de la vapeurpar son action d’un cĂŽtĂ© du piston, tandis que la condensation s’opĂšre de l’autre cĂŽtĂ© , la vapeur devra ĂȘtre admise plus librement, mais d’abord pourtant avec prĂ©caution, par la raison dĂ©jĂ  mentionnĂ©e. Ce dernier procĂ©dĂ© rĂ©pond entiĂšrement Ă  celui de la machine d’expansion de M. Watt ; on y a fait cependant l’addition de la diminution graduelle de l’ouverture de la soupape Ă  vapeur, Ă  mesure que le piston descend , au lieu de la fermer tout d’un coup Ă  une certaine portion de la descente, ce qui rend l’action de la machine plus uniforme. ISous pensons qu’en rĂ©gularisant la descente de la soupape par un mouvement exact, on peut de cette maniĂšre retirer des avantages trĂšs-essentiels , sans avoir recours Ă  la complication de deux cylindres ou d’autres com- partimens ; la seule objection qu’on puisse faire, c’est que si la soupape s’ouvrait tout d’un coup par accident, la pression pourrait devenir si grandeea 4o8 le mĂ©canicien raison de la forte action de la vapeur sur toute la surface du piston, qu’elle serait capable de briser la machine et de la faire Ă©clater en morceaux. En i8o5 , M. Woolf prit un second brevet pour d’autres perfectionnemens, et il proposa entre autres d’appliquer le feu au cylindre mĂȘme, pour chauffer la vapeur aprĂšs quelle serait parvenue dans le cylindre opĂ©rateur; ce qui devait avoir lieu en plaçant du feu sous l’enveloppe contenant le cylindre ; l’espace compris entre l’enveloppe et le cylindre devait ĂȘtre rempli par de l’huile, de la cire, du mĂ©tal fusible ou du mercure. Il propose enfin une maniĂšre d’empĂȘcher le passage d’une petite quantitĂ© de vapeur, du cĂŽtĂ© du piston sur lequel opĂšre lavapeur,Ă l’autrecĂŽtĂ© qui est ouvert au condenseur. Dans les machines Ă  vapeur Ă  double effet, il parvient Ă  ce but en plaçant, au-dessus ou autour du piston, une colonne de mercure ou de mĂ©tal fluide d’une hauteur telle quelle fasse Ă©quilibre Ă  la pression de la vapeur. L’efficacitĂ© de cette disposition paraĂźtra Ă©vidente, dit-il, en faisant attention Ă  ce quialieudans le mouvement du piston. Lorsqu’il monte, c’est-Ă -dire quand la vapeur est admise sous lui, et que celui qui est au dessus communique avec le condenseur, la vapeur qui s’efforcera de passer du cĂŽtĂ© du piston sera arrĂȘtĂ©e, et trouvera une opposition efficace de la part de la colonne de mĂ©tal , qui lui sera Ă©gale ou supĂ©rieure en pression. Tandis que ANGLAIS. 4»9 pendant l’action de la machine vers le bas, aucune quantitĂ© de vapeur ne pourra passer sans pĂ©nĂ©trer au travers de tout le mĂ©tal. Dans les machines Ă  simple effet, il n’est pas nĂ©cessaire de faire usage d’une pression si considĂ©rable , parce que la vapeur agit toujours sur la partie supĂ©rieure du piston; et, dans ce cas , l’huile , la cire, ou la graisse d’animaux, ou enfin des substances du mĂȘme genre en quantitĂ©s suffisantes rempliront le but qu’on veut atteindre. Mais il faut prendre garde, dans la machine Ă  double ou Ă  simple effet, quand on opĂšre avec ce piston , que l’issue qui conduit la vapeur au condenseur , soit situĂ©e de maniĂšre, et soit de grandeur Ă  ce que la vapeur puisse passer librement sans pousser devant elle, ou entraĂźner avec elle aucune des parties de mĂ©tal ou d’autre substance dont on aura fait usage , et qui pourraient avoir passĂ© Ă  travers le piston; et il faudra en mĂȘme temps pratiquer une autre issue pour que le mĂ©tal, ou toute autre substance qui sera rassemblĂ© au fond du cylindre, soit conduit dans un rĂ©servoir qui sera maintenu Ă  un degrĂ© de chaleur convenable , d’oĂč ils seront renvoyĂ©s Ă  la partie supĂ©rieure du piston, au moyen d’une petite pompe mue par la machine ou de toute autre maniĂšre. Pour que le mĂ©tal fluide dont on se servira avec le piston ne soit pas oxidĂ©, il faudra toujours conserver de l’huile ou quelque sub- 4lO MÉCANICIEN stance fluide Ă  sa surface, afin de l’empĂȘcher d’ĂȘtre en contact avec la vapeur, et d’obvier Ă  la nĂ©cessitĂ© de faire usage d’une grande quantitĂ© de mĂ©tal fluide. Quoique le piston doive ĂȘtre aussi Ă©pais que la profondeur de la colonne requise, le diamĂštre aurait seulement besoin d’ĂȘtre un peu moindre que le vaisseau Ă  vapeur ou le cylindre opĂ©rateur, exceptĂ© dans le cas oĂč il est nĂ©cessaire de mettre de l’étoupe ou de faire d’autres dispositions ; en sorte que dans le fait la colonne de mĂ©tal fluide ne forme qu’un corps mince autour du piston. INous avons vu opĂ©rer une machine de ce genre dont la puissance Ă©tait de huit chevaux , et dans laquelle les pistons Ă©taient recouverts d’un [mĂ©tal fluide ; cette disposition empĂȘchait l'Ă©panchement avec efficacitĂ©; mais comme il fallait un cylindre deux fois aussi long qu’à l’ordinaire , afin de donner assez de jeu pour les pistons longs et Ă©pais nĂ©cessaires en pareil cas; et comme cespistons pesaient considĂ©rablement, cette mĂ©thode n’est point du tout applicable en pratique. L’augmentation de volume des parties mouvantes contrebalançait l’avantage qui peut rĂ©sulter de la conservation de la vapeur, en empĂȘchant l’épanchement ; car, dans ce cas , le frottement est plus considĂ©rable que dans une autre machine , puisque le piston est plus Ă©pais qu’à l’ordinaire et qu’il est Ă©galement couvert d’étoupes, afin de pouvoir soutenir une colonne ANGLAIS. 4»1 de mĂ©tal qui doit ĂȘtre plus qu’égale en pression Ă  celle de la vapeur. Quand la vapeur presse sur le piston, la pression du mĂ©tal fluide, pour empĂȘcher l’épanchement par le piston, doit ĂȘtre double de celle de la vapeur ; ainsi , le frottement d’une si grande surface de mĂ©tal fluide qui presse contre l’intĂ©rieurdu cylindre , doit ĂȘtre trĂšs-grand. En 1810, M. Woolf obtint une troisiĂšme patente, dont l’objet Ă©tait de prĂ©venir la perte de la vapeur, par suite de l’épanchement Ă  travers le piston. Afin de parvenir Ă  ce but, il ne permet pas Ă  la vapeur d’arriver jusqu’au piston, mais il la fait agir dans un autre cylindre, et en transmet l’action au moyen de l’huile ou d’un mĂ©tal fluide. Il place Ă  cet effet, Ă  cĂŽtĂ© du cylindre oĂč est le piston, un second cylindre sĂ©parĂ©, qui communique avec la partie infĂ©rieure du premier par un large tuyau ou par un conduit ; dans ce cas, la vapeur Ă©tant admise dans ce vaisseau, elle pressera sur la surface de l’huile ou du mĂ©tal fluide qu’il contient, et les forcera de passer dans le cylindre opĂ©rateur, oĂč ils agiront sur le piston pour le faire monter. Il aura Ă©tĂ© pratiquĂ© en mĂȘme temps un vide dans la partie supĂ©rieure du cylindre, pour faciliter l’effet de la pression. La vapeur exerce ensuite sa pression sur la surface supĂ©rieure du piston, qui est toujours couverte d’une quantitĂ© de fluide , et en mĂȘme 4 1 2 LE MÉCANICIEN temps il se forme un vide dans le cylindre adjacent, de maniĂšre que le piston , n’éprouvant pas de rĂ©sistance, cĂšde Ă  la pression qui agit sur sa partie supĂ©rieure, et descend. Il est Ă©vident que le piston doit ĂȘtre entourĂ© d’étoupes, pour empĂȘcher tout fluide de passer au travers ; mais cela est facile en comparaison de la difficultĂ© de le garnir assez fortement pour rĂ©sister au passage de la vapeur, surtout quand elle est aussi rarĂ©fiĂ©e que celle dont fait usage M. Woolf dans sa machine construite d’aprĂšs son systĂšme d’expansion. Le cylindre sĂ©parĂ© dont nous avons parlĂ© est , dans quelque cas , l’enveloppe ou l’espace qui entoure le cylindre , qui dans ce cas doit ĂȘtre ouvert par le bas. Cette invention est ingĂ©nieuse, mais nous pensons que la nĂ©cessitĂ© d’un nouveau cylindre est une objection qui empĂȘchera qu’elle ne soit adoptĂ©e pour de grandes machines, et les avantages pour de petites machines n’en sont pas si grands. Depuis sa premiĂšre patente, M. Woolf a construit plusieurs petites machines qui ont bien opĂ©rĂ© , et qui ont produit une Ă©conomie Ă©vidente de chauffage ; mais ces machines Ă©tant employĂ©es Ă  faire tourner des meules , opĂ©rations dans lesquelles il n’est pas possible d’apprĂ©cier la puissance des machines aussi exactement que lorsqu’elles sont appliquĂ©es Ă  l’épuisement de l’eau , les machines de M. Woolf n’ont ANGLAIS. donc pas obtenu une supĂ©rioritĂ© Ă©vidente sur celles construites, d’aprĂšs le principe de M. Watt, jusqu’en i8i5, oĂč deux grandes machines de cette espĂšce ont Ă©tĂ© Ă©tablies dans le comtĂ© de Cornouailles, aux mines de Wheal-Yor et de Wheal -Abraham, Ă  l’effet d’élever l’eau ; et il en a Ă©tĂ© fait une description rĂ©guliĂšre par MM. T. J. Lean, dans le but particulier d’exposer le mĂ©rite comparatif des machines Ă  double et Ă  simple cylindre. Le rapport fait en 1815 porte l’action moyenne de ces deux machines Ă  49,980,882 livres levĂ©es Ă  un pied de hauteur, par chaque boisseau de charbon consommĂ© ; et depuis ce temps elle a Ă©tĂ© de plus de 5o,000,000 livres. Le cylindre de la machine de Wheal-Vor a 53 pouces de diamĂštre, et la capacitĂ© du petit cylindre est environ d’un cinquiĂšme de celle du grand. La levĂ©e du piston est de neuf pieds. Cette machine fait mouvoir six pompes qui, Ă  chaque mouvement, lĂšvent une masse d’eau d’un poids de 57,982 livres Ă  7 pieds et demi de hauteur, ce qui forme la longueur de la course des pistons des pompes , et donne une pression de i4 livres par pouce carrĂ© sur la surface du grand piston. Cette machine donne six Ă  sept coups par minute. Quant Ă  sa consommation de charbon, dans le mois de mars 1816, elle Ă©tait d’un boisseau pour Ă©lever 48,452,702 livres Ă  un pied de haut. Dans le mois d’avril 181G, la 4l4 LE MÉCANICIEN mĂȘme quantitĂ© de charbon Ă©levait 44,000,000 livres; en mai 1816, 49,5oo,ooo livres; et en juin 1816, 43 ,ooo,ooo livres. Les mĂȘmes rapports nous apprennent que le cylindre de la machine de Wheal-Abraham a 45 pouces de diamĂštre ; la levĂ©e du piston est de 7 pieds , et le nombre de coups est de quatre Ă  huit par minute. A chaque coup , la machine Ă©lĂšve un poids de 24,000 livres Ă  la hauteur de 7 pieds. Son produit, pendant les quatre mois susdits, a Ă©tĂ© de 5 o,000,000 liv. ; en mai de 56,917,312 liv. , ce qui nous paraĂźt ĂȘtre l’effet le plus considĂ©rable qu’ait opĂ©rĂ© jusqu’à prĂ©sent aucune machine Ă  vapeur. En juin son produit s’est Ă©levĂ© jusqu’à 5 i, 5 oo,ooo livres. Nous ferons observer que la diffĂ©rence entre le produit des diverses machines construites sur le mĂȘme principe, et qui sont employĂ©es aux mĂȘmes usages , est la mĂȘme que l’on trouverait dans le produit du travail de plusieurs chevaux ou autres animaux, comparativement avec la nourriture qu’ils consomment ; car les effets de plusieurs machines varient d’aprĂšs les petites diffĂ©rences qui se trouvent dans la proportion de leurs parties, comme la force des animaux dĂ©pend de la vigueur de leur constitution ; en outre, il y aura une grande diffĂ©rence dans les produits d’une mĂȘme machine, dĂ©pendant du bon ou mauvais Ă©tat dans lequel elle se trouve , si toutes ses parties sont ou non bien liĂ©es et ANGLAIS. 4t5 bien huilĂ©es de maniĂšre Ă  agir et, Ă  marcher sans frottement ou avec peu de frottement, comme il y en a dans le travail d’un animal s’il est en bonne ou mauvaise santĂ©, ou s’il est accablĂ© de fatigue; mais dans tous les cas, il y a un maximum qu’on ne peut surpasser, et un produit que l’on doit toujours espĂ©rer d’obtenir. Fig. 1 gS est un plan destinĂ© Ă  faire voir l’arrangement des soupapes et des cylindres de ces deux machines. A est le grand et B le petit cylindre renfermĂ©s chacun dans son enveloppe Ă  vapeur. La vapeur est admise de la chaudiĂšre dans l’enveloppe du grand cylindre A par un point de communication Ă  C. Il y a aussi une communication entre cette enveloppe et celle du petit cylindre, en sorte que toute la vapeur qui sert Ă  la machine passe au travers des deux enveloppes , qui par cette raison deviennent des points de communication entre la chaudiĂšre et le petit cylindre dans lequel la vapeur est premiĂšrement admise. D fournit une communication pour alimenter la chaudiĂšre avec l’eau qui peut provenir de la condensation dans l’enveloppe , avant que la machine ait acquis le degrĂ© de chaleur nĂ©cessaire. E est le tuyau de l’enveloppe ; pour fournir Ă  la machine , il y a une soupape rĂ©gulatrice. F est la boĂźte Ă  soupape du petit cylindre , la tige qui soulĂšve une soupape glissante dans celle qui fait mouvoir l’autre. MÉCANICIEN 4i6 Le passage de la vapeur de la boĂźte dans le petit cylindre est placĂ© entre les deux soupapes. G est la soupape qui ouvre la communication entre le dessous du petit cylindre B et le dessus du grand cylindre A, quand son piston doit descendre par suite de la pression. H est la soupape qui renvoie la vapeur du dessus au dessous du grand piston quand il doit monter. I la soupape qui conduit la vapeur dans le condenseur. Quand les pistons descendent, la soupape supĂ©rieure F est ouverte , et permet Ă  la vapeur de la boĂźte d’exercer sa pression sur le petit piston ; la soupape G Ă©tant ouverte en mĂȘme temps, la vapeur qui est au dessous du petit piston peut passer au dessus du grand ; et la soupape 1 s’ouvre pour donner passage Ă  la vapeur qui est au dessous du grand piston pour se rendre dans le condenseur. Ces trois soupapes supĂ©rieures , E G I, s’ouvrent toutes les trois Ă  la fois. Quand les deux pistons arrivent au bas de leurs cylindres respectifs , ces trois soupapes sont fermĂ©es toutes ensemble, et la soupape Ă  vapeur infĂ©rieure F est ouverte pour renvoyer la vapeur du haut en bas du petit piston ; la soupape H en fait de mĂȘme Ă  l’égard du grand cylindre , et les deux pistons reviennent en Ă©quilibre au moyen du contrepoids; mais la soupape supĂ©rieure F peut ĂȘtre fermĂ©e dans toute la partie du mouvement, selon le poids de la machine. ANGLAIS. Ceux qui sont versĂ©s dans la connaissance des machines Ă  vapeur s’apercevront par le passage de la vapeur de chacun des pistons du dessus au dessous , tel que nous venons de le dĂ©crire , que les machines de Whcal-Vor et Wheal-Abraham sont Ă  simple effet. Si ces machines Ă©taient Ă  double effet, la vapeur dans le mouvement vers le bas passerait, comme on vient de le dire plus haut, du dessous du petit piston au dessus du grand. La vapeur du bouilloir s’introduirait en mĂȘme temps sur le petit piston , et celle qui est au dessous du grand piston sortirait par le condenseur. Dans le mouvement ascentionnel. l’action serait diffĂ©rente de celle que nous venons de dĂ©crire; car la vapeur passerait du dessus du petit piston au dessous du grand piston ; et tandis que la vapeur serait admise du bouilloir sous le petit piston , celle qui Ă©tait au dessus du grand piston serait condensĂ©e. Les chaudiĂšres qu’emploie M. Woolf dans ses machines sont diffĂ©rentes de celles qui sontgĂ©nĂ©- ralement adoptĂ©es pour les machines qui marchent avec une vapeur Ă  faible pression. L’eau est contenue dans de petits tubes cylindriques de fonte qui sont placĂ©s dans une position horizontale , et entourĂ©s de tout cĂŽtĂ© par le feu. M. Woolf a une patente pour ce genre de chaudiĂšre , qui, d’aprĂšs la description qu’il en a faite , consiste en deux ou plusieurs cylindres ajustĂ©s de maniĂšre Ă  opposer une trĂšs-grande MECANICIEN 4 1 ^ rĂ©sistance Ă  la pression de l’eau que l’on veut convertir en vapeur Ă  une tempĂ©rature Ă©levĂ©e , et dont la pression Ă©quivaut par consĂ©quent Ă  celle de plusieurs atmosphĂšres. Ces cylindres sont aussi disposĂ©s pour prĂ©senter une surface convexe au courant de flamme et d’air chauffĂ© par le feu. Elle communique aussi Ă  d’autres grands cylindres placĂ©s au-dessous des premiers, qui doivent contenir un peu d’eau et sa vapeur. On met ces cylindres dans un fourneau construit de maniĂšre Ă  faire recevoir Ă  la plus grande partie de la surface de chacun d’eux, ou Ă  autant de surface qu’il peut ĂȘtre convenable , l’action directe du feu , de l’air Ă©chauffĂ© ou de la flamme. Les figures 199 et 200 reprĂ©sentent une de ces chaudiĂšres dans sa forme la plus simple elle consiste en huit tubes marquĂ©s a faits en fonte ou en tonte autre matiĂšre convenable; ils sont tous en connexion avec le grand cylindre A , qui est placĂ© au-dessous d’eux, comme nous l’avons montrĂ© en profil, flg. 200, dans laquelle les memes lettres se rapportent aux mĂȘmes parties que dans la ligure 190. Le figure 200 montre la maniĂšre de placer le feu. Le charbon repose sur les barres de la grille de fer au point B, et la flamme, ainsi que l’air Ă©chauffĂ© , sont rĂ©verbĂ©rĂ©s de la partie au-dessus des deux premiers petits cylindres; ils vont sous le troisiĂšme sur le quatriĂšme , sous le cinquiĂšme, sur le sixiĂšme , y ANGLAIS. 4l9 sous le septiĂšme et en partie au dessus et au dessous du huitiĂšme petit tube cylindrique ; ces tubes sonttouspleins d’eau. La direction delĂ  flamme, jusqu’à ce quelle atteigne le dernier tube dont nous venons de parler , est indiquĂ©e par des lignes courbes et par des flĂšches ponctuĂ©es. Quant elle a atteint cette extrĂ©mitĂ© du fourneau, elle est dirigĂ©e, au moyen du conduit O , Ă  l’autre cĂŽtĂ© d’un mur construit sous le principal cylindre A, dans la direction de sa longueur ; et la flamme retourne alors sous l’extrĂ©mitĂ© opposĂ©e du septiĂšme petit cylindre, sur le sixiĂšme, sous le cinquiĂšme, sur le quatriĂšme, sous le troisiĂšme, sur le second, et en partie au dessus et au dessous du premier ; alorselle se renddans la cheminĂ©e. Le mur ci-dessus mentionnĂ© , qui divise le fourneau en longueur , rĂ©pond au double but de prolonger le cours que la flamme et l’air chauffĂ©s ont Ă  parcourir, en Ă©chauffant la chaudiĂšre dans son passage ; comme aussi Ă  empĂȘcher les matĂ©riaux employĂ©s Ă  unir les petits tubes au grand cylindre d’ĂȘtre endommagĂ©s par le feu. Les bouts des petits tubes cylindriques reposent sur l’ouvrage en brique qui forme le cĂŽtĂ© du fourneau, et l’extrĂ©mitĂ© de chacun de ces tubes est munie d’un couvercle , qui est assurĂ© Ă  sa place par des vis et des Ă©crous. On peut l’îter Ă  volontĂ© afin de donner la facilitĂ© de pouvoir de temps Ă  autre nettoyer ces tuyaux, et enlever le sĂ©diment qui s’y dĂ©pose. r 4 'AO LE MÉCANICIEN On fixe un tuyau Ă  une partie convenable du principal cylindre A , afin de conduire la vapeur dans le corps de la pompe. Dans ceschau- diĂšres on parvient Ă  remplacer l’eau qui se perd par l’évaporation, au moyen de celle qui y est refoulĂ©e par les moyens usitĂ©s par les chaudiĂšres Ă  haute pression 3 c’est-Ă -dire par une pompe foulante; la vapeur produite est conduite au lieu de sa destination au moyen de tuyaux qui sont en connexion avec la partie supĂ©rieure du cylindre A. Dans la spĂ©cification, on a indiquĂ© des moyens pour adapter cette forme de chaudiĂšre aux machines Ă  vapeur dĂ©jĂ  en usage , en plaçant une rangĂ©e de cylindres sous la chaudiĂšre actuelle et Ă©tablissant une connexion entre chacun d’eux et la chaudiĂšre. On a aussi donnĂ© des instructions pour construire des chandiĂšres composĂ©es de cylindres placĂ©s verticalement. Dans tous les cas les tubes composant la chaudiĂšre devront ĂȘtre combinĂ©s de maniĂšre, et le fourneau construit de telle sorte que le feu et la flamme agissent autour et sur les tubes , et qu’elles embrassent la plus grande largeur possible de leur surface. 11 est clair que les tubes ou tuyaux pourront ĂȘtre confectionnĂ©s de tout genre de mĂ©tal ; mais la fonte est le plus convenable. Les dimensions des tubes peuvent varier ; dans tous les cas il faut Ă©viter d’en faire d’un diamĂštre trop grand ; car on doit remarquer que plus le diamĂštre sera grand dans anglais. V ; l’eau froide qui alimente la chaudiĂšre l’entourant ^36 IE MÉCANICIEN de tous cĂŽtĂ©s' s’échauffe ; par ce moyen elle est entretenue par une eau d’un degrĂ© de chaleur beaucoup plus Ă©levĂ©. La vapeur se condense au point H, ce qui fait que sa sortie devient plus rapide. Cette sorte de machine a Ă©tĂ© inventĂ©e pour faire marcher des voitures de transport. Une machine locomotrice a Ă©tĂ© construite par M. Tlire- vitheck, dans le sud du pays de Galles eniSo/j, et on en fit l’essai sur les chemins de fer de Mer- thyr Tydvill ; elle traĂźnait plusieurs voitures de transport chargĂ©es de dix tonnes de barres de fer Ă  une distance de neuf milles, sans autre provision d’eau que celle contenue dans la chaudiĂšre au moment du dĂ©part ; sa vitesse Ă©tait de cinq milles par heure. Depuis cette Ă©poque on en a fait l’essai dans plusieurs endroits sur les chemins de fer ; mais leur usage n’est devenu gĂ©nĂ©ral qu’en 1811 , Ă©poque Ă  laquelle M. Blen- kinsop , propriĂ©taire des mines de charbon de Middleton , qui fournissent la ville de Leeds , les adopta pour le transport de ses charbons sur le chemin de fer. M. Blenkinsop, en adoptant la machine locomotrice , enleva les barres ordinaires le long de tout un cĂŽtĂ© de la route, et les remplaça par des barres munies de crans sur leur surface. Ces crans sont fondus en mĂȘme temps que les barres, et sont creusĂ©s en dessous, afin d’acquĂ©rir par lĂ  autant de lĂ©gĂšretĂ© que peuvent le demander leur force et leur ANGLAIS. 457 duree. La grandeur de ces crans est de six pouces, de sorte que chaque barre de trois pieds n’a que six crans. Une roue fixĂ©e sur un axe qui serait le mĂȘme que celui du volant d’un cĂŽtĂ© de la voiture entre dans les dents des barres ; et toute la machine avance ainsi le long du chemin de fer. O11 a fait beaucoup d’essais inutiles pour parvenir Ă  faire une machine capable de mettre des voitures en mouvement sur des routes ordinaires; mais avant qu’on puisse en venir Ă  bout, il faut que les parties nombreuses de la machine soient rendues plus compactes , et que son poids soit considĂ©rablement rĂ©duit. Observations sur te travail des machines Ă  vapeur de Cornouailles , depuis aoĂ»t 1811 jusqu’en mai 181 5 inclusivement, par Messieurs Le an. Messieurs Thomas et Jean Lean furent nommĂ©s Ă  la surintendance gĂ©nĂ©rale, et les divers propriĂ©taires comme aussi les ingĂ©nieurs des mines respectives, s’engagĂšrent Ă  leur donner toute facilitĂ© et assistance dans l’exercice de leurs fonctions. Leur premier rapport mensuel , qui eut lieu dans le mois d’aoĂ»t 1811 , Ă©tait relatif Ă  huit machines qui avaient consommĂ© pendant ce mois 20,061 boisseaux de charbon et levĂ© 126,126,000 livres d’eau Ă  un pied de hauteur par chaque boisseau de charbon con- 438 LE MÉCANICIEN sommĂ©,ce qui forme la proportion de 15,760,000 livres levĂ©es Ă  un pied de haut par chaque boisseau de charbon. Dans les mois de septembre et d’octobre, le nombre des machines qu’ils avaient examinĂ©es Ă©tait de neuf, et dans les mois de novembre et de dĂ©cembre il Ă©tait de douze. Il paraĂźt Ă©videmment que la publication rĂ©guliĂšre des tables de M. Lean avait Ă©tĂ© la cause de quelques amĂ©liorations utiles dans l’état des machines; car la quantitĂ© d’eau Ă©levĂ©e dans le mois de dĂ©cembre 1811 d’aprĂšs ces tables a Ă©tĂ© de 17,076,000 livres par boisseau de charbon. En janvier 1812, le nombre des machines dont nous venons de faire mention Ă©tait de quatorze , et Ă  la fin de cette annĂ©e elles furent portĂ©es au nombre de 19; et la proportion de l’ouvrage fait par toutes les machines dans ladite annĂ©e setait^Ă©levĂ©e Ă  18,200,000 livres. En 181 5 , le nombre des machines mentionnĂ©es dans le rapport mensuel continua Ă  augmenter jusqu’à ce qu’en dĂ©cembre elles fussent de 29 , et la proportion de l’ouvrage s’éleva Ă  20,162,000. Pendant quelques-uns des mois de l’annĂ©e 1S14, les machines mentionnĂ©es furent au nombre de 32 , et la proportion de l’ouvrage fait pendant le mois de dĂ©cembre fut de 19,784,000 livres levĂ©es Ă  un pied par chaque boisseau de charbon consommĂ©. La table qui est jointe est un extrait des rap- ANGLAIS. 4^9 ports de MM. Lean; la premiĂšre colonne contient l’indication du nombre des machines , qui donne pour janvier 181 5 , par exemple, 02 machines ; dans la seconde colonne se trouve les quantitĂ©s de charbon consommĂ©es par toutes les machines pendant ce mois , dont le montant Ă©tait de 110,82/f; dans la troisiĂšme colonne on a marquĂ© le nombre de livres levĂ©es par chaque machine Ă  un pied de haut par chaque boisseau de charbon, donnant pour rĂ©sultatĂŽĂŽ^,820,090, qui est le nombre des machines en activitĂ©; enfin, en divisant ce nombre par 02 , pour avoir la quantitĂ© proportionnelle de l’ouvrage fait par chacune de ces machines, on trouve pour produit 19,916,25o livres. 44o LE MÉCANICIEN TABLE. Mois et An. Nombre des machines dont il est question. Boisseaux de charbon consommĂ©s par toutes les machines. Boisseaux de charbon sur lesquels le calcul est fondĂ©. Livres d’eau levĂ©es A un pied de haut par la quantitĂ© de charbon dont il est fait mention. Nombre de H- v 1 es levĂ©es Ă  un pied de haut par chaque boisseau de charbon. iS11. AoĂ»t 8 23,66. 8 126,126,000 1 5,760,000 Septembre 9 25,23^ 9 125,164,000 13,900,000 Octobre 9 24,487 9 121,910,000 l3,640,000 Novembre 12 12 ibo,54°COo 1 5,770,000 DĂ©cembre 12 1 2 204,907,000 17,075,000 1812. Janvier l3 5o,o8q .3 25t, 66l -40Q .6,972,000 FĂ©vrier Ăź 5 54,349 1 5 260, 1 7»900,O0O Mars 16 59,i4o 16 274222,000 17,138,000 Avril .6 62,384 .6 276,233,000 17,260,000 Mai 16 5l,go3 16 273,546,000 1 7, Juin '‱} 5o,410 '7 288,076,000 .6,q4o,ooo Juillet '7 5i,574 >7 3oo,44 1 ,000 .7,677,000 AoĂ»t >7 44,256 7 3l4,;53,000 i 8,5 io,ooo Septembre 18 46,536 18 348,396,000 i9,555,ooo Octobre 18 53,94. 18 321,900,000 17,883,000 Novembre 21 57,176 21 381,460,000 18,160,000 DĂ©cembre 9 55,784 '9 341,803,000 18,200,000 1813. Janvier '9 60,400 ’9 363 .qo 0 ,ooo 19,163,000 FĂ©vrier 22 58,o44 22 438,737,000 .9,940,000 Mars 23 73,86a 440,642,000 10,157,000 Avril 23 61,789 23 43 I ,002,000 18,700,000 Mai 24 58,8qo H 463,346,000 19,300,000 Juin 24 53,1i0 24 4;°,157,000 .9,59°,ooo Juillet 23 56,709 23 443,462,000 19,281,000 AoĂ»t 21 5o, 110 21 416,898,000 .0,852,000 Septembre 22 58,008 22 427,148,000 >q, 4 i 5 ,ooo Octobre 26 e 26 48^,671,000 1 Novembre 28 77,.35 28 53^,958,000 19,212,000 DĂ©cembre 2 9 86,273 2 9 584,721,000 20, i62,000 [814- Janvier 28 9'.7 5 3 28 550,751,000 FĂ©vrier 26 78,986 26 536,677,000 20,64 1 jOOO Mars 28 109,904 28 565,4o6,ooo 20,193,000 ANGLAIS. TABLE CONTINUÉE. 44 1 Mois et An. Nombre des machines dont il est question. Boisseaux de charbon consommĂ©s par toutes les machines. Boisseaux de charbon sur lesquels le calcul est fondĂ©. Livre*; d’eau levĂ©es Ă  un pied de 4 haut par h quantitĂ© de charbon dont il est faitmenlion. Nombre de livres levĂ©es Ă  un pied de haut par chaque boisseau de charbon. Avril 2 9 9> Go 7 2 9 576,617,000 20,315,000 Mai 79,437 28 569,319,000 2o,3o5,ooo Juin 3 o 70,343 3o 626,669,000 2o,S88,ooo Juillet 2 7 5, 27 573,208,000 21 ,22q,OOÜ AoĂ»t o5 70,443 26 545,019,000 Septembre s 7 78,167 27 Ă©6o,6o8,000 20,760,100 Octobre 32 76,080 32 630,704,000 I 9*7°9»° 00 Novembre 32 82,000 32 637,322,000 DĂ©cembre 2 9 84,669 2 9 575 , 744 , 0 °» 19,784,276 i8i5. Janvier 32 I 1 0,824 3. 637,320,990 IQ,Ol6,25ci FĂ©vrier 33 101,667 33 710,271,200 2 I ,523,370 Mars 34 117,3^2 34 706,071,99° 20,766,820 Avril 35 105,701 35 695, 19,863,210 Mai 34 107,530 34 GG 9- 2 99>44° 20 >479> 35 ° U appert donc de la table prĂ©cĂ©dente que la quantitĂ© moyenne d’eau Ă©levĂ©e par les machines dont il est fait mention exclusivement, de celle pour laquelle M. Woolf a eu son brevet , est jusqu’à ce jour d’environ vingt millions de livres. Nous avons omis exprĂšs de faire mention de la machine de Woolf, pour laquelle il a Ă©tĂ© brevetĂ©, parce que le but qu’on se proposait d’atteindre par le rapport mensuel sur la quantitĂ© d’eau Ă©levĂ©e par chaque machine Ă©tait surtout de comparer l’effet produit par des pompes mues par la machine de M. Woolf Ă  deux cy- 4/2 LE MÉCANICIEN lindres avec les machines alors en usage dans le Cornouailles. Une machine de Woolf vient d’ĂȘtre construite Ă  la mine de Wheal-Vor ; le diamĂštre du grand cylindre est de 53 pouces. La dimension du petit cylindre est environ le cinquiĂšme de la capacitĂ© du premier. La levĂ©e du piston est de 9 pieds. Selon le rapport de MM. Lean pour le mois de mai, l’ouvrage fait par la machine dont il est question , a Ă©tĂ© de 49?9$o,S 82 livres levĂ©es Ă  la hauteur d’un pied par chaque boisseau de charbon consommĂ©. Nous sommes informĂ© par un avis particulier qui nous en a Ă©tĂ© transmis, car nous n’avons pas encore le rapport imprimĂ© , que le travail de la machine de Woolf, fait dans le mois de juin, a Ă©tĂ© de 5o,333, 000 . En sorte qu’il rĂ©sulte que le travail de la machine de Woolf a Ă©tĂ© de 5o millions pendant les mois de mai et de juin, tandis que le travail rĂ©unis des deux machines n’a Ă©tĂ© que de 20 millions. Il est Ă©vident par lĂ  que les amĂ©liorations qu’a faites M. Woolf dans la construction des machines Ă  vapeur procureront des avantages considĂ©rables dans l’exploitation des mines d’Angleterre. Quelques-unes des grandes mines lorsque cette machine sera gĂ©nĂ©ralement mise en usage , ce qui tĂŽt ou tard ne manquera pas d’avoir lieu J donneront par l’économie du charbon seule , plusieurs mille livres sterling de plus par an Ă  leurs propriĂ©taires. Ce n’est pas ANGLAIS. lĂ  le seul avantage, la dĂ©pense ainsi diminuĂ©e empĂȘchera une grande quantitĂ© de mines de suspendre leurs travaux, et sera cause qu’on reprendra beaucoup de celles dont les travaux avaient Ă©tĂ© suspendus Ă  cause de la dĂ©pense qu’il fallait faire pour en Ă©puiser les eaux. D’aprĂšs le rapport de M3I. Lean pour janvier 1S16, le produit de l’ouvrage de 53 machines Ă  Ă©tĂ© pendant ce mois de 20,694,600 livres d’eau levĂ©es Ă  un pied de haut par chaque boisseau de charbon consommĂ©. La machine de Woolf Ă  Wheal-Vor a, pendant le mĂȘme mois, levĂ© 47,990,335 livres ; et celle placĂ©e Ă  Wheal-Abraham a Ă©levĂ© 47,662,049 livres Ă  un pied de haut par chaque boisseau. Ayant ainsi examinĂ© la construction de divers genres de machines gĂ©nĂ©ralement en usage, nous nous abstiendrons de parler des essais des diflĂ©rens spĂ©culateurs, qui ont cherchĂ© Ă  perfectionner les machines Ă  vapeur et qui ont enrichi pendant plusieurs annĂ©es nos feuilles pĂ©riodiques , en y insĂ©rant les plans des machines nouvelles qu’ils soumettaient ainsi Ă  l’examen des mĂ©caniciens. Les calculs qui font connaĂźtre la puissance de la machine sont d’une grande importance ; mais lespraticiens savent bien qu’on ne peut en faire de parfaitement exacts. Nous avons dĂ©jĂ  prouvĂ© que la quantitĂ© de force dĂ©pensĂ©e dans les machines Ă  vapeur, peut ĂȘtre dĂ©montrĂ©e 444 LE MÉCANICIEN avec beaucoup d’exactitude, au moyen de jauges et de soupapes de sĂ»retĂ©; mais l’effet rĂ©el qui en rĂ©sulte ne se calcule pas aisĂ©ment, attendu que le frottement de diverses parties varie beaucoup selon l’état dans lequel elles se trouvent. L’étatde la condensation dansles machines Ă  condenser donne un vide plus ou moins parfait, qui varie malgrĂ© tous les soins qu’on peut apporter pour y remĂ©dier , et qui apporte encore une source d’erreur dans le calcul. On est gĂ©nĂ©ralement tombĂ© d’accord parmi les ingĂ©nieurs , que prĂšs de la moitiĂ© de la vapeur doit ĂȘtre dĂ©duite de la force produite ; supposons donc une machine Ă  vapeur dont le cylindre ait i4 pouces de diamĂštre, et dont la capacitĂ© soit de 452 pouces carrĂ©s ; supposons en outre que le vide soit parfait, ce qui se dĂ©montre par le baromĂštre du condenseur; que la pesanteur de l’atmosphĂšre indiquĂ©e par un baromĂštre soit d’environ quatorze livres, et que l’instrument qui indique la quantitĂ© de vapeur dans la chaudiĂšre soit Ă  environ de deux pouces, ce qui indique deux livres de pression. INous pouvons estimer qu’il y aura dix-sept livres de pression sur chaque pouce carrĂ© du piston, et par consĂ©quent la pression sur le pision sera de 1 7 X 45a = 7984 livres. En en dĂ©duisant la moitiĂ© pour le frottement, il nous restera une force rĂ©elle de 0842 livres qui agiront dĂźms l’espace indiquĂ©, Ă  mesure que le piston sera mis ANGLAIS. 445 en mouvement ; cette force Ă©tant divisĂ©e par l’estimation de la puissance d’un cheval, selon MM. Boulton et Watt, donnera le produit de la puissance de cette machine. On sait depuis long-temps que la progression suivant laquelle croĂźt la pression de la vapeur est plus rapide que celle suivant laquelle s’élĂšve la tempĂ©rature ; et un mĂ©canicien habile de nos jours a essayĂ© de faire usage de la vapeur Ă  une trĂšs-haute pression. Sans entrer dans le dĂ©tail des obstacles qu’il rencontra, nous observerons seulement en peu de mots que la rĂ©sistance que les diffĂ©rentes parties de la machine doit opposer Ă  cette immense pression, ainsi qu’à l’action dilatante de la chaleur, prĂ©senta des difficultĂ©s trĂšs-difficiles Ă  surmonter. On ne peut nier que le mouvement de va et vient dans les machines Ă  vapeur n’occasione une perte considĂ©rable de puissance ; en effet le moment dans lequel la tige du piston et les autres parties de la machine s’arrĂȘtent pour se mouvoir dans une direction opposĂ©e, occasione une perte de puissance. On a donc , avec raison , cherchĂ© Ă  trouver un mouvement de rotation, mais on n’y est pas encore parvenu avec avantage. MM. Boulton et Watt, en introduisant l’usage de la machine Ă  vapeur dans plusieurs opĂ©rations oĂč l’on faisait usage de la puissance des chevaux, ont du prendre en considĂ©ration le 446 LE mĂ©canicien nombre de chevaux employĂ©s Ă  ces travaux, afin de pouvoir vĂ©rifier la somme de la force dont on ; avait besoin. D’aprĂšs le rĂ©sultat d’un grand nombre d’expĂ©riences , ils ont conclu qu’un cheval travaillant huit heures par jour pouvait lever 53,ooo livres Ă  un pied de haut dans une minute. Ainsi en divisant par ce nombre la quantitĂ© de livres qu’une machine peut lever Ă  un pied de haut dans une minute, on aura le nombre de chevaux auquel la puissance de cette machine est Ă©quivalente. On a reprĂ©sentĂ© en entier, fig. 207 , une machine d’une construction dite portable. A est le cylindre , B la pompe Ă  air, C la pompe Ă  eau froide, D la pompe Ă  eau chaude, E le balancier, Fia bielle, G le volant, HJ excentrique et I le rĂ©gulateur. On emploierait plusieurs volumes Ă  dĂ©crire les diffĂ©rentes formes de construction de machine qui ont Ă©tĂ© inventĂ©es depuis que l’on connaĂźt la puissance de la vapeur, et l’on retirerait trĂšs-peu d’avantage de telles descriptions, attendu que le plus grand nombre de ces constructions ont Ă©tĂ© l’ouvrage d’hommes qui ignoraient les principes de l’action de la machine , et dont les productions peuvent ĂȘtre rangĂ©es dans la classe des innovations inutiles. Lorsqu’on veut obtenir des amĂ©liorations , il faut d’abord considĂ©rer les principes de l’action. Dans les machines Ă  condenser, le mou- ANGLAIS. 447 renient a lieu par l’augmentation et la diminution alternative de la vapeur, qui doivent ĂȘtre instantanĂ©es. Le premier but que l’on doit avoir est donc de maintenir une haute tempĂ©rature, tandis que la vapeur agit avec force, et de la rĂ©duire tout Ă  coup lorsqu’il s’agit d’opĂ©rer la condensation. C’est ce que l’on a pris en considĂ©ration dans la machine construite d’aprĂšs les principes de Newcomen , et c’est ce que M. Watt a obtenu avec une grande efficacitĂ©. On peut parvenir Ă  obtenir des amĂ©liorations dans les autres parties de la machine, en considĂ©rant le poids et le frottement, et en substituant un mouvement de rotation au mouvement alternatif. On ne saurait trop recommander la simplicitĂ© dans toutes les combinaisons mĂ©caniques; car il y a beaucoup d’inventions qui certainement mĂ©riteraient d’ĂȘtre qualifiĂ©es d’amĂ©liorations si leur complication n’en rendait l’application impossible. On a soinent fait des essais Ă  l’effet d’éviter de faire usage de la pompe Ă  air, qui ĂŽte Ă  la machine une quantitĂ© considĂ©rable de sa puissance; on a quelquefois adaptĂ© au condenseur un baromĂštre Ă  air , et on a pratiquĂ© une chute d’eau qui passait sur les bords supĂ©rieurs , et s’introduisait dans l’orifice d’un tube en poussant l’air devant elle. La partie supĂ©rieure de ce tube 448 LE MÉCANICIEN communiquait avec le tuyau destinĂ© Ă  la sortie de la vapeur, et supportait, dit-on, un vide d’une rarĂ©faction considĂ©rable. On a souvent adoptĂ© la mĂ©thode d’augmenter la surface de la vapeur pour la rarĂ©fier , en la faisant passer par des tubes entourĂ©s ou remplis d’eau. Il a Ă©tĂ© fait de frĂ©quens essais sur l’emploi d’une grande surface pour donner Ă  la vapeur une chaleur considĂ©rable comme aussi pour la refroidir dans la condensation. Il n’est pas douteux qu’on ne puisse parvenir Ă  de grands avantages par l’adoption de tels plans; mais nous craignons qu’il ne faille, pour parvenir Ă  ce but, une telle complication dans les parties intĂ©grantes de la machine, que par lĂ  les avantages qui pourraient rĂ©sulter de ce principe ne se trouveraient plus que contre-balancĂ©s. Les machinistes ont toujours apportĂ© une grande attention aux parties de la machine chargĂ©es de distribuer la vapeur , et leurs efforts ont produit beaucoup de combinaisons trĂšs-ingĂ©nieuses. 11 faut faire une grande attention aux diverses parties agissantes , dans l’emploi d’une machine Ă  vapeur. Il faut envelopper le cylindre de chanvre bien propre enduit du meilleur suif, avoir soin que les garnitures soient toujours en bon Ă©tat; il faut encore examiner soigneusement et souvent l’allure du volant, de la tige du piston , de la manivelle et du balancier, et il faut les huiler continuellement avec du ANGLAIS. 449 sperme de baleine, qui est ce qu’il y a de mieux pour graisser les machines de tout genre. La maniĂšre de mettre une machine en mouvement est d’abord de fermer le robinet condensateur , puis d’ouvrir toutes les soupapes alin de faire passer la vapeur dans la chemise, dans le cylindre, Ă  travers le tuyau de sortie dans le condenseur ; afin de chasser l’air de toutes les parties , et de les mettre Ă  un degrĂ© convenable de tempĂ©rature , ce qui a lieu lorsque la vapeur sort par la soupape reniflante; car la vapeur sc condense avant que toutes les parties de la machine soient suffisamment Ă©chauffĂ©es. Quand toutes les parties sont Ă©chauffĂ©es, on peut faire l’injection de l’eau dans une partie de la machine , ce qui produit le vide sur un cĂŽtĂ© du piston, et produit une action subite. Le levier de la soupape Ă  vapeur , qu’on doit d’abord attacher au rĂ©gulateur , doit ĂȘtre tenu dans la main du servant lorsqu’il s’agit de faire mouvoir la machine , jusqu’à ce que la machine ait acquis un mouvement rĂ©gulier. VIDE DE BROWN, OU MACHINE PNEUMATIQUE. AprĂšs avoir terminĂ© la description tics machines Ă  vapeur , nous allons donner les dĂ©tails de la machine ci-dessus mentionnĂ©e , qui i. 29 LE MECANICIEN /j5Ă» a derniĂšrement attirĂ© l’attention d’un grand nombre de mĂ©caniciens. Elle est reprĂ©sentĂ©e figure 208. A À est un balancier oscillant autour du centre B. G et C 1 deux cylindres en mĂ©tal de force suffisante pour rĂ©sister Ă  la pression de l’atmosphĂšre , qui est environ 14 livres par pouce carrĂ© sur la surface extĂ©rieure. Ciet C* sont des couvercles attachĂ©s Ă  chaque bout de balancier , et capables de fermer chacun des cylindres de maniĂšre Ă  les rendre impĂ©nĂ©trables Ă  l’air. O11 voit une section du cylindre Cu ‱/ E E et E Ei sont deux tuyaux contenant des- soupapes qui ouvrent par en haut ; ces tuyaux servent de communication des rĂ©servoirs F et F i avec les cylindres C et C r . D D est un tuyau conduisant du gazomĂštre dans les deux chambres C et C 1 , Ă  l’effet de fournir le gaz qui doit ĂȘtre employĂ© Ă  former le vide. On peut recevoir ou exclure le gaz au moyen de deux robinets D- et D 2 , qui ouvrent et ferment au moyen de manivelles que fait agir le mouvement de la solive. G Ci sont deux autres tuyaux auxquels le gazomĂštre fournit le gaz , et qui se terminent Ă  chaque bout par un jet. Il rĂ©sulte de la direction traversale de ces tuyaux que les flammes projecteront dans les cylindres C et C' quand leurs orifices respectifs seront ouverts. K. et K'- sont deux tuyaux qui donnent Ă  l’air ANGLAIS. extĂ©rieur une communication avec l’intĂ©rieur de chacun des cylindres G et C> ; leurs extrĂ©mitĂ©s extĂ©rieures peuvent ĂȘtre fermĂ©es au moyen des ressorts nu, qui sont attachĂ©es par des chaĂźnes aux flotteurs F 1 F 2 . Le mode d’opĂ©ration consiste Ă  permettre au gaz de passer du gazomĂštre le long d’une des branches des tuyaux D D, et de lĂ  dans un des cylindres G ou C 1 . Supposons que ce soit C> , dans lequel le jet du gaz enflammĂ© entre , rarĂ©fie et chasse par son embrasement une portion considĂ©rable de l’air atmosphĂ©rique contenu dans le cylindre. Supposons encore que le cylindre soit ouvert , et que par le mouvement de la chaĂźne attachĂ© au flotteur l’orifice h et le tuyau Ă  gazDsoient fermĂ©, l’embrasement cessera sur-le-champ et y laissera un vide partiel. L’at- motsphĂšre, qui commence alors Ă  presser sur le vaisseau F, fera passer dans la chambre C* autant d’eau qu’il sera Ă  peu prĂšs nĂ©cessaire pour compenser le vide ; et alors la soupape Ă  travers laquelle l’eau a passĂ© Ă©tant fermĂ©e , et la communication entre l’intĂ©rieur du cylindre et l’air extĂ©rieur Ă©tant ouverte pour l’ouverture de K 1 , l’eau contenue dans la chambre en coule, et met en mouvement par sa chute et par son poids la roue Ă  eau en dessus W. De lĂ  elle passe dans le rĂ©servoir S, et enfin elle est admise par Si S» dans F ou F', qui permet Ă  la machine de renouveler son mouvement. 452 CE MÉCANICIEN En examinant la planche on verra que lorsque le couvercle d’une chambre se ferme, les autres ouvertures de la mĂȘme chambre sont fermĂ©es en mĂȘme temps. Par l’élĂ©vation de l’autre extrĂ©mitĂ© du balancier , les ouvertures semblables de l’autre chambre s’ouvrent, et sont prĂ©parĂ©es Ă  une semblable opĂ©ration. Les avantages que prĂ©sente cette machine sont dĂ©taillĂ©s dans la description qu’en a donnĂ©e l’inventeur; les principaux sont PremiĂšrement la quantitĂ© de gaz hydrogĂšne consommĂ© Ă©tant trĂšs-petite, la dĂ©pense nĂ©cessaire pour le travail de cette machine est peu considĂ©rable. En l’appliquant Ă  des manufactures, l’économie en sera trĂšs-grande; la dĂ©pense du gaz hydrogĂšne, en en dĂ©duisant la valeur du rĂ©sidu du charbon , est peu considĂ©rable. La dĂ©pense pour faire agir un bĂątiment serait certainement plus grande, attendu que le gaz qu’on emploiera Ă  cet effet devra ĂȘtre tirĂ© de l’huile, de la poix, du goudron ou de quel- qu’autre substance Ă©galement facile Ă  transporter ; mais, mĂȘme dans ce cas, cette dĂ©pense ne sera pas Ă©gale Ă  celle du charbon nĂ©cessaire pour faire mouvoir un bateau Ă  vapeur; et avec quelques bottes d’huile mesure anglaise contenant 5o4 pintes de Paris les bĂątimens du plus grand tonnage pourront au moyen de la vapeur entreprendre et achever les plus longs voyages. Secondement la machine est d’une construc- ANGLAIS. 453 tion lĂ©gĂšre et portative. Son poids n’est pas le cinquiĂšme du poids d’une machine Ă  vapeur et d’une chaudiĂšre de mĂȘme puissance. Elle occupe donc un espace plus petit, et ne demande pas une construction si solide, ni une cheminĂ©e si haute. Dans les bĂ timens elle sera trĂšs-avantageuse en Ă©conomisant le tonnage , et elle sera moins encombrante, ses dimensions Ă©tant plus petites, et la provision pour le chauffage exigeant beaucoup moins de place. TroisiĂšmement cette machine est entiĂšrement exempte d’accident, attendu que n’employant pas de chaudiĂšre on ne peut craindre les explosions , et comme la quantitĂ© du gaz consommĂ© est trĂšs-petite, et que la seule pression est celle de l’atmosphĂšre , il est impossible que le cylindre puisseĂ©clater, ou que les autres accidens auxquels sont sujets les bateaux Ă  vapeurpuissent a voir lieu. La puissance de la machine tirant son origine delĂ  puissance atmosphĂ©rique, qui est dix livres et plus par pouce carrĂ©, peut ĂȘtre augmentĂ©e Ă  volontĂ© en augmentant les dimensions du cylindre. On peut toujours connaĂźtre le degrĂ© de cette pression au moyen d’un tube de mercure. 11 est presque inutile de faire observer un fait bien connu; c’est que, dĂ©duction faite du frottement provenant de l’emploi des pompes Ă  air et Ă  eau froide , etc. , etc. ; la puissance gĂ©nĂ©rale de la machine Ă  vapeur Ă  condensation est de sept Ă  huit livres par pouce carrĂ©. I,E MECANICIEN ANOUAIS. 454 Les frais de la machine seraient plus grands que ceux auxquels donnerait lieu une machine Ă  vapeur ordinaire pour Ă©lever l’eau ; on l’adaptera donc principalement Ă  dessĂ©cher des marais etc. , ou Ă  alimenter des rĂ©servoirs ; la dĂ©pense de l’entretien sera considĂ©rablement moindre que celle de la machine Ă  vapeur, et si elle venait Ă  se dĂ©ranger, on pourrait la rĂ©parer sur-le-champ et Ă  trĂšs-peu de frais. AprĂšs avoir bien examinĂ© les effets de cette machine , nous ne pouvons nous empĂȘcher de lui donner jusqu’à un certain point notre approbation. En effet, l’inventeur a effectuĂ© un vide, au moyen de l’embrasement, d’une maniĂšre nouvelle, et prĂ©fĂ©rable Ă  ce qu’on avait fait jusqu’à ce jour. Mais l’expĂ©rience seule dĂ©cidera si cette invention pourra entrer en concurrence avec la puissance de la vapeur. INous apprenons que l’inventeur se propose d’appliquer les effets du vide ainsi produit au mouvement d’un piston dans un cylindre. On obtiendrait par cela un rĂ©sultat beaucoup plus avantageux qu’en se servant de l’autre appareil que nous avons dĂ©crit, puisque l’obstacle le plus grand serait vaincu, c’était d’obtenir une condensation rapide sans le secours de l’eau froide. Nous n’osons espĂ©rer, mais nous souhaitons que l’inventeur rĂ©ussisse dans ses essais. FIN DU l’EEMIEH VOLUME. 4444 ‱ ;&v CÛ LU I— ce o O O > 314 o ! q ! g MONĂŻJZ H13 Bitte nicht herausnehmen! Rd>r \ MÉCANICIEN ANGLA S- IMPRIMERIE DE F A I N , Racine , n°. 4> pl a c e de ^ Odeon LE MÉCANICIEN ANGLAIS, O L DESCRIPTION RAISONNÉE UE TOUTES LES MACHINES, MECANIQUES, DECOUVERTES NOUVELLES, INVENTIONS ET PERFECTIONNEMENS APPLIQUES JUSQU’A CE JOUR AUX MANUFACTURES ET AUX ARTS INDUSTRIELS; MIS EN ORDRE POUR SERVIR DE MANUEL-PRATIQUE AUX MECANICIENS, ARTISANS, ENTREPRENEURS , ETC. ; PAR NICHOLSON, 1 NGÉNIFL'R ClWr,. Traduit de l’anglais sur la derniĂšre Ă©dition, reru et corrigĂ© PAR >1. INGÉNIEUR AVEC CENT PANCHES GRAVÉES PAR LALLEMAND. TOME SECOND. s- fV PARIS. BAUDOUIN, LIBRAIRE-ÉDITEUR, RUE DE VAUGIRARD, N°. 1 7 J HOUDAILLE, LIBRAIRE, RUE DU COQ N». 6. 1829 . IWUU JI.^1,1 V LE MÉCANICIEN ANGLAIS. V\\V'UU%WV\V*KV\ WV1A\\WV%VV\W I ÏV\\WW\\\V% DE LA RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX. T^ v connaissance des expĂ©riences suivantes, faites par M. George Rennie jeune, et communiquĂ©es par lui dans une lettre au docteur Thomas Young , nous a paru d’une telle importance dans la construction des machines, que nous l’avons extraite des Transactions de la sociĂ©tĂ© royale pour les placer ici, avec quelques notes utiles de M. T. Tredgold. En prĂ©sentant le rĂ©sultat des expĂ©riences suivantes , dit M. Rennie, j’espĂšre que l’on ne m’accusera pas de sortir de mon sujet, si je donne un lĂ©ger aperçu des travaux des autres. La connaissance des propriĂ©tĂ©s des corps, qui fait le sujet le plus immĂ©diat de nos observations, est si nĂ©cessaire au progrĂšs de la science, que tout ce qui tend Ă  l’avancer et Ă  la perfectionner mĂ©rite la plus sĂ©rieuse attention. La sociĂ©tĂ© royale a fait, Ă  une Ă©poque dĂ©jĂ  Ă©loignĂ©e, quelques expĂ©riences Ă  cet Ă©gard; mais elles ont peu servi. ii. 1 2 LE MÉCANICIEN Emerson dans ses MĂ©caniques a donnĂ© un grand nombre de rĂšgles et de mĂ©thodes approximatives. Le professeur Robinson, dans son excellent traitĂ© de l’EncyclopĂ©die anglaise; Banks , sur la puissance des machines , D. Anderson de Glasgow , le colonel Beaufoy, etc. sont, parmi nos compatriotes, ceux qui ont fait connaĂźtre le rĂ©sultat de leurs expĂ©riences sur le bois et le fer. Ce sujet paraĂźt cependant avoir fixĂ© depuislong-temps l’attention du continent. GalilĂ©e publia en i638 une thĂ©orie sur la rĂ©sistance des solides et son exemple fut suivi par un grand nombre d’autres philosophes. Mais quelques plausibles que paraissent leurs raisonnements, ils Ă©taient plus thĂ©oriques que pratiques , comme on le verra par la suite. Ce n’est qu’en fondant sa thĂ©orie sur des expĂ©riences faites avec soin et bien dirigĂ©es, .qu’on peut obtenir des rĂ©sultats positifs. » 11 serait inutile d’énumĂ©rer les travaux de ces philosophes, qu’ils aient suivi les traces de GalilĂ©e ou s’en soient Ă©cartĂ©s, parce qu’ils n’ont fait qu'obscurcir un sujet sur lequel ils n’avaient pas assez de donnĂ©es pour pouvoir le traiter 1 . Il suffira de citer les noms de ceux i 11 est vrai que ce sujet a Ă©tĂ© traitĂ© par beaucoup rie philosophes instruits depuis GalilĂ©e jusqu'Ă  nos jours ; mais ce n’est que depuis trĂšs peu d’annĂ©es qu’on a enfin reconnu que l'objet principal de ces sortes de recherches ANGLAIS. J qui, conjointement avec nos compatriotes, ont ajoutĂ© par leurs travaux au petit nombre de connaissances que nous possĂ©dons. Les expĂ©riences de Buffon, dont il est fait mention dans les Annales de l’AcadĂ©mie des sciences de Paris en 1740 et 1 741,Ă©taient faites d’aprĂšs une Ă©chelle assez large pour justifier toutes les conclusions qu’on pouvait en tirer, s’il n’eĂ»t pas omis de dĂ©montrer la force directe et absolue du bois. Il a pourtant Ă©tĂ© prouvĂ© par ces expĂ©riences que la force de la fibre ligneuse est proportionnĂ©e Ă  sa pesanteur spĂ©cifique. Muschenbroeck, qui mĂ©rita, dit-on, la confiance par son exactitude , fit, sur plusieurs tait d’éclairer la pratique; ces savants avaient tellement nĂ©gligĂ©s celte partie, que lorsque le docteur T. Young, publia son cours, on avait sur ce sujet trĂšs peu de connaissances, Ă  l’exception des recherches compliquĂ©es et peu satisfaisantes d’Euler et de Lagrange. Quant Ă  la rĂ©sistance , Ă  lafracture, qui Ă©tait le seul objet de l’examen des Ă©crivains mĂ©caniciens, c’est une question de peu d’importance. Les lois de courbure constituent le guide principal dont on doit se servir dans la construction des bĂątiments, et on a voulu par ces notes appeler l’attention des faiseurs d’expĂ©riences sur cette partie du sujet. Et comme il est probable que l’auteur ingĂ©nieux des expĂ©riences que j’ai maintenant sous les yeux cherche Ă  rĂ©sumer ses travaux, je suis sĂąr qu’il ne sera pas fĂąchĂ© qu’on appelle son attention sur des points intĂ©ressants qu’il a 011 nĂ©gligĂ©s ou dĂ©robé» a la connaissance du public. T. T. J. 4 LE MÉCANICIEN* espĂšces de bois et de mĂ©taux , divers essais dont les rĂ©sultats furent d’une bien plus grande importance que tout ce qu’on avait enseignĂ© avant lui. Mariotte, Vaiignon, Perronet , Ramus, Rondelet, Gauthey, Navier, Aubry etTexier de iNorbeck, firent aussi quelques expĂ©riences ; celles de l’Ecole polytechnique furent dirigĂ©es par M. deProny. Avec de telles autoritĂ©s souslcs yeux, on pourrait m’accuser de prĂ©somption, si je prĂ©sentais mes idĂ©es sur un sujet qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© traitĂ© par des hommes de ce mĂ©rite ; mais quiconque a eu l’occasion d’examiner les principes de la construction de tout Ă©difice, oĂč la combinaison des parties est plutĂŽt le rĂ©sultat de donnĂ©es incertaines que de rĂšgles fixes, verra bientĂŽt combien nos connaissances sur un sujet aussi important sont encore imparfaites. LedĂ©sir d’obtenir quelqu’approxi- malion , Ă  laquelle on ne peut arriver que par des expĂ©riences rĂ©itĂ©rĂ©es sur les matiĂšres elles- mĂȘmes , m’a engagĂ© Ă  entreprendre les expĂ©riences suivantes. On a fait choix d’une barre du meilleur fer anglais , d’environ dix pieds de long et on y a placĂ© un levier dont le fulcrum est indiquĂ© par F. [Fig. 209. Le trou en a Ă©tĂ© percĂ© avec soin, et la cheville en fut façonnĂ©e et tournĂ©e aEn d’en rendre le mouvement plus libre. L’étalon A fut fermement assurĂ© par la noix C sur une forte plaque de fer de fonte, affermie ANGLAIS. 5 sur le terrain. Le levier fut exactement divisĂ© dans sa pointe infĂ©rieure qu’on plaça sur une choisit un point delĂ  division D, Ă  5 pouces du fulcrum , et on y appliqua un morceau d’acier durci. On balança le levier au moyen d’un poids; et dans cet Ă©tat il Ă©tait prĂ©parĂ© pour l’opĂ©ration. Mais afin de le maintenir de niveau autant que possible , on perça un trou dans une saillie de la plaque servant d’appui et assez grand pour pouvoir y introduire avec facilitĂ© une forte cheville que l’on empĂȘcha de tourner au moyen d’un ressort adaptĂ© dans une partie correspondante du trou; de sorte que, pour maintenir le niveau, nous n’avions qu’à faire mouvoir la noix, etĂ©lever ou baisser la cheville selon la grosseur de l’objet soumis Ă  l’épreuve ; mais comme une inĂ©galitĂ© de pression pouvait naĂźtre de la nature de l’appareil, le corps qu’on voulait examiner fut placĂ© entre deux piĂšces d’acier; la pression fut communiquĂ©e parl intermĂ©diaire de deux morceaux d’un cuir Ă©pais placĂ©s au-dessus et au-dessous de piĂšces d’acier; et, parce moyen, on obtint un contact de surface plus Ă©gal. L’échelle fut attachĂ©e Ă  une bague ou anneau de fer qui ne touchait au levier que dansuri point seulement. Je fis d’abord usage d’une corde pour le balancier, qui indiqua un frottement de quatre livres, mais la chaĂźne diminua le frottement de moitiĂ© G MÉCANICIEN Tout le centre mobile fut bien huilĂ©. De toutes les rĂ©sistances opposĂ©es aux simples efforts qui peuvent troubler l’état dereposd’un corps, les principales sont la force rĂ©pulsive par laquelle il rĂ©siste Ă  la compression, et la force de cohĂ©sion par laquelle il rĂ©siste Ă  l’ Ă  la premiĂšre, Ă  l’exception des expĂ©riences de Gaulhey et de Rondelet sur les pierres, et de quelques autres , sur les substances molles, on ne peut faire presqu’aucune citation. Dans le mĂ©moire de M. Lagrange sur la force des ressorts, publiĂ© dans l’annĂ©e 1760. \e moment d’élasticitĂ© est reprĂ©sentĂ© par une quantitĂ© constante, sans indiquer le rapport de cette Ă©valuation Ă  la dimension du ressort. Mais dans son mĂ©moire pour l’annĂ©e 1770, sur la forme de colonnes , et dans lequel il considĂšre un corps dont les dimensions et l’épaisseur sont variables, il Ă©tablit une proportion entre le moment d’élasticitĂ© et la quatriĂšme puissance du rayon , en observant que les rapports thĂ©orĂ©tiques et pratiques s’accordent en ce point. Ce principe a Ă©tĂ© admis par Euler, dans son mĂ©moire de 1780, sur le mĂȘme sujet, si hĂ©rissĂ© de difficultĂ©s. M. Coulomb avait pourtant dĂ©montrĂ© , avant cette Ă©poque, combien tous ces calculs Ă©taient peu applicables aux colonnes, dans les circonstances ordinaires, et vous avez, monsieur, x'Ă©itĂ©rĂ© cette observation dans vos leçons sur la philosophie naturelle. Les rĂ©sultats des expĂ©riences sont donc sensiblement diffĂ©rents; puisque l’on dĂ©duit de celles de llaynold, que la puissance requise pour Ă©craser un cube de fonte d’un pouce de cĂŽtĂ© est de 448,ooo livres , ou 200 tonneaux ; tandis que par le rĂ©sultat delreize expĂ©riences laites par moi sur des cubes de mĂȘme dimension , la somme 11’en excĂ©da jamais 10092-55 livres, ou pas lout-Ă -fait 5 tonneaux; ce que l’on peut voir en se rĂ©fĂ©rant aux tables. On s’est servi de quatre sortes de fontes r de fonte prise dans le centre d’un grand bloc, dont la cristallisation paraissait semblable, en apparence et en grandeur, Ă  celle que l’on remarque dans la fracture de ce qu’on appelle ordinairement mĂ©tal Ă  canon; 2 0 de fonte prise dans une petite fonderie, Ă  petits grains et d’une couleur sombre et grisĂątre ; 5 ° de fonte coulĂ©e horizontalement, en barres de. trois huitiĂšmes de pouce carrĂ©, sur huit pouces de long; 4° de fonte coulĂ©e verticalement, et de la mĂȘme dimension au moins. A l’essai, les barres furent trouvĂ©es assez uniformes ; les poids dont on se servit Ă©taient les meilleurs que l’on avait pu se procurer ; et l’on employa fie plus petits poids Ă  mesure qu’on eut ac^ quis plus d’expĂ©rience. 1*' s LE MECANICIEN ExpĂ©riences sur la fonte , en cubes d'un huitiĂšme de pouce , etc. Fonte prise en bloc, dont la gravitĂ© spĂ©cifique Ă©tait yo33. DĂźoy. Livres. '/8X/» X »/8. 1/8 X */8. l/8 ^ 3/8 EntamĂ©e par 18 631. Ă©crasĂ©e par r/8 X 4/8 I/4 X 1/4. */4 X */4 . 1/4 X J /4 . 1/4 X l /4 Dimension entiĂšre, brisĂ©e parĂ©cailles avec 10294; essai nouveau. Prisme terminĂ© par une courbe logarithmique, et ressemblant Ă  une colonne; il avait un pouce de diamĂštre et autant de hauteur; il fut brisĂ© par 12665 log5o 11088 9844 11006 6954 2 8 avril. ExpĂ©riences sur des prismes de diverses longueurs. T /4 ^ 1/2 Horizontal. 9455 . 474 r/4 ^ 1/2 Id .mauvais essai, 9006 liv. „ _ I 1/4 x ’/ 2 Vertical. 99 38 1/4 X i/ 2 HL . 10027 9 q avril. Fontes coulĂ©es horizontalement. 1 / 4X 8 / 8 .. 9°° 6 1/4 X 5 / 8 . 8S45 1/4 X 6 / 8 . 8362 1/4 X 7/ 8 . 6430 1/4 X 8 / 8 Ou un P ouce de longueur. 6321 Fontes coulĂ©es 'verticalement . 1/4 X 3 / 8 . 9328 1/4 X 5 / 8 . 8385 1/4 X 8 / 8 Petite dĂ©fectuositĂ© dans cette Ă©preuve. 78 9 6 '/iX'/*-. 7° l8 1/4 X 8/8 un P ouce . 64 3o ExpĂ©riences sur diffĂ©rents mĂ©taux ‱ 1/4 ^ 1/4 Cuivre fondu, brisĂ© en piĂšces par. . . 7^18 V 4 X 1/4 Beau c. jaune rĂ©duit p. 32 i 3 j-p. io 3 o 4 1/4 ^ 1/4 Cuivre travaillĂ©. . . . ^ p. 3427 p. 644 o 1/4 ^ 1/4 Etainfondu. 552 ÂŁ p. 966 1/4 X */+ Plomb fondu.ÂŁ p. 48Î 10 MÉCANICIEN L’anomalie entre ces trois premiĂšres expĂ©riences snr im cube d’un huitiĂšme de pouce, et entre les deux secondes Ă  raison de la diffĂ©rence des longueurs, ne peutĂȘtre attribuĂ©e qu’à la difficultĂ© de rĂ©duire de si petits Ă©chantillons Ă  une parfaite Ă©galitĂ©. Les expĂ©riences faites sur des prismes d’un huitiĂšme de pouce, de differentes longueurs, ne donnent aucune Ă©valuation. Les expĂ©riences faites sur des cubes d’un quart de pouce , en prenant les trois premiers pour terme de comparaison , donnent, entre eux et les trois autres d’un huitiĂšme de pouce, le rapport suivant Comme 1 6096 dans les fontes en bloc. Comme 1 ^552 dans les fontes coulĂ©es horizontalement. Comme 1 So 55 dans les fontes coulĂ©es verticalement. Dans divers cas, la proportion est comme celle des cubes. Le cube de fonte coulĂ©e verticalement est plus fort que le cube de fonte coulĂ©e horizontalement. Les prismes ont ordinairement pris une courbure semblable Ă  une courbure du troisiĂšme ordre, avant de se briser. Les expĂ©riences sur diffĂ©rents mĂ©taux ne donnent aucun rĂ©sultat satisfaisant. La difficultĂ© consiste Ă  assigner une valeur aux divers degrĂ©s de diminution. Quand on comprime jusqu’à un certain point, la rĂ©sistance devient Ă©norme. ANGLAIS. I I ExpĂ©riences en suspendant les barres. On se servit du levier comme dans les prĂ©cĂ©dentes expĂ©riences ; mais les mĂ©taux Ă©taient tenus par des tenailles ; Les tenailles Ă©taient de fer travaillĂ©; et leurs bouts Ă©taient adaptĂ©s de maniĂšre Ă  recevoir les barres qui, Ă©tant amincies par les deux bouts et augmentant en diamĂštre de la section actuelle, si je puis m’exprimer ainsi , Ă©taient saisies des deux cĂŽtĂ©s par des tenailles qui se trouvaient elles-mĂȘmes maintenues par un anneau; en sorte que les barres de six pouces de longueur sur un quart de pouce quarrĂ©, Ă©taient tenues d’une maniĂšre fixe et solide. N tt Avril 3 o, 1817. 45 . 1/4 de fer fondu horizontale. 1166 „ „ ' l rrnl *» hv verticale. . 1218 46. 1/4 Id. 47* 1/4 Id. acier fondu courbĂ© avantl’expĂ©r.. 8391 48. 1/4 Id. acier dit biister, rĂ©duit au marteau. 8322 49. 1/4 Id. acierbrisĂ©. Id . Id.. . . 7977 5 0. 1/4 Id. fer suĂ©dois. Id . Id. . . . 4^04 5 1. 1/4 Id. fer anglais. Id . Id.. . . 3492 52 . 1/4 Id. mĂ©tal dur 9 dit Ă  canon , au moyen de deux Ă©preuves 53. 1/4 Id. cuivre travaillĂ© et martelĂ©. 54* 1/4 Id- fondu. 55. r/4 Id. beau cuivre jaune. 56 . 1/4 Id. Ă©tain fondu. 07. 1/4 Id. plomb fondu. 2112 1 192 Remarques sur les derniĂšres Ă©preuves. La raison de la rĂ©pulsion des cubes dcfonle LE MECANICIEN i a horizontale Ă  la cohĂ©sion des barres de lonte horizontale est de 8-65 i. Le rapport des cubes de fonte verticale Ă  la cohĂ©sion des barres de fonte verticale est de 7-141. La proportion des barres comparĂ©es avec le cube n° 16, est comme 10-6111. Les autres mĂ©taux dĂ©croissent en force, depuis l’acier de fonte jusqu’au plomb de fonte. L’extension des barres en Ă©preuve produisait une chaleur sensible. La fracture des barrĂ©s de fer Ă©tait accompagnĂ©e d’une trĂšs petite diminution de section qui Ă©tait Ă  peine sensible. L’expĂ©rience de M. de Pronv , qui affirme qu’en faisant une lĂ©gĂšre incision avec la lime , la rĂ©sistance est diminuĂ©e de moitiĂ© , fut renouvelĂ©e sur une barre de fer anglais d’un quart de pouce ; le rĂ©sultat en fut 2920 livres; ce qui 11e diminue pas tout Ă  fait la rĂ©sistance d’un sixiĂšme. Cette seule Ă©preuve 11e rĂ©fute cependant pas entiĂšrement l’assertiou de cet habile physicien; car une incision estun termelrop vague. Celle que je fis , pouvait avoir environ un 4°'“° c ^ c pouce. ExpĂ©rience sur la torsion des barres d’un quart de pouce. Pour parvenir Ă  tordre une barre , on se servit d’un autre appareil ; il consistait en un ANGLAIS. IJ levier de fer travaillĂ© , de deux pieds delong , avant une tĂȘte arquĂ©e , d’environ un 6 mc d’un cercle de quatre pieds de diamĂštre, dont le levier reprĂ©sentait le rayon. Le centre autour duquel il se mettait en mouvement, avait un trou carrĂ© propre Ă  recevoir le bout de la barre qu’on voulait tordre. Le levier Ă©tait balancĂ© comme auparavant; et on suspendait une balance Ă  la tĂȘte arquĂ©e. L’autre bout delĂ  barre Ă©tait fixĂ© dans un trou quarrĂ© pratiquĂ© dans un morceau de fer, lequel tenait par une vis. Les poids ci-aprĂšs mentionnĂ©s reprĂ©sentent la quantitĂ© de poids mis dans la balance. Mai 3 o, 18 r 7. Sur des barres tordues , en fonte horizontale. N°* liv. onc. 58 . 1/4 Barres tordues , comme ci-dessus , par 10 14 dans Ta baL. 5 g. 1/4 ld. .mauvaise fonte . 8 4 60. 1/4 Id . t o 11 Moy... 9 1 5 Fonte verticale. 61. 1/4. 10 8 62. r/4. 10 i 3 63. t/ 4. to 11 Moy... 10 10 Sur divers MĂ©taux. 64. Acier fondu. 17 9 65 . Acier brisĂ©. 17 t 66. Acier dit blister . 16 11 67. Fer anglais travaillĂ©. 10 2 LE MÉCANICIEN 68 . 6g. 7 °. 7 r ‱ 72. 7 3. N° 74 - 75 . 76. 80. Sr. 82. N° 83 . 84. 85 . Fer suĂ©dois ouvrĂ©. MĂ©tal dur Ă  canon Beau cuivre jaune. Cuivre de fonte. . Étain. Plomb. ,iv. onr. g 3 dans la bal. 5 o 4 11 4 5 1 7 1 o Sur des barres tordues de diverses longueurs. Horizontal. Poids dans la bal. 1/4 Sur 1/2 p. de long. r /4 Id .. . 3/4 Id... 8 1 1/4 Id.. . 1 /r/,.'. 8 8 Vertical . N° Poids dans la bal. 77. 1/4 Sur 1/2 long. 10 1 78. 1/4 Id. . . 3/4 Id. . 8 g 7g. 1/4 Id.. . 1 A/. . 8 5 Barres horizontales tordues h 6 pouces de distance. i /4 Sur 6 pouces de long. 10 g 1/4 /r/ . Id . g 4 l/4 Id . Id . g 7 Barres tordues de 1/2 ponce carrĂ©,fondues horizontalement. Quart, ĂŒv. onces. 1/2 PrĂšs du point de torsion. . 3 g 12 fin de la barre dure. t/2 . Id . 2 18 o milieu de la barre. 1 /?. À 1 o pouces du point de torsion, levier au milieu .. . 1 24 o Sur des barres tordues de diffĂ©rents mĂ©taux . Ces Ă©preuves ont Ă©tĂ© faites tout prĂšs du lien de torsion, et les poids restĂšrent entassĂ©s dans la balance jusqu’au moment oĂč les matiĂšres furent entiĂšrement tordnes. N° Poids dans la bal 86. Acier fondu. 19 g 87. Acier brisĂ©. 17 1 88. Acier dit blister.. . . 16 ri 89. Fer anglais, 1 . . 10 2 go. Fer suĂ©dois. g S N° Poids dans la bal 91. MĂ©tal dur Ă  canon.. 5 0 92. Beau enivre jaune.. 93. Cuivre. 94. Etain. q 5 . Plomb. 4 u 4 5 1 7 Remarques. La force des barres verticales prĂ©domine encore ici ANGLAIS. 13 La proportion de deux barres prises conjointement, et comparĂ©es avec des barres coulĂ©es verticalement d’un demi pouce, donne la mĂȘme diffĂ©rence que pour les cubes. Dans la fonte coulĂ©e horizontalement de diverses longueurs, la balance est en faveur des longueurs augmentĂ©es; mais dans la fonte coulĂ©e verticalenĂźent, c’est tout le contraire. Il n’y a pas de raison apparente dans l’un ou l’autre de ces cas. Dans la fonte coulĂ©e horizontalement, Ă  six pouces du point de torsion, il y a une augmentation visible, mais non pas si grande que quand on fait l’expĂ©rience au point mĂȘme de la torsion. 4 Juin 18x7. Diverses expĂ©riences sur VĂ©crasement des madĂšres d'un pouce cubique. ;X° Livres. 96. Orme. 1285. 97. Pin amĂ©ricain. 1606 98. Lois blanc. 1928 99. ChĂȘne anglais, au moyen de deux Ă©preuves. 386 o 100. Id. de 5 ponces de long, Ă©crasĂ© par. 2072 xot. ChĂȘne anglais de 4 ponces de long, Ă©crasĂ© par*. 5 147 102. Prisme de pierre de Portland 2 pouces de long, Ă©crasĂ© par. 80 5 ro 3 . Id. marbre statuaire, par. 32 i 0 roi. Craig Leith, par. 8688 * Les expĂ©riences sur le bois sont bien au-dessous de celles des autres auteurs, et il parait singulier que les essais de 4 pouces de longueur se trouvent plus forts que d’autres de moindrelongueur. Selon Rondelet, pour Ă©craser un ponce de chĂȘne cubiqne, il faut de 5 Ă  6000 livres, et pour un pouce cube de sapin de 6 Ă  7000 livres. Dans le premier essai, les piĂšces Ă©taient comprimĂ©es a un tiers de leur longueur; dans le dernier essai Ă  la moitiĂ©. Rondelet, art de bĂątir, tome r, page G 7. M. Rcnnie 11’a pas parlĂ© de la diminution de longueur. LE MECAKIC.'JÎN 16 Dans les expĂ©riences suivantes, faites sur les pierres , la pression Ă©tait communiquĂ©e par une sorte de pyramide dont la base reposait sur un cuir , et celui-ci sur la pierre *; le levier pressait sur la pointe de la pyramide. Le cube Ă©tait d’un pouce et demi. GravitĂ© spĂ©cifique. 105. Chaux , par...,. ii'ij 106. Brique d’une couleur rouge pĂąle, par. 2,oo5 1265 107. Pierre du Gloucester shirc. 1449 10S. Brique rouge, au moyen de deux Ă©preuves.. . 2,168 1817 109. Brique cuite pĂąle, pavĂ© de forge, Ă©prouvĂ© par trois fois.,. 2254 110. /r/. BrĂ»lĂ©e, deux Ă©preuves.. 3a43 rrt. Brique Ă  feu dite Stour-bridge . 3864 112. GrĂšs de Derby, pierre rouge sablonneuse et facile Ăą rĂ©duire en poudre*. 2,3i6 7070 n3. Id. d’une autre carriĂšre. 2,428 9776 I ĂŻ 4- Pierreblancbe de taille de Killaly, non stratifiĂ©e. 2,423 10264 Ăź I 5. Portland .. 2,428 10284 116. Pierre de taille blanche de Craig Leith. 2,45a 1234*3 5, 6 et 7 du mois de juin 1817» 117. PavĂ© du comtĂ© d’York, dans le sens de la couche. 2,507 i285o riS. Id .de champ. 2,307 12826 119. Marbre blanc statuaire sans veine. . ... . 2,760 i 3632 120. Pierre de sable de BramĂźeyfall, prĂšs Leeds, selon la couche. 2,5o6 i363a 12 I Id. dans le sens inverse. 2,5c6 i 3632 122. Granit de Cornouailles. 2,562 14302 123. Pierre de sable DundĂ©e ouBrescia, deux espĂšces. 2,53o 1491^ 124. Cube de deux pouces de Portland. 2,423 1491S 125. Craig Leith sur couche. 2,402 i55Go 126. Marbre ronge du Devonsbire tachetĂ©. i6~f2 * Il aurait certainement mieux valu placer une substance dure et Ăąpre sur la pierre, afin d’avoir une pression plus Ă©gale. ANGLAIS. '7 poids. 127. Pierre Ă  chaux. 2,084 17354 12S. Granit de PererheadĂ  grains serrĂ©s et compacts. iS 63 rt 129 Pierre Ă  chaux compacte de 2,098 19924 i 3 o. Pierres de Purheck. 2,599 20610 i 3 r. Marbre noir de P>ral>ant. 2,697 20^42 1 32 . Pierre de taille trĂšs dure. 2,528 21254 1 33 . Marbre blanc veinĂ© d’Italie. 2,726 21788 i 34 - Granit bleu d’Aberdeen. 2,625 24556 A”. B. Les pesanteurs spĂ©cifiques ont Ă©tĂ© prises avec une balance trĂšs juste, faite par Creighton de Glasgow. Remarques. En observant ces rĂ©sultats, on verra qu’on ne peut s’en rapporter d’une maniĂšre absolue Ă  la pesanteur spĂ©cifique des pierres, pour apprĂ©cier leur force rĂ©pulsive, quoiqu’il soit hors de doute que cette derniĂšre augmente en raison de la pesanteur spĂ©cifique. Mais il paraĂźtrait qu’il existe dans ce cas, quelque loi indĂ©finie dans la connexion des corps, qui n’a que peu de rapport avec la pesanteur spĂ©cifique. Ainsi, le marbre statuaire dont la pesanteur spĂ©cifique est supĂ©rieure Ă  celle du granit d’Aberdeen n’a guĂšre que la moitiĂ© de sa puissance rĂ©pulsive. D’un autre cĂŽtĂ©, la duretĂ© n’est pas toujours une preuve de force, puisque les pierres Ă  chaux qui s’entament facilement ont cependant une puissance rĂ©pulsive qui approche beaucoup de celle du granit lui-mĂȘme. C’est un fait curieux, dans la rupture des 2 ir. LE MECANICIEN pierres amorphes, qu’elles forment des pyramides ayant pour base le cĂŽtĂ© supĂ©rieur du cube , prĂšs du lĂ©vier dont l’action dĂ©place ses cĂŽtĂ©s; et tout-Ă  fait de la mĂȘme maniĂšre que si un coin les eĂ»t sĂ©parĂ©s. J’en ai conservĂ© un grand nombre d’échantillons dont les cĂŽtĂ©s , s’ils Ă©taient prolongĂ©s, pourraient couper les cubes dans la direction de leurs diagonales. ExpĂ©riences faĂźtes sur la force transversale des barres fondues, dont les bouts sont libres. S Juin T817 *. Poids Distances Avoir des barres, dessupp. de Liv. ou. Pd. p. poids. 12 6 3 o 897 i3o. Barre d’un pouce carrĂ© * Une barre de fer fondu, d’une fonderie de Galles , qui ne cĂ©dait pas aisĂ©ment Ă  la lime, fut mise sur des supports Ă  une distance prĂ©cise de 3 pieds ; la barre avait un pouce carrĂ©; et en mettant 3oS livres dans une balance suspendue Ă  la moitiĂ© de sa longueur, on trouva que la dĂ©rive Ă©tait de 3/i6 de pouce, son Ă©lasticitĂ© Ă©tant 6,386,688 pieds. L’expĂ©rience fut faite par M. R. Ebbels, Ă Garnons , prĂšs Hereford. Une barre de fer fondu, de 9 pouces d’épaisseur, ressemblant par sa forme Ă  la lettre I , fut mise sur des supports Ă  19 pieds de distance, d’abord, sur son tranchant, et la dĂ©rive de sa propre pesanteur fut de 3/40 de pouce. On la mit ensuite Ă  plat, et sa dĂ©rive fut de 3 1/2 de pouce. Cette barre avait Ă©tĂ© fondue Ă  la fonderie de MM. Dowson , Ă  Edgware-road. Le fer cĂ©dait aisĂ©ment Ă  la lime l’élasticitĂ© , selon cette expĂ©rience, fut Sur le plat 5,too,ooo. sur le tranchant 5,700,000. Comme la dĂ©rive Ă©tait trĂšs petite quand la barre Ă©tait sur son trancliaut, clic ne fut peut ĂȘtre pas mesurĂ©e avec le degrĂ© d’exactitude nĂ©cessaire attendu qu’une trĂšs petite erreur peut causer de la diffĂ©rence dans le rĂ©- A 3 1 S. JJO. 1 36 1 3 7 i 38 i3j 1 4 o UT U?. t 43 144 U 5 146 247 148 U 9 1 5 0 1 5 1 102 ’9 j Barre d’un pouce carrĂ©. 9 MoitiĂ© de la barre ci-dessus. Barres cl’unp. carrĂ©, parla diagonale. 2 MoitiĂ© de la barre ci-dessus. j Barre de 2 pouces de hauteurs, sur un 1/2 pouce d’épaisseur. ... 9 MoitiĂ© de la barre ci-dessus. Poids Distances Avoir, des barres, des supp. de Io°o. Rondelet. Fer de fonte. 5,700,000. l’Auteur. 2 * 20 LE MECANICIEN ExpĂ©riences faites sur une barre de 4 pouces de largeur , sur un quart de pouce d’épaisseur , en lui donnant diverses formes , la distance des supports de 2 pieds 8 pouces, comme auparavant. N° Livre?. i 53 Barre formĂ©e en demi ellipse, pesant 7 livres. 4000 iĂŒ\ Id. parabolique sur son tranchant infĂ©rieur. 38 Go Jd. de 4 pouces de largeur, sur 1/2 d’épaisseur. 3979 ExpĂ©riences sur la partie transversale des barres , en attachant un bout y le poids Ă©tant suspendu Ă  Vautre Ă  2 pieds 8 pouces du support. N° Livres. 1 55 Une barre d’un pouce carrĂ© donnait. 280 1 56 Une barre de deux ponces de largeur, sur 1/2 d’épaisseur . 53p 157 Une barre d’un pouce , dont les bouts Ă©taient attachĂ©s.. . 11 -3 L’expĂ©rience paradoxale d’Emerson fut vĂ©rifiĂ©e; il dit qu’en coupant une portion d’un triangle Ă©quilatĂ©ral Voyez mĂ©canique d’Emerson, page 1 14, la barre devient plus forte qu’auparavant, c’est-Ă -dire, qu’une partie devient plus forte que le tout. Les bouts Ă©taient libres Ă  deux pieds huit pouces de leur sĂ©paration comme auparavant. Le tranchant dont une partie fut enlevĂ©e Ă©tait en bas; le poids fut appliquĂ© sur la base supĂ©rieure; elle brisa par 1129, et dans le cas contraire, elle n’avait supportĂ© que 840 livres pesant. Banks rapporte que les barres de fonte en les plaçant sur des supports Ă  trois pieds de distance, et les bouts libres, supportent 86 /j livres. ANGLAIS. 2 Or, toutes mes barres Ă©taient de mĂȘme espĂšce, et la diffĂ©rence fut de 531iv. J’adoptai une distance de deux pieds huit pouces, comme Ă©tant plus convenable pour mon appareil. La force des diffĂ©rentes barres , dans tous les cas semblables, est trĂšsapproxi- mative de 0 pourra se servir des moyens d’approximation suivants aprĂšs avoir dĂ©terminĂ© le diamĂštre de la roue qui peut ĂȘtre un peu plus grand qucla hauteurĂ  laquelle l’eau doit ĂȘtre Ă©levĂ©e, on fixera sur la roue un nombre de baquets qui devront ĂȘtre suspendus Ă  des distances Ă©gales autour de la pĂ©riphĂ©rie de la roue, de maniĂšre que leurs centres de mouvement, se trouvent dans des positions correspondantes dans chaque quart de cercle. Supposez alors des lignes verticales tirĂ©es par le centre de mouvement de chaque baquet dans la partie Ă©levĂ©e de la roue; elles couperont son diamĂštre horizontal dans des points auxquels les baquets offriraient la mĂȘme rĂ©sistance Ă  la force mouvante, qu’ils le font Ă©tant suspendus Ă  leurs places respectives sur le bord de la roue. Ainsi, en supposant que le nombre des baquets placĂ©s Ă  Ă©gale distance l’un de l’autre, soit de 18 , pendant que huit de ces baquets seront suspendus sur un cĂŽtĂ© du diamĂštre vertical de la roue , huit autres le seront Ă©galement de l’autre cĂŽtĂ©; et deux coĂŻncideront avec ce diamĂštre. Dans ce cas, la rĂ©sistance provenant de tous les baquets pleins, sera la mĂȘme que si un seul baquet Ă©tait suspendu sur la prolongation du diamĂštre horizontal Ă  la distance de 2 sinus 20° -K 2 sin, 4o° -f- 2 sin. 6o° -t- 2 sin. 8o° qui sont les sinus du ravon commun de la roue. ANGLAIS. . I Pour connaĂźtrela quantitĂ© d’eau quechaquc baquet contiendra, prenez 4 de la force absolue du courant, c’est-Ă -dire quatre neuviĂšmes du poids du prisme de l’eau , dont la base est la surfaccd’une des planches flottantes, etdont la hauteur est celle de laquelle l’eau doit tomber pour donner cette force au courant; vous aurez la puissance qui serait en Ă©quilibre avec la pesanteur de l’eau contenue dans les baquets du detni-cercle en Ă©lĂ©vation. Dites alors, comme la somme des sinus ci-dessus mentionnĂ©e est au rayon ; de mĂŽme, la puissance que l’on vient de dĂ©terminer est au quatriĂšme terme, dont la moitiĂ© sera le poids de l’eau qui doit ĂȘtre contenue dans un baquet. Enfin , comme la vitesse de la roue sera Ă  celle du courant presque comme 1 Ă  2 deux neuviĂšmes, la quantitĂ© de rĂ©volutions qu’elle fait en un temps dĂ©terminĂ© devient connue, et par consĂ©quent, la quantitĂ© d’eau qu’élĂšvera en mĂȘme temps la roue; puisque nous connaissons la capacitĂ© de chaque baquet et le nombre qui en est vidĂ© Ă  chaque tour de roue. 5. Une autre invention pour Ă©lever l’eau , semblable Ă  la pompe Ă  chaĂźne qui est dĂ©crite dans une autre partie de cet ouvrage, est une corde sans fin avec des coussins rembourrĂ©s attachĂ©s Ă  cette corde qui, au moyen de deux roues , ou tambours , sont forcĂ©s de s’élever LE MECANICIEN 02 dans le mĂȘme baril, et de transporter l’eau. La ressemblance de cet appareil, avec des grains enfilĂ©s, lui a fait donner le nom de chapelet. Mais dans cette machine comme dans la pompe Ă  chaĂźne, la force du frottement est une objection puissante contre sa mise en pratique. 6 . On ne considĂšre plus actuellement les jets d’eau ou les fontaines comme contribuant Ă  la beautĂ© pittoresque , et on ne les regarde pas non plus comme pouvant procurer de grands avantages , exceptĂ© dans les climats chauds ; c’est lĂ  la raison pour laquelle nous n’en avons dĂ©crit aucun dans cet ouvrage. Mais dans la fontaine d’IIierondc Syracuse, on a introduit un principe que l’on a trouvĂ© d’une trĂšs grande utilitĂ© pour des opĂ©rations plus importantes ; car la surface de l’eau s’y trouve au-dessous de l’orifice et la pression y est communiquĂ©e au moyen d’une colonne d’air; la construction de cette fontaine est ainsi qu’il suit Elle consiste en deux vaisseaux K / m N fig. 212 et O P Q U , qui sont clos de tous cĂŽtĂ©s. Un tube À B , ayant un entonnoir en haut , passe au travers du vaisseau supĂ©rieur sans communiquer avec lui , Ă©tant soudĂ© par le haut et par le bas. Il passe aussi par le haut du vaisseau infĂ©rieur , oĂč il est Ă©galement soudĂ© et il atteint presque jusqu’au fond. Ce tube est ouvert au deux bouts. U y a un autre 55 second tube, qui, ainsi que le premier, sert en outre Ă  supporter le rĂ©servoir supĂ©rieur. Un troisiĂšme tube G F soudĂ© dans le haut du rĂ©servoir supĂ©rieur, plonge presque jusqu’au fond. Ce tube est ouvert aux deux bouts , mais l’orifice G en est trĂšs petit. Pour comprendre le jeu de cct appareil, supposons que le rĂ©servoir supĂ©rieur soit rempli d’eau jusqu’à la hauteur EN; EĂ© marquant sa surface un peu au-dessous de T. Bouchez l’orifice G avec le doigt, et versez-y de l’eau par le tube A; elle descendra par AB, et comprimera l’air qui est dans le rĂ©servoir Ă OPQ R.. Supposons maintenant que l’eau du rĂ©servoir infĂ©rieur se soit Ă©levĂ©e dans le rĂ©servoir jusqu’à la surface C'c ; l’air, qui auparavant occupait la totalitĂ© des espacesOPQR et KL e E, sera alors contenu dans les espaces o PeCetKLeE;et son Ă©lasticitĂ© sera en Ă©quilibre avec la pesanteur de la colonne d’eau dont la base est la surface E e, et la hauteur A c. Comme cette pression s’exerce sur toutes les parties de l’air, elle agira Ă©galement sur la surface Ee de l’eau du rĂ©servoir supĂ©rieur; et si le tuyau F G Ă©tait continuĂ© par le haut, l’eau y serait soutenue Ă  unehauteur deellau-dessus d’Ee, et Ă©gale Ă  A c. Donc, si l’on ĂŽte le doigt de l’orifice G, le liquide jaillira Ă  la mĂȘme hauteur que s’il fĂ»t tombĂ© par un tube dont la hauteur serait e H. Aussi long-temps qu’il y a de l’eau dans le vaisseau n*. 5 * LE MECAMCIEN 3 4 K. LM N , il y aura un Ă©coulement par l’orifice. Ainsi le jeu de la fontaine continuera, tant que l’eau contenue dans le rĂ©servoir supĂ©rieur, aprĂšs avoir jailli, retombera par le tuyau A B la hauteur de l’eau mesurĂ©e du bassin VA W, Ă  la surface de l’eau dans le rĂ©servoir infĂ©rieur OPQR, est toujours Ă©gale Ă  la hauteur mesurĂ©e du haut du jet, Ă  la surface de l’eau dans le rĂ©servoir KLM N. Ainsi, puisque la surface Leva toujours baissant, et que l’eau , dans le rĂ©servoir s’élĂšve continuellement, la hauteur du jet dĂ©croĂźti’a sans cesse, jusqu’à ce qu’il soit plus court que la profondeur KLMN, qui est vide, ajoutĂ©e Ă  la profondeur OPQR, qui est toujours pleine. Le jet, Ă  ce point, cesse immĂ©diatement de jouer. r. ĂŻl est une autre machine destinĂ©e Ă  Ă©lever l’eau Ă  une grande hauteur pour l’irrigation, dans des situations qui ont l’avantage d'avoir de la pente elle est dĂ©crite dans la Phytologie du D. Darwin; et comme elle dĂ©pend du principe de la fontaine d’HiĂ©ron, il peut ĂȘtre convenable de l’insĂ©rer ici. Fig. 211 , a b , courant d’eau. hcc, reprĂ©sente la chute d’eau, qu’on suppose ĂȘtre de dix pieds. d e, sont deux rĂ©servoirs en fer ou en plomb contenant une certaine quantitĂ© d’eau qui peut ĂȘtre d’environ quatre gallons 0,118 mĂštre cube par chaque rĂ©servoir. f, g, h» i, h, sont de petits rĂ©servoirs en plomb ANGLAIS. 55 qui tiennent environ deux quartes chaque; et o, j, deux robinets dont chacun passe au travers de deux tuyaux , pour ouvrir l’un et fermer l’autre. q r estun balancier Ă  eaun'ater-baiancc ce, chassera l’eau hors des citernes g , i , i , dans celles marquĂ©es h, k et C ; — en mĂȘme temps, en ouvrant B , l’air condensĂ© et l’eau qui se trouvaient d’abord dans la grande citerne d et dans les petites marquĂ©es, f, fi, X-, se dĂ©chargeront au point IL AprĂšs un court espace de temps le water-balance tournera les robinets et chassera l’eau en ouvrant les robinets opposĂ©s. Les citernes f, h, h, se vident Ă  leur tour au moyen de l’air condensĂ© de la citerne d , 3 . 56 LE MÉCANICIEN Ă  mesure que l’eau enlre progressivement dans celle-ci eu sortant du tuyau b c. 8. Une application trĂšs ingĂ©nieuse du mĂȘme principe a Ă©tĂ© faite dans la cĂ©lĂšbre machine hongroise de Chemnilz. La meilleure description que nous en ayons pu obtenir est celle qui suit I'ig. 210. A reprĂ©sente la source d’eau Ă©levĂ©e Ă  1 36 pieds au-dessus de l’ouverture de la fosse. De celle-ci descend un tuyau Dde quatre pouces de diamĂštre qui entre dans le hautdu’n cylindre en cuivre B de huit pieds 1/2 de haut, sur 5 pieds de diamĂštre, et deux pouces d’épaisseur, et se prolonge en dedans jusqu’à quatre pouces du fond; il y a un robinet au point 1. Ce cylindre a un robinet au point Q et un autre trĂšs grand, au point N. 11 sort de son extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure un tuyau Y E C , de deux pouces de diamĂštre qui descend Ă  96 pieds dans la fosse, et s’introduit dans le haut d’un autre cylindre en cuivre C, qui a six pieds 1/2 de haut, quatre pieds de diamĂštre et deux pouces d’épaisseur ce dernier, contient environ 83 pieds cubiques, ce qui fait prĂšs de la moitiĂ© de la capacitĂ© du premier , qui est de 170 pieds cubiques. 11 y a un autre tuyau F 0 de quatre pouces de diamĂštre qui s’élĂšve du dedans Ă  quatre pouces du fond de ce cylindre infĂ©rieur. 11 est soudĂ© dans le haut et s’élĂšve Ă  l’auge Z, oĂč il porte l’eau , de l’ouverture de ANGLAIS. St la fosse. Ce cylindre infĂ©rieur communique par le bas , avec l’eau O provenant des Ă©gouttoirs de la mine. Un grand robinet P sert Ă  exclure ou Ă  admettre cette eau. Un autre robinet Al, adoptĂ© au haut de ce cylindre, communique avec l’air extĂ©rieur. Supposons maintenant que le robinet I soit fermĂ© et tout le reste ouvert le cylindre supĂ©rieur sera rempli d’air, et l’infĂ©rieur sera rempli d’eau, Ă©tantassez bas pour que sa partie supĂ©rieure sc trouve au-dessous de la surface ordinaire des eaux de la mine. Fermez les robinets Q N AI P et ouvrez le robinet 1. L’eau de la source À coulera par l’ouverture J , et s’élĂšvera dans le cy lindre supĂ©rieur en comprimant l’air au-dessus et le long du tuyau VEC ; et agissant de mĂȘme sur la surface de l’eau dans le cylindre infĂ©rieur , il la forcera de s’élever par degrĂ© dans le tuyau 0 F , oĂč elle sera toujours Ă  la hauteur nĂ©cessaire pour balancer le ressort de l’air comprimĂ©. Supposons qu’il n’y ait pas d’issue donnĂ©e Ă  l’air par le cylindre supĂ©rieur, l’eau se trouverait comprimĂ©e Ă  un cinquiĂšme de son volume par une colonne de 1 56 pieds de haut; car une colonnede prĂšs de trente-quatre pieds, balance l’élasticitĂ© ordinaire de lair. Ainsi , et par une issue que donne le tuyau VEC l’air comprimĂ© sera chassĂ© le long de ce tuyau et fera Ă©vacuer l’eau du cylindre infĂ©rieur. Le cylindre LE MECANICIEN 58 supĂ©rieur Ă©tant plein d’eau, il y aura 54 pieds cubiques d’eau chassĂ©s du cylindre infĂ©rieur. Si le tuyau OP avait eu plus de 1 56 pieds de longueur , l’eau se serait Ă©levĂ©e Ă  i56 pieds et sc serait trouvĂ©e en Ă©quilibre avec l’eau du tuyau nourricier D, par l’effet du ressort de l’air mais il n’y aurait pas eu une plus grande quantitĂ© d’eau expulsĂ©e du cylindre infĂ©rieur que celle que contient ce tuyau. Open- dantlcluyau n’étant que de 96 pieds de haut, l’eau en sera expulsĂ©e avec une vitesse considĂ©rable par le point Z. Si ce n’était que l’eau et l’air doivent rencontrer de grands obstacles dans leur passage au travers des tuyaux, l’eau sortirait au point Z avec une vitesse de plus de 5o pieds par seconde. Mais elle sort plus lentement ; enfin , le cylindre supĂ©rieur se trouve plein d’eau, etcelte eau pourrait entrer dans le tuyauYE et dans le cylindre infĂ©rieur; et, sans dĂ©placer l’air, elle s’élĂšverait par le tuyau de dĂ©charge 0 P et se perdrait en pure perte. Afin de prĂ©venir cet inconvĂ©nient, il y a dans le tuyau VE une boule en liĂšge ou un double cĂŽne suspendu Ă  un fil de laiton qui est passĂ© par les trous de deux traverses placĂ©es dans le tuyau. Quand le cylindre supĂ©rieur est plein d’eau, le robinet bouche l’orifice V et empĂȘche l’eau de se perdre; et l’écoulement au point J s’arrĂȘte nĂ©cessairement. Mais le cylindre infĂ©rieur contient de l’air ANGLAIS. 5 9 comprimĂ© qui balancerait l’eau dans un tuyau de dĂ©charge de 1 56 pieds , tandis que OP n’en a que 96. Ainsi l’eau continuera Ă  couler au point Z. jusqu’à ce qu'il ne reste de cet air que pour balancer 96 pieds d’eau; c’est- Ă -dire lorsqu’elle occupera la moitiĂ© de son volume ordinaire , Ă©gale Ă  un quart de la capacitĂ© du cylindre infĂ©rieur , ou L\'i pieds et demi cubiques. Ainsi, 4 2 pieds et 1/2 cubiques seront chassĂ©s ; et l'Ă©coulement au point Z cessera , le cylindre infĂ©rieur se trouvant Ă  peu prĂšs moitiĂ© pleindĂ  au. A cet indice, l’ouvrier, chargĂ© de ce soin , ferme le robinet 1 ; ce qu’il aurait fait auparavant s’il avait su le moment oĂč l’orifice V a Ă©tĂ© bouchĂ©; mais ce retard n’occasione aucune perte, lin mĂȘme temps l’ouvrier ouvre le robinet N, et l’eau sort avec une grande violence, pressĂ©e par l’air condensĂ© du cylindre infĂ©rieur. Elle sort donc par la somme de son propre poids cl de sa compression ; mais ces deux forces dĂ©croissent graduellement par l'Ă©coulement de l’eau et par l’expansion de l’air; et l’écoulement s’arrĂȘte avant que toute l’eau ne soit sortie; car il y a 42 pieds et demi du cylindre infĂ©rieur, occupĂ©s par l’air. Celle quantitĂ© d’eau environ reste donc dans le cylindre supĂ©rieur. L’ouvrier sait cela , parce que l’eau est reçue d’abord, Ă  sa dĂ©charge, dans un vaisseau contenant les trois quarts du LE MECANICIEN 4 ° cylindre supĂ©rieur. Quand ce cylindre est rempli , l’ouvrier ouvre le robinet P Ă  l’aide d’une longue baguette qui s’étend le long du tuyau ; et par lĂ  donne Ă  l’eau de la mine, le moyen de remplir le cylindre infĂ©rieur; et Ă  l’air, d’entrer dans le cylindre supĂ©rieur , ce qui fait couler l’eau qui y restait. Ainsi tout se retrouve dans son premier Ă©tat; et quand on ne vort plus sortir d’eau au point N, on ferme les robinets N et M ; on ouvre le robinet I, et l’opĂ©ration recommence. Le travail de cette machine offre un phĂ©nomĂšne trĂšs curieux. Quand l’écoulement au point Z, a cessĂ©, si on ouvre le robinet Q, l’eau et l’air sortent ensemble avec une prodigieuse violence, et les gouttes d’eau se changent en grĂȘle ou en morceaux de glace. C’est ce que l’on montre ordinairement aux Ă©trangers, que l’on prie de tendre leurs chapeaux pour recevoir les bouffĂ©es d’air la glace sort avec une telle violence, qu’elle perce souvent le chapeau avec la force d’une balle de pistolet. Celte congĂ©lation rapide est un exemple frappant de ce fait gĂ©nĂ©ral, que l’air, par son expansion soudaine, produit le froid, par suite de l’augmentation de sa capacitĂ© Ă  absorber le calorique. La description dĂ©taillĂ©e de cette machine , et de la maniĂšre dont elle agit, fait voir que l’écoulement aux points Z et IV devient trĂšs- lent vers la fin; ainsi on juge convenable de ne pas attendre qu’il ait entiĂšrement cessĂ©, et on tourne le robinet, quand 3 o pieds cubiques d’eau environ ont coulĂ© Ă  Z, ce qui accĂ©lĂšre l’ouvrage. Un homme trĂšs savant et trĂšs soigneux a pris la peine , Ă  cette occasion , de rendre compte du travail de la machine. 11 a observĂ© que chaque coup, pour me servir de son expression, demandait le temps de trois minutes et un huitiĂšme ; et que 5 a pieds cubiques d’eau se dĂ©chargeaient au point Z, tandis que G6 s’en Ă©panchaient au point N. Ainsi la dĂ©pense est de 06 pieds d’eau tombant de la hauteur de i 56 pieds, et la force est de 5 a pieds d’eau Ă©levĂ©s ^106, Ă  3 a X 9G ou de 1 Ă  o, 3422 , ou presque de 3 Ă  1. Cette machine est donc supĂ©rieure dans ses effets au plus parfait des moulins Ă  roues mues par dessous under-shot ; et si on fait’abstraction des frottemens , elle n’est pas beaucoup infĂ©rieure au meilleur moulin Ă  pompe mu par des roues Ă  seaux [overshot . En rĂ©flĂ©chissant aux grands obstacles que rencontre l’eau dans son passage Ă  travers de longs tuyaux, on peut ĂȘtre assurĂ© qu’en doublant la dimension du tuyau nourri sseurc t du tuyau de dĂ©charge, l’action delĂ  machine recevra une grande amĂ©lioration. A ou s ne craignons pas de dire qu’elle sera largement augmentĂ©e d’un tiers; il est vrai qu’il en coĂ»tera plus d’eau; mais ce ne sera pas, Ă  LE MECANICIEN 4* beaucoup prĂšs dans la mĂȘme proportion , car le plus grand dĂ©faut de la machine vient de la vitesse inutile du premier Ă©coulement au point Z. Le tuyau de dĂ©charge pourrait ĂȘtre de 110 pieds de haut, sans donner beaucoup moins d’eau. Il faut ensuite considĂ©rer combien cette machineest moins dispendieuse que tout moulin qui Ă©lĂšverait 10 pieds cubiques d’eau 396 pieds de haut dans une minute; et combien les rĂ©parations sont peu dechosc,comparĂ©es Ă  celles d’un moulin. Enfin , considĂ©rons que cette machine peut ĂȘtre mise en usage dans des endroits oĂč on ne peut Ă©tablir aucun moulin d’aucun genre. Un petitcourant d’eau, qui ne pourrait faire mouvoir aucune espĂšce de roue , Ă©lĂšvera un tiers de sa propre masse Ă  la mĂȘme hauteur; et la vitesse de son opĂ©ration sera proportionnĂ©e Ă  la rapiditĂ© de son cours. C’est pour ces raisons que la machine hongroise mĂ©rite, Ă  bien des titres, l’attention des mathĂ©maticiens et des ingĂ©nieurs, et qu’ils s’occupent de la perfectionner et d’en rĂ©pandre l’usage. Il est des situations ou ce genre de machine peutĂȘlre trĂšs avantageux ; car quand la marĂ©e s’élĂšve Ă  17 pieds, on peut s’en servira comprimer l’air aux 7 huitiĂšmes de son volume, en employant un tuyau provenant d’un grand vase renversĂ© Ă  l’elfct d’élever l’eau d’un autre vaisseau ayant un huitiĂšme ANGLAIS. 45 de la capacitĂ© Ă  17 pieds de haut ou, si ce vase n’a qu’un dixiĂšme delĂ  capacitĂ© du grand qui reçoit la marĂ©e, on peut en faire partir deux ; l’un , pour aller rejoindre le petit vaisseau ; et l'autre de mĂȘme dimension et placĂ© Ă  16 pieds au-dessus pour avoir l’eau du premier. Ainsi on peut Ă©lever un seiziĂšme d’eau Ă  34 pieds de haut et une plus petite quantitĂ©, encore plus haut ; et cela avec un genre de puissance qu’on peut difficilement se procurer d’une autre maniĂšre. Des machines de ce genre sont dĂ©crites par Schottus, Slur- mius Leupold , et d’autres vieux Ă©crivains ; et on ne doit pas les dĂ©daigner, parce qu’il peut se prĂ©senter beaucoup d’occasions d’en tirer de grands services. g. M. Jean'Whilley Boswell a inventĂ© un appareil qui, Ă©tant attachĂ© Ă  une machine telle que celle de Chenmitz, la rendra capable de travailler seule sans aucun secours quelconque. Je vais en donner la description au lecteur dans les mĂȘmes termes dont M. Boswell s’est servi. Fig. 2 i 3 . A est le rĂ©servoir ou le niveau supĂ©rieur de l’eau. B est une chambre d’une force de construction capable de soutenir la pression intĂ©rieure d’une colonne d’eau avant la hauteur de A multipliĂ©e par sa base. C’est une chambre de la mĂȘme force de construction que B, mais d’une moindre di- 44 LK mension ; elle est placĂ©e au fond de la fosse dont l’eau doit ĂȘtre prise et au-dessous du niveau de l’eau. Ces chambres seraient plus solides avec les mĂȘmes matĂ©riaux , si elles Ă©taienld’une forme sphĂ©rique; mais on se sert ici de la forme carrĂ©e dans le dessein unique de pouvoir reprĂ©senter plus facilement la position respective des diverses parties dont la machine est composĂ©e. D est un tuyau du rĂ©servoir A qui passe par le haut de B, et se termine prĂšs du fond de ce rĂ©servoir, afin de transporter l’eau de A Ă  B. E , tuyau allant du haut de B au haut de C, pour conduire l’air de B Ă  C. F est un tuyau allant du fond de C, au niveau du terrain qui forme la partie supĂ©rieure de la fosse; il est destinĂ© Ă  en puiser l’eau. G est un tuyau qui part du fond de B et est destinĂ© Ă  en puiser l’eau. II est un vaisseau servant Ă  contenir l’eau destinĂ©e Ă  faire jouer les robinets ; il n’est placĂ© au haut de B que pour empĂȘcher qu’il soit nĂ©cessaire de lui donner un autre point d’appui. I est un robinet ou valvule mouvante qui est mis en Ɠuvre par le levier dont on voit la figure. Il est fixĂ© sur un large tuyau D. K est un robinet d’arrĂȘt sur le petit tuyau qui transporte l'eau de D Ă  II. 11 sert Ă  faire agir la machine avec plus ou moins de force, ANGLAIS. /5 ou de vitesse, en introduisant plus ou moins lentement l’eau dans H ; ou Ă  l’empĂȘcher entiĂšrement d’agir, quand il est nĂ©cessaire. L est une valvule mouvante ou un robinet sur le petit tuyau L K. Le levier qui le fait agir est fortemeut liĂ© Ă  celui qui est appliquĂ© au robinet I; il est balancĂ© par un poids attachĂ© Ă  son extrĂ©mitĂ© et qui suffit pour ouvrir ces deux robinets et pour fermer N, quand il n’en est pas empĂȘchĂ© par un contre-poids. N est un robinet sur le tuyau G, destinĂ© Ă  ĂȘtre ouvert ou fermĂ© suivant le besoin. O est une valvule mouvante sur le tuyau F, qui permet Ă  l’eau de s’élever mais l’empĂȘche de redescendre. P est une valvule qui se meut d’elle-mĂȘme ; adaptĂ©e au fond de G, elle permet Ă  l’eau de passer au point C, mais l’empĂȘche d’en sortir; elle est garnie d’une grille pour empĂȘcher les corps Ă©trangers d’y entrer. R est un vaisseau suspendu aux leviers de I et de L, et capable de soutenir un poids d’eau suffisant pour les fermer. S un vaisseau suspendu au levier de N s; il doit contenir assez d’eau pour ouvrir par sa pesanteur le robinet N. Il est liĂ© par une chaĂźne Ă  R, afin de le maintenir baissĂ© aussi longtemps que IV est ouvert. T est un conduit passant du fond de H prĂšs /j6 IÆ MÉCANICIEN de son extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure et redescendant vers l’ouverture de R. Y est une valvule qui se meut d’elle-rnĂȘme; elle est d’une lĂ©gĂšretĂ© suffisante pour se soulever quand l’eau du point B parvient jusqu’à elle elle est destinĂ©e Ă  fernier le tuyau E, pour que l’eau n’v passe point de B. En robinet rond, tel qu’on s’en sert dans les fontaines d’eau communes, serait applicable ici. X svphon , s’élevant du fond de R Ă  un pouce de son extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure et redescendant Ă  l’ouverture de S. Y est un petit tuyau au fond de S; on peut V adapter un robinet d’arrĂȘt pour rĂ©gler son Ă©coulement, qui, en s’arrĂȘtant, fera aussi arrĂȘter la machine. Ee genre de travail de cette machine est tel O qu’il suit supposons que les vaisseaux V, II et R, ainsi que S, soient vides d’eau; que les robinets K et Y soient ouverts , et que le vaisseau C soit plein d’eau; la pesanteur sur le levier de L ouvrira les robinets L et I ; alors l’eau de A coulera dans B et II. A mesure que l’eau s’élĂšvera dans B, l’air sera poussĂ© par E dans C; et pressant fortement sur l’eau de C, elle la forcera Ă  monter par le tuyau F , jusqu’à ce que l’eau de B s'Ă©lĂšve au niveau de V et le ferme; alors H sera rempli par l’eau , attendu que la quantitĂ© de ce fluide qui s’y introduit est rĂ©glĂ© par le robinet K, et l’eau ANGLAIS. 47 on sortira par le conduit T dans le vaisseau Tl qui, en s’emplissant, ferme les robinets I et L, et empĂȘche l’eau d’entrer davantage aux points B et II. Quand R est rempli, l’eau coule par son conduit X qui remplit S, et par ce moyen ouvre iSqui vide l’eau dansË, et maintient N ouvert jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’eau dans H. Quand H est vide, B l’est aussi, ce qui dĂ©pend du robinet K; et dans une seconde ou deux, R et S seront Ă©galement vidĂ©s ; ce qui fera ouvrir les robinets I et L ; et alors tout se trouvera dans l’état primitif, et l’on pourra recommencer l’opĂ©ration. Pour arrĂȘter la machine, il faut que les robinets K et Y soient fermĂ©s, tandis que S est plein d’eau. Pour la faire travailler, il faut les ouvrir, et c’cst lĂ  tout le soin qu’exige cette machine. Comme il n’y a qu’un ingĂ©nieur qui puisse en construire une semblable , il eĂ»t Ă©tĂ© inutile de figurer la maniĂšre de joindre ensemble les tuyaux par des figures planes ou autrement, ou de dĂ©montrer la mĂ©thode convenable pour en assurer les diverses parties; attendu que ce sont lĂ  toutes choses que les personnes versĂ©es dans cette Ă©tude connaissent parfaitement. Dans le n° 5 de la nouvelle sĂ©rie du journal de Nicholson,M. Boswell indique quelques autres amĂ©liorations dans l’emploi de la machine hongroise. /,8 LE MECANICIEN 10. La pompe Ă  spirale est une machine hydraulique trĂšs curieuse, qui agit presque d’aprĂšs les mĂȘmes principes que la machine hongroise. La premiĂšre de ce genre, dont nous ayons vu la description , a Ă©tĂ© inventĂ©e et construite par H. AndrĂ© Wirtz , ouvrier en Ă©tain de Zurich, pour une teinturerie Ă  Lim- mat, dans le voisinage de cette ville. Elle consiste en un cylindre creux qui ressemble Ă  une trĂšs grande pierre molaire, et tourne sur son axe horizontal, Ă©tant en partie immergĂ©e dans une citerne d’eau. Son axe est creux d’un cĂŽtĂ© et communique avec un tuyau vertical. Ce cylindre ou tambour est formĂ© dans un canal spiral, par une plaque arrondie comme le grand ressort d’une montre dans sa boĂźte; les spiraux sont seulement placĂ©s Ă  une distance l’un de l’autre, de maniĂšre Ă  formerpour l’eau un conduit d’une largeur uniforme. Celle boĂźte est bien exactemet fixĂ©e aux deux bouts du cylindre pour qu’il ne s’échappe pas d’eau. Le tour le plus extĂ©rieur du spiral commence Ă  s’élargir d’environ les trois quarts de sa circonfĂ©rence Ă  partir de l’extrĂ©mitĂ©, et cet Ă©largissement graduel continue presque pendant un demi cercle cette partie s’appelle la corne; elle s’élargit ensuite et forme un scoop ou pelle creuse. Le cylindre est soutenu de maniĂšre que cette Ă©cope peut, dans le cours d’une rotation, s’enfoncer de plusieurs pouces ANGLAIS. /9 dans l'eau. A mesure que le cylindre tourne sur son axe, l’écope s’enfonce et prend une certaine quantitĂ© d’eau avant de s’élever de nouveau. Cette quantilĂ© suffit pour remplir la corne. AprĂšs que lecope est sortie, l’eau passe le long^ de la spirale par le mouvement de l’axe et pousse l’air devant elle dans le tuyau vertical par oĂč il s’échappe. Pendant le mĂȘme temps, l’air arrive au creux de l’écope, et quand celle-ci replonge dans l’eau , elle prend de nouveau une petite partie de ce fluide. De cette maniĂšre, une partie est remplie d’eau et une partie d’air; et en continuant ce mouvement, laViachine, dans son tour, recevra une nouvelle quantitĂ© d’air et d’eau. L’eau Ă  chaque tour de spirale aura ses deux extrĂ©mitĂ©s de niveau,et l’air entre les colonnes successives d’eau sera dans son Ă©tat naturel; car puisque le passage dans le tuyau vertical ou principal est ouvert, il n’v a rien qui puisse forcer l’eau ou l’air de prendre une autre position. Mais puisque les spirales diminuent par gradation dans leur longueur, il est clair que la colonne d’eau occupera progressivement une plus grande circonfĂ©rence. À la fin elle remplira en entier une des spirales qui sc trouvent prĂšs du centre; et quand elle aura Ă©tĂ© poussĂ©e plus loin par la du mouvement, une 4 ii. 5o LS ilriCANIClEJf partie passera par-dessus la spirale suivante. Ainsi, elle coulera sur le cĂŽtĂ© droit de la troisiĂšme spirale, et par consĂ©quent refoulera l'eau de l’une et de l’autre, et Ă©levera son autre extrĂ©mitĂ©, de sorte qu’elle recoulera de la mĂȘme maniĂšre en revenant en arriĂšre, avant que la prochaine rotation soit achevĂ©e. Enfin ce changement de disposition atteindra la spirale extrĂȘme , et une petite portion d’eau coulera dans la corne, dans l’écope et dans la citerne. Mais aussitĂŽt que l’eau entre dans le tuyau vertical et s’y Ă©lĂšve un peu, elle empĂȘche l’air de s’échapper quand la nouvelle Ă©cope est dans l’eau. Il y a donc deux colonnes d’eau qui agissent l’une contre l’autre au moyen de la pression hydrostatique , et de l’intervention de la colonne d’air; elles comprimeront l’air entre elles, et les colonnes d’eau et d’air seront alors inĂ©gales ce qui amĂšnera une tendanccgĂ©uĂ©rale Ă  retenir la totalitĂ© de l’eau, et la maintenir plus haute sur le cĂŽtĂ© gauche, cĂŽtĂ© ascendant de chaque spirale, que sur le cĂŽtĂ© droit ou descendant. Cet excĂšs de hauteur Ă©tant prĂ©cisĂ©ment celui qui produit la compression de l’air entre celte colonne et la prĂ©cĂ©dente, il ira en augmentant Ă  mesure que l’eau monte dans le tuyau vertical, car l’air qui avoisine le tuyau vertical est comprimĂ© Ă  son extrĂ©mitĂ© intĂ©rieure par le poids de toute la co- ANGLAIS. 5i lonne dans le tuyau principal, et il faut qu’il soit aussi fortement comprimĂ© qu’à son extrĂ©mitĂ© extĂ©rieure, ce qui doit avoir lieu par la colonne d’eau qui est en dehors. Cette colonne exerce sa pression, en partie par la raison que son extrĂ©mitĂ© extĂ©rieure est plus Ă©levĂ©e que l’intĂ©rieure , et en partie par la transmission de la pression sur son extrĂ©mitĂ© extĂ©rieure par l’air qui est Ă©galement comprimĂ© du dehors. De cette maniĂšre, il arrive que chaque colonne d’eau, Ă©tant plus haute Ă  son extrĂ©mitĂ© extĂ©rieure qu’à sonextrĂ©mitĂ©intĂ©rieure,comprime l’air sur la colonne d’eau au-dessus ou en dedans, ce qui transmet cette pression Ă  l’air de dessus en y ajoutant la pression qui provient de son dĂ©faut de niveau aux extrĂ©mitĂ©s. ConsĂ©quemment la plus grande compression, savoir celle de l’air, est produite par la somme de toutes les pressions, et celles-ci sont la somme de toutes les diffĂ©rences entre les Ă©lĂ©vations des extrĂ©mitĂ©s intĂ©rieures des colonnes d’eau au-dessous et leurs extrĂ©mitĂ©s extĂ©rieures; la hauteur Ă  laquelle l’eau s’élĂšvera en gĂ©nĂ©ral, sera prĂ©cisĂ©ment Ă©gale Ă  cette-somme. Supposons que les espaces gauches de chaque spirale soient remplis d’eau et que les cs- paces droits soient remplis d’air, comme il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© Ă  legard d’une spirale, fig. 214, il y aura un certain degrĂ© de compression qui 4- LE f>2 maintiendra les choses dans celte position ; car les espaces dĂ©croissent Ă©videmment en progression arithmĂ©tique, de mĂȘme que les hauteurs et les pressions hydrostatiques donc si l’air est dense dans la mĂȘme progression , tout se maintiendra dans un Ă©quilibre hydrosla tique;,'ce qui peut ĂȘtre incontestablement produit par le simple mouvement de la machine. El en effet, puisque la densitĂ© et la compression de chaque colonne d’air sont supposĂ©es en raison inverse de sa hauteur, la quantitĂ© d’air est la mĂȘme partout; ainsi la colonne d’air entrera par degrĂ© , et la compression croissante lui fera occuper prĂ©cisĂ©ment tout le cĂŽtĂ© droit de chaque spirale. La colonne d’eau diminuera alors graduellement, en s’écoulant en arriĂšre et par le haut, de spirale en spirale, et sortira enfin par l’écope. Puisque la hauteur hydrostatique de chaquecolonned’eau est actuellement la plus grande possible, savoir le diamĂštre de la spirale, il est Ă©vident que celte disposition de l’air et de l’eau Ă©lĂšvera l’eau Ă  sa plus grande hauteur. On peut obtenir cette disposition de la maniĂšre suivante supposons que C II soit un rayon vertical de la roue; C Ă©tant le centre, et B, le point le plus Ă©levĂ© on peut aisĂ©ment tracer celte figure, sur CB, prenez CL qui soit Ă  C B comme la densitĂ© de l’air extĂ©rieur esta sa densitĂ© dans la derniĂšre colonne, prĂšs du tuyau vertical ou ANGLAIS. 00 principal; c’esl-Ă -dire, faites CL Ă  CB comme pieds hauteur de la colonne d’eau qui balance la pression de l’atmosphĂšre sont Ă  34 pieds la hauteur du tuyau vertical ; plus divisez ensuite B L en un nombre de contours tel que la somme de leurs diamĂštres Ă©gaux entre eux soit Ă©gale Ă  la hauteur du tuyau principal ; enfin conduisez un tuyau de L au centre C. Telle est la construction de la pompe spirale qui a Ă©tĂ© inventĂ©e clans son principe par Wirtz ; ce qui prouve certainement une trĂšs grande connaissance en mĂ©canisme et une sagacitĂ© peu commune. Mais quand la hauteur principale est trĂšs considĂ©rable, cette construction exige ou un tambour d’un diamĂštre Ă©norme, ou plusieurs contours d’un tuyau trĂšs Ă©troit; dans ces cas, il vaudra mieux faire la spirale en forme de tire-bouchon que plate, comme un ressort de montre. Le tuyau qui forme la spirale peut ĂȘtre placĂ© autour d’un cĂŽne tronquĂ©, dont le plus grand diamĂštre est, au petit qui est prĂšs du tuyau vertical dans la proportion qu’on vient d’assigner Ă  C B et Ă  C L. Au moyen de cette construction, l’eau aura , Ă  chaque tour, ses deux surfaces supĂ©rieure et intĂ©rieure tangentes au haut et au bas de la spirale, et les colonnes d’eau occuperont tout le cĂŽtĂ© ascendant de la machine , tandis que l’air occupera le cĂŽtĂ© descendant. Cette LL MECAMCIEX forme est bien prĂ©fĂ©rable Ă  la forme plate, en ce qu’elle procure la facilitĂ© d’employer plusieurs tours d’un grand tuyau, et produit, par consĂ©quent, une grande Ă©lĂ©vation d’une quantitĂ© d’eau considĂ©rable. On parviendra encore mieux au mĂȘme but en disposant le tuyau sur un cylindre, et le faisant diminuer par degrĂ©s jusqu’au bout, de maniĂšre que le contenu de chaque spirale soit le mĂȘme qucquandclleest enveioppĂ©cautour d’un cĂŽne; par ce moyen, on Ă©lĂšvera l’eau Ă  une plu s grande hauteur, et cependant avec une augmentation de force impulsive avec le mĂȘme nombre de spirales, par la raison que la hauteur verticale de chaque colonne est plus grande. Dans la description prĂ©cĂ©dente, nous avons choisi pour exemple , la construction qui nous a paru le plus propre Ă  faire connaĂźtre les principes d’aprĂšs lesquels celte machine est construite , ainsi que sa maniĂšre d’opĂ©rer ; mais cette construction n est pas la meilleure. Nous voyons qu’afin d’élever l’eau Ă  la hauteur d’une colonne de 54 pieds, l’air, dans la derniĂšre spirale est comprimĂ© Ă  la moitiĂ© de son espace, et que la quantitĂ© d’eau qui est versĂ©e dans la principale spirale Ă  chaque tour, n’est que la moitiĂ© de ce qu’avait reçu la premiĂšre spirale ; de sorte que le reste coule en arriĂšre, de spirale en spirale, et se dĂ©charge par le robinet. ANGLAIS. 55 Mais on peut rendre celle conslructiontelle, que la quantitĂ© d’eau de chaque spirale soit la mĂȘme que celle qui aura Ă©tĂ© reçue dans la premiĂšre ; par ce moyen une quantitĂ© plus grande et mĂȘme double de l’exemple donuĂ© , arrivera Ă  la spirale principale et s’élĂšvera Ă  la mĂȘme hauteur, presque parla mĂȘme force. On parviendra Ă  ce rĂ©sultat par une proportion diffĂ©rente dans la capacitĂ©dcsspirales; en changeant leur calibre, ou les diamĂštres du corps sur lequel elles sont Ă©tablies. Supposons que le calibre soit par-tout uniforme, il faut que le diamĂštre varie de maniĂšre que la colonne d’eau constante, et la colonne d’air comprimĂ©e au degrĂ© convenable, puissent occuper toute la circonfĂ©rence. Soit A la colonne d’eau qui balance la pression, et H la hauteur Ă  laquelle l’eau doit ĂȘtre Ă©levĂ©e. Que A soit Ă  A , plus H comme lĂ  M, alors il est clair que M reprĂ©sentera la densitĂ© de l’air dans la derniĂšre spirale, si sa densitĂ© naturelle est 1 ; par la raison qu’elle est pressĂ©e par A. Supposons encore que I reprĂ©sente la colonne d’eau , et que, par consĂ©quent, elle soit presqu’égale Ă  la colonne d’air, dans la premiĂšre spirale; alors toute la circonfĂ©rence de la derniĂšre spirale devra ĂȘtre I ^ , afin de contenir l’eau I, et de comprimer l’air dans l’espace ou La circonfĂ©rence de la premiĂšre spirale est de 1 h- I ou 2 et si D et d sont les diamĂštres des LE MECANICIEN 56 premiĂšres et derniĂšres spirales , nous aurons 2 I ^ D d a m m -+- 1 D d. Si donc un tuyau d’une dimension uniforme est dĂ©veloppĂ© autour d'un cĂŽne tronquĂ© dont D et d sont les diamĂštres, les spirales seront presque telles qu’il les faut pour atteindre le but qu’on se propose. L’exactitude ne sera pas parfaite, par la raison que les spirales intermĂ©diaires seront plutĂŽt tropgrandcs qu’autrement. Le cĂŽne tronquĂ© devrait Ă  la rigueur ĂȘtre formĂ© par la rĂ©volution d’une courbe logarithmique. Avec une telle spirale, la totalitĂ© de l’eau qui Ă©tait contenue dans la premiĂšre, trouvera de l’espace dans la derniĂšre , et sera envoyĂ©e dans la principale par chaque rotation. Ceci est d’un trĂšs grand avantage , sur-tout si i’eau doit ĂȘtre Ă©levĂ©e Ă  une grande hauteur ; l’épargne dans la puissance est toujours, dans ce changement deconslruction, proportionnĂ©eĂ  laplusgrande compression de l’air. La principale difficultĂ©, dans chacune de ces formes, est de dĂ©terminer la figure et la position de la corne et de l’écope. Or, c’est cependant de ce point que dĂ©pend principalement le succĂšs de la machine. Les instructions suivantes faciliteront beaucoup l’exĂ©cution sous ces rapports. Soit A B E O reprĂ©sentant la premiĂšre spirale ou spirale extĂ©rieure dont l’axe est C. Supposons ANGLAIS. que la machine soit plongĂ©e dans 1 eau jusqu Ă  l’axe et que la surface de cette eau suit Y V. On a vu qu’il est trĂšs avantageux que les surfaces K B et 0 7i des colonnes d’eau , soient distantes l’une de l'autre de tout le diamĂštre B O de la spirale. Admettons en consĂ©quence que le tuyau soit d’un calibre Ă©gal jusqu’à l’ouverture E e que nous supposons ĂȘtre sur le point de plonger dans l’eau ; la surface O 7i y est tenue en opposition Ă  la pression de la colonne d’eau B À O, par l’air comprimĂ© con- lenudans le quadran ĂŒ E, et dans celui qui est placĂ© derriĂšre E B ; et cette compression est supportĂ©e par les colonnes qui sont derriĂšre, entre cette spirale et le tuyau vertical. Mais l’air, dans le quadran extĂ©rieur E B , est dans son Ă©tat naturel, Ă  cause de sa communication momentanĂ©e avec l’air extĂ©rieur. Si cependant l’ouverture E e a fait le tour de A, elle n’aura pas plus la mĂȘme quantitĂ© d’eau qu’elle l’avait en quittant le demi espace B E O rempli d’air comprimĂ© ; car elle a pris et resserrĂ© seulement ce qui remplissait le quadrant B E il esldonc clair que le quadrant B E doit ĂȘtre conformĂ© de maniĂšre Ă  contenir une quantitĂ© d’air bien plus considĂ©rable, de sorte qu’arrivĂ© au point A , l’espace B E O puisse contenir une quantitĂ© suflisanle d’air dense pour supporter la colonne A O. Mais cela ne suffit pas; car lorsque la large ouver- LE MECANICIEN 58 ture, qui est maintenant Ă  A , se portera vers le haut, la surface de l’eau s’élĂšvera aussi Ă  la mĂȘme hauteur, par la raison que la partie A 0 0 A, est plus large que la partie du calibre uniforme O E K O qui la remplace et qui ne peut retenir toute l’eau qu’elle contenait d'abord. Ainsi, puisque l’eau dans la spirale s’élĂšve au- dessus de A, elle refoulera l’eau de O N Ă  quel- qu’autre position M N , et la hauteur comprimante delĂ  colonnejd’eau diminuera sur l’autre cĂŽtĂ© de O. Ainsi on verra que la corne doit commencer Ă  s’élargir, non pas de B, mais d’A ; et doit occuper tout le demi cercle A B E, parce que sa capacitĂ© doit ĂȘtre Ă  la capacitĂ© du cĂŽtĂ© opposĂ© du calibre uniforme, comme la somme de B O et de la hauteur d’une colonne d’eau qui balance l’atmosphĂšre Ă  la hauteur de cette colonne; car alors cet air , qui dans son Ă©tat ordinaire de densitĂ© la remplit, remplira le cĂŽtĂ© uniforme B E O quand il sera comprimĂ© au point de balancer la colonne verticale B O. Mais cela ne suffit point parce que la corne n’a point pris encore assez d’eau en plongeant dans la citerne Ă  E, elle y a introduit de l’air que la pression de 1 eau fait remonter en partie, il sort alors de l’eau pardessus B, de l’autre cĂŽtĂ© qui alors presse beaucoup moins. Si donc la corne est dans la position E O A , elle ne sera pas pleine; ainsi ANGLAIS. 5 9 quaud elle arrivera dans la position 0 A B, elle ne balancera pas l’air du cĂŽtĂ© opposĂ© ; alors il en sortira un peu au point 0, qui s’élĂšvera Ă  travers l’eau. Ainsi la corne doit s’étendre au moins de 0 Ă  B , ou occuper la demi circonfĂ©rence, et il faut qu’elle contienne au moins deux fois autant d’eau qu’il en faut pour remplir le cĂŽtĂ© B E 0 ; il n’y aurait mĂȘme pas d’inconvĂ©nient qu’elle fĂ»t beaucoup plus grande, parce que le surplus d’air quelle prend ,Ă  E se dĂ©chargera lorsque le bout E e de la corne s’élĂšvera de 0 Ă  B ; et elle en perdra prĂ©cisĂ©ment la quantitĂ© nĂ©cessaire enfin parce que l’eau excĂ©denle se dĂ©chargera, dans le moment oĂč la corne fera le tour pour replonger dans la citerne. Il faut donc assurer la quantitĂ© d’eau requise. La machine Ă©tant ainsi plongĂ©e de maniĂšre Ă  se trouver dans l’eau jusqu’à son axe, la mĂȘme capacitĂ© qui assure la quantitĂ© d’air nĂ©cessaire, lui suffira pour prendra la quantitĂ© d’eau convenable ; mais on peut la construire de telle sorte que les spirales n’atteignent mĂȘme pas l’eau, on n’a autre chose Ă  faire que de joindre Ă  la corne une Ă©cope ou pelle , en lui donnant une forme et une grandeur qui la rende capable de contenir assez d’eau pour remplir la corne c’est tout ce qu’il faut dans le commencement du mouvement le long delĂ  spirale, et plus qu’il MECANICIEN fio n’est nĂ©cessaire quand l’eau se sera avancĂ©e jusqu’à la spirale suivante ; mais le surplus en sera dĂ©chargĂ© ainsi que nous venons de l’indiquer. Ou doit observer qu’il faut que l’écope soit trĂšs ouverte du cĂŽtĂ© qui est prĂšs de l’axe afin qu’elle ne resserre pas l’airĂ  mesure qu’elle entre dans l’eau; car cela l’empĂȘcherait de recevoir une quantitĂ© suffisante de ce fluide. 1 1. Dcsaguliers dĂ©crit dans le second volume de sa physique expĂ©rimentale, une invention trĂšs simple pour Ă©lever l’eau On attache au bout d’urje corde un grand baquet au fond duquel est une valvule qui s’ouvre par le haut; Ă  l’autre bout on attache Ă©galement un chĂąssis., et l’on fait passer la corde au travers de deux poulies de i 5 pouces environ chacune, et placĂ©es sur un plan horizontal, de maniĂšre qu’à mesure que le baquet descend , le chĂąssis monte avec une Ă©gale vitesse et vice versa. Ce chĂąssis ou cadre court librement sur quatre baguettes en fer verticales qui passent dans des trous pratiquĂ©s aux quatre angles. Dans le moment oĂč le baquet se remplit d’eau, le cadre se trouve au niveau du plan auquel l’eau doit ĂȘtre Ă©levĂ©e ; quand le baquet est plein, un homme marche sur le chĂąssis; et comme sa pesanteur jointe Ă  celle du chĂąssis excĂšde celle du seau et de l’eau qu’il contient, elle donne un mouvement ascendant ANGLAIS. 6l au seau et fait fermer la valvule du fond. Lorsque le seau se trouve Ă©levĂ© Ă  la hauteur convenable, un croc qui s’y trouve saisit un anneau adaptĂ© au cĂŽtĂ© du sceau, celui-ci renverse et sevuide dans une auge qui conduit son eau dans l’endroit oĂč on veut l’avoir. temps l’homme et le chĂąssis, en descendant, arrivent Ă  une plate-forme qui les empĂȘche de descendre plus bas ; alors l’homme attend que le seau se soit vuidĂ© , et alors il quitte le chĂąssis et remonte rapidement Ă  l’endroit d’oĂč il est descendu, lin mĂȘme temps le seau Ă©tant un peu plus lourd que le chĂąssis, descend Ă  l’eau et relĂšve le chĂąssis vers sa position primitive. C’est ainsi que l'opĂ©ration se continue ; l’homme se repose pendant la descente du seau , tandis qu’il agit pour le faire monter. Desagulicrs employa Ă  ce genre de travail un garçon de cabaret qui pesait cent soixante livres. 11 lui dit de monter et de descendre quarante marches de six pouces et demi de hauteur ce qui lait 22 pieds avec le mouvement qu’il avait coutume de prendre pour monter et descendre pendant toute la journĂ©e; il monta et descendit deux fois par minute; de sorte qu’en supposant que le seau contenant un quart de muid pesĂąt i/jo livres, il Ă©tait dans le cas de l’élever Ă  22 pieds deux fois par minute ; Desaguliers pense que cela 6J LE MÉCANICIEN Ă©quivaut Ă  u» muid Ă©levĂ© Ă  la hauteur de i i pieds dans une minute, ce qui excĂšde de quelque chose le maximum qu’il a fixĂ© de la force ordinaire de l’homme. Dans bien des cas cette machine est non- seulement la plus simple , niais mĂȘme la meilleure qu’on puisse employer; mais elle est d’un genre Ă  devenir trĂšs mauvaise si on ne prend pas les prĂ©cautions nĂ©cessaires. chĂąssis sur lequel marche l'homme doit revenir Ă  sa place par une prĂ©pondĂ©rance de la machine , aprĂšs qu’elle actĂ© dĂ©chargĂ©e de son poids ; et il faut qu’il arrive en mĂȘme temps que l’homme ; mais il peut arriver ou plus tĂŽt, ou plus tard ; s’il arrive plus tĂŽt, il ne sert Ă  rien ; c’est une perle de puissance que de lever inutilement un poids lourd, pour Ă©lever moins d’eau que l’homme ne pourrait faire naturellement ; s’il arrive plus tard il y a perte de temps. C’est ainsi que la perfection de cette machine vraiment simple dĂ©pend d’une combinaison judicieuse de deux maximum, dont chacun varie en raison composĂ©e de deux autres. 11 ne sera cependant pas difficile de fixer la proportion entre le poids du seau et celui du chĂąssis ; car si B indique le poids du seau et F celui du chĂąssis , et enfin la force nĂ©cessaire pour surmonter le frottement et l'iner- tie des poulies, tandis que G marque 02 1/6 de ANGLAIS. 63 pieds t le temps employĂ© Ă  monter et descendre les degrĂ©s, et s l’espace montĂ© ou descendu , il faut que B et F soient rĂ©glĂ©s de maniĂšre Ă  trouver l’équation suivante B — F S =-i/a g t*. B -f F -f $ Si la source ne donne qu’une petite quantitĂ© d’eau ou n’a qu’une petite chute, il est possible , en perdant un peu d’eau d’élever le reste, de maniĂšre Ă  fournir de l’eau Ă  une maison de campagne, ou enfin partout oĂč l’on voudra, mais en quantitĂ© moindre que ce qui s’en perd , si le lieu oĂč on veut la conduire , est plus Ă©levĂ© que le rĂ©servoir ou la source d’oĂč elle coule. Il y a long-temps que Schotlus inventa une machine pour remplir ce but mais les premiers qui la mirent Ă  exĂ©cution furent JĂ©rĂŽme Fiungio, en 1616, Ă  Rome; et en Angleterre , George Gervess , charpentier , qui dans l’annĂ©e 1725 , construisit une machine appelĂ©e la roue multipliante ou la machine Ă  seau , pour la maison de campagne de sir Jean Cliester, Ă  Cbichley, dans le comtĂ© de Buckingham. Cette machine fut fort approuvĂ©e par sir Isaac Newton , par le docteur Desagu- 64 LF, licrs et par M. Brighlon et en effet elle est sans contredit trĂšs ingĂ©nieuse. L’eau de la source descend dans un seau qui prend un axe par le moyen d’une corde , tandis qu’une plus petite quantitĂ© est levĂ©e du mĂȘme lieu. au moyen d’une corde qui est suspendue Ă  une roue sur le mĂȘme axe; un balancier et le reste de l’appareil furent ajoutĂ©s afin que la machine travaillĂąt d’elle-mĂȘme, ce qu’elle fit pendant plusieurs annĂ©es sans se dĂ©ranger. Cependant celte machine est, compliquĂ©e et nous n’avons pas entendu dire qu’on en ait construit d’autres du mĂȘme genre. On peut en voir la description et la planche dans les ouvrages de Desaguliers. 1 2. M. H. Sargeant de Whitehavcn a inventĂ© une autre machine trĂšs peu coĂ»teuse pour lever l’eau, et pour laquelle la sociĂ©tĂ© d'encouragement des arts lui accorda une mĂ©daille dans l’annĂ©e 1801. On a donnĂ© fig. 2i5, une esquisse de cette invention trĂšs simple. Celte machine fut construite Ă  Cirton-Hall, maison situĂ©e sur une hauteur perpendiculaire, de 6o Ă  61 pieds au bas de cette Ă©lĂ©vation Ă  environ quarante pieds de distance des bĂątiments , coule une petite source; et afin de s’en procurer une certaine quantitĂ©, on tenta d’en Ă©lever l’eau et de la transporter Ă  la maison pour la cuisine et pour les autres usages domestiques. ANGLAIS. 65 Dans cette vue , on construisit une digue Ă  une petite distance au-dessus du courant, de maniĂšre Ă  produire une chute d’environ quatre pieds l’eau fut ensuite conduite dans une auge en bois dans laquelle on introduisit un bout de tuyau en plomb, de deux pouces de diamĂštre et dont une partie est reprĂ©sentĂ©e en A. Le fd d’eau qui passe par ce tuyau est dirigĂ© de maniĂšre Ă  venir se jeter dans le seau B , quand ce dernier est Ă  son plus haut degrĂ© d’élĂ©vation ; mais aussitĂŽt qu’il commence Ă  descendre, l’eau passe par-dessus et coule progressivement pour fournir l’auge ou le puits, au bas duquel sc trouve placĂ©e la pompe C qui a trois pouces de diamĂštre. D est un cylindre en fer, attachĂ© Ă  la verge de la pompe, et qui passe au travers. Ce cylindre estgarni en plomb et pĂšse prĂšs de 240 livres. 11 fait agir la pompe et force l’eau d’entrer dans la chambre par un tuyau d’un pouce de diamĂštre et de 240 pieds de longueur. Il y a une corde attachĂ©e au point E qui, quand le seau approche Ă  quatre ou 5 pouces de sa position la plus basse, Ă©tend et ouvre une valvule au fond du travers de laquelle l’eau se dĂ©charge. On construisit il y a quelques annĂ©es une machine qui , sous beaucoup de rapports, LK MKCAN' G 6 ressemblai! Ă  cette derniĂšre ; elle fut faite par les soins de feu Jacques Spedding , pour une mine de plomb prĂšs de Kesvvick avec l’addition d’un petit seau qui se vidait de soi-mĂȘme dans un plus grand, prĂšs de l’endroit oĂč il commençait Ă  descendre; et on trouva que sans celle petite addition , la flĂšche ne ferait quebalancer , sans pouvoir produire un plein et entier effet. Pour atteindre ce but, c’est-Ă -dire, faire remplir au seau , la fonction dont nous venons de parler , AI. Sarjeant fit en sorte que la flĂšche arrivĂąt Ă  son niveau ou mĂȘme un peu au-dessous. De cette maniĂšre le levier est prolongĂ© dans sa descente, dans le rapport du rayon au co-sinus de 3 odegrĂ©s ; ou, comme 7 est Ă  6 Ă  peu prĂšs ; consĂ©quemment la puissance est augmentĂ©e dans une proportion Ă©gale. I! est Ă©vident que l’ouverture de la valvule pouvait avoir lieu peut-ĂȘtre d’une maniĂšre plus efficace par une cheville en saillie adaptĂ©e au fond ; mais AI. Sarjeant, voulaitdonner une exacte description de la machine, telle qu’elle a Ă©tĂ© , et de la maniĂšre dont elle est Ă©tablie. Elle a Ă©tĂ© mise en usage pendant quelques annĂ©es j et a rempli complĂštement le but qu’on s’était proposĂ©. Les seuls ouvriers qu’on a employĂ©s , pour la mettre en Ɠuvre, Ă  l’exception du ANGLAIS. 67 plombier, furent un forgeron de campagne et un charpentier; toute la dĂ©pense, non compris la pompe et le tuyau , ne s’éleva pas Ă  5 livres sterling. Dans une lettre datĂ©e de Whilehaven , le 28 avril 1801, M. Sarjeant observe que la pompe exige 18 gallons d’eau dans le seau, pour lever le contre poids et agir avec une force soutenue. Elle fait alors trois mouvements dans une minute, et Ă  chaque mouvement elle ramĂšne un demi-gallon d’eau dans la citerne. Il ajoute, Je parle de ce qui eut lieu dans le moment de la plus grande sĂ©cheresse de l’étĂ© dernier. Cette pompe fournissait alors de l’eau Ă  une grande famille , en mĂȘme temps qu’aux ouvriers, et ce, pour tous les objets, dans un moment oĂč on ne pouvait s’en procurer, Ă  l’exception d’un peu de mauvaise eau provenant d’une pompe ordinaire que l’onaensuile enlevĂ©e ; ruais comme cette machine fournit plus qu’il ne faut, on l’arrĂȘte pour quelque temps, afin qu’elle n’éprouve pas de dommage ; ce que l’on obtient en lĂąchant la corde de la valvule du seau. * M. Benjamin Dearborn a inventĂ© une machine hydraulique que l’on peut ajouter convenablement Ă  une pompe ordinaire, que par-lĂ  on rend propre Ă  Ă©lever l’eau, particuliĂšrement pour s’en servir Ă  Ă©teindre le feu. La description suivante de son appareil est ex- 8 LE traite des mĂ©moires de l'acadĂ©mie amĂ©ricaine. Fig. 216. AB C D, reprĂ©sente une pompe dont la forme est semblable Ă  celle des pompes qu’on emploie ordinairement Ă  bord des bĂątiments. E le jet. F un bouchon. Dr/ un couvercle en planche adaptĂ© Ă  h» pompe et garni de cuir sur la surface infĂ©rieure , il est attachĂ© par les vis a, b dans le centre est un trou au travers duquel passe la flĂšche de la pompe autour de laquelle est un collier en cuir tel qu’il est reprĂ©sentĂ© lettre c. g est un Ă©crou pour la vis B. f est une piĂšce de bois carrĂ©e qui est clouĂ©e Ă  un des bouts du couvercle ; et c’est entre ces deux piĂšces qu’on fait entrer la vis a; on fait une ouverture au travers de cette piĂšce et du couvercle qui communique avec le corps de la pompe. G g est un tuyau en bois qui peut ĂȘtre de toute longueur requise et consister en une quantitĂ© voulue de bouts; on le fait carrĂ© Ă  l’extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure et il est creusĂ© de maniĂšre Ă  recevoir le robinet ; la partie supĂ©rieure est garnie d’un Ă©paulement convenable, e est un robinet eu bois qui ouvre et ferme la communication entre la pompe et le tuyau qui est garni au cĂŽtĂ© opposĂ© d’un manche et ANGLAIS. 6l d’une serrure dans le cas oĂč on croirait que cela fĂ»t nĂ©cessaire. H h sont deux cercles en fer, destinĂ©s Ă  empĂȘcher le tuyau de se fendre. H H sont des attaches qui doivent ĂȘtre adaptĂ©es l’une sur l’autre et former ensemble des angles droits autant que possible. 1 i sont des ferrements en forme de gĂąche qui entourent le tuyau et passent au travers des attaches ; ils ont des trous aux extrĂ©mitĂ©s pour y pouvoir faire entrer les serrures. K h M JN est un fond composĂ© de 5 piĂšces de bois ; k , l , m, n , une piĂšce carrĂ©e dans le bas de laquelle est une ouverture pour recevoir l’extrĂ©mitĂ© du tuyau ; cette piĂšce repose sur le coude o , p; Ă  l’extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure de ce fond est attachĂ© avec des clous, un morceau de cuir avec une ouverture au centre qui est semblable Ă  celle qu’on a pratiquĂ© dans le bois. Un autre morceau de cuir de la mĂȘme forme, est placĂ© sur le haut du tuyau, et entre deux est un cercle de tĂŽle ou de cuivre mince. Les deux morceaux de cuir et de cuivre sont com primĂ©s entre l’extrĂ©mitĂ© in fĂ©rieure d u fond et l’épaulement du syphon ; leurs extrĂ©mitĂ©s sont tracĂ©es . a , o , p. K N etL M sont les bords de deux morceaux de planches qui ont la mĂȘme largeur que le lond auquel elles sont fermement ; elles sont garnies chacune d’un tenon qui passe 70 LE MÉCANICIEN au travers d’une mortaise dans le bout de la piĂšce 0 P. les deux tenons sont percĂ©s au point q. O P est un morceau de planche de la mĂȘme largeur que les cĂŽtĂ©s; son contre est percĂ© de maniĂšre Ă  ce que le tuyau puisse passer au travers , et Ă  chaque bout de cette planche est une mortaise pour recevoir les tenons. N M est un couvercle. Il r sont deux piĂšces clouĂ©es au cĂŽtĂ© du tuyau ; leurs extrĂ©mitĂ©s infĂ©rieures d e sont munies d’une roulette, afin de diminuer le frottement du fond dans sa rĂ©volution horizontale. Q q reprĂ©sente des ferrements dont le but est de resserrer le fond, et d’empĂȘcher l’eau de s’échapper Ă  la jointure o p. Q 11 est un conducteur en bois l’extrĂ©mitĂ© marquĂ©e par la lette Q est sans trou, tandis que l’extrĂ©mitĂ© opposĂ©e R, est percĂ©e avec une petite tariĂšre. S est un pĂȘne qui passe du fond au travers du conducteur , et il est assurĂ© par un ferrement, ou une croix; ce pĂȘne est arrondi par le haut et carrĂ© au milieu ; t , u , w , x , reprĂ©sentent un morceau de fer ou de cuivre destinĂ© Ă  empĂȘcher le haut du pĂȘne d’endommager le fond. F s sont des cordes pour diriger le conducteur. ANGLAIS. ~ 1 La figure 217 reprĂ©sente le fond sans conducteur ; a b c d est une plaque Ă©paisse en cuivre , trouĂ©e par le milieu de maniĂšre Ă  laisser passer lesitnmondices qui sans cela pourraient obstruer le conducteur; et Ă  cet effet , on a clouĂ© dessous un morceau de cuir qui communique au fond. Le trou carrĂ© du centre est proporlionnéàlagrosseur du pĂȘne qu i! empĂȘche de tourner. Le conducteur a une entaille en dedans qui enclave le pĂȘne ; elle a la mĂȘme proportion que les trous pratiquĂ©s danslccuivre. Autour decettecntailleestclouĂ© sur la surface du conducteur un morceau de cuir qui joue sur le bord delĂ  plaque en cuivre, quand le conducteur est en mouvement. A la fin de ce mĂ©moire, M. Dearbon dit avoir observĂ© qu’il a Ă©levĂ© un tuyau de 5o pieds sur sa pompe, et que quoique la rigueur de la saison ait empĂȘchĂ© de la terminer,ensorte qu’il n’y avait qu’une seule personne qui pĂ»t y travailler, cependant il pouvait jeter de l’eau sur un bĂątiment contigu , dont la partie la plus proche se trouvait Ă  3o ou 4 ° pit'ds de la pompe et Ă  3o Ă  4° pieds de hauteur. La vis d’ArchimĂšde, ou la pompe spirale , ou comme on l’appelle en Allemagne, le limaçon d’eau, est une machine qui a Ă©tĂ© inventĂ©e par ArchimĂšde. La description suivante fera connaĂźtre sa structure et son usage MECANICIEN. C2 j Fig. 218. ABCD est une roue qui tourne, dans l’ordre des lettres qui la dĂ©signent, au moyen d’une chute d’eau EF qui n’a pas besoin d’étreĂ©levĂ©e de plus detrois pieds. L’axe G de la roue est inclinĂ© de maniĂšre Ă  former avec l’horizon un angle de 44° 011 45 ° Ă  6o°. Sur le haut de l’axe est une roue II qui tourne au moyen d’une autre roue I, garnie du meme nombre de dents que la premiĂšre. L’axe K de cette derniĂšre roue est parallĂšle Ă  l’axe G des deux premiĂšres. L’axe G est coupĂ© par une vis double , fig. 219, qui ressemble exactement Ă  l’axe du balancier d’un tourne-broche ordinaire. Cette vis doit ĂȘtre ce que l’on appelle une vis Ă  droite, comme les vis de bois, si la premiĂšre roue tourne dans la direction ABCD; mais il faut quelle soit Ă  gauche, si le courant C fait tourner la roue dans le sens contraire. La vis de l’axe G doit ĂȘtre coupĂ©e dans une direction contraire Ă  celle de l’axe K , parce que ces axes tournent dans un sens diffĂ©rent. 11 faut que ces vis soient recouvertes en planches comme celles d’une boĂźte cylindrique, et alors elles deviennent des conduits spiraux; on peut aussi les former, de cuirs roides, et on en enveloppe les axes en formant des conduits peu profonds, comme figureaso. La partie infĂ©rieure de. l’axe G tourne constamment dans le courant qui fait mouvoir la roue, et les parties infĂ©rieures des spiraux prĂ©- AXGLA1S. 7^ sen tenl une ouverture Ă  l’eau ; de sorte que la roue et l’axe venant Ă  tourner, l’eau s’élĂšve dans ces conduits, et a son Ă©coulement au point Q, par les ouvertures 31 N, dans l’endroit oĂč elles se trouvent presqu’au-dessous de i’axe. Ces ouvertures, dont le nombre peut ĂȘtre de 4 Ă  6 dans une gorge, sur le haut de l’axe, reçoivent l’eau des ouvertures supĂ©rieures des spiraux, et tombent dans le bassin ouvert N; alors les conduits spiraux de cet axe prennent l’eau de IN et la dĂ©chargent dans un autre bassin , sous le faite de K , au-dessous duquel il peut y avoir une autre roue, telle que I, pour faire tourner un troisiĂšme axe par le moyen d’une semblable roue pratiquĂ©e en dessus. De cette maniĂšre, on peut Ă©lever l’eau Ă  toute hauteur donnĂ©e , lorsque le courant est suffisant pour remplir ce but, et pour agir sur les palettes de la premiĂšre roue. On se sert encore d’une autre machine qu’on appelle le presseur, il en existe dĂ©jĂ  plusieurs de ce genre dans divers endroits de ce pays on l’emploie pour Ă©lever l’eau au moyen de la pression et de la descente d’une colonne renfermĂ©e dans un tuyau Ce principe commenci Ă  ĂȘtre adoptĂ© en France dans une mĂ©canique dont on fit usage vers l’annĂ©e 1701 . et qui est dĂ©crite par BĂ©lidor , dans son Arch. hydraui. , liv. IV, chnp. I. LF. MKCAMCIEX 4 Riais la machine que nous allons actuellement dĂ©crire est de l’invention de M. Threvitlieck , qui probablement n’avait pas connaissance qu’on eĂ»t essayĂ© d’en faire une de ce genre. Elle fut construite il y a environ trente ans, Ă  la mine de cuivre du Druide, paroisse d’Illo- gan , prĂšs de Truro. On en a reprĂ©sentĂ© une coupe, fig. 221. AB reprĂ©sente un tuyau de six pouces de diamĂštre, par lequel l’eau descend Ă  l’endroit par oĂč elle se dĂ©charge et va couler par une ouverture au point S, avec une chute de 5 q toises en tout, dans un tuyau fermĂ© le long de la pente d’uue colline de 200 toises, ayant 26 toises de chute, et ensuite perpendiculairement, pendant =ix toises jusqu’à cĂ« qu’elle arrive au point B, et de lĂ , par la machine, pendant deux toises de B Ă  S. Au tournant B, l’eau entre dans une chambre C , dont la partie infĂ©rieure se termine par deux cylindres en cuivre, de quatre pouces de diamĂštres , dans lesquels deux pistons en piomb D et E peuvent se mouvoir en haut et en bas , au moyen de leurs verges qui passent par dessus au travers d’une enveloppe bien serrĂ©e, et sont attachĂ©es aux extrĂ©mitĂ©s d’une chaĂźne qui passe par dessus la roue Q, et Ă  laquelle elle est fixĂ©e de maniĂšre Ă  ne pouvoir s'en dĂ©tacher. Les tuyaux en plomb D et E sont coulĂ©s flans ANGLAIS. leurs places respectives, et n’ont rien qui les enveloppe ; ils se meuvent trĂšs aisĂ©ment, et , s’ils venaient Ă  se dĂ©ranger , on peut les replacer au moyen de quelques coups d’un instrument destinĂ© Ă  cet objet, sans les ĂŽter de place. Aux cĂŽtĂ©s des deux cylindres en cuivre dans lesquels Det E se meuvent, sont des trous carrĂ©s qui communiquent au travers F et G, qui est une boĂźte horizontale ou un tuyau carrĂ© de quatre pouces de large et trois pouces de haut. Tous les autres tuyaux G, G, et K s ont six pouces de diamĂštre, exceptĂ© le principal cylindre dans lequel se meut le piston H. Ce cylindre a dix pieds de diamĂštre et un jeu de neuf pieds; quoique, d’aprĂšs le dessin ci-joint, il ne paraisse avoir que trois pieds. La verge du piston agit en dessus par un tampon rembourrĂ©, elle est attachĂ©e Ă  M IV, qui est la verge de la mine ; une piĂšce perpendiculaire, divisĂ©e en deux de maniĂšre Ă  ce que l’on puisse la faire mouvoir en haut et en bas, laisse un espace, pour ne pas toucher l’appareil fixe ou le grand cylindre. Cette verge se prolonge jusqu’à la mine mĂȘme oĂč elle sert Ă  faire jouer les pompes ; ou si la machine Ă©tait appliquĂ©e Ă  un mĂ©canisme de moulin, ou Ă  un autre usage, cette verge formerait la communication du premier moteur. KL est un sauteur ou balancier qui peut LE MK MM CI EN -6 se mouvoir sur la cheville V, de sa position actuelle Ă  une autre, dans laquelle le poids L prendraitlamĂȘineiuclinaison, du cĂŽtĂ©opposĂ© Ă  la perpendiculaire, et consĂ©quemment le bout K. sera alors aussi Ă©levĂ© qu’il est actuellement abaissĂ©. Le tuyau K S a son extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure immergĂ©e dans une citerne, qt de celle maniĂšre il dĂ©charge son eau, sans qucl'uir extĂ©rieur puisse s’introduire; ensorlequ’il forme une colonne lorricĂ©lienne, ou un baromĂštre d’eau , et fait agir toute la colonne de A Ă  S, comme nous le verrons plus bas dans le cours de cette description. Supposons que la barre infĂ©rieure K Vdu sauteur, soit horizontale, et que la verge PO soit situĂ©e de maniĂšre que les pistons en plomb D et E soient placĂ©s vis-Ă -vis l’un de l’autre, et arrĂȘtent les passages de l’eau Cf et E. Dans cctle position de la machine, quoique chacun des pistous soit comprimĂ© par une force qui Ă©quivaut Ă  plus de mille livres, ils resteront sans mou veinent, par l'effet de deux actions contraires l’une Ă l autre j qui les maintiendra constamment en Ă©quilibre. Le grand piston II Ă©tant montrĂ© ici au fond de son cylindre , on jette le sauteur, avec la main , dans la position qui est dessinĂ©e. Son action sur O P et consĂ©quemment sur la roue Q, fait monter le piston D et comprime celui E; de sorte que le passage G s’ouvre de A E, et celui de E au tuvnu 11., ANGLAIS. rie sorte que l’eau descend de A Ă  C, de lĂ  Ă  G G G, jusqu’à ce qu’elle agisse au-dessous du piston H. Celte pression fait lever le piston, et, s’il y a de l’eau au-dessus du piston , elle la fait lever et passer par F dans R. Pendant la levĂ©e du piston qui emmĂšne la verge de la mineiMN avec elle, un morceau poli de boisI, attachĂ© Ă  la verge , se trouve en contact avec le manche K du sauteur, et le fait lever dans une position horizontale au-dessous de laquelle il est renversĂ© par le mouvement delĂ  roueL. Le simple levĂ© du piston , s’il n’y avait pas de mouvement additionnel ou sauteur, ne mettrait quelesdeux pistons D et E dans une position de repos, c’est-Ă -dire fermerait G et F , et alors la machine s’arrĂȘterait ; mais la chute du sauteur Lut descendre le piston Den bas, en dĂ©bouchant l’ouverture F, et monter le piston E, en dĂ©bouchant le trou G. Ces mouvements ne demandent aucun emploi de puissance , attendu que les pistons sont en Ă©quilibre comme on l’a dĂ©jĂ  observĂ©. Dans celte nouvelle position la colonne A R, ne communique pas plus long temps avec G ; mais elle agit par F sur la partie supĂ©rieure du piston II et la comprime , tandis que les contenus du grand cylindre, au-dessous de ce piston , sont poussĂ©s par G GG, et passent par l’ouverture Ă  E dans 1\. On peut observer que la colonne qui agit contre le piston, est aidĂ©e par la I,E MECANICIEN s pression du l'atmosphĂšre , rendue active par la colonne d’eau qui est suspendue Ă  R , et Ă  laquelle cette pression auxiliaire est Ă©quivalente, comme nous venons de l’observer. Lorsque le piston a descendu une certaine longueur, du bloc ou morceau de bois Ă  T, sur la verge de mine, il rencoutre le manche K du sauteur, l’abaisse et le renverse de nouveau, ramenant encore la position des pistons D E ici traice, et l’élĂ©vation consĂ©- quente^du grand piston II, que nous venons dedĂ©crire. Cette Ă©lĂ©vation produit son premier effet sur le sauteur et les pistons , et de cette maniĂšre il est clair que les changements continueront sans cesse , sans s’arrĂȘter, jusqu’à ce que celui qui fait agir la machine jugea propos de remettre les pistons et le sauteur dans la position du repos, c’est-Ă -dire de maniĂšre Ă  boucher les passages F et G. On peut varier la longueur du jeu de la pompe en changeant la position des piĂšces T et L , qui en racourciront le jeu ; plus elles seront rapprochĂ©es l’une de l’autre, et, plus elles agiront promptement dans leur alternative sur le manche K. Comme l’arrĂȘt subit de la descente de la colonne AB , Ă  l’instant oĂč les deux pistons seraient dans l’eau , pourrait Ă©branler et dĂ©ranger l’appareil, ces pistons doivent ĂȘtre d'un demi-pouce plus court que la profondeur des ANGLAIS. 79 ouvertures de cĂŽtĂ© , de sorte que , dans ce cas , l’eau peut s’échapper directement par les deux petits cylindres au point R; ce qui donne au piston le temps de prendre le mouvement contraire pour ramener l’eau dans G G G , et amortit beaucoup la secousse qui sans cela serait trop forte. On a essayĂ© auparavant^ mais inutilement, de faire des machines Ă  pression sur le principe de la machine Ă  vapeur ; parce que l’eau n’étant pas Ă©lastique , ne peut ĂȘtre rendue propre Ă  pousser le piston un peu en avant, de maniĂšre Ă  fermer complĂštement un rang de valvules et Ă  ouvrir l’autre. Dans la construction actuelle, qui est bien entendue, le sauteur remplit l'office de la force expansive Ă  la fin de l’action de la machine. lM. Boswell a suggĂ©rĂ© , comme une amĂ©lioration considĂ©rable, que l’action de cette machine fĂ»t rendue Ă©lastique en y ajoutant une chambre Ă  air, construite sur le mĂȘme principe que celle dont on fait usage dans les machines Ă  feu ; il pense qu’on y parviendrait mieux en faisant le piston creux , avec une petite ouverture au fond, et d’une dimension plus large; attendu que le ressort de l’air agirait sur l'eau tant en haut qu’en bas. llexislebeaucoup d’autres machines hydrauliques ingĂ©nieuses, et d’unegrande utilitĂ©, que les limites de notreouvrage nenouspermettent LE MECANICIEN 80 pas de dĂ©crire; afin de supplĂ©er Ă  ce dĂ©faut , nous joindrons Ă  cet article une liste des Ă©crits les plus importants sur ce genre de machines. Descriptio machinĂŠ hvdraulicĂŠ curiosĂŠ conslructĂŠ. Joh. Geor. Faudieri venet., 1607. Nouvelle invention pourlever l’eau plus haut que la source, avec quelques machines mouvantes par le moyen de l’eau, etc. ; par Isaac de Caus , 1607. Josephi Gregorii Ă  monte sacre principia physico-mechanica diversarum machinaruin seu instrumentorum pncumalices ac hydrau- lices. Venet. 1664. N T ouvelle machine hydraulique , par Fran- cini. Journal des Sav. 1669. Une description de cette machine se trouve aussi dans l’architecture hydraulique de Beli- dor, tome 2 , et dans le deuxiĂšme volume de h physique expĂ©rimentale de Desaguliers. Dans ces deux ouvrages se trouve en outre , la description de beaucoup d’autres machines hydrauliques. Une entreprise pour Ă©lever l’eau , par M. Sommcl Morcland. Trans. philos., 1674» numĂ©ro 102. Machine hydraulique par_Trans. philos., 1675, numĂ©ro 128. Pompe cĂ bon marchĂ©, par philos., 1677, numĂ©ro 1 56 . M. de Ilautefeuille , rĂ©flexions sur quelque 81 machines Ă  Ă©lever les eaux avec sa description d’une nouvelle pompe, sans frottement et sans piston, etc., 1682. ElĂ©vation des eaux par toutes sortes de machines , rĂ©duites Ă  la mesure, au poids, Ă  la balance, par le moyen d’un nouveau piston et corps de pompe et d’un nouveau mouvement cyclo-elliptique, et rejetant l’usage de toutes sortes de manivelles ordinaires, par le chevalier Morland, i685. Nouvelle maniĂšre d’élever l’eau, proposĂ©e d’une maniĂšre Ă©nigmatique, par le D r Papin. Trans. philos., i685, numĂ©ro 170. Solutions par M. Vincent, et par M. R., A. dans le numĂ©ro 177. M. du Torax.—-Nouvelles machines pour Ă©puiser l’eau des fondations, qui, quoique trĂšs simples, font un elfet surprenant, 1690, journ. des Sav,, 1695, pag. 290. D r Papin. — Nouvelle maniĂšre pour tirer l’eau par la force du feu , Ă  Cassel, 1707. MĂ©moire pour la construction d’une pompe qui fournit continuellement de l’eau dans le rĂ©servoir, par M. de la Hire, MĂ©m. Acad. Sci., Paris 1716. Description d’une machine pour Ă©lever les eaux, par M. de la Paye, MĂ©m. Acad. Sci., Paris 1717. Machine Ă©lĂ©mentaire de Jean - Jacques Bruckmau et de Jean Heinr. Weber, ou moven 6 11. 82 LE MÉCANICIEN universel pour toutes les Ă©lĂ©vations d eau, Cassel 1720. Jacob Leupold , theatri machinarum hy- draulicarum, 1724, 1725. Joli. Frid. Weileri tractatus, de machinis hydraulicis toto terrarum orbe maximis Mar- lvensi et Londinensi, etc., 1727, vide act. Ă©rudit. Lips. 1728. Une description des ouvrages d’eau, au pont de Londres, par H. Beigliton , F. II. S., Phil. Trans. 1701, numĂ©ro 4 17. Description d’une nouvelle machine pour Ă©lever l’eau, dans laquelle des chevaux ou d’autres animaux agissent sans aucune perte de puissance ce qui n’a jamais Ă©tĂ© pratiquĂ© jusqu’à prĂ©sent, oĂč l’on dĂ©montre comment l’action du piston peut ĂȘtre proportionnĂ©e Ă  toute longueur quelconque , afin d’empĂȘcher la perte de l’eau par la trop frĂ©quente ouverture des valvules, etc.,par Walter Churchman. Trans. philos., 1734. Sur l’elfet d’une machine hydraulique proposĂ©e par M. Segner,parM. LĂ©onEuler. MĂ©m. Acad. Sci., Berlin, 1750. Application de la machine hydraulique de M. Segner Ă  toutes sortes d’ouvrages et de ses autres avantages sur les autres machines hydrauliques , par M. LĂ©on Euler. MĂ©m. Berlin, 1751. La machine de M. Segner n’est autre chose AXGLAIS. 83 que la simple et trĂšs ingĂ©nieuse invention connue sous le nom de Moulin de Barber , qui a Ă©lĂ© dĂ©crite dans le second volume de philosophie de Desaguiicrs , quelques annĂ©es avant que le professeur allemand ait eu aucune prĂ©tention Ă  l’honneur de cette invention. Le principe en a aussi Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© par Jean Bernoulli Ă  la fin de ses hydrauliques. Recherches sur une nouvelle maniĂšre d’élever de l’eau proposĂ©e par M. de Mour, par M. L. Euler. MĂ©m. Acad. Ber. i^5i. Discussion particuliĂšre dediverses maniĂšres d'Ă©lever de l’eau par le moyen des pompes, par M. L. Euler, mĂ©tu. acad, Ber. 1752. Maximes pour arranger le plus avantageusement les machines destinĂ©es Ă  Ă©lever de l'eau par le moyen des pompes , par M. L. Euler , mĂ©m. acad. Ber. 1752. RĂ©flexions sur les machines hydrauliques, par M. le chevalier d’Arcy. MĂ©m. Acad. Sci., Paris, i~54- MĂ©moires sur les pompes . par M. le chevalier de Borda. MĂ©m. Acad. Sci., Paris, 1768. Dan. Bernoulli exposilio theorelica singu- laris machina? hydraulicĂŠ. Figuri helveliorum cxtruolĂŠ. Nov. com. Acad. Petrop. *772. TrailĂ©de la vis Ă  eau, Vienne, 1774 Piccherches sur les moyens d’exĂ©cuter sous l’eau toutes sortes de travaux hydrauliques, 6 . 8 j MÉCANICIEN sans employer aucun Ă©puisement, par M. Coulomb, 1779. Saemund magnussen Holm, Efterretning om skye Pumpen, Kiobenhavn , 1779. Moyen d’augmenter la vitesse dans le mouvement de la vis d’ArchimĂšde sur son axe, tirĂ© des mĂ©moires manuscrits de M. Pingeron sur les arts utiles et agrĂ©ables. Journal d’agric., juin 1780. La thĂ©orie du Syplion clairement et mĂ©thodiquement expliquĂ©e, 1781. Fdchardson . Memoria sopra la nuova tromba funiculare umiliata, dal Cav. Carlo Castelli, Milano 1782. Dissertation de M. deParcieux, sur le moyen d’élever l’eau par la rotation d’une corde verticale sans fin. Amsterdam et Paris 1792. ThĂ©orie dcrWirzischen spiral pumpeerlautert Scliwed. Abhondl, 1780. Jac. Bernoulli, Essai sur une nouvelle machine hydraulique propre Ă  Ă©lever de l’eau et qu’on peut nommer machine pilotienne. Nov. act. Acad. Petrop. 1786. K. Ch. Langdorf s Berechnumgen uber die vostheilhfƓtere Benutzung Angelegter fam- melteiche zur betriebung der maschinen. Act. Acad. Elect., Mogunt, 178/j, 1786. ThĂ©orie de Nicandre sur la pompe spirale , 1789. Nouvelle architecture hydraulique, par M. de Prony, 1 790, 1 796. ANGLAIS. 85 Courte description de l’invention de la thĂ©orie et de la pratique du mĂ©canisme Ă  feu, ou introduction Ă  l’art de faire des machines , vulgairement appelĂ©es machines Ă  vapeur, afin d’extraire l’eaudes mines, etdela transporter dans les villes, de l’employer Ă  des jets d’eau dans les jardins, etc. , par W. Blakey, 1^95. POMPES. 1. La construction des pompes est ordinairement expliquĂ©e par des modĂšles en verre, dans lesquels on peut voir l’action des pistons et des soupapes. Afin d’entendre la structure et l’opĂ©ration des pompes ordinaires, supposons le modĂšle DCBL [fig. 222. placĂ© verticalement dans le bassin d’eau K, l’eau Ă©tant assez profonde pour s’élever depuis A jusqu’à L au moins. La soupape a est placĂ©e sur le piston mobile G, et la soupape b sur la boĂźte fixĂ©e H, qui remplit tout-Ă -fait le corps du tuyau aspirateur au point H , et se fermeront toutes deux par leur propre poids, et couvriront les ouvertures du piston et de la boĂźte; elles resteront fermĂ©es jusqu’à ce que la machine commence son action. Ces soupapes sont faites en cuivre, et garnies en-dessous par du cuir pour qu’elles ferment plus exactement l’ouverture. Le piston G est levĂ© et baissĂ© alternativement par il*. 6* 86 LE MÉCANICIEN le bras E et par la tige D d, le piston Ă©tant supposĂ© au point B , avant que le travail commence. Prenez le bras E et levez le piston de B Ă  C; vous donnerez de l’espace pour laisser l’air entrer dans la pompe au-dessous du piston , et s’v dilater de lui-mĂȘme, ce qui affaiblit son ressort, et fait qu’alors son poids n’équivaut pas au poids ou Ă  la pression de l’air extĂ©rieur sur l’eau du rĂ©servoir K, et que, par consĂ©quent, au premier mouvement de la pompe l’air extĂ©rieur comprimera l’eau, au travers de l’échancrure A, dans le tuyau aspirateur, jusqu’à e, ce qui condensera l’air rarĂ©fiĂ© dans le tuyau entre e et C au mĂȘme point oĂč il Ă©tait auparavant ; et alors, comme son ressort dans le tuyau est Ă©gal Ă  la force ou Ă  la pression de l’air extĂ©rieur , l’eau ne s’élĂšvera pas plus haut au premier mouvement de la pompe; et la soupape b , qui s’était un peu Ă©levĂ©e par la dilatation de l’air dans le tuyau, tombera et bouchera l’ouverture de la boĂźte H; et la surface de l’eau s’arrĂȘtera au point e. Abaissez alors le piston de C Ă  B; comme l’air qui est renfermĂ© dans la partie B ne peut sortir par la soupape b, qui est fermĂ©e, il soulĂšvera la soupape a Ă  mesure que le piston descendra, et il entrera dans la partie supĂ©rieure du cylindre d. Mais, en levant le piston G une seconde fois, l’air entre le piston et l’eau dans le tuyau aspirateur ANGLAIS. 8t y ac sera remis une seconde fois en libertĂ© de remplir un plus grand espace; et son ressort Ă©tant ainsi affaibli pour la seconde fois , la pression de l’air extĂ©rieur sur l’eau , dans le rĂ©servoir K, fera monter plus d’eau dans le tuyau infĂ©rieur de e Ă  fi enfin quand le piston sera Ă  sa plusgrande hauteur C, la soupape infĂ©rieure b tombera, et bouchera l’ouverture de la boĂźte II comme auparavant. Au premier mouvement du piston, l’eau s’élĂšvera par la boĂźte II vers B, et la soupape infĂ©rieure Ăč,qui avait Ă©tĂ© Ă©levĂ©e par elle, tombera au moment oĂč le piston G sera Ă  la plus grande hauteur. En baissant le piston une seconde fois, l’eau ne peut ĂȘtre renvoyĂ©e au travers de la soupape b qui tient Ă©troitement fermĂ©e l’ouverture, tandis que le piston descend; et, en relevant le piston, la pression extĂ©rieure de l’air forcera l’eau Ă  monter au travers de H, et alors elle Ă©lĂšvera la soupape et suivra le piston au point C; Ă  sa prochaine baisse, le piston G descendra dans l’eau du cylindre B; et comme l’eau ne peut ĂȘtre repoussĂ©e Ă  travers la soupape b , qui est actuellement fermĂ©e, elle lĂšvera la soupape a Ăč mesure que le piston descend , et sera Ă©levĂ©e en haut par le piston Ă  sa prochaine ascension. Alors, tout l’espace au-dessous du piston Ă©tant plein , l’eau au-dessus ne peut baisser pendant sa compression; mais lors de cette compression , la scupapca tombera de son propre poids, LE IEJÎ SS et bouchera i’ouverture du piston. Lorsque le piston sera Ă©levĂ© pour la seconde fois, toute l’eau en dessus sera soulevĂ©e , et commencera Ă  couler par le tuyau F; et ainsi, en levant et baissant le piston alternativement, on Ă©lĂšve toujours plus d’eau, et celle-ci, montant au- dessus du tuyau F, dans la grande ouverture I, fournira le tuyau, et en fera couler un courant d’eau continuel. Ainsi toutes les fois que le piston est levĂ©, la soupape b monte et la soupape a tombe ; et toutes les fois que le piston descend, la soupape b tombe , et la soupape a s’élĂšve. Comme c’est la pression de l’air ou de l’atmosphĂšre qui fait que l’eau s’élĂšve et suit le piston G, Ă  mesure qu’on le soulĂšve en haut ; et puisqu’une colonne d’eau de 3a pieds de hauteur est d’un poids Ă©gal Ă  celui d’une colonne d’air depuis la terre jusqu’à l’extrĂ©mitĂ© de l’atmosphĂšre, par consĂ©quent la distance verticale du bas du piston jusqu’à la surface de l’eau dans le puits, doit toujours ĂȘtre moindre de 3a pieds; autrement l’eau ne s’élĂšverait jamais au-dessus du piston; mais quand cette hauteur sera moindre , la pression de l’atmosphĂšre sera plus grande que le poids de l’eau dans la pompe, et l’élĂšvera ainsi au- dessus du piston; quand l’eau aura une fois Ă©tĂ© soulevĂ©e au-dessus du piston, on pourra ensuite l’élever Ă  toutes les hauteurs , si la tige ANGLAIS. 89 D est rendue assez longue, et si l’on emploie un degrĂ© suffisant de force pour la lever avec le poids de l’eau au-dessus du piston, sans jamais allonger le mouvement. La force requise pour faire agir une pompe sera comme la hauteur Ă  laquelle l’eau est Ă©levĂ©e, et comme le carrĂ© du diamĂštre intĂ©rieur de la pompe dans la partie oĂč opĂšre le piston, en sorte que si l’on fait deux pompes d’égale hauteur, et que le corps de pompe de l’une d’elles soit deux fois aussi large que celui de l’autre, la plus large Ă©lĂšvera quatre fois autant d’eau que la plus Ă©troite, et demandera consĂ©quemment quatre fois autant de force pour la faire travailler. Le plus ou moins de largeur de la pompe, dans tout autre partie que celle dans laquelle opĂšre le piston, ne donne ni plus ni moins de facilitĂ© ou de difficultĂ© pour agir, Ă  l’exception delĂ  diffĂ©rence qui peut provenir du frottement de l’eau dans le corps de la pompe le frottement est toujours plus grand dans un corps de pompe Ă©troit que dans un autre plus large, Ă  cause de la grande rapiditĂ© de l’eau. La tige delĂ  pompe n’est jamais levĂ©e directement par un manche tel que E , Ă  l’extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure; mais on la lĂšve au moyen d’un levier dont le bras le plus long, c’est-Ă -dire celui au bout duquel la puissance est appliquĂ©e, excĂšde gĂ©nĂ©ralement de cinq Ă  six fois la Ion- MECANICIEN 9 ° gueur du bras le plus court; par ce moyen r on donne cinq Ă  six fois autant d’avantageĂ  la puissance. D’aprĂšs ces principes il sera aisĂ© de trouver les dimensions d’une pompe qui devra agir avec une force donnĂ©e, et tirer l’eau de toute profondeur aussi donnĂ©e. La quantitĂ© d’eau Ă©levĂ©e par chaque mouvement du manche cĂźc la pompe est prĂ©cisĂ©ment Ă©gale Ă  celle qui remplit la partie du corps de la pompe dans laquelle agit le piston, quelle que soit la grandeur du reste, au- dessus et au-dessous. La pression de l’atmosphĂšre Ă©lĂšvera l’eau Ă  02 pieds dans un tuyau privĂ© d’air, mais il est prudent de n’avoir jamais le piston Ă  plus de 20 Ă  24 pieds au-dessus du niveau delĂ  surface de l’eau dans laquelle la partie infĂ©rieure de la pompe est placĂ©e; et la puissance requise pour faire agir la pompe sera la mĂȘme, si le piston s’abaisse au niveau de la surface du puits, ou s’il agit Ă  3 o pieds au-dessus de cette surface, parce que le poids de la colonne d’air qu’élĂšve le piston est Ă©gale au poids ou Ă  la pression de la colonne d’eau Ă©levĂ©e par la pression de l’air au piston; et , quoique la pression de l’air sur la surface des puits ne force pas l’eau Ă  monter dans le corps de la pompe Ă  plus de 02 pieds, cependant quand le piston s’abaisse dans la colonne ainsi Ă©levĂ©e , l’eau prend le dessus, et elle peut alors ĂȘtre Ă©levĂ©e Ă  toute hauteur au-dessus du pis- ANGLAIS. 9 1 ton , selon la quantitĂ© de puissance employĂ©e Ă  cet effet au manche de la pompe. Les pompes devraient ĂȘtre faites, dit M. Fergusson, de maniĂšre cĂ  agir avec une Ă©gale facilitĂ©, en Ă©levant l’eau Ă  toute hauteur donnĂ©e au-dessus de la surface des puits; et on peut parvenir Ă  cebutcn proportionnant convenablement le diamĂštre du corps de lapoinpe dans l’endroit oĂč agit le piston Ă  la hauteur oĂč l’on doit Ă©lever l’eau; de maniĂšre que la colonne d’eau ne soit pas plus pesante dans une grande que dans une petite pompe, ou enfin qu’elle le soit Ă©galement dans toutes les pompes, depuis la plus petite jusqu’à la plus grande , en supposant que le diamĂštre du corps de la pompe soit le meme depuis le haut jusqu’en bas. Quelle que soit la dimension du corps de la pompe , au-dessus ou au-dessous de la partie dans laquelle agit le piston, la puissance requise pour faire travailler la pompe sera prĂ©cisĂ©ment la mĂȘme que si le corps en Ă©tait partout Ă©gal. Afin qu’un homme de force ordinaire puisse Ă©lever l’eau au moyen des pompes avec la mĂȘme facilitĂ© Ă  toute hauteur qui n’est pas moindre de 10 pieds ni de plus de i oo pieds au-dessus de la surface du puits, .M. Fergusson a tracĂ© la table de proportion ci-jointe, dans laquelle le diamĂštre du corps de la pompe est proportionnĂ© Ă  la hauteur ; et, dans son calcul Q 2 LE MECANICIEN il suppose que la tige delĂ  pompe est un levier qui augmente de cinq fois la puissance. * Hauteur de Ăźa Pompe en pieds , au-dessus de la surface du puits. io i 5 20 a 5 3 o 35 40 45 5 o 55 60 65 70 7 5 80 85 9 ° 9 5 100 DiamĂštre du corps en pouces et too m *» de pouces. 6 .93 5 .60 4 - 9 ° 4 .38 4 .00 3 . 70 3 . 46 3 . 27 3 . 10 2 .95 2 .84 2 .72 2 .62 2 .53 2 .45 2 .38 2 .3 I 2 .25 2 .19 Eau fournie en une minute. Gallons. Pintes. 81 6 54 4 40 7 3a 6 27 a 23 3 20 3 18 1 16 3 14 7 i3 5 12 4 ix 5 10 7 10 2 9 5 9 1 8 5 8 1 Ce tableau indique i° le nombre de pieds auquel l’eau doit ĂȘtre Ă©levĂ©e ; 2 0 le diamĂštre du corps de la pompe dans lequel agit le piston; 3 ° la quantitĂ© d’eau qu’un homme, d’une force ordinaire , peut * Le pied anglais Ă©quivaut Ă  o m , 3o5. Le gallon reprĂ© sente o,o46 mĂštre cube; et la pinte o,oo5. ANGLAIS. 90 Ă©lever dans une minute, au moyen de la pompe, Ă  la hauteur donnĂ©e. La quantitĂ© d’eau contenue dans un tuyau de l’une ou l’autre des hauteurs portĂ©es sur la table, en supposant que le diamĂštre du corps de la pompe soit le mĂȘme du haut en bas , est de 4525 , 2 pouces cubiques, ou de 19,58 gallons, en mesure de vin, Ă  un ioo m de pouce prĂšs du diamĂštre du corps de la pompe. M. Fergusona formĂ© la table de proportion suivante, au moyeu de laquelle on peut trĂšs facilement trouver la quantitĂ© et le poids de l’eau dans un corps cylindrique de tout diamĂštre et de toute hauteur perpendiculaire donnĂ©s. DiamĂštre d'un corps cylindrique d'un pouce. PIEDS de haut. QUANTITÉ n’FAU en pouces cubiques. roms de d’eau en poids de 12 onces la liv. EN ONCES B avoir du poids. 1 2 3 7 4 i 66 r 56 5 4 r> 7 s 43 . 63323 x 2 9 Pour dix pieds de haut, avancez les points dĂ©cimaux d’une place vers la main droite, LE MÉCANICIEN 9 + pour cenl, de deux places; pour mille, de trois places , et ainsi de suite. Vous multiplierez ensuite chaque somme par le quarrĂ© du diamĂštre du corps de pompe donnĂ©, et le produit sera le nombre cherchĂ©. Exemple. Demande. Quelle est la quantitĂ© et le poids de l’eau dans un tuyau vertical de 85 pieds de haut et de dix pouces dans le diamĂštre du corps de la pompe? Le quarrĂ© de 10 est 100. riEDS de haut. 80 5 POUCES cubiques. 753 . 982248 ONCES de 12 Ă  la livre. 24*8561700 ONCES d’avoir du poids. 436 . 3323 i 2 85 Mult. par.. RĂ©ponse... 8 6 i 385 100 100 463 . 6 o 3 o 8 i5 100 801io. 6 i 385 oo 4636 o- 3 o 8 i 5 o Lequel nombre de pouces cubiques , Ă©tant divisĂ© par 201 , donnera , pour le nombre de pouces cubiques dans un gallon devin, 54 pour le nombre de gallons dans le tuyau; et onces, Ă  12 onces par livre , lesquelles Ă©tant divisĂ©es par douze, donnent pour le poids de l’eau en livres de 12 onces ; et enfin , 4656 o .5 onces , avoir du poids , lesquelles Ă©tant divisĂ©es par 16, donnent pour le poids en livre, avoir du poids. ANGLAIS. g5 La puissance requise pour faire agir une pompe ou tout autre machine hydraulique doit ĂȘtre non seulement Ă©gale Ă  toute la colonne d’eau dans le corps de la pompe, mais encore lui ĂȘtre assez supĂ©rieure pour vaincre tout le frottement des parties agissantes de la machine. 2. Dans la MĂ©canique du docteur Gregory, vol. II, on trouve la description suivante d’une pompe quia peu de frottement, et qu’on peut construire de diffĂ©rentes maniĂšres , en employant Ă cet effet un charpentier ordinaire, sans lesecours d’un plombier; elleĂ©lĂšve une grande masse d’eau Ă  des hauteurs modĂ©rĂ©es, ce qui la rend propre au dessĂšchement des marais, Ă  l’épuisement des mines, des carriĂšres, et mĂȘme au service d’une maison. ABCD, fig. 223 ,est une boĂźte carrĂ©e, en ouvrage de charpente, ouverte aux deux bouts, et ayant une bacho et un dĂ©gorgeur au haut. AuprĂšs du fond il y a un compartiment fait en planches, aveo une ouverture E , et une soupape Ă  clapet f ff f reprĂ©sentant un long sac cylindrique fait en cuir ou en fort canevas, avec une doublure de cuir mince comme de la peau de mouton. Elle est fortement clouĂ©e Ă  la planche E , avec du cuir doux entre deux. La partie supĂ©rieure de ce sac est attachĂ©e sur une planche ronde, ayant une ouverture et une soupape F. Cette planche peut ĂȘtre u\ 6* 9 tt, MÉCANICIEN soutenue par des appuis, et avoir dans le bord une Ă©chancrure dans laquelle est passĂ©e une corde qui en fait le tour. La fourche delĂ  lige du piston FG est fortement attachĂ©e Ă  cctto planche. Le sac est tenu moins tendu par une certaine quantitĂ© de cercles eu bois ou d’anneaux de forts fils de fer, etc. , qu’on y introduit Ă  quelques pouces de distance l’un de l’autre. Il sera cĂ  propos de lier ensemble ces cercles , avant de les poser, par trois ou quatre cordes, de haut en bas, qui les maintiendront dans leurs distances convenables. De cette maniĂšre le sac aura la forme d’un soufflet Ă  poudrer, comme ceux dont se servent les perruquiers. La distance entre les cercles doit ĂȘtre d’environ deux fois la largeur du bord du cercle en bois, auquel la soupape supĂ©rieure et la tige du piston sont attachĂ©es. Maintenant supposons que l’on plonge cette boĂźte dans l’eau. Il est Ă©vident que si le sac est Ă©tendu, et perd la forme comprimĂ©e que lui donne son propre poids lorsqu’on tire en haut la tige du piston, il augmentera la capacitĂ©; la soupapeFse fermera par son propre poids ; l’air du sac sera rarĂ©fiĂ©, et l’atmosphĂšre pressera et fera entrer l’eau dans le sac; et quand le piston descendra une seconde fois, cette eau sortira par la soupape F, et remplira une partie de la caisse. La rĂ©pĂ©tition de cette opĂ©ration produira le mĂȘme effet; la caisse se ANGLAIS. 97 remplira, et enfin l’eau sortira par le tuyau. Telle est cette pompe, presque exempte de tout frottement, et trĂšs lĂ©gĂšre. Le cuir dont le canevas est garni le rend impĂ©nĂ©trable Ă  l’air et Ă  l’eau, et le canevas acquiert une force considĂ©rable. Nous savons par expĂ©rience qu’un sac de six pouces de diamĂštre, fait de toile grossiĂšre, et garni d’une peau de mouton, supportera une colonne de i5 pieds d’eau pendant l’espace d’un mois, Ă  6 heures de travail par jour , et que cette pompe est bien supĂ©rieure Ă  u ne pompe ordinaire de mĂȘme dimension. Nous observerons seulement que la longueur du sac devra ĂȘtre trois fois la longueur du mouvement que l’on veut obtenir, afin que, quand la tige du piston sera dans sa position la plus Ă©levĂ©e, les angles ou les bords du sac deviennent trĂšs aigus. Si le sac est plus distendu, la force Ă  exercer devient beaucoup plus grande que le poids de la colonne d’eau que l’on Ă©lĂšve. Si cette pompe est placĂ©e de travers, ce qui peut souvent ĂȘtre exigĂ© par les circonstances, il sera nĂ©cessaire de placer dans le tuyau un guide pour la tige du piston, afin que le sac puisse monter et descendre sans frotter sur les cĂŽtĂ©s , ce qui le mettrait en peu de temps hors de service. Le lecteur versĂ© dans cette science verra que cette pompe ressemble beaucoup Ă  celle de Gosset et de la Douille, dĂ©crite par BĂ©lidor. ii*. q8 le mĂ©canicien vol. II, p. 120, et par la plupart de ceux qui ont Ă©crit sur les machines hydrauliques. Elle y ressemblerait encore bien davantage si le sac Ă©tait sous le cĂŽtĂ© du compartiment E , et qu’une soupape fĂ»t placĂ©e au-dessous de la caisse. Mais nous pensons que notre forme est trĂšs prĂ©fĂ©rable pour la force dans l’autre position , la colonne d’eau levĂ©e par le piston tend Ă  crever le sac , et cela avec une grande force, comme il est facile de le concevoir; tandis que, dans la forme que je viens de recommander ici, le sac est comprimĂ©, et l’on peut rendre la force de chaque cĂŽtĂ© bien moindre qu’il ne faudrait qu’elle le fĂ»t pour crever un sac de six pouces de diamĂštre. Plus les anneaux seront placĂ©s prĂšs l’un de l’autre, plus la force diminuera. Le mĂȘme piston Ă  sac peut ĂȘtre employĂ© pour une pompe foulante en le plaçant sous le compartiment, et en renversant la soupape, il sera alors Ă©galement fort, parce que, dans ce cas, la rĂ©sistance agira par compression. 5 . Un changement ingĂ©nieux qui a Ă©tĂ© fait dans la construction de la pompe aspirante est celui de deux tiges Ă  piston dans le mĂȘme corps; c’est une invention de M. Walter Taylor , de Soulhampton. On a reprĂ©sentĂ© une coupe verticale de cette pompe, fig. 224. Les deux tiges M et iN des pistons a et b sont adaptĂ©es Ă  des crĂ©maillĂšres qui engrĂšnent ANGLAIS. 99 flans les pignons, et sont soutenues dans leur position par des rouleaux de frottement. Les soupapes dont on se sert dans cette pompe sont de trois sortes, comme on le voit Ă  a , b et c. La premiĂšre est un segment sphĂ©rique qui peut glisser sur la tige du piston; elle descend par son propre poids. La seconde, b, s’appelle la soupape du balancier; et la troisiĂšme est une sphĂšre mobile que l’eau soulĂšve en montant, et qui retombe par son propre poids. Chacune de ces soupapes se dĂ©gage elle-mĂȘme des ordures , du sable et du gravier que l’eau fait monter. Dans ce genre de pompe on peut mettre les pistons en mouvement, soit au moyen d’un manche par la maniĂšre ordinaire, soit en passant une corde autour de la roue d e , dans un sens convenable. Les deux extrĂ©mitĂ©s de cette corde, aprĂšs avoir traversĂ© la partie infĂ©rieure de la roue, peuvent ĂȘtre tirĂ©es par un ou plusieurs hommes de chaque cĂŽtĂ©. Une pompe de ce genre, dont le cylindre a sept pouces de diamĂštre, Ă©lĂšve deux milliers d’eau Ă  24 pieds de haut dans une minute, au moyen de dix hommes, dont cinq seulement travaillent Ă  la fois de chaque cĂŽtĂ©. Une autre amĂ©lioration de la pompe commune a Ă©tĂ© faite par M. Todd, de Hull. Dans cette machine , peu diffĂ©rente des pompes ordinaires, il a cherchĂ© Ă  doubler la puissance de la maniĂšre suivante 7 **. 1 00 LE MÉCANICIEN Ayant prĂ©parĂ© le cylindre du piston, qui peut avoir douze pieds de haut, il retranche du fond environ trois pieds. Au bout du grand cylindre, il place une soupape Ă  air , et au bout du petit, une soupape de service. Dans le fond du petit cylindre , qui contient la soupape de service, est insĂ©rĂ© un tube elliptique, recourbĂ©, de calibre Ă©gal au principal cylindre dont l’autre extrĂ©mitĂ© est Ă©galement insĂ©rĂ©e dans le haut du grand cylindre. Ce tube se partage de la mĂȘme maniĂšre que le premier cylindre en soupapes Ă  air et de service qui sont exactement parallĂšles Ă  celles du premier cylindre. La pompe, ayant ainsi doubles soupapes, produit doubles effets que l’on peut encore augmenter en augmentant les dimensions. Le cylindre est vissĂ© pour l’usage sur un tuyau qui se dirige du cĂŽtĂ© d’un rĂ©servoir ou d’une citerne, et que l’on fait agir Ă  la main. Le piston plongeur est mis en action par un segment de roue dentĂ©e , dans le systĂšme de la roue dont on se sert pour faire mouvoir les pompes Ă  chaĂźnes des bĂątiments de la marine royale. Cette roue reçoit son mouvement d’un cabestan Ă  main, qui est considĂ©rablement hĂątĂ© par une roue mouvante de dimensions diffĂ©rentes, placĂ©e Ă  l’extrĂ©mitĂ© opposĂ©e. Cette pompe, joint Ă  sa puissance augmen- ANGLAIS. IOI tĂ©e , un autre avantage trĂšs grand et trĂšs important. En y vissant le long tuyau en cuir et le tuyau Ă  feu de la machine ordinaire , on la convertit en peu de minutes en une vĂ©ritable pompe Ă  incendie; ainsi la personne qui possĂšde cette pompe est sĂ»re d’avoir en un instant une machine propre Ă  Ă©teindre le feu. Trois hommes suflisent pour faire agir cette pompe; un pour tourner le cabestan, un autre pour diriger le tuyau, et un troisiĂšme pour fournir de l’eau. 4 . La pompe foulante forcing-pump est reprĂ©sentĂ©e fig. 2 25. Elle Ă©lĂšve l’eau au travers de la boĂźte H, non pas de la mĂȘme maniĂšre que le fait la pompe aspirante, quand le piston g est Ă©levĂ© par la tige D d ; mais ce piston n’a pas d’ouverture par laquelle l’eau puisse s’élever et passer dans la partie supĂ©rieure du corps de pompe BC. Pour indiquer le jeu de cette pompe, supposons que le piston soit abaissĂ© en B ; la soupape ĂŽ, qui avait Ă©tĂ© soulevĂ©e par le moyen de l’ascension de l’eau au travers de la boĂźte H , quand on avait levĂ© le piston , retombe et bou - che l’ouverture II. L’eau qui est entre le piston g et la boĂźte H, ne peut monter Ă  travers le piston quand il descend, ni retourner dans la partie infĂ©rieure de la pompe L e, mais elle a passage dans le tuyau M M, placĂ© Ă  cĂŽtĂ© du 102 LE MÉCANICIEN corps delĂ  pompe, qui s’ouvre dans le rĂ©servoir Ă  air K K au point P. L’eau Ă©tant donc forcĂ©e dans le tuyau MM par la descente du piston , soulĂšve la soupape a , et entre dans le rĂ©servoir Ă  air K K. AussitĂŽt que le piston g commence Ă  remonter, la soupape a se ferme, parce que l’action de l’eau contre la partie infĂ©rieure de la soupape vient alors Ă  cesser. L’eau Ă©tant ainsi forcĂ©e d’entrer dans le rĂ©servoir Ă  air K K , au moyen de coups rĂ©pĂ©tĂ©s du piston, s’élĂšve au dessus de la partie infĂ©rieure du tuyau GHI, et commence alors Ă  comprimer l’air dans le rĂ©servoir K K. Car, le tuyau GH Ă©tant fixĂ© dans le rĂ©servoir au- dessous de F , de maniĂšre qu’il est impĂ©nĂ©trable Ă  l’air, qui n’en peut sortir que par l’embouchure du tuyau au point I, ce qui ne peut avoir lieu que quand cette embouchure est couverte par l’eau ; et l’air se condensant de plus en plus Ă  mesure que l’eau s’élĂšve au- dessus du tuyau, alors il commence Ă  agir par son ressort contre la surface de l’eau au point H; et cette action pousse l’eau en haut par le tuyau IHGF, d’oĂč elle jaillit par le jet S Ă  une grande hauteur, tandis quelle se renouvelle par l’élĂ©vation et la pression alternatives du piston g , poussant continuellement l’eau qu’il Ă©lĂšve par la soupape H, le long du tuyau M M, dans le rĂ©servoir Ă  air K K. ANGLAIS. 103 Plus la surface de l’eau H s’élĂšvera dans le rĂ©servoir, moins sera grand l’espace dans lequel sera condensĂ© l’air qui le remplissait auparavant ; et par consĂ©quent la force de son action sur l’eau sera d’autant plus grande , et la poussera avec d’autant plus de violence au travers du tuyau au point F ; et comme l’action de l’air continue, tandis que le piston g s’élĂšve, le courant ou le jet S, sera le mĂȘme, aussi long-temps que continuera le mouvement du piston et quand la soupape b s’ouvrira pour laisser monter l’eau, soutirĂ©e par l’élĂ©vation du piston, la soupape a se fermera pour empĂȘcher l’eau, qui a Ă©tĂ© foulĂ©e dans le rĂ©servoir, de redescendre par le tuyau MM dans le corps de la pompe. S’il n’y avait pas de rĂ©servoir Ă  celte machine, le tuyau GHI serait joint Ă  celui M M IV au point P; et alors le jet S s’arrĂȘterait chaque fois que le piston s’élĂšverait, et jaillirait seulement quand il s’abaisserait. La machine hydraulique de M. Newsham pour Ă©teindre le feu {voyez Pompe Ă  incendie. consiste en deux pompesfoulantesqui poussent alternativement l’eau dans un rĂ©serv oir fer mĂ©et plein d’air; en forçant l’eau dans ce rĂ©servoir,l’air est condensĂ©, et comprime l’eau si fortement qu’elle sortavec une grande force et une grande impĂ©tuositĂ© au travers d’u n tuyau qui y descend, et forme un courant d’eau continuel au moyen 1 04 LE MÉCANICIEN de la condensation de l’air sur sa surface dans le vaisseau. Au moyen des pompes foulantes, on peut Ă©lever l’eau Ă  toute hauteur, au-dessus du niveau d’une riviĂšre ou d’une source, et l’on peut construire des machines pour les faire mouvoir, soitau moyen d’un courant ou d’une chute d’eau , soit au moyen de la vapeur, ou de chevaux. La tige du piston, dans une pompe aspirante est quelquefois pratiquĂ©e de maniĂšre Ă  opĂ©rer au travers d’un rouleau en cuir huilĂ©, et des plaques de cuivre jointes au corps delĂ  pompe par des vis, et conservĂ©es humides par de l’eau contenue dans une espĂšce de hache qui se trouve au haut cela empĂȘche l’eau de sortir par lehautde la pompe, et ainsil’on Ă©lĂšve l’eau cĂ  toute hauteur au moyen d’un tuyau 5 . La pompe Ă©lĂ©vatoire ne diffĂšre de la pompe aspirante que par la disposition de ses soupapes et la forme du cadre de son piston. Cette pompe est reprĂ©sentĂ©e fig. 226. A B est un corps de pompe fixĂ© dans un cadre I KL M, qui est immobile, et dont la partie infĂ©rieure plonge dans l’eau. GE Q H O est un chĂąssis avec deux fortes branches en fer , jouant dans des ouvertures pratiquĂ©s dans la partie infĂ©rieure et supĂ©rieure des pompes I K et LM. Dans le fond de ce cadre OQH est fixĂ© un piston renversĂ© BD, garni d’une sou- ANGLAIS. io5 pape D placĂ©e Ă  sa partie supĂ©rieure. Sur le haut du corps delĂ  pompe, s’élĂšve une partie F R, soit attachĂ©e Ă  ce corps, soit mobile au moyen d’une houle dans son orbite , mais dans l’un et l’autre cas impĂ©nĂ©trable Ă  l’eau et Ă  l’air; dans cette partie, en C, est une soupape fixe ouvrant par le haut. Il est Ă©vident que quand le chĂąssis du piston est renversĂ© dans l’eau, le piston D descend, et que l’eau qui est en dessous s’élance par la soupape D, et s’élĂšve au- dessus du piston ; et, quand le chĂąssis s’élĂšve, le piston force l’eau cĂ  travers la soupape C, dans le haut de la citerne P, et coule par le robinet. Le piston de cette pompe joue au- dessous de la surface de l’eau. M. Martin a dĂ©crit une pompe Ă  mercure qui opĂšre au moyen de ce mĂ©tal; elle est de l’invention de M. Hoskins , et a Ă©tĂ© perfectionnĂ©e par M. Desaguliers. Une autre pompe, de la classe des pompes Ă©levantes dont le piston agit sans frottement, et inventĂ©e par MM. Gosset et de la Deuille, est placĂ©e Ă  Paris, dans le Jardin du Roi. Phil. Britt. , vol. II, pag. 5 ^ , etc., ici. 3 . 6. La pompe de Ctesibius , la premiĂšre de toutes ces sortes de pompes, agit tant par aspiration que par foulement. Sa forme et son action sont ainsi qu’il suit Un cylindre en cuivre AB CD , fig. 227, muni d’une soupape au point L, est placĂ© dans l’eau ; on y ajuste un piston MK, fait en bois I OÔ LE MÉCANICIEN verd pour qu’il ne s’enfle pas dans l’eau ; on le place sur l’ouverture du cylindre, en la recouvrant en cuir ; en H on place encore un autre tuyau N H, avec une soupape qui s’ouvre vers le haut au point I. Alors le piston MK Ă©tant soulevĂ©, l’eau ouvrira la soupape au point L, et s’élĂšvera dans le creux du cylindre; quand le mĂȘme piston s’abaissera, la soupapeI sera ouverte, et l’eau sera poussĂ©e Ă  travers le tuyau H N. Telle est la pompe dont se servaient les anciens, et dont les deux autres ont Ă©tĂ© dĂ©duites. Sir S. Morland s’est efforcĂ© d’augmenter la force de la pompe en diminuant le frottement il a assez bien rĂ©ussi,Ă©tant parvenu Ă  faire travailler la pompe presque sans aucun frottement. 7. En i 8 i 3 , la sociĂ©tĂ© d’encouragement pour les arts donna une mĂ©daille d’argent Ă  M. Jean Stephens, pour un perfectionnement dans la construction de la pompe foulante, par lequel on peut, au moyen d’une lĂ©gĂšre dĂ©pense, Ă©lever del’ean d'un puits de 66 pieds de profondeur au dessous de la surface du terrain. Toute la dĂ©pense de la pompe et de son appareil s’élevait Ă  20 liv. st. La partie infĂ©rieure de la pompe est en bois et a quatrepouces de corps. La partie infĂ©rieure de la lige, qui passe au travers delĂ  boĂźte garnie d’étoupesest faileen cuivre ; le coudcet les parties supĂ©rieures de la pompe ont deux pouces ANGLAIS. i°; de diamĂštre; on peut aisĂ©ment les confectionner avec toute espĂšce de bois. On parvient facilement Ă  rendre cette pompe propre Ă  servir de pompe Ă  incendie, en y ajoutant un rĂ©cipient impĂ©nĂ©trable Ă  l’eau et un tuyau dans la partie supĂ©rieure. Dans ce dessein on a introduit une tĂȘte et une vis, au lieu de visser cela au bout de la pompe; cette construction offre plus de sĂ»retĂ© et de soliditĂ©. Quand ou doit lever l’eau Ă  une grande hauteur, on recommande aussi d’avoir une vis pour s’en servir , afin que tout soit prĂȘt Ă  ĂȘtre mis sur-le-champ en action. On n’a pas Ă  craindre que la gelĂ©e puisse nuire Ă  cette pompe. Quand le puits est d’une profondeur considĂ©rable, un corps en cuivre, ou de tout autre mĂ©tal, doit ĂȘtre employĂ© de prĂ©fĂ©rence pour le travail du piston. Fig. 228 reprĂ©sente la coupe d’un puits dans lequel une pompe de ce genre est placĂ©e. A A reprĂ©sente la surface du terrain , et B B le mur en brique du puits, dans lequel l’eau s’élĂšve au niveau C, et doit ĂȘtre Ă©levĂ©e Ă  la surface A A au moyen de la pompe. D est le levier ou le manche de la pompe auquel la tige a est attachĂ©e , et qui descend vers la pompe; la tige est faite en bois de diverses longueurs, unis ensemble par des cercles de fer, de la maniĂšre indiquĂ©e dans la figure 229. Ces branches en bois a, a 1 08 LE MÉCANICIEN sont recouvertes par des enfourchures en fer Ăč, qui en renferment les bouts, et sont fortement rivĂ©es; les bouts des enfourchures sont joints ensemble pour rĂ©unir les diverses longueurs. E est le corps de pompe, ou le cylindre de la pompe dans laquelle le piston opĂšre; cette partie est formĂ©e d’une solive creuse ayant une branche e Ă©galement creusĂ©e, et dirigĂ©e obliquement vers la chambre pour former le tuyau dans lequel l’eau est foulĂ©e. Dans le fond de ce cylindre est situĂ©e la soupape aspirante, qui est placĂ©e au haut du tuyau aspirateur. Elle est percĂ©e moins large que le corps de pompe, qui est aussi garni d’un tuyau en cuivre dans l’endroit oĂč le piston se meut. Le haut du corps de la pompe porte un couvercle en mĂ©tal g voyez figures 23 e 23 i , quia une boĂźte garnie au centre, propre Ă  recevoir la partie cylindrique en mĂ©tal de la tige /ide la pompe; c’est Ă  cette extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure qu’est attachĂ© le piston a. Ce couvercle en mĂ©tal consiste en un cercle qui est attachĂ© au corps en bois au moyen de cinq vis qui passent au travers d’autant d’oreilles fixĂ©es sur la circonfĂ©rence du cercle. En dessous se trouvent autant d’ouvertures qui rĂ©pondent Ă  des chevilles fixĂ©es dans le bois, et saillent assez pour retenir ces vis, afin d’assurer le cercle au moyen d’écrous qu’on y visse. La partie mobile du couvercle de la pompe a une boĂźte g dans le ANGLAIS. 1 Og centre, et est attachĂ©e au cercle par cinq vis que l’on peut dĂ©faire pour ĂŽter le couvercle et retirer le piston, quand il faut le garnir de cuir. F est la pompe foulante , formĂ©e d’autant de parties de tuyau en bois qu’il en faut pour faire la longueur; elles sont jointes ensemble,et se terminent Ă l’extrĂ©mitĂ© supĂ©rieuredutuyau, en forme de cĂŽne entrant dans l’extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure de l’autre tuyau , destinĂ©e Ă  le recevoir la partie la plus basse s’ajuste Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la branche e, et l’on regarde comme avantageux de mettre dans le tuyau, Ă  l’endroit de sa jonction, une soupape qui empĂȘche le retour de l’eau, et qui supporte une partie du poids de la colonne, Ă  partir de la soupape la plus basse au point f-, l’extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure du tuyau est munie d’une gargouille i servant de dĂ©charge Ă  l’eau. M, est un second dĂ©gorgeoir qui est adaptĂ© dans le tuyau au-dessous d u premier. 11 est garni d’une vis au moyen de laquelle il peut ĂȘtre joint Ă  un tuyau creux ou en cuir, pour porter l’eau Ă  une certaine distance, ou, par le moyen d’un jet ou d’un tuyau Ă  branche , la lancer Ă  la maniĂšre de la pompe Ă  incendie. Il faut, dans ce cas, boucher le premier dĂ©gorgeoir i , au moyen d’une cheville vissĂ©e ou d’un couvercle. Il y a un rĂ©servoir H en cuivre, impĂ©nĂ©trable Ă  l’air, placĂ© au haut du tuyau F, pour 1 10 LE MECANICIEN rendre Ă©gal le mouvement pulsatoire de l’eau jetĂ©e par la pompe. K est un tasseau attachĂ© au tuyau F, qui s’élĂšve au-dessus du centre de la pompe, oĂč est pratiquĂ© un trou dans lequel s’adapte la tige h du piston, afin de l'affermir dans son mouvement en haut et en bas, et pour qu’elle ne se dĂ©place pas ni ne s’écarte d’aucun cĂŽtĂ©. Comme on peut confectionner les tuyaux en bois, dont la pompe foulante F est composĂ©e, avec de mauvais bois, cela fait une grande diffĂ©rence entre le prix de cette pompe et celui des solives droites, qu’il faut employer Ă  la confection des pompes ordinaires. On peut attacher, au moyen d’une chaĂźne, une cheville en bois entre les jets ou les tuyaux M et i, afin de pouvoir boucher la partie dont on ne veut pas se servir. M. Stephens est d’avis qu’il vaut mieux placer la soupape/au-dessus du niveau de l’eau dans le puits. 8. M. William Tyror, de Liverpool, a pris un brevet d’invention, en mars 1819, pour quelques amĂ©liorations dans la construction des pompes, ainsi que dans le mĂ©canisme de leur jeu. Ces amĂ©liorations consistent Ă  avoir quatre corps de pompe en cuir , dĂ©signĂ©s parles lettres P P P , fig. ĂŒ 52 , joints ensemble au moyen de culasses attachĂ©es par des vis, et soudĂ©es dans ANGLAIS. 1 1 1 les jointures. On confectionne ces culasses QQ en cuivre ou en tout autre mĂ©tal convenable. Quand elles sont prĂ©parĂ©s , on place P P, fig. ĂŒ 55 , sur la culasse Q q , fig. 20 3 , et ces deux parties sont attachĂ©es Ă  une boĂźte ou sous une boĂźte convenable Ă  cet effet. Cette boĂźte, ou chĂąssis, fig. 20 8, est garnie de huit rainures en cuivre OOO, attachĂ©es Ă  ses cĂŽtĂ©s avec des vis, et ayant sur chaque face de la mĂȘme piĂšce carrĂ©e un pivot de fer ou de tout autre mĂ©tal convenable. A une extrĂ©mitĂ© du pivot sont fixĂ©es deux roues dentĂ©es assez Ă©loignĂ©es l’une de l’autre pour permettre Ă  deux autres, du mĂȘme diamĂštre et de la mĂȘme Ă©paisseur, d’ĂȘtre placĂ©es entre les premiĂšres de maniĂšre que les pivots puissent tourner sans toucher aux autres roues marquĂ©es C et E. Les roues D et F sont assurĂ©es surles pivots AA, au moyen d’une vis ou d’une cheville; et les roues C et E, Ă©tant attachĂ©es l’une prĂšs de l’autre, glissent le long de l’extrĂ©mitĂ© carrĂ©e de l’axe U au moyen du guide ou de la rainure Y, qui est fixĂ©e sur un plan qui tourne dans le centre de la roueC, au moyen d’une attache et de deux vis qui l’assujettissent par le bas ce guide repose dans les entailles pratiquĂ©es Ă  l’autre extrĂ©mitĂ© de la boĂźte pour lui servir de point de repos. Les entailles sont au nombre de trois de chaque cĂŽtĂ© de la boĂźte ou du compartiment 1 12 IE MÉCANICIEN W la plus Ă©loignĂ©e de la roue retient le guide V avec la roue E sur la petite roue F. En faisant mouvoir le guide dans le cran du milieu, on maintient les roues C et E entre les roues D et F; le cran le plus prĂšs des roues guide la roue C sur la grande roue D, de maniĂšre que la puissance devient bien plus grande quand on fait sortir ou qu’on tire de l’eau d’une grande profondeur. Quand les roues C et E sont placĂ©es dans l’espace entre les roues infĂ©rieures , on fait mouvoir le manche Ă  partir de l’axe supĂ©rieur U, et on le place sur l’extrĂ©mitĂ© de l’axe AA, en sorte que la pompe opĂšre sans le secours des roues, suivant que l’occasion l’exige. Le mĂ©canisme est garni de quatre tiges Ă  anneaux , marquĂ©es BBB, afin de pouvoir y attacher les tiges plongeantes au moyen d’une jointure et d’une cheville; l’anneau est limĂ© carrĂ©ment en dedans afin de donner plus de jeu. Fig. 235 , reprĂ©sente le rouleau qui est formĂ© de deux piĂšces en cuivre, l’une Ă  moitiĂ© ronde, d’une Ă©paisseur proportionnĂ©e Ă  la force ou au volume de la machine, et l’autre ronde comme une roue ou feuille en forme de roue et de la mĂȘme Ă©paisseur que l’autre moitiĂ© ce rouleau ou cette roue est coupĂ©e Ă  moitiĂ© par le milieu de cĂŽtĂ©, le morceau en est retranchĂ© et coupĂ© en queue d’aronde dans la largeur en pro- ANGLAIS. I 5 portion Ă  l’axe. L’autre moitiĂ© est ensuite ajustĂ©e Ă  la place d’oĂč l’on a enlevĂ© le plus grand morceau, et ces deux parties sont assujetties ensemble au moyen de deux vis, de maniĂšre que la roue ou le rouleau reprend la mĂȘme forme qu’il avait avant qu’on l’eĂ»t coupĂ©. On pratique ensuite un trou dans le centre, etl’on fixe la roue sur l’axe ou les axes dont on vient de parler. Y, dans la figure 256 , reprĂ©sente la grande moitiĂ© de ce rouleau, et X, fig. 23^, reprĂ©sente la petite moitiĂ©, avec l’aronde qui est placĂ©e dessus, et remplit le vide ou l’espace pratiquĂ© dans la plus graude moitiĂ© pour l’assujettir sur la base. Les extrĂ©mitĂ©s de chaque anneau de clef sont placĂ©es dans les rainures OOO, fig. 2ÔS, et les tiges des anneaux BBBB opĂšrent par des ouvertures dans le fond de la boĂźte Ă  cet effet une plaque de fer ou base est formĂ©e avec quatre ouvertures S S S, fig. 209, et est attachĂ©e avec des vis au fond de la boĂźte et du compartiment. Les tiges, Ă©tant adaptĂ©es par les trous danscetle plaque, maintiennent l’action de la pompe perpendiculaire, tandis que le cylindre roule en avant et en arriĂšre dans l’anneau, suivant la maniĂšre dont les tiges sont poussĂ©es en haut et en bas par les axes, qui se meuvent et tournent alternativement. Quand on applique ce mĂ©canisme sur une pompe foulante ou qu’on le place sur une pompe Ă  feu, il produit l’effet 8 * ii . LE MECANICIEN qu’une plus grande quantitĂ© d’eau se dĂ©charge de la citerne ou de la machine, et comme il a une grande puissance, il est trĂšs nĂ©cessaire qu’il soit pourvu d’un robinet d’une dimension plus grande , afin de donner passage Ă  une quantitĂ© plus considĂ©rable d’eau, qui se dĂ©charge de la citerne ou de la machine dans un temps plus court que de coutume. C’est pour cette raison que M. Tyror adapte le baril, ou la partie du robinet oĂč passe la clef , et le point d’arrĂȘt d’un seul cĂŽtĂ© , de maniĂšre qu’il n’y ait qu’un arrĂȘt Ă  la cheville ou Ă  la clef; le point d’arrĂȘt qui est sur le cĂŽtĂ© penchant donne un libre cours Ă  l’eau sans occa- sioneren elle aucun bouillonnement dans son passage. Voir les figures Fig. 240, reprĂ©sente un profil de robinet. Fig. 241, reprĂ©sente le mĂȘme, vu d’en haut. Fig. 242 , reprĂ©sente la cheville avec le passage d’eau qui y est pratiquĂ©. Fig. 243 , reprĂ©sente l’axe avec les roues dentĂ©es et Ă  pignons , et les cylindres. Fig. 244 » l’axe supĂ©rieur, avec le plan amĂ©liorĂ© de la crĂ©nelure. Fig. 245 , la tige du piston , dans le moment oĂč elle s’attache au haut de la tige Ă  anneau, comme pour servir sur un bĂątiment. ANGLAIS. Fig. 246 , Ja pompe Ă©tablie sur le pont d’un bĂątiment, vue de face. 9. M. Richard Franklin a reçu un encouragement de la sociĂ©tĂ© des arts, pour quelques changements avantageux dans la pompe foulante , au moyen desquels l’eau peut ĂȘtre transportĂ©e dans le rĂ©servoir placĂ© au haut d’une maison, afin d’en fournir toutes les chambres et cabinets oĂč on peut en faire usage. O11 a donnĂ©, fig. 247 , une coupe de cette pompe. AA sont deux pistons; sur la face supĂ©rieure de chacun est une double soupape vvvv ~, la tige du piston supĂ©rieur passe au travers de la boĂźte garnie B, et celle de l’intĂ©rieur au travers de la boĂźte garnie C. S est le tuyau aspi- pirant, et D le tuyau de dĂ©charge. Fig. 248 est une vue extĂ©rieure de la pompe; e e e le levier ou le manche; F le point fixe autour duquel se meut le manche; GG le corps de la pompe; ww les roues qui roulent sur elles-mĂȘmes entre les cadres xcc,cex, et qni maintiennent verticale la tige du piston; ep la tige conductrice, qui communique le mouvement du levier au piston infĂ©rieur ; e 0 la tige dirigeante qui donne le mouvement au piston supĂ©rieur. Il est Ă©vident qu’en Ă©levant le manche ou le levier, on presse vers le bas le piston supĂ©rieur, et l’on Ă©lĂšve en mĂȘme 8 . LE MECAMGIEN 1 6 temps le piston infĂ©rieur, dont les soupapes sont alors fermĂ©es. Il pousse donc l’eau au travers du piston supĂ©rieur, et le fait par consĂ©quent arriver au tuyau de dĂ©charge. En abaissant le levier, le piston supĂ©rieur s’élĂšve avec ses soupapes fermĂ©es, et soulĂšve l’eau, qui est alors poussĂ©e dans le tuyau de dĂ©charge ; en mĂȘme temps, le piston infĂ©rieur descend, et, par cette action, ses soupapes sont ouvertes pour laisser passer une quantitĂ© d’eau Ă©gale au contenu du cylindre, moins la capacitĂ© des deux pistons. L’avantage particulier de cette pompe Ă  double piston, c’est qu’avec un diamĂštre de six pouces elle dĂ©charge une quantitĂ© d’eau Ă©gale Ă  douze pouces de cylindre, et ainsi dans la mĂȘme proportion, en doublant toujours cette quantitĂ© quelle qu’elle puisse ĂȘtre; elle donne ainsi un produit prĂ©cisĂ©ment Ă©gal Ă  celui de deux pompes communes du mĂȘme jeu et de la mĂȘme capacitĂ© du cylindre, et certainement avec un frottement et un travail proportionnellement moindres. 1 o. Les pompes dont on se sert ordinairement pour dessĂ©cher les mines ont bien des inconvĂ©nients; nous allons dĂ©crire les principaux. PremiĂšrement, comme il est nĂ©cessaire que les pompes, en s’abaissant, maintiennent l’eau trĂšs basse dans la fosse, il arrive souvent que la machine va trop vite, et que la pompe, en tirant l’air Ă  elle, entraĂźne, par la violence de ANGLAIS. 117 son courant, de petits morceaux de pierre, de charbon ou d’autres substances; les plaçant au-dessus du piston sur les soupapes, occa- sione un retard trop considĂ©rable dans le travail de la pompe, et use le cuir de la machine. Secondement, quand la machine est miseen Ɠuvre, aprĂšs avoir Ă©tĂ© ainsi ralentie, dans son action sur l’air, de maniĂšre Ă  ce qu’il reste une quantitĂ© d’air dans le corps de pompe avec de petites pierres dĂ©posĂ©s surlcs soupapes du piston , il arrive souvent que la pression de l’air, Ă  la descente du piston, n’est pas suffisante pour vaincre le poids des soupapes du piston chargĂ©es d’ordures, et de la colonne d’eau dans les tuyaux fixes ; ainsi la pompe ne peut aspirer son eau. Le remĂšde ordinaire est de retirer l’eau du corps de la pompe, jusqu’à ce qu’une quantitĂ© d’eau ait Ă©chappĂ© par les cĂŽtĂ©s, et dĂ©placĂ© l’air. Cet inconvĂ©nient rĂ©sulte souvent de l’espace trop grand et inutile qui se trouve entre le piston et le cliquet. TroisiĂšmement, comme les pompes sont suspendues dans la fosse par des cabestans afin de pouvoir les abaisser promptement Ă  mesure que l’eau baisse dans la fosse; les cordes, en s’étendant, sur-tout quand elles rencontrent du sable fin, font beaucoup de mal Ă  la pompe, parce quelles la laissent reposer au fond , et sont cause qu’elle s’engorge. Mais l’inconvĂ©nient le plus grave, c’est que les mineurs, LE MECANICIEN I l8 en transportant la pompe d’un endroit Ă  l’autre, pour atteindre toutes les parties de la mine, la plaeent souvent hors de la verticale , et par lĂ  causent un immense frottement, qui en use considĂ©rablement toutes les parties, et met tout l’appareil en danger , en rompant les attaches et les supports, et en dĂ©tachant les jointures des tuyaux. C’est Ă  ces inconvĂ©nients que M. William Brunton a cherchĂ© Ă  remĂ©dier, dans les mines de fer de Butterley, en Derbyshire ; Ă  cet effet, il a introduit un tuyau latĂ©ral afin d’éviter l’attraction de l’air par la pompe, et pour rĂ©gulariser l’action dans le corps de pompe, tant au dessus qu’au dessous du piston. Ce tuyau a une soupape d’arrĂȘt que les mineurs peuvent diriger trĂšs aisĂ©ment, pour conserver toute l’action de la machine sans attirer l’air; en faisant descendre l’eau de la partie supĂ©rieure du corps de pompe dans la partie infĂ©rieure, de maniĂšre que la pompe agit dans son eau propre. Au lieu d’avoir tout le poids de la partie infĂ©rieure , portant sur le fond , elle est fixĂ©e dans la mine au moyen de solives transversales, et le mineur n’a qu’à lever et faire mouvoir un tuyau, ou corps de vent additionnel, qui glisse sur l’extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure de la pompe, commeun tĂ©lescope, pourl’alonger parle bas; ce tuyau Ă  vent est en outre recourbĂ© et tournĂ© comme une petite grue, qui, par la facilitĂ© avec ANGLAIS 1 19 laquelle elle tourne dans le sac en cuir, par son ouverture, peut aisĂ©ment se dĂ©placer, et ĂȘtre adaptĂ©e Ă  toutes les nouvelles fosses pratiquĂ©es dans le fond par les mineurs. Les pompes sont supportĂ©es, dans la mine, par des solives placĂ©es en travers Ă  une distance convenable , de maniĂšre Ă  s’adapter Ă  la longueur des tuyaux ou Ă  celle de la pompe , qui est de neuf pieds; on met d’autres petits morceaux de bois en travers des premiers, qui , Ă©tant creusĂ©s en demi-cercle, s’adaptent prĂ©cisĂ©ment autour des flancs de la pompe , en supportent le poids, et peuvent facilement ĂȘtre enlevĂ©s quand il s’agit de l’abaisser dans la mine ; comme ils ne sont assurĂ©s par aucun lien, ils n’empĂȘchent pas la pompe de monter, lorsque cela devient nĂ©cessaire, et que la mine se remplit d’eau. Par ce moyen, les pompes restent stationnaires, et le tuyau aspirant s’allonge Ă  mesure que l’eau s’abaisse dans la mine, jusqu’à ce qu’il acquierre toute son action et qu’il ait toute son Ă©tendue ; alors on baisse la colonne, et on l’appuie sur les autres bases les plus proches , en ajoutant un autre tuyau par le haut, de maniĂšre que la pompe reste stationnaire jusqu a un enfoncement de neuf pieds; car le tuyau du haut dĂ©chargera toujours l’eau au mĂȘme niveau, et, au lieu detre obligĂ© d’alon- ger la colonne Ă  chique baisse, il ne sera nĂ©- 1 20 LE MECANICIEN cessaire de le faire qu’a prĂšs une baisse de neuf pieds. Fig. 249 donne la construction de la pompe de M. Brunton; c’est une coupe qui passe par le centre du corps de pompe et du tuyau aspirateur. A est la porte, que l’on dĂ©visse pour parvenir au clapet de la pompe; B estle corps de pompe avec le piston D qui se meut dedans. E est le clapet , que l’on a fait voir aussi dans les figures 200 et 2 . 5 1 ; F est le tuyau d’aspiration , et GG est une piĂšce d’alonge mobile, qui glisse dessus et renferme l’autre, quand la pompe vient d’ĂȘtre fixĂ©e; mais quand la fosse augmente en profondeur, elle glisse sur le tuyau F pour atteindre le fond. La surface extĂ©rieure du tuyau intĂ©rieur F est cylindrique , et doit ĂȘtre trĂšs unie, de maniĂšre Ă  pouvoir entrer exactement dans le tuyau extĂ©rieur G, dans lequel il peut se mouvoir d’environ six pouces. Cette jonction devient tout-Ă -fait parfaite au moyen de cuirs que l’on place au fond du vase aa, qui contient de l’eau et du foin mouillĂ©, afin de les maintenir dans un Ă©tat d’humiditĂ© et de flexibilitĂ©, et par consĂ©quent impĂ©nĂ©trables Ă  l’air. L’extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure du tuyau aspirant G se termine par le canon R, qui est percĂ© d’une quantitĂ© de petits trous, afin qu’il n’aspire pas la boue ni les ordures. Ce canon n’est pas placĂ© dans la mĂȘme direction que le tuyau, mais il est recourbĂ© ANGLAIS 12 1 d’un cĂŽtĂ©, de maniĂšre Ă  dĂ©crire un cercle quand on le tourne. De cette maniĂšre, les mineurs, en le tournant autour et sur le tuyau F, peuvent toujours mettre le canon 11 dans la partie la plus basse de la mine; et Ă  mesure qu’ils creusent ou font sauter la mine plus bas , ils tournent le canon dans la fosse, et le tuyau, en glissant, atteint le fond du trou en s’allongeant, comme on le voit dans la figure. Par ce moyen , il est inutile de placer le point d’explosion assez prĂšs de la pompe pour qu’elle soit en danger d’ĂȘtre endommagĂ©e, comme cela arrive dans la pompe ordinaire, et ce qui ne peut s’éviter, quand on fait usage de cette derniĂšre, qu’en Ă©cartant son pied d’un cĂŽtĂ© de la fosse; ce qui nĂ©cessairement place la colonne hors de la ligne verticale. La construction du clapet est expliquĂ©e par les figures 25o et a5i ; la premiĂšre est une coupe, et la derniĂšre est un plan. LL est un anneau en fonte, qui s’ajuste dans un espace conique, au fond du corps de pompe, comme on le voit figure sl\ jg. Cet anneau a deux tiges il, qui en sortent pour supporter un second anneau en fer MM; prĂ©cisĂ©ment sous cet anneau s’étend une barre m, qui traverse d’une lige Ă l’autre, et porte deux vis ajustĂ©es au travers; celles-ci pressent au bas une seconde barre transversale, n, qui tient le cuir des sou- 122 LE MECANICIEN papes abaissĂ© sur la barre transversale de l’anneau L, et cela le tient ferme eu formant une charniĂšre sur laquelle s’ouvrent les deux soupapes , sans qu’il soit nĂ©cessaire d’y faire des ouvertures Ă  la maniĂšre ordinaire mais le principal avantage, c’est que, parce moyen, on peut rĂ©parer le clapet, et y remettre un nouveau cuir avec bien moins de perte de temps; ce qui est un objet de trĂšs grande importance; car, dans beaucoup d’occasions, l’eau augmente si rapidement dans la fosse, que si le clapet vient Ă  manquer, et ne peut ĂȘtre facilement rĂ©parĂ© , l’eau s’élĂšve au-dessus de la porte de maniĂšre Ă  empĂȘcher qu’o-n ne puisse y avoir accĂšs; et il n’y a pas alors d'autre remĂšde, dans les pompes ordinaires, que de dĂ©monter tout le corps de la pompe, opĂ©ration trĂšs longue et trĂšs coĂ»teuse. Dans la pompe de M. Brunton, on peut retirer le clapet Ă  volontĂ©, et en tout temps , en retirant d’abord le piston , et en faisant descendre une fourche en fer Z, qui a des crochets Ă  l’extĂ©rieur de ces deux pointes ; cette fourche, en tombant dans l’anneau M, saisira, avec ses fourchons qui s’écartent, le bas de cet anneau, et le tiendra assez ferme pour pouvoir le tirer en haut. Une autre partie de l’amĂ©lioration de M. Brunton consiste dans l’addition d’un tuyau H fig. 249, qui est fabriquĂ© en mĂȘme temps que le corps de pompe, et qui ANGLAIS. 123 y communique par le haut et le bas, prĂ©cisĂ©ment au-dessus du clapet. A la partie supĂ©rieure, le clapet est recouvert par une plaque plate et glissante qu’on peut faire mouvoir au moyen de la petite verge b , qui passe au travers d’un collet en cuir; celte verge est mise en mouvement au moyen d’un levier, en sorte que les hommes peuvent ouvrir et fermer la soupape au fond delĂ  fosse. L'objet de ce tuyau latĂ©ral est de dĂ©charger une quantitĂ© proportionnelle de l’eau qu’attire la pompe de maniĂšre Ă  empĂȘcher qu elle n’attire l’air; quoique par suite du mouvement de la machine, on n’ait pas besoin de renvoyer ainsi une grande quantitĂ© d’eau par le tuyau latĂ©ral; cependant il ne serait pas possible, sans cette invention, de s’en servir d’une maniĂšre assez juste pour ne pas attirer en mĂȘme temps quelque partie d’air; ce qui, dans ce cas, entraĂźnerait des ordures et des morceaux de pierre dans la pompe, par suite de l’action de l’air. Un autre service que rend ce tuyau latĂ©ral est de faire descendre l’eau dans la chambre du clapet, pour l’emplir quand la me- chiue vient d’ĂȘtre mise en Ɠuvre, et lorsque les pompes sont en repos, et que la partie infĂ©rieure du corps de pompe et du chapelet est vide. 11. Les figures 232 et 253 donnent la coupe et l’élĂ©vation d’une pompe foulante Ă  trois corps I 24 LE MÉCANICIEN do pompe, d’une construction trĂšs ingĂ©nieuse, employĂ©e par Ai. Smeaton dansles nombreuses pompes Ă  eau qu’il a construites au pont de Londres, Ă  celui de Stratford et en d’autres lieux pour fournir de l’eau Ă  ces villes. Elle a l’avantage que les soupapes sont trĂšs accessibles , et qu’on a toujours tout le volume d’eau que peut contenir le corps de la pompe, sans aucune de ces contractions, qui, en apportant une grande rĂ©sistance au mouvement de l’eau, oecasionent une perte de puissance. Son action est Ă©tablie sur le mĂȘme principe que celui delĂ  pompe foulante ordinaire, avec la seule diffĂ©rence que les corps de pompe sont joints ensemble pour obtenir l’avantage d’élever un courant d’eau non interrompu. AA sont des corps de pompe cylindriques ; quand la pompe est petite, on fait ordinairement ces cylindres en cuivre; autrement, pour un plus grand appareil, on se sert de fonte. D’un cĂŽtĂ©, prĂšs du fond de chaque cylindre, s’avance un tuyau recourbĂ© B, qui s’élĂšve en tournant, et se termine par un bord que l’on visse au cĂŽtĂ© infĂ©rieur du chapelet oĂč est la soupente L. Il y a aussi prĂšs du fond , au cĂŽtĂ© opposĂ© du cylindre, un collet saillant, ou un court tuyau D. qui est couvert cĂ  son extrĂ©mitĂ© par une porte que l’on visse dessus, et que l’on peut ĂŽter pour donner accĂšs Ă  la soupape ni, au fond du cylindre. ANGLAIS. 125 Les cylindres ont des anneaux ou des bords saillants, au moyen desquels on les visse par le bas au tuyau aspirateur H, qui est commune aux trois cylindres; elle a un tuyau qui part de chacune de ses verges, et ce tuyau se termine par un bord h, que l’on visse sur les autres tuyaux qui amĂšnent l’eau Ă  la pompe. Le bord supĂ©rieur, ou le haut du tuyau aspirateur II, a trois ouvertures qui communiquent chacune sous un des trois cylindres; chacune de ces ouvertures est recouverte par une soupape qui se ferme par le bas, comme on le voit dans la coupe, fig. 252 . Ces soupapes sont faites en fer, et se ferment par le bas au moyen de charniĂšres , comme une porte; elles sont recouvertes en peau au cĂŽtĂ© intĂ©rieur. M. Smeaton fait faire ses soupapes avec la cheville de la charniĂšre, portĂ©e en arriĂšre de l’ouverture que couvre la soupape; elle est saillante au-dessus de la surface, du cĂŽtĂ© infĂ©rieur de la soupape; par ces moyens la soupape s’ouvre , en quelque sorte, sur le cĂŽtĂ© oĂč est la charniĂšre, aussi bien que sur l’autre, et toute obstruction qui pourrait se former intĂ©rieurement sera moins sujette Ă  s’v arrĂȘter, et n’aura pas une si grande puissance pour briser la charniĂšre, quand la force de l’eau la fermera, qu’elle en aurait si la charniĂšre Ă©tait de niveau et prĂšs du bord de l’ouverture , 126 LE MÉCANICIEN parce que l’obstacle ne sera pas si prĂšs du centre. La charniĂšre est attachĂ©e Ă  la pompe par la vis w , qui passe par le mĂ©tal, et se visse Ă  la charniĂšre ; en la retirant et en ouvrant la porte D , on dĂ©tache la soupape, et on la retire pour en renouveler le cuir. Afin de faciliter cette opĂ©ration on fait les portes D ovales * comme on les voit fig. 255 . On ajuste une autre soupape n semblable au haut de chacun des tuyaux B, pour fermer leurs ouvertures; elles sont toutes recouvertes par une chambre commune L, oĂč est placĂ©e la soupape de refoulement, semblable Ă  la chambre aspirante ; exceptĂ© que cette derniĂšre a ses extrĂ©mitĂ©s garnies de portes pour y donner accĂšs ; les tuyaux conducteurs sont dirigĂ©s de chaque bout de la chambre de refoulement, et il y a des rebords pour les unir ensemble. Chaque cylindre est muni d’un piston ou ressort M, qui consiste en trois plaques de mĂ©tal assurĂ©es sur la tige ou verge. La plaque du milieu repose entiĂšrement sur le cylindre, et y est adaptĂ©e aussi exactement que possible. Les plaques supĂ©rieure et infĂ©rieure sont un peu plus petites. Deux grandes piĂšces de cuir arrondies , plus larges que le cylindre, sont placĂ©es au-dessus et au-dessous de la plaque mitoyenne, et sont retenues fermement entre elles et les plaques infĂ©- ANGLAIS. 1 27 rieure et supĂ©rieure. AprĂšs qu’ils sont entrĂ©s de force dans le cylindre, ces cuirs se tournent en haut et en bas, autour des plaques infĂ©rieure et supĂ©rieure, et forment deux vases en cuir qui remplissent entiĂšrement le cylindre, et ne permettent Ă  aucun fluide de passer au travers. Les parties de la pompe sont attachĂ©es ensemble par des Ă©crous , ce que l’on verra mieux en jetant un coup-d’ceil sur les figures. La pompe entiĂšre est soutenue par deux supports , et au moyen de deux branches en fer de la chambre d’aspiration H, et toute la pompe est fixĂ©e par des chevilles sur les deux supports. L’action de cette pompe est ainsi qu’il suit Quand le piston, ou le ressort d’un cylindre, est Ă©levĂ©, il y produit un vide, et la pression de l’atmosphĂšre force l’eau de monter dans le tuyau aspirant II au moins Ă  5o ou 53 pieds. Il y ouvre la soupape m, au fond du cylindre, et la remplit d’eau. Dans la descente du ressort , la soupape infĂ©rieure se ferme, et la soupape de refoulement n s’ouvre au moyen de l’eau que contenait le cylindre, et qui est poussĂ©e au travers de cette soupape dans la chambre L, et de lĂ  Ă  tout endroit oĂč la dirige le tuyau de force. Lorsque le ressort remonte, la soupape m s’ouvre, et la soupape de refoulement n, empĂȘche, en se fermant, le retour de l’eau dans le cylindre. Les trois 128 LE MÉCANICIEN ressorts opĂšrent en haut et en bas alternativement; de maniĂšre que, tandis qu’un cylindre envoie de l’eau au haut du tuyau de refoulement, les autres s’élĂšvent au haut du tuyau aspirant, et le troisiĂšme continue son action dans l’intervalle, quand le changement de mouvement a lieu entre les deux. De cette façon la pompe Ă©lĂšvera un courant d’eau continuel, si l’on fait jouer les ressorts comme il convient ; ce qui s’exĂ©cute de la maniĂšre la plus avantageuse en plaçant des tuyaux d’aspiration aux angles l’un de l’autre, sur le mĂȘme axe; de sorte qu’ils agissent successivement et sans interruption. 12. Les bĂątiments de guerre anglais ont quatre pompes Ă  chaĂźnes appelĂ©es chapelets , et trois pompes Ă  la main, qui sont toutes fixĂ©es dans le mĂȘme puits oĂč se trouve Ă©galement renfermĂ© le grand mĂąt. Le chapelet figure 254 est uno longue chaĂźne A portant un nombre suffisant de disques ou palettes a appelĂ©s grains , qui sont fixĂ©s sur la chaĂźne Ă  des distances convenables; elle passe en bas au travers d’un tuyau en bois B , et retourne en haut de mĂȘme sur l’autre cĂŽtĂ© D , les bouts Ă©tant joints ensemble. Cette chaĂźne est tournĂ©e sur deux roues E et F appelĂ©es hĂ©rissons. L’une est placĂ©e sur les tuyaux B et D du chapelet, et l’autre au fond dans l’espace entre les deux tuyaux par lesquels la chaĂźne monte et des- ANGLAIS. 129 cend. En tournant la roue supĂ©rieure E, la chaĂźne est mise en mouvement. La partie infĂ©rieure des tuyaux en bois , dans laquelle monte la chaĂźne, est garnie d’un cylindre en cuivre percĂ© de trous, dans lequel l’eau entre. Les disques ou palets en cuir, en montant continuellement dans le tuyau , Ă©lĂšvent un courant perpĂ©tuel d’eau qui coule du haut du coffre, et est conduit dans la mer par un tuyau en bois situĂ© sur le cĂŽtĂ© du bĂątiment. La pompe est mise en action par une manivelle, ou par un cabestan G , qui est fixĂ© sur l’axe de la roue supĂ©rieure, auquel on peut employer plusieurs hommes Ă  la fois. De celte maniĂšre la machine peut dĂ©charger, dans un temps fixe , une bien plus grande quantitĂ© d’eau que la pompe commune; et cela avec moins d’incommoditĂ© pour les hommes employĂ©s Ă  la mettre en Ɠuvre. Le chapelet , actuellement en usage daus la marine, est bien amĂ©liorĂ© dans sa construction , si on le compare avec les premiĂšres pompes de ce genre. Son usage a Ă©tĂ© introduit par M. Cole, sous la direction du capitaine Bentinck. La chaĂźne de cette machine est simple, et n’est pas trĂšs exposĂ©e Ă  s’endommager. Elle est tout-Ă -fait semblable Ă  celle de la pompe Ă  feu , et il paraĂźt que M. Mylne s’en est servi le premier pour celte pompe, afin de retirer l’eau des caissons au pont de Black- friars. Elle a ensuite Ă©tĂ© employĂ©e Ă  l’usage de n\ 9 * l3o LE MÉCANICIEN lamarinc parle capitaineBentinck,aprĂšs avoir Ă©prouvĂ© quelques changemens importants pour la rendre propre Ă  cet usage. Les anneaux de la chaĂźne fig. 255 sont formĂ©s chacun par deux longues plaques de fere e ayant un trou Ă  chaque bout,et attachĂ©es ensemble au moyen de deux chevilles en fer rivĂ©es, qui servent en mĂȘme temps Ă  joindre les anneaux l’un Ă  l’autre. Les grains qui sont attachĂ©s sur la chaĂźne sont deux plaques en cuivre g avec un morceau de cuir entre. Los roues de la chaĂźne sont faites de la mĂȘme maniĂšre que les roulettes dont on se sert dans les moulins, au moyen de deux roues en fer fixĂ©es Ă  huit pouces de distance sur les axes et jointes par diverses chevilles rondes du mĂȘme mĂ©tal, sur lesquelles repose la chaĂźne, dont les anneaux ont des crochets b qui s’attachent Ă  ces chevilles ; ce qui assure la chaĂźne sur la roue, et l’empĂȘche de donner une secousse en arriĂšre quand elle est chargĂ©e d’une colonne d’eau. Cette pompe est beaucoup amĂ©liorĂ©e en comparaison des anciens chapelets dont on se servait auparavant sur les bĂątiments ; car la chaĂźne de ces pompes Ă©tait trop compliquĂ©e dans sa composition, et les roues destinĂ©es Ă  la faire agir ne remplissaient pas leur objet, attendu qu’on n’était pas parvenu Ă  empĂȘcher la chaĂźne de glisser ou de faire une secousse en arriĂšre sur la surface de 1 J 1 la roue; ce qui arrivait frĂ©quemment quand les seaux Ă©taient chargĂ©s d’une quantitĂ© d’eau considĂ©rable ou que les pompes Ă©taient mises en Ɠuvre avec violence. Les anneaux Ă©taient trop courts, et la maniĂšre peu convenable dont ils Ă©taient joints ensembleles exposaitĂąun grand frottement en passant autour des roues; ils Ă©taient donc sujets Ă  se briser dans des situations trĂšs dangereuses, et lorsqu’il devenait trĂšs difficile ou mĂȘme impossible de rĂ©parer la chaĂźne. La pompe de M. Cole est construite de maniĂšre qu’on peut aisĂ©ment la remonter et la rĂ©parer quand elle est brisĂ©e ou froissĂ©e par la charge, et elle procure une bien plus grande quantitĂ© d’eau avec un moindre nombre d’hommes , comme on l’a vu par un essai que l’on fit de cette machine, comparĂ©e avec la vieille chaĂźne , sur la frĂ©gate Scaford; les rĂ©sultats de celte expĂ©rience furent tels qu’il suit La nouvelle pompe leva une tonne d’eau en 43 secondes et demie avec quatre hommes, tandis qu’il fallut sept hommes avec l’ancienne pour Ă©lever la mĂȘme quantitĂ© d’eau en 76 secondes. On brisa Ă  dessein la chaĂźne de la nouvelle pompe dons cette expĂ©rience, et on la fit tomber dans le puits; aprĂšs quoi on la remonta, on la rĂ©para et l’on s’en servit de nouveau ; le tout dans l’espace de deux minutes et demie; on 9 - l3ĂŒ MÉCANICIEN ĂŽla ensuite la roue infĂ©rieure de la pompe pour dĂ©montrer la promptitude avec laquelle on pouvait la nettoyer et la remettre en action , aprĂšs qu’elle avait Ă©tĂ© endommagĂ©e par le sable ou le gravier; cette opĂ©ration eĂ»t lieu dans quatre Ă  cinq minutes. Ce sont lĂ  des avantages qui sont bien plus prĂ©cieux pour un homme de mer , que celui d’augmenter la quantitĂ© d’eau que peut Ă©lever la machine; Ă  moins que ce ne soit dans une proportion trĂšs-forte ; et cependant les meilleures pompes ne sont pas capables d’en Ă©lever une bien plus grande quantitĂ© , en faisant usage de la mĂȘme puissance. Le seul changement qu’on ait fait Ă  la pompe de M. Cole, depuis qu’il en a introduit pour la premiĂšre fois l’usage, il y a environ trente ans, c’est qu’actuellement on supprime la roue infĂ©rieure, les tuyaux ascendants et descendants, Ă©tant unis par un tuyau recourbĂ© en mĂ©tal de maniĂšre que la chaĂźne passe plus facilement qu’en se servant d’une roue. On peut ĂŽter les manivelles et les remettre au besoin , de maniĂšre Ă  ce qu’elles ne causent aucun obstacle; elles sont assez longues pour que trente hommes puissent travailler Ă  la fois. On a derniĂšrement proposĂ© d’ajouter des roues Ă  volants , ce qui n’aurait qu’un lĂ©ger avantage et beaucoup d’inconvĂ©nients ; attendu qu’elles occuperaient l’espace oĂč les hommes pourraient ANGLAIS. I 33 se placer pour travailler, et que le but est d’en employer le plus grand nombre possible, sans qu’ils soient pressĂ©s au point de se gĂȘner mutuellement. 14. 11 est une mĂ©thode simple et ingĂ©nieuse de faire agir une pompe de bĂątiment , dans le cas ou l’équipage est trop peu nombreux ou trop fatiguĂ© pour remplir cette fonction, et oĂč cependant elle est le plus nĂ©cessaire . c'est-Ă -dire pendant une grande tempĂȘte; elle a Ă©tĂ© mise en pratique avec succĂšs de la maniĂšre suivante par le capitaine Leslie, qui commandait les bĂątiments le George et la Suzanne , dans un voyage qu’il fit de Sto- ckolm au nord de l’AmĂ©rique. Il fixa une barre en bois dont un bout surpassait le liant de ces pompes de dix Ă  douze pieds,et l’autre se projetait par-dessus la pou pe; il attacha Ă  chaque bout une poulie ; ensuite il lia une corde aux barres de la pompe ; et aprĂšs l’avoir faite passer par les deux poulies, le long delĂ  barre, ilia jeta danslamer;ou elle tenait Ă  un tonneau de 1 10 gallons et qui contenait 60 Ă  70 gallons d’eau. Ce tonneau faisait l’elFet d’un balancier, et chaque mouvement du bĂątiment par la lame faisait travailler la machine. Quand la poupe descendait ou que la mer faisait soulever le tonneau par le mouvement des flots, la tige de la pompe descendait et le mouvement contraire la lai- LE MECANICIEN 1 34 sait Ă©lever et couler l’eau. Le bĂątiment se trouva nettoyĂ© dans quatre heures , et de cette maniĂšre l’équipage fut grandement soulagĂ©. i 5 . Pompes Ă  main. On en a construit de bien des façons pour l’usage des bĂątiments ; et comme elles sont d’une grande utilitĂ©, nous allons en dĂ©crire deux ou trois des meilleures. L’ingĂ©nieux M. Benjamin Martin a inventĂ© une pompe de bĂątiment Ă  deux corps, mise en mouvement par une seule pompe aspirante de maniĂšre Ă  Ă©lever un courant d’eau non interrompu. Cette pompe nous a paru si avantageuse que nousenavonsreprĂ©sentĂ©unecoupe, fig. 266. A est le tuyau d’aspiration qui conduit l’eau de la cale du bĂątiment Ă  la pompe oĂč elle communique Ă  deux barels DD par les valvules CC dans le fond. EE sont les pistons des barels ayant doubles valvules; ils ne sont pas, comme d’autres, faits de maniĂšre Ăą s’introduire dans les barels, ce ne sont que de simples anneaux en cuivre auxquels les valvules sont adaptĂ©es, et qui Ă©tant plus petits que les barels, ont de grandes piĂšces en cuir attachĂ©es par-dessus, dont les extrĂ©mitĂ©s extĂ©rieures sont attachĂ©es aux cĂŽtĂ©s intĂ©rieurs des corps de pompe ; de cette maniĂšre , lorsque les pistons agissent en haut et en bas, le cuir prĂšle 1 35 assez pour recevoir le mouvement , comme on le voit par la figure, mais Ă©tant serrĂ©s tout au tour, ces pistons ne sont pas endommagĂ©s par le frottement et n’éprouvent qu’une lĂ©gĂšre rĂ©sistance par suite de la roideur du cuir. Pour attacher les extrĂ©mitĂ©s du piston en cuir aux barels, ils sont construits sur deux longueurs, la supĂ©rieure et l’infĂ©rieure; el l’on introduit le cuir entre les deux joint ures , de maniĂšre Ă  ce qu il reste lĂąche. La pompe est contenue au moyen des barres 11 qui sont fixĂ©es sur les barels , et de chevilles pour presser la longueur supĂ©rieure des barels sur l’infĂ©rieure. Les deux barels sont renfermĂ©s dans une boĂźte ou citerne BB fixĂ©e sur le pont du bĂątiment avec des tuyaux en bois LL qui portent l’eau en haut Ă  mesure quelle coule pardessus le haut des barels dans la citerne. La pompe est mise eu action par les verges a piston HI1, qui sont jointes par des chaĂźnes Ă  la roue R, dont l’axe est soutenu par des supports du cĂŽtĂ© delĂ  citerne BB, el mise en mouvement parle double levier M, au bout duquel des poignĂ©es transversales sont attachĂ©es pour plusieurs hommes qui doivent travailler Ă  la fois. La pompe de M. Martin opĂšre on ne peut mieux ; le courant continuel qu’élĂšve l’action alternative de deux barels sur un tuyau , produit un avantage dĂ©montrĂ© par LE MECAMCIEN i36 l’expĂ©rience; car l’eau s’élĂšve non-seulement Ă  mesure que le piston s’élĂšve, mais continue de mĂȘme lorsque le piston commence Ă  descendre; et ainsi ou a trouvĂ© que la pompe dĂ©livrait plus d’eau qu’on ne l’avait pensĂ©, d’aprĂšs le calcul du contenu des barels et le nombre des mouvements qu’on donne Ă  la pompe. Pour rendre compte de ce rĂ©sultat , il faut considĂ©rer que comme cette pompe a ses deux grands pistons qui agissent l’un en montant et l’autre en descendant alternativement, il faut qu’il s’élĂšve constamment une colonne d’eau dans le tuyau , dont la vitesse dans un corps de pompe de cinq pouces , pour remplir des barels de douze pouces de diamĂštre, doit ĂȘtre si grande qu’on ne peut l’arrĂȘter tout d’un coup ou Ă  la premiĂšre descente du piston , et qu’ainsi on obtient un surplus d’eau. MalgrĂ© ces avantages qui sont propres Ă  la pompe de M. Martin , il y a des objections graves qui s’opposent Ă  ce que l’on puisse en faire usage Ă  bord des bĂątiments , quoique cette machine soit d’une grande utilitĂ© dans d’autres circonstances d’abord, le peu d’étendue de son jeu la rend trop fatigante pour que les hommes puissent la mettre en Ɠuvre tout d’un coup ; puis une objection encore plus sĂ©rieuse, c’est qu’en gĂ©nĂ©ral le cuir reste sec et est sujet Ă  devenir dur de maniĂšre Ă  se briser et Ă  prendre des voies d’eau la premiĂšre ANGLAIS. fois qu’on s’en sert, avant qu’il ailpu tremper, et qu’il deviendrait incommode de commencer par remplir la citerne d’eau. 16. Les derniĂšres amĂ©liorations qui ont Ă©tĂ© faites dans les pompes Ă  main sont du capitaine Jekil, de la marine royale. Cet officier a proposĂ© d’ajouter Ă  la pompe un rĂ©cipient et une boĂźte garnie, par laquelle passe la verge de la pompe ; par ce moyen, elle Ă©lĂšve l’eau Ă  une hauteur plus grande que la tĂȘte de la pompe , et en attachant une chausse Ă  son Ă©couloir, par des moyens trĂšs simples on parvient Ă  transporter l’eau Ă  toutes les parties du bĂątiment; et dans le cas oĂč un bĂątiment serait la proie des flammes, on peut la lancer avec force en la faisant passer au travers d’un tuyau. Sous ce rapport, cette pompe devient d’une grande utilitĂ©. L’idĂ©e de convertir celte pompe en une pompe Ă  feu n’est pas nouvelle; on a essayĂ© de parvenir au mĂȘme but au moyen de pompes foulantes, employĂ©es de diverses maniĂšres; mais celles-ci ayant des tuyaux qui proviennent de la partie infĂ©rieure des barels et des valvules auxquelles on ne peut aisĂ©ment avoir accĂšs, sont toujours sujettes Ă  s’obstruer, et c’est la raison pour laquelle on n’a pu faire introduire gĂ©nĂ©ralement cet usage. Le rĂ©cipient a toujours Ă©tĂ© un obstacle LE MECANICIEN 1 38 quand on le l’ail assez grand pour avoir toujours un courant Ă©gal. Le capitaine Jekil a levĂ© toutes ces difficultĂ©s et atteint icbut qu’on se proposait, sans allĂ©rerdes parties matĂ©rielles de la pompe Ă  main , et l’a rendue aussi parfaitement conforme Ă  la pompe Ă  feu qu’on peut le dĂ©sirer. Cela se trouve expliquĂ© par la figure 257 , qui est une coupe de la pompe dans toute sa longueur. ABC est la brimbale ou le levier en fer pour faire agir la pompe; elle a une branche Ă  son extrĂ©mitĂ© dans laquelle on passe une perche C , afin que plusieurs hommes Ă  la fois puissent s’y attacher. D est le point d’appui en fer ou le fulcrum de la brimbale ; il est attachĂ© Ă  la tĂšte de la pompe au moyen de cercles en fer aux points E E et F F ; ces cercles servent eu mĂȘme temps Ă  renforcer le corps de la pompe. La cheville du centredoilĂštre Ă la hauteur de deux pieds six pouces au-dessus du pont. II sont les anneaux de la pompe qui sont joints par une clavette ou par une cheville au bout de la brimbale, et qui tiennent le fer de la pompe I suspendu au moyen de la charniĂšre IJ cuivre, avec un trou pratique dans le cen 1 repo u r recevoir lu verge sur laquelle elle s’élĂšve, tombe et recouvre l’ouverture du piston. Ce piston est formĂ© d’un anneau en cuivre avec une barre transversale pour y attacher la verge; il est fait de deux Ă©paisseurs l’une sur l’autre , entre ces deux Ă©paisseurs est une espĂšce de godet en cuir qui se projette tout au tour de la partie supĂ©rieure, et retourne par le haut, afin de pouvoir s'ajuster fermement dans le barel. Les deux anneaux sont tenus ensemble par la verge du piston qui les traverse tous deux et par un coin transversal placĂ© au bas. Lest ia chambre en cuivre dans laquelle opĂšre le piston ; elle est bien ajustĂ©e dans le bois de la pompe, en sorte que l’eau ne puisse avoir de jour au travers, et est bien polie en dedans. N est la boĂźte infĂ©rieure ajustĂ©e dans le bas de la pompe au-dessous fie la chambre; il y a un espace autour dans lequel on place de l’étoupc, eL quand on l’abaisse, elle forme une jonction parfaite; sa valvule a la mĂȘme construction que celle du piston, mais le haut de la cheville est muni d’un anneau ou d’une petite ouverture sur laquelle la valvule s’élĂšve et s’abaisse. C’est par le moyen de cet anneau qu’on peut tirer la boĂźte en haut quand ou a besoin de la rĂ©parer, en montant d’abord le piston de la pompe cl mettant ensuite un instrument 1 /} attachĂ©s Ă  l’extĂ©rieur. La crĂ©maillĂšre porte une griffe N Ă  sa partie infĂ©rieure, qui se projette de cĂŽtĂ© par une ouverture ou une entaille pratiquĂ©e dans la moitiĂ© de la face du bloc. Cette griffe peut ĂȘtre placĂ©e sous une pierre posĂ©e presqu’à la surface du terrain, et qui, par consĂ©quent, ne peut recevoir d’action de la part de la griffe placĂ©e au haut du fer dentelĂ©. Pour empĂȘcher le fer de descendre quand il est chargĂ© d’un poids , le petit rochet a s’engage dans ses dents, mais s’en dĂ©gage en montant; quand il ne faut plus retenir le poids on peut dĂ©faire ce rochet par le cĂŽtĂ©. La figure 3/ reprĂ©sente un cric Ă  vis. Le bloc de bois AA est percĂ© dans presque toute sa hauteur, et dans une assez grande largeur pour permettre Ă  la vis de se mouvoir en haut et en bas sans toucher. La vis passe au travers d’un Ă©crou n, qui est fixĂ© dans le haut du bloc A; en faisant tourner la vis, on la fait monter par l’écrou, et on Ă©lĂšve la griffe F. Cette griffe 172 XE MÉCANICIEN est fixĂ©e au haut de la vis par un collet arrondi qui permet Ă  la vis de tourner sans faire tourner la griffe; et la griffe N, qui se projette par une ouverture ou entaille faite au cĂŽtĂ© du bloc, est ajustĂ©e Ă  la vis au moyen d’un plus petit collet. Pour donner le mouvement Ă  la vis, sa moitiĂ© la plus basse est taillĂ©e carrĂ©ment pour recevoir une roue d’engrenage C ; les dents de celte roue sont engagĂ©es dans un filet taraudĂ© sur l’axe delamanivellell, etdes bandes en fer ab sont attachĂ©es Ă  chaque cĂŽtĂ© du bloc, prĂšs de la moitiĂ© de sa hauteur, afin de supporter les bouts de l’axe de la manivelle et de la vis sans fin qui fait mouvoir la roue d’engrenage C. En tournant la manivelle, on force la roue C Ă  faire son mouvement de rotation par l’action de la vis dans ses dents, et comme la roue est adaptĂ©e sur la partie carrĂ©e de la vis , elle la fait tourner, et fait par consĂ©quent mouvoir en mĂȘme temps la vis en haut et en bas. On a construit de petits crics selon le principe hydrostatique dĂ©couvert par Pascal, et feu M. Bramah en a fait l’application dans cette machine, ainsi que dans beaucoup d’autres d’une utilitĂ© reconnue. ANGLAIS. i 70 DES GRUES. Les grues sont des machines avec lesquelles, au moyen de la roue et du pignon, l’on parvient Ă  Ă©lever des poids considĂ©rables , et Ă  charger et dĂ©charger les bĂątiments sur les quais ou dans les ports, Ă  emmagasiner les marchandises, ou Ă  les dĂ©charger des chambres et magasins oĂč elles Ă©taient dĂ©posĂ©es. On a adoptĂ© diverses mĂ©thodes pour tourner la roue, ou la partie de la machine qui en remplit l’office , en introduisant de longs bĂątons dans l’axe, au moyen desquels il prend la forme de cabestan ou de vindas; ou en faisant passer une cordepardessusla roue, qui la met en mouvement ainsi que l’axe, au moyen du frottement. On a aussi adoptĂ© d’autres mĂ©thodes, telles que de former une roue creuse et rie la faire mouvoir au moyen d’ouvriers dans l’intĂ©rieur, qui marchent sur ses cĂŽtĂ©s, et qui la font descendre par leur poids; ou enfin, en laissant Ă  la roue la forme d’un plateau inclinĂ©, et en plaçant les ouvriers contre un bras fixe qui force la plate forme ou la roue Ă  se mouvoir sous leurs pieds. La plupart des grues construites avec la tovic et l’axe occupent trop d’espace, ce qui -est un point trĂšs important, et ce qui est cause dĂ©o. Le tout est rĂ©glĂ© de sorte que, quand le train passe sous la presse , sa surface infĂ©rieure porte Ă©galement sur les jumelles solides G, qui font partie du corps de la presse, et le supportent quand la pression est appliquĂ©e de meme que le sommier dans l’ancienne presse ; mais les roues, par leurs ressorts , agissent pour supporter une grande partie du marbre et des formes placĂ©es dessus , et diminuent le frottement, sans dĂ©truire cependant le contact du train sur les cĂŽtĂ©s , ce qui ĂŽterait au marbre, la soliditĂ© de support nĂ©cessaire pour rĂ©sister au tirage. Ce n’est que pendant le temps oĂč le train est sous la presse, que cet effet a lieu; parce que, lorsqu’il est dehors , les coulisses sur lesquelles montent les roues s’élĂšvent davantage; consĂ©quemment les roues supportent tout le poids. On voit, fig. 294. la maniĂšre dont les roues marchent dans les rainures des coulisses. Le marbre est de fonte et en forme de boĂźte , avec plusieurs compartiments en croix , faits d’une seule piĂšce et trĂšs forts, quoique d’un mĂ©tal mince; la surface supĂ©rieure est rendue tout-i-fait unie de mĂȘme que la platine, qui est aussi peu Ă©paisse; le coulant d, a sur son extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure , une plaque fixĂ©e par quatre Ă©croux sur la platine , et s’unit ainsi avec elle. LE MECANICIEN 20 \ Aux quatre angles du marbre, sont vissĂ©es des piĂšces de fer r,fig. 297, pour former les supports des coins poussĂ©s en dedans, Ă  l’effet d’assujettir les lormes dans la position nĂ©cessaire pour imprimer. Le tympan P, figure 290 , est attachĂ© au marbre par des gonds, avec un gousset de fer, ou repos, pour le retenir quand il est rejetĂ© en dehors ; la frisquette II, est unie au tympan, et repose, quand il est ouvert, contre un cadre suspendu au plafond. Le corps de la presse A, est vissĂ© sur la base de bois M, par des verroux, qui passent dans les pieds s , projetĂ©s des parties infĂ©rieures du corpsde presse. Une autre solive est fixĂ©e sur la premiĂšre Ă  angles droits, et forme une croix qui repose sur le sol. Les coulisses H, dans lesquelles doit glisser le i train, sont soutenues sur la base , par une tige de fer T. L’avantage des presses eu fer est une grande Ă©conomie , et de travail et de temps. Le premier effet est obtenu par la belle disposition des leviers ; la puissance de la presse Ă©tant presqu’incalculableau moment de la pression ; et cet effet n’est pas accompagnĂ© d’une perle de temps correspondante, comme dans le cas des autres puissances mĂ©caniques, puisque le pouvoir n’est exercĂ© qu’à l’instan t de la pression, Ă©tant employĂ© auparavant Ă  faire descendre la platine aussi promptement que possible. Celte grande puissance de la presse Ă©conomise ANGLAIS- 20-1 aussi le temps en imprimant, d’un seul coup, la feuille entiĂšre, la platine Ă©tant suffisamment grande pour cela ; tandis que celle des anciennes presses n’avait que la moitiĂ© de la dimension de la feuille. Avec une presse de Stan- hope, toute la surface est imprimĂ©e en une fois, en appliquant moins de force sur la manivelle qu’il n’en fallait pour imprimer la moitiĂ© de la surface avec l’ancienne presse. Cela tient non-seulement au levier, mais Ă  la monture en fer de la presse , qui ne cĂšde point; tandis que celle en bois cĂšde toujours, et est mĂȘme construite Ă  cette intention, Ă©tant souvent rembourrĂ©e de substances Ă©lastiques , telles que le carton et le liĂšge; or, dans ce cas, l’on perd beaucoupde puissance, car, dans une presse Ă©lastique , la pression est obtenue en portantĂźes parties Ă  un certain point de tension, et l’effort pour revenir de ce point produit la pression ; alors le barreau fera un grand effort pour revenir, ce qui, bien qu’en rĂ©alitĂ©, ne sert qu’à rendre Ă  l’ouvrier une partie du pouvoir qu’il a exercĂ© sur la presse , est un travail additionnel, puisqu’il est obligĂ© de soutenir l’effort plus long-temps qu’il ne l’aurait fait autrement. Les presses en feront fort peu d’élasticitĂ©, et ceux qui s’en servent trouvent de l’avantage Ă  diminuer l’épaisseur des Ă©toffes du tympan jusqu’à la consistance d’un morceau de MECANICIEN s>oj drap fin alors le levier a peu de tendance Ă  revenir , et le tirage est extrĂȘmement facile, n’exigeant pas beaucoup plus de force pour le faire agir sur la derniĂšre que sur la premiĂšre partie, 11 est de fait que la presse en fer est si diffĂ©rente de l’autre , que, quand un pressier expĂ©rimentĂ© en fait usage, pour la premiĂšre fois , comme il n’a point senti la rĂ©action a laquelle il est accoutumĂ©, il ne peut croire qu’il ait produit aucune impression jusqu’à ce qu’il ait vu la feuille imprimĂ©e; et pendant plusieurs jours il continue Ă  rejeter son corps en arriĂšre , en travaillant sur la presse en fer, de maniĂšre Ă  porter la manivelle sur son repos , avec un choc qui donne Ă  son bras une forte secousse; en consĂ©quence , la plupart des pressiers sont tentĂ©s de renoncer Ă  la nouvelle presse , aprĂšs quelques heures de travail ; mais quand ils se sont accoutumĂ©s Ă  sc tenir plus droits et Ă  n’appliquer que la force nĂ©cessaire, le travail de presser leur paraĂźt moins pĂ©nible que celui de faire aller le train ; et des ouvriers qui n’ont jamais tirĂ© que sur des presses en fer, auraient beaucoup de peine Ă  travailler sur les anciennes presses. M. de La Haine a un brevet d’invention pour une presse Ă la Stanhope, parfaitement adaptĂ©e aux fins de l’impression. Le seul changement matĂ©riel est la substitution d’un spiral , ou plan inclinĂ© Ă  la vis, qui est fixĂ©e au soin- ANGLAIS. 20? mot de la presse ; et un appendice en croix convenablement proportionnĂ© , fixĂ© sur l’extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure du ressort, lequel tient lieu de la vis , et agit contre le plan inclinĂ© qui reste stable. L’action diffĂšre peu de celle de la vis , exceptĂ© que les surfaces peuvent ĂȘtre d’acier trempĂ© ; ce qui diminue beaucoup le frottement. L’inventeur de ce mĂ©canisme, pour la presse commune , est M. lloworth ; mais M .de La Haine l’a combinĂ© avec les leviers et la monture eu fer de la presse de Stan- hope. Une presse commune d’une grande simplicitĂ©, et possĂ©dant le mĂȘme avantage en fait de puissance que celle du lord Slanliope, au moyen de ses leviers, a Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©e par M. Me- hursc de Denmarck-Street. 6. En novembre i8iĂŽ, M. John Ruthvcn d’Édimbourg a reçu un brevet d’invention pour un perfectionnement de la presse Ă  imprimer, consistant dans les particularitĂ©s suivantes premiĂšrement les formes, les planches et autres substances desquelles l’impression doit ĂȘtre reçue . au lieu d’ĂȘtre placĂ©es sur une table mouvante , comme anciennement, sont Ă©tablies sur une plate-forme stable pourvue de l’appareil connu par les imprimeurs sous les noms de tympan , frisquette , pointures, etc., pour recevoir la feuille de papier et la porter sur les formes dans la situa- 208 tion convenable, aprĂšs que celles-ci oui Ă©tĂ© imprĂ©gnĂ©es d’encre. Secondement, le mĂ©canisme par lequel la puissance de pression est produite, est placĂ© directement sous la plateforme ; et la platme, ou surface opposĂ©e aux formes, qui doit presser le papier contre elles peut ĂȘtre portĂ©e sur les formes et liĂ©e avec les deux cĂŽtĂ©s ou extrĂ©mitĂ©s opposĂ©s du mĂ©canisme Ă©tabli dessous, lequel lire fortement en bas celte platine et la presse sur le papier de maniĂšre Ă  produire l’impression. Cela fait, la platine peut se dĂ©gager du mĂ©canisme et ĂȘtre soulevĂ©e par le pied ou autrement pour permettre d’îter la feuille imprimĂ©e et delĂ  remplacer par une nouvelle. TroisiĂšmement Ce mĂ©canisme qui produit la pression est une combinaison de leviers unis en action par un crank ou lĂ©vier court, tournĂ© par une manivelle, Ă  laquelle le pressicr donne le mouvement avec la main ou le pied. La fig. 299 est un plan horizontal de la machine la fig. 5 oo, une coupe verticale, prise du milieu ; etla fig. 3 ot, une vue du sommet ; les mĂȘmes lettres indiquant les mĂȘmes parties dans chacune. AA, marbre ou surface sur laquelle les formes sont posĂ©es, sa surface est trĂšs-unie et peut-ĂȘtre de bois, de pierre, de mĂ©tal ou de tout autre substance employĂ©e aux marbres des presses Ă  imprimer. Cette plate-forme est ANGLAIS. 209 montĂ©e sur une forme de bois ou de mĂ©tal, consistant en deux jambes BB , avec des traverses CC, ou tout autre support pour tenir la table Ă  la hauteur convenable. Le tympan 8 et 9 est uni Ă  la table par l’extrĂ©mitĂ© 9 Ă  la maniĂšre ordinaire, et ouvert dans la position des lignes pointĂ©es 10 pour ĂŽter ou mettre la feuille de papier, qui est contenue par la frisquette 11, comme Ă  l’ordinaire; les lignes pointĂ©es 12 reprĂ©sentent le support pour le tympan et la frisquette lorsqu’ils sont ouverts. En assujettissant les formes sur le marbre, ou en faisant ce que les imprimeurs appellent le registre, des coins peuvent ĂȘtre introduits aux angles suivant l’usage ordinaire; mais le meilleur moyen est d’adapter les vis i3, i3, aux encorbellemens fixĂ©s aux bords du marbre. Sous la tablette sont les leviers D E, D E; leur point d’appui est en D, et ils agissent sur dĂ©doublĂ©s crampons F F. Quand leurs extrĂ©mitĂ©s E sont dĂ©primĂ©es parle moyen du troisiĂšme levier J, G, posĂ© par dessous les deux autres et commun Ă  chacun d’eux, ces leviers Ă©tant rĂ©unis par l’anneau a, le point d’appui du levier est en G, et H est un troisiĂšme point auquel la puissance motrice est communiquĂ©e par une verge d’union K, dont l’extrĂ©mitĂ© opposĂ©e est adaptĂ©e au levier L M , n. 14 210 LE qui tourne autour de l’axe L. Ce levier s’étend au front de la machine, et est mis en mouvement par lepressier au moyen de la manivelle N,fig. 299 . 0 0. Platine de la presse, en bois ou en fer ; sa surface infĂ©rieure qui presse sur les caractĂšres b b , doit ĂȘtre parfaitement dressĂ©e. Sur la tablette A A, au sommet de la platine , est une forte barre de mĂ©tal P, qui peut ĂȘtre coulĂ©e d’une seule piĂšce avec elle, ou bien y ĂȘtre fixĂ©e par les vis r r; Ă  ses extrĂ©mitĂ©s sont des boulons d d, qui sont Ă©galement adaptĂ©s par des vis; ils doivent avoir Ă  leurs extrĂ©mitĂ©s infĂ©rieures des tĂȘtes exactement appropriĂ©es aux crampons doubles F F. Ces boulons servent Ă  lier la platine aux leviers DE, DE, ensorte que la pression est produite quand on tourne la manivelle dans la direction indiquĂ©e par la flĂšche , fig. 5oo. Celte manivelle, en faisant tourner le levier M autour de son centre L, pousse la verge K, laquelle agissant sur le point H du lĂ©vier GH J , le fait mouvoir sur son centre G, et dĂ©prime le point 1, qui Ă©tant liĂ© avec les extrĂ©mitĂ©s E des leviers D E par le chaĂźnon a, leur communique son mouvement, et force la platine Ă  s’appuyer sur le tympan par les crampons FF et les crochets dd. En ramenant la manivelle N. Ă  sa position premiĂšre, la pression cesse, et l’on peut dĂ©placer la platine de la maniĂšre suivante. ANGLAIS. 21 1 A l’extrĂ©mitĂ© de la barre P sont fixĂ©s deux ressorts e e, fig. 29g et 5 oi , et Ă  leur extrĂ©mitĂ© sont des petites roues marquĂ©es f, construites de maniĂšre Ă  tourner facilement sur leur axe. Leur circonfĂ©rence porte sur une gorge; elles se meuvent sur le bord supĂ©rieur des deux coulisses R R., qui se prolongent sur le corps de la presse et font une saillie suffisante, en arriĂšre; comme dans les fig. 299 et 5o2 ; elles sont alors soutenues par les goussets g de la fig. 3 oa, s’il est nĂ©cessaire. Sur ces barres et ces roues,que l’on peut remplacer par des coulants, la platine joue librement,et peut ĂȘtre poussĂ©e en avant ou en arriĂšre des formes, mais quand elle est placĂ©e au-dessus, les ver- roux d d entrent dans les crampons FF, prĂȘts Ă  recevoir l’action des leviers,et Ă  donner la pression sur le tympan. Les ressorts e sont ajustĂ©s de maniĂšre que, quand la platine avance ou recule sur les coulisse R, sa surface infĂ©rieure se trouve suffisamment Ă©levĂ©e au-dessus du tympan pour s’en dĂ©gager; mais quand les crampons dd et FF ont pris, et que la pression est donnĂ©e par l’action de la manivelle N, ces ressorts cĂšdent,quoiqu’ils soient assez forts pour relever la platine au-dessus du tympan aussitĂŽt que la pression a cessĂ©. Pour tirer la platine en avant sur les formes, une maDivelle/i est fixĂ©e au-dessus, et le pressier 14. 212 LE MECANICIEN la conduit avec la main ; mais elle peut aussi ĂȘtre mise en mouvement avec le pied de la maniĂšre suivante sur les deux roues de devant ff coulent des liens h h par lesquels elles s’attachent aux deux bouts supĂ©rieurs des deux grands leviers m m, qui sont fixĂ©s sur un axe commun n , fi g. 5oo, et s’étendent Ă  travers toute la machine, prĂšs du sol. Un court levier o,fig. 3o 1 , est fixĂ© sur l’axe, et une verge q unit ce levier au boutdu levier courber», dont le bras test assez large pour servir de soutien pour le pied; en dĂ©primant ce bras, r tire lecourt levier o , etle longlevier mm fait avancer la platine parallĂšlement, et la conduit aux crampons F F. Pour donner de l’ensemble aux opĂ©rations, les centres D D des grands leviers et du levier infĂ©rieur G, aussi bien que les pivots L de la manivelle N, sont tous supportĂ©s dans une forme composĂ©e de deux jumelles mĂ©talliques S S, disposĂ©es sous la table, et rĂ©unies lĂ  par le moyen devis ou autrement, comme on le voit parles lignes ponctuĂ©es dans le plan , fig. 29 g. La puissance de la presse dĂ©pend de la proportion des diffĂ©rents leviers et du rapport entre l’espace dĂ©crit par le mouvement de la manivelle N et la descente de la platine O. Mais il faut observer que la puissance de celte presse augmente Ă  mesure que la manivelle redescend Ă la positionhorizontalecommeĂ la fig. 3oo;pre- anglais. 2 1 5 miĂšrement, parce que la manivelle est alors dans la position la plus avantageuse pour recevoir le corps de l’ouvrier; secondement, que les leviers L M se trouvent dans une position qui leur donne un grand pouvoir pour pousser la vergeKĂ  la position montrĂ©e par la ligne L 2 ; car, lorsque le levier et la verge arrivent aune ligne droite, le pouvoir du levier sur la vergeK est infiniment grand. TroisiĂšmement , le levier G II est dans la position marquĂ©e G 2, qui est Ja plus favorable pour recevoir l’action de la verge K, lui Ă©tant perpendiculaire ; quatriĂšmement, le levier G I est situĂ© de maniĂšre Ă  exercer une plus grande ten- sionsurles chaĂźnons» etsur lesleviersDE,que quand il est horizontal. Toutes ces causes combinĂ©es ont le meilleur effet pour Ă©pargner du temps et produire une immense pression car lorsque la pression commence Ă  porter sur la manivelle K, elle n’agit qu’avec peu de force relativement Ă  la puissance des leviers, consĂ©quemment elle conduit trĂšs promptement sur la platine les tympans avec peu de perte de temps et de mouvement, jusqu’à ce qu’ils aient pris la position dans laquelle ils exercent une action plus puissante les uns sur les autres , connue il est dit ci-dessus ; cette action continue Ă  s’accroĂźtre jusqu’à ce que le levier L M et la verge K arrivent presque sur la mĂȘme ligne. Alors la force est immense, et LE MECAMCIEX 2 1 1 \ capable de produire la plus grande pression que la presse puisse supporter. La manivelle N’est construite de maniĂšre Ă  trouver un arrĂȘt qui l’empĂȘche d’aller au-delĂ  de la position marquĂ©e par les lignes ponctuĂ©es, et rĂšgle par consĂ©quent le degrĂ© de pression convenable. Pour augmenter ou diminuer cette pression Ă  volontĂ© on s’y prend ainsi qu’il suit le trou central de l’axe H est pratiquĂ© dans une piĂšce adaptĂ©e aune rainure sur la verge K ; en faisant glisser cette piĂšce dans la rainure , elle fait l’effet d’un alongement de la verge, lequel produit une descente plus rapide de la platine quand la manivelle arrive sur son arrĂȘt; une vis s est placĂ©e Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la rainure pour l’assujettir , et l’empĂȘcher de se relĂącher en travaillant. On produira le mĂȘme effet en serrant les Ă©crous qui sont adaptĂ©s aux vis du sommet des boulons dd, ou bien en relĂąchant les vis r , et disposant une garniture entre celle de la platine et la barre P on peut se servir de ce mĂȘme moyen pour mettre la platine de niveau, si elle imprime plus sur une partie que sur les autres. On peut aussi appliquer des ressorts pour empĂȘcher toute secousse ou relĂąchement des assemblages , et cela de diffĂ©rentes maniĂšres en fixant un fort ressort sous la tablette, lequel agit sur le bayonetF, l’élĂšve et maintient la ANGLAIS. a ĂźS jointure tendue; ou bien,endisposantun petit ressort sur le levier D E, comme on le voit sur le cĂŽtĂ© opposĂ© , pour Ă©lever le bayonct F ; si on fixe un autre ressort au levier, par dessous,en reposant Ă  son extrĂ©mitĂ© sur une goupille dans la monture , on Ă©levera le levier et le chaĂźnon a, de maniĂšre Ă  les maintenir tous suffisamment tendus pour le travail. Si l’on trouvait moins convenable que la vergcK pousse les leviers par le bout, on pourrait trouver un autre moyeu , en plaçant le levier IM sur le ressort L au lieu de le placer au-dessous , et en renversant de plus la forme du levier GUI; les points G et H resteraient comme ils sont, mais le point I serait du cĂŽtĂ© opposĂ© du centre, savoir au-dessus, et par ce changement on produirait la pression, non en poussant la verge K , mais en la tirant. La fig. 3os reprĂ©sente un autre arrangement du levier pour une presse. Les mĂȘmes lettres indiquent les mĂȘmes parties qu’elles marquent dans les autres figures Ainsi A est le marbre , D E les leviers, F lesbayonets , O la platine , P la traverse; les bouts E des leviers sont liĂ©s par un anneau a , avec un troisiĂšme levier TW, dont le centre est en V ; la puissance est appliquĂ©e Ă  l’extrĂ©mitĂ© de ce levier par une chaĂźne t, passant sur une poulie ou rouleau d’oĂč elle s’en roule sur une roue w, laquelle est attachĂ©e Ă  l’axe de la manivelle. Si l’on veut 2 1 6 LE MÉCANICIEN imprimer un plus grand effort, la roue sera construite en spirale, au lieu detre circulaire , afin que la chaĂźne agisse avec un rayon plus court quand la pression est produite. 7 . Depuis quelques annĂ©es, de nombreux perfectionnemens ont Ă©tĂ© faits dans la construction des presses Ă  imprimer; le plus important que nous ayons vu est celui que MM. Bacon etDonkin, ont exposĂ© devant l’UniversitĂ© de Cambridge, qui l’emploie maintenant pour l’impression des bibles et des livres de priĂšres. Dans cette .nouvelle invention ou place la forme Ă  imprimer sur la surface d’un rouleau prismatique, carrĂ©, pentagone, hexagone , octogone, ou de toute autre figure. Ce rouleau est montĂ© dans un cadre , de maniĂšre Ă  ce qu’il puisse tourner autour d’un axe. Un second rouleau est ajustĂ© de maniĂšre qu’en tournant sa surface se maintient en contact avec celle des caractĂšres; la machine Ă©tant mise en mouvement, on place le papier entre les deux rouleaux ; leur mouvement le fait avancer , et il reçoit l’impression. L’encre est appliquĂ©e aux caractĂšres au moyen d’un cylindre, tournant autour d’un axe. Par cette invention, on a l’avantage d’avoir les caractĂšres serrĂ©s entre deux rouleaux, quoique les formes soient imposĂ©es sur une surface plane. La fig. 3o3 est une vue perspective d’une de ANGLAIS. 1 1 7 ccs machines. Le prisme A est carrĂ© dans sa coupe, et les caractĂšres d’imprimerie, disposĂ©s sur ses quatre cĂŽtĂ©s, y sont solidement fixĂ©s ; les tourillons sur lesquels tourne l’axe de ce prisme sont supportĂ©s dans le cadre B B, et ils reçoivent le mouvement de la ma- nivelle et du volant H par la rĂ©union des rouages D E et F G. Les caractĂšres disposĂ©s sur le prisme font impression sur le papier , par le moyen d’un second rouleau Ii, nommĂ© la platine, placĂ© directement sous le premier; sa surface a une courbure particuliĂšre, produite par quatre segments de cylindres. Sa forme est telle que sa circonfĂ©rence, quand il tourne, est toujours en contact avec la surface des caractĂšres. L’encre est appliquĂ©e aux caractĂšres au moyen d’un cylindre KK , placĂ© au-dessus du prisme, et composĂ© d’une substance molle et Ă©lastique. Afin qu’il puisse s’appliquer immĂ©diatement sur les caractĂšres, son axe est ajustĂ© dans les piĂšces L L, qui se meuvent de maniĂšre Ă  permettre au cylindre de s’élever et de s’abaisser pour suivre le mouvement des caractĂšres. Ce cylindre reçoit l’encre d’un autre cylindre M AI, nommĂ© 1 erouieau de distribution , Ă©galement formĂ© d’une substance molle, et pourvu d’encre par un troisiĂšme rouleau N N , fait en mĂ©tal et exactement calibrĂ©. L’encre est mise sur une plaque d’acier 00, placĂ©e de maniĂšre que son 1 I S Lli MÉCAKICIEN arĂȘte longitudinale soit Ă  une petite distance delĂ  circonfĂ©rence du rouleau, et que celui-ci puisse en emporter Ă  chaque tour une lĂ©gĂšre couche sur sa surface ; le rouleau de distribution prend celte encre, et l'applique Ă  la surface du premier rouleau , lequel en imbibe les caractĂšres. La feuille de papier est introduite, comme on le voit dans la figure, en la plaçant sur un blanchet Ă©tendu sur une chĂąssis PP, et tirĂ© entre les deux rouleaux Ă  l’instant convenable, par un petit conducteur 2. Les extrĂ©mitĂ©s de ce tympan P P sont amenĂ©es en avant par deux clous Ă  tĂȘte b, attachĂ©s Ă  des chaĂźnes sans fin , qui s’étendent des roues e e, placĂ©es Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la platine, Ă  d’autres roues d d, qui sont soutenues dans la monture du chĂąssis. Les roues e e ont des dents qui, entrant dans les anneaux des chaĂźnes, les font traverser quand la machine est mise en mouvement ; les pointes Raccrochent alors le conducteur 2, tirent le blanchet en avant, et introduisent le papier entre le prisme et la platine oĂč, par la pression qu’il Ă©prouve, il reçoit l’empreinte des caractĂšres. Telle est l’action gĂ©nĂ©rale de la machine; nous allons maintenant entrerdans quelques dĂ©tails sur la structure de ses diverses parties. La composition Ă©tant terminĂ©e, les pages sont disposĂ©es sur des cadres ou galĂ©es Ă  ra- ANGLAIS. 2I 9 bord a a, proportionnĂ©s Ă  la dimension du format; elles sont serrĂ©es au moyen de clĂ©s ou ‱vis. Ensuite les cadres sont fixĂ©s aux quatre cĂŽtĂ©s de l’axe central du prisme par les jumelles Ă  vis 1 , qui traversent les bords des cadres. En dĂ©vissant les jumelles, les cadres peuvent ĂȘtre promptement enlevĂ©s, et remplacĂ©s par d’autres. La platine 1 i est composĂ©e de quatre segments de cylindre ii, attachĂ©s aux diffĂ©rents cĂŽtĂ©s de l’axe central 1 par des vis; et ces segments , Ă©tant proportionnĂ©s au prisme, auront la vraie forme requise pour que la platine produise le mouvement demandĂ© , c’est-Ă -dire , que lorsqu’elle tourne, sa surface soit toujours en contact avec la surface des caractĂšres. Les deux roues Det E, qui obligent le prisme et la platine Ă  se suivre l’un l’autre, sont construites pour correspondre Ă  ces deux piĂšces. Ainsi , la roue supĂ©rieure D est carrĂ©e , avec ses angles arrondis en dehors , et sa portĂ©e est exactement de la mĂȘme dimension que le carrĂ© formĂ© par les surfaces des caractĂšres. La roue infĂ©rieure E a la mĂȘme figure que la platine , et sa ligne de portĂ©e est exactement de la dimension de cette roues, taillĂ©es Ă  dents, comme le montre la figure , tournent autour l’une de l’autre , et leur surface au point de contact correspond exactement Ă  leur mouvement, de maniĂšre Ă  ne 220 LE MÉCANICIEN point glisser ni Ă©chapper l’une sur l’autre. Pour rĂ©gler la pression , les coussinets qui sup - portent l’axe de la platine peuvent ĂȘtre Ă©levĂ©s par des vis 3, et sa surface presse alors avec plus de force les caractĂšres; mais, pour que cela ne dĂ©range, point l’action des roues D et E, on unit leurs axes , ainsi qu’on le voit Ă  R. Le cylindre Ă  encre K est maintenu Ă  la distance convenable du centre du prisme par les roues S, qui sont fixĂ©es sur son axe, et reposent sur les piĂšces T, attachĂ©es Ă  l’axe du prisme. Chacune de ces piĂšces a, comme la roue D, quatre cĂŽtĂ©s applatis qui rĂ©pondent Ă  la surface des caractĂšres; les angles sont arrondis en segments de cercle ; les roues S ont la mĂȘme dimension que le rouleau Ă  encre; consĂ©quemment, quand elles reposent sur T, elles empĂȘchent le rouleau de passer sur les caractĂšres avec une force plus grande qu’il ne faut pour y distribuer l’encre Ă©galement. Une roue dentĂ©e V, placĂ©e sur le prolongement de l’axe du prisme, et semblable Ă  la roue D, engrĂšne dans une autre roue W adaptĂ©e sur l’extrĂ©mitĂ© de l’axe du rouleau Ă  encre. Cette derniĂšre meut Ă©galement le rouleau de distribution par un pignon f, et fait encore tourner le rouleau Ă  encre par un troisiĂšme pi- gnong, fixĂ© sur l’extrĂ©mitĂ© de son axe7z,quiest soulenusur les supports B,B dans la forme. Les piĂšces L,L, qui soutiennent les pivots de ccs ANGLAIS. 22 1 deux cylindres, sont adaptĂ©es Ă  l’axe n du premier, de maniĂšre Ă  le faire hausser et baisser sur son centre; et les distances entre les rouleaux Ă©tant ainsi maintenues exactement Ă©gales, leur circonfĂ©rence est aussi maintenue en contact inunĂ©diatdemaniĂšreĂ ce que l’encre soit communiquĂ©e de l’un Ă  l’autre. La plaque d’acier O, qui, commenous l’avons dĂ©jĂ  dit, rĂšgle la quantitĂ© d’encre que le rouleau N emporte, est soutenue par une piĂšce qui s’appuie sur le cadre fixe B B. Plusieurs piĂšces de mĂ©tal, fixĂ©es sur la plaque par des Ă©croux,♩‱empĂȘchent l’encre de s’étendreau-dehĂ  des extrĂ©mitĂ©s; elles entrent dans des rainures pratiquĂ©es sur le rouleau N, prĂšs de ses bouts. La machine est mise en mouvement par la manivelle appliquĂ©e Ă  la roue H, laquelle s’engrĂšne avec une petite roue dentĂ©e G, qui en fait tourner une grande F placĂ©e sur le prolongement de l’axe b. La monture qui supporte le tympan P consiste en deux piĂšces X, ajustĂ©es sur l’axe de la platine, et soutenuesaux extrĂ©mitĂ©s opposĂ©es par les couples du chĂąssis; elles supportent les axes des roues dd sur lesquelles s’enroulent les chaĂźnes. x,x sont deux rouleaux fixĂ©s de chaque cĂŽtĂ© du tympan et formant la place pour recevoir les extrĂ©mitĂ©s du conducteur 2, auquel est attachĂ© le blanchet; il glisse sur eux quand les chaĂźnes le font avancer. Les espaces qui existent entre les seg- 232 LE MECANICIEN mentsff, sont entiĂšrement remplis parties piĂšces de bois, exceptĂ© un, dans lequel le conducteur 2 est reçu quand il traverse la machine. Au moment oĂč les espaces laissĂ©s entre les cadres qui portent le caractĂšre passent sur la feuille, et laissent consĂ©quemment la marge entre les pages, le papier n’est point coutenu entre les rouleaux; pour l'empĂȘcher de glisser, le blanchet et lepapier sont alors dĂ©primĂ©s sur les piĂšces de bois et serrĂ©s contre elles, et celles-ci remplissent la platine entre les segments iiç par le poids de petits rouleaux oĂč fils de mĂ©tal 4 5 soutenus par des Ă©tais 5, saillants de l’axe du prisme et ajustĂ©s entre les fentes Ă  l’extrĂ©mitĂ© de ces Ă©tais. Ces fils d’arclial peuvent s’élever et s’abaisser par leur propre poids ; ainsi, lorsqu’ils sont au point le plus Ă©levĂ© de leur rĂ©volution , ils tombent sur les espaces Ă  l’angle du prisme, entre les pages de caractĂšres , et [Ă©chappent au rouleau Ă  encre. Quand ils sont arrivĂ©s Ă  la partie la plus basse, ils tombent sur le papier, et le pressent sur les piĂšces de bois de la platine, avec une force suffisante pour pousser le papier en avant pendant l’intervalle oĂč les caractĂšres n’agissent point sur lui, et consĂ©quemment pendant quel’intervalle laissĂ© entre les pages d’impression traverse l’appareil. L’opĂ©ration d’imprimer Ă©tant fort dĂ©licate, ANGLAIS. 223 et demandant beaucoup d’exactitude, la machine est pourvue de plusieurs moyens pour rĂ©gulariser son action.—Les segmentsii, qui composent le rouleau-platine, sont attachĂ©s Ă  Taxe central I par trois vis Ă  chaque bout; les deux du milieu reprĂ©sentĂ©es avec des tĂȘtes carrĂ©es tirent les segments en bas, sur l’axe central, tandis que les autres qui sont mues par une vis conductrice les relĂšvent ; ainsi, par le moyen de ces vis, les segments peuvent ĂȘtre remaniĂ©s et rĂ©ajustĂ©s jusqu a ce qu’on se soit assurĂ© par expĂ©rience qu’ils s’appliquent exactement aux caractĂšres, et pressent Ă©galement sur toutes les parties de la feuille. Si l’on veut rendre la pression plus ou moins forte , on fait tourner les vis 5 sous les supports du rouleau-platine, comme on l’a dit ci-dessus. On rĂšgle la pression du rouleau d’encre sur les caractĂšres , en augmentant ou diminuant la dimension des formes T, qui supportent son poids. Pour qu’elles puissent ĂȘtre justifiĂ©es, chacune d’elles est composĂ©e de quatre piĂšces marquĂ©es 6, fixĂ©es par des vis 7 surunepiĂšce centrale ou roue qui est adaptĂ©e sur l’axe , et comme les cĂŽtĂ©s de ces piĂšces ont le mĂȘme pourtour que la forme, elles peuvent ĂȘtre ajustĂ©es par d’autres visĂ unedistanceplus ou moins grande du centre,et consĂ©quemment porter le cylindre Ă  encre au point oĂč il doit ĂȘtre pourque sa pression sur les caractĂšres soit LE MECANICIEN 2 2/ Ă©gale sur toute leur surface , et suffisante pour y distribuer l’encre convenablement. La pression du rouleau Ă  encre contre le rouleau de distribution est susceptible d’ĂȘtre modifiĂ©e. Pour cet effet les saillies h , par lesquelles le cylindre est soutenu , sont adaptĂ©es sur les piĂšcesLde maniĂšre Ă  pouvoir ĂȘtre rapprochĂ©es ou Ă©cartĂ©es au moyen des vis. De mĂȘme le rouleau de distribution peut s’ajuster Ă  la distance convenable du rouleau Ă  encre. On rĂšgle Ă©galement la distance entre la plaque o et le cylindre Ă  encre N, par des vis p et par des Ă©croux , ce qui rĂšgle la quantitĂ© d’encre que peut prendre le rouleau N ; et par consĂ©quent l’impression est plus ou moins noire. DerriĂšre le cylindre Ă  encre K un frottoir est placĂ© pour appuyer lĂ©gĂšrement contre le cylindre, et empĂȘcher l’encre de s’accumuler en cercle. Ce frottoir est ajustĂ© sur les centres , et soulevĂ© par un levier suspendu par lecrochet y au bout delĂ  piĂšce L. Ce crochet est ĂŽtĂ© quand la machine est en repos, et alors le frottoir retombant ne touche point le cylindre. Il faut que les roues D et E soient placĂ©es sur leurs axes dans une position telle que leur courbure corresponde Ă  celle du prisme et de la platine. Pour cet effet, la bride II est ajustĂ©e sur l’axe l de la roue, avec une partie ronde qui puisse tourner sur lui. Une piĂšce de mĂ©tal r est solidement fixĂ©e sur ANGLAIS. 225 le fuseau^; elle a un trou pour recevoir une dents, qui est fortement vissĂ©e sur la bride; alors deux vis, enfoncĂ©essur lescĂŽlĂ©sdela piĂšce r, pressent l’extrĂ©mitĂ© de s, et, la poussant dans un sens ou dans un autre , ajustent la roue par rapport Ă  la platine jusqu’à ce que l’une et l’autre se trouvent correspondre parfaitement ensemble ; une disposition semblable peut cire appliquĂ©e Ă  l’axe supĂ©rieur. La maniĂšre de former les rouleaux Ă  encre avec une substance Ă©lastique doit ĂȘtre particuliĂšrement dĂ©crite. On se servait d’abord de cuir bourrĂ© en maniĂšre de balle; mais ce moyen ne rĂ©ussit point, parce que les caractĂšres entamaient bientĂŽt cette substance. AprĂšs plusieurs essais, on a trouvĂ© qu’une composition de glu et de thĂ©riaque remplissait parfaitement le but. Le rouleau est un tube de cuivre couvert de canevas, et placĂ© dans un moule ou un tube de mĂ©tal cylindrique percĂ© rĂ©guliĂšrement, et huilĂ© en dedans. La composition fondue est versĂ©e dans le moule, et, lorsqu’elle est refroidie, on la retire, et la glu adhĂšre au tube de cuivre, et forme un cylindre rĂ©gulier. L’air ne durcit pas se-nsi- blementcette composition, et l’huiledel’encre ne la dissout point. Cette machine est bien adaptĂ©e pour imprimer avec les planches stĂ©rĂ©otypes, que les universitĂ©s ont adoptĂ©es pour leurs bibles et livres de priĂšres. il. i5 MECANICIEN 22C PRESSE DE BRAMAH , POUR LES BILLETS DE BANQUE. 8. Jusqu’en 1809 , la banque d'Angleterre Ă©tait dans l’usage de remplir Ă  la main les numĂ©ros et les dates de ses billets; mais depuis celle Ă©poque on se sert de la machine inventĂ©e par M. Bramah. Par cette invention , les numĂ©ros et les dates sont insĂ©r Ă©s non-seulement d’une maniĂšre plus uniforme et plus Ă©lĂ©gante, mais le travail est diminuĂ© au moins d’un sixiĂšme. Les planches de cuivre par lesquelles les mots sont imprimĂ©s sur les billets sont doubles, c’est-Ă -dire qu’une planche tire deux billets Ă  la lois sur une feuille de papier oblongue. Cette feuille de papier, contenant deux billets, est alors mise dans la machine, qui doit y imprimeries numĂ©ros et les dates, de maniĂšre que les caractĂšres changent suivant lesnuinĂ©i os successifs, et que l’opĂ©ration se fait sans que le commis qui en est chargĂ© soit obligĂ© d’y apporter aucune attention. Par exemple, si l’un des billets est N°. 1, N". 1, et quel’autre, sur le mĂȘme papier soit jN°. 201, N°. 201, quand ceux-ci sont imprimĂ©s la machine passe d’elle mĂȘme aux JV°. 2. N°. 2, et N . 202 iV. 202 ; de lĂ  aux I\°. 3 N* 5 et N°. 200 IS°. 2 o 5 . La date et le mot Londres sont fondus en stĂ©rĂ©otype,et chaque machine .AXGLAIS. 2 2J est pourvue de planches rĂ©pondant Ă  tous les jours de l’annĂ©e . et qu’on change journellement. A la banque d’Angleterre, il existe plus de quarante machines de ce genre; la plupart sont en continuelle activitĂ©. Autrefois un commis ne pouvait dans un jour remplir plus de 4 oo billets de la date et du numĂ©ro, deux fois rĂ©pĂ©tĂ©s l’un et l’autre; mais depuis que l’on fait usage de cette machine , un seul commis a imprimĂ© doubles billets, ce qui revient Ă  2 , 600 ; car si les doubles billets nYxi- gent pas plus de travail pour ĂȘtre passĂ©s dans la machine , ils demanderaient deux fois le mĂȘme temps que des billets simples pour ĂȘtre remplis Ă  la main. Le mĂ©canisme de cette presse est trĂšs ingĂ©nieux, et on peut l’appliquer Ă  beaucoup ’’!»‹ jets du mĂȘme genre. Nous avons reprĂ©sentĂ© fig- 3o5 une de ces machines; die n’est cependant pas exactement semblable Ă  celle dont on se sert Ă  la Banque, puisqu’elle est simple, et propre Ă  l’impression d’un seul billet Ă  la fois. Mais en la supposant d’une longueur double, et garnie d’un double assortiment de caractĂšres, on aura celle qui imprime deux billets en mĂȘme temps. La fig. 5o5 est une vue perspective de la machine, et la fig. 5o4 est une coupe de ses diverses parties. Les mĂȘmes lettres d’indica- LE MECANICIEN 328 lion ont employĂ©es clans les deux. Une piĂšce solideen acajou A A sert de base Ă  la machine, deux bandes de 1 er B B y sont vissĂ©es, et forment les cĂŽtĂ©s d’une boĂźte , dont le devant est supposĂ© enlevĂ© fig. 5o5 , pour laisser voir l’intĂ©rieur; le derriĂšre est cachĂ© par le mĂ©canisme. A travers cette boĂźte est placĂ© un axe D reposant dans des crapaudines attachĂ©es sur les cĂŽtĂ©s du corps de la machine, comme on le voit dans la figure. Cet axe porte le tympan E, sur lequel le billet est fixĂ© par des vis; un levier F attache Ă  l’axe recouvre le tympan , et lui fait subir une pression qui appuie fortement sur les caractĂšres, et limprime. Les caractĂšres mobiles, qui constituent principalement la nouveautĂ© de l’invention, sont arrangĂ©s en une suite de cercles de cuivre, montĂ©s sur un axe G , qui traverse le centre delĂ  base. On distingue suffisamment ces cercles dans la perspective, fig. 3o5, par les chiffres qui y sont marquĂ©s; ils sont au nombre de dix, et disposĂ©s en deux sĂ©ries de cinq chacune. Les cercles voyez l’exemple I, fig. 3o4 sont tous divisĂ©s en onze parties ; Ă  chacune une entaille rectangulaire est coupĂ©e pour recevoir les caractĂšres 1 , 2 , 3, [\, 5, 6 , 7 , 8 , 9,0 et un blanc. Cinq des cercles ainsi prĂ©parĂ©s , Ă©tant placĂ©s l’un Ă  cĂŽtĂ© de l’autre sur un axe fixe G, sur lequel ils tournent ANGLAIS. 2 2g librement, peuvent imprimer tous les nombres au-dessous de 100 , 000 , puisque, les cercles ayant la possibilitĂ© de tourner autour de leur axe, indĂ©pendamment l’un de l’autre, il est Ă©vident que toutes les combinaisons des chiffres ci-dessus peuvent ĂȘtre produites en plaçant tour Ă  tour ces chiffres au plus haut point du cercle, situation dans laquelle ils doivent ĂȘtre pour donner l’impression. On entendra plus aisĂ©ment ceci en considĂ©rant que la planche de cuivre qui couvre les cercles est Ă©tablie comme on l’a reprĂ©sentĂ©e Ă  a, fig. 5o4- Cette planche a deux ouvertures pour recevoir les deux sĂ©ries de caractĂšres, qui font saillie un peu au-dessus de sa surfacelorsqu’ils sontĂ  leur plus haut point. Dans la fig. 3o5 cette planche est ĂŽlĂ©e pour montrer le mĂ©canisme intĂ©rieur. Les roues II font tourner les cercles sur un axe nommĂ© axe de derriĂšre, parallĂšle Ă  celui des cercles. On en voit l’extrĂ©mitĂ© projetĂ©e en I hors du corps de la machine , fig. 5o5 , et cet axe entraĂźne avec lui trois des roues H, deux desquelles sont sĂ©parĂ©es par un espace Ă©gal Ă  celui qui est entre les deux sĂ©ries des cercles des chiffres auxquelles elles s’appliquent; la troisiĂšme, placĂ©e au milieu des deux autres, est mue par une palette b , fig. 5o4, attachĂ©e Ă  l’axe du tympan par une jointure, de maniĂšre Ă  frapper contre la dent supĂ©rieure de la llECAMCIEJt ! 2 00 roue H, et Ă  la faire tourner jusqu’à une autre cieut. Quand la manivelle est Ă©levĂ©e au-delĂ  de la verticale, un arrĂȘt a , fig. ao5 , l'empĂȘche d’aller plus loin ; mais quand elle retombe Ă  la position de la fig, oo/j, la palette, quoiqu’elle rencontre encorela dent delĂ  roue, cĂšde Ă  sa jonction , et passe Ă  cĂŽtĂ© sans faire mouvoir la roue. On voit par laque touteslesfois queiamaniveileestbaissĂ©epourimpri mcr,enla relevant pour mettre une nouvelle feuille de papier sur le tympan, la palette fait tourner d’uu cran les roues H, et connue les dents de ces roues engrĂšnent sur les dents des cercles, le mĂȘme mouvement leur est communiquĂ©, et porte sous le tympan uu nouveau chiffre. 11 faut observer que les roues II n’ont quel’é- paisseur convenable pour engrener seulement un des cinq cercles Ă  la fois, et leur distance est calculĂ©e pour qu’elles prennent dans une sĂ©rie le mĂȘme cercle qu’elles prennent dans 1 autre. Maintenant en faisant glisser un peu l’axe de derriĂšre, il est Ă©vident que la roue II engrĂšnera avec un des cinq cercles, ou bien qu’eiie n’en touchera aucun. C’est dans ce but que la tĂȘte I, fig. 3o5, sort au-dehors de la machine. En effet, au moyen d“ cette -al;ie, en peut faire avancer l’axe Ă  volontĂ© , et faire engrener successivement les roues dentĂ©es II avec les cinq roues qui portent des numĂ©ros. L’axe est contenu dans ecs positions par un de-* ANGLAIS. 25 1 dis semi-circulaire, qui entre dans des rainures pratiquĂ©es autour de l’axe, et s’oppose Ă  son mouvement longitudinal Ă  moins qu’il ne soit levĂ©, ce qui se fait par le moyen d’un Ă©crou K, parlant du dos de la machine, lig. 5oq. Un court levier est placĂ© dans cet Ă©crou, et quand il tourne avec l’écrou, il lĂšve le declis, et dĂ©gage l’axe pendant qu’il se place sur le cercle demandĂ©. En laissant retomber le crampon dans sa rainure, le mouvement est arrĂȘtĂ©. Pour que tous les cercles s’arrĂȘtent au point prĂ©cis oĂč le chiffre est Ă  sa plus haute position, et se trouve par consĂ©quent horizontal , un cran est pratiquĂ© Ă  l’extĂ©rieur des cercles dans les espaces entre chaque chiffre, et au point le plus bas du cercle e, fig. 5o4; une goupille mobile est adaptĂ©e Ă  l’axe fixe avec un ressort qui presse continuellement en bas. L’extrĂ©mitĂ© de la goupille est sphĂ©rique et bien polie, en- sorte que quand le cercle tourne elle est repoussĂ©e dans son trou dans l’axe; mais quand une autre entaille du cercle se prĂ©sente, la goupille s’y enfonce, et retient le cercle avec une force modĂ©rĂ©e dans la position qu’il doit . avoir, jusqu’à ce que l’élĂ©vation du tympan, comme on l’a dĂ©crite ci-dessus, force la rĂ©sistance de lagoupille, et fasse tourner le cercle. Par ces moyens, les caractĂšres se rangent toujours en ligne droite aprĂšs avoir Ă©tĂ© tournĂ©s T 202 LE MÉCANICIEN sans quoi l’impression serait irrĂ©guliĂšre et dĂ©fectueuse. Le tympan E, fig. 3o4, est composĂ© de deux parties une premiĂšre planche de cuivre solide forme sa partie supĂ©rieure ; un blanchet y est assujetti par la seconde partie , qui est une piĂšce de cuivre couverte de parchemins, et attachĂ©e Ă  la planche par quatre vis, dont deux paraissent Ă  ff, fig. 5o5. Le tympan est fixĂ© par six vis Ă  un cadre L, fig. 5o4 adaptĂ© sur l’axe. Deux de ces vis, dont seulement une est vue dans la figure en h, servent Ă  Ă©loigner le tympan du cadre, tandis que les quatre autres, qui sont rangĂ©es une de chaque cĂŽtĂ© comme les premiĂšres, serrent ensemble le tympan et le cadre. Par le moyen de ces vis agissant en sens contraire, on peut ajuster le tympan de maniĂšre Ă  ce qu’il tombe parallĂšlement sur les caractĂšres, et communique une Ă©gale pression Ă  la feuille de papier maintenue contre le tympan au moyen d’une frisquette de parchemin qui peut ĂȘtre enlevĂ©e sur les joinls&ft, fig. 5o5. La frisquette est coupĂ©e transversalement comme elle est reprĂ©sentĂ©e par les parties ombrĂ©es, fig. 5o5, afin de prĂ©senter la partie du papier qui doit recevoir l’impression des chiffres du ÎN 0 avant les chiffres delĂ  date, etc. Les caractĂšres pour le nom de la place sont stĂ©rĂ©otypes , et attachĂ©s sur le couvercle de cuivre , la piĂšce qui con- ANGLAIS. 2'3 tient le jour et le mois Ă©tant changĂ©e chaque jour. Pour trouver la position que le papier doit occuper sur le tympan, deux goupilles trĂšs fines sont fixĂ©es en saillie, et reçues dans des trous pratiquĂ©s sur le couvercle de cuivre; deux points sont imprimĂ©s sur le billet par les planches de cuivre, et les goupilles , Ă©tant passĂ©es dans ces points, maintiennent les chiffres dans leur position. La maniĂšre de se servir de cette machine est telle qu’il suit. Supposez l’axe de derriĂšre assez en dehors pour ĂȘtre dĂ©tachĂ© de tous les cercles , le cercle des chiffres arrangĂ© de sorte que les blancs soient tous en haut, et les stĂ©rĂ©otypes placĂ©s pour les dates. L’axe de derriĂšre doit ĂȘtre disposĂ© pour que les roues H puissent prendre d’abord les cinq premiers cerclesĂ  droite alors, en baissant la manivelle presque jusque sur les caractĂšres, puis la relevant , la palette met en mouvement les roues H , et fait tourner les deux cercles Ă  droite, portant Ă  leur plus haut point le chiffre Ăź. La personne, chargĂ©e du travail, met alors de l’encre sur les caractĂšres avec un tampon, relĂšve la frisquette L, fig. 5o5, et place le billet dĂ©jĂ  imprimĂ© sur la planche de cuivre contre le tympan, Ă  la place marquĂ©e par les deux goupilles, et par les points imprimĂ©s sur le billet. Alors il baisse la frisquette pour contenir le papier. et empĂȘcher 254 LE JlÉCASIOIEX qu’il ne reçoive l’impression ailleurs que lĂ  oĂč il doit la recevoir; en tournant la manivelle F, le billet est imprimĂ©. On relĂšve la manivelle, les cercles sont mis en mouvement, et prĂ©sentent le chiffre suivant ; le billet est remplacĂ© par un autre, et ainsi de suite, le chiffre Ă©tant chaque fois changĂ©. Pendant cette opĂ©ration, les deux cercles Ă  droite agissent comme des unitĂ©s, et avancent est imprimĂ© de cette maniĂšre, et que o se prĂ©sente, la manivelle est tournĂ©e deux fois de suite sans imprimer, ce qui amĂšne un blanc, ensuite un i. L’axe de derriĂšre est mis en jeu pour agir sur le second cercle Ă  droite, qui devient alors les unitĂ©s, le premier cercle reprĂ©sentant les dixai- nes. En faisant mouvoir la manivelle .sans imprimer, le chiffre i du second cercle se prĂ©sente et forme i i, la seconde fois 12 , et ainsi de suite jusqu’à 19. Le premier cercle est alors avancĂ© avec la main et porte 2 et o , sur le second, 20; et, en faisant agir la manivelle pour passer le blanc, on produit 21, 22, etc., jusqu’à 00 ; on avance alors de nouveau le premier cercle, qui amĂšne 4 ; de cette maniĂšre on va jusqu’à 99. Maintenant l’axe de derriĂšre est placĂ© de maniĂšre Ă  engrĂ©ner le troisiĂšme cercle, qui devient unitĂ© ; le second devient dixaine , le troisiĂšme centaine; le zĂ©ro et le blanc des deux premiers cei'des sont avancĂ©s ; l’un prĂ©sente 1 ANGLAIS. 2 00 l’autre o ; et la machine elle-mĂȘme place le o du troisiĂšme cercle dans la position convenable, ce qui donne le numĂ©ro 100; ensuite on passe Ă  101. Par le mĂȘme procĂ©dĂ© on obtient successivement les centaines jusqu’à 999. On amĂšne par le moyen de l’axe le quatriĂšme cercle, et les trois premiers sont avancĂ©s Ă  la main comme prĂ©cĂ©demment; lorsqu’on est arrivĂ© au chiffre l’axe saisit le cinquiĂšme cercle,qui peut servir a imprimer 999,9995 ce qui est au-delĂ  de ce qu’on peut demander. ‱SONNETTES , OU MACHINES A ENFONCER LES PILOTIS. La sonnette est une machine par laquelle des pilotis ou pieux sont enfoncĂ©s en terre pour fonder les arches des ponts et d'autres constructions. On procĂšde Ă  cette opĂ©ration en soulevant un poids trĂšs lourd appelĂ© le mouton , et en le dĂ©gageant ensuite de la machine qui l’a fait monter pour le laisser retomber sur la tĂšte despieux. Dans la plus simple decesmachines le poids est tirĂ© en haut par des hommes , au moyend’une corde passĂ©e sur une poulie fixe , et quand il a atteint une hauteur suffisante, ils laissent glisser la corde , et le poids descend avec une vitesse considĂ©rable. Les deu 206 LE MÉCANICIEN meilleures machines de ce genre que nous ayons vues sont celles inventĂ©es par MM. Vau- louĂ© et Bunce. On peut dĂ©crire ainsi la machine de M. Yau- louĂ©. A, fig. 5o6, est un arbre vertical ou axe sur lequel sont placĂ©s la grande roue B et le tambour C, que font tourner des chevaux attelĂ©s aux barres S S. La roue B fait tourner la lanterne X, sur le sommet de l’axe de laquelle est le volant O, qui rĂšgle le mouvement de maniĂšre Ă  agir en sens contraire avec les chevaux , et Ă  empĂȘcher qu’ils ne soient renversĂ©s quand le mouton Q est lĂąchĂ© pour enfoncer le pilotis P. Le tambour C n’est point fixĂ© sur l’arbre A, mais il est rivĂ© Ă  la roue B par le boulon Y. Sur ce tambour s’enroule la grande corde II H; l’une de ses extrĂ©mitĂ©s est attachĂ©e au tambour, et l’autre Ă  la roue G, vers laquelle elle est portĂ©e par les poulies I et K. Cette roue contient les pinces F , qui saisissent le mouton Q par la gĂąche R pour le tirer en haut. D est une spirale ou fusĂ©e fixĂ©e au tambour, sur laquelle est tournĂ©e la petite corde T , qui va sous la poulie U, et se rattache au sommet du corps delĂ  machine en y. A la poulie U est suspendu le contrepoids \Yqui, empĂȘche la roue G d’ĂȘtre accĂ©lĂ©rĂ©e Ă  mesure quelle descend pour saisir le mouton ; car cette roue tendant Ăą prendre une vitesse croissante en descen- ANGLAIS. 237 dant la corde T , se dĂ©roule sur la fusĂ©e, dont le rayon augmente, au moyen de quoi le contre-poids W la contrebalance de plus en plus , et ne la laisse descendre qu’avec un mouvement uniforme et modĂ©rĂ©. Le boulon Y fixe le tambour; la grande roue, Ă©tant poussĂ©e en haut par le petit levier 2 , qui passe Ă  travers une mortaise dans l’arbre A, tourne sur une cheville dans la l^arrco attachĂ©e Ă  la grande roue B, et soutient un poids 4 , lequel tend Ă  pousser le boulon Y Ă  travers la roue dans le tambour. L est le grand levier tournant sur l’axe m, et reposant sur les barres de force 5,5; il passe dans une entaille faite Ă  l’arbre A, et soulĂšve le petit levier 2 . Quand les chevaux tournent, la grandecordc Il s’enroule autour du tambour C , et le mouton Q est saisi par les pinces F, qui le montent au sommet de la machine. LĂ  les pinces, se trouvant pressĂ©es entre les plans inclinĂ© E, s’ouvrent et dĂ©gagent le mouton, qui tombe le long des guides bb sur le pilot P, et l’enfonce, aprĂšs un petit nombre de coups, aussi avant dans le terrain qu’il peut y entrer; aprĂšs quoi, sa partie supĂ©rieure est sciĂ©e, Ă  raz du sol, par une autre machine. ImmĂ©diatement aprĂšs que le mouton a Ă©tĂ© dĂ©gagĂ© , la piĂšce 6, sur la roue G, prend les cordes aa , qui Ă©lĂšvent le bout du levier L, et descendent l’autre bout iV, qui presse la barrebsur le pe- 208 LE MÉCANICIEN lit levier 2 , lequel, en repoussant en bas le boulon Y , dĂ©tache le tambour C de la grande roue B, et l’autre roue, Ă©tant en libertĂ©, retombe par son propre poids sur le mouton; les branches infĂ©rieures des pinces glissent sur la gĂąche R, cl, parle poids de leur tĂȘte, s’ouvrent, et la saisissent. Alors le poids 4 pousse en haut le boulon Y dans le tambour, ce qui l’attache Ă  la grande roue, et le mouton remonte. Quand la roue G descend, elle fait tourner le tambour en arriĂšre, et dĂ©roule la corde qu’il porte; tandis que les chevaux, la grande roue, la lanterne et le volant marchent d’un mouvement continu ; et Ă  mesure que le tambour tourne en arriĂšre, le contrepoids W monte, et sa corde T se roule autour de la fusĂ©e spirale D. Plusieurs trous sont pratiquĂ©s dans le cĂŽtĂ© infĂ©rieur du tambour; et le boxdou Y prend le premier qu’il rencontre quand le tambour s’arrĂȘte par la descente de la roue sur le mouton , car avant cela le boidon n’a pas le temps de glisser dans aucun des trous. Les avantages particuliers Ă  celte machine sont 1 ° d’élever le mouton en employant le moins de forcepossibie; 2 0 que quand il esta la hauteur convenable, il se dĂ©gage de lui-mĂȘme, et retombe trĂšs facilement; 3° que les pinces ou forceps sont promptement baissĂ©es et qu’à ANGLAIS. 209 l’instant et d’elles-mĂȘmes, elles ressaisissent le mouton, et le font remonterau sommet de la machine. On place cette machine sur un bateau, et l’on peut ainsi la transporter oĂč l’on veut. Le mouton pĂšse mille kilogrammes, et des guides b b qui le conduisent dans sa descente ont 3 o pieds de hauteur. Les fig. 507 et 5 o 8 , reprĂ©sentent la coupe et l’élĂ©vation de la machine Ă  piloter de Bunce. Ses parties principales A fig. 5 o7, sont deux cordes ou chaĂźnes sans fin liĂ©es ensemble par les traverses en fer B fig. 5 o 8 ,et correspondant Ă  deux , rainures en croix, diamĂ©tralement opposĂ©es dans la roue C fig. 007, oĂč elles sont reçues, et par le moyen de laquelle la corde ou chaĂźne À est mise en rotation. F, II, K, est la vue d’un cĂŽtĂ© d’une forte piĂšce de bois mobile, sur l’axe IL D est une molette sur laquelle la chaĂźne passe , et tourne en dedans au sommet de la machine. Cette molette , adaptĂ©e Ă  la piĂšce F, II, K, se meut sur le centre II, et le poids I fixĂ© .Ă  l’extrĂ©mitĂ© K la maintient Ă  la position F. L, fig. 5o est le mouton en fer, liĂ© aux piĂšces de fer par le crampon m . N est une piĂšce cylindrique en bois suspendue au crampon en O, laquelle, en glissant librement sur la barre qui lie le crampon au mouton, porte toujours le premier droit au-dessus de la chaĂźne quand LE MECANICIEN 240 il arrive au bas de la machine, dans la position de P voyez fig. 507. Quand l’ouvrier placĂ© en S fait tourner la manivelle ordinaire, le mouton se trouvant liĂ© Ă  la chaĂźne, est soulevĂ©, et glisse entre les guides, qui le conduisent verticalement. Quand il approche du sommet de la machine, la barre saillante Q du crampon frappe contre une piĂšce de bois en croix II, fig. 007, et consĂ©quemment dĂ©tache le mouton. Alors le poids I delĂ  piĂšce mobile attire Ă  l’instant la molette vers la position indiquĂ©e par F, et maintient la chaĂźne indĂ©pendante du mouton pendant sa chute. Le crampon descend alors , et la piĂšce de bois 11 empĂȘche qu’il ne prenne la chaĂźne; car cette piĂšce, Ă©tant plus lĂ©gĂšre que le poids, et se mouvant avec moins de vitesse, ne peut venir en contact avec lui que lorsqu’elle arrive en bas de la machine et que le mouton s’arrĂȘte. Elle tombe alors, etunil encorelecramnonĂ  la l. chaĂźne qui fait remonter le mouton. MACHINE A ALLEZER. Cette machine est employĂ©e Ă  percer des tuyaux de bois ou des cylindres mĂ©talliques pour diverses mĂ©caniques ou pour conduire l’eau. On procĂ©dait autrefois Ă  cette opĂ©ration par le moyen d’un axe horizontal tournĂ© par un ANC LAIS. 2^1 moulin, et nu bout duquel Ă©tait fixĂ©e une tariĂšre. Le cylindre Ă ^forer Ă©tait placĂ© sur une table, glissant parallĂšlement Ă  l'axe et attirĂ©e contre la tariĂšre par la descente d’un poids. On objecte Ă  cette mĂ©thode que toute dĂ©viationde la ligne droite parla table est transmise au cylindre, et le rend irrĂ©gulier;et que la tariĂšre, Ă  cause de son poids, agissant plus fortement sur la demi-circonfĂ©rence du cylindre, fait qu’il est plus entamĂ© dans cette partie, et par consĂ©quent d’une Ă©paisseur inĂ©gale. Cet inconvĂ©nient est cependant Ă©vitĂ© jusqu’à un certain degrĂ© par une invention de M. Smeaton, qui consiste en une verge d’acier montĂ©e sur une table Ă  roulettes mobiles, et entrant dans le cylindre. En suspendant le poids du coupoir et de la tariĂšre Ă  ce mĂ©canisme, la machine Ă©tait infini- mentamĂ©liorĂ©e, quoique encore trĂšs imparfaite. Il existe une machine Ă  allĂ©zer les cylindres mĂ©talliques, qui n’est point sujette aux inconvĂ©nients que nous venons d’indiquer. Elle est reprĂ©sentĂ©e en perspective fig. 5i4- On la suppose disposĂ©e Ă  allĂ©zer un cylindre pour une machine Ă  vapeur les autres fig. 3io, 3 11 , 3i2 et5i3, expliquent la construction de ses diverses parties, A A, fig. 3 1 4 . indiquent deux seuils en chĂȘne fixĂ©s parallĂšlement l’un Ă  l’autre sur des dormants, Ă©tablis dans le sol. A chaque extrĂ©mitĂ© de ces piĂšces s’élĂšve un montant vertical en fer B B, pour soutenir les il 6 LF. MECANICIEN 2 4 2 tourillons de l’axe cylindrique D D qui portft l’allezoir, et que le moteur fait tourner. Le cylindre L L qui doit ĂȘtre allezĂ©, est attachĂ© Ă  demeure sur la barre , exactement concentrique avec elle. Une piĂšce de fonte cylindrique K K, L L lig. 3 1 o, 3 12 et 3 1 5 nommĂ©e allé— zoir, glisse sur l’axe, et porte les lames d’acier qui, en tournant, enlĂšvent des copeaux de mĂ©tal. Cet allĂ©zoir se meut le long de la barre par un mĂ©canisme que nous dĂ©crirons ensuite, et au moyen duquel elle avance progressivement dans le cylindre en mĂȘme temps qu elle tourne avec l’axe D. Les lames doivent nĂ©cessairement enlever toutes les protubĂ©rances de l’intĂ©rieur du cylindre, dans le cercle qu’elles dĂ©crivent par leur mouvement ; mais elles ne peuvent attaquer rien de plus. Le cylindre est posĂ© sur une piĂšce susceptible d’ĂȘtre ajustĂ©e suivant la dimension du cylindre , et par consĂ©quent propre Ă  en recevoir de plusieurs grandeurs, dans une limite dĂ©terminĂ©e. Les piĂšces de fonte E E entrent dans une entaille pratiquĂ©e dans les seuils A À, et elles y sont fixĂ©es par des boulons et des Ă©crous. Sur ces piĂšces E E sont placĂ©es Ă  angle droit des traverses F F, qui portent les moutons GG, dans lesquels est placĂ© le cylindre LL, soutenu en dessous sur formes b b, et assujetti par les bandes de fer a a, serrĂ©es par des vis qui entrent dans les montants G G. Le ANGtAlS. 343 cylindre es t ajustĂ© fie maniĂšre Ă  ĂȘtre concentrique avec l’axe D D, et tenu ferme Ă  sĂą place par des coins enfoncĂ©s sous les formes et entre les moutons. Pour expliquer le mĂ©canisme par lequel l’allĂ©zoir est poussĂ© en avant , nous renvoyons aux fig. 3 1 1 , 3 12 et 3 1 5 , oĂč l’on verra que l’axe D D est un tube de fonte creusĂ© dans toute sa longueur, et divisĂ© de chaquecĂŽtĂ© par une ouverture longitudinale c c, fig. 5io. A ses extrĂ©mitĂ©s on a laissĂ© un tube ouvert par les deux bouts, oĂč se rĂ©unissent les deux soupapes. L’allĂ©zoir K K, L L se compose de deux parties un tube K, adaptĂ© trĂšs-exactement Ă  l’axe D, et un anneau de fonte L L* fixĂ© sur K K au moyen de quatre coins. Sur sa circonfĂ©rence huit entailles sont pratiquĂ©es pour recevoir les lames f f, qui y sont maintenues par des coins. L’anneau K ne peut glisser autour de l’axe, parce qu’il est retenu par deux courtes barres de fer e e placĂ©es en travers de l’axe, et reçues dans des entailles coupĂ©es sur les bouts des anneaux K K. On a pratiquĂ© au milieu de ces barres un trou dans lequel entre un boulon autour d’une crĂ©maillĂšre L. Une clef traverse l’extrĂ©mitĂ© de ce boulon , et empĂȘche en mĂȘme temps que la crĂ©maillĂšre ne soit repoussĂ©e en tenant les barres ee Ă  leur place. La crĂ©maillĂšre est mise en mouvement par les dents d’un pignon N, et maintenue dans 6 . 244 tE mĂ©canicien sa positionpar le rouleau O l’axe du pignon et du rouleau Ă©tant soutenu dans une piĂšce attachĂ©e au montant BB, comme on le voit dans la vue perspective de la machine fig. 5i4- Un lĂ©vier qui fait tourner ie pignon, est placĂ© sur l’extrĂ©mitĂ© carrĂ©e de l’axe, et chargĂ© du poids P afin qu'il tende Ă  faire avancer l'allĂ©* zoirdans le cylindre. Ce lĂ©vier peut ĂȘtre placĂ© dans tous les sens, sur le cĂŽtĂ© carrĂ© de l’axe de maniĂšre Ă  repousser la crĂ©maillĂšre en arriĂšre s’il est nĂ©cessaire. Dans quelques machines Ă  allĂ©zer on emploie un autre mĂ©canisme, peut-ĂȘtre prĂ©fĂ©rable Ă  celui-ci. Il consiste en quatre petites roues; l’une est fixĂ©e Ă  l’extrĂ©mitĂ© droite D de la barre D D , fig. 5i4- Un autre'pignon est attachĂ© Ă  l’extrĂ©mitĂ© d’un axe correspondant Ă  la crĂ©maillĂšre M. A Ă  l’autre extrĂ©mitĂ© est une petite vis qui joue dans un Ă©crou fixĂ© Ă  l’allĂ©zoir K K Ă  e, fig- 3io. Sous le second pignon, un troisiĂšme, contenant le mĂȘme nombre de dents, est fixĂ© sur un axe horizontal parallĂšle Ă  D D. Enfin Ă  l’autre bout de cet axe est un quatriĂšme pignon qui est pris par le premier pignon placĂ© Ă  l’extrĂ©mitĂ© de l’axe creux D D. Le premier pignon a trente-six dents, le quatriĂšme trente; le second et le troisiĂšme ont un nombre de dents indĂ©terminĂ©, mais Ă©gal dans chacun. A mesure que l’axe D tourne, le premier pignon fixĂ© sur ANGLAIS. ĂŒ45 son extrĂ©mitĂ© prend le quatriĂšme, lequel par le moyen du troisiĂšme, qui est attachĂ© sur le mĂȘme axe met en mouvement le second. Lu second pignon , Ă©tant fixĂ© Ă  un axe dans D D, dĂ©tourne la vis Ă  son autre extrĂ©mitĂ©, et fait en consĂ©quence avancer l’allĂ©zoir le long du cylindre. Cette vis a huit filets par pouce, et ilfaut soixante tours de l’axe pour couper un pouce. Pour mettre un cylindre en place il est nĂ©cessaire d’îterles coussinets supĂ©rieurs 11 qui portent sur les montants B B; en soutenant l’axe par son milieu sur des formes, on enlĂšve le montant, le pignon N et le rouleau, en ĂŽtant les Ă©croux par lesquels ils tiennent aux seuils A A, la crĂ©maillĂšre M Ă©tant censĂ©e dĂ©jĂ  enlevĂ©e. Un allĂ©zoir massif L, de la dimension convenable pour allĂ©zer le cylindre, est alors placĂ© sur l’anneau Kfig. 3i3, et fixĂ© par des coins on reporte l’allĂ©zoir Ă  l’extrĂ©mitĂ© la plus Ă©loignĂ©e de l’axe , et le cylindre est mis en place. On place le montant B, et toute la machine est remise dans l’état montrĂ© fig. 314 » le cylindre Ă©tant par estimation jugĂ© concentrique Ă  l’axe D. Deux barr s de fer sont alors fixĂ©es par des coins aux points cc de l’axe, et appliquĂ©es aux extrĂ©mitĂ©s du cylindre; tandis que l’axe tourne, elles font l’office de compas pour s’assurer de la concentricitĂ© du cylindre. De petits coins en fer sont enfoncĂ©s autourdu cylindre pour l’ajuster bien exacte- LF. 2 j 6 ment, et dans cet Ă©tal il est prĂȘt Ă  ĂȘlro perforĂ©. L’opĂ©ration postĂ©rieure consiste Ă  faire tomber les lames , qui sont attachĂ©es dans l’allĂ©- zoir L par des coins, et ajustĂ©es en faisant tourner l’axe, pour s’assurer qu’ils dĂ©crivent le mĂȘme cercle. Alors on commence l’allĂ©zage du cylindre en mettant la roue motrice et l’axe en mouvement ; et la seule attention Ă  avoir pour la conduite du mĂ©canisme est de prendre soin que le poids P soit relevĂ© aussi souvent qu’il descend par le mouvement des lames. Quand l’allĂ©zoir a parcouru toute la longueur du cylindre, on fait ressortir les lames pour qu’elles enlĂšvent une seconde couche du cylindre. Pour un ouvrage ordinaire, ces deux opĂ©rations suffisent; mais si l’on a besoin de cylindres trĂšs-justes , il faut les allĂ©zer plusieurs fois pour les rĂ©duire Ă  une surface parfaitement cylindrique. La derniĂšre opĂ©ration est de placer le cylindre verticalement, ce qui se fait en enfonçant un allĂ©zoir de la dimension exacte du cylindre, afin d’éprouver si le plan ou oreille qui dĂ©borde est bien perpendiculaire Ă  l’axe du cylindre, qui se trouve alors fini, et peut ĂȘtre enlevĂ©. L’exactitude de la machinedĂ©pend delĂ  justesse avec laquelle l’axe D qui porte l’allĂ©zoir tourne sur ses tourillons, et s’il tourne sur le mĂȘme diamĂštre tout le long de sa course , le cylindre sera parfaitement calibrĂ©. Pendant ANGLAIS. 2 4l que l’axe tourne, on pourrait ajuster une piĂšce de bois dur dans les rainures du cylindre. L’anneau K est d’abord creusĂ©, ensuite assu- etti sur l’axe et poli avec de l’émeri pour le rendre aussi juste que possible. On voit. fig. 5i 1 , l’élĂ©vation d’un moulin propre Ă  faire marcher deux de ces machines. Le pignon 3o est censĂ© placĂ© sur l’axe de la roue Ă  eau; il fait tourner les deux roues 60 , jo, qui portent des axes saillants avec une piĂšce croisĂ©e, semblable Ă  la tĂȘte d’une vis, comme il est montrĂ© dans la figure. Les extrĂ©mitĂ©s des axes auxquels sont adaptĂ©s les allĂ©zoirs ont de semblables entailles, et le mouvement peut ĂȘtre communiquĂ© ou arrĂȘtĂ© Ă  volontĂ©, au moyen de clĂ©s placĂ©es entre les axes. MACHINE A COUPER DES FILS DE MÉTAUX. Divers mĂ©canismes ont Ă©tĂ© appliquĂ©s Ă  cet objet ; le meilleur que nous connaissions a Ă©tĂ© dĂ©crit dans les MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© philosophique amĂ©ricaine ainsi qu’il suit A A A A , fig. 3 r 5 , est un banc de chĂȘne dont le devant est parfaitement B B B , sont les pieds de ce banc, qui peuvent ĂȘtre massifs. C C C C, le charriot sur lequel les fils sont fixĂ©s; il se meut le long de la partie antĂ©rieure de A A A A parallĂšlement Ă  tous ses ĂŽtĂ©s, et porte les fils graduellement sous le 248 JIÉCAMCIEN. tranchant du coupoir ou ciseau I1II, pendant que les dents sont coupĂ©es. Ce charriot est mis en mouvement parmi mĂ©canisme Ă  peu prĂšs semblable Ă  celui par lequel les madriers sont portĂ©s contre la scie dans un moulin Ă  scie, et que nous dĂ©crirons plus particuliĂšrement. D D D, sont trois tiges de fer insĂ©rĂ©es dans les extrĂ©mitĂ©s du charriot Ă  C C C, et passant par des trous dans les tĂštes E E E, qui sont vissĂ©es ferme contre les bouts du banc A A A A , pour diriger la marche du charriot C C C C parallĂšlement aux cĂŽtĂ©s du banc. F F sont deux montants verticaux, assemblĂ©s par des mortaises dans le banc A A A A presqu’à Ă©gale distance de chacune de ses extrĂ©mitĂ©s, et placĂ©s directement en face l’un de l’autre. G, levier ou bras qui porte le ciseau IIII fixĂ© par la vis I et tournant sur les centres des deux vis K K, attachĂ©s dans les deux montants F F, transversalement au banc A À A A. En serrant ou en relĂąchant ces vis , le bras qui porte le ciseau travaille avec plus ou moins de force. L, vis qui sert Ă  rĂ©gler si les fds seront coupĂ©s plus gros ou plus fin. Cette vis tourne dans une tĂȘte M, qui est vissĂ©e ferme au sommet du montant F l’extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure de la vis L porte contre la partie supĂ©rieure du bras G et limite la hauteur Ă  laquelle il s’élĂšve. IV, ressort d’acier dont une extrĂ©mitĂ© est vissĂ©e sur l’autre montant F, et l’autre extrĂ©mitĂ© presse ANGLAIS. 49 conlrele montant O, qui est fixĂ© sur le bras G, et par sa pression le fait monter jusquĂ  ’ce qu’il rencontre la vis bras portant une griffe Ă  l’une de ses extrĂ©mitĂ©s marquĂ©e 6; l’autre extrĂ©mitĂ© est fixĂ©e par un joint au bout du montant O; le mouvement du bras G fait mouvoir la roue dentĂ©e A. Celte roue est fixĂ©e sur un axe qui porte une petite lanterne ou pignon R, au cĂŽtĂ© opposĂ© ; ce pignon s’engrĂšne dans une piĂšce S S qui est dentĂ©e, et solidement vissĂ©e contre un des cĂŽtĂ©s du chariot. F, crampon pour attacher une extrĂ©mitĂ© du fil Z Z Ă  la place ou lit sur lequel il doit ĂȘtre coupĂ©. V, autre crampon ou chien du cĂŽtĂ© opposĂ© tournant autour d’une charniĂšre W solidement fixĂ©e au chariot C C C C -Y piĂšce Ă©galement vissĂ©e dans le chariot et Ă  travers la quelle passe la vis X, qui presse par son extrĂ©mitĂ©infĂ©ricure contrela partiesupĂ©rieure du crampon V, sous lequel est placĂ© l’autre bout du fil Z Z, tenu ferme dans cette situation pendant qu’on le coupe par la pression dudit crampon V. —7 7 77? lame de plomb disposĂ©e dans une cavitĂ© pratiquĂ©e dans le corps du charriot un peu plus large et plus longue que les plus grands fils. La surface de cette lame de plomb est formĂ©e diffĂ©remment, scion les sortes de fils demandĂ©es. — 2,2 sont deux pĂȘnes qui entrent dans les dents de la roue Q pour l’empĂȘcher de retour- Ă»5o LE MÉCANICIEN ner. — 5,3 . est un chevalet pour soutenir l’extrĂ©mitĂ© de l’axe de la roue Ă  dents Q. — 5 est un support sur lequel s’appuie une tĂȘte pour soutenir l’autre extrĂ©mitĂ© de l’axe. Quand lefil ou les fils sont mis Ă  leur place , la machine peut ĂȘtre dirigĂ©e de maniĂšre Ă  les couper au degrĂ© de finesse dĂ©sirĂ©!par le moyen de la yis rĂ©gulatrice L, qui, en s’enfonçant plus avant dans le bras M, donne*des fils plus fins, et vice versĂą ; car le bras G peut s’élever plus haut si l’on relĂąche la vis, ce qui permet au bras I* d’aller plus loin le long de la circonfĂ©rence delĂ  roue dentĂ©e, et consĂ©quemment de communiquer un mouvement plus Ă©tendu au chariot CCC C, et de rendre les fils plu s gros. Avec la machine ainsi disposĂ©e , un aveugle pourrait couper un fil avec plus d’exactitude que l’homme le plus clairvoyant ne pourrait le faire par l’ancienne mĂ©thode ; car en frappant avec un marteau sur la tĂšte du coupoir ou ciseau II Ii, tous les mouvements sont mis en jeu; et en rĂ©pĂ©tant le coup, tous les fils d’un cĂŽtĂ© sont coupĂ©s dans leur longueur on les retourne alors, et par un autre coup, l’autre cĂŽtĂ© est coupĂ©. Il n’est pas nĂ©cessaire d’appuyer beaucoup sur l’utilitĂ© de cette machine; la personne la plus ignorante en mĂ©canique peut concevoir, en l’examinant, qu’elle est susceptible d’ĂȘtre mise en mouvement par l’eau comme par la main , de couper des fil* ANGLAIS. 201 de toutes dimensions, dans la quantitĂ© que l’on voudra, et en une seule fois mais c’est sur-tout pour couper les fds mĂ©talliques fins employĂ©s dans l’horlogerie, que ce mĂ©canisme est prĂ©cieux, puisqu’il permet deles faire d’une Ă©galitĂ© et d’une tĂ©nuitĂ© extrĂȘme. Quant aux matĂ©riaux qu’on doit employer dans la construction de celte machine et Ă  la dimension de ses diffĂ©rentes parties, le jugement de l’artiste doit en dĂ©cider; on observera simplement qu’il faut que le tout soit capable de soutenir un effort assez violent. MACHINE A DIVISER , DE RAMSDEN. Cet utile instrument est de l’invention de M. Jcsse Ramsden, auquel la Commission de longitude a donnĂ© Ci 5 livres sterling pour qu’il s’engageĂąt Ă  enseigner Ă  un certain nombre de personnes, qui devait ĂȘtre au plus de dix, dans l’espace de deux ans, Ă  dater du 28 octobre 1773, jusqu’au 28 octobre 1777, la ma- niĂšredeconstruireet d’employer cette machine. Il promettait de plus de diviser, avec la mĂȘme machine, tous sectants et octants de cuivre au taux de trois schellings par octant, et de six schellings par sectant avec les divisions de Nonius en demi-minutes, aussi long-temps que la Commission jugerait convenable de laisser la machine en sa possession. De cette somme, 202 LE MECANICIEN' 3 oo furent donnĂ©es Ă  M. Ramsden, comme rĂ©compense pour l’utilitĂ© de son invention, et 5 1 5 pour cĂ©der la propriĂ©tĂ© de la machine Ă  la Commission. La description suivante en a Ă©tĂ© donnĂ©epar M. Ramsden, sous serment. Cette machine se compose d’une grande roue de laiton, soutenue sur un support d’acajou Ă  trois pieds, lesquels sont fortement liĂ©s ensemble par des branches, de maniĂšre Ă  les rendre parfaitement stables. Sur chaque pied du support est placĂ©e une roulette Ă  frottement conique, sur lesquelles repose la roue ; et, pour l’empĂȘcher de glisser hors des roulettes Ă  frottement, le centre de la roue tourne dans une crapaudine placĂ©e au haut du support. La circonfĂ©rence de la roue est entaillĂ©e ou coupĂ©e par un moyen qui sera dĂ©crit plus bas en 2,160 dents, entre lesquelles s’engrĂšne une vis sans fin ; six tours de la vis font parcourir Ă  la roue un espace Ă©gal Ă  un degrĂ©. Un cercle de cuivre est fixĂ© sur l’axede la vis; la circonfĂ©rence de ce cercle est divisĂ©e en soixante parties ; chaque division rĂ©pondant Ă  un mouvement de la roue de dix secondes, six divisions sont Ă©gales Ă  une minute , etc. Plusieurs diffĂ©rents arbres d’acier trempĂ© sont enfoncĂ©s exactement dans le support au centre de la roue. La partie supĂ©rieure des ar- ANGLAIS. 255 bres, qui repose sur le plan , a diffĂ©rentes dimensions, pour s’assortir avec les centres des diverses piĂšces que l’on doit diviser. Quand on veut diviser quelque instrument, on ajuste son centre bien exactement sur l’un de ces arbres, et on fixe l’instrument sur le plan de la roue Ă  diviser par des vis qui entrent dans des trous pratiquĂ©s Ă  cet effet dans les rayons des roues. L’instrument Ă©tant ajustĂ© sur le plan de la roue, la piĂšce qui porte le stile diviseur est fixĂ©e Ă  une de ses extrĂ©mitĂ©s sur la piĂšce qui porte la vis sans fin, au moyen des vis que l’on , meut Ă  la main. L’autre extrĂ©mitĂ© saisit la partie de l’arbre d’acier qui est posĂ©e au-dessus de l’instrument que l’on veut diviser par une coche qui y est pratiquĂ©e; par ces moyens, les deux bouts de la piĂšce premiĂšre sont maintenus parfaitement stables et exempts de toute secousse. La piĂšce qui porte le stile diviseur est faite de maniĂšre Ă  glisser sur celle qui porte la vis sans fin Ă  certaine distance du centre de la roue, suivantee qu’exige le rayon de l’instrumentĂ di- viser'; on peut l’assuj tteir en serrant deux crampons , et le stile diviseur, Ă©tant liĂ© avec les crampons par la piĂšce Ă  double jointure, permet un mouvement facile vers le centre, ou du centre pour couper les divisions sans aucune secousse latĂ©rale. 254 tE mĂ©canicien De tout ce qui a Ă©tĂ© dit, il rĂ©sulte qu’un instrument, ainsi ajustĂ© sur la roue divisante, peut ĂȘtre mu dans tous les angles possibles par la vis et le cercle diviseur qui est sur son arbre ; et que cet angle peut ĂȘtre marquĂ© sur le limbe de l’instrument avec la plus grande exactitude par le stile diviseur, qui ne se meut qu’en ligne directe , tendante au centre, et qui est de plus exempte des inconvĂ©nients qui accompagnentla mĂ©thode de couper par le moyen d’un coin droit. Cette maniĂšre de tirer les lignes empĂȘche qu’aucune erreur ne provienne de l’expansion ou de la contraction du mĂ©tal pendant l’opĂ©ration de diviser. La piĂšce portant les vis est fixĂ©e au sommet d’un pilierconique, qui tourne facilement autour de son axe, et se meut de plus librement vers le centre, ou du centre de la roue, ensorte qu’elles peuvent ĂȘtre entiĂšrement guidĂ©es par la piĂšce qui les lie avec le centre, au moyen de quoi on rend la roue excentrique au degrĂ© voulu, et l’arbre ne peut produire aucune erreur dans la division; d’ailleurs , par uneinvention particuliĂšre que l’on dĂ©crira ensuite , la vis, quand elle est pressĂ©e contre les dents delĂ  roue, se meut toujours parallĂšlement Ă  elle-mĂȘme; de sorte qu’une ligne , joignant le centre de l’arbre et le stile diviseur Ă©tant continuĂ©, forme toujours des angles Ă©gaux avec la vis. ANGLAIS. 255 La fig. 5 16 reprĂ©sente une perspective de la machine ; fig. 017, un plan dont la fig. 3 18 reprĂ©sente une coupe sur la ligne 1 1 A. La grande roue A a 45 pouces de diamĂštre; elle est composĂ©e de 10 rayons , soutenus par des barres angulaires, comme on lĂ© voit fig. 3 18. Ces barres et rayons sont unis par un cercle B de 24 pouces de diamĂštre et de trois pouces d’épaisseur. Pour donner plus de force , le tout est formĂ© d’une seule piĂšce de laiton. Comme tout le poids de la roue A porte sur son cercle B, les barres sont plus Ă©paisses Ă  la place oĂč elles joignent la roue; et consĂ©quemment leur Ă©paisseur diminue Ă  mesure qu’elles approchent et du centre et de la circonfĂ©rence, ainsi qu’on le voit figure 318. La surface de la roue A doit ĂȘtre unie et trĂšs plane, et sa circonfĂ©rence trĂšs-exacte. Le cercle C, qui forme le limbe, est en argent; il doit ĂȘtre exactement adaptĂ© sur la circonfĂ©rence de la roue, sur laquelle il estattachĂ© par des vis, qui, aprĂšs avoir Ă©tĂ© serrĂ©es autant'que possiblesont bien rivĂ©es. La surface plane A fig. 3 18 de la roue est fixĂ©e par des esses, sur une tringle parfaitement ajustĂ©e dans un tour. Les deux surfaces et la circonfĂ©rence du cercle C, un trou qui traverse le centre, et la partie plane autour de b et le cĂŽtĂ© infĂ©rieur de la roue B, ont Ă©tĂ© tournĂ©s en mĂȘme temps. 1 est une piĂšce de laiton dur , dans laquelle LE MECANICIEN 256 est un trou pour recevoir l’arbre d’acier d, qui doit ĂȘtre parfaitement droit et juste. Cette piĂšce de laiton est tournĂ©e trĂšs rĂ©guliĂšrement sur un arbre, et la face qui s’applique sur une roue v est dressĂ©e -trĂšs-planĂ©, l’arbre d’acier d doit ĂȘtre placĂ© perpendiculairement au plan de la roue; cette piĂšce est attachĂ©e sur la roue par six vis d’acier. Une crapaudine de cuivre Z esÇattachĂ©e au centre du support d’acajou , et reçoit la partie infĂ©rieure de ka piĂšce D, Ă©tant construite de maniĂšre Ă  la rencontrer dans une partie Ă©troite, prĂšs de l’entrĂ©e, pour empĂȘcher les obliquitĂ©s de la roue d’incliner l’arbre; une grande prĂ©cision dans cet assemblage n’est point nĂ©cessaire puisqu’aucune secousse dans la crapaudine ne peut produire de mauvais effets, comme on le verra quand nous dĂ©crirons l’ap- parei! Ă  couper. Lorsque la roue est mise dans la position qu’elle doit avoir, le cĂŽtĂ© infĂ©rieur du cercle B, fig. 5 16, 017 et 5 1S , repose sur la circonfĂ©rence de trois roulettes W pour faciliter son mouvement autour de son centre. L’axe , il presse la piĂšce x. du levier angulaire , par une petite canelure ; celui-ci porte l’autre bout » , du mĂȘme levier, en avant, et arrĂȘte la vis sans fin par la goupille d’acier p ., qui frappe sur son sommet le pied du levier est encore Ă©levĂ© par un petit ressort qui presse les crochets v. D, deux jumelles liĂ©es parla piĂšce a,glissent l’une sur un bras du corps de machine L; l’autre, sur l’autre, fig. 3 i 6 , 5 1 7 et 3 a 1 ; et peuvent ĂȘtre fixĂ©es Ă  volontĂ© parles quatre vis e, qui pressent contre les ressorts d’acier pour Ă©viter de gĂąter les bras ; la piĂšce g est faite pour tourner, sans secousse, entre deux vis Ă  pointes coniques f , que l’on empĂȘche de se dĂ©visser, en serrant les Ă©croux N. La piĂšce in, fig. 021, est disposĂ©e pour tourner sur la piĂšce g , par les vis Ă  pointe s, reposant dans les centres creux e. Comme on a souvent besoin de couper des ANGLAIS. 267 divisions sur dos plans inclinĂ©s adaptĂ©s Ă  cet effet, la piĂšce y, dans laquelle le diviseur est fixĂ©, a un axe conique Ă  chaque bout, qui tourne dans des coussinets; quand le slile diviseur est inclinĂ© , il peut ĂȘtre fixĂ© dans cetle position en serrant les vis d’acier b. Description de, la Machine avec laquelle la vis sans fin de l’appareil Ă  diviser, a Ă©tĂ© coupĂ©e. Fig. 3u4 , reprĂ©sente un cĂŽtĂ© de la machine dans ses dimensions rĂ©elles. Fig. 520, face supĂ©rieure de la machine , vue Ă  vol d’oiseau. A, barre d’acier triangulaire, Ă  laquelle les trous triangulaires des piĂšces B et C sont exactement proportionnĂ©s , et sur lesquelles elles peuvent ĂȘtre fixĂ©es par les visD, dans un point quelconque. E , piĂšce d’acier, sur laquelle la vis doit ĂȘtre coupĂ©e ; cette piĂšce , aprĂšs avoir Ă©tĂ© durcie et trempĂ©e, reçoit des pivots tournĂ©s dans la forme de deux cĂŽnes tronquĂ©s , comme on le voit dans les dessius de la machine Ă  diviser, fig. J 20 ; ces points ont Ă©tĂ© exactement ajustĂ©s dans les coussinets F et T, qui sont maintenus ensemble par les vis s. II, vis d’acier non trempĂ©, ayant un pivot l68 LE MÉCANICIEN ], qui tourne clans le trou /, Ă  l’autre bout de la vis est un centre creux , qui reçoit la pointe conique dure de la goupille d’acier m. Quand cette pointe est suffisamment pressĂ©e contre lavis pour l’empĂȘcher de vaciller, on fixe la goupille d’acier en serrant les vis Y. N, noix cylindrique mobile sur la vis II, qui empĂȘche toute secousse,et peut ĂȘtre serrĂ©e par les vis O. Cette noix est fiĂ©e avec la piĂšce P, par l’embrasure W, Ă  travers laquelle passe l’arbre de la vis II. On voit cette piĂšce de face, et sa coupe transversale Ă  l’arbre de la vis, en X. Cette embrasure est fiĂ©e Ă  la noix par deux coulants d’acierS, qui tournent sur des goupilles entre les jumelles!’. Les extrĂ©mitĂ©s opposĂ©es de ces coulants S, tournent de la mĂȘme maniĂšre sur les goupilles a ; un axe de la jointure tourne dans un trou sur l’aiguille b , lequel est fixĂ© sur la piĂšce P ; et l’autre tourne clans un trou d , pratiquĂ© Ă  cet effet dans la mĂȘme piĂšce qui porte l’aiguille b. Par ces moyens, quand on tourne la vis , la piĂšce P glisse d'une maniĂšre uniforme sur la barre triangulaire A. K , petite tige d’acier triangulaire, qui glisse clans une rainure de la mĂȘme forme sur la piĂšce P. La pointe de cette barre ou ciseau est de 1 1 grosseur des filets que l’on veut tailler sur la vis sans fin. Quand le ciseau est disposĂ© pour mordre sur la vis qu’on veut prĂ©parer,. ANGLAIS. 26g n peut le fixer en serrant les vis c , qui pressent les deux piĂšces de cuivre sur la vis. AprĂšs avoir mesurĂ© la circonfĂ©rence de la roue Ă  diviser, je trouvai qu’elle exigeait une vis moins fine, d’environ un filet sur cent, que la vis conductrice II; et que celle placĂ©e sur la tĂšteE, sur laquelle la vis devait ĂȘtre coupĂ©e , serait dans le rapport convenable pour produire cet effet, en donnant Ă  la roue L , 198 dents, et Ă  la roue Q 200. Ces roues furent mises en communication l’une avec l’autre, par la roue intermĂ©diaire R , qui servit de plus Ă  donner aux filets des deux vis la mĂȘme direction. La piĂšce P est limitĂ©e dans son mouvement sur la barre A, par des piĂšces y; et l’on peut la faire glisser au point d’ĂȘtre suffisamment serrĂ©e avec les vis a. TOURS ET APPAREILS A TOURNER. Letour est une machine usitĂ©e pour tourner le bois, l’ivoire, les mĂ©taux et autres matĂ©riaux. Le tour ordinaire estcomposĂ© de deux jumelles ou cĂŽtĂ©s de bois, parallĂšles Ă  l’horizon, ayant entr’elles une ouverture ou rainure. Deux piĂšces, nommĂ©es poupĂ©es sont perpendiculaires aux premiĂšres , glissent entre elles, et sont fixĂ©es , en descendant, au point que 270 IB MÉCANICIEN l’on veut. Ces piĂšces sont pourvues de deux pointes, au milieu lesquelles est soutenue la piĂšce qu’on veut façonner. Elle tourne dans les deux sens par le moyen d’une corde qui l’entoure, et s’attache en dessus au bout d’un bĂąton pliant , et en dessous Ă  une planche qui forme pĂ©dale, et que l’on fait mouvoir avec le pied. 11 y a aussi un arrĂȘt, qui porte sur l’instrument et le maintient. Nous allons donner la description , faite par M. J. Farey, des tours perfectionnĂ©s, fabriques par M. Henri Maudsley , de Margaret-street, Cavcndish square. A , fig. 5a5, est une grande roue avec quatre gorges sur sa circonfĂ©rence; elle est mise en mouvement par une manivelle B , et une pĂ©dale C, Ă  la maniĂšre ordinaire ; la corde qui passe autour de cette roue , passe Ă©galement sur une roue plus petite D, appelĂ©e mandrin elle est composĂ©e de quatre roues accolĂ©es, de diffĂ©rents diamĂštres, afin de pouvoir augmenter ou diminuer la vitesse de la piĂšce qu’on veut tourner; chacune porte une gorge sur sa circonfĂ©rence, qui correspond aux quatre gorges de la grande roue A, pour que la mĂȘme corde puisse s’appliquer aux diffĂ©rentes gorges du mandrin D La roue À peut ĂȘtre Ă©levĂ©e ou baissĂ©e par une vis a , et par une autre placĂ©e Ă  l’autre bout de l’essieu ; la verge de connection C peut ĂȘtre allongĂ©e ou ANGLAIS. 2JI raccourcie, en vissant les crampons aux deux extrĂ©mitĂ©s, plus ou moins avancĂ©es. L’extrĂ©mitĂ© ?.l de l’axe delĂ  roueD, figure326,se termine par une pointe pour entrer dans un trou fait au bout d’une vis placĂ©e dans le montant E . fig. 525; l’autre extrĂ©mitĂ© de l’axe delĂ  roue I, fig. J20 , est conique, et tourne dans une crapaudine placĂ©e dans le montant F, Fig. 025 ; ensorte qu’en serrant la vis placĂ©e dans E, l’extrĂ©mitĂ© conique F peut en mĂȘme temps ĂȘtre ajustĂ©e dans la crapaudine. La poupĂ©e G a un trou cylindrique percĂ© dans son sommet, pour recevoir la verge pointue et polie d, que met en mouvement la vis e , et qui est fixĂ©e parla vis f; la poupĂ©e en entier est fixĂ©e sur la barre triangulaire prismatique H par une jumelle , fig. 002 , dont les deux extrĂ©mitĂ©s a b , passent Ă  travers des trous b , dans le bas de la poupĂ©e G sous la barre, elle tout est fixĂ© par la vis c, qui presse contre. Par ces moyens la poupĂ©e peut ĂȘtre dĂ©gagĂ©e de la barre sans ĂŽter le support I, comme dans les tours ordinaires. L’usage delĂ  barre triangulaire a Ă©tĂ© trouvĂ© de beaucoup prĂ©fĂ©rable Ă  celui de la barre double rectangulaire ordinairement employĂ©e. L’arrĂȘt J est un appareil semblable; il est composĂ© de trois piĂšces, fig. 027, 528 et 029. Fig. 528, est une des piĂšces dont l’ouverture a b c est soutenue paix la barre H, fig. 420 ; les quatre pieds d 2"2 LE MÉCANICIEN ' ddd, fig. 52 g, sont alors placĂ©s sous la barre dans les retraits, fĂźg. 02S, qui sont faits pour les recevoir ; en sorte que les entailles dans d ddd, puissent ĂȘtre de niveau avec le sommet de la fig. 528. Les deux languettes e f, fĂźg. 327, glissent dans des entailles, au sommet de dddd, fig. 328, pour tenir le tout ensemble; la rainurereçoit une piĂšce correspondante sur c f , fig. 027, pour la rendre stable; la totalitĂ© de la fig. 027 a un couvercle mĂ©tallique pour retenir les copeaux , et les empĂȘcher d’entrer dans les rainures. Il est clair qu’en serrant la vis h , placĂ©e au bas de la figure 02g, le tout sera fixĂ©, et ne pourra glisser le long de la barre II, et la fig. 527 ne pourra glisser dans une direction perpendiculaire Ă  la barre. La piĂšce l, fig. 027 , sur laquelle l’instrument est Ă©tabli, se hausse ou se baisse Ă  volontĂ©; elle est fixĂ©e par une vis m. Sur l’extrĂ©mitĂ© n du noyau P, fig. 025 et 526, on visse, quand l’occasion l’exige, une soubarbe universelle, pour soutenir tous les ouvrages que l’on veut tourner. [V. fig. 53 o. A est l’écrou pour recevoir la vis n , fig. 325 ; prĂšs de l’extrĂ©mitĂ© de A , est une autre visB B, dont le mouvement rĂ©trograde est empĂȘchĂ© par un collier fixĂ© au milieu de sa hauteur par la vis A. Une extrĂ©mitĂ© de la vis B 13 , est coupĂ©e Ă  droite , l’autre extrĂ©mitĂ© Ă  gauche, de maniĂšre qu’en tournant la vis dans un sens, les ANGLAIS. 2^5 deux poupĂ©es E F, s’éloignent l’une de l’autre, ou avancent l’une vers l’autre , quand la mĂȘme vis tourne dans le sens contraire. Elles passent Ă  travers une ouverture dans le banc Ă  tourner C , et se projetant en dehors de cette piĂšce,elles portent des mĂąchoires comme celles d’un Ă©tau, par lesquelles l’objet qu’on veut tourner est tenu. Pour tourner des surfaces de roues , des ouvrages creux, etc. , oĂč l’on a besoin d’une grande exactitude , M. Maudslay a inventĂ© un appareil curieux, qu’il appelle outil-glissant, reprĂ©sentĂ© fig. 55 1 EEE, marque l’ouverture pour recevoir la barre H, fig. 325 , fixĂ©e par la jumelle, fig. 552 , comme il est dĂ©crit ci-dessus ; le ciseau f c , est fixĂ© dans les deux cadres b b , par leur vis ces cadres sont attachĂ©s Ă  un plateau glissant a , qui peut ĂȘtre mu en arriĂšre et en avant pai la vis e, laquelle fait avancer ou reculer l’outil. La fig. 353 reprĂ©sente renversĂ©e la partie A A, dans laquelle sont vues les vis c, fixĂ©es Ă  chaque bout, et l’écrou d, attachĂ© au cĂŽtĂ© infĂ©rieur du plateau a. Quand il est nĂ©cessaire que l’outil c ne soit pas parallĂšle au noyau P , la vis e , et une autre semblable, placĂ©e derriĂšre, doivent ĂȘtre relĂąchĂ©es; l’outil, placĂ© alors sous l’angle, qu’on veut lui donner , est ensuite revissĂ© solidement. Pour que la piĂšce A A ail un mouvement circulaire et rĂ©gulier, on a pratiquĂ© un Il 1S 3 74 LE MÉCANICIEN trou /', fig. 533, pour recevoir la cheville g , fig. 338 , sur le plateau B, autour de laquelle la piĂšce A A tourne comme autour d’un centre. Il y a trois trous de chaque cĂŽtĂ© du plateau B, fig. 556, pour recevoir la vis e dans diffĂ©rentes positions, et donner Ă  l’outil une portĂ©e plus grande que les ouvertures S S ne l’admettent. La partie E EEE , reprĂ©sentĂ©e seule et renversĂ©e , fig. 334, est en fonte , et porte une vis h, qui tourne dans un Ă©crou t, fixĂ© Ă  la partie infĂ©rieure du glissant II, fig. 355, en t, lequel glisse dans les rainures i, fig. 55 1 et 554; Ă  une extrĂ©mitĂ© de cette piĂšce est une boĂźte contenant une vis m , que nous dĂ©crirons ensuite, et Ă  l’autre se trouve la piĂšce de cuivre K K. PrĂšs de la mĂȘme extrĂ©mitĂ© du glissant est une tige L, qui se projette au-dessus du plateau, et qu’on fait passer dans une ouverture/, fig. 556, pour le rendre stable ; tandis que l’autre extrĂ©mitĂ© C , fig. 556, passe Ă  travers une ouverture M , dans la boĂźte D, fig. 555. Dans la partie € , une fente oblique reçoit un bouton qui se projette de l’écrou n, oĂč travaille la vis ?n, fig. cet arrangement il est Ă©vident que si l’on tourne la vis m, l’écrou n, agissant contre la parois de la fente il , comme plan inclinĂ© , la fera avancer ou reculer, dans l’ouverture M; un couvercle mĂ©tallique r, fig. 558, est posĂ© sur l’ouverture oĂč sont placĂ©s l’écrou ANGLAIS. 2-5 n et la vis m, afin d’empĂȘcher les copeaux de tomber dedans. PrĂšs des quatre coins de la piĂšce, fig. 556, sont quatre petites saillies o o o o, dont les cĂŽtĂ©s sont inclinĂ©s, et s’adaptent aux quatre ouvertures p p p p, fig. 55^ et 55 1 ces ouvertures sont pratiquĂ©es dans deux plateaux de cuivre vissĂ©s Ă  angles droits sur le plateau B B , fig. 55 1 et 557 les extrĂ©mitĂ©s l'air Ă  un degrĂ© considĂ©rable; mais, mĂȘme sans ce secours , l'effet est assez grand pour recommander l’emploi de ce moyen. On a pensĂ© que dans l’étĂ© il y aurait quelque avantage Ă  faire passer l’airsous terre Ă  une grande distance avant d’entrer dans la machine soufflante ; mais la rĂ©sistance apportĂ©e par le frottement des parois des canaux souterrains est un obstacle quil’emporte sur l’avantage qu’on retirerait de leur emploi. La fonte blanche, qui contient la plus petite quantitĂ© de carbone, est la plus propre Ă  se convertir en fer mallĂ©able; et la preuve que ce fer pour devenir mallĂ©able n’a besoin que de perdre son carbone, c’est que nous avons en Angleterre plusieurs usines Ă©tablies sur une grande Ă©chelle, pour convertir des objets de fonte , tels que des clous, de la coutellerie en fer parfaitement malĂ©able, sans altĂ©rer la forme qui leur a Ă©tĂ© donnĂ©e en les coulant. On convertit la fonte en fer malĂ©able par la mĂ©thode suivante le mĂ©tal est placĂ© dans un fourneau ouvert , nommĂ© affinerie ou renardiĂšre ; on le chauffe avec du coak , et pour augmenter l’action de la chaleur on se sert d’un fort soufflet. La gueuse de fonte placĂ©e dans le coak entre promptement en fusion , et tombe au fond du creuset; les impuretĂ©s qui l’accompagnaient forment avec les cendres. 296 LE MECANICIEN ducoak des scories qui recouvrent le fer ; cette opĂ©ration est celle qu’on appelle affiner le fer. Quand le mĂ©tal est fondu on le coule en plaques de l’épaisseur d’environ quatre pouces, et dĂšs qu’il est solidifiĂ©, on jette de l’eau dessus , ce qui le rend plus cassant. Le fourneau d’affinage est reprĂ©sentĂ© fĂźg. 348 et 549 . A est un creuset formĂ© de plaques de fonte, et dont le fond est de pierre de fonte ou de briques. De trois cĂŽtĂ©s du creuset rĂšgne une cavitĂ© dans laquelle un courant d’eau circule continuellement ; pp sont deux tuyaux liĂ©s Ă  la machine soufflante, et qui portent l’air dans le fourneau. Ces tuyaux sont maintenus froids par l’eau du tuyau a, qui de lĂ  coule dans un autre tuyau b c e. D est une cavitĂ© peu profonde danslaquelle onfait couler le mĂ©tal fondu. On brise la plaque de mĂ©tal fondu en morceaux de la dimension convenable; puis unies porte sur le fourneau Ă  puddler , oĂč ils sont encore chauffĂ©s avec du charbon, mais sans le secours du soufflet. AussitĂŽt que le mĂ©tal commence Ă  fondre, celui qui dirige l’opĂ©ration du fourneaux jette une petite quantitĂ© d’eau pour oxider le mĂ©tal, et il remue sans cesse les matiĂšres pour que le carbone se dĂ©gage. La qualitĂ© du fer dĂ©pend beaucoup de l’attention avec laquelle ce procĂ©dĂ© est suivi. Lorsque le fer a clĂ© privĂ© du carbone ou ANGLAIS. 297 de la propriĂ©tĂ© fusible qu’il possĂ©dait, l’ouvrier le roule en balles de vingt-cinq Ă  trente livres. Il est portĂ© en cet Ă©tat sous un martinet ou passĂ©entre des rouleaux, ce quile consolide et fait suinter le laitier qu’il pouvait encore contenir. Une grandeperte de poids rĂ©sulte de ce procĂ©dĂ© , non seulement en raison des matiĂšres Ă©trangĂšres expulsĂ©es, mais parce que la surface du fer s’oxide, et s’enlĂšve par Ă©cailles pendant le travail. Cette perte du fer varie d’un dixiĂšme Ă  un septiĂšme de la totalitĂ©. On voit, fig. 55o , une coupe et une Ă©lĂ©vation du fourneau Ă  puddler. A est la porte pour introduire le mĂ©tal, dans laquelle est une petite ouverture carrĂ©e h pour passer le ringard et les autres instruments employĂ©s par les ouvriers ; B est la cheminĂ©e ; C le cendrier ; et D la grille. En E, l’on voit une cavitĂ© circulaire dans laquelle le mĂ©tal est placĂ©, et la flamme passe sur lui pour se rendre dans la cheminĂ©e B. La chaleur du fourneau est si intense , que sans l’intermĂ©diaire de la porte et la facilitĂ© d’attiser le feu par sa petite ouverture, on ne pourrait s’approcher pour faire cette opĂ©ration. La petite ouverture sert aussi Ă  examiner la marche de l’opĂ©ration. D’abord la lumiĂšre paraĂźt trop intense pour ĂȘtre supportĂ©e, mais l’Ɠil s’y accoutume par degrĂ©s , et finit par distinguer les diverses masses dans la fournaise. LE MECANICIEN *98 Quand le fer a subi cette opĂ©ration, on i'Ăš coupe avec des cisailles en barres d’un pied , et pour le rendre plus mallĂ©able, plus compacte , on soude ensemble sept ou huit de ces piĂšces, eu les chauffant dans un autre fourneau semblable au prĂ©cĂ©dent. 11 n’est pas nĂ©cessaire de remuer le fer pendant ce temps, puisqueayant perdu son carbone il est infusible quand il est suffisamment chaud, ce qu’un ouvrier expĂ©rimentĂ© juge Ă  l’Ɠil; alors il est portĂ© sous le marteau ou les cylindres pour ĂȘtre Ă©tirĂ© en barres on appelle ce fer n° 2 . Pour le rendre encore plus parfait, on le coupe, et on le soude de nouveau par cela on obtient du fer IV 3, lequel est de premiĂšre qualitĂ©. Plus le fer est travaillĂ© plus il s’épure, et prend un grain fin, mais aussi il occa- sione plus de dĂ©penses. Dans les usines Ă  fer, on emploie deux sortes de marteaux mus par des machines. L’un, nommĂ© marteau de forge, ou or don Ă  drome Ă  soulĂšvement , est reprĂ©sentĂ© fig. 353. Le moteur donne le mouvement Ă  l’arbre a a par le moyen d’une roue dentelĂ©e agissant sur le pignon B. Le mouvement de l’arbre est rĂ©glĂ© par un volant C Ă  son extrĂ©mitĂ© la plus Ă©loignĂ©e est un certain nombre de cames qui soulĂšvent le marteau E. F est une forte poutre horizontale intercallĂ©e dans le poteau G, et chargĂ©e de lourdes piĂšces en mĂ©tal en H, AXGtÀIS. 2 99 pour empĂȘcher la communication du mouvement du marteau. Une autre grande poutre de chĂȘne ou de frĂȘne, mais plus souvent de ce dernier bois, est insĂ©rĂ©e dans ies poteaux I K. Le marteau en montant frappe contre cette poutre nommĂ©e la drome , qui par son Ă©lasticitĂ© rĂ©agit sur le marteau, et le fait redescendre avec plus de rapiditĂ© qu’il ne l’eĂ»t fait par son propre poids. La construction d’un marteau or don Ă  bascule diffĂšre de celle d’un marteau de forge en ce qu’il tourne autour d’un centre de mouvement placĂ© Ă  environ Ă  la moitiĂ© ou aux deux tiers de la distance comprise entre l’arbre et la tĂšte; il reçoit le mouvement par des cames qui agissent sur l’extrĂ©mitĂ© de l’arbre. Dans quelques usines, le ressort en frĂȘne est placĂ© sur la tĂȘte du marteau , comme dans le cas ci-dessus dĂ©crit ; mais plus gĂ©nĂ©ralement l’extrĂ©mitĂ© de l’arbre frappe contre un arrĂȘt fixe ; et le marteau par l’impulsion qu’il a reçue tend Ă  s’élever , et son extrĂ©mitĂ© presse contre ce plan ; alors l’arbre cĂšde , et par son Ă©lasticitĂ© fait descendre le marteau sur l’enclume avec plus de force. On voit ce marteau fig. 35/f- U est copiĂ© d’un marteau construit dans les usines de Car- ron , d’aprĂšs les dessins de Smeaton. Il est destinĂ© cĂ  forger le fer en barre. La descrip- ooo LE MÉCANICIEN tion suivante est extraite de l’EncyclopĂ©die du docteur Uees. AprĂšs avoir dĂ©crit la maniĂšre dont l’ordon Ă  bascule reçoit l’action du moteur, et renvoyĂ© aux planches de l’ouvrage pour l’explication de ce mĂ©canisme, l’auteur explique la fig. ci- dessus mentionnĂ©e l est la tĂȘte du marteau ; f son centre de mouvement, et d l’extrĂ©mitĂ© sur laquelle les cames agissent; elle est couverte de 1er vers la partie supĂ©rieure, pour l’empĂȘcher de s’user. P est l’enclume qui doit ĂȘtre solidement Ă©tablie pour rĂ©sister aux coups non interrompus auxquels elle est soumise le centre f, ou axe lu marteau, est soutenu dans une piĂšce de fer g h, nommĂ©e la bogue. Quand les cames de la roue pressent sur l’extrĂ©mitĂ© du marteau et la font baisser, la tĂȘte s’élĂšve, et l’extrĂ©mitĂ© du marteau frappe sur un support n , qui arrĂȘte l’ascension de la tĂȘte du marteau e, quand elle arrive Ă  la hauteur demandĂ©e. Mais, comme le marteau est lancĂ© avec une extrĂȘme vĂ©locitĂ© et une extrĂȘme force , l'effort de la tĂȘte pour continuer son mouvement, aprĂšs que la queue a frappĂ© sur l’arrĂȘt n, fait plier l’arbre L du marteau, lequel, par son Ă©lasticitĂ©, renvoie le marteau sur l’enclume , avec une force et une vĂ©locitĂ© doubles de celles que lui aurait donnĂ©e la simple action de sa gravitĂ©. ANGLAIS. 3oi Pour obtenir cette rĂ©action , la bogue doit ĂȘtre retenue en bas aussi fortement que possible , et pour cet effet quatre forts boulons de fer la fixent sur la base solide en pierre RR, sur laquelle le tout repose. Sur cette base sont placĂ©s quatre grillages en boisf, h, {, ni, qui sont l’un sur l’autre. Chaque grillage se compose de diverses piĂšces placĂ©es cĂŽte Ă  cĂŽte, et lĂ©gĂšrement interposĂ©es ensemble pour former une plate-forme ; chaque plate-forme est un peu plus petite que celle sur laquelle elle repose ; de maniĂšre Ă  ce qu’elles forment ensemble une colonne debois solide, au sommet de laquelle pose la piĂšce du grillage g h , solidement fixĂ©e par les quatre boulons, qui traversent toutes les plates-formes, et sont assujettis dans la maçonnerie au-dessous. La piĂšce d’arrĂȘt est soutenue par un pilier semblable, composĂ© de trois grillages;la piĂšce supĂ©rieure n, que l’on voit en travers, a environ trois pieds de long, et le cĂŽtĂ© infĂ©rieur est creusĂ© de maniĂšre Ă  ce que la piĂšce ne porte que sur les deux bouts, laissant un espace vide au-dessous d’elle. Ce qui lui permet de s’incliner ou de relever chaque fois que la queue d du marteau frappe dessus, et aide infiniment Ă  la rĂ©action. L’axe sur lequel le marteau se meut est formĂ© par un anneau de fer, Ă  travers lequel passe l’arbre du marteau assujetti par des coins tout 002 LE MECANICIEN autour. L’anneau a porte de chaque cĂŽtĂ© un tourillon en saillie , sc terminanten une pointe conique obtuse, reçue dans une crapaudine solidement fixĂ©e, par des vis et des coins, l’un desquels est vu en r. Ces deux crapaudines sont susceptibles d’ĂȘtre ajustĂ©es de maniĂšre Ă  faire que la panne du marteau tombe Ă  plat sur l’enclume. Dans les usines Ă  fer de Carron , trois marteaux sont mis en action par le mĂȘme arbre. En pareil cas il faut avoir trois roues qui communiquent le mouvement Ă  leurs marteaux respectifs, et que ces roues aient des dimensions et un nombre de cames diffĂ©rents , pour donner Ă  chaque marteau la vitesse qu’exige le travail particulier qu’il doit faire. Ainsi la roue reprĂ©sentĂ©e fig. 552 , a huit cames, et produit par consĂ©quent huit coups de marteau Ă  chaque rĂ©volution du volant ; la roue, pour le marteau du milieu, porte douze cames, et celle pour le petit marteau en a seize; la dĂ©r- niĂšre doit frapper deux fois pour chacun des grands marteaux. En fixant les trois roues sur un grand arbre , on doit prendre garde Ă  les disposer de maniĂšre Ă  produire les coups de marteau Ă  intervalles rĂ©guliers , et aussi Ă  Ă©galiser le plus possible la force de la roue Ă  eau. Les roues sont fixĂ©es Ă  l’arbre par des coins de bois dur , enfoncĂ©s tout autour ; le bois Ă©tant susceptible de cĂ©der lĂ©gĂšrement par la pression ANCt-AIS. 5o5 des cames sur l’extrĂ©mitĂ© des manches des marteaux,rend aussi la percussion moins violente. Yoici les principales dimensions La tĂȘte du grand marteau pĂšse trois quintaux et un quart , et frappe cent cinquante coups par minute, en s’élevant de dix-sept pouces au-dessus del’enclumeĂ chaque coup. Le marteau moyen pĂšse deux quintaux , et frappe deux cent vingt-cinq coups par minute , en s’élevant de quatorze pouces Ă  chaque coup. Le petit marteau pĂšse un quintal et un quart, il frappe trois cents coups par minute, et s’élĂšve seulement de douze pouces. Pour produire ces mouvements accĂ©lĂ©rĂ©s, le grand arbre sur lequel sont fixĂ©es les cames doit faire dix-huit rĂ©volutions et trois quarts par minute. Le pignon sur cet axe Ă©tant en proportion de la roue dentĂ©e sur l’arbre de la roue Ă  eau, comme un Ă  trois ; la derniĂšre doit faire six rĂ©volutions et un quart par minute. La roue Ă  eau ayant dix-huit pieds de diamĂštre, sa circonfĂ©rence sera de 18 X L i 4 ib = ou 56 pieds et demi ce nombre multipliĂ© par 6,25, fait environ une vitesse de 555 pieds par minute; ou bien divisĂ© par 6 o = pieds de mouvement par seconde pour la circonfĂ©rence de la roue Ă  eau. LE MECANICIEN 5o4 Les usines Ă  acier n’ont pas de grand marteau, et le plus grand qu’ils aient est Ă  peu prĂšs de la dimension du marteau moyen dĂ©crit ci-dessus celui-ci est adaptĂ© Ă  souder ensemble les barres d’acier, pour faire de l’acier propre aux ciseaux; les deux autres marteaux sont de la dimension du plus petit, dĂ©crit plus haut, et ils travaillent beaucoup plus vite; savoir, de 55o Ă  4oo coups par minute, cette accĂ©lĂ©ration est aisĂ©ment obtenue en mettant le pignon sur l’axe du volant, dans la proportion de 1 Ă  l\, avec la roue dentĂ©e, fixĂ©e Ă  la roue Ă  eau, qui agit sur lui. Ce mĂ©tal, ayant subi ces opĂ©rations, est livrĂ© au commerce et employĂ© Ă  une infinitĂ© d’objets importants. Quand on pense Ă  l’immense quantitĂ© de familles qui subsistent par les travaux des mines et des usines Ă  fer; quand on pense que le pauvre village de Merthyr- Tydvil, autrefois incapable, par la stĂ©rilitĂ© de son sol, de fournir auxbesoins d’une population trĂšs bornĂ©e, est devenu, dans l’intervalle de soixante et dix ans , grĂące Ă  des usines considĂ©rables et en dĂ©pit des obstacles naturels, la ville la plus florissante du pays de Galles, on doit fĂ©liciter l’Angleterre de ce qu’un tel produit forme un article principal de son commerce. Quand le fer esttrop usĂ© pour servir aux ouvrages de forge, il est vendu pour ĂȘtre affinĂ© de ANGLAIS. 5o5 nouveau et pour ĂȘtre retirĂ© eu barres ii est alors divisĂ© eD trois espĂšces; l’une nommĂ©e fers de voiture , consiste en vieux ferrements des roues de voitures et autres; la seconde, dite fers de boisseaux, consiste en vieux cerceaux et autres piĂšces de fer de mĂȘme nature; la troisiĂšme, dite vieille ferraille, consiste en vieux clous , vis, Ă©croux, etc. On procĂšde Ă  l’affinage de ce vieux fer ainsi qu’il suit ; Deux piĂšces de fer, formant chacune trois cĂŽtĂ©s d’un carrĂ©, sont fixĂ©es Ă  un banc de bois Ă  ladistance d’environ dix Ă  douze pouces l’une de l’autre. Deux baguettes de fer, d’environ trois huitiĂšmes de pouce carrĂ©, sont placĂ©es entre ces piĂšces, l’une prĂšs d’une piĂšce, l’autre prĂšs de l’autre. Sur ces baguettes sont rangĂ©s des fragments de vieux cerceaux prĂ©alablement redressĂ©s et coupĂ©s Ă  la longueur que l’on veut donner aux fagots. Les extrĂ©mitĂ©s des cerceaux reposent sur le fond des piĂšces de fer susdites, et de semblables fragments de cerceaux sont rangĂ©s de chaque cĂŽtĂ© , l’intĂ©rieur Ă©tant rempli de fer de boisseaux ou de ferraille. Le sommet est alors couvert de cerceaux, et le tout fortement pressĂ© et serrĂ© en joignant ensemble les extrĂ©mitĂ©s des baguettes, et les vissant tout autour. C’est ce qu’on appelle faire un fagot, lequel a communĂ©ment douze Ă  quatorze pouces de long, et six de large. u 20 MECANICIEN 3o6 Ce fagot est ensuite portĂ© dans un fourneau Ă  rĂ©verbĂšre assez semblable au fourneau Ă  puddler dĂ©crit ci-dessus, et quand il est suffisamment chaud , on le fait passer entre des cylindres pour former ce qu’on appelle des loupes, qui sont en gĂ©nĂ©ral longues de deux pieds, larges de quatre pouces, et Ă©paisses de deux pouces. Les loupes sont encore de nouveau exposĂ©es Ă  la chaleur d’un fourneau, et quand ils sont Ă  la tempĂ©rature convenable, on les fait passer, soit entre les cylindres reprĂ©sentĂ©s fig. 35 1 , soit sous ceux reprĂ©sentĂ©s fig. 552. Les premiers sont employĂ©s pour faire le feuiilard, les seconds pour Ă©tirer le fer. ANGLAIS JO FER EĂźJ BARRES CARREES. FER ROND. rOtiCES. C. y. LTV. touces. C. Q. 3 a 3 0 3 2 O l 8 5 7 /S 2 a 3 2 7/8 r 322 i 3 // f 2 1 8 2 3/4 1 3 6 a 5 /S 2 0 I I 2 5/8 I 2 17 a i/a 1 3 18 2 1/2 I I 23 a 3 /S I 2 24 2 3 /S I III 2 l /4 I 2 5 2 1/4 i 024 2 l/8 r 1 i 4 2 1/8 1 0 9 2 1 0 a 5 2 — 3 24 I 7/8 108 1 — 3 9 I 3/4 - 3 21 1 3/4 — 2 26 1 5/8 — 3 2 1 5/8 — 3 16 1 1/2 — 2 2 r r 1/2 — 2 3 1 3/8 — 2 11 t 3/8 — 1 24 1 1/4 - 125 1 1/4 — r 14 I l/8 — 1 1 5 r 1/8 — 1 5 I — 1 6 1 — 0 27 7/8 - O 26 7/* — 0 20 3/4 - O KJ 3/4 — 0 i 5 5/8 — 0 i 3 5/8 — 0 10 1/2 — 0 8 1/2 — 0 17 Tables du poids moyen des barres de fer mĂ©plates carrĂ©es , et du i fer rond sur i o pieds de longueur. 5u8 I,K MECANICIEN ANGLAIS. J09 r/4 X 3 A LE MECANICIEN O FABRIQUES D’ACIER. Quand le fer est devenu mallĂ©able, on peut, au moyen des procĂ©dĂ©s que nous avons indiquĂ©s, le combiner avec une certaine quantitĂ© de carbone sans altĂ©rer sensiblement ses propriĂ©tĂ©s ductiles. Le composĂ© de fer et de carbone ainsi produit est nommĂ© acier. Pour opĂ©rer cette combinaison, il faut mettre le fer dans un vaisseau fermĂ©, nommĂ© caisse de cĂ©mentation , et remplie de poussiĂšre de charbon. Ces caisses sont faites d'une argile qui est trĂšs abondante aux environs de qui a la propriĂ©tĂ© de ne point Ă©clater par la chaleur et de ne point entrer en fusion. Leurs dimensions intĂ©rieures sont de vingt Ă  quinze pieds de longueur , et de vingt-quatre Ă  trente pouces carrĂ©s de surface. Chaque barre de fer est placĂ©e entre des couches de poussiĂšre de charbon ; la derniĂšre doit ĂȘtre beaucoup plus Ă©paisse que les autres, et recouverte par un mĂ©lange de sable et de terre glaise, pour empĂȘcher le charbon d’entrer en combustion par le contact de l’air extĂ©rieur. Les caisses sont fixĂ©es dans le fourneau souvent on n’en met qu’une, quelquefois deux, et on les chauffe graduellement ANGLAIS. 3ll jusqu’au degrĂ© que l’acier peut supporter sans se fondre. Une coupe verticale et un plan horizontal du fourneau sont vus fig. 355 et 356. Dans l’une et l’autre les mĂȘme lettres indiquent les mĂȘmes parties. G C est le cĂŽne extĂ©rieur servant de cheminĂ©e ; il est construit solidement en pierres ou en briques. Sa hauteur Ă  partir du sol, pour avoir un tirage suffisant, doit ĂȘtre au moins de quarante Ă  cinquante pieds; et si l’on veut se procurer une chaleur plus forte, une cheminĂ©e cylindrique, de plusieurs pieds de haut, est fixĂ©e au sommet du cĂŽne. La partie infĂ©rieure, qui peut avoir diverses dimensions, est carrĂ©e ou octogone. Les cĂŽtĂ©s, Ă©levĂ©s jusqu’à ce qu’ils arrivent au cĂŽne, donnent au fourneau l’aspect d’un cĂŽne tronquĂ© reposant sur un carrĂ©, ou celui d’un prisme octogonal. En dedans de la bĂątisse conique est un petit fourneau construit en briques ou en pierres , et qui peut supporter l'action de la plus intense chaleur. DD, dans la coupe, est le dĂŽme de la voĂ»te; EE ses parois, entre lesquels et la bĂątisse extĂ©rieure est un espace rempli de sable et de mĂąchefer. A et B sont les deux caisses contenant le fer qui doit ĂȘtre converti en acier; elles sont placĂ©es Ă  un pied de distance l’une de l’autre; la grille sc trouve justement au-dessous LE MECANICIEN 3 1 a de l’intervalle qui les sĂ©pare. Les caisses sont soutenues par un certain nombre d’assises de briques dĂ©tachĂ©es comme on les voit en E E, fig. 555 qui laissent des espaces entre elles pour conduire la flamme sous les caisses. Les parois des caisses sont soutenues du cĂŽtĂ© des murailles verticales de la voĂ»te, par des pierres saillantes/*, placĂ©es de maniĂšre Ă  intercepter, moins possible, la chaleur. Les cĂŽtĂ©s latĂ©raux des caisses sont appuyĂ©s sur une petite jetĂ©e en pierres, qui les sĂ©pare, et qui est Ă©galement Ă  jourpour donner passage Ă  la flamme. Le fond des caisses est composĂ© d’une double assise de briques, Ă©paisse de six pouces; les cĂŽtĂ©s les plus rapprochĂ©s sont faits d’une simple assise de pierres, d’environ cinq pouces d’épaisseur; et les autres parties ne sont que de simples assises d’environ trois pouces, parce qu’elles ont moins de chaleur et de pression Ă  supporter. La voĂ»te a dix petites cheminĂ©es FF, qui s’élĂšvent au-dessus d’elle ; deux de chaque cĂŽtĂ©, pour laisser Ă©chapper la fumĂ©e dans le grand cĂŽne, fig. 556, et deux Ă  chaque extrĂ©mitĂ©. Sur le devant du fourneau une ouverture est faite Ă  travers le bĂątiment extĂ©rieur, et une autre y correspond dans le mur de la voĂ»te; ces ouvertures forment la porte par laquelle un homme entre pour mettre le fer dans les caisses ou l'ĂŽter. Quand le fourneau est allumĂ©, ces ANGLAIS. 5l3 portes sont murĂ©es par des briques lutĂ©es avec de l’argile. Chacune des caisses a aussi de petites ouvertures Ă  son extrĂ©mitĂ©, Ă  travers lesquelles sortent les extrĂ©mitĂ©s de deux ou trois barres, de maniĂšre qu’en enlevant seulement une brique, on peut retirer les barres sans interrompre l’opĂ©ration, pour examiner de temps en temps ses progrĂšs. Ces ouvertures sont placĂ©es vers le milieu des caisses, pour qu’on puisse juger plus exactement de l’état des barres qui y sont placĂ©es, ab, dans l’élĂ©vation, est la grille sur laquelle on place le combustible; elle est placĂ©e au-dessus du cendrier I, lequel doit communiquer librement avec l’air extĂ©rieur. Dans le cendrierl, des marches sont pratiquĂ©es jusqu’au bas, pour que l’ouvrier chargĂ© de veiller au fourneau puisse descendre pour s’assurer, d’aprĂšs la clartĂ©, si le feu pĂ©nĂštre partout Ă©galement; et si quelque partie lui semble moins Ă©clairĂ©e , il se sert d’un long crochet de fer, qu’il passe entre les barreaux, et donne accĂšs Ă  l’air. Le foyer est ouvert aux deux extrĂ©mitĂ©s et n’a point de portes. La grille est Ă©tablie presque de niveau avec le sol, devant le fourneau , et l’ouvrier tient toujours un monceau de charbon, en face de l’ouverture, Ă  ses extrĂ©mitĂ©s, pour la fermer. Quand le fourneau a besoin de combustible, une partie du monceau de charbon est poussĂ©e dedans avec une sorte de grande pelle, et le charbon forme une ferme- 3l4 ÂŁE MÉCANICIEN turc suffisante pour que l’air ne pĂ©nĂšlre qu’à travers le combustible en ignilion, et contribue ainsi Ă  la combustion. Les pierres dont se composent toutes les parties du fourneau exposĂ©es Ă  l’action du feu, sont d’abord taillĂ©es presque de la grandeur voulue , puis finies en pressant deux surfaces l’une sur l’autre, de maniĂšre Ă  former des joints trĂšs exacts on les cimente avec de l’argile dĂ©layĂ©e avec de l’eau. La meilleure argile, pour cet emploi, est apportĂ©e de Stourbridge, dans le Staffordshire. C’est la mĂȘme qui compose les cĂ©lĂšbres creusets de Stourbridge; on en tire aussi de fort bonne de Birkin-lane , prĂšs de Cherslerfield. Quand le fourneau a soutenu le feu une seule fois, cette argile devient aussi dure que la pierre, et clic est moins susceptible de se vitrifier Ă  une chaleur intense que tout autre ciment. La flamme provenant du combustible brĂ»lant sur la grille passe entre les caisses, et, s’élevant au-dessus, va frapper le dĂŽme de la voĂ»te; d’oĂč elle est rĂ©flĂ©chie sur les caisses; enfin elle s’échappe par les cheminĂ©es de la voĂ»te; par ces moyens , toutes les parties des caisses reçoivent une chaleur Ă©gale , ce qui est trĂšs important. Pour s’assurer si la cĂ©mentation des barres est parfaite, on en lire une ou deux, dont les ANGLAIS. 5 1 5 - bouts sortaient hors des caisses , comme on l’a dit plus haut. Des ampoules ou vessies , formĂ©es par de l’oxide de carbone , sur la surface des barres qui sont cĂ©mentĂ©es 1 , servent ordinairement d’indication pour juger du changement dĂ©jĂ  subi par le mĂ©tal ; mais cet indice est souvent trompeur , et doit l’ĂȘtre , puisque la grandeur des ampoules dĂ©pend plus du degrĂ© de chaleur auquel les barres ont Ă©tĂ© exposĂ©es, que de tout autre cause. Le temps gĂ©nĂ©ralement nĂ©cessaire pour la conversion du fer en acier est environ sept jours; et il en faut un nombre Ă©gal pour que le fourneau se refroidisse graduellement. Quand l’acier est tirĂ© du fourneau, sa surface est couverte d’ampoules, et en le rompant on voit qu’il est parsemĂ© de cavitĂ©s intĂ©rieures; par cette raison on l’tfppelle acier avec ampoules , ou acier poule. Pour rendre celte espĂšce d’acier plus tenace, on le met dans un fourneau, oĂč on le chaude modĂ©rĂ©ment; puis on le soumet Ă  l’action du marteau. Alors il prend le nom d'acier de cĂ©mentation. i L’oxide de carbone est produit par ia rĂ©union de petites parties de carbone et d’oxide que le fer contenait, et qui se dispersent par la chaleur du fourneau pendant cette longue opĂ©ration. 3l6 LE MÉCANICIEN On donne Ă  l’acier diffĂ©rents degrĂ©s de du- retĂ©enyintroduisantplusoumoins de carbone. Celui qu’on emploie pour la fabrication des ressorts de voitures est le moins chargĂ© de carbone. Les instruments de coutellerie sont faits avec un acier plus carbonĂ©. Enfin l’acier employĂ© Ă  faire les limes doit ĂȘtre aussi dur qu’il est possible de le rendre , sans lui ĂŽter toute sa ductilitĂ©. L’acier fondu , qui est totalement exempt des dĂ©fauts de l’acier poule, est Ă  un certain degrĂ© prĂ©fĂ©rable mĂȘme Ă  l’acier de cĂ©mentation il se fait en mettant de petits fragments de barres d’acier cĂ©mentĂ©, dans un creuset capable d’en contenir 3o liv. Les creusets qui servent Ă  ce procĂ©dĂ© sont faits d’argile de Stourbridge, mĂȘlĂ©e avec un peu de poussiĂšre de charbon, ce qui les rend moins sujets Ă  Ă©clater quand ils passent brusquement du chaud au froid. Ils sont pourvus de couvercles plus fusibles que le corps du creuset, et qui, par cette raison, se vitrifient lĂ©gĂšrement, et se trouvent ainsi parfaitement lutĂ©sau moment oĂčl’acier estassezchaud pour que l’oxigĂšne de l’atmosphĂšre puisse le dĂ©truire. Le meilleur combustible employĂ© Ă  la fonte de l’acier, est le coak le plus dur, qui donne une chaleur plus long temps soutenue que le coak tendre. ANGLAIS. 3 1 ^ Quand le mĂ©tal est en fusion, il est versĂ© du fourneau dans des lingotiĂšres de fer, d’environ trente pouces de long, et dont la forme est octogone. Ces lingots, de mĂȘme que les barres d'acier poule et d 3 acier cĂ©mentĂ© , sont encore chauffĂ©s et rĂ©duits en barre sous le martinet. Par ce moyen, des lingots d’acier fondu peuventĂȘtre Ă©tirĂ©s en barres d’un tiers de pouce carrĂ©; et Ă  la main ils peuvent ĂȘtre tirĂ©s en baguettes encore plus petites. Les fabriques d’acier ont Ă©tĂ© extrĂȘmement perfectionnĂ©es depuis peu; et maintenant on peut fondre ce mĂ©tal avec une assez petite proportion de carbone, pour qu’on puisse le souder avec une barre de fer, ou avec une autre piĂšce d’acier. La propriĂ©tĂ© la plus singuliĂšre de l’acier est que, chauffĂ© au rouge et subitement refroidi , il acquiert une grande duretĂ©; et plus l’acier est chaud, et plus estfroid le fluide dans lequel on le plonge, plus il devient dur. On emploie gĂ©nĂ©ralement l’eau pour cette opĂ©ration qu’on appelle trempe de l'acier. Les fabricants de limes disent que le sel, indispensable Ă  la trempe, rend l’acier plus dur ; quelquefois ils y ajoutent de l’acide sulfurique. Quand on trempe l’acier en plaques minces, comme pour les limes, particuliĂšrement quand on les fait d’acier fondu , il Ă©clate quelquefois LE MECANICIEN 5 1 S au moment oĂč on le plonge clans l’eau, et devient trop dur pour ĂȘtre employĂ©. Dans ce cas on le retrempe dans un bain d’une substance moins bon conducteur de calorique, telle que l’huile, la cire ou le suif, tenant en solution de la rĂ©sine grossiĂšre. Si l’acier est plongĂ© rouge dans ce bain , il revient le plus souvent Ă  son premier Ă©tat ; mais cela n’arrive pas toujours pour les piĂšces trĂšs minces d’acier fondu, lin l’exposant successivement Ă  diffĂ©rents degrĂ©s de chaleur au-dessous de celui qui donne la plus grande duretĂ©, l’acier devient graduellement plus tendre. En 1799, M. David Hartley a Ă©tĂ© brĂ©vetĂ© pour une mĂ©thode de tremper l’acier .Ă  l’aide d’un pyromĂštre ou thermomĂštre appliquĂ© prĂšs de la surface de l’objet ; il recommande aussi l’usage de l’huile chaude , dans laquelle, suivant lui, plusieurs douzaines de rasoirs ou autres ustensiles peuvent ĂȘtre trempĂ©s eu mĂȘme temps, le degrĂ© de chaleur exigĂ© pour diffĂ©rents articles Ă©tant dĂ©terminĂ© d’aprĂšs l’expĂ©rience Voyez Journal de Nicholson, vol. I, 4 °- M- Parkes a perfectionnĂ© cette mĂ©thode en se servant d’un bain d’huile ou de mĂ©tal fusible pour tremper les instruments coupants il paraĂźt qu’avec ce moyen on obtient une plus grande uniformitĂ© dans la trempe de l’acier. ANGLAIS. 3*9 DES FILER 1 ES ET DES TIIEFILERIES. Les fils mĂ©talliques se font avec plusieurs mĂ©taux ductiles, mais comme la fabrication est assez semblable pour tous, nous dĂ©crirons seulement celle des fds de fer qui sont les plus importants comme article de commerce. Le procĂ©dĂ© du tirage des fds mĂ©talliques consiste Ă  faire passer une barre de mĂ©tal par un trou appelĂ© filiĂšre, pratiquĂ© dans une table d’acier. La barre de mĂ©tal, obligĂ©e de s’allonger pour passer Ă  travers celte filiĂšre, prend la forme d’un fil, dont la longueur dĂ©pend des dimensions delĂ  piĂšce de mĂ©tal, et du diamĂštre de la fdiĂšre. La premiĂšre partie de l’opĂ©ration consiste Ă  soumettre le mĂ©tal Ă  l’action d’un grand marteau, jusqu’à cequ’ilsoitrĂ©duitĂ ladimen- sionqui permet de le faire passer parla fdiĂšre. Le marteau dont on fait usage en cette occasion est semblable Ă  celui que nous avons dĂ©crit plus haut. Il pĂšse 100 livres, et frappe i 3 o coups par minute. Un plus petit marteau, du poids d’environ 5 o livres, et frappant 20 coups par minute, est aussi employĂ© pour cet ouvrage. Pour prĂ©parer le fer Ă  passer dans la filiĂšre , l’ouvrier chauffe six ou huit pouces de l’extrĂ©mitĂ© d’une grande barre, et la forge J20 LE MÉCANICIEN sous le petit marteau, jusqu’à ce qu’elle soit rĂ©duite Ă  une petite lige ronde et rĂ©guliĂšre d’environ six pieds de long. Avant qu’elle soit refroidie, un autre ouvrier l'amincit, la taille au marteau sur l’enclume, et ensuite reporte le reste de la barre Ă  la forge. Dans les manufactures de fil d’archal commun, il est avantageux d’allonger les barres on les faisant passer entre des cylindres au lieu de les forger sous le marteau; mais comme ce procĂ©dĂ© ne donne pas au fer la mĂȘme tĂ©nacitĂ© que le marteau, on n’en use pas pour faire les fils trĂšs fins. La tige prĂ©parĂ©e par l’un de ces moyens est tirĂ©e Ă  travers la filiĂšre, soit par une forte machine avec une chaĂźne, soit par une machine Ă  lĂ©vicr. Les machines en usage pour ce procĂ©dĂ© sont premiĂšrement Le banc Ă  Ă©tirer ordinaire, qui consiste en une forte planche de bois Ă©tablie sur des pieds comme un banc. Elle est reprĂ©sentĂ©e fig. 55y. A , est un axe fixĂ© dans uDe position horizontale, de maniĂšre Ă  pouvoir tourner facilement au moyen des quatre leviers B B fixĂ©s comme rayons Ă  l'extrĂ©mitĂ© de l’axe. C est une forte courroie ou chaĂźne qui peut s’enrouler autour de l’axe ou rouleau, et qui se lie par un anneau aux tenailles D. E , est une filiĂšre percĂ©e de trous de diffĂ©rentes gran- ANGLAIS. 52 1 deurs, et adossĂ©e contre deux fortes chevilles de fer aa, qui sont fixĂ©es dans le banc. Le fil qui passe Ă  travers la filiĂšre E, est saisi par les tenailles D, lesquelles s’avancent sur le banc lorsqu’on tourne les bras ou lĂ©viers B B, et forcent la tige de fer Ă  s’allonger en passant au travers de la filiĂšre. La fig. 558 reprĂ©sente une autre sorte de machine oĂč l’on se sert d’une crĂ©maillĂšre et d’un pignon au lieu de l’axe et de la chaĂźne. Si cette machine est mise en action par une manivelle , le mouvement est plus uniforme, et donne par suite un fil plus rĂ©gulier. Par exemple, si une barre de mĂ©tal est rapidement filĂ©e, elle doit subir en passant par les filiĂšres une grande compression, et en sortant prendre un peu d’expansion; mais si elle passe lentement par la filiĂšre, cet effet n’est pas sensible. Or, dans la filiĂšre ordinaire ci-dessus dĂ©crite, le mouvement communiquĂ© par les lĂ©viers est trĂšs irrĂ©gulier; consĂ©quemment le fil est tirĂ© tantĂŽt lentement, tantĂŽt rapidement, ce qui lui donne diffĂ©rentes qualitĂ©s. Mais en se servant de la crĂ©maillĂšre et du pignon , mus par une manivelle, le mouvement est rĂ©gulier et la qualitĂ© uniforme. En France les tenailles sont attachĂ©es Ă  un lĂ©vier qui les fait aller alternativement en avant et en arriĂšre par la puissance de la roue Ă  eau. Les tenailles sont construites de maniĂšre Ă  2 1 n. . 2 2 EE MECANICIEN s’ouvrir et Ă  abandonner d’elles-mĂšmes le fil, quand elles sont poussĂ©es vers la filiĂšre; et Ă  le saisir assez fortement quand elles sont tirĂ©es en arriĂšre, pour le forcer dĂ©passera travers les trous. L’extrĂ©mitĂ© B du lĂ©vier est pressĂ©e par des dents fixĂ©es sur l’axe de la roue Ă  eau , qui tire le fil hors des trous mais quand les dents cessent de presser sur l’extrĂ©mitĂ© du lĂ©vier , il reprend sa premiĂšre position par le moyen d’unecorde attachĂ©e Ă  l’extrĂ©mitĂ© de B, et d’un fort bĂąton fixĂ© au plancher du bĂątiment, lequel agit comme ressort. Dans ce cas Jes tenailles, par leur propre poids, glissent le long du banc Ă  Ă©tirer, qui est inclinĂ©, et s ouvrent suffisamment en descendant pour laisser le fil s’échapper. Lorsque le levier le force Ă  remonter, elles reprennent le fil, et en tirent une autre partie hors de la filiĂšre. On a gĂ©nĂ©ralement trois de ces machines dans un moulin Ă  filer les plus grandes tirent deux pouces de fil Ă  chaque mouvement, et elles en font environ 48 par minute ;celles de la dimension au-dessous tirent quatre pouces, et celles de la derniĂšre, cinq pouces; cette derniĂšre fait 64 mouvements par minute. Cette mĂ©thode pour tirer les fils est fort simple, mais dĂ©fectueuse; car il y a une grande perte de temps par le retour des tenailles; elles manquent en outre quelquefois Ă  saisir les fils ANGLAIS. 3a3 qui n'ont pas pins de deux pouces en dehors dans la grande machine, et cinq dans la plus petite. On fait tou jours les fils fins en rĂ©duisant des gros fils, et en les alongeant par des tirages rĂ©pĂ©tĂ©s. Les gros fils sont fabriquĂ©s par les moulins Ă©tablis dans les campagnes, qu’on appelle fileries,e t quelquefois rĂ©duits en fils fins dans les mĂȘmes Ă©tablissements ; mais ceux qui ont besoin de quantitĂ©s considĂ©rables de ces derniers achĂštent les fils grossiers, et les rĂ©duisent eux-mĂȘmes en fils fins dans des usines appelĂ©es trĂ©fileries. On se sert pour ce travail d’une machine inueĂ lamain, reprĂ©sentĂ©e fig. 56o. A est un cylindre tournant sur un axe vertical fixĂ© dans le banc B ; C est la manivelle pour faire tourner le cylindre. E, la filiĂšre; a a les chevilles sur lesquelles elle repose. Le fil est placĂ© sur un dĂ©vidoir D, qui tourne sur un axe vertical. Ce dĂ©vidoir est quelquefois placĂ© sur la table, et quelquefois dans un tonneau qui contient de l’eau d’empois ou de la biĂšre aigre, destinĂ©e Ă  enlever l’oxide de la surface du fil, qui s’est formĂ© pendant le recuit qu’on donne au fil aprĂšs chaque tirage pour l’adou- ciret dĂ©truire le nerf qu’il a acquis. La fig. 56i reprĂ©sente une machine Ă  tirer les fils, trĂšs-simple et trĂšs-complĂšte, capable de tirer trois fils Ă  la fois. A et B sont deux LE MECANICIEN 02 4 cylindres portant des roues dentĂ©es T, V aux extrĂ©mitĂ©s de leur axe. S est un pignon qui tourne par la manivelle B , et met en mouvement les roues dentĂ©es T et V. Ces deux roues sont placĂ©es sur des parties rondes de l’axe de leurs cylindres respectifs, de maniĂšre Ă  pouvoir tourner librement avec eux; mais une partie de cet axe est taillĂ©e, et une griffe t oui est adaptĂ©e Ă  cette partie carrĂ©e, de maniĂšre'Ă  tourner avec l’axe. La griffe peut glisser sur l’axe dans toute sa longueur par le moyen d’un levier W, qui agit sur les deux griffes en mĂȘme temps. Quand l’une ou l’autre est repoussĂ©e contre la roue, elle intercepte deux boutons qui sont saillants sur la face de la roue, et oblige l’axe Ă  tourner avec la roue; mais quand la griffe est dĂ©sengagĂ©e de la roue, celle-ci glisse autour de son axe sans communiquer aucun mouvement. Par le moyen du lĂ©vier W, une seule roue est engagĂ©e Ă  la fois, etl’autre reste libre. La filiĂšre, solidement attachĂ©e entre les deux cylindres , est percĂ©e d’un grand nombre de trous. Les cylindres sont assez longs pour recevoir trois fils Ă  la fois, et chacun d’eux porte une rainure parallĂšle Ă  l’axe, dans laquelle une barre de mĂ©tal est adaptĂ©e de maniĂšre Ă  la remplir exactement. Quand les fils sont introduits dans les trous de la filiĂšre, leurs extrĂ©mitĂ©s sont placĂ©es en ANGLAIS. 02 5 travers de la rainure; la barre est alors placĂ©e dans la rainure, oĂč elle est assujĂ©tie par un mĂ©canisme trĂšs-simple, et elle fixe les bouts des fils au-dessous d’elle sur lecylindre alors, en tournant la manivelle B, les deux roues sont mises en mouvement dans des directions opposĂ©es celle des deux qui est engagĂ©e avec le moteur, fait tourner lecylindre, et dĂ©vide les fils de maniĂšre Ă  les forcer Ă  passer par les filiĂšres E. L’autre cylindre Ă©tant en mĂȘme temps dĂ©gagĂ©, sa roue peut tourner en sens contraire aussi vite que les fils sont tirĂ©s. Quand toute la longueur des fils est sortie de la filiĂšre, on les dĂ©tache du cylindre, leurs bouts sont introduits par de petits trous dans la filiĂšre, et rattachĂ©s encore au cylindre; alors au moyen du lĂ©vier W , on dĂ©gage la roue qui a tournĂ© et on engagel’autre; alors les cylindres tournent dans l’autre sens, et retirent les fils, quoique la manivelle B n’ait pas changĂ© de direction. Ap rĂšs que les fils ont Ă©tĂ© tirĂ©s deux ou trois lois, le mĂ©tal devient si dur et si fibreux qu’il ne pourrait subir une fois de plus l’opĂ©ration sans casser. On le fait passer au feu pour rĂ©tablir sa ductilitĂ© , et Ă  cet effet on l’île de dessus les cylindres. Un dĂ©vidoir M est destinĂ© Ă  recevoir le fil; il tourne au moyen d’une manivelle tn fixĂ©e Ă  l’extrĂ©mitĂ© de son axe; le fil a tournĂ© sur lui et glisse en dehors par cĂŽtĂ©. LE MÉCANICIEN 026 Cette machine peut ĂȘtre mise en jeu par la roue Ă  eau ,1a manivelle allant toujours dans le mĂȘme sens. La fig. 562 est une machine pour Ă©tirer les fils destinĂ©s aux instruments de musique, ou Ă  faire les cardes pour le coton et la laine. A, A, A, A, sont des rouleaux coniqucsqui tournent chacun sur un axe vertical. Ces axes s’en- grĂšnentavec un rouage placĂ© au-dessus du banc, et peuvent tourner sans communiquer leur mouvement aux rouleaux. Quand on veut que les rouleaux agissent, on les Ă©lĂšve au-dessus du banc jusqu’à ce que deux nƓuds, fixĂ©s dans Leur partie creuse, touchent une barre transversale fixĂ©e au sommet de chaque fuseau, ce qui les fait aussitĂŽt tourner. Tant que les fils sont fournis par les dĂ©vidoirs E E E E, la charge de fils, passant Ă  travers les tables, tient les rouleaux et les fuseaux accrochĂ©s ensemble. Mais aussitĂŽt que tous les fils ont passĂ©, les rouleaux se dĂ©gagent et retombent sur le banc. Les barrils dans lesquels les dĂ©vidoirs sont placĂ©s contiennent de la biĂšre aigre ou de l’eau d’empois, pour la fin ci-dessus mentionnĂ©e. Les tables Ă  Ă©tirer françaises sont les plus estimĂ©es; pendant la guerre quelques-unes ont Ă©tĂ© achetĂ©es leurs poids en argent. M. Duhamel , dans le Dictionnaire des Arts et MĂ©tiers v vol. xv, dĂ©crit ainsi le procĂ©dĂ© pour Ă©tirer les fils communs ANGLAIS. 0 2 7 * On forge dans les grosses forges des bandes de fer plat, de deux pouces de largeur sur un pouce d’épaisseur.... On coupe un bout de ce fer plat d’environ un pied de longueur. On le fait rougir Ă  la forge dans du charbon de bois, et on le bal sur le plat seulement d’un cĂŽtĂ© avec une niasse pour auger ou creuser celle surface, afin qu’elle puisse plus aisĂ©ment retenir ce qu’on nomme le potin, qui n’est autre chose que des fragmens de vieilles marmites de fer fondu. Cependant la fonte de la vieille marmite ne fait pas de bonne filiĂšre c’est un potin brĂ»lĂ© qui a perdu toutes ses parties ductiles. On assure qu’un potin neuf, ou qui n’a point Ă©tĂ© au feu, est beaucoup meilleur. » Le forgeron casse Ă  coup de marteau ce potin sur son enclume ; il en mĂȘle les morceaux avec du charbon de bois blanc, il les met ci la forge, et les fait fondre, de sorte qu’il en forme une espece de pĂąte; et pour l’épurer il rĂ©pĂšte ces fusions jusqu’à dix ou douze fois , et chaque fois il le prend avec des tenailles pour le plonger dans l’eau. Ces fontes , rĂ©pĂ©tĂ©es avec du charbon de bois , affinent la table de l’enclume. On frappe Ă  petits coups sur la couche de potin pour la souder et en quelque sorte l’amalgamer avec le fer de la semelle, ce qui ne peut se faire que peu Ă  peu ; et en remettant le tout rougir Ă  plusieurs reprises, le potin bouillonne et pĂ©tille.... Lorsque le potin est LE MECANICIEN 5a 8 bien net, et qu’il s’est mĂȘlĂ© avec la superficie du fer de la semelle, on jette dessus de l’argile sĂšche et en poudre on prĂ©tend que ce mĂ©lange adoucit le potin. » Quand on a ainsi attachĂ© et uni le potin Ă  la semelle, et qu’on l’a comme on dit fait res- suer, on fait rougir la filiĂšre; deux ouvriers la forgent et l’étirent; elle prend alors environ deux pieds de longueur, et quand elle est bien unie sur les quatre faces, la filiĂšre est parĂ©e. » On sait que le fer fondu ne peut pas se forger, qu i! se rompt et s’émiette sous le marteau. Cependant, dans cette circonstance, il s’étire sur la semelle et's’étend assez. » Il est important que le fond des trous aille toujours en se rĂ©trĂ©cissant par nuance insensibles, afin que le fer se tire peu Ă  peu et sans se rompre; pour que cette diminution se fasse sans ressaut, on estime les filiĂšres qui ont un plus grand nombre de trous. » Pour s’assurer de la dimension du fil on se sert de trois sortes de jauges. L’une est une piĂšce de fil de fer en zig-zag, avec une espace diffĂ©rent entre chaque zig-zag; uneautre est une plaque d’acier avec des crans sur le cĂŽtĂ© ; la troisiĂšme et la plus sĂ»re consiste en deux rĂšgles d’acier placĂ©es en angle le diamĂštre du fil est indiquĂ© dans cette derniĂšre par la profondeur Ă  laquelle il pĂ©nĂštre dans l’angle ; les cĂŽtĂ©s des ANGLAIS. ^2Ç rĂšgles sont graduĂ©s Ă  cet effet, et leurs numĂ©ros correspondent aux dimensions du fil. La manufacture de fils mĂ©talliques de MM. Mouchel , Ă  l'Aigle , dĂ©partement de l’Orne, est une des plus considĂ©rables de France; il en sort chaque annĂ©e, seulement en carde pour les laines, cent mille quintaux de fil de fer, dont une partie est consommĂ©e en France, et le reste exportĂ© en Espagne, en Italie, en Portugal, et jusque dans le Levant. On emploie dans cette manufacture le fer fabriquĂ© dans le mĂȘme dĂ©partement et dans celui de la Haute-SaĂŽne, comme Ă©tant de la meilleure qualitĂ© il produit les fils de meilleure qualitĂ© pour faire des vis , des clous et des pointes, autant sous le rapport de sa finesse que sous celui de sou poli, qui approche celui de l’acier. Le fer prĂ©parĂ© et martelĂ©, et dĂ©jĂ  presque propre Ă  l’emploi qu’on veut en faire, est transportĂ© Ă  l’Aigle Ă  peu de frais par des riviĂšres et des canaux. On a une forge dans la manufacture pour rĂ©duire l’acier et le fer de Normandie lequel arrive en grandes piĂšces , en petites barres de forme rĂ©guliĂšre. Quand le fer a Ă©tĂ© rĂ©duit en barres d’environ un centimĂštre, on le lire en fil, en le faisant d’abord passer quatre fois par la filiĂšre alors les molĂ©cules se disposent en longueur, et prĂ©sentent des fibres qui ont toute l’exten- 5ĂŽo 1E MÉCANICIEN sion quelles peuvent prendre sans casser. En cet Ă©tat les fils sont exposĂ©s Ă  la chaleur qui leur rend leur ducilitĂ©, puis ils peuvent en- encore ĂȘtre repassĂ©s trois fois. Les fibres reproduites par cette seconde opĂ©ration sont Ă©galement dĂ©truites par la chaleur; et tout ce procĂ©dĂ© Ă©tant rĂ©pĂ©tĂ© cinq fois, le fil passe consĂ©quemment Ă  travers quinze numĂ©ros; aprĂšs quoi , en leur donnant encore un recuit, on peut le faire passer par six autres numĂ©ros, ce qui le rĂ©duit Ă  la grosseur d’aiguilles Ă  tricoter. Le fil d’acier, Ă©tant beaucoup plus dur, doit ĂȘtre passĂ© par 44 numĂ©ros, et remis au leu chaque fois qu’il est prĂ©sentĂ© Ă  la filiĂšre. La machine Ă  tirer les fils d’acier doit aller moins vite que celle pour tirer le fercar le premier, offrant plus de rĂ©sistance, a besoin d’ĂȘtre tirĂ© avec plus dĂ©mĂ©nagement ; sa vitesse est toujours proportionnĂ©e Ă  la rĂ©sistance ; et si l’on s’écartait de ce principe on aurait des rĂ©sultats moins certains. Ainsi , par exemple le fer du dĂ©partement de l’Orne, qui a plus de corps que celui de la Haute-SaĂŽne, s’il est tirĂ© par les mĂȘmes machines, augmente de duretĂ©, et perd de sa force quand il est portĂ© Ă  un trop haut degrĂ© de finesse. Mais ce fer, trĂšs dur, et capable de recevoir un fort beau poli, est prĂ©fĂ©rable pour certains usages. Pour adoucir les fils on employait autrefois un fourneau trĂšs grand et trĂšs Ă©levĂ©, sur le- ANGLAIS. OJ1 quel des barres de fonte soutenaient le fil au milieu des flammes. II contenait 7,000 livres pesant, et sa construction lui permettait de recevoir d’égales quantitĂ©s de chaque numĂ©ro , rangĂ©es de maniĂšre que les fils les plus gros Ă©taient exposĂ©s Ă  la plus forte chaleur, et que la totalitĂ© se trouvait Ă©galement Ă©chauffĂ©e dans le mĂȘme espace de temps. L’opĂ©ration durait trois heures avec un feu bienentretenu. Cet appareil semblait rĂ©pondre parfaitement Ă  son objet. Toutefois l’on a trouvĂ© des inconvĂ©nients Ă  cette mĂ©thode, parce qu’elle laisse les fils exposĂ©s au contact de l’air , dont ils absorbent l’oxigĂšne avec une extrĂȘme aviditĂ©, ce qui produit une quantitĂ© considĂ©rable d’oxide, et oblige Ă  faire tomber les Ă©cailles qui se forment Ă  la surface des fils en les battant avec un marteau mouillĂ©. MalgrĂ© cette prĂ©caution , il reste souvent sur lemĂ©talquelques parties d’oxide quirayent la filiĂšre, arrĂȘtent les fils, leur donnent un coup d’Ɠil terne, et les rendent sujets Ă  rompre lorsqu’ils parviennent Ă  un certain degrĂ© de finesse. On ne fait usage de ce fourneau que pour les fils d’acier ou de fer de Normandie, qui, en raison de leur duretĂ©, sont moins aisĂ©ment attaquĂ©s par l’oxigĂšne. Pour diminuer la dĂ©perdition causĂ©e par le feu, Ton a inventĂ© un autre procĂ©dĂ© ,qui consiste Ă  plonger les boites de fils avant de 002 LE MECANICIEN les mellre au fourneau, dans un bassin de terre glaise dĂ©layĂ©e, et on les laisse sĂ©cher sur les barres avant d’allumer le feu, sans quoi la terre se sĂ©parerait du fer en s’écaillant. Pour le fil Ă  carder M. Mouche! a inventĂ© un autre fourneau. Il est rond , et a environ un mĂštre six dĂ©cimĂštres dĂ©tour, sur un mĂštre huit dĂ©cimĂštres de hauteur. L’intĂ©rieur est divisĂ© par des grilles horizontales disposĂ©es en trois Ă©tages ; la plus basse reçoit les cendres, la seconde sert de foyer, et sur la plus haute on glisse un rouleau de fils, pesant i5o kilogrammes, et contenu entre deux cylindres de fontes, lutĂ©s pour intercepter parfaitement l’air. Les flammes circulent Ă  l’extĂ©rieur du premier, et dans l’intĂ©rieur du second , qui garantit les fils de l’air atmosphĂ©rique. Le diamĂštre du plus grand cylindre est d’environ un mĂštre quatre dĂ©cimĂštres; celui du second est d’un mĂštre. Ainsi l’espace qui reste en- tr’eux a deux dĂ©cimĂštres sur cinq dĂ©cimĂštres de hauteur. Il faut avoir plusieurs paires de cylindres, afin que taudis qu’une paire est exposĂ©e au fourneau, une autre soit prĂ©parĂ©e Ă  recevoir un nouveau rouleau de fils. Ils sont changĂ©s d’heure en heure au moyen d’un long levier de fer, par lequel un seul homme peut les pousser dans le fourneau , ou les en tirer, le cylindre glissaut dans des rainures en fonte. ANGLAIS. 533 On a soin Je ne pas ouvrir les cylindres aussitĂŽt qu’ils sont tirĂ©s du feu, parce que les rouleaux de fds qu’ils contiennent, Ă©tant rouges , s’oxideraient en ce cas aussi vite que s’ils eussent Ă©tĂ© chauffĂ©s en plein air. L’ouverture du fourneau est placĂ©e sur le cĂŽtĂ© ; une porte en fonte glisse dans une coulisse qui rĂšgne tout autour du fourneau. Le foyer en a une semblable; celle du cendrier est verticale pour qu’on puisse l’élever afin d’exciter le feu Ă  volontĂ©. Quand le fil de fer est rĂ©duit Ă  la grosseur d’une aiguille Ă  tricoter, on le dispose en bottes de 12b kilogrammes dans un grand cylindre de fer oĂč il doitĂȘtresuffisammentatfowci pour soutenir une derniĂšre rĂ©duction. Ce cylindre est placĂ© verticalement au milieu d’un fourneau rond , construit de maniĂšre Ă  supporter du charbon allumĂ© tout autour. Le couvercle du cylindre doit ĂȘtre parfaitement lutĂ©, caria plus lĂ©gĂšre admission d’airsuffirait pour oxider les surfaces extĂ©rieures des fils, et les empĂȘcher de pouvoir ĂȘtre Ă©tirĂ©s de nouveau. Quand un de ces cylindres est suffisamment chaud, on le remplit d’eau tenant en solution trois kilogrammes de tartre, et on le suspend sur la flamme du fourneau pour faire bouillir le liquide. Cette solution, sans attaquer le mĂ©tal , le dĂ©pouille de la graisse et du peu d'oxide LE MÉCANICIEN' 534 qui pouvaient encore y ĂȘtre attachĂ©s c’est la derniĂšre fois que le fil est exposĂ© au feu ; il est alors en Ă©tat de supporter le plus haut degrĂ© d’allongement, sans exiger d’ĂȘtre adouci de nouveau. Mais cette derniĂšre opĂ©ration doit ĂȘtre proportionnĂ©e Ă  l’épaisseur naturelle du mĂ©tal. Comme l’acicr perd sa capacitĂ© d’exlen- siou beaucoup plutĂŽt que le fer, il faut l’adoucir jusqu’à ce qu’il ne soit pas plus Ă©pais qu’une aiguille Ă  coudre. L’espace qu’il laisse dans le cylindre est rempli de poussiĂšre de charbon qui l’empĂȘche de perdre sa qualitĂ© d’acier , et conserve la chaleur assez long-temps pour que le degrĂ© de flexibilitĂ© nĂ©cessaire puisse ĂȘtre donnĂ© au mĂ©tal. Comme MM. Mouchel emploient l’acier et le fer aux mĂȘmes fabrications, ils ont cherchĂ© Ă  rĂ©duire leurs opĂ©rations en un systĂšme gĂ©nĂ©ral, applicable aux deux substances. A. cette fin ils ont Ă©tabli une Ă©chelle de gradation par laquelle le fil ne peut pas ĂȘtre Ă©tendu au delĂ  de sa portĂ©e en passant par aucun des trous de la filiĂšre. Voici la mĂ©thode qu’ils ont suivie en formant l’échelle pour les fils de fer—On en prend une certaine quantitĂ© de diverses grosseurs, jusqu’au dernier degrĂ© de finesse et d’étendue que le fer puisse admettre, qui est 100,000 mĂštres de longueur pour un kilogramme. On marque le poids que chaque grosseur peut supporter sans rompre ; ce poids ANGIAJS OOO Ă©tant marquĂ© par des chiffres il est facile au moyen de quelques interpolations de les exprimer dans une forme progressive. Cette Ă©chelle est en pnrtiebasĂ©e surla comparaison du poids des diffĂ©rentes grosseurs avec d’égales longueurs, dont le calibre est fait pour servir de guide dans cette opĂ©ration. Avec ces Ă©chelles il est impossible de faire aucune erreur ; l’ouvrier voit de suite par quels trous le fil doit ĂȘtre passĂ©; sans cela il pourrait le faire passer dans de trop grands trous , ce qui l’empĂȘcherait de prendre la force qu’il doit avoir en proportion de sa grosseur, et lui ferait perdre sa duretĂ©, ou bien dans de trop petits trous, ce qui le rendrait faible et cassant. Dans le dernier casilarrive souvent que l’acier de la filiĂšre cĂšde Ă  l’effort du tirage, et l'Ă©largit; le fil est alors cassant au commencement, et devient mou et trop gros Ă  l’autre extrĂ©mitĂ©. La plus grande partie des beaux fils de la manufacture de MM. Mouchel sont tirĂ©s par des ouvriers dispersĂ©s dans le pays, et dĂ©vidĂ©s Ă  la manufacture par une machine qui fait tourner vingt-quatre bobines horizontales, qui n’exigent que de la surveillance. C’est sur les bobines que le fil est enfin rĂ©duit aux diffĂ©rentes grosseurs demandĂ©es ; la derniĂšre opĂ©ration du tirage du fil est donc celle de le dĂ©vider, quoique le fil ait pris toutes les qualitĂ©s qu’il doit avoir dans l’atelier du tireur. LE MECANICIEN 336 On ne pouvait former les fils en aiguilles et en dentsde cardesavant qu’ilsaicntsubi uneautre opĂ©ration , par laquelle ils sont redressĂ©s, et perdent la courbure qu’ils avaient prise sur les bobines. Le redressement se fait en tirant les fds entre des pointes fixĂ©es sur une piĂšce de bois qui fait incliner les fils d’abord dans un sens, puis dans le sens opposĂ© , en suivant une ligne Ă  ondulations qui dĂ©croissent graduellement; la derniĂšre force le fil Ă  se redresser tout-Ă -fait. L’ouvrier qui fait cette opĂ©ration a soin de rajuster sans cesse les pointes en les inclinant ou en les relevant au marteau. De plus , chaque numĂ©ro de fil exigeant des distances diffĂ©rentes entre les ondulations des pointes , cette opĂ©ration doitĂȘtre faite avec adresse, intelligence et promptitude. Un ingĂ©nieux instrument est maintenant appropriĂ© au redressement des fils, et lĂšve toutes les difficultĂ©s. Six petites poupĂ©es d’acier trĂšs dur sont substituĂ©es aux clous de l’instrument ordinaire, et fixĂ©es sur des barres de mĂ©tal parallĂšles si bien jointes ensemble que le mouvement de toutes est parallĂšle; les poupĂ©es peuvent ĂȘtre Ă©loignĂ©es ou rapprochĂ©es par des vis. Le fil est tirĂ© entre ces poupĂ©es en zigzag ou ligne angulaire , et chaque angle rompt les sinuositĂ©s du fil. Il y a un conducteur pour placer le fil sur les poupĂ©es , un autre qui ANGLAIS. 357 l’empĂȘche d’éprouver des secousses, et de plus de petites rainures Ă  l’extrĂ©mitĂ© des poupĂ©es pour donner passage au fil. Une Ă©chelle, soutenue par une vis , indique Ă  quelle distance l’une de l’autre les poupĂ©es doivent ĂȘtre pour redresser chaque numĂ©ro; et cela donne une rĂšgle invariable, qui Ă©pargne le temps que l’ouvrier Ă©tait obligĂ© d’employer Ă  rajuster les clous dans l’ancien instrument. On n’a autre chose Ă  faire qu’à tirer le fil parle moyen d’une roue sur laquelle il se dĂ©vide et s’arrange en bottes telles qu’on les livre au commerce. Les fils d’acier de France sont propres Ă  divers objets. On en fait venir de la manufacture de M.\I. Mouchel pour faire des aiguilles Ă  tricoter Ă  la maniĂšre anglaise, des alĂȘnes de cordonnier et autres objets de ce genre; on peut s’en servir aussi pour faire des aiguilles de toutes grandeurs, mĂȘme pour des cardes Ă  laine, etc.; mais commece fil d’acier est beaucoup plus cher que le fil de fer , on l’emploie rarement pour ces derniers articles. La mĂ©thode pour prĂ©parer les tables Ă  tirer dĂ©crite par MM. Mouchel, diffĂšre de celle ci- dessus expliquĂ©e. Pour faire les fils employĂ©s aux cardes, on use de deux sortes de tables, des grandes et des petites. Dans les premiĂšres, les fils de l’espĂšce ci-dessus mentionnĂ©e sont tirĂ©s soit par les pinces, comme fig. 009, soit avec une 32 1 II. 338 LE MÉCANICIEN bobine ou rouleau cylindrique, adaptĂ©e sur l’axe mu par le moulin Ă  eau on se sert de prĂ©fĂ©rence du dernier moyen pour Ă©viter les marques faites par les pinces sur les fils. Les plus petites tables sont employĂ©es pour des fils qu’on peut tirer Ă  la main. La qualitĂ© de l’acier employĂ© ne doit point varier , si ce n’est que l’acier le plus lin est exigĂ© pour les plus petites piĂšces. Plusieurs piĂšces de fer sont disposĂ©es dans le fourneau en forme de boites sans rebord , leur poids est proportionnĂ© Ă  l’usage auquel on veut les faire servir; l’ouvrier remplit chaque boĂźte avec de l’acier fondu, et, aprĂšs les avoir lultĂ©es en dessus avec de l’argile, les expose Ă  un feu violent jusqu’à ce que l’acier entre en fusion. L’habiletĂ© de l’ouvrier consiste Ă  saisir le moment prĂ©cis oĂč il doit retirer le plateau du feu ; alors il lĂšve le couvercle de terre, et souffle sur le mĂ©tal Ă  travers un tube pour en expulser toutes les parties hĂ©tĂ©rogĂšnes; ensuite il l'amalgame avec le fer par de lĂ©gers coups. Quand il est refroidi, il le remet au feu, oĂč la fusion recommence, mais Ă  un degrĂ© moins fort; ensuite il travaille l’acier Ă  petits coups de marteau pour le purifier et le souder avec le fer. Celte opĂ©ration se rĂ©pĂšte de sept Ă  dix fois, suivant la qualitĂ© de l’acier, qui le rend plus ou moins facile Ă  traiter. Pendant l’opĂ©ration, une croĂ»te s’est formĂ©e sur l’acier elle s’en dĂ©tache Ă  la cinquiĂšme exposition ANGLAIS. 33 au feu. Quelquefois il se forme deux el mĂȘme trois de ces croules, de l’épaisseur d’environ deux millimĂštres ou un sixiĂšme de pouce elles doivent ĂȘtre Ă©galement enlevĂ©es. AprĂšs ces diffĂ©rentes fusions , la plaque est battue au marteau, et on lui donne la largeur, la longueur et l’épaisseur convenables. Ainsi prĂ©parĂ©es, les plaques sont de nouveau chauffĂ©es pour ĂȘtre perforĂ©es au moyen des poinçons coniques. L’opĂ©ration est rĂ©pĂ©tĂ©e cinq ou six fois avec des poinçons progressivement plus petits. 11 est essentiel que la plaque ne soit jamais chauffĂ©e au-delĂ  du rouge-cerise; pareequ’u n plus haut degrĂ©dechaleur produit dans l’acier un ehangementdĂ©favorable. Lespla- ques laminĂ©es prĂ©sentent une matiĂšre fort dure, qui cĂšde cependantaux coupsdemarleauouau poinçon dont il faut user quand les trous sont Ă©largis par le frĂ©quent passage des fils. Quand les plaques ont Ă©tĂ© rĂ©parĂ©es plusieurs fois , on est obligĂ© de les passer Ă  l’huile pour diminuer leur duretĂ© devenue trop grande. Souvent elles ont besoin de subir ce procĂ©dĂ© plusieurs fois, sur-tout quand on leur a fait changer de dimension. Mais, nonobstant toutes les prĂ©cautions prises pbur prĂ©parer les plaques, l’acier varie toujours un peu en duretĂ©, et suivant cette varition il est propre Ă  tirer l’acier ou Ă  tirer le fer ; et si 1 ouvrier trouve les plaques trop molles pour l’un et J_0 LE MÉCAMCIEX pour l’autre, il les met de cĂŽtĂ© pour les tireurs de cuivre. Une plaque adaptĂ©e Ă  tirer l’acier peut ĂȘtre impropre pour le 1er; car les longues piĂšces de ce dernier mĂ©tal s’amincissent toujours vers leur extrĂ©mitĂ©, parce que le fil tirĂ© Ă  travers la plaque s’échauffant insensiblement, les parties adhĂ©rentes se renflent, et consĂ©quemment rĂ©duisent et pressent le fil Ă  la fin plus qu’au commencement du tirage. Les plaques pour le cuivre sont souvent trop molles pour le fer, et vice versĂą. Les plus petites plaques employĂ©es par MM. Mouchel ont au moins deux centimĂštres d’épaisseur, ensorle que les trous peuvent ĂȘtre suffisamment profonds; car lorsqu’ils ne Je sont pas autant ils saisissent le fil trop brusquement, et le gĂątent. Cet inconvĂ©nient se faitsur-tout sentir dans les manufacturesoĂči’on sesert trop longtemps des mĂȘmes plaques, qui deviennent excessivement minces Ă  force d’ĂȘtre rĂ©parĂ©es. Une des grandes plaques de MM. Mouchel rĂ©duit 1,400 kilogrammes de la plus grosse espĂšce de fil au n°. 6, qui est la grosseur des aiguilles Ă  tricoter; 4°o kilogrammes de ce numĂ©ro sont ensuite rĂ©duits dans une petite plaque simple au n° ai, qui est la grosseur des fils Ă  carder, et pour finir ceux-ci on les passe douze fois de suite. ANGLAIS. 34l Souvent on tire des fils assez fins pour ĂȘtre unis Ă  des fils de soie , de chanvre ou de laine, et ils forment un article de manufacture trĂšs considĂ©rable. Le docteur Wollaslon a communiquĂ© Ă  la SociĂ©tĂ© royaledeLondres,en 1 8i5,les rĂ©sultats de ses expĂ©riences sur le tirage des fils mĂ©talliques. Ayant eu besoin de fils trĂšs fins pour des tĂ©lescopes, ilse souvint que Muschenbrock parle d’un fil de 5oo pieds qui ne pesait qu’un grain; et il rĂ©solut d’essayer d’en fabriquer un semblable, quoiqu’on ne connĂ»t alors aucun procĂ©dĂ© pour produire cet effet. Dans cette vue il prit une baguette d’argent, pratiqua dans sa longueur un trou d’un dixiĂšme de son diamĂštre, remplit ce trou avec de l’or, et rĂ©ussit Ă  le tirer en fils jusqu’à la grosseur de la trois ou quatre milliĂšme partie d’un pouce, a peu prĂšs la plus grande finesse perceptible aux sens. Il trouva de grandes difficultĂ©s pour forer l’argent, et rĂ©solut d’essayer de tirer des fils de platine autour desquels l’argent pourrait ĂȘtre coulĂ©. Il rĂ©ussit parfaitement, lira le platine aussi fin qu’il put le dĂ©sirer; et, plongeant l’argent chauffĂ© dans de l’acide nitrique, le fil dissoudre, et le fil d or ou de platine resta pur. LE MECANICIEN 342 FONDERIES DE PLOMB. Les mines de plomb sont rĂ©pandues presque dans toutes les parties du monde. En Angleterre les plus considĂ©rables sont dans les comtĂ©s de Cornouailles, de Devou et de Sommerset ; dans ceux de Derby, Durham, Lancastre , Cumberland et Weslmoreland ; de Shrop , Flint, Denbigh, Merioneth et Montgomery. En Ecosse, on en exploite Ă Lead-IIill, dans le comtĂ© de Dumfries, et Ă  Strontian , comtĂ© d’Argyle 1. La fonte de la mine est opĂ©rĂ©e soit dans des fourneaux Ă  marche, soit dans le fourneau Ă  rĂ©verbĂšre. Dans la premiĂšre mĂ©thode, le minerai de plomb, qui est une combinaison de plomb et de soufre, est mĂȘlĂ© avec du charbon et jetĂ© dans le fourneau Ă  marche, oĂč, se dĂ©composant par l’action du charbon et par FoxigĂšne du soufflet, il fond, et tombe goutte Ă  goutte dans la partie la plus basse du fourneau, appelĂ©e creuset. LĂ  il est garanti de FoxigĂšne du soufflet par les scories qui flottent sur sa surface. { 1} On exploite plus de trente mines de plomb en France; les principales sont situĂ©es dans les dĂ©partemens du FinistĂšre, du Haut-Rhin, des Vosges, de l’IsĂšre, de la Loire , du RhĂŽne, de l’AriĂšgc, de la LozĂšre, etc. ANGLAIS. 545 Quand le creuset est entiĂšrement plein, 011 arrĂȘte le vent des soufflets, et Ion fait ce que I on appelle la coulĂ©e , c’est-Ă -dire qu’on fait couler le mĂ©tal dans un bassin pratiquĂ© Ă  l’extĂ©rieur du creuset on laisse le plomb se reposer pendant quelques instants ; les impuretĂ©s se portent Ă  sa surface; et, aprĂšs qu’on les a enlevĂ©esavec une Ă©cumoire,on puise le plomb Ă  l’aide de grandes cuillĂšres, et on le verse dans des lingotiĂšres pour le mouler. Dans les fourneaux Ă  rĂ©verbĂšre, qui sont certainement les meilleurs de tous dans les lieux oĂč le charbon de terre est abondant, le feu est placĂ© Ă  une extrĂ©mitĂ©, de maniĂšre que la flamme traverse le foyer., et va entrer dans une cheminĂ©e trĂšs haute, placĂ©e Ă  l’autre extrĂ©mitĂ©. La longueur du fourneau est de onze pieds environ, deux desquels constituent la gorge du fourneau ; le reste forme une sur-’ face concave, large de quatre pieds et demi vers la gauche du fourneau et de sept pied s quatre pouces de long. C’est sur celte surface, appelĂ©e aile du fourneau, qu’on Ă©tend le minerai de plomb pour y ĂȘtre dĂ©composĂ© et fondu. La gorge du fourneau a deux pieds de long sur quatre de large, et sixpoucesde profondeur; la longueur du foyer, Ă©gale Ă  la largeur de la gorge, est de quatre pieds; sa largeur est de deux pieds, et sa hauteur de trois, depuis la 544 LE MÉCANICIEN grille jusqu’à la voĂčle. La coupe de la cheminĂ©e est de vingt pouces carrĂ©s. En supposant une ligne droite tirĂ©e horizontalement du point le plus bas de la gorge de la cheminĂ©e au cĂŽtĂ© opposĂ© du fourneau , la partie la plus Ă©levĂ©e de la voĂ»te du fourneau est de dix-sept pouces au-dessus de celle ligne; la partie la plus concave de la sole est de neuf pouces au-dessous de la mĂȘme ligne; le reste du foyer a la mĂȘme concavitĂ©. Le fourneau a trois ouvertures d’un cĂŽtĂ©, d’environ dix pouces carrĂ©s, Ă  Ă©gales distance l’une de l’autre, et pourvues de portes de fer qui peuvent ĂȘtre enlevĂ©es quand cela est nĂ©cessaire. Outre ces ouvertures , qui servent Ă  brasser le minerai, et sont par consĂ©quent deniveau, deux autres plus petites sont destinĂ©es l’une Ă  l’écoulement du plomb liquide, l’autre Ă  celui des scories. La mine est introduite dans le fourneau par une trĂ©mie placĂ©e au-dessus. Les mines de plomb, comme celles de fer et de la plupart des mĂ©taux, sont combinĂ©es avec diverses matiĂšres terreusesnonnnĂ©es gangues, ce qui oblige Ă  les piler avant. On pile le minerai , soit Ă  coups de marteau , ouvrage exĂ©cutĂ© gĂ©nĂ©ralement par des femmes, soit en le faisant passer sous des cylindres fort pesants, Quand le minerai a Ă©tĂ© pilĂ© ou Ă©crasĂ© , la matiĂšre terreuse en est sĂ©parĂ©e par le moyen de l’eau. ANGLAIS. On lave le minerai ainsi rĂ©duit en poudre en le plaçant sur un tamis dans une grande cuve pleine d’ea-u, et, en lui donnant un certain mouvement, les parties terreuses qui sont les plus lĂ©gĂšres, viennent Ă  la surface, et sont enlevĂ©es Ă  la main, tandis que le mĂ©tal, toujours plus lourd que les ingrĂ©dients avec lesquels il est mĂȘlĂ©, y est retenu. Toutefois certaines matiĂšres Ă©trangĂšres ne peuvent ĂȘtre dĂ©gagĂ©es par ce moyen, particuliĂšrement la blende et les pyrites ou sulfure de fer, Ă  cause de leur grande pesanteur spĂ©cifique. Pour l’opĂ©ration de la fonte , le minerai est Ă©tendu sur la sole du fourneau , de maniĂšre Ă  ce que la flamme agisse sur lui et le dĂ©gage du soufre ; une grande partie du plomb est alors Ă  l’état mĂ©tallique, et une assez faible quantitĂ©, combinĂ©e avec l’oxigĂšne, forme avec la matiĂšre terreuse un verre qui flotte sur la surface du mĂ©tal, et pendant le reste de l’opĂ©ration protĂšge le plomb fondu contre l’action de l’oxigĂšne. Alors, on ralentit le feu en jetant dans le fourneau une certaine quantitĂ© de rebut de mines de houille, ce qui diminue la chaleur et fait solidifier les scories; mais il est presque toujours nĂ©cessaire d’ajouter un peu de chaux en poudre pour cette derniĂšre partie du procĂ©dĂ©. Les scories Ă©tant durcies, on les brise avec un fourgon, et on les jette de l’autre cĂŽtĂ© du fourneau, d’oĂč elles sont enlevĂ©es par i’ouverlure ci-dessus mentionnĂ©e. 7 j G LE MÈCANICIEX Un fait alors couler le plomb selon le mode que nous avons dĂ©crit Ă  l’article fer , et il est reçu dans un grand bassin, d’oĂč on le puisse avec de grandes cuillĂšres pour le verser dans les moules pour former des saumons. Quand la mine abonde en blende, ou en sulfure de fer , il est nĂ©cessaire d’y ajouter le fluatc de chaux comme fondant. Les scories contiennent toujours un peu de plomb en grenailles, indĂ©pendamment de celui qui en Ă©tat d’oxide est combinĂ© chimiquement avec elles. On les expose donc Ă  la chaleur d’un autre fourneau , oĂč les scories se fondent» et le mĂ©tal coule dans un bassin, oĂč il est garanti de l’action du soufflet on le puise dans ce bassin, et on le coule en saumons. Comme le minerai de fer contient toujours plus ou moins d’argent , nous donnerons ici la ĂźliĂ©thode dĂ©crite par le docteur Rees dans son EncyclopĂ©die , pour extraire l’argent par l’oxidation du plomb i. i L’extraction le l’argent par ce procĂ©dĂ© est fondĂ©e i° sur la propriĂ©tĂ© que possĂšde l’air d’oxider le plomb, et de ne point oxider l’argent Ă  une tempĂ©rature Ă©levĂ©e ; ‱i ° sur celle qu’ont l’argent et l’oxide de plomb de ne point se combiner; 3° sur leur grande fusibilitĂ©; enfin , sur la diffĂ©rence qui existe entre leur pesanteur spĂ©cifique, ANGLAIS. 3 17 On se sert pour cette opĂ©ration d’un fourneau circulaire, creusĂ© en forme de bassin, et garni intĂ©rieurement de cendres fortement pressĂ©es. Ce fourneau, appelĂ© coupelle, a deux ouvertures l’une pour la tuyĂšre du soufflet par laquelle l’air est forcĂ© d’entrer pendant l'opĂ©ration, l’autre pour faire couler la litharge. Les Français couvrent les cendres avec un lit de foin, et arrangent les morceaux de plom b symĂ©triquement sur ce lit. Quand le mĂ©tal entre en fusion par la rĂ©verbĂ©ration de la flamme, les soufflets agissent sur la surface', et bientĂŽt y forment unecroĂ»ted’oxide jaunede plomb , ou litharge; le vent des soufflets pousse cette croĂ»te du cĂŽtĂ© de la coupelle qui leur est opposĂ© , et elle s’écoule par une rigole ; une autre couche de litharge se forme ; elle coule de la mĂŽme maniĂšre, et l’opĂ©ration continue ainsi, jusqu’à ce que presque tout le plomb soit converti en litharge et rejetĂ© en dehors. La complĂšte sĂ©paration du plomb est indiquĂ©e par un Ă©clat trĂšs vif que prĂ©sente la surface convexe de la masse mĂ©tallique restĂ©e dans l’intĂ©rieur de la coupelle. Les Français intro- iliffĂ©rcnce qui fait, qu aussitĂŽt qu’ils sont fondus, l’argent occupe toujours la partie inferieure. » ThĂ©sard , Chimie Ă©lĂ©mentaire, tom. a. 548 LE MÉCANICIEN duisent de l’eau dans la coupelle par un tube, afin de refroidir l’argent promptement, et d’empĂȘcher lerejaillissementquia lieu lorsqu’il refroidit graduellement, sans doute Ă  cause de sa tendance Ă  cristalliser. En Angleterre, on n’use point de cette prĂ©caution , et quelques inconvĂ©nients rĂ©sultent du rejaillissement , lesquels pourraient ĂȘtre Ă©vitĂ©s en employant la mĂ©thode française. » L’argent aiusi extrait n’est pas encore entiĂšrement pur. On l'affine au fourneau de rĂ©verbĂšre dans une coupelle doublĂ©e de cendres d’os, et exposĂ©e Ă  une plus forte chaleur; le plomb qui a Ă©chappĂ© Ă l’o xidation dans le procĂ©dĂ© prĂ©cĂ©dent est converti en lilharge, et absorbĂ© par les cendres de la coupelle. Les derniĂšres parties de litharge formĂ©es dans la premiĂšreopĂ©ration sontencore traitĂ©es pour en tirer l’argent qui a pu ĂȘtre entraĂźnĂ© avec eile. On revifie pour cela ia lilharge en plomb en la chauffant avec du charbon ; et une partie de ce plomb rĂ©gĂ©nĂ©rĂ© est vendue pour les cosmĂ©tiques, ou convertie en plomb rouge. La perte de plomb par ce procĂ©dĂ© varie extrĂȘmement, suivant la qualitĂ© de ce mĂ©- litharge tirĂ©e de trois tonneaux de plomb monte gĂ©nĂ©ralementĂ 58 quintaux; mais quand on la rĂ©duit de nouveau Ă  l’état mĂ©tallique, elle donne rarement plus de 52 quintauxdeplomb. Ün dit que les Hollandais, en opĂ©rant l’exlrac- ANGLAIS. 54g lion de l’argent delĂ  meme quantitĂ© de plomb, ne perdent que six quintaux de ce dernier au lieu de huit. AprĂšs avoir expliquĂ© le procĂ©dĂ© par lequel le plomb d’Ɠuvre est tirĂ© de la mine, il nous reste Ă  dĂ©crire comment ilcstlaminĂ© en feuilles ou transformĂ© en tuyaux. Dans les manufactures oĂč on lamine le plomb, les lingots ou saumons sont mis dans une vaste chaudiĂšre, ou dans un fourneau construit en briques. PrĂšs de ce fourneau est la table sur laquelle lafeuille doitĂȘtre coulĂ©e;elle est composĂ©e de grandes piĂšces de bois bien jointes, et serrĂ©es aux deux bouts par des barres de fer ; elle porte un rebord en bois d’environ deux ou trois pouces d’épaisseur sur un ou deux de hauteur. Ces tables sont en gĂ©nĂ©ral larges de quatre pieds et longues de vingt. On les couvre de sable trĂšs fin, humectĂ© suffisamment pour servir de moule, et sur lequel on passe une piĂšce de bois ou de cuivre pour le rendre parfaitement uni, aprĂšs l’avoir battu avec un maillet. Une piĂšce de bois Ă©troite et longue, portant une espĂšce de crampon Ă  chaque bout s’ajuste sur les rebords de la table , de maniĂšre Ă  laisser entre elle et le sable l’épaisseur que l’on veut donner Ă  la plaque de plomb. L’ouvrier fait glisser doucement ce morceau de bois sur le plomb fondu d’un bout de la table Ă  l’autre, 55o IV. MÉCANICirS et par ce moyen il obtient une feuille parfaitement Ă©gale et de l’épaisseur dĂ©sirĂ©e. En haut de la table est un bassin de tĂŽle soutenu au plancher par des cordes; ledevant porte sur lebord de la table, la partie infĂ©rieure sur un tasseau. Celte piĂšce est destinĂ©e Ă  empĂȘcher le mĂ©tal de couler du cĂŽtĂ© oĂč il n’y a point de rebord. Quand le mĂ©tal est suffisamment liquide, on le retire du fourneau avec une grande cuillĂšre de fer, et on le verse dans ce bassin en tĂŽle, oĂč on le purge de ses impuretĂ©s en le passant par une grande Ă©cumoire. On soulĂšve alors le bassin au moyen des cordes, pour laisser couler le mĂ©tal sur la table, tandis cju’un ouvrier fait passer la rĂšgle au dessus. Quand la feuille a son Ă©paisseur, on rabaisse le bassin , et on laisse refroidir le mĂ©tal. Les rebords des deux cĂŽtĂ©s doivent ĂȘtre parfaitement plans et polis pour que la feuille soit droite. Cette mĂ©thode n’est employĂ©e' que pour couler de grandes feuilles de plomb ; pour de plus petites la table est placĂ©e dans un plan inclinĂ©, et couverte au lieu de sable d’un morceau d’étoile de laine clouĂ©aux deux bouts, et sur lequel on Ă©tend un linge trĂšs fin. Dans ce procĂ©dĂ© il faut faire grande attention Ă  la chaleur du mĂ©tal liquide, et l’on emploie un morceau de papier pour l’éprouver si le papier prend feu le plomb est trop chaud ANGLAIS. JJ 1 et brĂ»lerait le linge s’il ne recoquille pas, le plomb n’est pas assez chaud. Quand on veut laminer des feuilles trĂšs minces, il haut que le bassin et la rĂšgle soient faits d’une seule piĂšce, en forme de boĂźte de bois sans fond, fermĂ©e de trois cĂŽtĂ©s; celui de derriĂšre haut de huit pouces , et les cĂŽtĂ©s latĂ©raux diminuent vers le sommet en angles aigus ; la largeur du milieu est celle de la rĂšgle , par consĂ©quent de la feuille. La rĂšgle est placĂ©e de maniĂšre que la partie la plus haute donne sur la partie la plus basse de la table, et les cĂŽtĂ©s les plus bas dans la partie la plus haute de la table, dans laquelle le mĂ©tal est versĂ©, et qui est doublĂ©e de carton pour empĂȘcher le linge de brĂ»ler. Le bassin Ă©tant rempli de plomb , suivant la grandeur que l’on veut donner Ă  la feuille , il est pris par un homme de chaque cĂŽtĂ©, et inclinĂ© plus ou moins sur la table, l’épaisseur de la feuille dĂ©pendant de la vitesse avec laquellele mĂ©tal coule sur la table. Souvent on passe la feuille de plomb entre des cylindres pour la rĂ©duire aprĂšsqu’ellea Ă©tĂ© coulĂ©e. Comme cet article est intimement liĂ© au travail des plombiers, nous ne croyons pas nous Ă©loigner denotre sujet en insĂ©rant iciles tables de mesure de Hulton. Le travail du plombier est estimĂ© Ă  la livre ou au quintal, le prix de la main d’Ɠuvre LE MECANICIEN 552 augmentant la valeur du mĂ©tal. Sans peser les feuilles de plomb on connaĂźt approximativement leur poids en mesurant leur dimension. Ainsi, les feuilles de plomb employĂ©es dans les toitures, goutiĂšres, etc., pĂšsent communĂ©ment de sept Ă  douze livres par pied carrĂ©. La table suivante indique le poids que doit avoir le pied carrĂ© de plusieurs Ă©paisseurs dĂ©terminĂ©es. Épaisseur en dixiĂšmes de Toidsen livres pour un pied carrĂ© pouces. de sur face. 10 — — 5,899 il — — 6,489 */9 __ — 6,554 — — 7,078 i;8 — ‱— 7,378 i 3 — — 7,668 — — 8,258 i h — — 8,427 r 5 — — 8,848 16 — — 9,438 i/S — — 9 * 831 17 — — 10,028 rS — — 10,618 *9 — — 11,207 2 HZ lia — 11,797 21 — — 12,387 Dans cette table l'Ă©paisseur est Ă©tablie par dixiĂšme centiĂšme, etc., de pouce ; et les nombres correspondants indiquent le poids en livres et en milliĂšmes parties de livre. Ainsi le poids d’une feuille dont l’épaisseur est de dix centiĂšmes de pouce, et la surface d’un ANGLAIS 553 pied, est cinq livres et huit cent quatre-vingt- dix-neuf milliĂšmes de livre; et le poids d’un pied carrĂ© d’une feuille del’épaisseur d’unneuviĂšme de pouce, est six livres et cinq cent cinquante- quatre milliĂšmes de liv. Les tuyaux de plomb dont le diamĂštre intĂ©rieur est d’un pouce, pĂšscivt, ordinairement treize Ă  quatorze livres par demi-toise de longueur. Exemple. i. Combien pĂšse une table de plomb de 39 pieds 6 pouces de long, et 3 pieds 3 pouces de large , et dont l’épaisseur est telle qu’un pied pĂšse 8 liv. 1 / 2 . DixiĂšmes. DouziĂšmes. 39 — 5 39—6 3 1/4 3—3 r iS — 5 1 iS — 6 9 — 875 1 ; 0 1 128 — 375 ,28 — 4 — 6 8 1/2 8 1/2 1027 — 000 1024 64 — i 8 7 5 64 1091 — l 875 s 5/6 00 Vf r? 0 RĂ©ponse. 1091 9/48 liv. 2. Combien coĂ»terait la couverture et les gouttiĂšres d’un toit en plomb , le prix de ce mĂ©tal Ă©tant de 18 sch. le quintal; la longueur n. 30 o54 x-i MÉcAĂŒicies du toit Ă©tant de 43 pieds et sa largeur 5 a pieds, les gouttiĂšres de 5 7 pieds sur 2 ; le premier pesant 9,Soi liv. et les derniĂšres 7,573 liv. par pied carrĂ©. RĂ©ponse. — 11 5 liv. st. , 9 sch. 1 demi d. Nous allons maintenant diriger notre attention sur les tuyaux de plomb si universellement employĂ©s pour les conduits d’eau d’une dimension moyenne , Ă  cause de la facilitĂ© de les plier dans toutes les directions, et de souder leurs joints. Les tuyaux de plomb sont quelquefois coulĂ©s dans des moules de fer en deux parties, qui forment en se rĂ©unissant un cylindre creux de la dimension que l’on veut donner au tuyau; dans ce cylindre-moule on met une tige de fer qui s’étend d’un bout Ă  l’autre, laissant autour d’elle un espace de l’épaisseur du tuyau Ă  faire. O11 verse le plomb dans le moule par une ouverture formĂ©e de deux entailles placĂ©es en face l’une de l’autre des deux cĂŽtĂ©s du moule, fo'n trou semblable est pratiquĂ© un peu plus loin pour laisser Ă©chapper l’air. Le moule est attachĂ© sur un banc, Ă  l’une des extrĂ©mitĂ©s duquel est une crĂ©maillĂšre mise en action par des roues dentĂ©es et des pignons. Quand le tuyau est coulĂ©, on met un crochet qui tient Ă  la crĂ©maillĂšre par un Ɠil placĂ© Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la tige de fer, laquelle, par l'action des roues dentĂ©es et des pignons, est tirĂ©e ANGLAIS. 355 fin dehors assez loin pour qu’il en reste seulement deux pouces au bout du deux parties du moule, qui sontliĂ©es ensemble par des coins et des vis , sont alors sĂ©parĂ©es des tuyaux et rattachĂ©es sur la tige de fer; on fait couler encore du plomb fondu dans le moule, lequel, en se rejoignant Ă  la premiĂšre coulĂ©e, forme un tuyau dĂ©jĂ  trĂšs long. L’opĂ©ration est rĂ©pĂ©tĂ©e autant de fois qu’il est nĂ©cessaire pour obtenir un tuyau de la dimension dĂ©sirĂ©e. Une autre mĂ©thode, beaucoup meilleure, consiste Ă  couler le plomb sur un tuyau de fer cylindrique d’une dimension proportionnĂ©e au diamĂštre qu’on veut lui donner en laissant entre le noyau et le moule trois ou quatre fois l’épaisseur du tuyau Ă  faire. On coule des longueurs peu Ă©tendues, qu’on passe ensuite Ă  travers des trous pratiquĂ©s dans des piĂšces d’acier, par un procĂ©dĂ© semblable au tirage des fils mĂ©talliques, jusqu’à ce que les tuyaux soient rĂ©duits Ă  la dimension demandĂ©e. Le cĂ©lĂšbre maĂźtre de forges John Wilkinson de Brosely a Ă©tĂ© brĂ©vetĂ© en 1790 pour un autre moyen, qui, depuis l’expiration de sa patente, a Ă©tĂ© pratiquĂ© avec succĂšs par plusieurs autres manufacturiers. Sa mĂ©thode consiste Ă  couler une piĂšce de plomb circulaire, d’environ dix- huit pouces de long, perforĂ©e longitudinalement par le milieu. Cette piĂšce a un diamĂštre beaucoup plus grand que celui qu’on doit don- LE MECANICIEN 356 ner au tuyau. Le trou diminue brusquement vers une des extrĂ©mitĂ©s , de maniĂšre Ă  former, sur la surface intĂ©rieure, un coude contre lequel impose un mandrin de fer poli qui a Ă©tĂ© passĂ© jusqu’à ce point dans le cylindre. Ce cylindre est un peu plus long que ne doit l'ĂȘtre le tuyau , lequel est en gĂ©nĂ©ral de sept Ă  neuf pieds. On fait passer une vis en fer, ayant un Ɠil Ă  son extrĂ©mitĂ© opposĂ©e, jusqu’à l’autre extrĂ©mitĂ© du noyau, et on la visse dans la partie du mandrin qui repose contre le coude. En cet Ă©tat, le mandrin, avec le cylindre de plomb fixĂ© sur lui, est prĂ©sentĂ© Ă  la filiĂšre. La filiĂšre dont on se sert pour cette opĂ©ration ressemble au bloc dĂ©crit Ă  l’article des fils mĂ©talliques, mais elle a plus d’épaisseur. La table a trente pieds de long sur deux de large , et porte Ă  une de ses extrĂ©mitĂ©s un fort cylindre avec une chaĂźne. Ce cylindre est tirĂ© par une machine Ă  vapeur ou autre moteur, et peut ĂȘtre mis en train ou arrĂȘtĂ© par un des moyens dĂ©crits Ă  l’article Moulin. A environ deux tiers de la longueur de l’extrĂ©mitĂ©, Ă  partir du cylindre, sont deux chevilles qui soutiennent une plaque d’acier dans laquelle est une gradation de trous coniques. A travers les plus grands de ces trous, qui sont un peu plus petits que la piĂšce de plomb circulaire, on fait passer le tenon qui est vissĂ© au bout du mandrin, et attachĂ© Ă  un crochet fixĂ© Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la chaĂźne 0Z~; qui tient au cylindre. La piĂšce de plomb est forcĂ©e de passer Ă  travers le trou dans la plaque d’acier, ce qui diminue son diamĂštre et augmente sa longueur. On rĂ©pĂšte celte opĂ©ration en faisant passer le tuyau de plomb Ă  travers tous les trous de dimension dĂ©croissante, jusqu’à ce qu’il soit rĂ©duit au diamĂštre demandĂ©. Le cylindre est arrĂȘtĂ©, et le mandrin dĂ©gagĂ© de la chaĂźne,- qui est de suite rattachĂ©e Ă  l’autre bout. La plaque d’acier Ă©tant enlevĂ©e, les chevilles contre lesquelles elle s’appuyait laissent passer le mandrin entre elles, mais retiennent le tuyau de plomb, ce qui permet au mandrin d’en ĂȘtre dĂ©gagĂ©, en consĂ©quence du mouvement du cylindre, que l’on remet en train. Une petite partie du tuyau est coupĂ©e Ă  chaque bout, et il est alors terminĂ©. Pendant l’opĂ©ration, l’on a grand soin de maintenir la plaque d’acier et le mandrin bien huilĂ©s. Comme aucun acide ne peut passer dans un tuyau de plomb sans ĂȘtre affectĂ© Ă  quelque degrĂ© par ses qualitĂ©s dĂ©lĂ©tĂšres , il faut des tuyaux de fer ou de plomb Ă©lamĂ©, dans les cas oĂč des acides sont employĂ©s. Pour doubler un tuyau de plomb avec de l’étain, on le coule dans un moule vertical , qui a un noyau d’un diamĂštre un peu plus grand que celui du tuyau Ă  faire. Quand le tuyau est coulĂ©, ce noyau est retirĂ© du moule, et l’on y eu substitue un autre de plus petit diamĂštre. On jette dans l’espace, LE MECANICIEN 358 entre le tuyau et le noyau,delĂ  rĂ©sinecommune. Cette rĂ©sine fond par la chaleur du plomb, et coule au fond du moule. Alors l’étain fondu yest versĂ©, la rĂ©sine flotte Ă  sa surface; et consĂ©quemment, Ă  mesure que l’étain monte, elle l’enduit de tous cĂŽtĂ©s, et, agissant comme fondant, unit les deux mĂ©taux. AussitĂŽt que l’étain est solidifiĂ©, on retire le dernier noyau ; et le moule extĂ©rieur Ă©tant enlevĂ©, le plomb maintenant doublĂ© d’étain est prĂȘt Ă  passer au tirage. Plusieurs autres procĂ©dĂ©s Ă©galement simples sont adaptĂ©s Ă  la mĂȘme fin. FABRIQUE DE PAPIER. Le papier, celle substance si prĂ©cieuse, qui nous donne le moyen de communiquer nos pensĂ©es d’un bout du globe Ă  l’autre, est fabriquĂ© avec de vieux chiffons , Ă  l’aide de moyens mĂ©caniques. Autrefois, on croyait nĂ©cessaire de trier les chiffons qui devaient ĂȘtre manufacturĂ©s en papier, et l’on n’employait que les plus fins et les plus blancs pourle beau papier, ce qui rendait par consĂ©quent cette marchandise trĂšs coĂ»teuse. Mais depuis l’application du chlore au procĂ©dĂ© du blanchiment, la nĂ©cessitĂ© de ce triage a Ă©tĂ© grandement diminuĂ©e. On a bientĂŽt conçu que cet agent chimique pouvait opĂ©- ANS t AÏS. rer le blanchiment des chiffons, pendant leur transformation en papier, comme il opĂ©rait celui du linge. Au moment oĂč les chiffons se trouvent rĂ©duits en bouillie, du chlorate de chaux est jetĂ© dans les auges qui les contient ; par son action chimique, il blanchit toute la masse,et permet ainsi d’obtenir la premiĂšre qualitĂ© de papier avec des chiffons de qualitĂ© secondaire. Toutefois il faut avouer que, comme dans tous ces procĂ©dĂ©sdeblanchĂźmcnt, la substance du papier est plus ou moins dĂ©tĂ©riorĂ©e par le chlore, le papier blanchi par cet agent n’est pas aussi fort que celui qu’on fabriquait anciennement, ce qu’on peut apercevoir en examinant certains papiers Ă©pais et d’un beau blanc, qui sont frĂ©quemment offerts au public Ă  des prix d’une modicitĂ© Ă©tonnante, et qui sont manufacturĂ©s avec des chiffons de qualitĂ© trĂšs infĂ©rieure. Il est donc Ă©vident que le chlorate de chaux, quand on en use trop abondamment, dĂ©truit la fibre; mais employĂ© dans une juste proportion, il produit un papier d’un beau blanc et d’une force suffisante. Le moulin Ă  papier se compose d’une roue Ă  eau ou d’un autre moteur, donnant le mouvement Ă  une combinaison de roues dentĂ©es et autres roues arrangĂ©es de maniĂšre Ă  ce que l’axe de la machine Ă  laver et celui de la machine Ă  presser, que nous dĂ©criions ci-aprĂšs, 5f0 IE MÉCAKICIES fassent de 120 Ă  100 iours par minute. Sur le mĂȘme arbre que la roue Ă  eau est une roue dentĂ©e de dimension Ă©gale Ă  celle de la premiĂšre, et qui s’engrĂšne dans un pignon; l’axe de ce pignon est pourvu d’une manivelle, laquelle, par le moyen d’une tige dĂ©connexion, donneunmouvement d eva et vientk un levier, pour faire mouvoir deux pompes qui font monter constamment un courant d’eau. Ce courant d’eau coule Ă  travers les chiffons dans la machine Ă  blanchir pour entraĂźner les impuretĂ©s sĂ©parĂ©es par l’opĂ©ration. La structure d’une de ces machines est dĂ©montrĂ©e en dĂ©tail, fĂźg. 371, 372, 073, 374, etc.; la fig. 371 est une coupe prise dans toute la longueur des machines, etla fig. 3 r 2 un plan horizontal. Le grand bassin A A est extĂ©rieurement de forme oblongue; ses angles sont coupĂ©s; l’intĂ©rieur, qui est doublĂ© de plomb, a les cĂŽtĂ©s droits et les extrĂ©mitĂ©s arrondies. Il est divisĂ© par une sĂ©paration B B, Ă©galement recouverte de plomb. Le cylindre C est solidement fixĂ© Ă  l’axe P, qui traverse la machine , et reçoit, comme on l’a dit avant, le mouvement du pignon E, placĂ© sur son extrĂ©mitĂ©. Le cylindre est en bois, et pourvu d’un certain nombre de dents, attachĂ©es sur sa circonfĂ©rence parallĂšle Ă  l’axe et saillantes d’environ un pouce, comme on le voit sur une Ă©chelle plus grande, fig. 3 ~ 5 . ImmĂ©diatement au-dessous du cylindre, un ANGLAIS. 56 1 JiIlot de bois H est placĂ©; il est pourvu de dents semblables Ă  celles du cylindre, lesquelles, en tournant, passent trĂšs prĂšs des dents du bloc, mais sans les toucher; la distance entre elles Ă©tant susceptible d’ĂȘtre rĂ©glĂ©e par l Ă©lĂ©vation ou l’abaissement des supports sur lesquels portent les crapaudines DD dans lesquelles tournent l’axe. Ces crapaudines sont appuyĂ©es sur deuxleviers FF, qui ont des tenons Ă  leurs extrĂ©mitĂ©s , propres Ă  s’ajuster avec les mortaises faites dans les courts rayons G G, qui tiennent aux deux cĂŽtĂ©s de la machine Voy. aussi fig. 563. Les leviersFF sont mobiles d’un cĂŽtĂ©, l’autre extrĂ©mitĂ© Ă©tant disposĂ©e de maniĂšre Ă  pouvoir s’élever et s’abaisser , sur des verroux dans les rayous G. La branche des leviers la plus proche du cylindre C peut s’élever et s’abaisser par le mouvement de la manivelle qui fait tourner la vis b, laquelle, comme on le voit fig. 670, presse contre G, sur lequel la tĂȘte de la vis est soutenue. Deux crapaudines placĂ©es au milieu des leviers F F , forment les supports sur lesquels tourne l’axe de la machine. La vis b sert Ă  faire lever et baisser le cylindre, afin qu’il macĂšre plus ou moins fin, suivant l’espace laissĂ© entre ses dents et celles du billot. PrĂšs de K. , fig, 371 et 672, est un rebord 36a mĂ©canicien de planche couvert de feuilles de plomb il est courbĂ© pour s’ajuster bien exactement au cylindre, ne laissant que peu d’espace entre les dents du cylindre et lui. Un plan inclinĂ© K mĂšne rĂ©guliĂšrement du bas du rĂ©servoir au sommet du rebord, et le billot H est fixĂ© Ă  la partie infĂ©rieure de ce plan inclinĂ©. La machine est fournie d’eau par le tuyau Q, qui l’apporte de la pompe. Ce tuyau la dĂ©charge dans un petit rĂ©servoir N, adjacent Ă  la machine et communiquant avec elle. Le tuyau a un robinet P pour empĂȘcher l’eau d’entrer quand on le veut et en rĂ©gler la quantitĂ©. Sur le petit rĂ©servoir est une grille couverte d’un tamis de cuir pour retenir les matiĂšres Ă©trangĂšres qui pourraient s’introduire avec l’eau ; quelquefois un sac de flanelle est attachĂ© dans ce but, Ă  l’orifice du robinet. Quand la machine est remplie d’eau et d’une certaine quantitĂ© de chiffons, le cylindre , en tournant, fait passer et repasser ceux-ci entre ses dents et celles du bloc II, et les met ainsi en piĂšces. En mĂȘme temps, la rapiditĂ© du mouvement lance l’eau et les chiffons par-dessus le rebord sur le plan incline; bientĂŽt il s’amoncelle plus d’eau et de chiffons dans celte partie du rĂ©servoir, et la tendance Ă  l’équilibre jette tout le contenu du rĂ©servoir par un mouvement lent le long du plan inclinĂ© et autour de la sĂ©paration B B , par lequel ils reviennent encore ANGLAIS. 363 sous le cylindre au bout de vingt minutes, en- sorte que tous les chiffons sont coupĂ©s dans toutes les directions, et enfin rĂ©duits en une espĂšce de bouillie. Celte circulation a l’avantage de faire tourner les chiffons tout autour de la machine, et de les prĂ©senter aux coupoirs chaque fois dans une direction diffĂ©rente car le cylindre coupant toujours en droite ligne comme une paire de ciseaux, il faut absolument que les chiffons soient tournĂ©s en divers sens pour opĂ©rer leur rĂ©duction. L’opĂ©ration de couper se fait ainsi les dents du bloc sont un peu inclinĂ©es sur l’axe du cylindre, comme on le voitfig. 5^4; tandis que les dents du cylindre sont parallĂšles Ă  son axe; par consĂ©quent lorsque les tranchants se rencontrent , ils forment un petit angle, et se touchent d’abord par une extrĂ©mitĂ© seulement, puis successivement dans leur longueur jusqu’à l’autre extrĂ©mitĂ©, de maniĂšre que les chiffons dispersĂ©s entre les coupoirs sont coupĂ©s comme par des ciseaux. Quelquefois les coupoirs du bloc K sont courbĂ©s Ă  partir de leur milieu, au lieu d’ĂȘtre droits et inclinĂ©s vers le cylindre; en ce cas, on les appelle coupoirs Ă  coudes, et les deux extrĂ©mitĂ©s sont penchĂ©es vers l’axe du cylindre, chacune dans une direction opposĂ©e. Dans l’un ou l’autre cas, le tranchant des dents du bloc ne peut 564 EE MÉCANICIEN ĂȘtre droit, mais bien courbĂ© de maniĂšre Ă  suivre la surface du cylindre. Les coupoirs entrent dans une entaille faite sur lebillot, etils y sont fixĂ©s au moyen de vis; leur tranchaut ne fait le coude que d’un cĂŽtĂ©, comme on le voit Ă  k dans la coupe fig. Le billot est taillĂ©en queue d’aronde pourĂȘtre da-plomb; il remplit exactement le fond de l’auge; son extrĂ©mitĂ© passe dans le bois du coffre, et se projette Ă  quelque distance sur la partie extĂ©rieure, oĂč il est maintenu par un coin; de maniĂšre qu’eu ĂŽtant ce coin le billot peut ĂȘtre enlevĂ© pour aiguiser les coupoirs quand cela est nĂ©cessaire ; ce qui se fait sur une meule, en sĂ©parant chaque coupoir. Les coupoirs du cylindre y sont fixĂ©s dans des rainures taillĂ©es Ă  Ă©gales distances l’une de l’autre sur sa circonfĂ©rence en direction parallĂšle Ă  l’axe. Ces raiuures sont au nombre de vingt, et pour la machine Ă  laver, elles portent chacune deux coupoirs. Une baguette de bois est enfoncĂ©e bien serrĂ© entre elles pour les tenir fermes; et les baguettes sont maintenues par des pointes enfoncĂ©es dans le bois du cylindre. Le cylindre Ă  battre a les mĂȘmes rainures, mais chacune porte trois dents et deux baguettes, comme on le voit fig. 11 faut que le cylindre soit enfermĂ© dans une case, sans quoi sa grande vitesse lancerait toute l’eau et tous les chiffons hors de la machine. Il ANGLAIS. 365 est donc placĂ© dans une boĂźte de bois L L, fermĂ©e de touscĂŽlĂ©s exceptĂ© au fond; undes cĂŽtĂ©s appuie sur le bord de la citerne, l’autre sur le bord de la sĂ©paration B B. Les lignes e e reprĂ©sentent le bord du chĂąssis en bois couverts de crins ou de treillis; et directement au-dessous d’eux, la boĂźte a un fond avec un rebord du cĂŽtĂ© du cylindre, ce qui forme une auge complĂšte. Les espaces noirs ee, fig. 071, montrent la situation de deux ouvertures ou dĂ©gageoirs pratiquĂ©s dans le cĂŽtĂ© de la case, et conduisent Ă  des tuyaux aplatis b b, fig. 572 , lesquels sont placĂ©s Ă  cĂŽtĂ© de l’auge , le rayon F Ă©tant coupĂ© par eux. Ils servent Ă  dĂ©gorger l’eau seule de la machine; car le cylindre, en tournant, jette quantitĂ© d’eau et de chiffons contre les tamis ; l’eau passe Ă  travers, coule dans l’auge et de lĂ  dans les extrĂ©mitĂ©s des tuyaux de plomb bb, fig. 372, par lesquels elle est emportĂ©e dd, fig. 071, sont des rainures pour deux tablettes qui doivent couvrir les tamis et empĂȘcher l’eau de leur arriver, si l’on a besoin de la retenir dans la machine; et il en est toujours ainsi pour les machines Ă  battre; consĂ©quemment, elles ont rarement des tuvaux Ă  dĂ©gorger , ou n’en ont du moins que d’un seul cĂŽtĂ©; l’autre cĂŽtĂ© du couvercle Ă©tant courbe conformĂ©ment au cylindre. Les machines Ă  laver et Ă  battre diffĂ©rent entre elles, seule- LE MECAKICIEN 366 ment sous ce rapport et sous celui du nombre et de la finesse des dents, la derniĂšre en portant 60 au lieu de L jo, et tournant aussi plus rapidement que la premiĂšre. Quand les chiffons ont Ă©tĂ© rĂ©duits en bouillie ou pĂąte par ces procĂ©dĂ©s , on les forme en feuilles de papier. Dans l’ancienne mĂ©thode , on introduisait une petite quantitĂ© de cette pĂąte sur un tamis, pourvu de deux mains, au moyen desquelles l'ouvrier agitaitl’instrument, jusqu’à ce qu’elle se fĂ»t Ă©tendue Ă©galement sur toute la surface. Ce procĂ©dĂ©, joint Ă  ceux de presser, de sĂ©cher, etc., continuait la formation du papier, la finesse dĂ©pendait de la qualitĂ© de fils dont se composait le tamis. Ce mode d’opĂ©ration, si peu mĂ©canique et si incertain , a Ă©tĂ© remplacĂ© par des inventions trĂšs ingĂ©nieuses, dues Ă  plusieurs personnes. Mais les machines maintenant adoptĂ©es presque gĂ©nĂ©ralement, et qui l’ont dĂ©cidĂ©ment emportĂ© sur toutes autres tentatives faites dans le mĂȘme but, ont Ă©tĂ© inventĂ©es par M. Four- drinier. L’action et l’arrangement de cet ingĂ©nieux mĂ©canisme consiste d’abord Ă  Ă©tablir un chĂąssis horizontal en bois, de la longueur dĂ©sirĂ©e, et pourvu d’un rouleau Ă  chaque extrĂ©mitĂ© , et sur lequel s’étend un treillis sans fin de fils de cuivre, de la finesse requise pour le papier que l’on veut fabriquer. A l’une des AN6UIS. 067 extrĂ©mitĂ©s du chĂąssis , immĂ©diatement au dessus de l'un des cylindres et parallĂšle Ă  lui, est une auge angulaire, dans laquelle la pĂąte de chiffon estreçue; d’oĂčellesort par unelon- gue ouverture , rĂ©glĂ©e par une vis , et tombe sur la surface du treillis au dessous. A ce moment , les cylindres sont mis en mouvement , et le treillis avance lentement avec un mouvement tremblant, ce qui range et disperse la pĂąte Ă©galement. Ce tremblement est communiquĂ© Ă  la machine par un mouvement excentrique. AussitĂŽt que le papier arrive, encore grossier et humide , Ă  l’extrĂ©mitĂ© du treillis du cĂŽtĂ© du cylindre le plus Ă©loignĂ©, il est enlevĂ© par un plus grand cylindre couvert de flanelle, passe de lĂ  sous une suite de cylindres semblables, et enfm est dĂ©livrĂ© Ă  un dĂ©vidoir * et tournĂ© en cercles aussi long-temps que dure l’opĂ©ration. Ainsi , par cette ingĂ©nieuse macliine,i le papier peut ĂȘtre fabriquĂ© Ă  une longueur illimitĂ©e, et Ă  toutes les largeurs compatibles avec les largeurs des treillis. Le dĂ©vidoir est retirĂ©, le papier coupĂ© des deux cĂŽtĂ©s et formĂ© en feuilles de la longueur et de la largeur de la machine et du dĂ©vidoir. L’arrangement des divers mouvemens des cylindres pour faire marcher le treillis, et ensuite presser le papier , ainsique l’action du dĂ©vidoir, le tremblement communiquĂ© Ă  toute TÆ MECANICIEN 568 la machine par l’excentrique, et l’arrivĂ©e rĂ©guliĂšre de la pĂąte, suivant les qualitĂ©s du papier, forment ensemble la plus heureuse et la plus Ă©lĂ©gante combinaison que la mĂ©canique ait jamais produite. Ou doit regretter seulement que les inventeurs et premiers propriĂ©taires de cette grande source d’industrie nationale, n’aient pas obtenu des rĂ©compenses proportionnĂ©es au bien qu’ils ont fait Ă  leur pays. La quantitĂ© d’eau nĂ©cessaire pour un moulin Ă  papier , limite gĂ©nĂ©ralement l’étendue de son travail. Les manufacturiers sont donc intĂ©ressĂ©s fortement Ă  tout perfectionnement tendant Ă  augmenter la puissance de ce moteur. Un trĂšs grand moulin Ă  papier, Ă  Maids- tone , comtĂ© de Kent, principal siĂšge des manufactures de papier en Angleterre, tourne par le moyen d’une machine Ă  vapeur, et rĂ©ussit assez bien. Mais il faut pour employer cet agent que les constructions soient d’une extrĂȘme soliditĂ© , afin que les secousses produites par l’action de la machine Ă  vapeur ne mettent pas en piĂšces tout le mĂ©canisme. Le bruit et la vibration d’une machine Ă  battre de cette espĂšce , sont terribles ; car, lorsqu’elle fait 120 tours par minute -et porte 4 o dents , chacune desquelles passe contre 12 Ă  i 4 dents du bloc Ă  chaque tour, cela fait prĂšs de 6 o,ooo coups de dents par minute , ANG1AIS. 369 tous assez bruyants pour produire le son le plus effroyable que l’on puisse concevoir. Un battant tournant encore plus vite et portant 60 dents, et 20 Ă  24 coupoirs dans le bloc, donne 180,000 coups par minute, ce qui est tellement rapide, que l’on entend Ă  une grande distance une sorte de bourdonnement musical. Ce grand nombre de coups de dents explique comment en quatre ou cinq heures cette machine peut rĂ©duire en pĂąte, une prodigieuse quantitĂ© de chiffons. M. John Dickenson a pris en 1819 un brevet pour certains perfectionnements dans sa machine Ă  couper et Ă  planer le papier, et pour une mĂ©canique avec laquelle on fabrique le papier par un nouveau procĂ©dĂ©. Il dĂ©crit ainsi ces mĂ©canismes La premiĂšre partie de l’invention, consistant en certains perfectionnements de la machine Ă  couper et Ă  planer le papier, est dĂ©crite dans les planches annexĂ©es Ă  l’ouvrage. La fig. 3^6 reprĂ©sente une coupe longitudinale, la fig. 577, un plan, et la fig. 878, une coupe transversale. Chaque partie dans l’élĂ©vation, fig. 376, est sur la ligne de la mĂȘme partie dans le plan fig. 377, et les mĂȘmes parties sont indiquĂ©es par les mĂȘmes lettres dans les trois figures, a est un dĂ©vidoir couvert de papier; b un rouleau Ă  secousses, pour tirer un peu en arriĂšre l’extrĂ©mitĂ© du papier , aprĂšs xi *. 24* LE MECANICIEN 3^0 qu’il a Ă©tĂ© coupĂ©; cune barre sur la surface supĂ©rieure de laquelle est une rainure oĂč tourne le coupoir circulaire d. La barre c est mobile jusqu’à une certaine hauteur, et se lie Ă  deux bras ocĂŠ, par le moyen desquels elle peut ĂȘtre baissĂ©e; les ressorts e e la font relever quand elle est dĂ©gagĂ©e de la pression des bras ococ ; f est un chĂąssis glissant, qui porte des pinces g sur le devant. La planche sur laquelle le papier est Ă©tabli est marquĂ©e h, et sur le cĂŽtĂ©, prĂšs des pinces, elle a des dents minces ii; le chĂąssis f, qui porte les pinces, glisse dans les rainures du corps de la machine, et la baguette j le fait avancer et reculer; les pinces se fermant lorsqu’on les tire, et s’ouvrant lorsqu’on les repousse. De chaque cĂŽtĂ© du chĂąssis/ 1 , un petit rouleau est fixĂ© et agit sur l’un des bras oc oc, en sorte que le chĂąssis, Ă©tant poussĂ© vers le dĂ©vidoir, comprime les bras , et par consĂ©quent Ă©carte la barre c hors du chemin des pinces, qui en ce moment sont ouvertes. Le bord du papier est dans le mĂȘme temps parallĂšle au cĂŽtĂ© de la planche qui porte des dents ii, et les mĂąchoires des pinces en se serrant, aussitĂŽt que la baguetteest mise en mouvement pour tirer le chĂąssis en arriĂšre, saisissent le papier dans chaque intervalle entre les dents , et le tirent aprĂšs elles. Quand il a obtenu la longueur que l’on veut donner Ă  la feuille, la barre c ayant Ă©tĂ© relevĂ©e et remise Ă  sa place 071 par les ressorts e e , le coupoir circulaire est avancĂ©; et comme le tranchant entre dans la rainure , le papier qui est posĂ© dessus est coupĂ© par le milieu. Les deux bouts tombent alors sur le tas, au dessous des pinces, lesquelles Ă©tant alors repoussĂ©es en arriĂšre, et en mĂȘme temps ouvertes par la baguette j , l’autre extrĂ©mitĂ© de la feuille est dĂ©gagĂ©e; de plus le rouleau balancier b tombe alors sur la planche h, et tire le bout du papier, jusqu’au niveau de la ligne formĂ©e par l’extrĂ©mitĂ© des dents i, oĂč il se trouve prĂȘt Ă  cire de nouveau saisi par les pinces. Les baguettes j, par lesquelles le chĂąssis portant les pinces est mis en mouvement, ont un crampon h , qui peut ĂȘtre fixĂ© au moyen d’une vis sur toutes les parties de la baguette; le rochet Ă©tant pourvu de chevilles mm, Ă  deux points opposĂ©s de sa surface, elles entrent dans les crampons, tirent la verge, et consĂ©quemment le chĂąssis avec les pinces. Quand le rochet a fait un demi-tour, le crampon est arrĂȘtĂ© par la barre n, et le chĂąssis et la verge restent en repos pendant que le papier est coupĂ©. Quand la cheville est dĂ©gagĂ©e du crampon, la verge et le chĂąssis sont immĂ©diatement tirĂ©s en arriĂšre par un poids passant sur une poulie qui est liĂ©e Ă  la verge par la corde o. Le couteau circulaire est fixĂ© dans une espĂšce de petit charriot pourvu de quatre rouleaux pp , par le moyen desquels il glisse le 34 . LE MECANICIEN 37 2 long des rayons qq. Le couteau est mu Ă  raison de 5oo tours par minute , par le moyen d’une corde, qui passe autour des poulies r, s s , et qui est tenue en mouvement par une force convenable. Le petit charriot peut ĂȘtre avancĂ© Ă  l’instant convenable pour la mĂ©thode suivante ou toute autre jugĂ©e plus commode. On attache une corde au petit charriot, laquelle passe sur une poulie , et porte Ă  son extrĂ©mitĂ© un poids suffisant pour l’entraĂźner d’un cĂŽtĂ© avec un mouvement accĂ©lĂ©rĂ©; pour l’entraĂźner de l’autre cĂŽtĂ©, une corde, attachĂ©e au petit charriot, passe sur une poulie, et est fixĂ©e au poids a, fig. 079, qui est beaucoup plus lourd que celui ci-dessus mentionnĂ©. La corde sans fin B passe autour de la petite poulie D , qui est maintenue dans un mouvement continu uniforme, et avec une vitesse proportionnĂ©e Ă  celle avec laquelle le papier doit ĂȘtre coupĂ©. La corde passe aussi autour de la poulie C , laquelle porte un rochet quil’em- pĂšche de tourner; consĂ©quemment quand la poulie marche , elle fait monter le poids A, et la corde est retenue par le petit poids E , en- sorte que, lorsque le rochet qui arrĂȘte la poulie D est levĂ©, le poids A descend, et lui fait faire une rĂ©volution entiĂšre; il est de nouveau arrĂȘtĂ© par le rochet ; en mĂȘme temps le poids A tire le charriot, lequel est pris par le cĂŽtĂ© du chĂąssis et arrĂȘtĂ© par un crochet; quand on veut ANGLAIS. 375 couper la feuille suivante , le petit charriot est dĂ©gagĂ©, le poids A, beaucoup plus lourd, Ă©tant en mĂȘme temps soulevĂ© assez haut pour permettre au petit charriot d’avancer. Les deux crampons peuvent ĂȘtre construits d’aprĂšs des mĂ©thodes connues, et le mouvement par lequel ils sedĂ©gagent. peut ĂȘtrecommuniquĂ©avee avantage par le crampon e ; les chevilles m m sont fixĂ©es dans des trous t l , Ă  une distance plus ou moins grande du centre , suivant la grandeur que doit avoir la feuille de papier, et le crampon sur la verge j peut ĂȘtre changĂ© de mĂȘme. On donne un mouvement rĂ©gulier au crampon par une force convenable, et dans la proportion requise pour la coupe du papier. Les autres figures expliquent les autres parties de l’invention, consistant en certaines machines ou mĂ©canismes pour fabriquer le papier par une nouvelle mĂ©thode. Pour cet objet on construit un cylindre qui doit remplir les conditions suivantes premiĂšrement ĂȘtre creux et ouvert par les deux bouts, secondement, sa surface doit ĂȘtre semblable Ă  un crible, percĂ© de trous assez grands pour donner passage Ă  l’eau, mais sans laisser passer les fibres du chiffon troisiĂšmement il doit ĂȘtre fait de telle sorte que sa forme cylindrique ne puisse ĂȘtre altĂ©rĂ©e nonobstant la forte pression Ă  laquelle il sera soumis quatriĂšmement il doit ĂȘtre pourvu de larges cercles plats pouvant couvrir 3~4 LE MÉCAMCIE5 une partie de sa surface, et Ă  chaque extrĂ©mitĂ© il peut y avoir plusieurs paires de ces cercles, de diffĂ©rentes longueurs, suivant la proportion de surface qu’on veutiaisser dĂ©couverte; par ce moyen le mĂȘme cylindre peut servir Ă  faire des papiers de plusieurs dimensions cinquiĂšmement il doit tourner sur un axe horizontale, et fixĂ© solidement par des supports, de maniĂšre Ă  pouvoir ĂȘtre mis en mouvement par une force quelconque sixiĂšmement les nombreuses petites ouvertures de la surface extĂ©rieure doivent rĂ©pondre Ă  un nombre moins grand d’ouvertures plus grandes, qui communiquent Ă  la surface intĂ©rieure, et sont sĂ©parĂ©es par des cloisons solides septiĂšmement, il ne faut pas qu’il soit fait eu bois, parce qu’il serait sujet Ă  se dĂ©jeter, ni en fer, parce qu’il se rouillerait et gĂąterait le papier; le cuivre ou tout autre mĂ©tal rĂ©sistant est la matiĂšre la plus convenable Ă  employer. Pour construire un cylindre ayant les conditions que nous venons d’énumĂ©rer, et dont les dimensions doivent ĂȘtre analogues Ă  celles du papier que l’on veut faire, on prend, dit l’inventeur, un cylindredecuivre bien poliexlĂ©- rieurement et intĂ©rieurement, exceptĂ© dans un petit espace Ă  chaque bout; on tourne l’extĂ©rieur en forme de vis, dont les pas ou filets auraient un quart de pouce de sĂ©paration , et uu vingt-cinquiĂšme de pouce de f rofondeur, ANGLAIS. O’jS avec un Lord arrondi. Alors on perce des trous coniques entre les filets, le diamĂštre, Ă  l’orifice, Ă©tant de la largeur des intervalles entre les filets, et celui du fond n’étant que de la moitiĂ© de celte dimension ; l’espace entre les trous sur la surface extĂ©rieure du cylindre est Ă©gal Ă  la largeur du filet; des entailles sont coupĂ©es sur les filets pour y placer des fils de fer croisĂ©s , dont le diamĂštre est Ă©gal Ă  celui des filets, ensorte que quand ils sont posĂ©s dans les entailles, et soudĂ©s ou attachĂ©s tle quelque autre maniĂšre, la surface du cylindre ressemble Ă  un filet Ă  mailles oblongues, ayant les surfaces de tous les interstices placĂ©es , les unes par rapport aux autres, avec une courbure Ă©arale. Le cylindre est alors O / couvert avec un treillis sans fin bien tendu. Les extrĂ©mitĂ©s du cylindre sont coupĂ©es ou cannelĂ©es de maniĂšre que l’on puisse faire glisser un anneau Ă  chaque bout, et les extrĂ©mitĂ©s des fils sont vissĂ©es sur ces anneaux par des vis qui passent au milieu des fils. Les anneaux sont pourvus d’autres vis, afin de pouvoir s’étendre en dehors ducylhulre, et lesfils , y Ă©tant attachĂ©s, sont par ce moyen Ă©tendus], et tirĂ©s fortement sur la surface du cylindre. Dans la fig. 58o, aĂč est la coupe transversale d’un segment du cylindre; ccc sont les trous; d cl d les fils d’archal croisĂ©s; e eee le filet du la vis. 3Ăż LE MÉCANICIEN Lu fig. 38 1 est le plan d’une partie de la surface extĂ©rieure du cylindre. Dans la partie A B de cette surface on a supposĂ© les fils croisĂ©s ou le treillis extĂ©rieur enlevĂ© , pour qu’on vĂźt mieux la disposition des trous ccc. La partie B C montre le cylindre avec les fils croisĂ©s, d dd, soudĂ©s ou autrement attachĂ©s par leurs bouts aux deux extrĂ©mitĂ©s du cylindre. Dans la partie O on voit le cylindre avec le treillis tendu sur lui. La fig. 082 est une coupe d’une partie du cylindre, Ă  l’un des bouts; les trous sont marquĂ©s ccc, les fils croisĂ©s dd d; le treillis extĂ©rieur f est reprĂ©sentĂ© par une ligne; il se prolonge sous les plaques autres parties , afin que le fil soit tordu Ă©gal et sans les touffes sont faites, on les ĂŽte des fuseaux mouvants , on les met sur des parties stationnaires d’autres mĂ©tiers comme Ă  A, et le fil est encore soumis au mĂȘme procĂ©dĂ©, jusqu’à ce qu’il soit rĂ©duit Ă  la finesse demandĂ©e, soit par rapport Ă  son diamĂštre , soit par rapport Ă  sa torsion. Pendant toute la durĂ©e de l’opĂ©ration, les fils peuvent ĂȘtre continuellement rĂ©unis, en sorte que les touffes qui sont en piĂšces sĂ©parĂ©es peuvent ĂȘtre ajoutĂ©es l’une Ă  l’autre en parties ou autrement, suivant que l’alongement du fildans le cours des diffĂ©rentes opĂ©rations l’exige. Les piĂšces sont rĂ©unies par des enfants , qui surveillent chaque mĂ©tier pourr attacher les fils qui peuvent se briser dans l’action d’éten-. dre ou de tordre. Les tambours qui font mouvoir les fuseaux? dans les parties du mĂ©tier, qui doivent reculer , sont mis en action par des cordes qui communiquent avec laforcemotrice; mais l’avancement et le reculement de la table, pour recevoir et tendre le fil, a lieu au moyen d’une roue tournĂ©e Ă  la main. Un fileur doit par expĂ©rience savoir rĂ©gler ces opĂ©rations ; la touffe est encore un objet qui demande beaucoup d’attention ; car si elle est mal faite, le fil ne peut jamais ĂȘtre Ă©gal. Un mĂ©tier, de cette espĂšce porte en gĂ©nĂ©ral 3oo fuseaux. Le 46 LE MÉCANICIEN fil produit par cette filature est beaucoup plus parfait que tous les autres, et sert Ă  fabriquer les plus beaux tissus, tels que les dentelles et les tulles. Quand il est filĂ© en deux, quatre ou six brins, on l’emploie comme coton Ă  coudre. Le filage dit spinning-Jenny , appelĂ© en français Ă  la Jeannette , est un procĂ©dĂ© plus ancien et moins parfait que le prĂ©cĂ©dent; aussi n’est-il guĂšre employĂ© que dans les manufac- res oĂč l’on file le coton pour les Ă©toffes ces sortes de filatures, aprĂšs que le coton a Ă©tĂ© nettoyĂ© par quelques-uns des procĂ©dĂ©s ci-dessus dĂ©crits, on le plonge, a vaut de l’exposer Ă  l’action de la Jeannette, dans une solution de savon et d’eau, pour le dĂ©gager de la matiĂšre glutineuse qui couvre ses fibres, comme toutes les autres fibres vĂ©gĂ©tales ; ensuite on exprime l’eau de savon,on fait sĂ©cher le coton dans un endroit chaud, et on le prĂ©sente Ă  la machine Ă  carder. La machine Ă  carder dont on se sert dans les filatures la Jeannette est diffĂ©rente de celle que nous venons de dĂ©crire ;pour le filage en usage prĂ©cĂ©demment, on a deux machines l’une divise et l’autre finit ; mais dans le dernier procĂ©dĂ© , une double machine fait le travail de diviser et celui de finir; et le dĂ©chargeur de la premiĂšre partie dĂ©livre le coton sur le grand cylindre de la seconde , qui le dĂ©charge de mĂȘme sur le second dĂ©chargeur celui-ci, au ANGLAIS. j OJ lieu cl ĂȘtre couvert de cardes Ă  filets comme le dĂ©chargeur des machines simples , est couvert de cardes-feuilles comme le grand cylindre , mais Ă©tant plus petit, il n’en porte que douze; ainsi donc le coton enlevĂ© de ce dĂ©chargeur par la plaque n’est pasen une seule piĂšce continue , mais en petites parties Ă©gales Ă  la quantitĂ© attachĂ©e Ă  chaque carde sur le cylindre dĂ©chargeur. A mesure que les petites parties de coton sont dĂ©livrĂ©es par le peigne, elles tombent dans la concavitĂ© d’un arc Ă©gala un tiers de cercle. Dans cet arc , un cylindre d’acajou poli tournelentement dans une direction telle, que la partie la plus basse de l’arc passe loin de la machine. Ce cylindre a de petites cannelures sur sa surface , coupĂ©es parallĂšlement Ă  son axe ; les angles de projection entre les cannelures sont pris de maniĂšre Ă  ce que le coton qui tombe du dĂ©chargeur soit saisi par les cannelures, entraĂźnĂ© dans la partie concave de l’arc, et formĂ© en tranche d’environ un demi-pouce de diamĂštre, et de la longueur qui rĂ©pond Ă  la largeur des machines Ă  cardes, qui est de 24 Ă  54 pouces. Les parties de coton ainsi roulĂ©es sont appelĂ©es rouleaux. En cet Ă©tal le coton est au mĂȘme point que celui qui sort des cardes dans les filatures Ă  la mule-Jenny mais il est Ă©vident que le dernier procĂ©dĂ© ne peut produire d’aussi beau fil, parce que les fibres de colon dans les rou- 4o8 LE MÉCANICIEN leaux sont rangĂ©es en sens contraire Ă  la direction longitudinale dans laquelle ils doivent ĂȘtre filĂ©s, et que l’on n’a point l’avantage que donne l’autre maniĂšre de carder, qui dispose les fibres en longueur , ni celui de doubler , avantage que procure le cylindre receveur. Quand les rouleaux ont Ă©tĂ© achevĂ©s par le cylindre d’acajou , des enfants les portent sur la toile d’une machine dont la construction et l’action ressemblent beaucoup Ă  la mule , et sa toile celle dĂ©crite avec la machine nommĂ©e Ă©plucheuse et batteuse. La toile est posĂ©e inclinĂ©e, et les rouleaux placĂ©s dessus, de maniĂšre Ă  passer lentement dans la direction de l’action, et Ă  ĂȘtre dĂ©livrĂ©s sur le rouleau supĂ©rieur entre deux piĂšces de bois, capables de les saisir et de les relĂącher. Alors les rouleaux sont attachĂ©s Ă  des fuseaux tournant en avant et en arriĂšre par un mouvement analogue Ă  celui de la mule ou appareil Ă  ces rĂ©volutions et rĂ©trocessions, les fuseaux Ă©tendent et filent, et dans les inler- vallesoĂčils travaillent, la toile s’arrĂȘte, lesplan- ches saisissent le coton , et le retiennent assez long-tempspour qu’il soitfilĂ©etĂ©lendu ; ensuite elles le relĂąchent pour qu’il cĂšde la place Ă  un autre supplĂ©ment de matiĂšre. Le coton , ayant reçu un certain degrĂ© de torsion, est Ă©tabli en touffe sur un fuseau comme dans la mule , et portĂ© Ă  la machine dite Jeannette. ANGLAIS. 409 L’opĂ©ration de la Jeannette est presque la mĂŽme que la prĂ©cĂ©dente; la seule diftercncc matĂ©rielle entre les deux est que les touffes de coton qui doivent ĂȘtre filĂ©es par la Jeannette sont fixĂ©es sur une table mouvante, qui a des crochets pour tenir le coton pendant qu’il est Ă©tendu et filĂ©. On peut voir, d’aprĂšs cette description des opĂ©rations de la Jeannette, qu’il y manque les deux procĂ©dĂ©s de tirer et de replier, si essentiels Ă  la formation des beaux fils, parce qu’ils placent les fibres parallĂšlement en longueur ; mais comme les fibres dans les mĂ©tiers Ă  la Jeannette sont placĂ©es en travers delĂ  longueur du fil, cela lui donne un certain corps qui le rend prĂ©fĂ©rable pour faire des Ă©toffes plus fortes. Le filage Ă  l’eau diffĂšre des deux premiers, mais les machines Ă  carder et Ă  tirer sont semblables Ă  celles de la filature Ă  la mule. Quand le coton a Ă©tĂ© cardĂ© et tirĂ©, on le porte Ă  la machine Ă  filer, qui est construite sur un principe diffĂ©rent de la mule, et se rapprocherait plutĂŽt du bobinoir. Un des fuseaux de celte machine est reprĂ©sentĂ© fig. 4oG ‱' A, bobine appartenant au bobinoir; BC et E, guides Ă  travers lesquels le fil doit passer; G G G, trois paires de rouleaux pour exĂ©cuter le tirage ; et II balancier solide, ayant Ă  l’extrĂ©mitĂ© d’un de scs bras une sorte de lire-bouchon, Ă  travers lequel passe LE MECANICIEN 4 10 le fil. Par la rĂ©volution du balancier, le fil se tord suffisamment, et se tourne sur la bobine, qui, par lemouvementde sonsupport JJ,monte et descend de maniĂšre Ă  recevoir le fil rĂ©guliĂšrement. Le guide C a un mouvement lent, s’accordant avec la direction des axes des rouleaux G G G, par lequel le coton est agitĂ© sur les rouleaux,afin d’ĂȘtre travaillĂ© uniformĂ©ment dans toutes ses parties. Da ns le filage Ă  l’eau, le procĂ©dĂ© d’étendre n’est pas introduit. Le mouvement est transmis du premier moteur aux appareils Ă  tirer et Ă  rouler par le moyen de roues Ă  coudes, placĂ©es Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la machine. Ces roues mettent en mouvement les rouleaux, qui portent des roues dentĂ©es sur leur axe, adaptĂ©es pour se faire mouvoir l’une l’autre par des roues intermĂ©diaires qui font mouvoir les rouleaux infĂ©rieurs dans la direction convenable. Les fuseaux reçoivent leur mouvement des bandes communiquant au tambour K, reprĂ©sentĂ© par les lignes pointĂ©es. La diffĂ©rence entre cette machine et la machine, ordinaire des filatures Ă  eau, est que le cylindre K court dans toute la longueur de la machine,et met en mouvement tous les fuseaux Ă  la fois, tandis que dans la machine ordinaire, les fuseaux sont mis en jeu par une poulie debout, qui ne donne le mouvement qu’à une suite de six fuseaux, ce qui est avantageux en ce qu’on peut en arrĂȘter ANGLAIS. '\ 1 1 une suite sans les arrĂȘter tous; mais, comme la derniĂšre de ces machines exige plus de frais que l’autre, il est douteux quelle lui soit prĂ©fĂ©rĂ©e. Les diverses sortes de cotons filĂ©s ont chacune leur destination particuliĂšre. Le coton de la mule et celui de la Jeannette est tirĂ© de la machine en forme de touffe; celui de la filature d’eau est dĂ©vidĂ© sur une bobine. Le fil du dernier appareil, distinguĂ© par la force etl’éga- litĂ©, est principalement employĂ© Ă  fabriquer des Ă©toffes solides, telles que futaines , gros calicots, etc. Pour prĂ©parer ce fil Ă  ĂȘtre mis en vente, on le dĂ©vide sur un mĂ©tier composĂ© de six traverses soutenues sur un axe et parallĂšles l’une Ă  l’autre. On voit ce dĂ©vidoir en profil, fig. 4°7* A- A AA AA, traverses; B, axe; C, bobine de la filature d’eau. Les lignes pointĂ©es indiquent la direction du fil. Ces dĂ©vidoirs sont ordinairement assez grands pour dĂ©vider environ 5o bobines Ă  la fois. Quand le dĂ©vidoir a fait So tours, une petite clochette, liĂ©e au mĂ©canisme, sonne pour avertir le surveillant qu’il est temps d’arrĂȘter la machine. On nomme tout le fil dĂ©vidĂ© en une fois une couche, et plusieurs couches rĂ©unies forment un Ă©cheveau , que l’on enlĂšve du dĂ©vidoir, en faisant retomber en dedans une des traverses, pourvue d’une charniĂšre Ă  4' 2 MÉCANICIEN cet effet. Le dĂ©vidoir a un mĂštre et demi de circonfĂ©rence ; par consĂ©quent l’écheveau porte 84 o mĂštres. On exprime la grosseur du fil en Ă©tablissant la quantitĂ© d’écheveaux qui entrent dans une livre poids. Ainsi , le fil dit n° 100 est celui duquel il faut 100 Ă©chcveaux de 84o mĂštres chaque pour faire une livre. Avec des mules on peut filer du fil Ă  200 Ă©che- veaux la livre; mais la filature Ă  eau et celle Ă  la Jeannette , en donnent rarement qui dĂ©passent 60 a yoĂ©cheveaux. Le bĂątiment dans lequel on Ă©tablit une filature de coton est gĂ©nĂ©ralement en forme de parallĂ©logramme, d’une longueur proportionnĂ©e au travail qui s’y fait, et large d’environ 00 pieds. Dans les Ă©tablissements de ce genre les mieux construits, la machine Ă  carder et les autres machines prĂ©paratoires sont placĂ©es Ă  l’étage le plus bas ; les mules et les machines Ă  Ă©tirer sont au-dessus, et ainsi de suite, jusqu’aux machines sur lesquelles le fil prend sou dernier degrĂ© de finesse. Les mules Jenny et les machines Ă  eau sont Ă©tablies en travers du bĂątiment, avec leurs rangĂ©es de fuseaux ; et les axes des cylindres des machines Ă  carder sont parallĂšles au long mur. Quatre ou six rangs de briseurs et de finisseurs sont placĂ©e alternativement. La machine Ă  vapeur, ou premier moteur , est placĂ©e Ă  une extrĂ©mitĂ© du bĂątiment ; et par ANGLAIS. un arbre horizontal, parcourant tonte la longueur du bĂątiment, elle communique le mouvement Ă  des arbres verticaux, pourvus de roues qui transmettent Ă  leur tour le mouvement Ă  des arbres horizontaux dans les Ă©tages supĂ©rieurs. FILATURES DE LAINE. Ce genre de manufacture, si important et si connu, se divise en deux classes, les longues laines et les courtes laines ou laines laineuses. DES LONGUES LAINES. 11 est facile de concevoir que le principe d’aprĂšs lequel Ion a pu former par des mĂ©caniques un fil de coton peut s’appliquer Ă  la fabrication de fils composĂ©s d’autres matiĂšres fibreuses ; et quoique les rouleaux ne puissent pas ĂȘtre avantageusement adaptĂ©s Ă  toutes sortes de matiĂšres , cette difficultĂ© est bientĂŽt surmontĂ©e. La maniĂšre de filer Ă  la main la longue laine et le lin n’est point semblable, mais l’une et l’autre matiĂšre est tirĂ©e par le milieu, et non par le bout de chaque fibre. On prend le fil au milieu de la quenouille; il passe entre les doigts de la main gauche, et se tord Ă  mesure que la main s’éloigne de la quenouille sur lequel la filasse est attachĂ©e. LE MÉCANICIEN La rĂ©volution de la roue,effectuĂ©e par la main droite et communiquĂ©e par une corde, un tour ou une poulie sur le fuseau, produit la torsion nĂ©cessaire pour rendre le fil solide; et par un mouvement modĂ©rĂ© de la mĂȘme roue, le fil est portĂ© presque perpendiculairement au fuseau,et tournĂ© autour pour former la touffe. De lĂ  il est portĂ© sur le dĂ©vidoir,et devient un Ă©cheveau d’unelongueur dĂ©terminĂ©eetvariant de poids suivant la finesse du fil. En cet Ă©tat il est dĂ©livrĂ© aux manufacturiers pour ĂȘtre employĂ© Ă  la fabrication des Ă©toffes de laine. Peu d’annĂ©es aprĂšs l’introduction des mĂ©tiers Ă  filer le coton, un individu obscur, nommĂ© Margraves, inconnu jusqu’alors comme mĂ©canicien, et depuis long-temps employĂ© dans les fabriques de MM. W. Boikleck et compagnie, Ă  Settle dans le Yorkshire,essaya de filer la longue laine par le moyen des rouleaux. 11 lit les modĂšles des machines prĂ©paratoires nĂ©cessaires, et d’une machine Ă  filer, avec le secours de personnes accoutumĂ©es Ă  la construction des machines pour le coton ; et il rĂ©ussit au point de dĂ©cider ses commettants Ă  faire bĂątir un grand moulin pour l’application de ses plans. Ces mĂ©caniques connues par la suite furent mises en usage dans de grandes manufactures. On fut convaincu malgrĂ© les idĂ©es que l’on s’était fait d’abord sur ce procĂ©dĂ©,qu’il produi- ANGLAIS. 415 sait lu meilleur fil tant pour les Ă©toffes fines que pour les grosses, et qu’il Ă©tait prĂ©fĂ©rable au filage Ă  la main, qu’il a entiĂšrement remplacĂ©. La premiĂšre opĂ©ration faite sur la laine,aprĂšs qu’elle a Ă©lĂ© assortie et lavĂ©e, est rie la peigner, soit Ă  la main, soit avec une machine rĂ©cemment inventĂ©e par l’ingĂ©nieux docteur Cartwright. L’objet de l’une et l’autre mĂ©thode est d’arranger les fibres aussi parallĂšlement qu’il est possible, et comme elles ont une direction un peu tortueuse,et quelles sont d’une longueur assez considĂ©rable, cela ne peut se faire qu’en les sĂ©parant souvent par le peigne ou la machine. Ainsi peignĂ©e, la laine forme un faisceau de fibres long d’environ 6 pieds, nommĂ© tranche, que l’on place sur l’appareil Ă  Ă©tendre ou Ă  tirer. La laine passe entre plusieurs paires de rouleaux,dont les premiers et les derniers sont les plus essentiels, et les intermĂ©diaires, qui ont un mouvement Ă©gal, et ne servent qu’à conduire la matiĂšre travaillĂ©e, reçue dans des bidons cylindriques. Trois filons sont passĂ©s ensuite dans une machine semblable,et Ă©tant parfaitement Ă©tendus ils deviennent propres Ă  ĂȘtre roulĂ©s. En admettant la diffĂ©rence de distance entre les poids et les rouleaux, en raison de la longueur et de l’adhĂ©rence plus grande des fibres laineuses , la description de la bobine 4l6 LE MÉCANICIEN servant au colon explique suffisamment celle qui peut s’employer pour la laine. Le filage est effectuĂ© par deux paires de rouleaux tournant avec une inĂ©gale vitesse, et par des rouleaux intermĂ©diaires. Le fil, lĂ©gĂšrement tordu, tirĂ© de la bobine E, fi g- / 08 , est lentement emportĂ© par les rouleaux A a , et soutenu Ă  mesure qu’il avance par les deux paires C c et D d. Alors il est tirĂ© entre les rouleaux B b, et ayant Ă©tĂ© rĂ©duits ainsi Ă  la grosseur demandĂ©e, il est tordu par le balancier L, fixĂ© au sommet du fuseau Ă  travers lequel il passe Ă  K. De lĂ  il est pris par la bobine M, qui tourne sur l’axe du fuseau, mais moins vite. L’épaisseur que garde le fil en dernier rĂ©sultat dĂ©pend de la diffĂ©rence de \itesse entre les rouleaux soutenants et les rouleaux filants, A a et B b, lesquels imitent Ă©videmment l’action des mains. La cĂ©lĂ©ritĂ© des trois paires de rouleaux plus rapprochĂ©s du derriĂšre de la machine est Ă©gale; par consĂ©quent le fil ne prend aucune extension entr’eux. Les rouleaux supĂ©rieurs de la premiĂšre et de la derniĂšre paire sont pressĂ©s sur les infĂ©rieurs par les poids F G, beaucoup plus lourds que Il J, qui sont supportĂ©s par les axes de C D ; ceux ci devant seulement porter sans secousse le fil et empĂȘcher les bouts les plus Ă©loignĂ©s des fibres de laine de s’écarter, tandis que E b les tirent par l’autre bout. Les rouleaux de de- ANGLAIS. 4l7 vant, appartenant Ă  une division ou boĂźte, sont reprĂ©sentĂ©s fig. 409, oĂč l’on voit aussi le tambour qui fait mouvoir les fuseaux, et communique le mouvement aux rouleaux , par un pignon placĂ© sur son axe. Le pignon placĂ© sur l'extrĂ©mitĂ© droite du rouleau,agissant sur une suite de roues convenablement proportionnĂ©es, transmet successivement le mouvement relatif exigĂ© aux rouleaux plus Ă©loignĂ©s. COURTE LAINE. On se sert de la courte laine pour les lainages fins , et on la file comme le coton par la Jeannette. Le premier procĂ©dĂ© pour ce filage consiste Ă  soumettre la laine Ă  l’action de l’urine, et Ă  la rincer plusieurs fois Ă  l’eau claire , ce qui la met en Ă©tat d’ĂȘtre cardĂ©e. La machine Ă  car der pour faire de fine laine courte est construite avec un seul grand cylindre, ayant, au lieu des cardes supĂ©rieures employĂ©es dans le mĂ©tier Ă  la Jeannette, de nombreux petits rouleaux travaillant sur sa surface supĂ©rieure; cet appareil remplace la machine Ă  diviser. La laine passe d’un grand cylindre Ă  un dĂ©- chargeur, et aprĂšs avoir Ă©tĂ© peignĂ©e et dĂ©chargĂ©e , elle est portĂ©e Ă  une autre machine dite cardeuse , qui achĂšve delĂ  carder, et la dĂ©charge en forme de rouleau par le moyen de ii- 27 4l8 lE MÉCANICIEN cylindres d’acajou cannelĂ©s comme dans les mĂ©tiers Ă  la Jeannette. Si le fil de laine est trop gros, tel par exemple que celui qu’on emploie pour les gros draps , il faut le carder davantage. Le grand cylindre, dit la poitrine , avec ses rouleaux supĂ©rieurs, dĂ©livre la laine au second grand cylindre, qui, avec ses rouleaux supĂ©rieurs, forme la premiĂšre partie celui-ci dĂ©livre la laine Ă  un petit cylindre intermĂ©diaire, nommĂ©dĂ©chargeur ,qui la porte au troisiĂšme grand cylindre, lequel avec ses rouleaux supĂ©rieurs forme la seconde partie ia laine passe de lĂ  au dernier cylindre dĂ©chargeur, d’oĂč elle est peignĂ©e par un peigne placĂ© Ă  la partie supĂ©rieure, et enfin emportĂ©e Ă  bras sur la machine Ă  carder. La machine Ă  carder est semblable Ă  la prĂ©cĂ©dente, exceptĂ© qu’elle n’a pas le cylindre appelĂ© la poitrine, et qu’elle est couverte de cardes fines son dernier dĂ©chargeur dĂ©livre la laine Ă  un cylindre d’acajou cannelĂ©, d’oĂč elle sort propre Ă  ĂȘtre filĂ©e. L’opĂ©ration du cardage continue, telle qu’elle est dĂ©crite au filage du coton Ă  la mule,a Ă©tĂ©, dit-on , appliquĂ©e Ă  la laine dans quelques manufactures ; mais les avantages qu’elle procure ne sont pas assez grands pour la faire adopter gĂ©nĂ©ralement. Les boudins sont filĂ©s et Ă©tendus Ă  la main, ANGLAIS. 4*9 comme on l’a dĂ©crit ci-dessus. Cependant on n’emploie pas les procĂ©dĂ©s de doubler et de tirer, puisque la finesse du fil n’est pas l’objet dĂ©sirĂ©. Les machines employĂ©es Ă  carder la laine sont ordinairement plus grandes que celles pour carder le coton ; elles ont souvent six pieds de large. Pendant le cardage on asperge copieusement la laine avec de l’huile de navette. FIN DU SECOND VOLUME. wvvvtuvuvv\\>u\mv\w\v'u\vwu\vvv\uv\ni\\vv\nv\\\uw\\v»\vv\u\v\v TABLE DU II* VOLUME. Page De la rĂ©sistance des matĂ©riaux. 1 Machines hydrauliques. a5 Pompes. 85 Pompes Ă  incendie. i53 Du Cric. 169 Des Grues. i?3 Des Presses. 189 Presse Ă  cidre. 190 -Ă  papier. Ibid. -Ă  empiler. 191 -Ă  eau. 192 -Ă  imprimer. 198 -— pour les billets de banque. 226 Sonnettes, ou machines Ă  enfoncer les pilots.. 235 Machine Ă  allĂ©zer. 240 Machine Ă  couper les fils de mĂ©taux.. 247 Machine Ă  diviser, de Ramsdeu. a5i Tours et appareils Ă  tourner. a5p Des Usines Ă  fer. 283 Fabriques d’acier. 310 Des fileries et trĂ©fileries. 3ig Fonderies de plomb. 34a Fabrique de papier. .. 358 Manufacture de coton. 5go Filatures de laine. — Longues laines. 4^ -Courte laine.. 4'7 IMPRIMERIE UE E. POCHARI, RucduPut-dc-Fcr,n° 14, Ă  Pari». 44 '*4 ILiU CN4 3 7 LU I- a Ăź4 jfjr **%ÂŁ S^r vv'^-V -?-â–ș; Vf.' .\Ăź'-ȕVw iv'-; I» s*'*. >r„ K !? M r ‱'*.?;‱‱ , SSĂŠ*- .‱,f ?ĂŻ3!fcs3ÂŁ SL , ÿ£ß R 4 7 oZ 3 MÉCANICIEN ANGLAIS. IMPRIMERIE DE FA IN , rue Racine, n°-4> place del'Odconu LE MÉCANICIEN ANGLAIS, OU DESCRIPTION RAISONNÉE UE TOUTES J,ES MACHINES , MECANIQUES, DECOUVERTES NOUVELLES, INVENTIONS ET PERFECTIONNEMENS APPLIQUES JUSQU’A CE JOUR AUX MANUFACTURES ET AUX ARTS INDUSTRIELS; MIS EN ORDRE POUR SERVIR DE MANUEL-PRATIQUE AUX MÉCANICIENS, ARTISANS, ENTREPRENEURS, ETC- ; PAR NICHOLSON, INGÉNIEUR CIVIL. Traduit de l’anglais sur la derniĂšre Ă©dition, et revu et corrigĂ© PAR M. **\ INGÉNIEUR AVEC CENT PLANCHES GRAVEES PAR LALLEMAND. TOME TROISIEME. PARIS. BAUDOUIN, LIBRAIRE-EDITEUR, BUE DE VAUGIRARD, N°. 1 7 ; HOU'DAILLE, LIBRAIRE, RUE DU COQ N°. 6. 1829 . pL^VimViaiÇf N 1 ' 1 * Æiia-».- ‱’ ‱‱‱‱.! OQÎÎGdi' '*‱"' . -wf yy i ' \ >' , que nous avons extraites de l’EncyclopĂ©die du docteur llees, en changeant un peu la description, suivant les perfectionnements rĂ©cemment introduits. La fig. 4 26 reprĂ©sente une petite machin e A5GLAIS. 1 1 dont la disposition des bobines est semblable Ă  celle usitĂ©e dans plusieurs grands moulins. Cette machine porte seulement i5 broches, et tourne Ă  la main, mĂ©thode qui serait trop dispendieuse en Angleterre, mais qui est trĂšs usitĂ©e dans le midi de la France, oĂč des ouvriers en soie achĂštent cette matiĂšre Ă©crite, et occupent leurs femmes et leurs enfants Ă  la prĂ©parer. B est la manivelle par laquelle le mouvement est donnĂ©; elle est fixĂ©e Ă  l’extrĂ©mitĂ© d’un axe R qui porte une roue dentĂ©e I, laquelle communique le mouvement Ă  un pignon placĂ© sur l’extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure d’un axe vertical E cet axe Ă  son extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure porte un tambourou roue f sur laquelle passeune corde sans fin ou courroie a a, laquelle met en mouvement toutes les broches Ă  la fois. Les broches b b sont placĂ©s verticalement dans le chĂąssis GH, leurs pointes reposant dans les petits trous de piĂšces mĂ©talliques appliquĂ©es dans la planche ovale G. Les broches passent en outre dans des colliers fixĂ©s Ă  un montant ovale H, lequel est soutenu depuis la planche G par des blocs de bois; d et a sont de petits rouleaux soutenus dans le chĂąssis G h de la mĂȘme maniĂšre que les broches; leur lisage est de contenir la courroie a, et de la forcer Ă  presser les rouleaux et les broches pour les tenir tous en mouvement. EE MECANICIEN 2 Le fil est pris aussi vite qu’il est tordu par un dĂ©vidoir K, lequel tourne au moyen d’une roue h et d’un pignon i, placĂ©s sur l’extrĂ©mitĂ© de l’axe principal R. Les fils sont guidĂ©s en passant par des yeux pratiquĂ©s dans des plaques de fer fixĂ©es dans le chĂąssis ovale L, qui est supportĂ© dans le corps de la machine par une barre II cette barre a un mouvement rĂ©gulier transversal en avant et en arriĂšre par le moyen d’une cheville excentrique R, fixĂ©e dans une petite roue dentĂ©e, laquelle est mise en mouvement par un pignon placĂ© sur l’axe vertical E ; l’extrĂ©mitĂ© opposĂ©e de la barre i est soutenue par un rouleau pour faciliter son mouvement. Par ces moyens les guides sont toujours en mouvement, et conduisent rĂ©guliĂšrement les fils sur le dĂ©vidoir K lorsqu’il tourne et rassemble la soie sur lui, comme on le voit dans la figure. On voit en r une broche sans sa bobine; mais toutesles autres sont reprĂ©sentĂ©es comine montĂ©s et en action. Les bobines e sont adaptĂ©es sur chaque fuseau au moyen d’un trou conique, mais de maniĂšre Ă  ce que la bobine puisse tourner librement. Une piĂšce de bois dur est attachĂ©e solidement au dessus de chaque fuseau; cetle piĂšce a une petite cheville qui entre dans un trou pratiquĂ© au sommet du fuseau, ensorte que la bobine est forcĂ©e rie tourner avec lui Ă  celte piĂšce de bois est atta- ANGLAIS. I 5 chĂ© le balancier de fer b portant des yeux Ă  ses deux extrĂ©mitĂ©s, l’une tournĂ©e en bas pour rester opposĂ©e au milieu de la bobine e ; l’autre extrĂ©mitĂ© b montant de maniĂšre que son Ɠil se trouve exactement au centre de la broche Ă  une hauteur de plusieurs pouces au dessus de son sommet. Le fil passe de la bobine e dans les deux yeux de cette piĂšce de fer, et doit Ă©videmment se trouver tordu par la rĂ©volution de la broche; en mĂȘme temps en tirant le fil en haut Ă  travers l’Ɠil supĂ©rieur b du balancier, on fait tourner la bobine, et on le dĂ©vide de dessus elle. La proportion dans laquelle le fil est tirĂ© delĂ  bobine dans un temps, comparĂ©e au nombre de rĂ©volutions des bobines, pendant le mĂȘme temps, dĂ©termine le degrĂ© de torsion du fil. Cette circonstance est rĂ©glĂ©e par la proportion qui existe entre la roue h et le pignon i qui la fait mouvoir; cette proportion peut ĂȘtre changĂ©e suivant les espĂšces de soie que l’on veut obtenir. L’opĂ©ration de cette machine est fort simple. Les bobines qui ont Ă©tĂ© chargĂ©es de soie sur la machine Ă  tourner, fig. 4a5 , sont Ă©tabli es lĂąches sur les broches e, et les balanciers sont attachĂ©s fermes sur leur sommet; les fils sont conduits Ă  travers les yeux des balanciers b et des conducteursL, et sont de lĂ  fixĂ©s sur le dĂ©vidoir K, sur lequel on voit le double des Ă©cheveaux, contenus sur les broches reprĂ©sen- MECANICIEN >4 tĂ©es, parce que la moitiĂ© Ă©tant de l’autre cĂŽlĂ© de la machine ne peut ĂȘtre vue. Cela fait, on met la machine en mouvement, et le fil continue Ă  ĂȘtre filĂ© par les balanciers et Ă  ĂȘtre tirĂ© des bobines jusqu’à ce que les Ă©cheveaus soient complets sur le dĂ©vidoir. Quelquefois on reconnaĂźt que les Ă©cheveaux ont la longueur dĂ©sirĂ©e par le moyen d’une suite de rouages no p , consistant en un pignon n fixĂ© sur l’axe R, engrenant avec une roue o, laquelle porte un pignon , et fait tourner une plus grande roue p; sur l’axe de celle-ci est. placĂ©, une autre roue avec unecheville, et Ă  chaque tour elle Ă©lĂšve un marteau qui frappe sur une cloche d, et avertit le surveillant que l’écheveau a la longueur convenable. Dans les ateliers oĂč l’on dĂ©vide la soie, on emploie diffĂ©rentes machines, l’une pour la premiĂšre opĂ©ration sur l’organsin, l’autre pour la seconde. AprĂšs que la soie a Ă©tĂ© ainsi retordue, elle doit ĂȘtre tournĂ©e sur de nouvelles bobines en mettant deux ou trois fds ensemble, avant de les tordre en un seul fil. Dans les premiĂšres machines de ce genre Ă©tablies Ă  Derby, cette opĂ©ration Ă©tait faite par des femmes qui, avec des rouets Ă  main, tournaient la soie de deux ou trois grandes bobines sur lesquelles elle Ă©tait mise au lieu d’ĂȘtre sur les dĂ©vidoirs. Elles rĂ©unissent les deux ou trois fds ensemble sur ANGLAIS. l5 une autre bobine d’une dimension convenable pour ĂȘtre prĂ©sentĂ©e au moulin Ă  tordre. En 1800, M. John Sharrar-Ward, de Bru- ton , oblintun brevet pour un nouveau moyen de doubler la soie , la filasse, le colon et le lin , que nous dĂ©crirons ici; car, bien que diverses mĂ©thodes aient Ă©tĂ© adoptĂ©es pour cet ohjei, une suffira pour donner l’idĂ©e de toutes les autres. Au moyen de cette invention on peut rĂ©unir en un seul fil !un nombre quelconque de fils. Car si Ă  aucune des Ă©poques du procĂ©dĂ© un des fils vient Ă  casser, cela arrĂȘte de suite les autres fils . jusqu’à ce que le fil rompu ait Ă©tĂ© rajoulĂ©. La description suivante montrera clairement de quelle maniĂšre cet clletest obtenu. Fig. 429 , A, rouleau pressant sur la bobine B, laquelle tire les fils C C enroulĂ©s sur les bobines D D; consĂ©quemment les boules E E et les piĂšces de fer F F tournent sur les chevilles G G. II II sont deux rĂšgles en bois ou en fer, sur la tĂȘte desquelles sont suspendus deux fils rĂ©gulateurs J J. Quand l’un des fils C C se rompt, le fil de fer Ă  travers lequel il passe tombe , et la queue K, montant au niveau de la boule E , arrĂȘte l’autre bout du fil de fer, et consĂ©quemment le fil qui passe Ă  travers , et empĂȘche ainsi la bobine de le prendre ; cependant le rouleau A continue son mouvement. LI. sont des guides defer entre lesquels passe l6 LE MÉCANICIEN le fil ; M est un coulant mis en mouvement par une roue courte , pour Ă©tendre les fils Ă©galement sur les bobines. La fig. 4^0 reprĂ©sente une autre machine Ă  doubler, diffĂ©rente de forme, mais construite d’aprĂšs le mĂȘme principe que la prĂ©cĂ©dente. A est un rouleau qui en soutient un autre plus petit B, dont l’axe passe dans la bobine; C est un coulant servant au mĂȘme objet que M, fig. 429 ; D,D sont deux bobines montĂ©es sur des fuseaux, qui portent chacun une roue dentĂ©e E, E ; F, F sont deux fils de fer suspendus Ă  G, l’un des fils se rompt, les fils de fer tombent entre les dents de la roue, et arrĂȘ- tentl’autre fil, la bobine et le rouleau B ; mais le rouleau A continue son mouvement comme A, fig. 429. Les bobines Ă©tant ainsi chargĂ©es de fils doubles ou triples, sont reportĂ©es Ă  la machine Ă  tordre , oĂč les fils sont tordus ensemble de la maniĂšre dĂ©crite prĂ©cĂ©demment. AprĂšs cette opĂ©ration , la soie est en Ă©tat d’ĂȘtre livrĂ©e aux manufactures. Avant de l’employer on la met dansun bassin rempli d’eau chaude , dans laquelle on a fait dissoudre un peu de savon, afin de lui enlever le reste de gomme. Dans les premiĂšres opĂ©rations il Ă©tait nĂ©cessaire que la gomme ne fĂ»t pas entiĂšrement enlevĂ©e, sans quoi la soie aurait pris une apparence laineuse, comme le ANGLAIS. 1 7 coton , et aurait exigĂ© les mĂȘmes prĂ©parations que cette substance avant de pouvoir former un fil solide; ces prĂ©parations sont en effet nĂ©cessaires pour filer la bourre de soie enlevĂ©e au premier filage des cocons , et la soie des cocons qui ont Ă©tĂ© rĂ©servĂ©s pour avoir des Ɠufs de ver-Ă -soie,et que le papillon a percĂ©s; mais jamais onne peut en obtenir de belle soie. En sortant de la dissolution de savon, la soie est portĂ©e Ă  la machine Ă  ourdir , qui , comme prĂ©liminaire de l’acte de tisser , sera dĂ©crite Ă  cet article. Plusieurs perfectionnements dans les opĂ©rations de tourner et de tirer la soie sont en ce moment sur le point de s’établir ; car la fabrication delĂ  soie n’est pas plus avancĂ©e que ne l’était celle du coton il y a trente ans. On a lieu de penser que les mĂ©caniques maintenant en usage seront sous peu d’annĂ©es remplacĂ©es par de plus ingĂ©nieuses. Celte branche d’industrie , qui deviendra sans doute aussi profitable pour nous que les manufactures de coton- a fixĂ© 1’attention de plusieurs personnes de mĂ©rite. L’art de tirer la soie a Ă©tĂ© apportĂ© en Angleterre par M. John Lombe , qui, avec une extrĂȘme habiletĂ© et au pĂ©ril de sa vie, a pris le plan d’une de ces machines compliquĂ©es avec lesquelles se fait cette opĂ©ration dans les Ă©tals Sardes. A son retour M. John Lombe , con- 2 l8 LE MÉCANICIEN jointement avec M. Thomas bombe, Ă©tablit des machines semblables Ă  Derby. Le parlement lui accorda un brevet d’invention pour quatorze ans; et sur la demande qu’il fit pour obtenir un renouvellement a/u bout de ce terme, on lui donna Ă  la place la somme de i 4 ,ooo!iv. sterl.. Ă  condition qu’il ferait faire un modĂšle exact de sa machine , qui serait exposĂ© aux yeux du public Ă  la Tour de Londres. MANUFACTURE DE FIES DE LIN. Le lin subit plusieurs procĂ©dĂ©s avant de pouvoir ĂȘtre travaillĂ© en Ă©toffes. Ces procĂ©dĂ©s diffĂšrent entre eux, et demandent diverses sortes d’appareils et de mĂ©caniques. Le lin destinĂ© Ă  fabriquer les baptistes , les toiles fines , le fil Ă  coudre et les dentelles , est prĂ©parĂ© autrement que celui qui doit ĂȘtre employĂ© pour d’autres objets ; il ne doit pas ĂȘtre aussi brisĂ© que le lin commun qui , du bri- soir passe au rouet; le lin fin , aprĂšs un lĂ©ger secouage, est peignĂ© et nettoyĂ© avec un couteau peu tranchant, sur le genou de l’ouvrier, qui est couvert Ă  cet effet d’un tablier de cuir. AprĂšs cela, on le porte Ă  la fileuse, qui , avec une brosse faite exprĂšs, redresse les filaments avant de commencer Ă  les filer. Dans les Transactions SuĂ©doises , annĂ©e 17/17 ’ on dĂ©crit un mode de prĂ©paration pour ANGLAIS. Ig faire un fil de lin qui ressemble en blancheur, en finesse et en adhĂ©rence , au fil de coton. Pour cet effet, on met un peu d’eau de mer dans un chaudron de fer ou de cuivre non Ă©tamĂ©; un mĂ©lange de parties Ă©gales de cendres de hĂȘtre et de chaux vive, est jetĂ© dedans ; un petit paquet de lin est Ă©talĂ© au-dessus de la coucheet couvert d’une couche plus Ă©paisse du mĂ©lange, employĂ©e prĂ©cĂ©demment ; on place ensuite un autre paquet de lin, et ainsi de suite jusqu’à ce que le vaisseau soit assez plein. Alors on fait bouillir le tout dans de l’eau de mer pendant dix heures, en ajoutant de l’eau Ă  mesure qu’elle s’épuise par l’évaporation. Le lin ainsi bouilli est rincĂ© dans la mer par petites parties pendant qu’il est encore chaud. A cet effet on le met dans un panier, et on le remue avec un petitbĂąton poli. SitĂŽt qu’il est assez refroidi on le presse, et on le frotteavec les mains dans de l’eau de savon ; ensuite on le laisse exposĂ© Ă  l’air en l’humectant et le retournant tous les jours. En le passant plusieurs fois au savon on en accĂ©lĂšre le blanchissage. Le lin doit ĂȘtre encore battu et soigneusement lavĂ©. Quand il est sec, il faut le travailler et le carder de la mĂȘme maniĂšre que le coton ordinaire, et le presser entre deux planches pendant heures. Il se trouve alors propre Ă  ĂȘtre mis eu Ɠuvre. Dms ce procĂ©dĂ©, le lin perd Ă  peu prĂšs moitiĂ© do son poids ; perte amplement com- 2. 20 LE MÉCANICIEN pensĂ©e parla qualitĂ© supĂ©rieure qu’il acquiert, et qui permet de l’employer aux plus belles fabrications. Le brisoir est un instrument manuel, qui de temps immĂ©morial aservi Ă  sĂ©parer les fibres du lin de sa tige. Pour faire cette opĂ©ration on prend le lin de la main gauche, et on le tient sous les trois dents infĂ©rieures de l’instrument reprĂ©sentĂ©es Ă  A, et453. Alors on force avec la main droite les dents supĂ©rieures B, fig. 4 ^ 2 , et b , fig. 453, Ă  entrer dans les dents A. Le lin Ă©tant alors comprimĂ©, les parties ligneuses se brisent. On exĂ©cute ce mouvement rapidement, et avec la main gauche on change et on retourne le lin avec soin , pour qu’il soit brisĂ© bien complĂštement dans toute sa longueur. Le brisoir Ă  pied que nous allons dĂ©crire plus bas est un perfectionnement de l’instrument ci-dessus ; il a Ă©tĂ© inventĂ© en Ecosse. Au moyen de celte machine le lin est brisĂ© et nettoyĂ© plus vite qu’avec lcbrisoir Ă  main. La pĂ©dale avec laquelle la machincest mise en train est trĂšs longue, ce qui fait que le mouvement est communiquĂ© avec une grande facilitĂ©; il est encore favorisĂ© par un volant, sur le bord duquel les peignes sont fixĂ©s. On a, de celte maniĂšre , les avantages du brisoir Ă  la main avec plus de cĂ©lĂ©ritĂ©; mais les moulins Ă  eau , lorsqu’il est possible d’en Ă©tablir, l’emportent ANGLAIS. 2 1 sur cos machines par l’économie qu’ils procurent sur le temps et la main-d’Ɠuvre. Un bri- soirĂ  pied est reprĂ©sentĂ©, sous plusieurs faces, dans les fig. l\5[\ et 455, dans lesquelles A indique les trois dents infĂ©rieures, longues de Ăź 7 pouces , profondes de trois pouces, Ă©paisses d’un pouce et un quart Ă  leur base, et d’un quart de pouce Ă  leur partie supĂ©rieure ou sur le tranchant. B , les tranchants , sĂ©parĂ©s de deux pouces trois quarts Ă  l’extrĂ©mitĂ©, prĂšs du guide B , et de deux pouces Ă  l’autre extrĂ©mitĂ©. C, montre les deux dents supĂ©rieures; elles sont d’environ un pouce plus courtes que les infĂ©rieures; et D reprĂ©sente le poids, pesant 55 livres i5 kilogrammes . F, est une pĂ©dale composĂ©e. Sa longueur est de huit pieds quatre pouces. Elle s’élĂšve de huit pouces au-dessus du sol, ou plutĂŽt de cinq pouces plus haut que le point de dĂ©part du pied de l’ouvrier. Ea deux pieds quatre pouces entre le point G, et il est Ă©levĂ© Ă  G de 18 pouces au-dessus du sol; c’est-Ă -dire de i5 pouces plus haut que le point de dĂ©part du pied. H, est la bielle qui communique le mouvement de la pĂ©dale au volant. J, la manivelle delĂ  pĂ©dale, ayant sept pouces et demi de diamĂštre. K, le volant. Son diamĂštre est de quatre pieds et demi. Il pĂšse environ 6 o liv. 27 kilogr. 22 LE MÉCANICIEN Il est fabriquĂ© soit en fer battu ou fondu , soit en bois. L, tourillons en cuivre. mM, manivelle qui communique le mouvement du volant au poids D, qui brise le lin par sa chute. n, petite poulie qui tourne facilement sur l’extrĂ©mitĂ© de la manivelle, et Ă  laquelle une corde est fixĂ©e. O , piĂšce de bois qui empĂȘche le rouleau de tomber sur l’essieu, mais qui ne peut frotter contre la corde dans la descente de celle-ci. P, point oĂč la corde passe entre deux rouleaux de frottement, placĂ©s de sorte que la corde tombe Ă  trois ou quatre pouces, ou Ă  la moitiĂ© du rayon delĂ  manivelle qui communique le mouvement du volant. Il, balancier. S, pilier du balancier. U, piliers dans lesquels glisse lepoidsD. V, ressort en fer qui reçoit le coup du marteau lorsqu’on le soulĂšve, et le renvoie plus vite en bas. W, piliers qui supportent le volant. X, piliers qui portent la partie infĂ©rieure du brisoir. X,Y, Ă©peron et croix qui supportent les piliers. Z Z ,‱ piĂšce sur laquelle est assise la machine. ANGLAIS. U O a , large Ă©tabli sur lequel se lient l’ouvrier, Ă©levĂ© de trois pouces au-dessus du sol. Les dents sont de bois de platane ou de hĂȘtre; le poids de bois de platane, de rĂȘne, d’brine . de bouleauou de chĂȘne; et lĂ  bielle qui rĂ©unit la pĂ©dale et la manivelle est en bois de hĂȘtre, de frĂȘne ou de chĂȘne. Le volant , si il est en bois, peut ĂȘtre de i hĂȘne, d’orme, de frĂȘne ou de platane. Pour toutes les autres parties on peut faire usage de sapin. On voit, fig. /36, un plan horizontal de la totalitĂ© de la machine. Ce brisoir peut servir aussi de battoir pour le lin et le chanvre , en ĂŽtant les dents, et en les remplaçant par des planches plates. Ou peut enfoncer dans les planches supĂ©rieures 02 clous, dont les tĂȘtes ontenviron troisquarls de pouces de long , et les pointes environ un quart de pouce de peut enfoncer toutes les pointes Ă  la distance d’un pouce l’une de l’autre , pour que chacune d’elles puisse ĂȘtre facilement tirĂ©e quand on doit raccommoder le maillet ou partie supĂ©rieure du brisoir celui-ci est entourĂ© d’un cercle de fer, pour l’empĂȘcher d’éclater quand on enfonce les clous. Pendant l’opĂ©ration de battre, le bout Ă©troit du maillet se trouve du cĂŽtĂ© de l’ouvrier , et quand on veut obtenir beaucoup d’ouvrage par ce moyen, le maillet et le vo- Ü4 LE MÉCANICIEN lant doivent ĂȘtre plus lourds. Alors plusieurs ouvriers pressent ensemble sur les pĂ©dales, dont la longueur augmente dans la mĂȘme proportion. Le peigne dont on se sert pour rĂ©unir ensemble les filaments du lin, est reprĂ©sentĂ© fig. 457 et 438 . Il a plusieurs dents fixĂ©es dans une planche carrĂ©e reprĂ©sentĂ©e Ă  A B. Quand on employĂ© cet instrument, on l’attache ferme Ă  un banc devant l’ouvrier, qui met le lin entre les dents , et le tire Ă  lui avec promptitude. Les personnes qui ne connaissent point ce travail le trouveront fort simple; mais il exige nĂ©anmoins une grande habitude si l’on veut qu’il soit bien fait, et ne pas perdre trop de matiĂšre. On fait usage d’instruments Ă  dents plus ou moins fines , suivant la qualitĂ© du lin; et gĂ©nĂ©ralement on passe le lin successivement sur deux de ces outils, d’abord sur un plus gros, ensuite sur un plus fin. Le peigne Ă sĂ©rancer lelin,est un instrument composĂ© d’une planche longue et Ă©troite , garnie de dents carrĂ©es, aunombredecinqou sept, placĂ©es de maniĂšre que leurs angles se touchent presque. Cet outil est reprĂ©sentĂ© dans la fig. 459. Si le lin est l’objet principal du travail, aprĂšs l’avoir arrachĂ© on le laisse sĂ©cher pendant quelques heures sur la terre , pour qu’il gagne ainsi un peu de fermetĂ© , et ne soit pas sujet cĂ  avoir ses fibres rompues par le peigne; ANGLAIS. 20 celte opĂ©ration ne doit pas ĂȘtre nĂ©gligĂ©e , car les cosses, si on les met dans l’eau avec le lin, engendrent des vers, et font d’ailleurs gĂąter l’eau elles sontaussi trĂšs incommodes lorsqu’on veut humecter et briser les fibres. Dans le comtĂ© de Lincoln et en Irlande, on croit que cette opĂ©ration nuit cĂ  la qualitĂ© du lin; et on la remplace en Ă©crasant les cosses avec une pierre. Les peignes Ă  sĂ©rancer doivent ĂȘtre plutĂŽt petits que gros, autrement ils endommageraient le sĂ©ran- çoir. AprĂšs le sĂ©rançage , l’on assortit plus facilement le lin suivant ses diffĂ©rentes grosseurs. Toutefois ces moyens de briser et sĂ©rancer le lin par la main et le pied sont trop lents , et par suite trĂšs coĂ»teux. L’étatactuel de la science mĂ©canique a procurĂ© des moyens plus prompts; des moulins ont Ă©tĂ© construits pour faciliter et accĂ©lĂ©rer ces opĂ©rations prĂ©paratoires. Les moulins employĂ©s pour Ă©craser le lin sont faits de plusieurs maniĂšres; mais une des meilleures constructions de ce genre qui soit Ă  notre connaissance, est celle dĂ©crite dans l’ouvrage intitulĂ© Gray"s eocperienced Millwright , dans les termes suivants. La fig. 44° reprĂ©sente le plan. A A, roue Ă  eau ; C C, arbre ou axe sur lequel elle est fixĂ©e ; B B, roue placĂ©e sur le mĂȘme arbre, contenant 1 os dents , et engrĂ©nant dans le pignonD, qui a 23 dents. et fait tourner le rouleau Ă  briser du milieu; E , pignon Ă  Ăźo dents, mis en LE MECANICIEN 26 mouvement par la roue B, fixĂ©e sur l’extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure de l’arbre verticale. MM, montant qui soutient une extrĂ©mitĂ© de l’àrbre C, et l’axe vertical; N N, cadres dans lesquels tournent les rouleaux, qui brisent le lin ; J A et L, machine et manivelle pour lever l’écluse quand l’eau doit ĂȘtrĂš mise sur la roue AA, et la faire tourner; GG, portes dans les murs latĂ©raux du moulin JK, fenĂȘtres pour Ă©clairer la maison ; H1I, escalier conduisant au grenier. La fig. 44 1 est une Ă©lĂ©vation de la mĂȘme machine. A A , roue Ă  eau , placĂ©e sur l’arbre GG , qui porte aussi la roue B B ; celtedcrniĂšrc est composĂ©e de 102 dents, et fait tourner le pignon Ë qui en a 25 . Elle est fixĂ©e sur le rouleau du milieu. F F, arbre vertical , sur l’extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure duquel est fixĂ© un pignon Ă  10 dents, qui est mis en mouvement par la roue B. Deux bras passent Ă  travers l’arbre F , et sur ces bras sont attachĂ©s , avec des boulons , les sĂ©rans, qui dĂ©barrassent le lin des matiĂšres ligneuses. DD, cadres qui supportent l’extrĂ©mitĂ© de l’axe C , l’arbre vertical et les rouleaux Ă  briser. Lestun poidssuspendu par unecorde, attachĂ© Ă  une saillie , comme il est reprĂ©sentĂ© fig. 442; SS s levier dont le petit bras est fixĂ© Ă  la partie de la machine dans laquelle tournent les tourillons du rouleau supĂ©rieur; en pressantsur ce levier, le rouleau supĂ©rieur peut ANGLAIS. 2 7 ĂȘtre soulevĂ© et dĂ©gagĂ© de celui du milieu quand cela est nĂ©cessaire. NN, murailles extĂ©rieures du bĂątiment; 1\11, toiture ; H, porte du mur latĂ©ral ; J K, fenĂȘtrĂšs. La lig. 44 2 est une coupĂ© du mĂȘme moulin. A A, granderoue Ă  eau placĂ©e sur son arbre et composéë de 4o. B B, roue dentĂ©e placĂ©e sur le mĂȘme axe, ayant, comme il est dit plus haut, 102 dents. Elle donnent le mouvement Ă  la roue C, qui contient 25 dents, et qui fait tourner le rouleau du milieu n° 1 . La partie Ă©paisse de ce rouleau est cannelĂ©e, ou plutĂŽt a des dents tout autour de sa circonfĂ©rence; ces dents sont angulaires et leur extrĂ©mitĂ© plus mince est un peu Ă©moussĂ©e; pour qu elles ne coupent point le lin Ă  mesure qu’il passe entre les rouleaux. Les deux autres rouleaux , n° a et n° 3, ont dĂ©s dents de la mĂȘme forme et de la mĂȘme dimension que celles du n° 1 qui, en entrant dans celles des rouleaux, n 0! 2 et 3, les fait tourner. Le lin est mis par petites parties, entre le rouleau du milieu Ăšt le rouleau supĂ©rieur; et celui-ci, ayant des rouleaux placĂ©s sur son cĂŽtĂ© extĂ©rieur , ou Ă©tant entourĂ© d’une piĂšce de bois courbe, fait passer lĂ© lin entre le rtiĂŒleau du milieu et le rouleau infĂ©rieur ; d’oĂč il est eticore repris entre celui du milieu et le supĂ©rieur, jusqu’à ce qu’il soit suffisamment brisĂ© et amolli pour ĂȘtre portĂ© Ă  la machine Ă  sĂ©rancer. Le montant dans lequel tournent les LE MECANICIEN 2S tourillons du rouleau n° 1, est fixĂ© Ă  C, dans le corps de machine; et les tourillons des deux autresrouleaux tournentdansdes coulisses qui se meuvent de bas en haut, dans les rainures des cadres S S. Le rouleau infĂ©rieur est maintenu contre celui du milieu, parles poids DD, suspendus Ă  deux cordes. Ces poids sont de beaucoup plus lourds que le rouleau infĂ©rieur et les coulants, afin quelesdents puissent ĂȘtre pressĂ©es contre celle du n° 1 , et briser le lin Ă  son passage entre les rouleaux. Tout le poids du rouleau n° 2 porte sur le lin qui passeentre ce rouleau et le n° i. De pius une boĂźte est fixĂ©e sur le bord supĂ©rieur des deux coulants du n° 2, dans laquelle on peut mettre quelques pierres, ou quelques morceaux d’un mĂ©tal lourd , afin que l’on puisse augmenter ou diminuer le poids suivant le besoin. OO, cadres de bois qui soutiennent un bout de l’arbre qui porte les roues A et B, et l’axe vertical FF, sur le bout infĂ©rieur duquel est placĂ© le pignon que fait tourner la roue B. Ce pignon a 10 dents; l’axe F a des bras sur lesquels les sĂ©rans sont attachĂ©s par des vis et des Ă©croux; comme on le voit en GG, fig. 44 1 ces instruments sont renfermĂ©s dans la boĂźte cylindrique E E , qui est percĂ©e de trous sur sa surface courbe; on applique contre ces trous des poignĂ©es de lin pour ĂȘtre Ă©pluchĂ©es par les sĂ©rans en tournant. H H , courant d’eau ; ANGLAIS. 2Q J J, Ă©cluse, machine et manivelle pour lever l’écluse et donner l’eau Ă  la grande roue. Les tourillons des axes peuvent tous ĂȘtre faits en queue de renards en cuivre. K K, murs latĂ©raux du bĂątiment; GG, portes; LL, fenĂȘtres. Maintenant le lecteur doit connaĂźtre suffisamment les divers modes de prĂ©paration du lin; pour l’opĂ©ration du filage, elle n’exige pas d’autres explications que celles que nous avons donnĂ©es Ă  l’article coton. Vers l’an 1787, MM. Kendrewet Porthouse, de Darlington, obtinrent un brevet pour filer avec une machine. Avant ce temps je crois que le rouet et la quenouille, diversement modifiĂ©s par quelques fileurs habiles , Ă©taient seuls employĂ©s Ă  ce genre de manufacture. De nos jours ce moyen est encore trĂšs-usitĂ©, sur-tout en Irlande. Le lin, aprĂšs avoir Ă©tĂ© redressĂ© et uni par le sĂ©ran, est tournĂ© lĂąche autour d’une quenouille, de laquelle il est tirĂ© par la main gauche, tandis que le pouce et le premier doigt de la main droite, humectĂ©s avec de l’eau, ajustent les fibres et conduisent le fil qui s’enveloppe sur un rouet, le mouvement lui est communiquĂ© par une roue que l’on fait mouvoir avec le pied et une pĂ©dale, au moyen d’une corde sans-fin qui passe autour d’une poulie d’un diamĂštre beaucoup plus petit, et qui est fixĂ©e sur l’axe. 30 LE MÉCANICIEN L’ég^filĂ© et la sĂ©paration marquĂ©e des fibres de lin , si diffĂ©rentes Ă  cet Ă©gard des fibres adhĂ©rentes et bourres de la laine et du coton, demandent pour leur filature un mĂ©canisme trĂšs diffĂ©rent de celui que nous avons dĂ©jĂ  dĂ©crit. Dans la machine pour laquelle le brevet ci- dessus mentionnĂ© a Ă©tĂ© accordĂ©, le lin sĂ©rancĂ© est Ă©tendu horizontalement sur une planche , fig. 4 10, pour ĂȘtre passĂ© entre les rouleaux B b. Il est ensuite emportĂ© parle cylindre C qui tourne avec une vitesse Ă©gale Ă  celle de tous les points de la circonfĂ©rence de B sous plusieurs rouleaux successifs jusqu’à ce qu’il arrive aux rouleaux-filants D d ; le fil est aiors tordu et sur la bobine, comme il est dĂ©crit plus haut. Les rouleaux E , F, G, H , I, s’ils ont u n poids Ă©gal, pressent avec une force inĂ©gale, en raison de leurs positions diverses; celui qui repose sur le sommet du cylindre , agissant sur la partie horizontal de la roue, remplit l’effet d’une paire de rouleaux. Il presse sur les fibres avec iiue force Ă©quivalente Ă  peu prĂšs dans la longueur du quart de sa circonfĂ©rence; dans cette machine on ne trouve aucun principe nouveau , et avec quelques modifications, c’est l’opĂ©ration des rouleaux serrants et filants. Une autre disposition consiste Ă  placer les rouleaux en ligne droite, Ă  des distances propor- tionnĂ©esĂ  la longueur des fibres. Un modĂšle de ANGLAIS. 5 1 cet arrangement fait pour l'institution d’Anderson , Ă  Glascovv en dĂ©montre clairement l’excellence. Nous allons dĂ©crire maintenant une invention pour laquelle MM. Clarke et Bugby ont obtenu un brevet en 1806, et qui consistait en certains perfectionnements apportĂ©s Ă  une machine pour filer le lin, le chanvre, les Ă©toupes et la laine, mue Ă  la main. La fĂźg. 4 /j 5 reprĂ©sente une vue oblique de la face d’une machine contenant dix broches on peut faire si l’on veut des machines avec un nombre indĂ©fini de broches. A, axe ou arc passant Ă  travers la totalitĂ© de la machine, et portant dix boules de cuivre ou de fonte, chacune d environ quatre pouces de diamĂštre. B. pignon placĂ© sur l’extrĂ©mitĂ© du fuseau A. Il contient 12 dents; il fait tourner la roue Ă  huit dents C, laquelle est fixĂ©e sur l’extrĂ©mitĂ© d’un petit axe de fer F, couvert de bois et s’étendant le long du corps de machine ; D , pignon intermĂ©diaire de la dimension que l’on juge convenable, engrenant dans un autre pignon semblable , lequel commqniquele mouvement Ă  une roue de cent-vingt dents, fixĂ©e sur un axe de fer G dont le diamĂštre est d’environ un pouce et demi", et s’étendant Ă  travers tout le corps de la machine ; on peut varier le nombre des roues B, C, I et E, pour augmenter ou diminuer le tirage, suivant la qualitĂ© du fil Ô2 LE MECANICIEN que l’on veut produire. Le pignon B est fait pour glisser sur l’exlrĂ©^iitĂ© de l’axe A, afin de donner place Ă  un plus petit ou un plus grand ; par ce moyen on peut tirer un fil plus ou moins gros, avec les mĂȘmes rouleaux, aaaaaaaa a a, reprĂ©sentant dix fils de lin, de chauvie, d’étoupes oude laine, passantentre les fuseaux G et les paires de rouleaux qui pressent par le moyen de ressorts ou de poids, lesquels sont de force suflisantepour tenir ces fils de maniĂšre > Ă  ce qu’ils ne puissent passer que d’aprĂšs le mouvement de la vis, derriĂšre laquelle sont placĂ©es ces paires de rouleaux pressants. L’usage du petit axe de fer couvert en bois F, que l’on laisse un peu plus long que l’axe G, est de maintenir l’ouvrage droit et ferme, conjointement Ă  la pression du petit rouleau de bois bbbbb-, Les cercles placĂ©s sur l’axe A ont aussi des rouleaux de bois qui pressent contre eux par des ressorts ou des poids, entre lesquels passent b>s morceaux de lin tirĂ©s, alongĂ©s et tendus, les roideaux Ă©tant pourvus chacun d’un conducteur d’étain cccccccccc pour porter la matiĂšre sous l’action aussi centralement que possible, mais toutes ces parties sont tellement semblables aux corps des machines verticales pour filer le lin, que les personnes accoutumĂ©esĂ leur construction , feront exĂ©cuter sans difficultĂ© les premiĂšres. H, est une roue en bois, de quatre pieds de dia- anglais. 53 mĂštre, ayant une gorge pour recevoir une petite corde ou courroie , qui donne le mouvement;! la machine au moyen d’une manivelle qu’un ouvrier fait tourner. Pour que la personne qui tourne la manivelle puisse atteindre avec l’autre main Ă  tous les fuseaux qui travaillent,la mauivelle est placĂ©e en dedans. La roue H, l’arbre J, et la manivelle K sont semblables aux parties analogues dans les machines employĂ©es au filage du colon; cette monture est soutenue en position horizontale, Ă  l’extrĂ©mitĂ© extĂ©rieure, par deux jambes MM et par une cheville en vis qui passe dans K; la face verticale a A , fig. 444 > est serrĂ©e par la vis a \ la vis passe dans une rainure ou mortaise .Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la monture de la roue, pour que l’ouvrier puisse ajuster les roues N et O , et faire Ă  la premiĂšre les changements nĂ©cessitĂ©s par le degrĂ© de torsion que la grosseur du il demande. P et K sont des roues dentĂ©es qui font un angle, elles sont d’égale grandeur. La premiĂšre, fixĂ©e sur la rĂšgle ou arrĂštdelaroue H,est liĂ©eavecK, qui est placĂ©e sur l’axe R, faisant tourner avec elle la roue N, laquelle est liĂ©e avec la roue O. Sur l’axe ou arbre À, a, a, ci a, a a a a ua } sont des fuseaux posĂ©s sur un chariot Ă  quatre roues semblable Ă  ceux des filatures de coton , ayant sur chacun d’eux Ă  dddddddcLdd une piĂšce de bois convexe, de la dimension convenable, m. 3 3 \ LE MÉCANICIEN niais au moins Ă©gale Ă  la base des bobines ou quilles ee eeeee eee; ces bobines ont environ six pouces de long, et un peu plus d’un pouce de diamĂštre Ă  la base, et trois quarts de pouce de diamĂštre au sommet; leurs dimensions varient suivant celle du fil. Trois ou quatre grandeurs suffisent pour filer tous les fils depuis ceux pour la toile Ă  voile jusqu’à ceux pour la baptiste et les basins. T est une poulie sur laquelle passe une courroie qui fait avancer ou reculer le charriot. W, le cylindre qui pousse les fuseaux. La fig. 444 reprĂ©sente la machine vue de cĂŽtĂ©. A, roue mentionnĂ©e ci-dessus, fig. 445, marquĂ©e H ; B , manivelle ; C C C C, monture dans laquelle joue la manivelle; D E, montants de bois placĂ©s des deux cĂŽtĂ©s de ladite monture pour Ă©lever la roue, afin que la manivelle puisse ĂȘtre dĂ©gagĂ©e du charriot ff et de l’appareil G G ; les deux roues Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la table oĂč sont portĂ©s les fuseaux en ayant deux autres qui leur rĂ©pondent Ă  l’autre extrĂ©mitĂ©. H, rainure sur l’extrĂ©mitĂ© du cylindre qui pousse les fuseaux, s’étend Ă  travers la monture de la table, et n’a aucune dimension dĂ©terminĂ©e, puisqu’elle doit dĂ©pendre de la longueur ou de la force du fil, en considĂ©rant la proportion des autres parties de la machine. N N N N N N N, petite courroie passant sur les roues A, K., H, J, L et M, par lesquelles la ANGLAIS. 55 roue Ă  rainure H et son cylindre sont mis en mouvement, ainsi que les fuseaux. O, axe de la pĂ©dale reprĂ©sentĂ© sous S S, fig. 445, passant Ă  travers tout le corps de machine ou une partie seulement, suivantla volontĂ©del’ouvrier, et liĂ©e avec un contrepoids placĂ© Ă  l’extrĂ©mitĂ© de l’axe A, fig. 445, par une petite courroie tournĂ©e cinq ou six fois autour de l’un et de l’autre, et qui, passant sur la rainure en bois de la roue G, s’attache derriĂšre le charriot ff; ce contrepoids, par le mouvement de A, est, au retour du charriot, attachĂ© Ă  la roue R, et en est dĂ©tachĂ© quand le charriot n’est pas Ă  sa place. Le charriot est tirĂ© par le poids de S fixĂ© Ă  une corde qui passe sur la roue Ă  rainure T. V, roue sur l’arbre contenant le soutien, vu fig. 445. Y,rouleau cylindrique fixĂ© au charriot, et se mouvant Ă  chaque fois qu’il revient sur le plan W et X. Il sert Ă  distribuer le fil sur les bobines, du sommet Ă  la base les roues YZA 2 et B 2 sont les mĂȘmes marquĂ©es B C D E, fig. 445 ; 1 , 2 , etc., sont les emplacements des rouleaux. Ce mĂ©canisme est calculĂ© pour Ă©pargner les frais Ă©normes des courants d’eau, de bĂątiments spacieux, de machines hydrauliques, machines Ă  vapeur, etc., et pour filer le chanvre, le lin et la laine Ă  si peu de frais que les plus petits manufacturiers puissenty atteindre. 3 . 56 MÉCANICIEN Les principes d’aprĂšs lesquels il est construit sont tellement simples et certains qu’il ne faut pas une longue pratique pour que des enfants mĂȘme puissent le faire marcher; et il occupe si peu d’espace qu’il peut ĂȘtre Ă©tabli dans de petites piĂšces, des bĂątiments extĂ©rieurs ou tout autre local peu coĂ»teux. Pour remplir ce but, il fallaitse dĂ©barrasser du balancier placĂ© sur le fuseau, employĂ© dans l’ancien mĂ©canisme Ă  filer le chanvre et le lin, lequel demandait une puissance dans la proportion de 5 Ă  i , il fallait encore surmonter la difficultĂ© produite par le manque d’élasticitĂ© de ces substances. On a pourvu Ă  ce dernier dĂ©faut dans ce mĂ©canisme par divers moyens que nous dĂ©taillerons ensuite, et par lesquels le chariot revient Ă  sa place sans le secours de la personne qui fait aller la machine, la traverse distribue le fil sur les bobines et Ă©tend l’ouvrage sur la machine. Le plus simple mode pour compenser le manque d Ă©lasticitĂ©, et qu’on recommande de prĂ©fĂ©rence Ă  l’autre, est d’avoir un soutien composĂ© de fils de fer forts pour chaque fuseau, lesquels sont fixĂ©s dans un arbre s’étendant d’un bout de la table a l’autre. Cet arbre avec les soutiens peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un perfectionnement de ce qu’on appelle contrepoids dans le mĂ©tier appellĂ© mule-jenny ou jeannette, employĂ© jmur filer Je coton, reprĂ©sente fig. 4 j 5. A reprĂ©sente ANGLAIS. 07 l’axe, bbbbbbbbb b les soutiens fixĂ©s dessus avec leurs yeux elliptiques, Ă  travers chacun lesquels passe un fil. B, fuseau qui peut avoir de 10 Ă  i3 pouces de long. C, tour dans lequel travaille une petite bande conduite depuis le cylindre h, fig. 444- D,morceau de bois convexe placĂ© sur le fuseau, dans lequel pose la partie concave de la bobine lĂź. F, piĂšce de peau debulĂŻle ou de mĂ©tal clouĂ©e ou vissĂ©e sur la barre i, et percĂ©e d’un trou dans lequel passe le fuseau, et par lequel il est maintenu ferme. G fil Je fer courbĂ© Ă  angles droits ; sa partie courbe est poussĂ©e vers la barre A de maniĂšre Ă  pouvoir ĂȘtre portĂ©e au tour C ou en ĂȘtre retirĂ©e, et au moyen de l’autre crochet b empĂȘcher le fuseau de sortir de son chemin h, qui est une vis de cuivre ou autre mĂ©tal, passant dans la barre K. Le fil de fer dont le soutien est fait, aprĂšs avoir formĂ© l’Ɠil elliptique, est Ă©tendu nu delĂ  de la partie supĂ©rieure en e pour que le fil puisse glisser facilement en dehors, quand cela est nĂ©cessaire; ces soutiens servent Ă  maintenir les fils dans une position presque verticale sur les sommets des fuseaux , quand le chariot qui les contient arrive dans la machine, et Ă  les laisser quitter cette situation quand le chariot commence Ă  reculer, et Ă  prendre peu Ă  peu une position presque horizontale, en sorte que lo fil est conduit du sommet des bobines sur 58 LE MÉCANICIEN les fuseaux; et alors Ă©tant courbĂ©s et encore relevĂ©s par la roue v et par son rouleau cylindrique agissant sur le plan w et x , fig. 444 » les fils distribuĂ©s sur les bobines ne peuvent s’entremĂȘler ni s’entortiller. Les bois placĂ©s sur les fuseaux reprĂ©sentĂ©s par la lettre D sont convexes, et le bas des bobines concave, afin que celles-ci soient maintenues bien au centre des bois. La concavitĂ© desbobines, surpassant leur convexitĂ©, jette le poids des bobines sur les contours ou extrĂ©mitĂ©s des bois, et assurent le mouvement de rotation des bobines avec celui de leurs fuseaux. Nous prĂ©fĂ©rons ces surfaces convexes et concaves , mais d’autres auraient presque le mĂȘme effet, pourvu qu’elles portassent sur les extrĂ©mitĂ©s des bois aussi bien que sur celles des bobines, ce qui est facile Ă  arranger. L’ouverture dans la bobine, fig. 44^est un peu plus large que le fuseau, pour tourner plus librement au tour de lui, Ă  chaque retour du chariot, et toutes les fois que quelque obstacle s’oppose Ă  l’avancement du rouleau sur le matiĂšre dont le fil est formĂ©. Sur l’extrĂ©mitĂ© de l’axe oĂč les soutiens sont fixĂ©s est un contrepoids L fig. 44^, pourvu d’un socque, et attachĂ© ferme Ă  l’axe par une vism; la boule au sommet est destinĂ©e Ă  contrebalancer les soutiens ou crampons. Ce contrepoids, lorsque les crampons sont dans la position verticale, baisse de Ăźo Ă  i5 degrĂ©s ANGLAIS. 3g vers l’horizon , et quand les crampons changent de position par le mouvement du rouleau cylindrique V sur la roue V, le contrepoids est aussi dans une autre situation lorsque le rouleau Y arrive Ă  B 3, fig. 444 * au retour du chariot, les crampons sont jetĂ©s Ă  une hauteur oĂč le contrepoids, l’emportant sur eux, attache la roue M, fig. 443, ou V, fig. 444» ^ ans * e P°' nt n, oĂč elle reste jusqu’à ce que le chariot soit arrivĂ© oĂč il doit aller, et que la queue du crampon O frappe contre une cheville, dans le cadre C C C C, fig. 444’ et la dĂ©gage, leditrou- leau reposant alors sur le chĂąssis X V. Un second moyen de compenser le manque d’élasticitĂ© du chanvre et du lin consiste Ă  fixer sur toute la longueur de la table une piĂšce de bois cylindrique d’environ un demi pouce de diamĂštre, Ă  trois ou quatre pouces au dessus des fuseaux, en sorte que la surface extĂ©rieure ou la plus proche de l’ouvrier soit perpendiculaire, ou Ă  peu prĂšs, sur les sommets des fuseaux, la surface intĂ©rieure ayant des piĂšces de bois ou de mĂ©tal clouĂ©es ou fixĂ©es sur elle d’une autre maniĂšre; et ne laissant d’espace entre elles que celui qu’il faut pour passer le fil, ce qui l’empĂȘche de se mĂȘler voy. fig. 44" . A A A A reprĂ©sente une disposition analogue Ă  celle usitĂ©e dans les mĂ©tiers Ă  la jeannette avec un contrepoids B, une roue C , avec son rouleau cylindrique D , et le plan LE MECANICIEN' 40 W et X, dĂ©crits plus haut, fig. 445, 444; et443- EE, fuseaux avec leurs tours, leurs piĂšces de bois convexes et les bobines Ă  fond concaves; ffffffffff' P'Ăšces de bois ou de mĂ©tal clouĂ©es ou autrement attachĂ©es sur la piĂšce de bois ronde, pour empĂȘcher les fils de s’embrouiller. En cecas, onpeutuserdetout ce qui est employĂ© avec l’arbre et la machine contenant les crampons dĂ©crits prĂ©cĂ©demment. Voici encore un troisiĂšme moyen d’obvier au manque d’élasticitĂ©. On fixe chaque fuseau dans une petite monture a a, fig. 448; 6, marche en eu ivre; G. fuseau de forme ordinaire avec son tour D; E et F deux morceaux de fer fixĂ©s chacun d’un cĂŽtĂ© delĂ  monture A AĂ Ă©gale distance de C. Sur le derriĂšre, prĂšs du cylindre, est un petit rouleau se mouvant sur deux pivots plantĂ©s de maniĂšre que quand le fuseau est droit, la bande du cylindre qui le pousse puisse s’en dĂ©gager aussitĂŽt, et que lorsque la monture A A est tenue contre le barreau J, par un ressort doux, fait en fil de fer tournĂ© sur une cheville d’un demi pouce de diamĂštre, le fuseau puisse cĂ©der le fil quand cela est nĂ©cessaire. Ce rouleau sert Ă  empĂȘcher la bande qui pousse le fuseau de sortir hors du tour quand il quitte la position verticale. La fig. 449 e st la petite monture de la fig. 448 vue de cĂŽtĂ©. A monture, B fuseau; C, D extrĂ©mitĂ© du rouleau et un de ses supports. Cet ANGLAIS. appareil exige la piĂšce derniĂšrement citĂ©e et dĂ©crite fig. 44y> avecses appendices pour distribuer le fil sur les fuseaux, aucun siĂšge sur le fuseau ou la bobine n’étant nĂ©cessaire en ce cas, et une feuille de papier mine ou quelque chose d’analogue tournĂ© autour du fuseau suffit pour mettre le fileur en Ă©tat de tirer le fil avec soin et certitude. Enfin, un quatriĂšme moyen de pourvoirai! manque d’élasticitĂ©, et d’empĂȘcher les fils de se briser par la tension produite par des obstacles accidentels, consiste Ă  pousser le fuseau de la jeannette ordinaire avec une bande lĂąche, en faisant passer le fil sur les soutiens reprĂ©sentĂ©s fig. l\ 45, ou surla barre ronde reprĂ©sentĂ©e fig. 447 > avec tout le reste de l’appareil pour distribuer le fil sur les fuseaux, etc. Cette derniĂšre mĂ©thode ne peut ĂȘtre employĂ©e avec avantage dans aucun cas, mais peut remplacer une des trois autres, pour le filage du lin pour voiles, serpilliĂšre, ou autres marchandises grossiĂšres. TISSAGE. Dans les articles prĂ©cĂ©dents nous avons passĂ© en revue les procĂ©dĂ©s que les matiĂšres filamenteuses les plus employĂ©es subissent pour ĂȘtre amenĂ©es Ă  l’état de fil, sous lequel on peut les tisser en Ă©toffes. Nous allons maintenant traiter en termes gĂ©nĂ©raux de la fabrication de ces divers produits nommĂ©s Ă©toffes ou tissus. LE MECANICIEN 42 Les Ă©toffes consistent en deux systĂšmes de fils , se croisant gĂ©nĂ©ralement l’un sur l’autre Ă  angles droits. On les appelle la chaĂźne cl la trame ; et comme ces deux parties existent dans toute espĂšce d’étoffe, il est facile de se figurer leur diffĂ©rente disposition suivant le mĂ©tier dont la qualitĂ© de la matiĂšre premiĂšre oblige de se servir, et les modifications que les dimensions de l'Ă©toffe demandent. Avant de commencer Ă  tisser une matiĂšre , il faut prĂ©parer le mĂ©tier, c’est-Ă -dire mesurer et ranger les fils qui doivent former la chaĂźne en direction parallĂšle cela s’appelle faire ia chaĂźne. La prĂ©paration de celte couche de fils qui s’étend dans la longueur de l’étoffe exige un grand soin , soit par rapport au nombre, soit par rapport Ă  la qualitĂ© des fils De la chaĂźne dĂ©pend la finesse, la force et ia longueur de l’étoffe que l’on veut tisser. Celte opĂ©ration simple en apparence demande un certain degrĂ© d’habiletĂ© mĂ©canique. La machine par laquelle elle est effectuĂ©e , quoique beaucoup plus large que le dĂ©vidoir des manufactures de coton, peut lui ĂȘtre comparĂ©e, Ă  l’exception que l’axe sur lequel elle tourne est vertical. Le dĂ©vidoir peut difficilement ĂȘtre assez grand pour qu’un fil mesurĂ© sur sa circonfĂ©rence puisse Ă©galer la longueur requise de la chaĂźne ; consĂ©quemment la couche des fils est ANGLAIS. 43 placĂ©e parallĂšlement Ă  l’axe du dĂ©vidoir, et tourne sur lui en spirale , jusqu’à ce que les fils arrivent Ă  l’extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure; alors les mouvements des fils et de la machine se font en sens inverse, et une nouvelle couche est Ă©tablie sur la mĂȘme partie de la machine. Par cette maniĂšre de plier les couches des fils, on voit qu’un petit nombre de bouts peuvent ĂȘtre doublĂ©s pour former la largeur requise de la chaĂźne. Si le fil est en Ă©cheveaux, il doit ĂȘtre mis d’abord sur des bobines. L’opĂ©ration qui suit celle-ci dans la fabrication des Ă©toffes de colon est celle de prĂ©parer la chaĂźne , c’est-Ă -dire de l’imprĂ©gner d’une substance gommeuse ou gĂ©latineuse, et d’en couvrir la surface des fils pour qu’ils puissent soutenir rĂ©chauffement produit par le tissage, On ne prĂ©pare ainsi que les chaĂźnes de laine et de soie destinĂ©es aux plus beaux tissus. La substance dont on use en ce cas est la gomme arabique, ou une colle en gelĂ©e faite de peaux de lapins ou d’autres peaux minces. Comme il est essentiel que la matiĂšre gommeuse soit Ă©galement distribuĂ©e sur les fils , d’ingĂ©nieux mĂ©caniciens ont ioventĂ© plusieurs machines Ă  cet effet. Elles reposent toutes sur le principe gĂ©nĂ©ral de mettre la chaĂźne sur un rouleau que l’on plonge dans la substance mucilagineuse. Lesuperflu degommeestenlevĂ© Ă  la brosse ; les fils sont ensuite tendus sur un IF, MECANICIEN chĂąssis, cl sĂ©chĂ©s suflisamment pour ĂȘtre prĂ©sentĂ©s au mĂ©tier Ă  tisser. Quand le manufacturier opĂšre sĂ©parĂ©ment , le tisserand prĂ©pare la chaĂźne en l’étendant, et la couvrant soigneusement de gomme avec un pinceau , et en la laissant sĂ©cher Ă  l’air avant de la placer sur le mĂ©tier. Avant de dĂ©crire les mĂ©tiers employĂ©s dans la fabrication des tissus, il faut faire connaĂźtre au lecteur les diffĂ©rentes constructions qu’exigent les diverses dispositions de la chaĂźne et de la trame. La maniĂšre la plus simple de disposer la chaĂźne et la trame se nomme fabrique commune [common fabric et, en calculant d’aprĂšs la quantitĂ© de fil employĂ©e pour une superficie donnĂ©e , cette fabrique est , quant Ă  la force et la durĂ©e, la plus avantageuse. Fig. 4 12 , coupe d’une piĂšce d’étoffe tissĂ©e en fabrique commune. Les cercles reprĂ©sentent la chaĂźne dans la coupe, et l’on voit la trame passant alternativement dessus et dessous chaque fil successif, et le retour ou la couche de trame qui suit, passant sous les fils sur lesquels elle avait passĂ© avant, et vice versa. Fig. 4 iĂŽ. coupe d’une piĂšce d’étoffe tissĂ©e en croisĂ©. Le fil de la trame passe alternativement sur quatre et sur un des fils de la trame, et vice versa Ă  son retour. Fig. 4 14 , coupe d’une piĂšce de basin, Ă©toffe ANGLAIS. 45 dans laquelle la trame passe sur quatre et sous quatre fils, puis sur un et sous quatre, ensuite sur quatre et sous un, jusqu’à ce qu’elle soit en position de recommencer encore en passant sous les fils sur lesquels elle a passĂ©, Fig. 4*5 montre la confection d’un double tissu Ă  deux chaĂźnes. Cette fabrique est particuliĂšrement adaptĂ©e aux tapis, et favorise la transposition des couleurs. On peut appliquer au tissu reprĂ©sentĂ© dans cette figure toutes les maniĂšres de passer la trame dans la chaĂźne, et tout ce qu’on effectue avec une des chaĂźnes est alternativement rĂ©pĂ©tĂ© avec l’autre, comme on peut le voir sur le dessin. 11 est donc facile de concevoir que les divers modes de tissage sont obtenus en disposant la chaĂźne de maniĂšre Ă  ce qu’un plus ou moins grand nombre de fils soit soulevĂ©, suivant l’effet que l’on veut produire. Le mĂ©tier Ă  tisser ordinaire, sur lequel on fait la fabrique commune, est le plus simplement construit de tous , la quantitĂ© de fils levĂ©s et baissĂ©s Ă©tant Ă©gale Ă  chaque passage de la navette. La fig. 416 reprĂ©sente une vue Ă  vol d’oiseau d’un de ces mĂ©tiers. À, chaĂźne. B, rouleau sur lequel la chaĂźne est tournĂ©e; cette piĂšce sert Ă  maintenir la chaĂźne bien tendue au moyen d’un levier passant Ă  travers une de ses extrĂ©mitĂ©s ; ce levier est tendu par une corde on entendra mieux ce mĂ©canisme 46 LE MÉCANICIEN en voyant la coupe perpendiculaire au n’ 2 de cette figure. C C G tringles placĂ©es entre les fils de la chaĂźne, pour les tenir sĂ©parĂ©s, en sorte qu’ils puissent avancer sans s’entraĂźner l’un l’autre quand la chaĂźne est nourrie et remplie par la trame; ces tringles Ă  diffĂ©rentes pĂ©riodes sont poussĂ©es vers le rouleau de la chaĂźne B. En D on a reprĂ©sentĂ© deux tiges qui sont placĂ©es, l’une sur la piĂšce, l’autre dessous, et liĂ©s ensemble par de nombreux cordons Ă  travers lesquels passent des parties distinctes de la chaĂźne. Ces tiges sont levĂ©es et baissĂ©es par le moyen de pĂ©dales au dessous d’elles, elles sont vues en coupe, fig. 417- a, a a , sont les barres supĂ©rieures et infĂ©rieures, et les deux lignes a a 2, sont deux fds adjacents de la chaĂźne; quand a a monte, il entraĂźne un fil avec lui, tandis que l’autre fil qui passe dans le trou infĂ©rieur est baissĂ©. La partie suivante E, fig. ^ 4 1 0, est un corps de machine pour porter l’anche ou peigne dont on voit une partie dĂ©tachĂ©e fig. 4 >6, exceptĂ© pour les tissus les plus grossiers; l’anche est gĂ©nĂ©ralement faite de fils de fer applatis, disposĂ©s parallĂšlement l’un Ă  l’autre, et rapprochĂ©s suivant la finesse d’étoffe qu’on veut fabriquer. La monture qui porte l’anche, est suspendue Ă  une barre qui tourne sur des ANGLAIS. 47 tourillons placĂ©s dans le corps supĂ©rieur du mĂ©tier. Les deux petites piĂšces de bois minces et Ă©lastiques auxquelles la monture est suspendue sont vues en f,f, fig. 419. L’anche ainsi suspendue est juste au de-lĂ  de la ligne de la navette, e t deux ou trois fils de la chaĂźne passent entre chacun de ces fils qui sont nommĂ©s dents. L’usage de cet instrument est de serrer le fil de la trame, aussitĂŽt qu’il a Ă©tĂ© dĂ©livrĂ© par le passage de la navette ; le tisserand doit donc le pousser vers le rouleau du fil avant de lancer sa navette, et quand la navette a Ă©tĂ© lancĂ©e, l’instrument revient, et presse le nouveau fil. La partie suivante du mĂ©tier se compose des boĂźtes Ă  navettes, placĂ©es Ă  f f. En tissant des Ă©toffes Ă©troites, on passe la navette entre les chaĂźnes avec la main; mais pour des tissus fins ou trĂšs larges on se sert de la navette volante , qui est plus compacte, et porte un fuseau sur lequel est une grande quantitĂ© de fils. Elle est reprĂ©sentĂ©e fig. 420. L’anche et sa monture sont vues fig. 4*9 Ă  FF. La navette est poussĂ©e vers les boĂźtes opposĂ©es par une petite piĂšce de bois nommĂ©e conducteur, quise trouve derriĂšre la navette dans chaque boĂźte, peut ĂȘtre tirĂ©e en avant par un cordon qui y est attachĂ©, et se lie Ă  la manivelle g. Le tisserand tient la manivelle, et par un mouvement lance la navette Ă  travers la trame dans la boĂźte opposĂ©e 48 LF, MÉCANICIEN alors en attirant Ă  lui la monture de l’anche il serre le fil passĂ©. Le mouvement de lancer la navette exige une certaine prĂ©cision, car sa force doit ĂȘtre proportionnĂ©e au poids du fil que porte la navette, et Ă  la facilitĂ© avec laquelle la quenouille cĂšde le fil. Si deux ou trois couleurs de fils doivent ĂȘtre employĂ©es dans une piĂšce, on se sert de deux ou trois navettes; et dans ce cas les boĂźtes se composent de trois parties , comme il est reprĂ©sentĂ© par les lignes pointĂ©es. Cette combinaison de boĂźtes Ă  navettes peut ĂȘtre mue de haut en bas sur la monture par les petits lĂ©- viers h h , et mis en jeu par la manivelle I, de maniĂšre Ă  ce que la navette qui doit ĂȘtre lancĂ©e soit portĂ©e en face de la partie de la chaĂźne Ă  travers laquelle elle doit passer. A mesure que la piĂšce d’étoffe se fait, elle est posĂ©e sur la tringle K, fig. 4^6 , et tournĂ©e sur le rouleau l par le moyen d’une roue Ă  rochet. On nomme ce rouleau tringle de la piĂšce, rn est une tringle Ă  tendre , formĂ©e de deux piĂšces attachĂ©es par une corde, de maniĂšre que leurs extrĂ©mitĂ©s sont poussĂ©es en avant, comme on le voit dans la tringle a de petites pointes Ă  chaque bout qui passent dans la lisiĂšre de l’étoffe, et la maintiennent bien tendue, sans quoi le tissage causerait quelques inĂ©galitĂ©s. Le tisserand est as- ANGLAIS. 49 sis derriĂšre le rouleau sur lequel s’enveloppe la piĂšce. Telle est la construction du mĂ©tier ordinaire Ă  tisser; si on l’examine attentivement on verra qu’en y ajoutant quelques tringles on peut effectuer toutes sortes de mouvements de la chaĂźne; cette maniĂšre de varier la trame permet de faire une infinitĂ© de tissus diffĂ©rents. La partie du procĂ©dĂ© de tisser Ă  la main qui demande le plus d’adresse est la direction Ă  donner Ă  la navette elle doit ĂȘtre jetĂ©e avec la force justement suffisante pour l’envoyer Ă  la boĂźte opposĂ©e. On doit serrer les fils tissĂ©s avec une force Ă©gale et uniforme, et soigner les opĂ©rations prĂ©paratoires de maniĂšre Ă  ce que la chaĂźne puisse se dĂ©rouler rĂ©guliĂšrement et se trouver tendue dans toutes ses parties. En examinant les mouvements de cette machine si simple, on conçoit aisĂ©ment la possibilitĂ© d’y appliquer une forme motrice pour produire ces mouvements. Nous indiquerons ici deux combinaisons de cette nature; la premiĂšre est inventĂ©e par M. Millar. Fig. 4 21 » coupe d’un mĂ©tier dans lequel toutes les opĂ©rations se font par des pĂ©dales mues au moyen d’excentriques. A, grand arbre, auquel la force est communiquĂ©e. A, la tringle portant le fil; B, trois rouleaux sur le plus bas desquels l’étoffe est tournĂ©e aprĂšs avoir passĂ© dessus et entre les 4 m. 5o LE MECANICIEN deux rouleaux supĂ©rieurs; C G, tringles qui soulĂšvent la chaĂźne; DD pĂ©dales auxquelles les tringles prĂ©cĂ©dentes sont attachĂ©es par le moyen d’un cordeau passant sur une poulie, de telle sorte que l’abaissement d’une d’elles cause l’élĂ©vation de l’autre; EE monture portant l’anche; le mouvement est donnĂ© Ă  cette partie au moyen du ne pĂ©dale attachĂ©e Ă  la monture, par un cordeau et une cheville f. Le mouvement de retour qui sert Ă  placer les fils tissĂ©sest donnĂ© par un poids, suspendu Ă  une poulie comme on le voit dans la figure. On donne le mouvement Ă  la navette en attachant ies cordons des conducteurs Ă  une autre pĂ©dale. Un autre mĂ©tier mĂ©canique, nommĂ© mĂ©tier Ă  manivelle, est trĂšs usitĂ© ; il diffĂšre du prĂ©cĂ©dent par le mode du mouvement donnĂ© aux tiges qui soulĂšvent la chaĂźne. Dans cette construction l’arbre tournant est placĂ© directement sous cestiges, qui sontsuspendues Ă  une poulie comme dans le mĂ©tier dĂ©crit ci-dessus; elles sont mises en jeu en les attachant Ă  deux manivelles opposĂ©es sur l’arbre. Le mouvement est donnĂ© Ă  la monture par une manivelle placĂ©e sur un autre arbre qui tourne deux fois pendant que le premier tourne une seule fois. Par lĂ  il est Ă©vident que la chaĂźne est ouverte, et la navette lancĂ©e deux fois, pendant une rĂ©volution du premier arbre. ANGLAIS. 5 1 La navette est lancĂ©e au moyen des cordes des conducteurs , qui sont attachĂ©es au levier comme il est reprĂ©sentĂ© fig. 422. Les cordes cc des conducteurs sont attachĂ©es au levier e, qui par le moyen des bras h i sont mus dans une direction opposĂ©e sur le centre g, qui alternativement frappĂ© par deux piĂšces en saillie placĂ©es sur la premiĂšre manivelle mentionnĂ©e ci-dessus , laquelle fait mouvoir le levier e dans un plan parallĂšle ci la manivelle, et lance la navette au moment oĂč la chaĂźne est ouverte. Daus ces deux mĂ©tiers, le nombre des tiges qui soulĂšvent la chaĂźne, doit ĂȘtre augmentĂ© pour produire des figures sur les Ă©toffes. Mais quoiqu’une grande variĂ©tĂ© de mouvement puisse ĂȘtre exĂ©cutĂ©e en augmentant ce nombre de tiges, cependant, quand ce nombre est trop augmentĂ©, cela rend leur usage incommode sous beaucoup de rapports en consĂ©quence une autre forme de mĂ©tier nommĂ©e mĂ©tier-Ă -tirer, est employĂ© pour tisser les Ă©toiles Ă  figures compliquĂ©es. Dans ce mĂ©tier, les changements sont opĂ©rĂ©s en enlevant une partie de la chaĂźne , et en la mettant de cĂŽtĂ©, tandis que l’autre est soumise Ă  l’action des tiges pendant que la trame passe et la remplit; alors la partie Ă©levĂ©e est replacĂ©e dans l’ouvrage, et d’autres fils de la chaĂźne en sont mis dehors. Un mĂ©tier construit sur ce principe, et propre 4 - LE MECANICIEN 5 a Ă  lisser des tapis, est reprĂ©sentĂ© figure 425. Par cette mĂ©thode, chaque fil de la chaĂźne est attachĂ© Ă  un cordeau, et un nombre plus ou moins grand de ces cordeaux sont rĂ©unis suivant la proportion de la chaĂźne que l’on veut Ă©lever en mĂȘme temps. Ces cordeaux ainsi rĂ©unis sont portĂ©s sur les poulies, comme on le voit en A, et attachĂ©s au centre fixe B ; cette partie de chaĂźne se nomme la queue. Les autres cordeaux, nommĂ©s simples, restent tendus par le moyen de poidsC ,et pour les maintenir sĂ©parĂ©s, on les fait passer dans une planche percĂ©e de trous. D’autres cordeaux sont attachĂ©s Ă  la queue; ils peuvent ĂȘtre conduits par des mains comme en E; de cette maniĂšre la partie de la chaĂźne qui doit l’ĂȘtre se trouve Ă©levĂ©e. Au moyen de cette invention on peut exĂ©cuter les dessins les plus compliquĂ©s; mais l’opĂ©ration d’attacher les simples aux diffĂ©rentes parties de la chaĂźne, par de petits yeux de mĂ©tal Ă  travers lesquels on fait passer les fils de la chaĂźne, est un travail fort considĂ©rable c’est avec ce mĂ©tier que l’on confectionne le linge appelĂ©e damassĂ©. Nous ne pouvons dĂ©tailler ici tous les mĂ©tiers de diverses formes qui ont Ă©tĂ© inventĂ©s; ce que nous avons dit suffira peut-ĂȘtre pour faire comprendre le principe de ces diffĂ©rentes fabrications d’étolfes. Pour faire les rubans et autres ouvrages d’ornement, diverses subs- ANGLAIS. DJ tances Ă©trangĂšres, totalement indĂ©pendantes de la chaĂźne ou de la trame , sont introduites dans le tissu, et ouvrent au dessinateur un nouveau champ pour les embellissements. Ces substances tiennent dans l'Ă©toffe par l’intersection des deux principales parties, la chaĂźne et la trame, et sont nommĂ©es par les fabricants des fouets. Dans les fabriques d’étoffes de coton, desoie, de chanvre, de lin et de longue laine, l’ouvrage en sortant d u mĂ©tier est considĂ©rĂ© comme achevĂ© en ce qui concerne le tissu. Les autres opĂ©rations mĂ©caniques ou chimiques ne tendent qu’à l’embellir. Ces opĂ©rations consistent Ă  dĂ©barrasser les surfaces des fibres superflues en les passant sur des fers chauds, ensuite Ă  les blanchir ou Ă  les teindre, et l’on soumet ensuite les cotons et les toiles de lin Ă  une forte pression entre deux cylindres de fer, pour leur donner de l’apprĂȘt; les Ă©toffes de laine dites camelots sont pressĂ©es entre des plaques de cuivre dites pressoirs chauds , pour leur donner un coup d’Ɠil uni. Pour les Ă©toffes de courte laine, c’est-Ă - dire les draps dont se font les habits, le mĂ©tier ne complĂšte pas entiĂšrement la fabrication. Dans cette sorte de manufacture le fil est tissĂ© de la maniĂšre ordinaire que nous avons dĂ©crite la premiĂšre; mais quand la piĂšce est retirĂ©e du mĂ©tier, le tissu est encore trop lĂąche, et on le soumet Ă  un autre procĂ©dĂ© , nom- 54 LE MÉCANICIEN mĂ© le refoulage. AprĂšs avoir Ă©tĂ© tissĂ© on lave plusieurs fois le drap pour le dĂ©barrasser de l’huile qu’il a reçue pendant le cardage de la laine, et on le porte au moulin-Ă -fouler, oĂč il est plongĂ© dans l’eau, et soumis Ă  des pressions rĂ©pĂ©tĂ©es sous de larges battants de bois qui changent continuellement la position du drap,, et par leur action rendent les fibres plus adhĂ©rentes et mieux incorporĂ©es l’une Ă  l’autre, ce qui augmente infiniment la beautĂ© et la soliditĂ© du tissu. Le drap est ensuite soumis Ă  la teinture ; mais les plus beaux draps sont teints en laine. Le drap, aprĂšs la teinture, subit l’opĂ©ration du peignage , qui se fait au moyen d’un cylindre assez semblable Ă  la machine Ă  carder, et couvert de tĂȘtes de chardons. On se sert de cette machine pour relever les fibres et Jes coucher en direction parallĂšle; quand on veut faire des draps fins ces fibres sont tondues avec des ciseaux ; l’étoffe est ensuite soumise au pressoir chaud. On peut voir en considĂ©rant les diffĂ©rents moyens de fabrication employĂ©s pour les tissus, de combien demaniĂšres on pourrait tromper le public en livrant des Ă©toffes en apparence bien fabriquĂ©es, mais qui n’offriraient aucune soliditĂ©; la pratique d’introduire une trame ou une chaĂźne de qualitĂ© infĂ©rieure, et delĂ  cacher par le tissu de l’autre partie, est ANGLAIS. 55 au nombre de ces supercheries. Si l’on veut s’assurer de la force d’une Ă©toffe, il faut toujours l’examiner et dans le sens de la trame, et dans celui de la chaĂźne; autrement l’apparence extĂ©rieure pourrait aisĂ©ment tromper sur la qualitĂ© rĂ©elle. CORDERIES ET FABRICATION DES CORDES. Pour rendre la plante du chanvre propre aux usages de la corderie, on la soumet Ă  plusieurs opĂ©rations. La premiĂšre est celle de rouir le chanvre, c’est-Ă  dire de l’exposer Ă  la rosĂ©e ou Ă  l’eau ;cette derniĂšre mĂ©thode est employĂ©e pour leplusbeau chanvre. Dans l’un et l’autre procĂ©dĂ©, l’état du temps influe sur la qualitĂ© . et l’on dit que les pluis abondantes sont favorables Ă  la beautĂ© de cette substance. Quand on fait rouir le chanvre Ă  la rosĂ©e, aussitĂŽt qu’il a Ă©tĂ© arrachĂ© de terre on l’étale en couches peu Ă©paisses et rĂ©guliĂšres sur une pelouse close, et on l’y laisse pendant trois, six, quelquefois mĂȘme huit semaines, suivant les circonstances; en le retournant deux ou trois fois la semaine, suivant l’état de l’atmosphĂšre. On en agit ainsi afin que la rosĂ©e et l’humiditĂ© de l’air pĂ©nĂštrent la plante, et rendent plus facile la sĂ©paration de l’écorce du cƓur delĂ  LE MECANICIEN. 56 tige. Quand le chanvre paraĂźt suffisamment amolli, on lelie en grosses bottes, et on le porte Ă  la maison oĂč il est dĂ©liĂ©; autrement on le met dans un bĂątiment couvert, en attendant l’époque oĂč on en tire la filasse. Le rouissage Ă  la rosĂ©e demande beaucoup d’attention , pour que la contexture des filaments ne soit pas altĂ©rĂ©e par un trop long sĂ©jour sur la terre, ou que l’humiditĂ© ait agit suffisamment pour que la partie ligneuse puisse ĂȘtre dĂ©tachĂ©e. Pour le rouissage Ă  l’eau, mĂ©thode la plus prompte et la plus commune, les plantes sont mises en petites bottes liĂ©es Ă  chaque bout, et dĂ©posĂ©es, bottes sur bottes, en les croisant dans un Ă©tang ou piĂšce d’eau peu courante; le lit de chanvre est fait aussi Ă©pais que peut l’admettre la profondeur de l’eau ; mais en gĂ©nĂ©ral cette Ă©paisseur est de cinq Ă  six pieds , et le tout est chargĂ© de grosses pierres ou de lourds morceaux de bois pour le tenir plongĂ© sous l’eau. Si l’on rouit dans les Ă©tangs on prĂ©fĂšre ceux dont le fond est argileux. Quand les plantes ont restĂ© dans l’eau environ cinq ou six jours suivant la nature de l’étang ou l’état de l’atmosphĂšre , on les retire et on les porte sur une prairie fauchĂ©e , ou sur toute autre piĂšce de terre verte garantie des animaux. LĂ  les bottes sont dĂ©faites , et le chanvre est Ă©talĂ© tige ANGLAIS. ^7 par tige. On doit le retourner tous les deux jours, sur-tout quand le temps est humide, afin d’empĂȘcher les insectes de s’y mettre. On le laisse cinq Ă  six semaines en cet Ă©tat, puis on le lie en grosses bottes que l’on conserve au sec, jusqu’à l’époque oĂč l’on doit en tirer la filasse. Dans certaines parties du nord de l’Ecosse, le chanvre, aprĂšs avoir Ă©tĂ© arrachĂ© et les tiges dĂ©barrassĂ©es des feuilles , des graines et des branches , est liĂ© en bottes de douze poignĂ©es, et trempĂ© de la mĂȘme maniĂšre que le lin , jusqu’à ce que la moelle se sĂ©pare de l’épiderme. 11 vautmieuxemployer plus que moins de temps a ce procĂ©dĂ©, et il faut observer que plus le chanvre est menu, plus long-temps il doit demeurer dans l’eau. Quand on n’en a qu’une petite quantitĂ© on peut sĂ©parer la matiĂšre fibreuse du reste du roseau Ă  la main ; mais pour une grande quantitĂ©, les opĂ©rations de sĂ©cher et de briser les tiges , comme pour le lin , sont trĂšs utiles. AprĂšs que le chanvre a Ă©tĂ© tirĂ© de l’eau, on ne l’étale pas Ă  plat sur l’herbe , Ă  la maniĂšre du lin, mais on le pose en pente contre des cordes arrangĂ©es exprĂšs , ou par d’autres moyens propres Ă  favoriser son exposition com- plette Ă  l’air. On reconnaĂźt qu’il est parfaitement sec par l’élĂ©vation de petites globulles sur la moelle. AussitĂŽt que le chanvre a Ă©tĂ© 58 LE MECANICIEN tirĂ© des tiges, il doit ĂȘtre purgĂ© de la matiĂšre mucilagineuse qu’il contient, en versant de l’eau dessus, et en l’exprimant plusieurs fois. Dans cette opĂ©ration il faut prendre soin que les fibres ne s’enmĂȘlent point, ce qui causerait beaucoup de dĂ©gĂąt. M. Brealle a fait adopter, sur le continent, une maniĂšre de tremper le chanvre trĂšs diffĂ©rente de celles que nous venons d’indiquer, et dont les avantages ont Ă©tĂ© prouvĂ©s, dit-on , par de nombreuses expĂ©riences. Le procĂ©dĂ© consiste Ă  faire chauffer de l’eau dans un vaisseau , Ă  la tempĂ©rature de 72 Ă  ’jo degrĂ©s RĂ©aumur , et y faire dissoudre une certaine quantitĂ© de savon noir dans la proportion de 1 livre pour de chanvre la masse d’eau ayant Ă  peu prĂšs 4ofois le poids du chanvre. Quand cette prĂ©paration est faite, ou y jette le chanvre ; il flotte sur la surface du liquide; alors on couvre le vaisseau, et l’on retire le feu. On laisse tremper le chanvre deux heures, et au bout de ce temps il est parfaitement prĂ©parĂ©. Le principal avantage de cettemĂ©thode est, qu’outre l’économie de temps et de dĂ©pense, elle procure une plus grande proportion d’étoupes. Toutefois la valeur du combustible employĂ© et la main d’Ɠuvre doivent ĂȘtre bien considĂ©rĂ©s. On trouve aussi que ce mode favorise la culture du chanvre , en permettant sa ANGLAIS. 5o prĂ©paration mĂȘme dans des lieux Ă©loignĂ©s des Ă©tangs et des ruisseaux ; de plus il exempte des consĂ©quences funestes rĂ©sultant souvent de la corruption des eaux dans lesquelles le chanvre a subi le commencement de pourriture que nĂ©cessite le rouissage; consĂ©quences bien avĂ©rĂ©es par lefait queles poissons meurent dans les eaux qui ont contenu du chanvre, et que les animaux qui boivent de ces eaux deviennent malades. Souvent, pour Ă©viter l’embarras et la dĂ©pense du rouissage , on laisse le chanvre monter en graine , alors il est cueilli et conservĂ© Ă  sec jusqu’aux mois de janvier ou de fĂ©vrier, oĂč on l’étale sur la terre. Si cette opĂ©ration est faite dans un temps de neige, le chanvre donne des fils plus forts et prend une bonne couleur ; mais il est toujours trĂšs infĂ©rieur Ă  celui qui a Ă©tĂ© arrachĂ© dans la saison convenable et roui dans l’eau. Diverses inventions ont Ă©tĂ© faites pour la construction des Ă©tangs et fosses Ă  tremper le chanvre ; mais celle qui nous semble la meilleure est citĂ©e dans le rapport de Norfolk, comme due Ă  M. Rainbeard. En usant de ce moyen le chanvre peut ĂȘtre dĂ©posĂ© dans l’eau sans que personne soit obligĂ© de se mouiller. La piĂšce d’eau peutĂȘtre une ancienne marniĂšre Ă  laquelle on a pratiquĂ© une pente rĂ©guliĂšre d’un cĂŽtĂ©, oĂč le chanvre est prĂ©parĂ© Ă  la hau- 6o LE MÉCANICIEN teur de huit pieds. On dispose le chanvre en pile carrĂ©e, sur uncadre de bois , Ă  la hauteur convenable pour que la pile puisse flotter et porter un homme sans que les pieds de celui-ci soient mouillĂ©s ; alors on glisse la pile dans l’eau, et une personne qui se tient sur le bord opposĂ© , la tire jusqu’à l’endroit oĂč elle doit ĂȘtre plongĂ©e. M. Rainbeard a observĂ© que le chanvre se rouit plus vite au fond , et pense que 16 pieds d’eau ne seraient pas de trop pour l’immersion. Par cette utile invention il est possible de plonger une charretĂ©e de chanvre en une heure. Les gerbes sont tirĂ©es de l’eau une Ă  une, Ă  la maniĂšre accoutumĂ©e ; mais on s’occupe de trouver des moyens plus expĂ©ditifs pour exĂ©cuter cette besogne , soit sur le principe du IĂ©vier , soit d’aprĂšs tout autre mĂ©thode. On brise ordinairement le chanvre avec un battoir , en se servant d’abord d’un brisoir gros, ensuite d’un plus fin; il serait donc plus expĂ©ditif de se servir pour Ăčelte opĂ©ration des rouleaux du moulin Ă  lin. Dans l’un et l’autre mode il est nĂ©cessaire de secouer souvent avec force les poignĂ©es de chanvre, dans le cas oĂč la plante n’aurait pas Ă©tĂ© assez humectĂ©e pour dĂ©tacher son Ă©corce , il faudrait la peler Ă  la main. Les AmĂ©ricains, pour exĂ©cuter cette opĂ©ration , font usage d’une grande pierre en forme ANGLAIS. 6l rie cĂŽne tronquĂ©, qui tourne autour d’un centre en s’appuyant sur une surface plane. Le mouvement est donnĂ© par une roue Ă  eau, et le chanvre dĂ©posĂ© sur le sol du moulin est Ă©crasĂ© et brisĂ© par la rĂ©volution de la pierre. Toutefois les meilleurs instruments pour effectuer cette opĂ©ration sont les rouleaux cannelĂ©s employĂ©s dans le moulin Ă  briser le lin ; pourvu qu’on prenne soin de les garantir convenablement contre les accidents. Quand le chanvre a Ă©tĂ© brisĂ©, on le soumet Ă  une autre opĂ©ration, par laquelle les fibres de chanvre sont sĂ©parĂ©es de la tige ; quelquefois un ouvrier fait cette besogne en prenant de la 'main gauche une poignĂ©e de chanvre, en la plaçant sur le tranchant d’une planche , et en la frappant avec le tranchant d’un morceau de bois long, plat et Ă©troit; mais ce moyen estlonget fatigant; en consĂ©quence on emploie de prĂ©fĂ©rence des roues Ă  eau, qui font tourner un certain nombre d’instruments Ă  sĂ©rancer , fixĂ©s sur le mĂȘme arbre, et se mouvant avec une grande vitesse l’ouvrage se fait alors plus promptement, et demande moins de main- d’Ɠuvre. Mais la vitesse de ce procĂ©dĂ© occa- sione une grande dĂ©perdition de chanvre. Avant que le chanvre ainsi prĂ©parĂ© soit soumis au brisoir , ilest quelquefois battu pour diviser et dĂ©tacher les fibres. Les battoirs , 62 LE MÉCANICIEN pour ce procĂ©dĂ©, sont mus Ă  la main ou par l’eau , selon qu’on le juge convenable. Les appareils qui servent Ă  prĂ©parer le chanvre pour la filature sont tellement semblables Ă  ceux dĂ©crits dans les procĂ©dĂ©s prĂ©paratoires pour la manufacture de lin , que nous ne croyons pas nĂ©cessaire de donner une description dĂ©taillĂ©e de ces mĂȘmes procĂ©dĂ©s pour le chanvre , et nous terminerons cet article par la description des inventions pour lesquelles M. George Duncan , de Liverpool , a obtenu un brevet en mars 1 8 1 3 ; ils consistent en perfectionnements applicablesaux diffĂ©rentes opĂ©rations de la corderie , et en machines qui y sont adaptĂ©es. La premiĂšre partie du procĂ©dĂ© qu’il dĂ©crit est l’opĂ©ration de filer le fil pour toutes sortes de cordages. Deux barriĂšres parallĂšles et adjacentes l’une Ă  l’autre sont fixĂ©es sur le champ de la filature d’un bout Ă  l’autre. Sur chacune de ces balustrades , une machine Ă  filer marche alternativement en avant et en arriĂšre, l’une partant d’une extrĂ©mitĂ© en mĂȘme temps que l’autre part de l’autre point opposĂ©; et comme elles vont d’un mouvement Ă©gal, elles arrivent en mĂȘme temps Ă  l’extrĂ©mitĂ© opposĂ©e de leur point de dĂ©part. Ces machines , en tout semblables l’une Ă  ANGLAIS. 65 l’autre, sont respectivement pourvues de deux rangĂ©es de fuseaux, l’une placĂ©e Ă  un bout de la machine, les crochets faisant face au sommet de la filature ; l’autre placĂ©e au bout opposĂ©, les crochets faisant face au bas. Les fileurs sont Ă©galement divisĂ©s en deux compagnies, et rangĂ©s dans le mĂȘme ordre que les machines. Le nombre de fuseaux contenus dans les rangĂ©es est Ă©gal dans l’une et l’autre machine , et doit ĂȘtre au moins Ă©gal pour chaque rangĂ©e Ă  celui des hommes ; c’est-Ă -dire que chaque rangĂ©e a le mĂȘme nombre de fuseaux , qui rĂ©pond Ă  celui des ouvriers formant une des compagnies , parce qu’il n’y a qu’une seule rangĂ©e travaillant Ă  la fois ; l’autre Ă©tant, pendant ce temps, employĂ©e Ă  retenir les fils prĂ©cĂ©demment tirĂ©s, et aies suivre jusqu’à la machine Ă  dĂ©vider. L’opĂ©ration s’exĂ©cute ainsi les machines Ă  filer sont placĂ©es , comme il est dit ci-dessus, Ă  chaque extrĂ©mitĂ© de la filature , sur leur ballustrade respective prĂȘte Ă  partir. Chaque fileur des deux compagnies attache son chanvre ou son lin au fuseau le plus prĂšs de lui ; et tous les fuseaux, exceptĂ© ceux qui font face Ă  la compagnie opposĂ©e , sont mis en jeu; chaque machine s’éloigne de sa compagnie, file, et laisse le fil sur des guides sĂ©parĂ©s ou crochets , Ă  mesure qu’elles avancent l’une d’un cĂŽtĂ© , l’autre de l’autre ; et chacune s’ar- LE MECANICIEN 64 rĂȘtc en arrivant au point d’oĂč l’autre est par tie. Alors chaque fileur dĂ©tache de la quenouille le fil qu’il tient dans sa main , et en attache le bout Ă  un dĂ©vidoir , dans une machine placĂ©e derriĂšre ou Ă  cĂŽtĂ© de lui., tandis que l’autre bout reste attachĂ© au crochet du fuseau de la machine sur laquelle il a Ă©tĂ© filĂ©, et qui se trouve Ă  l’extrĂ©mitĂ© opposĂ©e du champ de la filature. Les compagnies changent alors de machines, et les fileurs attachent le fil de leurs quenouilles aux f useaux de la machine prĂ©cĂ©demment travaillĂ©e par l’autre compagnie; le mouvement recommence, et le mĂȘme rĂ©sultat est obtenu ; pendant ce temps les dĂ©vidoirs rĂ©pondant Ă  chaque fuseau prennent le fil aussi rĂ©guliĂšrement qu’il est filĂ©. Les deux filageset le dĂ©vidage Ă©tant terminĂ©s en mĂȘme temps, tout le mĂ©canisme s’arrĂȘte, et les fleurs dĂ©tachent de la quenouille le fil qu’ils tiennent Ă  la main , puis dĂ©tachent de l’un des crochets des fuseaux de la machine qui vient d’arriver le fil qu’ils ont filĂ© au tour prĂ©cĂ©dent, et qui vient d’ĂȘtre tournĂ© sur un des dĂ©vidoirs aussi serrĂ© que le petit espace entre les machines Ă  dĂ©vider et Ă  filer peut le permettre. Les deux bouts de ces fils sont joints ensemble, de sorte que le fil dernier filĂ©, couchĂ© sur les guides ou crochets , dans toute la longueur du champ de la filature , soit ANGLAIS. 65 prĂȘt Ă  ĂȘtre dĂ©vidĂ©. Alors les fileurs attachent leurs quenouilles aux crochets vides , les machines sont remises en mouvement, le filage et le dĂ©vidage recommencent, et ainsi de suite. Le principe gĂ©nĂ©ral de ce mode d’opĂ©ration, et celui sur lequel se fondent ses avantages , est qu’une rangĂ©e de fuseaux dans chaque machine est toujours employĂ©e Ă  filer, en mĂȘme temps que le fil fait par l’autre rangĂ©e est dĂ©vidĂ© ; en sorte que les fileurs travaillent continuellement, exceptĂ© dans le court intervalle nĂ©cessaire pour joindre le fil et le prĂ©parer Ă  ĂȘtre tirĂ©. Pendant toute l’opĂ©ration les deux compagnies de fileurs sont donc occupĂ©es rĂ©ciproquement Ă  filer et dĂ©vider. Une corde sans fin, tirĂ©e par une machine extĂ©rieure, donne les mouvements de va et vient et de rotation aux deux machines Ă  filer; ces mouvements sont proportionnĂ©s de maniĂšre Ă  permettre de les rĂ©gler suivant la vitesse demandĂ©e. Les deux machines Ă  dĂ©vider peuvent aussi ĂȘtre mues par la corde sans fin. Cependant toutes les machines, ou au moins une grande partie, peuvent ĂȘtre mises en action par des cordes sans fin sĂ©parĂ©es, ou autre moyen usitĂ© dans les machines locomotives, pourvu que la vitesse soit toujours maintenue telle qu’elle doit ĂȘtre. L’application de la crĂ©maillĂšre, que nous dĂ©crirons plus loin, est le meilleur moyen de iii 5 66 LE MÉCANICIEN rĂ©gler exactement le mouvement de va et vient des machines Ă  filer, ou de tout autre; mais comme la rĂ©sistance est fort lĂ©gĂšre dans le cas prĂ©sent , le mouvement donnĂ© aux roues de la machine Ă  filer , comme il est reprĂ©sentĂ© dans les planches, remplit le mĂȘme objet Ă  moins de frais. Pour plus grand perfectionnement, M. Dun* can inventa un appareil additionnel qui donne un second tordage au fil, et peut ĂȘtre introduit Ă  volontĂ©. L’objet de cette invention est d’empĂȘcher le fil de perdre sa force, par le dĂ©tors du cordon et autres opĂ©rations subsĂ©quentes. On obtient cet effet d’une maniĂšre trĂšs simple, en faisant continuer le mouvement de tordage quelque temps aprĂšs que celui de va et vient a cessĂ© ; ce qui donne un degrĂ© de tordage de plus au fil, quand il a Ă©tĂ© filĂ© Ă  sa longueur. Cette opĂ©ration s’exĂ©cute pendant que les fileurs replient les bouts et les prĂ©parent pour un autre tour. On a obtenu le mĂȘme effet par plusieurs autres moyens, mais tous si compliquĂ©s et si dispendieux, que leur application est plutĂŽt dĂ©savantageuse qu’utile. Voici les divers avantages que procure ce mode de filature PremiĂšrement, les fileurs peuvent Ă  moins de frais faire une plus grande quantitĂ© d’ouvrage dans le mĂȘme espace de temps que par tout autre mĂ©thode. En effet, exceptĂ© le mo- ANGLAIS. 67 ment qu’ils emploient Ă  joindre les bouts , ils sont constamment occupĂ©s Ă  filer , et ne sont obligĂ©s ni de se dĂ©placer ni de porter leur attention sur autre chose que sur le fil qui passe dans leurs doigts. Secondement , la vitesse du mouvement de la machine Ă  filer Ă©tant uniforme et proportionnĂ©e Ă  la quantitĂ© d’ouvrage que peut faire raisonnablement chaque fileur, elle l’oblige en quelque sorte Ă  faire cette quantitĂ©; et comme la machine est construite de maniĂšre Ă  soulever elle-mĂȘme les fils des guides et Ă  les suivre jusqu’aux dĂ©vidoirs , on n’a besoin que de peu ou point de garçons pour aider. TroisiĂšmement, les fileurs peuvent produire de plus beau fil, d’abord parce que leur attention est entiĂšrement consacrĂ©e au filage, ensuite parce que le degrĂ© de tordage Ă©tant donnĂ© mĂ©caniquement, il est toujours Ă©gal. QuatriĂšmement, le chanvre que l’on file avec cette machine peut ĂȘtre prĂ©parĂ© Ă  la maniĂšre ordinaire , ou sur un cou- poir, qui fait de la masse entiĂšre une longue tranche; dans les deux cas on peut tirer le de l’extrĂ©mitĂ© des fibres , ce qui le rend beaucoup plus fort. On peut cependant le tirer du milieu de la quenouille , et plus commodĂ©ment que par l’ancienne mĂ©thode , parce que les fileurs restent toujours Ă  une mĂȘme place Ă  l’un des bouts de l’atelier, et consĂ©quemment le chanvre n’est pas aussi exposĂ© Ă  se dĂ©com- 5 . LE MECANICIEN 68 poser que lorsqu’ils ont Ă  parcourir deux fois la longueur de cet atelier ; par la mĂȘme rai* son il se perd moins de matiĂšre. Les frais de cette machine, avec tous ses appendices, et la puissance nĂ©cessaire pour la faire agir, sont peu considĂ©rables. On peut adopter , pour la construction des machines Ă  filer, diffĂ©rentes formes, et les faire marcher sur des balustrades posĂ©es Ă  terre ou suspendues au plancher, fixĂ©es dessus ou dessous les machines ; et l’ensemble du mĂ©canisme peut ĂȘtre modifiĂ© suivant la position des balustrades et les convenances locales de la corde rie. Le mode reprĂ©sentĂ© fig. 4%. 47° > et 4”* » est celui que prĂ©fĂšre M. Duncan , par la seule raison qu’il occupe moins d’espace. Toute la largeur que ce mode exige pour la corderie est celle de six pieds, exceptĂ© Ă  chaque extrĂ©mitĂ©, il oĂč faut l’espace suffisant pour les fi- leurs, la machine Ă  dĂ©vider, et le chanvre Ă  filer. Dans cet espace Ă©troit, on peut filer 24 bouts Ă  lafois, et autant sont dĂ©vidĂ©s en mĂȘme temps; en sorte que l’économie dans les premiers frais d’établissement est considĂ©rable. Dans l’explication des fig. 4>§ et 479 » on voit comment il est possible de faire d’autres arrangements, par lesquels un mĂ©canicien ordinaire peut diversifier la forme des machines et leurs dispositions gĂ©nĂ©rales, de maniĂšre Ă  ANGLAIS. 69 les adapter selon les localitĂ©s des corderies que l’on voudrait Ă©tablir sur ce principe. Dans les fig. 4fy, 97° > 4 ; 1 > kl' 1 cl 47^, l’espace de A Ă  B est censĂ© le champ de la filature ou corderie. On a fait un arrachement au milieu, faute de place sur la planche pour le montrer dans toute sa. longueur; CC et G G , de chaque cĂŽtĂ© de l’arrachement , sont une des balustrades; DD et Dl l’autre balustrade. La fig. 4^9 reprĂ©sente un plan d’une des machines Ă  filer au haut bout de la corderie sur la balustrade G C. La fig. 470 est l’autre machine exactement semblable, placĂ©e Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la corderie sur la balustrade D D. La fig. /171 est l’élĂ©vation d’un des cĂŽtĂ©s. Quoique les deux machines soient parfaitement semblables, cependant certaines parties du mĂ©canisme sont omises dans quelques-unes des figures pour laisser voir les autres plus distinctement, et la totalitĂ© n’est montrĂ©e dans aucune des figures. E indique partout la corde sans fin qui fait aller les deux machines, et W les rouleaux ou poulies suspendues des poutres L sur leurs tĂštes, lesquels guident et portent cette corde. Les mĂȘmes lettres indiquent, dans toutes les figures susdites, les mĂȘmes parties. F, est le corps des machines. a et b , deux chariots, attachĂ©s sur les LE MÉCANICIEN deux axes verticaux c et cL comme on le voit mieux fig. 47 ^ et poussĂ©s en sens contraire par la corde sans fin. On voit mieux, fig. 47°, la maniĂšre dont la corde tourne , et comment en saisissant les tablettes elle cause leur mouvement opposĂ©. Dans la fig. 4y 1 , 9 ces tablettes sont de diffĂ©rentes grandeurs, et seulement une d’elles Ă  chacun des bouts de l’axe travaille Ă  la fois. Les quatre roues d’échange q , sontaussi vement leur est donnĂ© par deux courroies; l’une poussĂ©e de l’une des tablettes 1, 2, 5 , l’autre de l’une des tablettes 4 . 5 , 6; chaque courroiecourt sa tablette correspondante, sur les axes de la roue d’échange. La rĂ©volution de ces axes force la machine Ă  avancer suivant le mouvement qui leur est donnĂ©; ce mouvement peut ĂȘtre modĂ©rĂ© selon les cas par la diffĂ©rente dimension des tablettes. Sur l’extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure des axes c et d, servant aux mouvements de rotation, sont les poulies r et s sur des ronds libres, portĂ©es tour Ă  tour par des boĂźtes, crampons, comme nous l’expliquerons ensuite, et poussant les rouleaux debout ou cylindres GH par le moyen de courroies attachĂ©es sur les essieux des rouleaux. Ces rouleaux donnent le mouvement aux fuseaux filants par des courroies sĂ©parĂ©es passant autour dutour machines portent chacune 24 fuseaux, i2d’uncĂŽtĂ©, i2de l’autre, ou six Ă  chaque coin; on en voitlesposi- tions fig. 469 et 470. Dans ces deux figures on ne voit qu’un fuseau Ă  chacun des quatre coins, les cinq autres Ă©tant rangĂ©s au-dessous en ligne droite ; mais la maniĂšre dont ils sont disposĂ©s LE MECANICIEN 7 2 est vue fig. 4 ” 1 ‱ Dans celte figure 1 2 fuseaux , c’est-Ă -dire la moitiĂ© de ce qui en est contenu dansla machine, paraissent du cĂŽtĂ© le plus rapprochĂ©, six ou u ne demi-rangĂ©e Ă  chaque bout; l’autre moitiĂ© paraĂźt disposĂ©e de mĂȘme du cĂŽtĂ© opposĂ©. Ces deux rangĂ©es sont alternativement employĂ©es, l’uneĂ  filer, l’autre Ă  tenir et suivre les fils qui se dĂ©vident. Z Z, fig. 4 " 1, sont des roues Ă  rochet et des crampons placĂ©s sur les essieux des rouleaux g et h pour empĂȘcher les fils de se dĂ©tordre en se dĂ©vidant. Dans les figures 469 et 470 on voit mieux les chariots dans lesquels courent les fuseaux; la forme et l’usage de ces piĂšces, des tours et des fuseaux sont trop Ă©vidents pour qu’il soit nĂ©cessaire de les indiquer dans les figures par aucune lettre de renvoi; par la mĂȘme raison, aucune des courroies n’est marquĂ©e. Ayant dĂ©crit les diffĂ©rents mouvements et les diverses piĂšces de la machine Ă  filer, nous allons expliquer plus particuliĂšrement la maniĂšre dont elle travaille. On voit, fig. 4 7 ‱, que le crampon de la boĂźte i 5 est en contact avec le crampon du pignon h, le crampon de la boite 14 avec le crampon des planchettes I; et que les crampons des boĂźtes 1 5 et 16 ne sont pas en contact avec le pignon correspondant g et la planchette r. 17 et 18 sont deux leviers sĂ©parĂ©s, placĂ©s aux deux extrĂ©mitĂ©s de la machine, et mettant ANGLAIS. 7 3 tour-Ă -tour en mouvement les crampons mentionnĂ©s ci-dessus 1e levier 17 sert pour les boĂźtes i 3 et 4 , etle levier 18 pour lesjointurcs 2 1 et 22 ; ils portent des griffes Ă  leurs extrĂ©mitĂ©s pour saisir les boĂźtes i 3 et i 4 - Comme ils sont liĂ©s avec le grand levier 17 par la tige d’union 20,ils le font mouvoir de haut en bas ou de bas en haut. Cependant la machine peut toujours ĂȘtre arrĂȘtĂ©e quand cela est nĂ©cessaire , en repoussant en arriĂšre l’arrĂȘt 24. avec la main. Les deux grands leviers 17 et 18 pĂšsent sur le bout de la manivelle, de maniĂšre que, quand ils sont dĂ©gagĂ©s de leurs arrĂȘts, les boĂźtes se trouvent toujours au repos. On fait marcher la machine en dĂ©gageant avec la main le levier de son arrĂȘt. Tout le mĂ©canisme de chaque cĂŽtĂ© de la roue i , Ă  chaque extrĂ©mitĂ© de la machine , est exactement semblable; la description de l’un des cĂŽtĂ©s servira donc pour les deux. Les mouvements de rotation des fuseaux Ă  chaque extrĂ©mitĂ© n’ont jamais lieu en mĂȘme temps; car, tandis que ceux d’une extrĂ©mitĂ© sont employĂ©s Ă  filer une rangĂ©e de fils, ceux de l’autre, qui retiennent et conduisent l’autre rangĂ©e de fils prĂ©cĂ©demment filĂ©s sur la machine Ă  dĂ©vider, restent en repos. Les quatre boĂźtes 1 3 , 1 4 , 1 5 et 16 tournent constamment avec les axes c et d. Quand la boĂźte i 4 est en contact avec la poulie s, elle met en mouvement la rangĂ©e de 74 EB MÉCANICIEN fuseaux filants appartenant au rouleau h; en mĂȘme temps la boĂźte i 5 , qui l’accompagne, Ă©tant en contact avec le pignon h, donne un mouvement en avant ou en arriĂšre Ă  toute la machine, mouvement communiquĂ© parla roue i, qui donne le mouvement aux quatre roues d’échange par les moyens dĂ©jĂ  dĂ©crits. La roue i engrĂšne avec les deux pignons l’un la fait tourner dans un sens quand la machine va, et l’autre dans un sens opposĂ© quand elle revient; consĂ©quemment l’axe transversal n , qui reçoit son mouvement de la roue i, fait tourner en mĂȘme temps les deux axes des roues d’échange, dans un sens quand il s’éloigne du haut de la filature, et dans le sens opposĂ© quand il s’éloigne du bas de la filature cet axe est commun aux deux essieux. La fig. 472 donne le plan de la machine Ă  dĂ©vider, placĂ©e en haut de la filature, et contenant 12 dĂ©vidoirs qui correspondent Ă  un pareil nombre de fuseaux dans chaque machine Ă  filer. La fig. 470 reprĂ©sente le plan d’une machine Ă  dĂ©vider placĂ©e au bas de la filature, et contenant le mĂȘme nombre de dĂ©vidoirs. Ces deux* machines sont montĂ©es assez au-dessus du sol de la filature pour que les fils qui se dĂ©vident sur elle puissent passer au-dessusde la tĂȘte des fileurs , et que ceux-ci puissent agir librement au-dessous. Dans la planche, elles ontĂ©tcpla- ANGLAIS. p S J ^ cĂ©cs plus prĂšs qu’elles ne doivent l’ĂȘtre de la machine Ă  filer, faute d’espace. Comme tous lesfuseauxdes deux machines Ă  filertravaillent, la moitiĂ© Ă  filer, l’autre moitiĂ© Ă  conduire les fils aux dĂ©vidoirs , ainsi qu’il a Ă©tĂ© dĂ©crit plus haut, tous les dĂ©vidoirs des deux machines Ă  dĂ©vider se trouvent consĂ©quemment employĂ©s. La montre Ă  une extrĂ©mitĂ© delĂ  cor- derie les dĂ©vidoirs vus de cĂŽtĂ©, et placĂ©s sur leurs fuseaux ; il n’est pas nĂ©cessaire d’en faire la description, ces sortes de machines Ă©tant gĂ©nĂ©ralement connues. Ils sont reprĂ©sentĂ©s ici ne prenant qu’un fil par dĂ©vidoir, pour expliquer la nouvelle mĂ©thode pour laquelle le brevet a Ă©tĂ© obtenu; mais on peut dĂ©vider plus d’un fil Ă  la fois, et sur ces dĂ©vidoirs, et sur tous les autres, qu’on peut employer dans ce mode nouveau de filer les cordes, ou Ă  tout autre usage. Il n’est ni convenable ni nĂ©cessaire que la corde sans fin s’arrĂȘte quand les machines Ă  filer arrivent au bout de leur carriĂšre; elles se mettent elles-mĂȘmes hors d’action aux deux bouts de la corderie ; en consĂ©quence nous supposerons la corde sans fin en mouvement, et toutes les autres parties en repos, exceptĂ© les deux axes cet d et leurs boĂźtes respectives. Les boĂźtes Ă  crampons de ces deux axes sont dans la position de i 5 et 16, fig. 471. Chaque fileur des deux compagnies opposĂ©es ayant attachĂ© le chanvre aux fuseaux, il MECANICIEN 76 ne reste plus qu’à lever avec la main le levier 17, fig. 4; 1 cc qn* paraĂźt dĂ©jĂ  fait sur la planche, ainsique le levier correspondant de la machine opposĂ©e; alors le filage et le dĂ©vi- dage sont mis en train et marchent de la maniĂšre dĂ©jĂ  dĂ©crite. Quand la machine s’arrĂȘte, chaque fileur rattache son fil, et le jette sur le conducteur le plus proche x, pour qu’il soit mis hors du filage et portĂ© sur Je dĂ©vidoir. Les poulies a clĂ© placĂ©es sur le sommet des axes c et d, auxquels la corde sans fin donne la premiĂšre impulsion, peuvent ĂȘtre remplacĂ©es quand cela est nĂ©cessaire par des poulies d’un plus ou moins grand diamĂštre, et si l’on veut diminuer ou augmenter la vitesse des mouvements. Dans le mĂȘme but, la roue qui donne le mouvement Ă  la corde sans fin peut aussi avoir des rainures de diffĂ©rents diamĂštres. Les poulies qui peuvent ĂȘtre changĂ©es pour diminuer ou augmenter les mouvements, sont les quatre marquĂ©es tr pour un cĂŽtĂ© de la machine , etv s pour l’autre on les voit fig. 47 P Pour se procurer une plus ou moins grand espace Ă  parcourir, on peut aire courir les courroies soit sur les poulies 1 et g et 6 et 10, soit sur 2 et 8 et 5 et 11. ou bien sur 3 et 7 et 4 et 12 , comme on le voit fig. 469. La fig. 4 70 dans laquelle sont les fig. 47 $- -177? 47$ et 479 reprĂ©sente la perspective ANGLAIS. 77 fl’un bĂątiment de corderie, de 18 pieds de large en dedans. 11 est divisĂ© en deux parties pour montrer divers modesde construction des machines Ă  filer, toujours d’aprĂšsle mĂȘmeprin- cipe , ainsi que les diffĂ©rentes situations dans lesquelles ces machines peuvent travailler , aussi bien que l’espace qu’ellesdoivent occuper en proportion du nombre de leurs fuseaux. Les fig. /178 et 479 sont des perspectives de deux formes de machines Ă  filer, diffĂ©rentes l’une de l’autre, et diffĂ©rentes de celle dĂ©jĂ  dĂ©crite, quoique toutes soient construites sur le mĂȘme principe. La machine reprĂ©sentĂ©e fig. 478 es t montrĂ©e se mouvant sur un chĂąssis au-dessous du rayon L, et ayant des fuseaux en-dessus et en-dessous. Les parties que l’on voit dans la figure sont 1 \N,deux des roues d’échange; O P, poulie qui porte la corde sans fin ; g, l’un des rouleaux qui font tourner les fuseaux; R , poulie placĂ©e sur l’extrĂ©mitĂ© du rouleau, rĂ©pondant Ă  la mĂȘme fin que t etc, W, partie delĂ  poulie placĂ©e sur l’essieu de la roue d’échange, rĂ©pondant Ă  la mĂȘme fin que l’une de celles sur les essieux o et p, fig. 469 et 470. Les porteurs, lestours, les fuseaux et leurs bandes sont semblables Ă  ceux de la machine dĂ©jĂ  dĂ©crite. La situation oĂč ils sont est trop Ă©vidente pour exiger des caractĂšres particuliers de renvoi pour la dĂ©crire. La partie de la figure offrandes supports est aisĂ©e Ă  dis- h8 le mĂ©canicien cerner. Un cĂŽtĂ© du chĂąssis est fixĂ© au poteau K; l’autre cĂŽtĂ© repose sur le support en fer S, suspendu au rayon L, lequel remplit le mĂȘme objet pour le chĂąssis adjacent. X est une des poulies-guides de la cordc sans fin. T est une barriĂšre que l’on peut enlever dans l’occasion posĂ©e en travers des poteaux V Ă  K, rĂ©pondant aux mĂȘmes fins que les deux balustrades, et portant de distance en distance des chevilles verticales, pour soutenir et empĂȘcher les fils des fuseaux infĂ©rieurs de se mcler. Les crochets fixĂ©s Ă  la face infĂ©rieure du rayon L remplissent le mĂȘme office pour les fils des fuseaux supĂ©rieurs. Pour coucher les fils sur ces crochets, un guide sĂ©parĂ© sur chaque fuseau est placĂ©e debout dans une barre lĂ©gĂšre, se projetant de 2 ou 3 pieds en dehors Ă  chaque bout de la machine, et parallĂšlement avec elle. Les guides ont la mĂȘme forme que les crochets du rayon ,Ă  l’exception que chacun a un Ɠil Ă  la pointe pour emporter les fils des fuseaux dans une direction oblique, et les coucher dans leurs crochets respectifs quand ils sont dĂ©vidĂ©s. On voit de quelle maniĂšre les guides passent entre les crochets, la barre en saillie; b 2 les guides, dont deux seulement sont marquĂ©s; les fuseaux ne sont pas censĂ©s opposĂ©s aux yeux de leurs guides, mais exactement en face des parties droites de ces guides ANGLAIS. yg et de niveau avec les yeux. On peut effectuer l’accrochemenl des fils de plusieurs autres maniĂšres, mais celle-ci est considĂ©rĂ©e par can comme la plus simple et la plus commode. L’espace entre le poteau Y,et la monture en fer S, est la place que doit occuper l’autre machine Ă  filer. La machine Ă  filer, fig. 479 , est reprĂ©sentĂ©e marchant sur une barriĂšre Ă©tablie sur le rayon L. Cette machine est pareille, quant Ă  la partie infĂ©rieure, Ă  celle dĂ©crite ci-dessus, niais n’a point de fuseaux sur sa partie supĂ©rieure. Les chevilles-guides sontici poussĂ©es dans lerayon. L’espace vide Ă  droite de la machine est la place que doit occuper l’autre machine. Les lettres de renvoi employĂ©es pour la fig. 4 >o et les parties qui en dĂ©pendent, indiquent les mĂȘmes parties pour la fig. 4"9 et ses dĂ©pendances. Quoique ces deux machines dont on voit la perspective fig. 4”8 et 479 diffĂšrent l’une de l’autre par la forme et l’arrangement du mĂ©canisme, aussi bien quelles diffĂšrent de celle montrĂ©e fig. 469,470 et 471 , le mĂȘme principe de mouvement pour la marche et le filage leur est applicable Ă  toutes; il est donc inutile d’entrer dans plus d’explications Ă  ce sujet. La fig. 480 montre la mĂ©thode employĂ©e pour donner le tordage de surplus. Comme I So LE MÉCANICIEN l’appareil dont on se sert Ă  cette fin est applicable aux axes de la corde sans fin dans toutes les machines, il suffira de le dĂ©crire tel qu’il est appliquĂ© Ă  l’une d’elles. Cette figure reprĂ©sente l’appareil vu de cĂŽtĂ©, et montrĂ© comme appliquĂ© Ă  l’axe d , fĂźg. 471 les mĂȘmes lettres dĂ©signent les mĂȘmes parties d ans les deux figures. L’appareil pour le tordu de surplus n’est qu’un ajoutĂ© Ă  la partie infĂ©rieure de la figure, consistant en un crampon sur le cĂŽtĂ© infĂ©rieur de la poulie s, un crampon pareil, la boĂźte crampon 25 , que font tourner l’arbre, et le levier 26 pour agir sur la boĂźte. La tringle 20 est alongĂ©e pour joindre cc levier aux deux autres. A la partie supĂ©rieure de la figure on voit le reste de l'appareil, qui consiste en un crampon sur le cĂŽtĂ© supĂ©rieur de la boĂźte i 5 ; la vis sans fin sur un tour lĂąche, attachĂ©e Ă  l’arbre, 27 ayant un crampon sur le cĂŽtĂ© infĂ©rieur pour opĂ©rer avec le crampon correspondant sur la boĂźte i 5 ;!a roue-vis 28, pour agir dans la vis sans fin , le bras 29 tournant librement sur l’axe delĂ  roue-vis, arrĂȘtĂ© prĂšs de la circonfĂ©rence de la roue par la gĂąche 5 o, mais ayant la largeur de la gĂąche de jeu, l’extrĂ©mitĂ© du bras le plus Ă©loignĂ© de l’axe Ă©tant destinĂ©e Ă  relever le levier 19;et le ressort 5 i, fixĂ© sur la roue, presse derriĂšre le bras. La totalitĂ© de la machine est reprĂ©sentĂ©e anglais. 81 en repos, et dans la position oĂč elle se trouve quand elle est prĂȘte Ă  partir de l’une des extrĂ©mitĂ©s de l’atelier pour suivre les fds jusqu’à la machine Ă  dĂ©xider. Elle reste dans celte position jusqu’à ce qu’elle soit arrivĂ©e Ă  la machine Ă  dĂ©vider, et les fils sont dĂ©gagĂ©s des fuseaux quand le principal levier 17 est soulevĂ© Ă  la main jusque dans lccranipon 24, pour mettre en train les mouvements de va et vient, et de filage. Par l’élĂ©vation de ce levier, le levier 19 est baissĂ©; et le bras 29, ainsi dĂ©gagĂ©, et jouant dans la gĂąche, est lancĂ© en avant par son propre poids, et dĂ©barrassĂ© Ă  19, qui est creux ou courbĂ© exprĂšs Ă  cette place. L’objet de cet arrangement est que le bras ne puisse pas ĂȘtre dans le chemin du levier 19, aprĂšs qu’il est entrĂ© en action avec la vis sans fin. Quand la machine est retournĂ©e Ă  l’autre bout de l’atelier, et que les fils ont par consĂ©quent toute leur longueur, le crampon 24, sur lequel porte le grand levier, est jetĂ© en arriĂšre par la machine , qui marche contre un support, comme il a Ă©tĂ© dĂ©crit, et le levier, recevant le poids suffisant du cĂŽtĂ© de la manivelle, tombe, et par ce moyen le mouvement de va et vient est arrĂȘtĂ©. Le mouvement de filage le serait aussi; mais quoique la boĂźte i/j comme on le verra ensuite sur la figure soit arrĂȘtĂ©e par la poulie s sur le cĂŽtĂ© supĂ©rieur, la boĂźte 20 sera au mĂȘme instant, et par le mĂȘme ni G LE MÉCANICIEN 82 mouvement, mise en action par la poulie placĂ©e sur le cĂŽtĂ© infĂ©rieur; alors le mouvement de filage continue. Le cĂŽtĂ© infĂ©rieur de la boĂźte crampon i 3 , Ă©tant mis hors d’action par le pignon h qui arrĂȘte le mouvement de maiciie , le cĂŽtĂ© supĂ©rieur de la mĂȘme boĂźte sera au mĂȘme instant, et par le mĂȘme mouvement, mis en actionavec la vis sans fin 27, qui consĂ©quemment met en mouvement la roue- vis 28; le bras 29 est aussi entraĂźnĂ© par la rĂ©volution de la x’oue; et quand aprĂšs avoir fait presque une rĂ©volution , elle se trouve en contact avec le bras 19, elle le force Ă  baisser, et par lĂ  met hors d’action la boĂźte 2 5 aussi bien que la sienne, ce qui arrĂȘte tout le mĂ©canisme. L’usage du ressort 3 i pressant derriĂšre le bras est de faire que ce bras force le levier 19 Ă  baisser un peu plus, aussitĂŽt que les boĂźtes 1 5 et 25 sont hors d’action , ce qu’il peut faire alors, la rĂ©sistance qui lui Ă©tait opposĂ©e Ă©tant diminuĂ©e; l’objet de cette disposition est d’empĂȘcher le vacillement des boĂźtes pendant qu’elles sont dans cette situation. On empĂȘche le ressort d’aller trop loin par un arrĂȘt. On peut prendro un autre moyen pour forcer le levier 19 abaisser jusqu’au point nĂ©cessaire; c’est de fixer une cheville ou une griffe en saillie sur le corps de machine, de maniĂšre que l’extrĂ©mitĂ© du ressort susdit puisse venir en contact avec elle un peu avant le ANGLAIS. 83 temps oĂč le bras commence Ă  pousser en bas le levier; le bras sera dĂ©livrĂ© de la pression du ressort jusqu’à ce qu’il ail fait baisser le levier presqu’au point de jeter les boĂźtes hors d’action; Ă  ce moment l’extrĂ©mitĂ© du ressort, Ă©tant dĂ©gagĂ©e de la cheville, frappe subitement contrele dos du bras, et ainsi renvoie en bas les crampons dĂ©barrassĂ©s de ceuxavec lesquels ils Ă©taient en action. Dans ce cas le ressort ne peut non plus pousser trop avant, parce qu’il est retenu par un arrĂȘt. Le temps pendant lequel la roue-vis tourne est prĂ©cisĂ©ment nĂ©cessaire pour donner le tordage de surplus; mais si l’oscillation de la roue ne laissait pas le temps suffisant, le mouvement pourrait ĂȘtre ralenti par les moyens ordinaires, et l’on pourrait adapter des roues d’échange, propres Ă  diffĂ©rentes sortes de fils. MalgrĂ© tout le soin qu’on apporte Ă  confectionner les fils pour toutes sortes de cordages, haubans, hansiĂšres ou cĂąbles, il est reconnu que par diverses causes il existe une inĂ©galitĂ© de tension entre les divers cordons composant la mĂȘme corde. Cette inĂ©galitĂ© devient plus apparente aprĂšs qu’on les a rĂ©unis ; quelques- uns des cordons devenant trop lĂąches, d’autres trop tendus, consĂ©quemment inĂ©gaux en longueur, quoiqu’ayant Ă©tĂ© Ă©galement longs dans l’origine, et ayant reçu le mĂȘme nombre de tours par le mĂ©canisme le plus parfait et le 6 . 84 LE MÉCANICIEN mieux construit. Dans le cas oĂč l’on aperçoit ces inĂ©galitĂ©s, il faut rectifier la longueur des cordons et leur donner le mĂȘme degrĂ© de torsion , pour que chacun d’eux supporte sa portion Ă©gale d’efforts quand la corde sera faite et mise en usage. L’opĂ©ration faite dans ce but se nomme rectifier les cordons. Elle consiste Ă  donner une plus grande torsion Ă  un cordon trop lĂąche, Ă  dĂ©tordre celui qui est trop tendu , ou Ă  faire l’un et l’autre Ă  la fois. Dans quelques corderies oĂč les mĂ©caniques vont soit par la vapeur, soit par quelque force considĂ©rable, la mĂ©thode adoptĂ©e est de donner plus de torsion aux cordons lĂąches, en arrĂȘtant le mouvement qui tord les cordons les plus tendus, et Ă  laisser ceux-ci stationnaires jusqu’à ce que les premiers aient atteint le mĂȘme degrĂ© de torsion. Ce moyen est dĂ©fectueux en plusieurs cas, parce que le cordon que l’on tord davantage est rendu par lĂ  moins souple et d’une plus petite circonfĂ©rence ; consĂ©quemment il ne peut s’intercaller dans la corde d’une maniĂšre rĂ©guliĂšre avec les autres cordons moins tordus. En effet le plus serrĂ© tombera toujours plus en dedans , et les moins serrĂ©s plus en dehors, formant une spirale irrĂ©guliĂšre autour du premier, qui supportera consĂ©quemment plus que sa part d’effort quand la corde sera tirĂ©e , et alors elle se brisera plus aisĂ©ment. Si l'inĂ©- ANGLAIS. 85 galilĂ© de torsion est produite par quelque diffĂ©rence dans l’épaisseur primitive des cordons, les plus petits deviennent les plus lĂąches dans le procĂ©dĂ© de resserrer , et en les rectifiant par l’opĂ©ration indiquĂ©e ci-dessus , c’est-Ă -dire en les tordant jusqu’au degrĂ© de torsion des autres, l’inĂ©galitĂ© de grosseur devient encore plusgrande;car plusle cordon sera tordu, plus sa circonfĂ©rence diminuera , ainsi que sa longueur. Si nous supposons maintenant tous les cordons originairement d’une Ă©gale Ă©paisseur, et que l’inĂ©galitĂ© de torsion provienne entiĂšrement d’une erreur dans la premiĂšre mesure des longueurs, il est clair que la modification par la mĂ©thode en question et aucune autre ne peut ĂȘtre adoptĂ©e avec les mĂ©caniques actuellement en usage , aprĂšs que les cordons sont fixĂ©s sur ies crochets et que l’ouvrage est commencĂ©, donnera toujours l’inconvĂ©nient prĂ©cĂ©dent ; c’est-Ă -dire qu’un cordon tordu plus serrĂ© devient plus petit de diamĂštre, et un autre tordu plus lĂąche devient plus large de diamĂštre, ce qui empĂȘche le tout de former une corde unie et rĂ©guliĂšre dont chaque cordon tire Ă©galement. Comme il paraissait utile de trouver un moyenplus suret plus convenable que ceux employĂ©s jusqu’ici pour cette opĂ©ration. M. Dun- can inventa et mit en pratique une nouvelle maniĂšre de rectifier les cordons pour 86 LE MÉCANICIEN sortes de cordages. Le principe gĂ©nĂ©ral sur lequel il est fondĂ© est de disposer le mĂ©canisme de maniĂšre que les crochets de la planche de devant, quand quelques cordons qui y sont fixĂ©s ont besoin detre tendus , puissent tous sĂ©parĂ©ment s’éloigner du crochet opposĂ© de la machine Ă  filer Ă  laquelle l’autre bout du cordon est attachĂ© ; ou que quand ils ont besoin d’ĂȘtre relĂąchĂ©s, les crochets puissent avancer vers le crochet opposĂ© , et que l’on puisse porter ainsi tous les cordons Ă  la mĂȘme torsion, sans donner Ă  l’un un tour de tordage de plus qu’à lautre. Le perfectionnement le plus important obtenu par M. Duncan est que cette opĂ©ration peut se faire suivant que le cas l’exige, soit avant, soit pendant, soit aprĂšs le resserrement des cordons, sans arrĂȘter ni le mouvement de torsion , ni les autres, et cela avec plus de facilitĂ©, d’exactitude et de certitude que par tous les autres moyens en usage. Pour faire mieux entendre celte partie de l’invention , nous avons ajoutĂ© des planches contenant le mĂ©canisme que Al. Duncan adapte Ă  cet effet. Dans la fig. /j8i , AB C reprĂ©sentent la partie supĂ©rieure de la machine dans laquelle la mĂ©canique est fixĂ©e Ă  la planche de devant; C, Ă©tant la face opposĂ©e ou en regard du chemin que 1 doit parcourir la corde. D, est une roue ANGLAIS. 87 dentĂ©e, recevant le mouvement de quelque mĂ©canisme extĂ©rieur. Cette roue fait mouvoir l’autre roue dentĂ©e E , et toutes deux peuvent ĂȘtre changĂ©es pour obtenir la vitesse de mouvement exigĂ©e. La roue dentĂ©e E est fixĂ©e sur l’axe du cylindre cannelĂ© f, auquel elle donne le mouvement. Ce cylindre fait tourner les quatre pignons 1, y., 5 , 4 . dont les axes portent les crochets auxquels sont attachĂ©s les cordons de la corde lorsqu’ils sont tordus ou rectifiĂ©s. Pour remplir le but de l’invention, les fuseaux Ă  crochets, outre leur mouvement de rotation que nous avons dĂ©crit plus haut, sont construits de maniĂšre qu’un ou plusieurs d’entre eux puissent, tandis que le mouvement de filage est ou n’est pas en train , glisser soit en avant , soit en arriĂšre, dans une direction horizontale parallĂšlement Ă  l’axe du cylindre f. Cette disposition a pour but la rectification des cordons. Les fuseaux crochets , qui doivent glisser, comme on vient de le dire, le long de l’axe du cylindre, sont naturellement placĂ©s dans cette direction, et, aussi bien que leurs pignons, peuvent passer l’un sur l’autre. Les positions de ces pignons autour du cylindre sont montrĂ©es dans la figure 482 , reprĂ©sentant la machine vue de face; les mĂȘmes signes de renvoi indiquent les mĂȘmes parties dans chaque figure. Comme les quatre fuseaux-crochets sont exactement semblables, 88 1E MÉCANICIEN la description d’un seul suffira. Nous prendrons pour exemple le fuseau 6, dans la fig. 48 1 . G H, est une vis de quelques pouces plus longue que le cylindre, sur lequel est ajustĂ© l’écrou e, que l’on peut tourner Ă  la main, au moyen de bras. Une tĂȘte ou griffe f, dans laquelle s’ajuste un porteur, et dans laquelle tourne aussi l’extrĂ©mitĂ© adjacente du fuseau- crochet , est jointe Ă  cette longue vis. Deux collets h, ajusiĂ©s sur le fuseau , un sur chacun des cĂŽtĂ©s du porteur, font cjue le fuseau suit la longue vis, soit en avant , soit en arriĂšre, quand elle est mise en mouvement par la rĂ©volution de l’écrou e. Le mouvement de rotation du fuseau pouvant avoir lieu en mĂȘme temps s’il est nĂ©cessaire, i et A sont deux porteurs ou guides fixĂ©s sur les chĂąssis en croix E et C, Ă  travers lesquels le fuseau peut passer, repasser et tourner; l est un guide de la mĂȘme nature, fixĂ© sur le chĂąssis en croix A, Ă  travers lequel la longue vis peut passer et repasser, mais non tourner. La partie saillante m est attachĂ©e ferme sur la tĂȘte /', et consĂ©quemment accompagne la longue vis et le fuseau quand ils glissent voyez la vue de cĂŽtĂ©, fig. 4 85 , et la pointe de m est construite pour passer longitudinalement , pendant ce moment, dans une voie du balcon n , fixĂ© parallĂšlement Ă  la longue vis et au fuseau, entre les deux supports en croix A et E. ANGLAIS. 8f> Le but de cette invention est d’abord d’empĂȘcher le fuseau dont une extrĂ©mitĂ© tourne d’emporter la vis avec lui, et ensuite de maintenir celte vis et la tĂšte dans laquelle elle s’ajuste toujours stables et en ligne directe avec le fuseau. Pour maintenir la vis stationnaire dans la position oĂč on l’a laissĂ©e, l’impulsion du cordon sur le crochet en passant l’écrou e contre le dos du guide i es! toujours sufii- sante. Le diamĂštre ducylindreFpeut Ăšlred’en- viron deux pieds, et celui des quatre pignons de devant 1 , 2,3,4, d’environ un pied, plus ou moins, suivant la vitesse que l’on dĂ©sire. La portĂ©e de leurs dents doit ĂȘtre la mĂȘme que celle des dents du cylindre. La longueur du cylindre doit ĂȘtre au moins Ă©gale Ă  la plus grande inĂ©galitĂ© de longueur qui peut se trouver entre le cordon le plus lĂąche et le cordon le plus tendu de ceux destinĂ©s Ă  la mĂȘme corde, avant ou pendant l’opĂ©ration de resserrement, quand ils sont portĂ©s Ă  une Ă©gale torsion, suivant cette mĂ©thode de les rectifier. On trouve en gĂ©nĂ©ral que l’inĂ©galitĂ© de longueur, en d’autres termes de torsion , est proportionnĂ©e Ă  la circonfĂ©rence , et a lieu d’une maniĂšre plus marquĂ©e, dans un assortiment de gros cordons que dans un de cordons plus petits. Ainsi donc dans les grandes corderies, telles par exemple que celles oĂč l’on fabrique les cordages pour la marine royale d’Angleterre, la Ion- LF. MECANICIEN 90 gueurde ce cylindre ne peut ĂȘtre de moins de quatre pieds. M. Duncan a trouvĂ© que , pour fabriquer des cordages propres aux plus gros vaisseaux marchands, il Ă©tait rare qu’une longueur de plus de trois pieds fĂ»t nĂ©cessaire. Dans les corderies oĂč l’on fabrique les cordages d’aprĂšs le systĂšme ordinaire, il faut un peu plus de longueur. Chacun des quatre pignons est fixĂ© sur le milieu de la longueur de son fuseau-crochet ; en supposant donc que le pignon 2 fĂ»t placĂ© de maniĂšre Ă  rencontrer exactement le bout du cylindre prĂšs du chĂąssis B , il doit alors pouvoir glisser jusqu’à l’autre bout, prĂšs du chĂąssis C, et de plus reculer encore Ă  B ; pour cet elfct le fuseau doit toujours ĂȘtre maintenu dans ses guides i etk, qui le soutiennent, et dans lesquelles il peut glisser et tourner ; ainsi donc , il doit avoir le double de la longueur du cylindre, et en outre une longueur additionnelle Ă©gale aux espaces sur son passage occupĂ©s par les guides, les chĂąssis, les dĂ©gagements et autres piĂšces nĂ©cessaires. La longueur de la vis G H , et celle du balcon n , sont chacune Ă©gale Ă  la longueur du cylindre, et rĂ©pondent, Ă  quelques pouces prĂšs , Ă  l’espace que l’on doit laisser pour que les guides puissent glisser, comme il est dit ci-dessus. O11 a montrĂ© que le cylindre fait mouvoir les quatre fuseaux-crochets, et que chacun d’eux en particulier peut ĂȘtre mu par le ANGLAIS. 9 1 moyen de sa vis , soit en avant, soit en arriĂšre , sans interrompre son propre mouvement de rotation , ni celui des autres fuseaux ; les dents des pignons Ă©tant, pour cet effet, maintenues en action avec eux, tandis quelles glissent en mĂȘme temps en long entre les dents ou les cannelures du cylindre. Supposons les cordons attachĂ©s Ă  leurs crochets respectifs , les pignons placĂ©s tous Ă  une Ă©gale distance de chaque bout du cylindre , et tous les fuseaux-crochets tournant , filant et serrant les cordons ; l’opĂ©ration de rectifier ceux-ci se fait simplement en tournant Ă  la main, aussi souvent qu’il est nĂ©cessaire, un ou plusieurs des Ă©croux de vis, dans un sens ou dans l’autre, suivant les cas. Ainsi, pour relĂącher un cordon trop tendu , son crochet doit ĂȘtre Ă©loignĂ© du front du chĂąssis C ; et pour tendre un cordon trop lĂąche, il faut tirer son crochet vers ce chĂąssis. La fig. 484 reprĂ©sente , dans une vue de cĂŽtĂ©, quelques modifications au mĂ©canisme, par lequel le mouvement glissant des fuseaux est effectuĂ© ; modifications fondĂ©es sur le mĂȘme principe et rĂ©pondant aux mĂȘmes fins que les machines vues dans le plan fig. 48 *‱ AprĂšs l’explication dĂ©jĂ  donnĂ©e , peu de mots suffiront pour faire concevoir ce nouveau mĂ©canisme b est un fuseau-crochet semblable C2 LE MECANICIEN Ă  ceux de la fig. /j8i , exceptĂ© que le pignon 2' n’est pas attachĂ© sur lui; ce fuseau devant passer ou glisser Ă  travers le trou de l’axe de ce pignon. Pour que le fuseau puisse en mĂȘme temps tourner avec le pignon, la voie 10 est coupĂ©e sur un cĂŽtĂ© du fuseau, sur une longueur Ă©gale Ă  l’espace sur lequel s’opĂšre le mouvement glissant, et celte voie reçoit une clef de l’axe du pignon, Ă  travers lequel passe et repasse la partie entaillĂ©e du fuseau , suivant l’occasion ; la clef reste toujours dans la voie , pour emporter le fuseau et lui donner le mouvement de rotation. Les parties/' et /sont exactement les mĂȘmes que celles dĂ©signĂ©es par les mĂȘmes lettres, fig. 481 ; i est une crĂ©maillĂšre qui rĂ©pond Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la longue vis , fig. 48 x , que le pignon o, par le moyen de la manivelle p , fait avancer ou reculer. La roue Ă  rocliet q et son crampon retiennent la crĂ©maillĂšre et le pignon stationnaires ; ii et / sont les guides dans lesquelles tourne le fuseau, et Ă  travers lesquelles il glisse Ă©galement ; rr sont deux anneaux jouant sur le fuseau, entre les guides ii et le pignon 2 , et destinĂ©s Ă  modĂ©rer le frottement pendant l’opĂ©ration de glisser et de tourner; s, est un guide dans laquelle la crĂ©maillĂšre, construite carrĂ©e au fond. La. roue K, mue par quelque machine extĂ©rieure r fait tourner le pignon 2. Les roues d’échange ,. ANGLAIS. 9^ pour varier le mouvement, peuvent ĂȘtre appliquĂ©es Ă  ce systĂšme de mĂ©canisme, connue Ă  celui vu fig. 4$ 1 ‱ On voit, par ce que nous avons dĂ©jĂ  expliquĂ©, que le crochet Ă  cordon peut, au moyen de la crĂ©maillĂšre i et du pignon o , ĂȘtre tirĂ© , ou bien glisser, soit en avant, soit en arriĂšre, Ă  travers son pignon a, sans que le mouvement de rotation cesse ; le pignon 2 est toujours en mouvementen mĂȘmotemps qucla roue/-, par laquelle il est tirĂ©, et qui elle-mĂȘme peut recevoir le mouvement d’une puissance extĂ©rieure. Nous renvoyons donc Ă  la prĂ©cĂ©dente description, sans entrer dans plus de dĂ©tails sur les moyens par lesquels les cordons sont rectifiĂ©s avec cette modification de la mĂȘme mĂ©canique. Le lecteur observera que les cordons peuvent ĂȘtre rectifiĂ©s d’aprĂšs deux principes; premiĂšrement, en faisant avancer ou reculer les fuseaux-crochets; moyen par lequel on obtient une torsion Ă©gale sans qu’un fuseau fasse un seul tour de plus que les autres ; secondement, en faisant rester en repos un ou plusieurs des fuseaux-crochets, pendant que les autres tournent, ce qui donne lieu Ă  une torsion Ă©gale par un nombre inĂ©gal de rĂ©volutions. Si l’on ne veut adopter qu’un des deux systĂšmes, M. Duncan dĂ©signe le premier comme le plus convenable et le plus efficace. NĂ©anmoins, LE MÉCANICIEN 94 comme il arrive quelquefois dans la pratique que tantĂŽt l’un, tantĂŽt l’autre systĂšme, tantĂŽt les deux combinĂ©s ensemble , rĂ©ussissent le mieux, M. Duncan a inventĂ© une mĂ©thode encore plus perfectionnĂ©e , par laquelle l’un ou l’autre principe, ou tous deux ensemble, peuvent ĂȘtre appliquĂ©s par une combinaison de mĂ©caniques. Ce plan, qui n’a, je crois, jamais Ă©tĂ© mis en pratique, consiste simplement Ă  ajouter Ă  l’une des deux machines ci-dessus dĂ©crites , un appareil additionnel, pour que toutes sortes de cordons puissent ĂȘtre rectifiĂ©s, soit entiĂšrement par le systĂšme de faire avancer et reculer Ă  volontĂ© un ou plusieurs des fuseaux-crochets , pendant que les autres restent en repos , soit par les deux systĂšmes combinĂ©s suivant que les causes de l’inĂ©galitĂ© de la torsion des cordons peuvent l’exiger; les opĂ©rations marchant toutes, ou seulement quelques-unes, ensemble ou sĂ©parĂ©ment, suivant ce qui convient le mieux , sans s’interrompre mutuellement. La figure 485 donne le plan du mĂ©canisme sur-ajoutĂ© pour rectifier , en combinant les deux principes appliquĂ©s au mĂ©canisme dĂ©taillĂ© prĂ©cĂ©demment , et reprĂ©sentĂ© fig. 4Si. La diffĂ©rence entre le mĂ©canisme de la fig. i. et celui de la fig. 485, consiste principalement en ce que celui-ci a son pignon 2 ANGLAIS. ÇP mobile sur le ftiseaxt, b , mais contenu entre deux collets qui sont fixĂ©s sur le fuseau. Le pignon tourne sur le fuseau, afin qu’on puisse le faire mouvoir ou bien l’arrĂȘter avec lui Ă  l’aide du crochet t et du levier u. Les roues v et w sont fixĂ©es sur le cylindre ; les dents de l’une Ă©tant dĂ©coupĂ©es en sens inverse de celles de l’autre, pour que l’un ou l’autre des deux barres te et y empĂȘche les fils de se dĂ©tordre , quand le fuseau est sĂ©parĂ© du pignon ; autrement la force de torsion que les fils ont dĂ©jĂ  ferait agir le fuseau en sens contraire. Le pivot y est applati vers la pointe pour rĂ©sister Ă  la roue w tordant Ă  droite, et le pivot x a sa pointe crochue pour tenir la roue v tordant Ă  gauche. Jusqu’ici cet appareil remplirait le but d’entretenir ou d’arrĂȘter le mouvement de rotation du fuseau, pourvu qu’il ne fĂ»t pas en mĂȘme temps assujetti Ă  opĂ©rer le mouvement longitudinal. Aussi, pour faire servir l’appareil aux deux fins, le bras z, attachĂ© Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la longue vis G II, s’étend parallĂšlement avec le fuseau, de sorte que son autre bout se trouve Ă  peu prĂšs vis-Ă -vis du pignon, oĂč il est garni de deux oreillettes , ayant chacune un cercle y et y , qui s’adapte aisĂ©ment sur la verge ronde en fer 8; cette vergeestparallĂšle au fuseau placĂ© entre la charpente en croix B et C. Le point 9, sur la charpente en croix B, sert de guide au bras z. I gfi IE Ï1 est nĂ©cessaire que la distance entre B et C soit plus longue que la distance indiquĂ©e dans la figure /j8i , de toute la longueur occupĂ©e par le crochet et les roues. Le fuseau exige aussi celte augmentation de longueur. Le bras c,durant sou mouvement parallĂšle Ă  l’axe, doit conduire avec lui, le long de la verge 8, le levier u et les deux pivots y etcc, la verge leur servant de guide pendant le mouvement parallĂšle Ă  l’axe, et d’axe dans tous les mouvemens. Quoique le pignon 2 soit toujours en mouvement avec le cylindre F fig. /j8i , qui le fait tourner, cependant le fuseau ne tourne que quand le levier l’engrĂšne avec le crochet; c’est pourquoi en peut toujours arrĂȘter Ă  volontĂ© le mouvement de rotation du fuseau , pour faire cesser la torsion de son fil , pendant que les autres fils continuent en mĂȘme temps de se corder. Quoique nous n’ayons parlĂ© que d’un seul fuseau , il est bien Ă©vident qu’on peut , en adaptant cet appareil Ă  tous indistinctement, les faire corder , ou bien les faire cesser de corder , et en mĂȘme temps faire opĂ©rer le mouvement parallĂšle Ă  l’axe Ă  un ou plusieurs des fuseaux suivant le besoin. La fig. /SG est une vue de profil , qui fait voir la mĂ©thode adaptĂ©e Ă  la seconde machine dĂ©crite , telle qu’elle est reprĂ©sentĂ©e dans la fig. 484, cas oĂč l’appareil s’applique Ă  la roue Ă©troite; tandis que, dans le cas de la fig. 485, ANGLAIS. 97 il s’applique Ă  la roue large ou cylindre F. La diffĂ©rence entre l’une et l'autre est que le fuseau et le pignon de la fig. 485 glissent ensemble, comme dans la fig. 484- Le fuseau b de cette figure est semblable Ă  celui de la fig. 484- Le pignon 2 , qui engrĂšne continuellement avec la roue K, est attachĂ© sur le manchon 11 , qui tourne sur le fuseau b sans lui communiquer son mouvement. Ce manchon est garni du collet 12 , qui sert Ă  maintenir le pignon Ă  sa place, pendant le mouvement du fuseau parallĂšle Ă  son axe i et k sont deux marques, faisant les mĂȘmes fonctions que celles qui portent les mĂȘmes lettres dans la fig. 484 v et vu sont deux roues dentĂ©es jointes l’une Ă  l’autre, mais non au fuseau ; elles portent un arrĂȘt, afin qu’elles puissent, en cas de besoin, s’en- grĂ©ner avec le fuseau , et passer et repasser au travers durant le mouvement parallĂšle Ă  l’axe. Ces roues sont garnies de deux leviers x et y , le tout servant aux mĂȘmes fins que celles dĂ©crites dans la fig. manchon t est muni d’un levier non indiquĂ© dans la figure faisant le mĂȘme service que celui marquĂ© u dans la fig. 485; mais dans le cas qui nous occupe, il tourne sur un pivot fixĂ© Ă  la charpente de la machine. Les deux poulies agissent aussi sur des chevilles fixĂ©es dans la charpente. Leurs roues v et w, garnies du rebord ou dĂ©fense 14 , sont toujours opposĂ©es aux poulies, au moyen III. n 98 MÉCANICIhN d’un tasseau fixĂ© Ă  la charpente, mais non indiquĂ© dans la figure creusĂ© pour recevoir rebord. Il est Ă©vident, d’aprĂšs ce que nous venons de dire, que l’opĂ©ration de mettre en train et de faire cesser le mouvement de rotation du fuseau se fait exactement de la mĂȘme maniĂšre, et rĂ©pond aussi au mĂȘme but que celle que nous avons expliquĂ©e en dĂ©crivant la figure 4^5; et que le mouvement longitudinal du fuseau se fait de la mĂȘme maniĂšre dans les deux cas , et qu’il produit les mĂȘmes effets que celui dont il a Ă©tĂ© donnĂ© l’explication sous les fig. 48i et 4§4 l une ou l’autre des mĂ©thodes prĂ©sentĂ©es dans les fig. 485 et 486 , rĂ©unissent les deux principes de rĂ©gulariser les fils suivant la maniĂšre citĂ©e plus haut. Quoiqu’il ait Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© , dans le premier mĂ©canisme dĂ©crit, que le mouvement longitudinal des crochets Ă  fil peut s’effectuer au moyen d’une vis qui entre dans un Ă©crou, et dans le second par le moyen d’une crĂ©maillĂšre et d’un pignon, on va voir cependant que l’un ou l’autre de ces moyens peut s’appliquer Ă©galement aux deux mĂ©canismes. Un mĂ©canicien instruit concevra aisĂ©ment, d’aprĂšs ce qui vient d’ĂȘtre dĂ©montrĂ©, que tout autre puissance, telle que celle du levier, d’un poids agissant Ă  l’extrĂ©mitĂ© d’une corde qui passe sur une poulie, peut ĂȘtre employĂ©e ANGLAIS. gg Ă©galement pour remplir le mĂȘme objet; bien que dans le premier mĂ©canisme on ait donnĂ© la prĂ©fĂ©rence Ă  la vis, et dans le second Ă  la crĂ©maillĂšre. La partie de cette invention qui nous reste Ă  dĂ©crire maintenant est une nouvelle mĂ©thode pour rĂ©gler le mouvement de va et vient qu’on donne au traĂźneau. Dans les corderies oĂč l’on fait la corde d’aprĂšs le principe perfectionnĂ© jusqu’ici, le mouvement au traĂźneau a Ă©tĂ© donnĂ© par un cĂąble qui s’enroule sur un cabestan. L’objetimportant qu’il faut atteindre en rĂ©glant ce mouvement rĂ©trograde est de faire en sorte qu’il conserve toujours une certaine vitesse dans un rapport donnĂ© avec celle du mouvement de rotation, pour que les fils reçoivent toujours le degrĂ© de tordage qu’on veut leur donner. Quelle que soit la maniĂšre dont jusqu’ici on ait donnĂ© ce mouvement , on n’a jamais rĂ©ellement atteint le vĂ©ritable but; de mĂȘme qu’on n’a jamais exĂ©cutĂ© l’opĂ©ration convenablement , parce qu’en raison de l’élasticitĂ© et de la gravitĂ© spĂ©cifique de la corde elle mĂȘme , Ă©tendue tout le long de la corderie, il est impossible de la tenir Ă©galement tendue et roide d’un bout Ă  l’autre; de sorte que quand le traĂźneau est mis en mouvement, il commence d’abord par tendre la corde ainsi son mouvement rĂ©trograde se trouve donc re- 7 - 100 LE MECANICIEN tardĂ©, suivant que la corde se relĂąche, glisse ou cĂšde. Le mouvement rĂ©trograde perd donc sa vitesse relative, proportionnĂ©e Ă  celle du mouvement de rotation des crochets Ă  fil, qui, dans l’intervalle, ont continuĂ© sans interruption Ă  donner le mouvement de torsion aux fils. Il y a trĂšs peu d’exemples qu’ils aient Ă©tĂ© tordus au point de rompre avant que la corde se fĂ»t roidie suffisamment pour faire avancer le traĂźneau avec la vitesse convenable. Il est Ă©vident que, par la mĂ©thode actuelle de tendre les fils, ils ne peuvent recevoir ni la torsion convenable, ni la distribution exacte de la filasse. Le travail qu’exige l’application de la corde est de plus extrĂȘmement incommode et pĂ©nible, parce qu’il fautqu’elle soit fixĂ©e d’abord au traĂźneau , ou autour de ses crochets d’arrĂȘt, qu’elle passe ensuite sur une poulie fixĂ©e au haut de la corderie, et qu’elle soit serrĂ©e et ensuite dĂ©gagĂ©e Ă  l’autre extrĂ©mitĂ©, lorsqu’il s’agit de tendre un fil, ou une quantitĂ© de fils. La mĂ©thode est Ă©galement dispendieuse, parce qu’il est nĂ©cessaire de renouveler souvent la corde. On pourrait en effet se servir, au lieu de corde, d’une chaĂźne en fer, qu’il neseraitpas nĂ©cessaire de renouveler aussi souvent; mais elle prĂ©sente Ă©galement des inconvĂ©nients, et mĂȘme plus dans certains cas. L’objet de cette invention est donc de faire ANGLAIS. 10 ! rĂ©trograder le traĂźneau, ou tout autre machine mobile, introduite ou Ă  introduire dans une corderie , et de lui imprimer une vitesse uniforme telle, qu’elle soit en proportion avec la vitesse de rotation des crochets cordants delĂ  machine, pour que le tordage soit uniformĂ©ment rĂ©gulier pendant chaque au mouvement longitudinal , il a pour objet de faire avancer lentement le traĂźneau , ou tout autre machine mobile Ă  laquelle on attache la corde qu’on fabrique pour lai donner le degrĂ© de torsion nĂ©cessaire, avec un mouvement uniforme calculĂ© d’avance. La longueur ou la distance qu’on lui assigne est prĂ©cisĂ©ment Ă©gale Ă  celle dont la corde doit se raccourcir pendant l’opĂ©ration. Ayant dĂ©montrĂ© l’objet de cette partie de l’invention , nous allons Ă©tablir maintenant sa nature, son principe fondamental. Les moyens de remplir convenablement tous les besoins qu’on se propose, tant avec le mouvement rĂ©trograde qu’avec le mouvement contraire, consistent dans une crĂ©maillĂšre ou coulisse en fonte, ou d’autre matiĂšre dure, scellĂ©e dans le sol de la corderie d’un bout Ă  l’autre, parallĂšlement au chemin sur lequel doit glisser le traĂźneau, ou tout autre machine servant au mĂȘme usage. Le mouvement de cette roue Ă©tant donnĂ© et gouvernĂ© par d’autres mouvements qui font tourner les crochets cordants, 102 LE MECANICIEN la vitesse de la machine, soit lorsqu’elle avance ou qu’elle recule, devient constamment uniforme, et a lieu dans un rapport donnĂ© avec la vitesse de son mouvement cordant; car tout le mĂ©canisme Ă©tant composĂ© de rouageĂ  dents, il n’y a aucune partie sujette Ă  cĂ©der. La vitesse qu’on veut donner aux mouvements du traĂźneau et de la torsion se rĂšgle au moyen de roues de rechange , propres Ă  cette machine comme Ă  tout autre, destinĂ©e Ă  cette mĂȘme opĂ©ration. On peut faire mouvoir toute la machine Ă  l’aide d’une corde sans fin , recevant le mouvement d’une machine extĂ©rieure Ă  la corderie, ou par tout autre moyen en usage pour faire mouvoir une machine mobile. Il est inutile d’observer qu’il n’est pas nĂ©cessaire, pour produire une action rĂ©guliĂšre, que le mouvement qui dĂ©termine tous les autres soit uniforme;parce que si pendant l’opĂ©ration , le mouvement premier est plus vif ou plus lent un moment que l’autre , les mouvements qu’il engendrera conserveront encore leur vitesse proportionnĂ©e. Il n’y aura de diffĂ©rence que dans la durĂ©e du temps nĂ©cessaire Ă  l’action. Nous avons citĂ© les cas particuliers oĂč cette partie de l’invention est plus essentiellement utile; mais M. Duncan regarde l’application de la crĂ©maillĂšre comme une invention servant Ă  tous les procĂ©dĂ©s de la corderie oĂč il faut de la rĂ©gularitĂ© dans le ANGLAIS. 100 mouvement de la machine, qu’elle aille soit en avant soit en arriĂšre. Dans la partie de laplancheintitulĂ©e,mom;e- ment du traĂźneau en avant et en arriĂšre , la fig. 487 reprĂ©sente le profil d’un traĂźneau ou machine mobile, servant aux usages dont il s’agit, marchant sur un chemin. A B, est le profil de la coulisse placĂ©e sur le sol et fixĂ©e sur le dormant de bois N N, qu’on suppose prolongĂ© d’un bout Ă  l’autre de la cor- derie. Celte machine est reprĂ©sentĂ©e mue par la corde sans fin 0 ; 1 3 et 14 sont deux poulies qui conduisent la corde en allant et revenant sur la grande roue a et la gorge P, autour de laquelle passe cette corde mue par une machine extĂ©rieure, et allant d’une extrĂ©mitĂ© Ă  l’autre de la corderie, laquelle donne le premier mouvement au traĂźneau. Cette roue communique le mouvement Ă  l’axe Q, et qui fait tourner l’axe B. et le pignon 1, lequelĂ  son tour communique le mouvement au pignon 2. Sur son axe est la petite roue S, faisant mouvoir la grande roue 4 » sur l’axe de laquelle est la roue Ă  dents 5 ; cette derniĂšre donne le mouvement Ă  l’autre roue 6, qui se meut le long de la coulisse. Elle 11’est pas fixĂ©e sur son axe, Ă©tant susceptible de glisser dessus Ă  l’effet de pouvoir ĂȘtre mise en action ou arrĂȘtĂ©e Ă  l’aide du levier T. Les quatre roues sur lesquelles porte le chariot peuvent ĂȘtre changĂ©es pour LE MKCAXICIEX 104 faire varier la vitesse; les deux qu’on voit dans cette figure portent le n° 7. Les pignons 1 et 2 se changent, afin de produire les diverses vitesses cherchĂ©es. Tout ce que nous venons d’expliquer ne concerne que le mouvement rĂ©trograde de la machine, mouvement qui a lieu dans le sens de la coulisse de A vers B; le mouvement contraire a donc lieu dans la direction de B vers A, en faisant tourner en sens contraire la roue 6, qui marche dans la coulisse ; la piĂšce nĂ©cessaire pour cela est le petit pignon 8, placĂ© sur l’axe Q , faisant tourner la roue 9 sur l’axe U ; ce dernier axe, et celui qui s’y joint W , se prolongent jusqu’à l’extrĂ©mitĂ© de l’axe 1\ , avec lequel ils sont parallĂšles, afin que le pignon 10, fixĂ© Ă  l’extrĂ©mitĂ© de W, puisse, quand on veut, engrĂ©ner dans le pignon 2. L’axe S devient alors commun aux deux pignons 1 et 10, et peut ĂȘtre mu Ă  volontĂ© par l’un ou par l’autre ; le pignon 1 servant pour le mouvement rĂ©trograde , et le pignon 10 pour le mouvement en avant, dont l’un est en action pendant que l’autre est en repos. La figure reprĂ©sente le pignon 1 o en repos. Mais sup- posons-le en action avec le n° 2 , et le pignon 1 hors d’action, il en rĂ©sulte qu’on donne un mouvement contraire Ă  la roue 6, qui engrĂšne dans la coulisse au moyen des roues 5 , 4 et 5 , que nous avons fait connaĂźtre. Les mou- ANGLAIS. 1 ÜJ vements cordants de cette machine sont produits par l’axe Q , prolongĂ© jusqu’à la façade de la machine, oĂč la roue 11, placĂ©e Ă  l’extrĂ©mitĂ© de l’axe , fait marcher la contre-roue 12 ; ce qui donne le degrĂ© de vitesse nĂ©cessaire aux crochets cordants. On voit par ce qui vient d’ĂȘtre dit que les mouvements rĂ©trogrades et en avant ont lieu Ă l’aidede la roue 6 engrĂ©nant dans la coulisse. On peut donner la torsion nĂ©cessaire au moyen des roues de rechange 11 et 12 , pendant qu’en mĂȘme temps on peut faire marcher la machine avec une vitesse convenable, soit en arriĂšre , soit en avant, au moyen des roues de rechange 1 , 2 et 10 ; les mouvements cordants sont communiquĂ©s par une seule et mĂȘme impulsion de la roue P; ils doivent toujours avoir une vitesse relative entre eux , dans la proportion qu’on veut leur assigner. Un levier fourchu , embrassant sur le manchon i 5 , sert Ă  mettre la machine en action ou Ă  l’arrĂȘter. La fig. 488 reprĂ©sente la mĂȘme machine vue en arriĂšre. Les mĂȘmes signes de renvoi employĂ©s dans la figure i re , indiquent les mĂȘmes piĂšces dans celle-ci. La fig. 3 est le plan d’une partie de la coulisse. A est la coulisse , et N N est le dormant de bois sur lequel elle est fixĂ©e. Le mouvement du traĂźneau lorsqu’il s’avance est extrĂȘmement lent; la vitesse de la roue 6 doit donc I 06 LE MÉCANICIEN ĂȘtre considĂ©rablement diminuĂ©; les roues reprĂ©sentĂ©es dans les figures ne ralentiront pas suffisamment le mouvement pour toutes les occasions possibles; mais les dĂ©tails que nous avons donnĂ©s suffisent pour guider un mĂ©canicien instruit, et lui indiquer la maniĂšre de produire tous les degrĂ©s de mouvement dont on peut avoir besoin. On peut faire marcher le mĂ©canisme en tout ou en partie par la vapeur , l’eau , le vent, la force , ou les animaux. En dĂ©crivant les differentes machines et leurs parties constituantes adaptĂ©es aux divers besoins de l’invention , nous nous sommes rarement occupĂ©s de leurs dimensions ou de la matiĂšre dont elles sont faites , parce qu’on ne peut pas donner dĂ©rĂ©glĂ©s fixes Ă  cet Ă©gard; mais il sera facile Ă  un mĂ©canicien instruit de donner les dimensions nĂ©cessaires , d’employer la matiĂšre convenable, de la proportionner Ă  la nature et Ă  la destination de chaque machine, ainsi qu’à l’impulsion qu’elle doit recevoir, sur-tout si nous ajoutons que les figures des planches intitulĂ©es modification , mouvements du traĂźneau en avant et en arriĂšre, sont faites sur une Ă©chelle de trois quarts de pouce pour pied, et que les dimensions donnĂ©es sont celles qu’on peut prendre pour la pratique. ANGLAIS. 1 O" MOULINS A SCIES. Les moulins Ă  scies sont destinĂ©s Ă  scier le bois ou la pierre ,par le moyen de la force des animaux, del’eau, du vent ou de la vapeur. 11 y en a de deux espĂšces . ceuxoĂčlemouvement de la scie est alternatif , et ceux oĂč les scies ont un mouvement de rotation. Dans l’un ou l’autre cas, les recherches des thĂ©oriciens n’ont pas encore Ă©tĂ© recueillies c’est pourquoi , au lieu de nous arrĂȘter Ă  donner ici une thĂ©orie incertaine , nous allons passer Ă  la partie descriptive, et renvoyer ceux qui veulent voir des recherches curieuses sur ce sujet, Ă  un MĂ©moire sur l’Action des Scies, par Euler , dans les MĂ©moires de l’AcadĂ©mie royale ’de Berlin, annĂ©e iy56. Les moulins Ă  scies Ă  mouvements alternatifs., destinĂ©es Ă  diviser le bois, et mus par l’eau , ne prĂ©sentent pas une grande variĂ©tĂ© dans leur construction. Le moulin Ă  scies, reprĂ©sentĂ© dans la fig. IfĂŽo, est tirĂ© de l’ouvrage intitulĂ© Gray’ sexperiencedMill-Wriyhl. Il ne diffĂšre que par quelques dĂ©tails de ceux dĂ©crits dans l’Architecture hydraulique de BĂ©lidor, et dans la Collection de Machines de Gallon , approuvĂ©e par l’AcadĂ©mie française. La planche ci-dessus indiquĂ©e reprĂ©sente l’élĂ©vation du moulin. A A est l’axe sur lequel to8 IE MÉCAP»tCIEJ! tourne la roue B, dont la dimension est de 17 Ăą 18 pieds de diamĂštre; elle contient [±o sceaux pour recevoir l’eau qui la fait mouvoir. C C, roue dentĂ©e placĂ©e sur le mĂȘme axe, contenant g6 dents. Elle fait aller le pignon n° 2 , ayant 22 dents , lequel est fixĂ© sur un axe, portant Ă  chaque extrĂ©mitĂ© une boĂźte d’assemblage qui fait tourner les manivelles DD. Un extrĂ©mitĂ© de la bielle E est placĂ©e sur la manivelle , et son autre bout tourne sur une charniĂšre F, placĂ©e Ă  l’extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure de la charpente G G. La manivelle D D,au moyen de la bielle E , fait mouvoir et descendre les chĂąssis G G, qui font aller les scies qui coupent le bois. Le pignon n° 2 peut faire aller plusieurs manivelles et autant de chĂąssis Ă  scies. N° 5 , roue de fer Ă  dents angulaires , dans laquelle entre un crochet de fer K , dont l’autre extrĂ©mitĂ© tourne sur un point fixe placĂ© sur le levier H; un bout de ce levier est appuyĂ© sur une barre de fer Ăź, l’autre bout est appuyĂ© dans une coche du chĂąssis G G, de maniĂšre Ă  servir Ă  l’élever ou Ă  l’abaisser. Ainsi , le crampon K fait tourner la roue, pendant que le crampon I, en entrant dans les dents, l’empĂȘche de rĂ©trograder. Sur l’axe du n° 5 est aussi fixĂ© le pignon n° 4, entrant dans les dents en-dessous delĂ  barre de fer qui tient au chĂąssis T T, sur lequel ou place le bois que l’on veut scier par ANGLAIS. IO9 cc moyen le chĂąssis TT marche sur les cylindres S S, le long du chĂąssis immobile U U ; et par consĂ©quent le bois qui est attachĂ© dessus se prĂ©sente devant les scies, qui montent et descendent. YV, machine avecsa manivelle pour lever l’écluse, quand on veut donner l’eau Ă  la roue B B pour la faire aller. En tirant la corde du bras le plus long du levier M , on fait entrer le pignon n° 2 dans la poignĂ©e de la roueC C , qui la fait tourner, et en tirant la corde R , ce pignon se dĂ©tache de la roue. i\ 0 5 , pignon contenant 24 dents, mu par la roue CC , et ayant sur son axe une poulie, sur laquelle est la corde P P , passant sur la poulie n°6, pour la faire tourner; sur son axe est fixĂ© le pignon n° y , agissant sur les dents que porte la barre de fer fixĂ©e sur le chĂąssis T T. En tirant la corde du bras le plus long du levier N, le pignon n° 5 se trouve en contact avec la roue C C ; et en tirant la corde O, on l’éloigne du contact. IN 0 8 , roue fixĂ©e sur l’axe n° g, portant des dents angulaires sur le contour dans lesquels engrĂšne le crampon n” 10, lequel Ă©tant mu par le levier attachĂ© Ă  la partie supĂ©rieure du chĂąssis G, fait tourner la roue n° 8 ; et le crampon n° 11 entre dans les dents de la roue pour l’empĂȘcher de tourner en arriĂšre, pendant que la corde fait avancer les piĂšces de bois vers la porte Y, pour ĂȘtre placĂ©es sur les chĂąssis mobiles TT , et ensuite soumises Ă  l’ac- 110 LE MÉCANICIEN lion des scies. Il est facile doter de la mĂ©canique les crampons n 05 10 et n , quand on n’en a pas besoin. Les tourillons des axes, ceux des manivelles, les pivots, doivent tous tourner dans des crapaudines de cuivre. Z , porte placĂ©e Ă  une des extrĂ©mitĂ©s du moulin, par laquelle on fait passer le bois quand il est sciĂ©. W mur du moulin. O Q charpente du toit. X croisĂ©es pour Ă©clairer Je moulin. Dans les moulins Ă  scier lapierre, les scies se meuvent le plus souvent horizontalement. Le mouvement alternatif horizontal peut ĂȘtre communiquĂ© Ă  une ou plusieurs scies , au moyen d’un mouvement de rotation, soit par des manivelles, etc., ou de tout autre maniĂšre. Voici un exemple Supposons que la roue horizontale ABCD, fig. 451 , mette en mouvement le pignon ON, celui-ci portant une cheville verticale P , Ă  la distance du centre d’environ un tiers de son diamĂštre. Ce pignon et la cheville sont reprĂ©sentĂ©s sĂ©parĂ©ment dans le n° 2 , 1 . Mettez au chĂąssis WSTV, garni de quatre scies , les roues V T \V, emboĂźtĂ©es chacune dans une rainure, dont la direction est parallĂšle Ă  la direction des scies; et qu’une rainure oblique P R, dont la longueur soit double de la distance entre la cheville P, et le centre du pignon soit pratiquĂ© dans le chĂąssis Ă  scies pour recevoir cette cheville. Alors la grande roue, en tournant, fait ANGLAIS. 1 I 1 tourner le pignon et circule autour de Ja cheville P ; celte cheville Ă©tant obligĂ©e de glisser dans la rainure droite PR, tandis que, par la rotation du pignon sur lequel elle est fixĂ©e, sa distance de la grande roue varie constamment ; elle fait approcher et Ă©loigner alternativement de la grande roue tout le mĂ©canisme delĂ  scie, pendant que les rainures dans lesquelles les roues marchent retiennent le chĂąssis , de maniĂšre Ă  le faire mouvoir dans la direction T t , V v. On peut scier d’autres blocs en mĂȘme temps parlemouvement delĂ  grande roue, s’il y a d’autres pignons et chĂąssis agissant dans les directions des rayons respectifs EB, EA, E G. Les efforts contraires de ces quatre chĂąssis et pignons tendront Ă  adoucir les secousses et Ă  Ă©gaiiser tout le mouvement. Le mĂȘme arrangement d’une cheville fixĂ©e Ă  une distance convenable du centre d’une roue, et glissant dans une rainure, peut servir Ă  convertir le mouvement alternatif en mouvement de rotation; mais il ne doit pas ĂȘtre prĂ©fĂ©rĂ© Ă  la conversion ordinaire au moyen d’une manivelle. Quaud on emploie les scies pour donner aux pierres la forme cylindrique , il faut faire une lĂ©gĂšre addition Ă  cet appareil. Voyez les fig. 452 et 453. La scie, au lieu de glisser dans une rainure verticale , comme pour couper la pierre, est attachĂ©e Ă  un levier ou solive 1 I 2 LE MECANICIEN F G , suflisarmnent fort; ce levier est percĂ© de trous, ainsi que la piĂšce verticale LD, qui est aussi mobile vers l’un ou l’autre cĂŽtĂ© du chĂąssis, dans des rainures faites dans les piĂšces AL, D M. On peut aussi changer Ă  volontĂ© la longueur K G du rayon. La scie marchant par un mĂ©canisme particulier en arriĂšre et en avant , dans la direction CB, BC, elle entre de plus en plus dans le bloc, et se trouvant retenue par la solive F G , elle dĂ©tache du bloc une portion cylindrique. Quand on veut tailler dans un bloc de pierre une colonne parfaitement cylindrique , la premiĂšre chose Ă  dĂ©terminer dans le bloc est la position de l’axe du cylindre. On pose ensuite le bloc de façon que cet axe soit parallĂšle Ă  l’horizon. On perce alors de part en part un trou cylindrique d’un Ă  trois pouces de diamĂštre, et on introduit dans ce trou une barre de fer dont le diamĂštre soit un peu plus petit que celui du tube, de maniĂšre qu’elle n’ait que la place nĂ©cessaire pour glisser librement, et aller et venir quand il est besoin. Chaque extrĂ©mitĂ© de cette barre doit ĂȘtre terminĂ©e par une vis pour y mettre un Ă©crou et un fĂ»t; il doit porter trois piĂšces plates en bois ou en fer, ayant chacuue une fente dans le milieu presque d’un bout Ă  l’autre ; il faut mettre Ă  chaque fente une vis Ă  queue par ce moyen , le fĂ»t de chaque extrĂ©mitĂ© des barres peut s’ajuster ANGLAIS. 1 l3 promptement de maniĂšre Ă  former des triangles isocĂšleset Ă©quilatĂ©raux; et pour donneras- sez de forceĂ  toute la charpente, la barre de fer uniradeuxangles correspondants ; la scie, deux autres correspondants; et une autre boĂźte de fer ou de bois, les deux angles restants. Il est Ă©vident que cette construction laissel’ouvrier libre de placer la scie Ă  la distaneequ’il veut du trou percĂ© dans le milieu du bloc ; alors, en donnant Ă  la charpente delĂ  scie le mouvement alternatif, on peut avec le temps dĂ©tacher le cylindre du bloc. Cette mĂ©thode a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©e pour la premiĂšre fois dans la collection des machines approuvĂ©es par l’AcadĂ©mie de Paris. Si l’on voulait scier une section conique dans un bloc semblable, il faudrait alors fixer deux chĂąssis de bois ou de fer aux extrĂ©mitĂ©s parallĂšles du bloc, destinĂ©es Ă  coĂŻncider avec les bases de la section; ensuite on entaille dans ces chĂąssis, des rainures circulaires qui doivent correspondre avec les circonfĂ©rences des deux bases de la section proposĂ©e. En faisant agir la scie dans ces rainures, elle doit Ă©videmment dĂ©tacher dans le bloc un solide dont la surface est celle de la section conique; nous croyons que ce procĂ©dĂ© est de sir George Wright. Le meilleur moyen de forer le trou suivant l’axe du cylindre est le suivant Ă©tablissez sur un chariot se mouvant sur quatre petites m. 8 LE MECANICIEN roues, leux piĂšces verticales ayant chacune un trou assez grand pour laisser jouer la tariĂšre librement placĂ©es Ă  deux ou trois pieds de distance, et prĂ©parĂ©es de façon que les piĂšces et les Irons pour recevoir la tariĂšre puissent s’élever et s’abaisser Ă  volontĂ© par des Ă©crous; des piĂšces qui se trouvent sur la barre empĂȘchent la tariĂšre de glisser en arriĂšre et en avant; elles sont plus grosses que les trous pratiquĂ©s dans les piĂšces verticales, et elles forcent contre ces derniĂšres, pendant que la tariĂšre tourne. Placez la partie carrĂ©e de la tige du foret entre les deux piĂšces verticales, et faites mettre sur cette partie de la barre une roue cannelĂ©e Ă  trou carrĂ© d’une grandeur convenable; alors vous pourrez donner Ă  cette barre un mouvement de rotation par une corde sans fin, qui passera sur cette roue cannelĂ©e et sur une roue d’un diamĂštre beaucoup plus rrand dans le mĂȘme plan, celle-ci tournant Ă  l’aide d’une manivelle ordinaire. A mesu rc- que le percement avance, on fait approcher dĂ©plus en plus du bloc le chariot avec la tariĂšre, en faisant usage de leviers et de poids. Les scies ordinaires, agissant, non par un mouvement alternatif, maisparun mouvement de rotation , appelĂ©es scies circulaires , sont connues depuis long-temps en Hollande elles serveut Ă  dĂ©couper le bois de placage. Elles ont Ă©tĂ© introduites chez nous par le gĂ©nĂ©ral ANGLAIS. 1 l5 Bentham , et on s’en sert maintenant dans le chantier de Portsmouth, et dans quelques autres ports; mais elles ne sont pas encore aussi gĂ©nĂ©ralement adoptĂ©es qu’il serait Ă  dĂ©sirer , si l’on considĂšre l’avantage incalculable qu’elles ont d’abrĂ©ger le travail, et d’exĂ©cuter avec promptitude et prĂ©cision ce que l’on ne fait qu’avec lenteur et avec peine par la voie ordinaire. Les scies circulaires sont susceptibles de tourner dans des plans horizontaux , verticaux ou inclinĂ©s; et le bois Ă  scier peut ĂȘtre placĂ© dans tous les sens, de sorte qu’il peut ĂȘtre sciĂ© par des lignes faisant entre elles tous les angles quelconques, ou sĂ©parĂ©es l’une de l’autre Ă  telle distance que l’on voudra; la scie Ă©tant fixĂ©e sous un certain angle et Ă  une certaine distance du bord du chĂąssis, tous les morceaux seront sciĂ©s de la mĂȘme dimension sans tracer des lignes Ă  la craie, mais seulement en les faisant avancer de façon Ă  maintenir toujours un cĂŽtĂ© en contact avec le cĂŽtĂ© du chĂąssis; car alors ils viennent l’un aprĂšs l’autre rencontrer la scie tournant sur son axe, faire effort sur elle, et aussitĂŽt la scie les partage. II. Smart,au pont de Westminster, possĂšde plusieurs scies circulaires, toutes mues par un cheval, dans un manĂšge assez circonscrit; une d’elles,servant Ă  dĂ©couper et percer des tenons, est reprĂ©sentĂ©e par la fig. ^p j- NOPQR est un chĂąssis, au dessous du- 8 . LE MÉCANICIEN 116 quel est uue partie des rouages du manĂšge ; A B C D E F sont des poulies sur lesquelles passent des courroies ou bandes de cuir dont les parties cachĂ©es passent sur le bord d’une grande roue verticale; au moyen de cet appareil simple, les scies S S tournent sur leur axe avec une Ă©gale vitesse, parce que c’est la mĂȘme courroie qui passe autour des poulies DC placĂ©es sur ces axes. La courroie qui passe sur la poulie A communique le mouvement de rotation Ă  la tariĂšre G. La planche I est enclavĂ©e Ă  l’ho- rison sous un angle de 3o degrĂ©s environ ; le plan delĂ  scieS est parallĂšle Ă  celui de la planche I, et est placĂ© Ă  un quart de pouce de distance l’un de l’autre, tandis que le plan de la scie S est vertical, et la pointe la plus infĂ©rieure Ă  la mĂȘme distance de la planche I. Chaque morceau deboisK,avec lequelonveut fairele tenon, a environ quatre pouces de long, un quart de large et 5/8 d’épaisseur. Un bout de celte piĂšce est placĂ© de maniĂšre Ă  pouvoir glisser le long du rebord vers la partie infĂ©rieure de la planche I; aussitĂŽt qu’on le fait avancer avec la manivelle H, la scie S commence Ă  le scier, et aprĂšs elle, la scie S ; aprĂšs quoi on retourne la planche pour mettre l’autre bout en bas, et les deux scies rĂ©pĂštent la mĂȘme opĂ©ration ; ensuite on prĂ©sente le tenon contre la tariĂšre G, et aussitĂŽt que son trou est percĂ©, il tombe dans la boĂźte placĂ©e au dessous. ANGLAIS. O il peut, par le procĂ©dĂ© ci-dessus, faire plus de 3 o tenons par minute, avec plus de prĂ©cision qu’on n’en ferait un seul dans un quart- d’heure de temps avec la scie Ă  main et le foret. O11 peut faire servir ces procĂ©dĂ©s,au moyen de lĂ©gers changements, Ă  une foule d’autres besoins, particuliĂšrement quand on veut scier promptement un grand nombre de morceaux , et leur donner Ă  tous la mĂȘme dimension et la mĂȘme forme. Cette espĂšce de machine a cet avantage prĂ©cieux, qu’un ouvrier ordinaire peut conduire la besogne aussi bien que le meilleur ouvrier, une fois que la position des scies et de la charpente est Ă©tablie. MOULIN A TAN. Le moulin Ă  tan sert Ă  moudre l’écorce de chĂȘne et Ă  la prĂ©parer pour les tanneurs. Ces moulins, comme la plupart des autres, sout mus au moyen de chevaux , ou par la force de l’eau , ou du vent. Un des meilleurs moulins Ă  tan que nous connaissions est celui inventĂ© par M. Bagnall, de Worsley. Cette machine sert, non-seulemen t Ă  couper l’écorce en morceaux, Ă  la moudre, Ă  la cribler et Ă  la piler, mais aussi Ă  retirer les cuirs verts et les peaux de mouton du lavage et Ă  les prĂ©parer; Ă  maroquiner les peaux de mouton et autres peaux Ă  l’usage du peaussier, 1 I 8 LE MÉCANICIEN et Ă  nettoyer et enlever la fleur de dessus le cuir tannĂ© quand on le corroie. La fig. 455 est le plan horizontal du moulin; la fig. 456 une coupe longitudinale du mĂȘme; la fig. 457 une coupe transversale. A est la roue Ă  eau qui fait marcher toute la machine. B l’axe de la roue dentĂ©e qui communique le mouvement. C la roue fixĂ©e sur l’axe B de la roue Ă  eau, qui fait tourner l’axe verticale E, qui fait mouvoir les couteaux et le marteau. D les roues dentĂ©es , placĂ©es au sommet des axes verticaux, E axe vertical. F roue dentĂ©e qui s’engrĂšne dans la roue C. G vis pour tourner les pierres I. P piĂšce de bois portant des couteaux ou couperets attachĂ©s Ă  son extrĂ©mitĂ© pour hacher l’écorce mise sur le grillage i, que frappe la solive en tombant. Q crible qui reçoit l’écorce qui tombe de dessous les couperetsi, et la fait passer dans la trĂ©mie H , d’oĂč elle descend par le soulier J vers les meules l,oĂč elle est rĂ©duite en poudre. K conduit qui reçoit l’écorce des meules et la fait passer dans le crible L, qui est garni de fil de fer pour prĂ©parer l’écorce Ă  mesure qu’elle sort de dessous les meules I. ANGLAIS. 1 1Q M auge pour recevoir l’écorce qui passe Ă  travers le trayeur L. R marteau, pour Ă©craser ou broyer l’écorce qui tombe dans le bassin S,qui est inclinĂ©, afin que le marteau la force de sortir du cĂŽtĂ© infĂ©rieur de ce bassin , dĂšs qu’elle est Ă©crasĂ©e. h auge pour recevoir la poussiĂšre et la mousse qui passent Ă  travers le crible L. T roue qui engrĂšne sur la roue D, qui elle- mĂȘme fait mouvoir le couteau, au moyen d’une manivelle placĂ©e Ă  l’extrĂ©mitĂ© de l’axe u. W verge qui s’étend de la manivelle Y jusqu’à la barre x. x barre ayant plusieurs trous pour alonge r ou racourcir la chute du couteau. y axe auquel les baguettes h h sont fixĂ©es. h baguette sur laquelle est montĂ© le couteau f destinĂ© Ă  racier les peaux, etc. Ce couteau a deux ressorts a a pour lui donner un peu de jeu quand il porte ses coups en arriĂšre et en avant, de façon Ă  ne pas Ă©corcher ou endommager les peaux. z est un crampon qui ramĂšne le couteau sans toucher la peau , et puis tombe en arriĂšre pour recevoir encore le crampon. i rouleau pour relever la verge h pendant que les peaux s’étendent sur la solive b en faisant aller la manivelle m. b solive pour mettre en Ɠuvre les peaux,etc. Chaque solive a quatre roues p p qui marchent 1 20 LE MECAMCIEN dans une auge 4 ? Barres en travers du chĂąssis qui embrassent l’arbre droit, et donnent le mouvement Ă  tout. LE MECANICIEN 128 6, 6, Axe de fer sur lequel tourne les meules supĂ©rieures. 7, Rateau extĂ©rieur. 8, Rateau intĂ©rieur. fig. 463 . Meule infĂ©rieure vue d’en haut. 1. GouttiĂšre de bois se poursuivant autour de la meule infĂ©rieure. 2. Cercle d’environ 6 pouces d’épaisseur dans toute sa circonfĂ©rence, servant Ă  empĂȘcher que le grain ne s’éparpille. 5 . Ouverture ou trappe pratiquĂ©e dans la gouttiĂšre, ouvrant et fermant Ă  volontĂ©. En s’ouvrant, elle permet au grain rĂ©uni dans la gouttiĂšre, oĂč il est poussĂ© en avant par des rateaux, dĂ©passer dans des huches placĂ©es au bas pour le recevoir. 4. Portion de cercle dĂ©crite par la meule extĂ©rieure. 5 . Portion de cercle dĂ©crite par la meule infĂ©rieure, d’oĂč nous voyons que les deux meules suivent des routes diffĂ©rentes autour de l’axe, et Ă©crasent plus de grain. 6. Rateau extĂ©rieur. 7. Rateau intĂ©rieur. 8. Balayeur faisant partie du rateau intĂ©rieur, et baissĂ© de temps Ă  autre pour balayer tout le grain quand il a Ă©tĂ© suffisamment Ă©crasĂ©. La pression et l’action de ces rateaux sont dĂ©tcr- ANGLAIS. minĂ©es par des ressorts de bois qu’il n’est pas facile de bien reprĂ©senter sur le papier. La position oblique des rateaux le point intĂ©rieur marchant le premier leur fait pousser le grain en dedans et vers le centre, et en mĂȘme temps le retourner Ă  peu prĂšs connue le soc de la charrue pousse la terre sur la droite, et la renverse en partie. Il y a des moulins qui n’ont qu’un balayeur, et en gĂ©nĂ©ral, il faut dire qu’à cet Ă©gard on remarque une grande variĂ©tĂ© de construction dans les moulins. Fig. 4G4. ChĂąssis Ă  pilons, vu de profil. 1 , section de l’arbre horizontal. 2, trois balayeurs pour lever les pilons. 3 , petite roue garnie de 28 dents, destinĂ©e Ă  donner le mouvement Ă  la spatule. 4 , autre roue que celle-ci fait marcher, garnie de 20 dents. 7, roue placĂ©e sur l’extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure du fuseau, garnie de 12 dents. 8, deux guides dans lesquels le fuseau tourne librement, et de maniĂšre cependant Ă  ne pouvoir ĂȘtre transposĂ© ni plus haut ni plus bas. 9 , levier se mouvant autour de la piĂšce n° 4» percĂ©au pointgd’un trouparoĂčpasselefuseau, et dans lequel il se meut librement. Le fuseau a dans cet endroit un Ă©paulemcin qui porte sur le bord du trou 9, de façon que par le mou* 9 m ] JO LE MÉCANICIEN veinent de ce levier il peut, Ă  volontĂ©, ĂȘtre dĂ©gagĂ© des rouages. Ce mouvement lui est communiquĂ© par le moyen du levier io,qui tourne sur son centre. L’ouvrier employĂ© au Tourneau tire la corde 10, 11 , et de cette maniĂšre dĂ©gage le fuseau et la spatule. 11 , pilon vu de cĂŽtĂ©. 12 , le cĂŽtĂ© gauche du mĂȘme. i 5 , balustrade supĂ©rieure., marquĂ©e du n° 3 dans la fig. /jfio. i 3 , balustrade supĂ©rieure, marquĂ©e 5 dans la fig. /6o. A celle-ci sont fixĂ©es les dĂ©tentes qui servent Ă  arrĂȘter et suspendre les pilons. i5, dĂ©tente soutenue par une corde Ă  son extrĂ©mitĂ© extĂ©rieure. 16 , tasseau placĂ© derriĂšre le pilon , et garni d’une poulie sur laquelle passe la corde qui va se rattachera la dĂ©tente i 5 . 17 , ladite poulie. i8, corde tenue par l’ouvrier, passant sur la poulie 17, et attachĂ©e Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la dĂ©tente i 5 . Cette dĂ©tente se trouve dans une position verticale par l’effet de son propre poids. Lorsque l’ouvrier veut arrĂȘter un pilon, il tire la corde 18 au moment oĂč le pilon se lĂšve quand celui-ci est arrivĂ© Ă  sa plus grande hauteur, la dĂ©tente est horizontale, et empĂȘche le pilon de retomber au moyen d’une cheville qui fait saillie sur le cĂŽtĂ© de ce mĂȘme pilon ; la ANGLAIS. 101 dĂ©tente se maintient dans cette position en attachant la corde Ă  une cheville fixĂ©e Ă  portĂ©e de l’ouvrier. 19, deux balustrades infĂ©rieures, marquĂ©es 10, fig. 460. 20, gros bloc de bois, et quelquefois de pierre, dans lequel sont taillĂ©s les mortiers, marquĂ©s 21 , fig. 46o. 21 , vase placĂ© sous la presse pour recevoir l’huile. 22 , petit fourneau destinĂ© Ă  chauffer le grain quand il est Ă©crasĂ©. 25 , baquet placĂ© sur le devant du fourneau; il se termine en pointe par en bas, oĂč rĂšgne une trĂšs Ă©troite ouverture. Les sacs de crin, dans lesquels doit ĂȘtre pressĂ© le grain aprĂšs avoir Ă©tĂ© Ă©chauffĂ© dans le fourneau, se remplissent dans le baquet. On retire le grain du fourneau avec une grande cuillĂšre, on le met dans ces sacs, et il en sort une grande quantitĂ© d’huile, qui tombe, parla petite ouverture du fond, dans un vase placĂ© pourla recevoir. 24, spatule attachĂ©e Ă  1 extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure du fuseau, et tournant circulairement dans la chaudiĂšre oĂč est le grain, l'empĂȘchant ainsi, non seulement de s’attacher au fond, mais encore d’acquĂ©rir un trop haut degrĂ© de chaleur. Le premier point, dans ce procĂ©dĂ©, est d’écraser la graine sous les meules supĂ©rieures; 9 - 1 LE MECANICIEN pour en venir plus expĂ©ditivement Ă  bout, on place l’une de ces meules Ă  environ deux tiers de son Ă©paisseur, plus prĂšs de l’arbre que l’autre. Alors elles marchent diffĂ©remment, et la graine qui s’accule vers le centre est Ă©crasĂ©e par l’une et l’autre. Le rateau les rĂ©unit sous la meule infĂ©rieure en une traĂźnĂ©e, dont la coupe se trouve reprĂ©sentĂ©e dans la fĂźg. 465 ; la meule, en passant dessus, l’aplatit. 11 est ensuite ramassĂ© en une autre traĂźnĂ©e, de la forme reprĂ©sentĂ©e dans la fĂźg. 466 sous la meule intĂ©rieure par le rateau, qui se compose de deux parties la partie extĂ©rieure pĂšse sur le cerceau de bois qui entoure la meule infĂ©rieure, et renvoie obliquement le grain en dedans, pendant que la partie intĂ©rieure rĂ©unit ce qui Ă©tait rĂ©panda vers le centre. L’autre rateau se brise vers le milieu en un point qui permet Ă  la moitiĂ© extĂ©rieure de s’élever au-dessus de la meule infĂ©rieure, pendant que l’autre moitiĂ© continue d’agir sur lui, et enlĂšve ainsi la pĂąte humide. Quand le grain est suffisamment Ă©crasĂ©, l’ouvrier laisse retomber cette moitiĂ© extĂ©rieure du rateau; aussitĂŽt elle ramasse toute la pĂąte, et la renvoie obliquement en dehors, vers le cercle de bois , jusqu’à ce qu’enfiu elle la fait dĂ©border , et tomber dans des caisses destinĂ©es Ă  la recevoir. Ces caisses sont percĂ©es dans le fond de trous qui livrent passage Ă  l’huile tout le temps que dure l’opĂ©ration. Celte huile, alors ANGLAIS. 1 „> j portĂ©e dans un rĂ©cipient particulier, est regardĂ©e comme la plus pure , attendu qu’on l’a obtenue sans pression, et par la simple rupture de l’enveloppe du grain. Il y a des moulins oĂč cette opĂ©ration est rendue plus facile, et produit en plus grande quantitĂ© cette premiĂšre qualitĂ© d’huile. 11 ne s’agit que de bĂątir un petit fourneau dans les maçonneries qui portent la meule infĂ©rieure, et de le chauffer Ă  un degrĂ© de chaleur modĂ©rĂ©. On ne saurait apporter trop de soin Ă  empĂȘcher que cette chaleur ne devienne excessive , car alors l’huile, dissolvant une plus grande partie de la substance du grain susceptible de fermentation, se trouve exposĂ©e Ă  rancir en fort peu de temps. En gĂ©nĂ©ral, on regarde cette pratique comme dangereuse, et ne donnant pas une huile aussi estimĂ©e. Au sortir des meules, la pĂąte est mise dans des sacs de crin, et soumise Ă  une premiĂšre pression. L’huile qui en rĂ©sulte est Ă©galement regardĂ©e comme une huile de premiĂšre qualitĂ©, fort peu infĂ©rieure Ă  la premiĂšre ; elle est mise Ă  part, le grand rĂ©servoir Ă©tant divisĂ© en plusieurs compartiments. Les pains rĂ©sultant de cette premiĂšre pression sont retirĂ©s des sacs, brisĂ©s, et soumis dans des mortiers Ă  la premiĂšre action des pilons. La pĂąte est de nouveau rebattue, et la substance du grain rĂ©duite en une farine si fine 1E MECANICIEN i34 qu'on en peut retirer toute l’huile, dans quelque partie qu’elle se soit rĂ©fugiĂ©e. Mais alors elle devient beaucoup plus visqueuse par le mĂ©lange forcĂ© du mucilage et des parties plus fines de la farine. Quand elle est suffisamment broyĂ©e, l’ouvrier arrĂȘte l’un des pilons au moment oĂč il s’apprĂȘte Ă  retomber, et porte le contenu du mortier dans la premiĂšre chaudiĂšre, oĂč elle est chauffĂ©e Ă  la tempĂ©rature de la cire fondante c’est-lĂ , dit-on, le vrai degrĂ©, et constamment remuĂ©e par la spatule. De lĂ , on la remet dans des sacs de crin, de la mĂȘme maniĂšre que nous avons dĂ©jĂ  dit. L’huile qui rĂ©sulte de cette opĂ©ration est regardĂ©e comme la meilleure de la seconde qualitĂ©, et quelquefois est mise Ă  part. La pĂąte est ensuite soumise Ă  une seconde pression, et donne l’huile de seconde qualitĂ©. Toutes ces opĂ©rations, de piler et de chauffer, sont faites par un seul ouvrier qui trouve constamment Ă  s’employer en passant successivement de l’un Ă  l’autre des quatre mortiers. La mise en sacs et la conduite de la presse sont l’ouvrage d’un autre ouvrier. Dans les moulins de la Picardie, de l’Alsace et de la plus grande partie de la Flandre , l’opĂ©ration se termine lĂ  ; et l’on augmente le produit du fourneau en mĂȘlant une ou deux cuillerĂ©es d’eau avec la pĂąte. Mais les Hollandais prennent plus de peine. ANGLAIS. 1 55 Ils ne mĂȘlent point d’eau dans la pĂąte soumise pour la premiĂšre fois au pilon ; ils prĂ©tendent que cela nuit singuliĂšrement Ă  la qualitĂ© de l’huile. Cependant les pains qui rĂ©sultent de cette pression, et qu’on vend ensuite pour la nourriture des bestiaux , ne laissent pas d’ĂȘtre encore gras et doux. Les Hollandais les brisent, et les mettent de nouveau sous le pilon, qui les rĂ©duit alors en une pĂąte aussi compacte que la glaise. Ils retirent cette pĂąte , qu’ils mettent dans une chaudiĂšre, y ajoutent quelques cuillerĂ©es d’eau, et font bouillir le tout pendant quelque temps, en ayant soin de le remuer constamment. Ils le portent delĂ  dans les sacs de la derniĂšre presse, le soumettent Ă  l’action de celle-ci, et en retirent une certaine quantitĂ© d’huile infĂ©rieure, suffisante toutefois pour donner des profils au fabriquant. Il en rĂ©sulte un pain aussi sec et aussi dur qu’il peut lctrc; les fermiers l’achĂštent pour leurs bestiaux. Il exisLe en outre, en Hollande, des petits moulins qui n’ont d’autre occupation que celle d’extraire de l’huile des pains qu’ils achĂštent de la France et du Brabant ; ce qui prouve Ă©videmment la supĂ©rioritĂ© de la manufacture hollandaise. C’est une chose remarquable que la prĂ©cision et la propretĂ© avec laquelle ce peuple industrieux travaille. Dans leurs rĂ©servoirs, la partie substantielle 1E MECAMCILX 3G 49 qu’à ce qu’une pinte cĂźu tout mĂ©langĂ© pĂšse le nombre d’onces dĂ©terminĂ©. C’est parla consistance elle poids de ces matiĂšres, que le fabricant peut connaĂźtre les proportions convenables pour chaque genre de poterie; et c’est d’aprĂšs ces donnĂ©es qu’il peut calculer s il est possible de faire quelques changements qui puissent tourner Ă  son avantage. Quand on a mĂȘlĂ© dans les proportions convenables la glaise et le caillou , le liquide est retirĂ© du rĂ©servoir au moyen d’une pompe qui le porte au haut du four Ă  sĂ©cher. Le four Ă  sĂ©cher est une espĂšce d’auge formĂ©e de briques de diffĂ©rentes grandeurs, de 5o ou 4° pieds de long, de 4 jusqu'il 6 de large, et d’un pied d’épaisseur. Des tuyaux partant du brasier passent sous ses angles , et les briques dont elles se composent Ă©tant de mauvais conducteurs du calorique, il s’opĂšre une Ă©vaporation avantageuse en ce qu’elle donne au tout le degrĂ© de consistance nĂ©cessaire. On ne laisse jamais bouillir la terre Ă  porcelaine , maison la fait soigneusement Ă©vaporer sur un four Ă  plĂątre , Ă  un degrĂ© de chaleur lent et modĂ©rĂ©, le plĂątre Ă©tant Ă©tendu sur de vieux moules pulvĂ©risĂ©s, et formant une surface plane. L’ouvrier qui fait sĂ©cher la terre donne tous ses soins Ă  l’évaporation, et de temps Ă  autre 5o IE MÉCANICIEN, tourne, avec une pelle de bois, la masse Ă©paissie; car autrement les parties les plus voisines des briques se seraient durcies, tandis que celles qui sont Ă  la surface conserveraient encore leur premier Ă©tat de liquiditĂ©; pour rĂ©gler la chaleur,on emploie des briques de trois Ă©paisseurs diffĂ©rentes, ayant soin de placer jles plus Ă©paisses prĂšs du foyer,oĂč le degrĂ© de chaleur est le plus grand. Quand il s’est fait une certaine Ă©vaporation, ce qu’on juge par la cessation d’effervescence apparente, ou l’absence de bouillons Ă  la surface de la masse, le mĂ©lange, conservant encore le nom d’argile, est dĂ©posĂ© sur des dales pour terminer la dessication. Si l’évaporation se prolongeait davantage , l’argile ne serait plus susceptible de prendre les formes qu’on voudrait lui donner , mais serait ce qu’on appelle noueuse, et ramassĂ©e en morceaux. La terre se retire des fours en blocs carrĂ©s, qu’on dĂ©tache avec la bĂȘche, et qu’on entasse pour qu’elle acquiĂšre un degrĂ© uniforme de froid et d’humiditĂ©. Plus elle restera dans cet Ă©tat, et meilleure elle sera ; mais le temps qu’on l’y laisse dĂ©pend des circonstances d’emplacement , de presse ou de fortune. Au moment oĂč l’on retire la terre du four, soit l’effet des bulles d’air qu’elle contient , soit celui de la chaleur necessaire Ă  l’évapo- ANGLAIS. I ,i 1 ration, elle est trop molle pour ĂȘtre mise en Ɠuvre. Aussi, pour la bien mĂȘler et la mettre Ă  la tempĂ©rature convenable, on la bat avec des maillets de bois. On la coupe alors en petits morceaux, avec une palette assez semblable Ă  une bĂȘche, et avec laquelle l’ouvrier rejette de toute sa force chaque morceau sur la masse. Ces deux opĂ©rations se rĂ©pĂštent jusqu’à ce qu’il en rĂ©sulte une certaine consistance , et que le tout paraisse ĂȘtre arrivĂ© Ă  une tempĂ©rature convenable. Ou soumet alors l’argile Ă  l’opĂ©ration du battage. Cet ouvrage est exĂ©cutĂ© par un homme robuste , qui place un gros morceau de terre, d’environ 5o livres, sur un banc fort et commode. Avec un fil de laiton cet homme coupe la masse en travers , puis prenant les uns aprĂšs les autres les morceaux qu’il a ainsi coupĂ©s, il les rejette de toute sa force sur la masse qui est en bas, et continue cette opĂ©ration tant qu’elle paraĂźt nĂ©cessaire. Ce travail est fort pĂ©nible, mais cependant nĂ©cessaire pour chasser tout l’air qui pourrait rester dans la masse aprĂšs qu’elle a Ă©tĂ© battue; car s’il en restait, la portion qui le contiendrait, en passant au feu, Ă©claterait par suite de la dilatation de l’air. C’est donc pour cela qu’on continue ce travail jusqu’à ce que la terre, coupĂ©e avec le laiton, prĂ©sente une surface parfaitement unie et homogĂšne. J 02 1,’l! mĂ©canicien Dans plusieurs des principales manufactures, ce dernier travail se fait par des machines. On retire du four Ă  sĂ©cher une certaine quantitĂ© de terre, que l’on jette ensuite,lorsqu’elle est froide, dans un grand cĂŽne de fer, semblable Ă  celui qu’on emploie pour briser l’argile, et garni intĂ©rieurement de forts couteaux disposĂ©s selon un plan inclinĂ©, et correspondant avec d’autres couteaux partant d’un arbre vertical, se mouvant d’un mouvement lent et rĂ©gulier par une machine Ă  vapeur. De cette maniĂšre, toute la terre contenue dans le cĂŽne est trĂšs soigneusement sĂ©parĂ©e et pressĂ©e par une vis, de sorte que la masse que l’on vient de sĂ©parer et diviser est de nouveau pressĂ©e et Ă©galement affectĂ©e par d’autres couteaux placĂ©s plus bas. Au fond de ce cĂŽne, se trouve d’un cĂŽtĂ© une ouverture quadrangulaire, au travers de laquelle la terre passe graduellement, et se divise, Ă  l’aide d’un fil de laiton, en morceaux de la forme de briques, pesant de cinquante Ă  soixante livres. Quelquefois ces morceaux , selon leur destination, sont rejetĂ©s dans le cĂŽne, et soumis une seconde fois Ă  la mĂȘme opĂ©ration. Il y a une autre maniĂšre de presser l'argile , et que n’oublie jamais le presseur, quelque bien battue qu’elle ait Ă©tĂ© avant le presseur, avec un morceau de laiton, dĂ©tache une portion de terre, qu’il aplatit bien entre ses deux ANGLAIS. 1 53 mains, et qu’il lance ensuite de toute sa force sur la planche; il continue cette opĂ©ration jusqu’à ce que le mĂ©lange soit si complet, qu’il n’y ait aucune probabilitĂ© qu’il soit restĂ© la moindre portion d’air. Si l’un des deux premiers morceaux de terre avait Ă©tĂ© blanc, et l’autre noir, le tout aprĂšs avoir Ă©tĂ© ainsi travaillĂ©, dans quelque point qu’on le coupĂąt, prĂ©senterait une teinte grise uniforme. C’est en bien pressant le tout qu’on lui donne cette consistance, sanslaquellel’ouvrier ne pourrait s’en servir ni avec sĂ©curitĂ© ni avec facilitĂ©. Les terres destinĂ©es Ă  la fabrication des vases sont soumises Ă  cette prĂ©paration Ă  diffĂ©rents degrĂ©s; les unes plus longtemps, les autres moins. C’est alors qu’on peut considĂ©rer que la terre est propre Ă  ĂȘtre mise sur le tour. Le tour du potier se compose d’une grande roue verticale, garnie d’une manivelle, et portant sur le bord une rainure destinĂ©e Ă  recevoir une corde. Le tout est fixĂ© sur une forte planche mobile, au moyen de laquelle la corde peut ĂȘtre Ă  volontĂ© ou tendue ou relĂąchĂ©e, et ensuite passĂ©e sur un chĂąssis Ă  peu prĂšs triangulaire ou demi ovale, de 5o pouces de hauteur, avec un large cerceau placĂ© de champ sur le devant, d’environ six pouces d’épaisseur. Au milieu de ce chĂąssis est un fuseau ver- LE MECAÎUCIEX lical, dont l'extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure s’ajuste et tourne dans une crapaudine. Un peu au dessus est une poulie garnie de rainures diffĂ©rentes, au moyen desquelles on peut donner trois vitesses diffĂ©rentes , encore un peu plus haut est un pivot tournĂ© pour s’ajuster dans une crapaudine; Ă  l’extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure est un bloc de bois circulaire, d’environ sept pouces dediamĂštre, qui tourne horizontalement; d’autresblocssonttout prĂȘts Ă s’y adapter, selon la grandeur du vase qu’on veut fabriquer. La machine est mise en mouvement avec une manivelle Ă  bras. Le mouvement est communiquĂ© au moyen d’une corde qui se rattache cĂ  la grande roue; un homme qu’on appelle 1 e b aller faiseur de balles dĂ©tache avec le laiton des portions de terre qu’il roule en boules et donne au tourneur. Si c’est de la porcelaine qu’on veuille faire,le baller, avant de rouler la terre, la casse en deux, et la bat fortement entre ses deux mains. Le tourneur jette la boule sur le bloc qui tourne horizontalement, et, trempant frĂ©quemment ses doigts dans l’eau, pour Ă©viter que la terre ne s’y attache, il la façonne en une longue et Ă©troite colonne qu’il affaisse ensuite, rĂ©pĂ©tant la mĂȘme opĂ©ration jusqu’eĂ  ce qu’il soit convaincu qu’il n’y reste plus d’air. Le tourneur fait alors ralentir le mouvement ANGLAIS. 1 30 du tour, et avec ses doigts, que de temps A autre il trempe dans l’eau, donne au vase la premiĂšre forme; puis, avec diffĂ©rents profils ou cĂŽtes forme l’intĂ©rieur du vase, et en fait disparaĂźtre les inĂ©galitĂ©s. Lorsque le tourneur a Ă  faire un certain nombre de vases de la mĂȘme grandeur, il place une cheville Ă  une hauteur dĂ©terminĂ©e par celui du vase, qui lui sertdeguide. Quand le vase a deux diamĂštres diffĂ©rents, tels que le cou et le corps d’une cruche, il se guide sur deux chevilles. C’est ainsi que s’y prend le tourneur pour faire les vases ronds, employant divers instruments pour en finir les formes, façonner les bords, etc. AprĂšsavoir ainsi donnĂ© la premiĂšre forme Ă  la terre, il dĂ©tache le vase de dessus le plateau du tour , au moyen d’un fil de laiton qu’il fait passer Ă  la partie infĂ©rieure du vase; ce qui fait qu’on l’enlĂšve sans difficultĂ©; il le passe alors dans les mains du baller , qui ‱ le porte sur une longue planche, oĂč on le laisse sĂ©cher un instant avant de le remettre sur le tour pour y recevoir le dernier travail. Dans les manufactures oĂč se font de grands vases et oĂč l’on emploie la vapeur, on suit la mĂ©thode de M. Wedgvvood, c’est-Ă -dire, qu’on se sert de deux cĂŽnes verticaux opposĂ©s par le sommet. L’un de ces cĂŽnes reçoit directement de la machine Ă  vapeur un mouvement qu’il 156 LE MÉCANICIEN communique Ă  l’autre an moyen d’une large courroie de cuir, qui est toujours Ă©galement tendue sur toutes les parties des cĂŽnes, attendu quelles sont Ă©gales et opposĂ©s. Mais il est Ă©vident que la vitesse du cĂŽne qui reçoit l’impulsion communiquĂ©e variera selon que la courroie sera au haut ou au bas du cĂŽne dont il reçoit le mouvement. Quand la courroie est au bas c Ă  d, Ă  la moindre partie du cĂŽne conducteur , le cĂŽne conduit se meut trĂšs lentement; la courroie Ă©tant faite pour monter, la vitesse du cĂŽne conduit augmente, et finit par arriver Ă  son maximum quand la courroie est au liant. Une autre courroie se rattache du cĂŽne conduit au fuseau du tour, et la vitesse varie au grĂ© du tourneur, aux ordres duquel est un enfant qui tourne la manivelle. Quand l’objet est fini, on arrĂȘte le tour. Pour faire des tasses, ou tous autres vases circulaires, on a derniĂšrement introduit un petit arbre vertical, qui porte Ă  son sommet une tĂȘte tournĂ©e, de maniĂšre Ă  recevoir le moule sur lequel les tasses, etc. , doivent ĂȘtre façonnĂ©es. Quand la terre est dans un certain Ă©tat, qu’on appelle i’etat verd, c’est alors qu’elle est propre Ă  ĂȘtre retournĂ©e, maniĂ©e, arrangĂ©e, etc. Le tour est le mĂȘme que celui dont se servent les tourneurs. L’extrĂ©mitĂ© du fuseau a un filet sur lequel sont vissĂ©s des coins de bois > fi ANGLAIS. de forme conique, et de diffĂ©rents diamĂštres, selon la grandeur du vase qu’on veut tourner. Le tourneur ne se dĂ©range point, mais reçoit d’un ouvrier qui le sert le vase Ă  tourner, qu’il fixe sur le plateau du tour, et alors en rabaisse les bords. Les instruments sont de diverses grandeurs, depuis un quart de pouce jusqu’à deux pouces de largeur, et six de long. Us sont de fer fort mince; l’extrĂ©mitĂ© destinĂ©e Ă  couper est courbĂ©e suivant une inclinaison d’un quart de pouce. Le mouvemen tĂ©tant imprimĂ©au tour, le tourneur applique son instrument sur les diverses parties du vase qui demandent Ă  ĂȘtre rĂ©duites. AprĂšs quoi le fuseau reçoit une impulsion contraire, durant laquelle le tourneur applique lĂ©gĂšrement le plat de son instrument sur le vase, l’affermit, et l’unit en mĂȘme temps. Dans les tours que fait mouvoir la vapeur, les procĂ©dĂ©s ne sont pas tout-Ă -fait les mĂȘmes. Un arbre horizontal s’étend dans toute la longueur de la chambre, et en face de chaque tour est un tambour qui connnuniquele mouvement Ă  un systĂšme de poulies de diverses grandeurs, fixĂ©es sur un arbre par une courroie decuir. Sur cet arbre est une poulie courante, correspondant par une courroicen travers avec une petite poulie fixĂ©e sur le fuseau du tour, qui Ă©videmment recevra un mouve- 1 58 LE MÉCANICIEN ment rĂ©trograde toutes les fois que la courroie du tambour se dirigera sur la poulie courante. Le fuseau a des poulies opposĂ©es Ă  celles qui garnissent l’arbre, et toutes les fois qu’elles tournent, la direction de la courroie s’en Ă©loignant pour arriver ai fuseau, selon qu’elle y est forcĂ©e par un guide que fait marcher le pied de l’ouvrier, augmentera ou diminuera la vitesse du tour. Quand le vase est Ă©bauchĂ© en faisant passer la courroie du tambour sur une autre poulie, on opĂšre un mouvement rĂ©trograde, pendant lequel le tourneur donne le poli Ă  son ouvrage. Le tour mĂ©canique s’emploie pour donner aux objets mĂ©talliques circulaires des bords mousses; consĂ©quemment il diffĂšre du tour ordinaire par la conformation de l’extrĂ©mitĂ© du fuseau. Des plaques d’acier trĂšs minces, dans les bords desquelles sont pratiquĂ©es Ă  des intervalles rĂ©guliers de profondes incisions de diverses largeurs, sont faites pour ĂȘtre fortement assujetties par des vis sur l’extrĂ©mitĂ© du fuseau. Le collet du fuseau s’adapte de maniĂšre Ă  ĂȘtre soumis Ă  l’action d’une vis qui lui donne le mouvement horizontal nĂ©cessaire. En face de la plaque d’acier est fixĂ© un morceau de fer qui s’ajuste dans les incisions. Les instruments du tourneur sont limĂ©s selon la forme particuliĂšre qu’on veut donner aux ornements , et le vase, aprĂšs avoir Ă©tĂ© tournĂ© selon la niĂ©- ANGLAIS. 1&9 thodc ordinaire, reçoit un mouvement contraire en avant et en arriĂšre, le fuseau tournant lentement; et ce n’est que lorsque l’incision admet le morceau de fer que le vase est en contact avec l’instrument de l’ouvrier. Quand le fer est contre le bord, l’instrument ne louche pas la surface. On fait avec le tour mĂ©canique une foule de vases aussi Ă©lĂ©gants que curieux parleurs formes. Les thĂ©iĂšres noires Ă  l’égyptienne prĂ©sentent un modĂšle de toutes les maniĂšres de tourner sur ce tour. Les vases , au sortir du tour, sont en partie dessĂ©chĂ©s, ou ce qu’on appelle dĂ©gourdis-, on les fait aussitĂŽt que possible passer dans les mains d’ouvriers qui y fixent les anses, les manches , et autres objets semblables de menus dĂ©tails. Ces divers accessoires,qui sont la plupart du temps de forme courbe ou ovale, sont façonnĂ©s dans des moules dont nous aurons bientĂŽt occasion de parler. *» On se sert aussi, pour confectionner ccs objets, d’une presse qui se compose d’un cylindre de fer de six pouces de large, et dix de hauteur. Ce cylindre a un fond trĂšs fort avec une ouverture au milieu, dans laquelle peuvent s’ajuster des chevilles de diffĂ©rentes formes. Il a un piston mu par une vis, lequel agit dans un arc de fer assujetti au bloc sur lequel repose le cylindre. L’ouverture Ă©tant garnie d’une cheville de la forme convenable, on LE MECANICIEN l6o met de la terre dans le cylindre, et l’on baisse le piston en tournant la vis, ce qui fait sortir la terre par l’ouverture sous la forme dĂ©sirĂ©e. Les ouvriers la coupent ensuite en morceaux auxquels ils donnent la longueur convenable, et quand ces morceaux sont suffisamment secs, ils les attachent aux vases avec un peu d’argile dont ils se servent comme de lien. On se sert Ă©galement d’argile pour attacher tous les autres objets de dĂ©tail. Quand on veut faire un tube, on fixe une cheville. Quand on veut faire un tube ou fixer une cheville dans l’argile qui ressort par l’ouverture du cylindre, il y a une clavette au-dessus du centre de cette cheville. AprĂšs avoir laissĂ© sĂ©cher le vase un instant, on ĂŽte avec un couteau tout l’argile qu’il y a de trop, on le finit avec d’autres outils,et l'on efface tous les joints avec une Ă©ponge mouillĂ©e , qui , en enlevant les excroissances , donne au tout une moiteur conforme. Avant de donner la maniĂšre de presser, nous allons faire connaĂźtre les fonctions du modeleur et du mouleur, qui sont deux branches bien distinctes de l’art du potier. Le modeleur a devant lui un vaste champ pour exercer ses talents et son goĂ»t; car c’est lui qui conçoit l’élĂ©gance, la grandeur, la figure, la convenance et la symĂ©trie des ornements. Ii prend une grosse masse d’argile ANGLAIS. 161 bien dĂ©layĂ©e, clans laquelle il Ă©bauche gon modĂšle, avec une espĂšce de couĂźeau pointu Ă  lame Ă©troite aprĂšs cela il s’occupe du perfectionnement; ici il abat les parties saillantes, lĂ  il ajoute la matiĂšre qu’il faut, et enfin, au moyen d’une quantitĂ© d’outils nĂ©cessaires eu ivoire, en bois ou en mĂ©tal, il touchĂ© et retouche jusqu’au perfectionnementdel’ouvrage. Les modeleurs de nos jours ont poussĂ© leur art trĂšs loin ; et pour le prouverai suffit de dire que tous ceux qui ont vu le vase de Poi'tland ou de Bavbarini on assure que M. Wedgwood adonnĂ© Ă  Webber, pour le modeler , la somme Ă©norme de quatre cent louis, avouent qu’un bon modeleur pourrait aujourd’hui exĂ©cuter seul la mĂȘme piĂšce en moins d’un mois, et en moins de quinze jours avec un aide exercĂ©. L’art du modeleur est devenu bi en plus commun qu’il ne l’était du temps de M. Wedgwood; nĂ©anmoins les bons modeleurs gagnent encore beaucoup d’argent. Le mouleur reçoit le modĂšle tout prĂȘt, et fait , d’aprĂšs ce modĂšle , les moules avec du plĂątre de Paris. On commence d’abord par Ă©craser, dans un moulin semblable au mouiin Ă  farine, le gypse ou sulfate de chaux. AprĂšs cela on le met dans une longue auge, sous laquelle passe un tuyau qui communique avec le feu , pour faire fermenter ou bouillir ce plĂątre jusqu’à ce qu’il ni. i LE MECAXICIEX iGa n’y ait plus d’eau dedans. On appelle cela bouillir et brĂ»ler. L’ouvrier a la prĂ©caution d’avoir toujours le nez et la bouche recouverts, pour ne pas aspirer la poussiĂšre qui, si elle pĂ©nĂ©trait intĂ©rieurement, attaquerait les poumons. Le mouleur met d’abord autour du modĂšle, avec une large palette, une couche Ă©paisse d’argile; ensuite il jette, dans un vase contenant une certaine quantitĂ© d’eau , la proportion nĂ©cessaire de plĂątre rĂ©duit en poudre trĂšs fine, et pour que l’eau en pĂ©nĂštre toutes les parties, il le remue avec vivacitĂ© , et le verse sur sou modĂšle et autour, secouant la masse doucement ou brusquement, selon le cas. La chaleur s’en Ă©chappe aussitĂŽt, et le tout forme une masse compacte un instant aprĂšs le moule se dĂ©tache facilement du modĂšle , et l’on met chaque partie dans un fourneau pour la faire sĂ©cher. Quand les moules sont achevĂ©s, on les entretient secs et dans cet Ă©tat ils sont disposĂ©s Ă  absorber l’humiditĂ© rapidement , pour que le presseur puisse en dĂ©tacher facilement son ouvrage, et dans ce cas on dit que le moule donne bien. Dans quelques-uns des principaux ateliers, on arrange comme des planches de grandes bavures de plĂątre, qui ont le double but de soutenir les piĂšces fraĂźchement moulĂ©es, et de 1 f>r> les faire sĂ©cher promptement en absorbant une certaine partie rie l'humiditĂ©. L’ouvrier, dĂ©signĂ© sous le nom de faiseur de tasse , est celui qui moule les assiettes, les plats, les sauciĂšres, les bols, c’est-Ă -dire toute la poterie creuse; il commence par retrancher de la masse un morceau de l’argile, suivant la grandeur de la piĂšce qu’il veut faire; il le coupe en deux, ou le casse avec les mains, bat les deux parties l’une contre l’autre avec force, et rĂ©pĂšte cette opĂ©ration pourchasser toutes les bulles d’air qui pourraient se trouver dedans. Ensuite il met son morceau ainsi prĂ©parĂ© sur une surface plate de bois ou de plĂątre , et avec un gros morceau d’argile plat et uni en dessous, fait pourtenir dans latnain, il l’aplatit au degrĂ© qu’il faut, suivant le vase qu’il veut faire. L’ouvrier dit le tourneur, se sert, pour faire les bols , les plats et les assiettes , d’un fuseau vertical , surmontĂ© d’un bloc de bois 10 pouces de diamĂštre et de 2 pouces d’épaisseur environ. 11 place son moule en plĂątre, et Ă©tend l’argile dessus avec une balte ; d’une maiu il met le tout en mouvement, tandis qu’avec l’autre, qu’il a trempĂ©e dans l’eau, il presse l’argile contre le moule en plĂątre puis, quand il faut y ajouter quelque chose , comme le rebord, ou le pied, on le colle avec un peu d’argile, et on presse fortement pour le 164 EE MÉCANICIEN, faire adhĂ©rer. On y applique ensuite un cercle mince en tĂŽle, pour lui donner la forme et l’épaisseur convenables; on repasse l’éponge pour enlever toutes les inĂ©galitĂ©s ; et quand la piĂšce est finie, on la met sĂ©cher un peu, et on la polit ensuite avec un instrument en corne. Les moules peuvent servir cinq Ă  six fois de suite chaque jour, parce qu’aussitĂŽt qu’on en a chargĂ© un, on le met sĂ©cher au four, et comme l’ouvrier procĂšde rĂ©guliĂšrement, chaque moule a le mĂȘme espace de temps pour sĂ©cher. Lorsqu’on a retirĂ© des moules les bols, les plats ou les assiettes, et qu’on a Ă©barbĂ© les bords avec un couteau bien mince , on les polit lĂ©gĂšrement Ă  la main , puis on les empile les uns sur les autres par quantitĂ©s de 4» de 8, de 12 ou plus, selon leur grandeur, pour les faire sĂ©cher et durcir , avant de les mettre dans les gazettes pour aller au four. Le presseur se sert de moules doubles ou triples. Les moules Ă  figures ont toutes leurs parties numĂ©rotĂ©es. Il prend une batte d’une grandeur et d’une Ă©paisseur convenable , et la met dans une partie du moule , puis avec une grosse Ă©ponge frappe et l’enfonce de force dans toutes les cavitĂ©s ; il passe ensuite Ă  une autre partie sur laquelle est le fond , et presse les deux parties ensemble ; aprĂšs cela il roule un ASGLAIS. l65 morceau d'argile , qu’il fait entrer dans les parties de la piĂšce oĂč est la jonction dumoule, abat les inĂ©galitĂ©s , et lie les parties par une courroie, pour quelles ne se dĂ©sunissent pas pendant que le moule est au four, ou au sĂ©choir. Quand on ĂŽte la courroie, on dĂ©tache les parties du moule avec prĂ©caution, et l’on finit le vase en affranchissant, nettoyant et Ă©pongeant les jointures. On fait et l’on finit de la mĂȘme maniĂšre les becs , les anses , les couvercles, l’extĂ©rieur des ornements, ainsi que les figures. Cette façon Ă©tait remplacĂ©e autrefois par le jet, mais on ne s’en sert aujourd’hui que pour les formes irrĂ©guliĂšres les plus Ă©lĂ©gantes, oĂč la force est sans importance. Le moule Ă©tant bien sĂ©chĂ©, bien joint et bien liĂ©, on mĂȘle de l’argile avec de l’eau, et l’on en fait une pĂąte claire de la consistance d’une crĂšme. On verse cette pĂąte dans le moule jusqu’à ce qu’il soit plein ; alors le plĂątre, dont le moule est fait , absorbe l’eau de l’argile, et laisse une couche d’argile attachĂ©e au moule. On verse ensuite cette espĂšce de pĂąte, et on laisse sĂ©cher la couche un instant; on y remet une seconde charge, qui a beaucoup plus de consistance, et qui forme un corps assez Ă©pais pour l’objet qu’on veut faire; quand on a donnĂ© une seconde couche, on verse le reste de la pĂąte, et on met le moule prĂšs d’un four ; Ăź GG lE MÉCANICIEN quand il est assez sec,on en dĂ©tachel’objct,qu’on fait sĂ©cher Ă  moitiĂ©; dans cet Ă©tat on lisse les bords des peintures, et l’intelligence de l’ouvrier fait le reste; quand la piĂšce est parfaitement sĂšche, il la met dans la gazette pour la passer au four. Tout ce qu’on moule en terre par ces divers procĂ©dĂ©s se met sĂ©cher sur des planches, Ă  la tempĂ©rature de l’appartement oĂč les objets ont Ă©tĂ© faits , ou bien dans un sĂ©choir, ou dans un four. Le faiseur de gazette doit connaĂźtre la juste proportion de marne , de vieilles gazettes et de sable nĂ©cessaire pour faire les meilleurs gazettes. On les fait de diffĂ©rentes grandeurs et de diffĂ©rentes formes, d’une composition trĂšs poreuse, capable de rĂ©sister Ă  une chaleur extraordinaire sans fondre. Il y a au fond de chaque gazette une lĂ©gĂšre couche de sable blanc fin, qui empĂȘche les piĂšces de poterie de le toucher et de s’y attacher. Pour les vases de porcelaine, comme plats, on met de petits triangles en terre qui forment saillie , et sur lesquels les vases en porcelaine s’appuient , pour maintenir chaque piĂšce dans sa forme. Quand une gazette est remplie de poterie, on met en dehors , sur ses bords, des morceaux trĂšs Ă©pais d’argile commun. Chaque pile de gazette se place Ă  cĂŽtĂ© l’une ANGLAIS. 1 G7 de l’aulrc; l’homme qui mol la poterie dans les gazettes, et celles-ci dans le four, est le lournier. Le four du potier Ă  cuire le biscuit et le vernis diffĂšre peu de ceux dans lesquels on fait cuire ordinairement la brique et la tuile dans ce pays-ci. C’est un cylindre qui se termine en dĂŽme. Autour de ce four, on Ă©tablit des foyers ou bouches, d’oĂč le feu passe dans les tuyaux horizontaux placĂ©s dans le fond , et dans des tuyaux en dedans, appelĂ©s sacs, et monte entre tous les intervalles des piles de gazettes, jusqu’à ce que l’excĂ©dant s’échappe par l’ouverture pratiquĂ©e dans le dĂŽme du four. Presque tous les fours sont enveloppĂ©s d’une bĂątisse Ă©levĂ©e de forme conique qu’on appelle cheminĂ©e, assezgrande pour donner passageĂ  l’homme qui charroye le charbon oĂč il en faut, et qui alimente les bouches; ce qui le met en mĂȘme temps Ă  l’abri, lui etle four, de la pluie et du mauvais temps. On met sĂ©cher les gazettes tantĂŽt contre les murs de l’établissement , et tantĂŽt dans un local Ă©chauffĂ© exprĂšs. Le four au biscuit est toujours le plus vaste local. L’ouvrier y travaille, sans interruption , 4oou 5o heures. La chaleur augmente toujours progressivement ; mais il faut moins de temps lG8 LS MÉCANICIEN pour la porcelaine, parce que la chaleur se dĂ©veloppe plus promptement. On place comme Ă©preuves, dans diffĂ©rentes parties du four, d’oĂč on puisse les retirer facilement , des cercles de terre noire d’Égypte , au moyen desquels un fournier exercĂ© peut dire combien de temps , plus ou moins , le procĂ©dĂ© doit durer, non pas Ă  une heure prĂšs , comme l’indique le pyromĂštre deWedgwood, mais Ă  10 minutes prĂšs. On donne le nom de biscuit Ă  la faĂŻence cuite de cette façon, parce qu’elle ressemble, quant Ă  l’apparence et au toucher, au biscuit de mer bien cuit; l’extĂ©rieur est sans couleur, exceptĂ© celle de la pipe; quelquefois il est colorĂ© par une chaleur violente. Quand on a retirĂ© les gazettes, on choisit soigneusement les piĂšces, et on rebute toutes celles qui sont dĂ©fectueuses. Si l’on se servait de la poterie en Ă©tat de biscuit, elle serait par fois permĂ©able Ă  l’eau; c’est pour cela que les rafraĂźchissons, alca- razas , sont toujours en biscuit. Les meilleurs rafraĂźchissoirs sont ceux qui sont juste de la capacitĂ© d’une bouteille, parce qu’alors l’air exerce peu d’influence sur l’eau du rafraĂźchis- soir, qui , en passant de la surface intĂ©rieure Ă  l’extĂ©rieure , remplit le but proposĂ© plus promptement; en prĂ©sentant ainsi une enveloppe humide Ă  l’action de l’air environnant, ANGLAIS. lCg l’évaporation produit une diminution de chaleur plus prompte que ne le ferait une surface sĂšche. Tous les articles de poterie qui n’ont qu’une seule couleur, et quanti tĂ© qui eu ont plusieurs, sont ornĂ©s ordinairement avec le pinceau, ou par les impressions faites d’aprĂšs des gravures. La premiĂšre mĂ©thode s’appelle peinture bleue ou en biscuit ; l’autre, impression en bleu. Ces deux peintures se font sur le biscuit, avant qu’il ait Ă©tĂ© trempĂ© dans le vernis. Si la terre n’était pas cuite d’avance, et qu’on pĂ»t la manier pour la peindre, l’eau , employĂ©e pour dĂ©layer les couleurs, amollirait la terre ; et il serait alors impossible de transmettre nettement Ă  la terre les impressions des gravures. On ne pourrait pas non plus se servir d’eau pour nettoyer le papier , et l’eau qui contient les parties essentielles du vernis serait absorbĂ©e par la masse d’argile, qui deviendrait si molle qu’elle se dĂ©formerait au four. On a cru qu’il y aurait quelqu’avantage Ă  mĂȘler avec l’argile de terre d’émail quelque substance capable de rĂ©sister Ă  l’action de l’eau, parce qu’alors on pourrait commencer par mettre le vernis , de sorte qu’il ne faudrait qu’une cuisson pour le biscuit et le vernis, ce qui donnerait une Ă©conomie de travail , de temps et de combustible. Pour la peinture bleue, on mĂȘle la couleur I7O LE MÉCANICIEN avec l’eau et la gomme, et ou l'Ă©tend soigneusement sur la terre biscuit. Comme chaque coup de pinceau laisse une marque dans les pores du vase, il faut ĂȘtre trĂšs attentif au modĂšle, parce que le trait, une fois fait, reste ineffaçable. Quand l’échantillon est fini, on le laisse sĂ©cher Ă  l’air, puis on le plonge dans le vernis; aprĂšs quoi on l’expose Ă  la chaleur du four Ă  vernisser ; cette chaleur fait fondre les minĂ©raux contenus dans les couleurs, et donne Ă  chacune une couche de beau vernis on emploie principalement des jeunes femmes pour cette branche de poterie. Imprimer en bleu, c’est imprimer au moyen d’une presse Ă  rouleaux, d’aprĂšs des gravures. L’imprimeur en bleu met la planche sur un fourneau, et la frotte en mĂȘme temps avec sa couleur Ă  l’huile; la chaleur fait couler et entrer facilement dans les traits gravĂ©s les parties mĂ©talliques contenues dans l’huile. La couleur est du cobalt mĂȘlĂ© avec diffĂ©rentes substances en juste proportion, suivant qu’on veut avoir des bleus clair ou sombre. Pour enlever la couleur qu’il y a de trop, on nettoyĂ© bien avec un linge la planche pendant qu’elle est chaude; on la met sous la presse, et on la recouvre d’un morceau de papier fort, sur lequel on a Ă©tendu, avec une brosse , une forte couche de savon fondu. On fait passer tout cela sous la presse; la chaleur de la planche ANGLAIS. sĂšche le papier, le rend plus adhĂ©rent Ă  la couleur , et plus facile aussi Ă  enlever de dessus la planche. Quand on a obtenu l’impression; on donne l’épreuve Ă  une petite fille, qui la coupe enmorceaux, qu’elle passe,Ă  une femme qui les place sur le biscuit ; quand ils sont bien arrangĂ©s, elle les frotte jusqu’à ce que les divers morceaux soient tout-Ă -fait collĂ©s au biscuit; alors on les laisse quelque temps pourboire la couleur. AprĂšs quoi, on enlĂšve le papier avec de l’eau propre, et l’on met le biscuit dans un four pour dissiper l’huile. Quelquefois on imprime l’esquisse d’un modĂšle sur la terre, et l’on ajoute ensuite les couleurs au pinceau. Dans cet Ă©tat, la poterie est prĂȘte Ă  recevoir la lĂ©gĂšre couche qu’on appelle vernis ou couverte. Le but de ce vernis n’est pas toujours d’empĂȘcher le vase de boire le liquide, qu’on peut y mettre tĂŽt ou tard, puisqu’il y a des piĂšces de poterie qui sont impermĂ©ables Ă  tous les liquides quelconques avant d’ĂȘtre vernies, mais bien de dĂ©guiser la substance du vase, dont la couleur et la contexture n’ont pas toujours un aspect trĂšs agrĂ©able. Une couche de vernis pur, naturellement transparent, ne ferait que mieux ressortir les dĂ©fauts; c’est pour cela qu’on emploie une composition vitrifiable d’oxide de plomb, de verre, etc., ressem- blantun peu au cristal ordinaire, et soluble par reflet de l’alcali et du caillou durci; cetlecom- LE MECANICIEN position, quand elle est bien employĂ©e , conserve assez d’opacitĂ© , coule et se vitrifie, en lui donnant un certain degrĂ© de chaleur, et pĂ©nĂštre la pierre ou la terre avec laquelle elle s’incorpore; ce qui a l’efiĂšt non seulement de remplir les pores de la piĂšce en biscuit, mais aussi de revĂȘtir le tout d’une couche opaque, qui lui donne le brillant du vrai cristal. Comme le vernis qui convient Ă  une espĂšce de terre ne convient pas Ă  l’autre, Ă  cause des diffĂ©rentes espĂšces et de la proportion des matiĂšres, il faut toujours faire en sorte que sa composition soit suivant la duretĂ©, la densitĂ©, etc., des Ă©lĂ©ments qui entrent dans de l’argile; il faut qu’un bon vernis, aprĂšs avoir passĂ© au feu, rĂ©siste, sans s’altĂ©rer, Ă  l’action de la chaleur et du froid , tout aussi bien que la terre; autrement, Ă  chaque changement de tempĂ©rature, il y aurait action contraire entre le corps et son vernis. Quand la piĂšce manque de cuisson, elle est toujours plus sensible tiux Ă©lĂ©ments de la surface vitrifiĂ©e, et se remplit d’un bout Ă  l’autre de gerçures qui la rendent permĂ©able, et sujette Ă  prendre l’huile et la graisse, ou autres matiĂšres hĂ©tĂ©rogĂšnes. Lorsque le vernis se fend, quelle qu’en soit la cause, on dit qu’il se fĂȘle , soit que cela provienne du trop d’alkali dans les matiĂšres formant la composition de l’union mal faite du ANGLAIS. corps et du vernis, de l’incohĂ©rence du corps avec les matiĂšresdu vernis;ce quiarrive quand cesmatiĂšres ne se dissolvent pas uniformĂ©ment au feu, ou quand le feu nĂ©cessaire pour la fusion est trop fort pourle corpslui-mĂšme. M. Parkes prĂ©tend qu’un peudechaux mĂȘlĂ©e avec la terre empĂȘche la gerçure ; mais les manufacturiers sont d’un avis contraire. La chaux ajoute faiblement Ă  la diaphanĂ©itĂ© de la porcelaine , et la rend trĂšs sujette Ă  gercer. Si on retire du four les objets , soit en biscuit ou en vernis , avant qu’ils soient suffisamment refroidis, l’action de l’air agit nuisiblement sur eux, sur-tout sur le vernis, qui ne se trouve pas bien apprĂȘtĂ©. Le vernis est une composilionvitrifiable, qui ressemble beaucoup Ă  la crĂšme, et qui en a la consistance. 11 est essentiel qu’il soit clair, et qu’il ail, Ă©tant cuit, un degrĂ© d’opacitĂ© approchant autant que possible de la fusibilitĂ© du biscuit, afin que la combinaison en soit plus intime et plus durable. Ainsi la composition du vernis varie pour chaque corps, suivant l’aperçu et l’expĂ©rience du fabricant; et il est rare qu’on puisse l’appliquer sur un autre corps sans en avoir altĂ©rĂ© la composition. La dĂ©pense du vernis est plus ou moins Ă©levĂ©e; quoiqu’on cherche l’économie en toutes choses , chaque fabricant regarde la composition du sien comme la meilleure et la moins 174 le mĂ©canicien coĂ»teuse de toutes. Aussi ont-iis grand soin de tenir leurs recettes secrĂštes, le plus qu’il leur est possible, pour que les potiers Ă©trangers n’en profitent pas au dĂ©triment de nos fabriques. On emploie les vernis crus, pour la poterie commune, tels que jouets , cruches, ustensiles pourlethĂ©, etc. Onfaitces sortes devcrnisavec du blanc de plomb, de la pierredeCornouaillc, et du caillou Ă©crasĂ© dans un moulin Ă  bras. Les vernis crus pour la porcelaine se trouvent rarement de trĂšs bonne qualitĂ© ; mais on emploie le plus ordinairementles vernis frittes qui sont tous excellents. On appelle vernis frittes une certaine combinaison de diffĂ©rentes matiĂšres bien mĂȘlĂ©es ensemble et ensuite calcinĂ©es; ce qui donne de l’adhcrcnce Ă  toutes les parties, et une soliditĂ© et une puretĂ© qu’on ne peut pas obtenir autrement. En gĂ©nĂ©ral, on place ce mĂ©lange dans l’endroit oĂč il peut recevoir assez de chaleur pour faire fondre tous ses ingrĂ©dients, sans volatiliser l’alcali non combinĂ©. L’un desingrĂ©dienlsqu’onemploye quelquefois danscesfrittes estle sabiedelynn. Certaines personnes se servent de soude pour rendre le vernis plus liquide quand il passe au feu. Quelquefois on se sert de sel ordinaire, qu’on mĂȘle avec une dose de potasse , mĂ©lange qui le dĂ©compose., etle nettoye cnparliede sesimpurc- tĂ©s. Il faut se souvenir cependant que c’est le ANGLAIS. 1 ”1 plomb seul qui donne au vernis son Ă©clat, et que l’usage des sels donne toujours un pauvre rĂ©sultat. On pile le vernis calcinĂ©, on le nettoye, ou le tamise et on le rĂ©duit en poudre trĂšs fine; aprĂšs quoi on le mĂȘle avec certaines doses de blanc de plomb et de caillou. On fait passer ensuite ce mĂ©lange dans un moulin ; plus il est moulu fin , plus il est propre Ă  l’emploi auquel il est destinĂ© ; le vernis n’en vaut que mieux, i'^se polit mieux, il cuit plus promptement, il brille davantage , et il n’est pas susceptible do gercer. Le plomb fait vitrifiera un certain degrĂ© de chaleur les autres matiĂšres, et il durcit ou ramollit lĂšverais, selon que l’on en met plus ou moins. On a Ă©levĂ© beaucoup d’objectionscontre l’usage de ce minĂ©ral nous avons dĂ©jĂ  parlĂ© de celles qui ont rapport aux usages domestiques; quant Ă  la paralysie dont les vernisseurs ou plongeurs sont souvent atteints, et qu’on attribue au plomb, on doit prendre toutes les prĂ©cautions nĂ©cessaires pour la prĂ©venir. Si l’on a l’attention de se tenir propre et de recourir Ă  l’eau et Ă  l’essuie-main, qui est Ă la disposition des ouvriers , on Ă©prouvera bien rarement des effets dĂ©lĂ©tĂšres. Les matiĂšres Ă©tant une fois bien Ă©crasĂ©es et en Ă©tat de fluiditĂ©, on les met dans le tube Ă  plonger; comme elles sont lourdes, il faut te- 1-6 MÉCANICIEN nir la poudre suspendue et uniformĂ©mentdis- persĂ©edans la masse, qui pĂšse environ 3a onces par pinte. Le plongeur , avec un petit garçon pour l’aider, sont auprĂšs de ce tube ; le garçon travaille Ă  brosser toutes les piĂšces , Ă  les passer une Ă  une au plongeur, qui les trempe vivement dans le liquide, et les retourne rapidement lorsqu’il les a retirĂ©es, afin d’égaliser, sur toutes les parties, l’épaisseur du liquide. Le biscuit boit l’eau par scs pores, et il reste Ă  l’extĂ©rieur une couche assez dure pour s’y attacher. Avant de mettre la piĂšce dans la gazelle, onia pose, en attendant, sur une planche; on en trempe une autre de la mĂȘme maniĂšre , et ainsi de suite jusqu’à ce que tout soit fini ; c’est alors qu’on met le tout dans les gazettes. DĂšs qu’une piĂšce a Ă©tĂ© plongĂ©e, on la met sur uneplanche semĂ©e de clous,qui dĂ©passentd’en- viron un pouce. La matiĂšre superflue s’écoule ; le reste sĂšche promptement, puis on l’enlĂšve; par cette mĂ©thode, les objets sont mieux vernis et donnent moins d’embarras. On met les piĂšces creuses et la poterie imprimĂ©e en bleu sur des tamis de crin, ou sur quatre morceaux de tĂŽle de deux ou trois pieds de long, auxquels on donne le nom de violon en trois minutes les objets trempĂ©s sont assez secs pour les mettre sur la planche, et quelques minutes aprĂšs dans les gazettes. AXOLAĂźS. Dans la poterie commune on mĂȘle avec le vernis certains oxides mĂ©talliques . tels que l’oxide de cuivre, etc. Quand on a trempĂ© l’objet de cette façon, on l’achĂšve sur le tour pour marquer ce qui doit ĂȘtre blanc, et quand on y a mis les accessoires on le fait sĂ©cher au four. On remet les piĂšces dans les gazettes pour faire fondre le vernis , et comme dans celte opĂ©ration elles se colleraient l’une Ă  l’autre par le contact, on met entre elles, pour les sĂ©parer, des morceaux d’argile qu’on nomme indistinctement Ă©ehasses , ergots 3 anneaux, chevilles, battes , etc. On empile les gazettes, comme il n dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dit,dans le four Ă  vernis, qui ne contient que la moitiĂ© de la poterie qu’on fait entrer dans le four au biscuit. Le vernisseur fait monter la tempĂ©rature aussi vite que possible au degrĂ© nĂ©cessaire pour fondre le vernis , qui est beaucoup au-dessous de la chaleur du four au biscuit; il l’entretient pendant 16 ou 19 heures. Dans cette opĂ©ration, les Ă©preuves eu terre rouge, sont trĂšs utiles pour empĂȘcher que la poterie soit chauffĂ©e plus que le corpsdu biscuit ne pourrait le supporter; en effet, si la tempĂ©rature du four Ă  vernis excĂ©dait celle du four au biscuit , il s'ensuivrait que les objets se contracteraient trop et se voileraient, ou bien que le vernis serait endommagĂ©. Par cette cuisson , la couche de vernis s’étend sur 1 2 JH. LE MECANICIEN 178 toute la surface du biscuit , les parties se fondent ensemble , et quand la poterie est froide, elle semble couverte d’un vernis parfait. Comme on chauffe quelquefois le four au vernis Ă  un degrĂ© de chaleur plus fort qu’il ne le faut pour certaines couleurs , on a rc- coursĂ un autre procĂ©dĂ©qu’on a ppelle Ă©maillcr, parce que les dessins sont plus Ă©lĂ©gants dans leur exĂ©cution et dans leur forme , et que les couleurs sont incorporĂ©es dans le vernis de la poterie ces dessins sont du meilleur genre, et s’exĂ©cutent trĂšs dĂ©licatement sur le vernis. Les couleurs qu’on y emploie sontminĂ©rales ou mĂ©talliques. Pour les noirs c’est de l’oxide, de terre d’ombre et de cobalt , et un peu d’oxide de cuivre. Le meilleur oxide de fer est celui obtenu par l’action de l’air chaud sur le fer. Pour les violets, c’est du prĂ©cipitĂ© de Cas- sius, et de l’oxide d’or. Pour les verds, de l’oxide de cuivre, du prĂ©cipitĂ© de cuivre et du chrome. Pour les bleus, de l’oxide de cobalt. Pour le brun on se sert de l’oxide de manganĂšse. Tous ces oxides sont en poudre trĂšs fine ; on les prĂ©pare de maniĂšre Ă  ce qu’ils ne s’étendent pas plus que les traits, c’est-Ă -dire qu’ils n’altĂšrent pas le dessin en cuisant. On broyĂ© chaque couleur avec une molette, ANC,LUS. 1"C sur une grosse pierre dure; on y joint de l’acide pyroligneux, de l’huile de tĂ©rĂ©benthine, ou toute autre huile d’une Ă©vaporation facile. Ou se sert de pinceaux de poil de chameau pour mettre les couleurs sur la poterie. La peinture en bleu est la plus fine et la plus solide de toutes ; on peut la faire servir aux embellissements les plus Ă©lĂ©gants et les plus prĂ©cieux, parce que ni l’air, ni l’usage, ne peuvent altĂ©rer la beautĂ© du dessin , ni l’éclat des couleurs. Pour dorer, il faut du prĂ©cipitĂ© d’or soluble, pour qu’il se mcleavec l’huile de tĂ©rĂ©benthine; il faut aussi de grandes prĂ©cautions pour le mettre sur les objets, d’aprĂšs la maniĂšre prĂ©citĂ©e. Quand le vase est chaud , l’oxigĂšne se dĂ©gage, et laisse l’or dans son Ă©tat mĂ©tallique ; mais il lui manque son brillant naturel; pour le lui rendre, on frotte l’or avec un instrument appelle brunissoir; d est d’agate, de sanguine; ou d’acier, par ce moyen, il prĂ©sente aussitĂŽt son Ă©clat , et ne se ternit jamais. L’impression en noir se fait par un procĂ©dĂ© curieux et tout dilfĂ©rent. L’ouvrier fait bouillir de la colle jusqu’à ce qu’elle ait une certaine consistance, et la verse sur des plats trĂšs-unis, de maniĂšre qu’il y en ait d’une Ă©paisseur d’un quart ou d’un huitiĂšme de pouce,, selon la grandeur de la gravure dont il veut se servir. 1 SO LE MÉCANICIEN Lorsqu’elle est froide, il la coupe en bandes, qu'on appelle papiers; et il en fait autant qu’il en peut employer, selon son habitude. Prenant ensuite une planche de cuivre, bien gravĂ©e , il la frotte avec de l’huile bouillante , et aprĂšs avoir bien nettoyĂ© cette planche, ii appuyĂ© avec force le papier-colle dessus; la planche est attachĂ©e solidement Ă  un morceau de bois, qu’on tient d’une main, et le papier est Ă©tendu sur une brosse ou coussin, qu’on tient de l’autre. L’huile s’attache par la pression au papier-colle, et l’ouvrier l’appuye avec fermetĂ© et prĂ©caution contre la piĂšce en poterie; ensuite il les sĂ©pare, et avec du coton fin, rĂ©pand lĂ©gĂšrement, sur le dessin tracĂ© Ă  l’huile, la couleur,qui est une poudre tempsaprĂšs l’huile Ă©tant Ă©vaporĂ©e, on peut enlever la couleur inutile avec de vieux chiffons de soie, ce qui demande beaucoup d’attention et une main lĂ©gĂšre. AprĂšs que la poterie est imprimĂ©e en noir, on la met dans le four Ă  Ă©mail, oĂč la couleur et le vernis se fondent et s’incorporent avec elle. Le four Ă  Ă©mail est ordinairement delĂ  forme d’un moufle de chimiste; il a de 6 Ă  10 pieds de long et de 3Ă 5 de large. Le nombre de bouches est de 1 , 2 , 5 ou 4 ; il varie selon la grandeur du four, et le service auquel il est destinĂ©. Ces bouches sont faites pour recevoir le chauffage. On met bien soigneusement les ANGLAIS. lS 1 objets dans desĂ©tagĂšres ou sĂ©parations minces, prĂ©parĂ©esdans le four jusqu a ce qu’il soit tout plein ; puis on ferme l’entrĂ©e, et on le chauffĂ© pendant 8 ou 10 heures environ. Les objets Ă©tant peints , dorĂ©s ou imprimĂ©s en noir, on les soumet Ă  une troisiĂšme cuisson dans le four Ă  Ă©mail , qui fait fondre Ă  la fois le vernis et les couleurs dans cet Ă©tat les parties mĂ©talliques ou minĂ©rales pĂ©nĂštrent dans la surface vitrĂ©e. Il existe des poteries qu’on recouvre d’une feuille mĂ©tallique cette poterie est de qualitĂ© infĂ©rieure. On lui donne des formes ordinaires; elle a la couleur de l’or, du platine ou du cuivre, etc. , fixĂ©e sur le vernis. Sou grand Ă©clat, quaud elle est nouvellement faite, lui a fait donner le nom de poterie brillante luster - ware . La facilitĂ© avec laquelle on fait ce vernis, et le prompt dĂ©bit de cette marchandise, l’a rendue si commune, et d’une qualitĂ© si infĂ©rieure, qu’elle est trĂšs peu estimĂ©e des potiers. Cette poterie est faite et vernie exprĂšs; celle couverte d’une feuille d’or est eu terre rouge du pays. On se sert ordinairement , pour celle recouverte d’argent , d’une poterie fort commune, couleur de crĂšme. L’oxide employĂ© pour le lustre, couleur l’or, de platine, etc., se mĂȘle avec de l’huile essentielle, en faisant usage de la chaleur, et on mĂ©canicien i ^ 2 ‱tend celle composition avec une brosse sur la surface des objets. Quelquefois on met des ornements. Pour faire cela, on Ă©tend sur les objets, avec des brosses, un liquide Ă©pais de suie ou de noir de fumĂ©e j suivant les modĂšles, puis on les fait chauffer dans un four de tĂŽle, et ensuite on Ă©tend le lustre avec une brosse. Quand ils sont secs, on les met dans un chauf- loirsemblable Ă  celui pour l’émail,lequel, Ă©tant chauffĂ© Ă  propos, dissipe l’oxigĂšne, et donne au lustre mĂ©tallique un Ă©clat presqu'Ă©gal Ă  son * clat primitif; mais il arrive ordinairement que ce brillantest plutĂŽt couleur de cuivre ou d’acier. Dans la porcelaine brillante, ou biscuit noir de MH. Riley , la matiĂšre est de la porcelaine noire, ayant subi un tel degrĂ© de vitrification, qu’il fait ressortir Ă  la surface un lustre, ou poli vitrifiĂ© , brillant comme du corail noir, sans vernis ; chose fort importante pour la durĂ©e, l’élĂ©gance et futilitĂ©. On peut garantir que le temps ni l’usage n’en altĂšrent jamais l’élĂ©gance, et qu’elle se neltoye Ă  l’eau, comme la porcelaine la plus fine. Elle a un avantage marquĂ© sur le corps sec, ou le noir d’Egypte ordinaire, qu’on polit et qu’on huile pour le faire paraĂźtre luisant, et qui devient nuisible parce qu’il absorbe la poussiĂšre. La substance dont il est composĂ© Ă©tant poreuse par sa nature , les liquides qu’on y verse s’iden- ANGLAIS. 183 lifient avec lui, ce qui est par fois malfaisant et eu mĂȘme temps dĂ©sagrĂ©able Ă  la vue et au loucher. Le lustre noir de MM. Riley est exempt de tous ces inconvĂ©nients, parce qu’étant parfaitement vitrifiĂ©, le liquide ne peut pas s’infiltrer dans le corps du vase. Les coliques , les paralysies , et souvent la mort prĂ©maturĂ©e des ouvriers attestent assez combien l’usage du plomb dans les manufactures de poterie a des consĂ©quences dangereuses; et cependant c’est avec ce dangereux minĂ©ral qu’on faille vernis de cette poterie rouge commune dans laquelle le bas peuple prĂ©pare scs plomb est faiblement soluble dans l'huile animale, il l’est davantage dans les acides de nos fruits ordinaires, et beaucoup plus quand le feu nĂ©cessaire Ă  la cuisson aide Ă  leur action. 11 n’est pas dĂ©raisonnable d’attribuer Ă  cette cause peu suspectĂ©e le grand nombre de maladies d’intestins qui existent chez les gens pauvres faisant usage de cette poterie, et il est probable que c’est pour se soulager des douleurs occasionĂ©es par l’usage de ces poteries qu’ils s’habituent Ă  l’usage dĂ©lĂ©tĂšre des liqueurs fortes. C’est d’aprĂšs cet aperçu que la sociĂ©tĂ© d’encouragement pour les arts , les manufactures et le commerce, a cru devoir proposer un prix considĂ©rable pour la composition d’un vernis pour la poterie rouge dont lesmaliĂšrcs ne fussent lS4 LE MECASICIEN pus nuisibles Ă  la santĂ©, et qui , par son bon marchĂ© et sa fusibilitĂ© Ă  une tempĂ©rature moindre que celle qu’il faut pour la poterie rouge, puisse remplacer l’usage du plomb dans cette branche de manufacture. M. J. Meigh , de Shelton, dĂ©couvrit ce moyen important, bien persuadĂ© de la bontĂ© de sa dĂ©couverte, et sans autre encouragement que le dĂ©sir d’ĂȘtre utile au genre humain, il chercha et trouva ce que demandait la sociĂ©tĂ©, et ensuite communiqua son heureux et excellent procĂ©dĂ©, au moyenduquel lesfaiseurs de poterie rouge , qui consentent Ă  dĂ©vier d’une vieille routine ennemie du perfectionnement, peuvent aisĂ©ment corriger le mal, amĂ©liorer considĂ©rablement la qualitĂ© de la marchandise, et Ă©conomiser la matiĂšre et le combustible. D’aprĂšs ce jugement, nous nous faisons un devoir et un vĂ©ritable plaisir de faire connaĂźtre ce procĂ©dĂ©, et dans les termes mĂȘmes de l’inventeur, M. Meigh. La grosse poterie rouge commune Ă©tant faite avec de la terre Ă  briques , est trĂšs poreuse , et on la fait cuire fort peu , tant pour Ă©conomiser la dĂ©pense du bois que pour prĂ©venir la fusion ou le changement de forme inĂ©vitable en faisant cuire Ă  grand feu l’argile ordinaire; il y a donc nĂ©cessitĂ© d’un vernis pour boucher les pores, afin que le vase puisse ANGLAIS. 1 85 garder les liquides. Ce vernis doit ĂȘtre bien fusible et peu dispendieux; ainsi on a l’habitude de se servir de litharge pour les vases transparents , et de mine de plomb ordinaire pour les vases noirs opaques. Le vernis de plomb, en tout ou en partie est mauvais , d’abord parce que quand il arrive, par un feu vif, Ă  la tempĂ©rature de l’eau bouillante , la dilfĂ©rence'd’ex- pansibilitĂ© entre la terre et lĂšverais le fait craquer, ce qui laisse alors pĂ©nĂ©trer le liquide dans le corps du vase ; et secondement, parce que le vernis de plomb, seul ou mĂȘlĂ© avec des matiĂšres terreuses en petites quantitĂ©s, est trĂšs soluble dans le vinaigre , dans le jus des fruits acides, et dans la graisse animale bouillante. » M. Meigh propose , pour remĂ©dier Ă  ces graves inconvĂ©nients, que nous avons signalĂ©s plus haut , d’employer un mĂ©lange de marne rouge, qu’on peut rĂ©duire dans l’eau en pĂąte fine, et qui y reste pendant long-temps , pour y plonger le vase,et pour que ses pores se remplissent des fines parcelles de la marne , et cela avant de procĂ©der au vernissage , qui se fait avec un mĂ©lange Ă©pais comme une crĂšme, de parties Ă©gales de manganĂšse noir , de verre , depierredeCornouaillesur-toutdu/Wr/spÂŁ/i, bien moulues et mĂȘlĂ©es ensemble; si c’est un vernis blanc , on retranche le manganĂšse. Cette opĂ©ration faite, on fait sĂ©cher et cuire la poterie comme Ă  l’ordinaire. LE MECANICIEN l86 M. Meigh propose aussi, en remplacement des matiĂšres de la poterie rouge commune , un mĂ©lange composĂ© de quatre sixiĂšmes de marne commune, d’un sixiĂšme de marne rouge , et d’un sixiĂšme de terre Ă  briques ce mĂ©lange donne une poterie d’un brun clair rougeĂątre , plus dure, plus compacte et moins poreuse que la poterie rouge, plus Ă©conomique pour le poLicr, et de nature Ă  ne pas nuire Ă  la santĂ© des personnes qui font usage de la poterie rouge. Le but des principaux manufacturiers atou- jours Ă©tĂ© de trouver, pour la porcelaine , une composition d’argile et de vernis qui, Ă©tant cuite , lut d’une pĂąte trĂšs fine, extrĂȘmement blanche en couleur , bien transparente , et en mĂȘme-temps capable de rĂ©sister aux diffĂ©rents degrĂ©s de chaleur et de froid. Pour que le lecteur saisisse mieux les diverses particularitĂ©s envisagĂ©es par les manufacturiers comme essentielles pour perfectionner la porcelaine , nous dirons i° Que la premiĂšre et la plus importante qualitĂ© est la supĂ©rioritĂ© dans la blancheur , que l'Ɠil n’y aperçoive aucunes taches, et qu’un beau vernis blanc lui doune la douceur du velours, et le meilleur poli, comme celui des glaces. 2 0 Que la seconde qualitĂ© essentielle est la durĂ©e, autrement dit que la porcelaine puisse uS; supporter , sans s’altĂ©rer, une augmentation de tempĂ©rature subite et rapide, et sur-tout l’action de l’eau bouillante. 5° Que la troisiĂšme qualitĂ© essentielle est la transparence, qui cependant quoiqu’agrĂ©able, ne mĂ©rite pas celle haute prĂ©fĂ©rence qu’on lui accorde ordinairement. Autrefois les connaisseurs faisaient grand cas de la porcelaine d’une composition fine et grenue ; niais on ne peut pas toujours prendre cette apparence pour le type de son excellence. Pour juger de la pĂąte J’une porcelaine , il faut la fracturer; la demi-vitrification et l’cx- trĂšnieconnexitĂ© des parties remarquablesdans une piĂšce ne se verront pas si bien; mais il y aura dans diffĂ©rentes piĂšces apparence diverse, quoiqu’elles soient toutcsfabriquĂ©es en mĂȘme temps et de la mĂȘme matiĂšre. La porcelaineestcoinposĂ©d’uneargileblanclie trĂšs onctueuse], appellĂ©e kaolin en Angleterre on la tire de la province de Cornouaille; on y mĂ©lange une certaine proportion de terre bleue, et d’un vernis fait avec du plomb , du verre de rebut, de pierre de Cornouaille et de pierre Ă  fusil. Elle est trĂšs-Ă©paisse et trĂšs solide, mais moins transparente que la porcelaine d’os. On fait, avec cette porcelaine , beaucoup de bocaux et de vases de la plus grande espĂšce. LE MECANICIEN i 88 La porcelaine dite -ironstone ou pierre de fer n’est pas trĂšs transparente, mais elle est trĂšs forte, compacte, Ă©paisse et solide. On s’en sert peu pour les ustensiles Ă  thĂ© ; mais elle a toutes les qualitĂ©s propres aux services de tables, aux cruches et aux ornements. Elle a Ă©tĂ© inventĂ©e par MM. G. et C. Mason. Elle est plus avantageuse qu’aucune autre espĂšce de poterie ou porcelaine. La porcelaine faite avecle feldspath dĂ©composĂ© ou kaolin est nouvellement inventĂ©e; c’est la plus cĂ©lĂšbre de toutes les porcelaines; elle est le produit d’une nouvelle matiĂšre qu’on mĂȘle en certaine proportion avec la terre et le vernis. La pierre de Cornouaille, que nous venons de citer ci-dessus , et qui est employĂ©e Ă  cet usage, est une espĂšce de granit en Ă©tat de dĂ©composition, qui contient beaucoup de feldspath. Cette terre se trouve dans des endroits oĂč se fait celte dĂ©composition. On casse avec des pics le granit en dĂ©composition, et l’on en jette les fragments dans l’eau courante, qui, par son mouvement, emporte et tient en suspension les parcelles lĂ©gĂšres d’argile susceptibles de se mĂȘler avec ce fluide. L’eau se dĂ©charge dans des fossĂ©s, au fond desquels ces particules se prĂ©cipitent. Quand ce dĂ©pĂŽt argileux a pris delĂ  consistance, on l’enlĂšve; cl on le fait sĂ©cher en partie; autrefois cette dessi- ANGLAIS. 1 89 cation se faisait par l’action de l’air, maintenant on l’exĂ©cute au moyen de tuyaux chauds qui passent sous les rĂ©servoirs dans lesquels on a placĂ© le dĂ©pĂŽt. L’eau Ă©tant Ă©vaporĂ©e, 011 divise la matiĂšre en morceaux carrĂ©s, et on la fait sĂ©cher sur des planches, oĂč elle devient extrĂȘmement blanche et se met en poussiĂšre ; aprĂšs cela on la met en barril et on l’expĂ©die, aux manufacturiers. L’argile qui donne la plus belle porcelaine de feldspath est un composĂ© de pierre de porcelaine et de feldspath ; ce mĂ©lange demande une scrupuleuse attention; car trop defeldspat h ferait retirer les vases dans le four Ă  biscuit, avant la fusion des parcelles de terre, qui produit la transparence; et trop de terre de porcelaine augmenterait l’opacitĂ©. Dans les deux cas , le vernis s’étendrait et se contracterait en raison inverse de celle du biscuit, et ferait gercer les objets. Le feldspath se fond facilement, parce qu’il contient environ treize centiĂšmes de potasse; c’est ce qui en fait une des meilleures matiĂšres pour vernir la porcelaine. On emploie aussi l’os calcinĂ©, qui rend la terre trĂšs blanche ; mais il faut l’employer avec discernement, parce que sa grande friabilitĂ© fait fĂȘler les objets dans lesquels on en met trop. Outre la terre de porcelaine dont nous venons de parler, les manufacturiers en cou- 190 tE MÉCANICIEN somment de quatre autres espĂšces les deux premiĂšres se tirent du Devonshire, et les deux autres du Dorsetshire. La terre noire est remarquable en ce que la matiĂšre bitumineuse qui lui donne la couleur d’oĂč elle tire son nom disparaĂźt au feu ; et plus la terre est noire quand on la tire du sol, plus la poterie devient blanche. La terre cassante a l’avantage d’ĂȘtre d’une blancheur Ă©clatante quand elle est cuite ; mais il faut y mettre une juste quantitĂ© de pierre A fusil; autrement l’objet Ă©claterait pendant la cuisson du biscuit. La terre brune blanchit beaucoup au feu sans se gercer. Il y a des manufactures qui en consomment beaucoup. Celle terre passe difficilement au tamis d c linon , et a besoin d’ĂȘtre exposĂ©e Ă  l’action de l’air beaucoup plus longtemps, pour opĂ©rer la sĂ©paration de ses parties et pour empĂȘcher la gerçure ; elle exige diffĂ©rentes proportions d’autres matiĂšres; mais le plus grand inconvĂ©nient qu’on y trouve est qu’une partie de celle qu’on extrait depuis plusieurs annĂ©es, donne une couleur infĂ©rieure Ă  celle employĂ©e autrefois. La terre bleue est la meilleure et la plus chĂšre. Elle forme un corps trĂšs blanc et trĂšs solide, et demande une plus grande quantitĂ© de pierre Ă  fusil , ce qui amĂ©liore considĂ©rablement la qualitĂ© de la poterie; mais il faut ANGLAIS. >9 l une minutieuse attention dans les proportions, et plus de chaleur pour cuire le biscuit. La poterie couleur de crĂšme tire son nom de ce que la teinte de sa couleur est celle d’une crĂšme. Lorsqu’elle est bien faite et cuite Ă  propos , elle est trĂšs sonore, assez dure pour que l’acier en fasse sortir des Ă©tincelles, et pour contenir les liquides sans les absorber. Quand elle se trouve de bonne qualitĂ©, elle rĂ©siste Ă  l’action du salpĂȘtre, du verre de plomb et autres aussi est-elle d’une grande utilitĂ© dans tous les besoins ordinaires et dans les expĂ©riences chimiques oĂč il faut une trĂšs grande chaleur. Pendant que la poterie est en contact avec le feu, il faut veiller au courant d’air , pour empĂȘcher sa contraction ou son expansion subite; autrement sa duretĂ© et sa densitĂ© la rend trĂšs sujette Ă  casser. Il est reconnu que la poterie couleur de crĂšme de Wedg- wood a une grande supĂ©rioritĂ© sur les autres, ne se dĂ©tĂ©riorant ni ne se fendant avec le temps , tandis que ces deux inconvĂ©nients se trouvent trĂšs frĂ©quemment dans la poterie qui sort des petites manufactures. La couleur de crĂšme se forme, selon les instructions de l’ouvrier, de diverses portions de terre bleue et de terre de porcelaine, de caillou, et de pierre de Cornouaille. D’autres y ajoutent des terres noires et brunes, mĂȘlĂ©es d’un peu de caillou et de pierre. Des expĂ©riences 102 LE MÉCANICIEN rĂ©centes ont prouvĂ© qu’on peut faire de l’excellente poterie en mĂȘlant de 3o Ă  Zjo pour cent de kaolin avec des argiles bleues, ainsi que do caillou et de pierre. Le vernis qu’on emploie pour la poterie couleur de crĂšme se compose de blanc de plomb, de pierrede Cornouaille, et de caillou. L’excĂšs de plomb lui donne une teinte plus ou moi ns jaune, Ă  quoi il est facile de rĂ©mĂ©dier par le mĂ©lange d’autres matiĂšres. Le caillou donne de la consistance au plomb , pendant que s’opĂšre la vitrification, et prĂ©vient parla une trop grande fluiditĂ©,qui pourrait le faire couler le long des vases, et laisser certaines parties Ă  dĂ©couvert. Les effets pernicieux qui rĂ©sultent de l’emploi du blanc de plomb dans les vases destinĂ©s Ă  la cuisine ont Ă©tĂ© signalĂ©s, aussi bien que l’utilitĂ© de la substitution Ă  y faire; mais les meilleurs fabriquants faisant entrer beaucoup de caillou etde pierre de Cornouailledans la composition de leurs terres, on ne trouve rien dans leur poterie qui puisse justifier de semblables craintes. Toute personne donc qui dĂ©sire avoir ses saumures ctses conserves Ă  l’abri des funestesateintes de ce poison minĂ©ral, doivent acheter leurs ustensiles dans les premiĂšres manufactures, qui ne tardent jamais Ă  se faire connaĂźtre par la supĂ©rioritĂ© de leurs marchandises. On ne sait pas assez que la poterie que vendent ANGLAIS. '-Cp les marchands ambulants est d’une qualitĂ© aussi infĂ©rieure que dangereuse. La terre dont elle est faite, en raison de sa composition , n’est jamais en Ă©tat de supporter un dĂ©grĂ© de chaleur un peu Ă©levĂ© ; d’autant moins qu’elle est trop molle et n’a pas restĂ© assez long-temps exposĂ©e au feu. De lĂ  vient que lorsqu’on s’est quelquefois servi de celte poterie, l’eau chaude qu’on emploie pour la nettoyer fait voir tous ses dĂ©fauts Ă  dĂ©couvert, et qu’en fort peu de temps elle se fend de tous les cĂŽtĂ©s. Celte poterie si molle s’égraine facilement avec un couteau. Les matiĂšres huileuses la tachent, et le vinaigre, ou tout autre acide faible, la dissolvent. La vraie couleur de crĂšme, au contraire, subira toutes ces Ă©preuves sans en ĂȘtre altĂ©rĂ©e. et la quantitĂ© de plomb qu’on y fait entrer est si peu de chose, qu’on n’en doit craindre aucun effet pernicieux ; malgrĂ© que quelques fabricants de fayence aient prĂ©tendu qu’il n’était pas possible d’obtenir de la bonne poterie sans y mĂȘler du plomb. La poterie imprimĂ©e en bleu est d’un trĂšs grand usage; les personnes qui l’ont comparĂ©e avec d’autres doivent avoir remarquĂ© que non seulement elle lui est supĂ©rieure, mais que la teinte en est bien diffĂ©rente. Les meilleures qualitĂ©s sont l’objet de fortes ni. i5 194 tB UÉCANICIEJC commandes pour des services de table, et de thĂ© ; on les recherche d’autant plus qu’elles se vendent extrĂȘmement bon marchĂ©. Cette supĂ©rioritĂ© est causĂ©e par deux causes ; l’une particuliĂšre Ă  l’argile, provenant de ce qu’il y entre plus de caillou, et de terre bleue et de porcelaine; l’autre appartient au vernis, et provient du mĂ©lange de certains ingrĂ©dients qu’on fait calciner, qu’on choisit, que l’on passe, que l’on broyĂ© avec du verre et du blanc de plomb, et qu’on mĂȘle enfin avec une certaine quantitĂ© de caillou et de pierre de Cornouaille. Une espĂšce de celte poterie a un vernis qui la rend propre Ă  ĂȘtre Ă©maillĂ©e. La fayence imprimĂ©e en bleu a depuis peu pris le nom de demi-porcelaine, attendu que lorsqu’elle est bien cuite, non seulement elle est trĂšs fine, trĂšs blanche et trĂšs nette, mais encore elle a un certain degrĂ© de transparence. La poterie de craie chalki a une qualitĂ© aussi Ă©minemment belle que bonne; elle est d’un blanc dĂ©licat, d’un grain fin, doux et brillant. La nature de la terre et du vernis la rend trĂšs propre Ă  ĂȘtre Ă©maillĂ©e. On fait Ă©vaporer l’argile sur un four Ă  plĂątre ; elle se compose de diverses portions de terre Ă  porcelaine, bleu et de terre de Galles, pulvĂ©risĂ©e et calcinĂ©e, ou de caillou dans son ANGLAIS. J Oj Ă©tat primitif, de pierre de Cornouaille, et d’émail blanc nuancĂ© d’azur. Quelques personnes y ajoutent des os calcinĂ©s et du plĂątre de Paris. Cette poterie demande le feu le plus ardent pour le biscuit. Le vernis se compose de verre calcinĂ© , de pierre de Cornouaille, de cailloux, de borax, de nitre, de plomb rouge, de potasse, de sable deLynn, de soude et de chaux de cobalt. AprĂšs l’avoir bien exposĂ© Ă  l’action du feu, on le broyĂ©j etonlemĂȘleavec dublancde plomb, du verre, de Caillou et de la pierre du Cornouaille. La poterieronge fine se composeen proportions presque Ă©gales , de terre de brique jaune et de rouge du bois deBradwall. On en fuit d’une qualitĂ© infĂ©rieure pour les poteries qui doivent ĂȘtre recouvertes d’un vernis mĂ©tallique. Dans les mines de charbon d’IIall-field, on trouve une espĂšce de marne qui, convenablement prĂ©parĂ©e , c’est-Ă -dire broyĂ©e et sĂ©chĂ©e, formera seule un trĂšs beau rouge clair, de quatre nuances diffĂ©rentes, selon l’intensitĂ© du feu. Elle fut dĂ©couverte en i8i/f, par M. Jones, qui commença une manufacture de ce genre de poterie pour MM. Burnett, qui l’expĂ©diaient en Hollande; mais le retour soudain de NapolĂ©on de l’üle d’Elbe arrĂȘta totalement cette entreprise. L’introduction de l’ocre changera le rouge en une couleur brune. 10 . ig6 1E MÉCANICIEN La poterie couleur de bambou est d’un beau genre; on l’emploie sur-tout dans les objets d’ornement, et pour les plus grandes piĂšces d’un dĂ©jeuner. Elle n’est jamais vernie en dehors , quoiqu’il y en ait une espĂšce dont l’extĂ©rieur est vitrifiĂ©. L’intĂ©rieur des tasses , thĂ©iĂšres, etc. , est bien lavĂ© avec un liquide , qui, exposĂ© au feu, se convertit en une mince couche de verre. La couleur varie, mais celle qui domine, est le nankin. La meilleure terre pour la fabrication de cette poterie se compose de marne noire , de terre brune, de pierre de Cornouaille et de dĂ©bris de poterie couleur de crĂšme. La poterie jaspe fut inventĂ©e par M. Wedg- wood;elle est extrĂȘmement belle, et se compose de terre bleue et de porcelaine , d’argile, de pierre de Cornouaille, de sulfate de baryte, de caillou et d’un peu de gypse, nuancĂ© de chaux de cobalt. La poterie perle est d’un genre tout Ă  fait Ă©lĂ©gant , et fort estimĂ©e. La terre se compose d’argile bleue et de porcelaine, de pierre de Cornouaille, d’un peu de verre et de plomb rouge ; ce qui forme la meilleure pĂąte qu’on puisse employer pour les mortiers d’apothicaires; ils sont plus coĂ»teux, mais durent davantage que les mortiers ordinaires. La poterie noire d'Egypte est aujourd’hui si en usage pour la fabrication des tasses, ANGLAIS. »97 thĂ©iĂšres, etc. , qu’il est peu de personnes qui ne sachent ce dont nous voulons parier. Elle se compose d’argile couleur de crĂšme, de manganĂšse et d’ocre; quelquefois on la vernit avec du plomb, de la pierre de Cornouaille et du caillou, tandis qu’on lave l’intĂ©rieur avec du blanc de plomb , du caillou et du manganĂšse. Il Ă©tait d’usage autrefois de graisser l’extĂ©rieur avec du beurre, pour lui donner du lustre. L’ocre s’extrait de l’eau qu’on tire de mines de charbon ; celte eau est conduite par des canaux, dans lesquels sont de petites claies, pour dĂ©terminer la prĂ©cipitation du sĂ©diment. Quand il s’y en est accumulĂ© une quantitĂ© suffisante, on dĂ©tourne l’eau, on vide les claies, et le fluide Ă©pais est jetĂ© dans de petits fossĂ©s , d’oĂč le soleil en pompe l’humiditĂ©. On brĂ»le ensuite, avec du petit charbon , cette substance, qui dĂšs lors devient propre au service. Le dĂ©sagrĂ©ment de la graisse qu’on emploie pour donner le lustre au noir a Ă©tĂ© l’objet de plaintes si frĂ©quentes et si gĂ©nĂ©rales, que MM. byley, de Burslem, se sont occupĂ©s d’y remĂ©dier. De leurs recherches est rĂ©sultĂ©e l’invention d’une nouvelle espĂšce de porcelaine noire, d’un poli brillant, vitrĂ©, et supĂ©rieure Ă  toute poterie sĂšche dry-body. Elle n’absorbe jamais ni la poussiĂšre, ni l’humi- MKCANICIEX ĂŻ 98 ditĂ© ; et ou peut la nettoyer avec de l’eau aussi bien que la plus belle porcelaine, sans que jamais elle perde rien de la beautĂ© de son noir. La poterie dont on se sert dans les objets oĂč il convient d’unir la force Ă  l’ornement, tels que les pots Ă  fleurs, les cruches, etc., se compose d’argile bleue, de terre Ă  porcelaine, de terre de Bradwall - wood, de pierre de Cornouaille, et de marne noire mĂȘlĂ©e avec du nickel. Il en est une sorte qu’on fait avec des dĂ©bris rĂ©sultant de terre couleur de crĂšme mise au tour, rĂ©duits en copeaux, et mĂȘlĂ©s avec du nickel. On blanchit l’intĂ©rieur en lui donnant une couche d’une couverte d’argile de caillou, et de terre de porcelaine. Il est d’usage depuis peu parmi les dames de bon goĂ»t et qui ne sont point Ă©trangĂšres aux beaux arts, d’acheter de la porcelaine dans son Ă©tat vernis, afin de pouvoir l’orner elles- mĂȘmes Ă  leur grĂ©. Dans ce passe-temps fort agrĂ©able, elles sont secondĂ©es par les fabricants eux-mĂȘmes, qui leur procurent tous les moyens d’émailler facilement ces sortes de services. Ils leur fournissent les couleurs minĂ©rales qui conviennent, de l’huile d’ambre rectifiĂ©e, etla meilleure huile de tĂ©rĂ©benthine. Ils veillent Ă  ce que l’émail soit soumis Ă  l’action d’une chaleur convenable, brunissentl’or, et mettent le tout en Ă©tat d’ĂȘtre servi sur table. ANGLAIS. 199 Les diffĂ©rentes combinaisons des matiĂšres paraissent importer moins pour la fabrication de la bonne poterie, qu’une attention particuliĂšre Ă  en bien dĂ©terminer les proportions. Toutes les terres renferment quelques matiĂšres mĂ©talliques, en plus ou moins grande quantitĂ©, ce qui cause une grande diffĂ©rence dans leur aspect, comme dans les effets que le feu produit sur elles. La teinte des terres varie selon l’ardeur du feu ; ce qui fait que l’ouvrier employĂ© au four est on ne peut plus attentif Ă  placer les gazettes dans les endroits les plus convenables. Les principaux ingrĂ©dients dont se compose la pĂąte des poteries sont de la glaise et du caillou; car il ne peut y avoir de poterie parfaite qu’elle ne soit confectionnĂ©e avec la terre convenable et une certaine quantitĂ© de caillou. La grande difficultĂ© est d’unir dans la mĂȘme composition la beautĂ© Ă  la bontĂ©. S’il y entre trop de caillou, la poterie, en sortant du feu pour passer Ă  l’air, se fendra, et s’il n’y en entre pas assez, le vernis ne tiendra pas aprĂšs la cuisson. Toute terre qui sĂšche seule se fend; et cela est si vrai que si la terre argil- leuse pouvait ĂȘtre suffisamment adoucie pour ĂȘtre travaillĂ©e sur le four, elle se retirerait, en sĂ©chant, d’un pouce sur douze ; ce qui la ferait fendre inĂ©vitablement. L’argile pure alumine est toujours opa- 200 LE MÉCANICIEN que , au lieu que le caillou silice est toujours transparent; mais on les prĂ©parel’uneetl’aulre avant de s’en servir. La premiĂšre s’alliera avec l’autre humectĂ©, et formera une pĂąte, qui, lorsqu’elle sera sĂšche, rĂ©sistera aux injures de 1 1 ‱ air. D’habiles fabricants savent qu’il leur est facile de composer des terres qui Ă  la cuisson deviennent blanches, d’un beau demi transparent, et susceptibles d’un vernis brillant mais elles n’ont pas assez de consistance pour supporter le travail du four; le passage subit du froid ou du chaud les fait fendre, et le vernis devenant trop mou, se fendille, se dĂ©tache et perd son lustre. Il faut aussi d’autres terres qui supportent bien le travail, qui se durcissent au feu, et passent indiffĂ©remment d’un excĂšs de tempĂ©rature Ă  l’autre ; mais elles n’ont ni la blancheur, ni la finesse, ni le grain, ni la beautĂ©, ni le transparent nĂ©cessaire. On en fabrique de ce dernier genre. Le lecteur sera sans doute surpris que nous en soyons venus jusque lĂ  sans lui donner, ainsi que cela se pratique dans des livres de ce genre, aucune recette pour la maniĂšre de faire diffĂ©rentes poteries. Mais ce dont nous pouvons lui donner la certitude, c’est que la plupart de celles dont on remplit ainsi les livres sont erronnĂ©es ; et en effet, les fabricants sont tellement circonspects Ă  cet Ă©gard, qu’il ANGLAIS. 20 l est mĂȘme difficile d’en obtenir des renseigne- mens sur la maniĂšre dont ils composent leurs terres, leurs vernis, et leurs couleurs. Nous terminerons donc ce chapitre en disant que le district qu’on appelle les poteries est une partie de terrain du cĂŽtĂ© de North-Pirehill et du comtĂ© de Stafford, de huit milles de long et six de large ; et que les principales villes et hameaux qu’il comprendront Stoke, Stenley, Shelton, Golden-IIill, New-Field, Sinith-Field, Tunstall, Long-Port, Burslem , Cowbridge , Slruria, Lune-End, Lower-Lune, et Lunc- Delft. 202 LE MECANICIEN V L V WUWWVMAWUWUWVVV VA V\ V\VWW\ VUVVVU \W\ W\%. IWVWVWMAUA HORLOGERIE Dans les premiers siĂšcles, le temps se mesurait par des cadrans solaires et par des clepsydres; par les premiers, au moyen d’une aiguille ou de la partie supĂ©rieure d’un plan perpendiculaire au cadran, et dont l’ombre tombait sur des lignes destinĂ©es Ă  marquer les heures; par le second, au moyen d’une certaine quantitĂ© d’eau s’écoulant, par une petite ouverture, d’un vase sur lequel Ă©taient tracĂ©es des lignes qui indiquaient depuis combien de temps le vase se vidait. A ces usages a succĂ©dĂ© celui des horloges, des montres, et des chronomĂštres, qui mar- quentle temps par des mouvemens mĂ©caniques. Sous le titre gĂ©nĂ©ral d’horlogerie, nous traiterons donc de la construction des diverses machines qui ont Ă©tĂ© inventĂ©es pour mesurer le temps; d’ou il rĂ©sultera que ce chapitre gĂ©nĂ©ral se subdivisera en trois autres, horloges, montres, et chronomĂštres; et Ă  ceux-ci s’en joindront deux autres, traitant des meilleurs modĂšles de pendule et d’échappement. ANGLAIS. 2 00 HORLOGES. Les horloges sont de certaines machines construites et rĂ©glĂ©es par l’action uniforme d’un pendule, de maniĂšre Ă  mesurer le temps, par grandes ou petites portions, avec la plus grande exactitude. Figure489. horloge vue de profil. P, poids suspendu Ă  une corde se roulant autour du cylindre G , fixĂ© sur l’axe a a ;1b , pivots s’introduisant dans des trous pratiquĂ©s dans les plaques T S , TS, et dans lesquels ils tournent librement. Ces plaques sont de cuivre ou de fer, et se rattachent l’une Ă  l’autre par quatre piliers Z Z, et le tout s’appelle le mouvement. Le poids P, s’il n’est point arrĂȘtĂ©, fera nĂ©cessairement tourner le cylindre C d’un mouvement accĂ©lĂ©rĂ© uniforme, de la mĂȘme maniĂšre que si le poids tombait librement d’une hauteur quelconque. Mais le cylindre est garni d’un rochet KK, dont les dents, par leur cĂŽtĂ© droit, frappent contre le cliquet fixĂ© par une vis Ă  la roue DD, ainsi que le reprĂ©sente la fig. 49°; de sorte que l’action du poids est communiquĂ©e Ă  la roue DD, dont les dents agissent sur celles de la petite roue d, qui tourne sur le pivot cc. Lacommunication d’une roue avec l’autre s’appelle engrenage une u mica Marx 9 >'\ petite roue toile que d est un pignon , et ses dents les ailes du pignon. La bontĂ© de l'engrenage , dont les avantages sont Ă©vidents dans toute machine oĂč l’on emploie des dents consiste en ce qu’elles doivent ĂȘtre d’une forme convenable, et d’une Ă©galitĂ© parfaite entre elles. Il faut Ă©galement que le pignon soit en proportion exacte avec la roue dont il reçoit l’action, et qu’il soit Ă  une certaine distance de la roue, hors de laquelle il ne saurait y avoir de bon engrenage. La roueEE est fixĂ©e sur l’axe du pignon d, et le mouvement, communiquĂ© Ă  la roue DD par le poids, est transmis au pignon d, et consĂ©quemment Ă  la roue E E, ainsi qu’au pignon e, et Ă  la roue FF, qui fait mouvoir le pignon f, sur l’axe duquel est fixĂ©e la roue de rencontre G II. Les pivots du pignon /'jouent dans les trous des plaques LM, fixĂ©es horizontalement aux plaques T S. Enfin le mouvement commencĂ© par le poids se transmet de la roue GII aux palettes IK, et au moyen de la fourchette UX, rivĂ©e sur les palettes, communique le mouvementau pendule AB, qui estsuspendu au crochet À. Le pendule AB dĂ©crit autour du point A un arc de cercle, allant et venant alternativement. Ainsi si le pendule est une fois mis en mouvement par une simple impulsion de la main , le poids , qui est en B, le fera revenir sur lui-uicme, et il continuera ANGLAIS. d’aller et venir alternativement , jusqu’à ce que la rĂ©sistance que l’air oppose au pendule, et le frottement qui s’opĂšre au point de suspension A, dĂ©truise la force primitive. Mais comme, Ă  chaque vibration du pendule , les dents de la roue de rencontre G II agissent sur les palettes IK, et que, aprĂšs qu’une dent H a communiquĂ© le mouvement Ă  la palette K , cette dent s’échappe, la dent opposĂ©e G agit pareillement sur lu palette I , et s’échappe de la meme maniĂšre. C’est ainsi que chaque dent de la roue s’échappe des palettes I K, aprĂšs leur avoir communiquĂ© son mouvement, de maniĂšre que le pendule, au lieu de s’arrĂȘter, se maintient en mouvement. La roue EE achĂšve sa rĂ©volution en une heure. Le pivot c de celte roue passe par les plaques, et se prolonge en r sur le pivot est uueroue NIY, ayant une longue tige fixĂ©e dans le centre. À l’extrĂ©mitĂ© de cette tige r , se rattache l’aiguille des minutes. La roue N N agit sur la roue o , dont le pignon p agit sur la roue g g , fixĂ©e sur un pivot qui tourne avec la roue R. La roue g g achĂšve sa rĂ©volution en 12 heures ; c’est sur son pivot qu’est fixĂ©el’ai- guille des heures. De la description prĂ©cĂ©dente, il rĂ©sulte Ă©videmment, i° que le poids P fait tourner toutes les roues, et maintient en meme-temps le 206 LE MÉCANICIEN mouvement du pendule ; 2° que la vitesse du mouvement des roues dĂ©pend de celui du pendule; 5 ° que les roues indiquent les portions de temps, divisĂ© par le mouvement uniforme du pendule. Quand la corde Ă  laquelle est suspendue le poids est entiĂšrement dĂ©roulĂ©e, on la roule de nouveau sur le cylindre au moyen d’une clĂ© qui va Ă  l’extrĂ©mitĂ© carrĂ©e de l’arbre en Q, et qu’on tourne dans un sens opposĂ© Ă  celui selon lequel le poids descend. Pour cela, le cĂŽtĂ© inclinĂ© des dents de la roue R, fig. 490 , Ă©loigne le cliquet C, de maniĂšre que le rochet K tourne pendant que la roue D est en repos. Mais dĂšs que la corde est roulĂ©e, le cliquet tombe dans les dents de la roue D, et le cĂŽtĂ© droitdes dents agit de nouveau sur l’extrĂ©mitĂ© du cliquet, qui oblige la roue D Ă  tourner avec le cylindre, et le ressort A maintient le cliquet dans les dents du rochet R. Nous allons maintenant expliquer comment le temps se mesure parle pendule, et comment la roue E, sur l’axe de laquelle est fixĂ©e l’aiguille des minutes , ne fait exactement qu’une rĂ©volution par heure. Les vibrations du pendule s’opĂšrent en un plus ou moins long espace de temps, selon la longueur. Un pendule de 8 1/2 lignes françaises de longueur fait 5 , 6 oo vibrations par heure, c’est Ă . dire que chaque vibration s’opĂšre en une seconde; ce ANGLAIS. 207 qui fait qu’on l’appelle le pendule des secondes. Mais un pendule de 9 pouces 2 i /4 lignes françaises vibre 7,200 fois par heure, ou deux fois par seconde; ce qui lui a fait donner le nom de pendule des demi-secondes. De lĂ  \ient que dans la construction d’une roue dont la rĂ©volution doit s’opĂ©rer dans un tems donnĂ©, on doit prendre en considĂ©ration le temps des vibrations du pendule qui eu rĂšgle le mouvement. Supposons donc que le nombre des vibrations du pendule AB soit de 7,200 par heure, considĂ©rons comment la roue E mettra une heure Ă  achever sa rĂ©volution. Cela dĂ©pend entiĂšrement du nombre de dents que comportent les roues et les pignons. Si la roue de rencontre se compose de 3 o dents, elle fera un tour dans le mĂȘme temps que le pendule fait 60 vibrations; car Ă  chaque tour de la roue, la mĂȘme dent agit une fois sur la palette I, et une fois sur la palette K, ce qui produit deux vibrations diffĂ©rentes dans le pendule; et la roue ayant 5 o dents produit deux fois 00 ou 60 vibrations. ConsĂ©quemment il faut que cette roue fasse 120 rĂ©volutions par heure, parce que 60 vibrations, qu’elle produit Ă  chaque rĂ©volution sont contenues 120 fois dans 7,200, nombre de vibrations que fait le pendule en une heure. Pour dĂ©terminer le nombre de dents que doivent avoir les roues EF, et les pignons ef, 2o8 MÉCANICIEN il faut remarquer qu’une rĂ©volution de la roue E doit faire tourner le pignon e autant de fois que le nombre des dents de ce pignon est contenu dans le nombre des dents delĂ  roue. Ainsi si la roue E comporte 72 dents, et le pignon 6 , le pignon fera douze rĂ©volutions pendant que la roue en fait une. Car chaque dent de la roue pousse une dent du pignon , et quand les six dents du pignon sont poussĂ©es, il s’est opĂ©rĂ© une rĂ©volution complĂšte. Mais la roue E n’a pendant ce meme tems avancĂ© que de six dents; il lui en reste donc 66 Ă  avancer, ou onze rĂ©volutions Ă  faire de plus que le pignon. Par la mĂȘme raison, la roue F ayant60 dents, et le pignon f six, celui-ci fera dix rĂ©volutions pendant le temps que la roue mettra Ă  en faire une. Or la roue F, mue parle pignon e, fait douze rĂ©volutions pendant que la roue E en fait une , et le pignon/Mix contre une delĂ  roue F, consĂ©quemment le pignon /"fait dix fois 12 ou 120 rĂ©volutions pendant que la la roue E en fait une. Mais la roue G, mue par le pignon f , produit 60 vibrations dans le pendule Ă  chaque tour qu’elle fait; consĂ©quemment elle produit Go fois 120 ou 7,200 vibrations, pendant que la roue achĂšve une rĂ©volution. Mais 7,200 est le nombre des vibrations que produit par heure Je pendule, et consĂ©quemment la roue E ne fait qu’une rĂ©volution par heure; et ainsi du reste. AXGI„AIS. 20f D’aprĂšs cc raisonnement, il est facile de s’expliquer comment on peut faire une horloge qui aille un espace de temps dĂ©terminĂ© sons se monter. Il s’agit i° d’augmenter le nombre de dents des roues; 2° de le diminuer dans les pignons; 3 ° d’augmenter la longueur de la corde qui tient le poids suspendu; 4° d’augmenter Ă©galement celle du pendule ; 5 ° d’ajouter au nombre des roues et des pignons. Mais Ă  me- surequeletemps augmente, si le poids reste le mĂȘme, la force qu’il communique Ă  la derniĂšre roue GII s’en trouve diminuĂ©e. Il ne nous reste plus maintenant qu’à parler du nombre des dents des roues qui font tourner les aiguilles des heures et des minutes. La roue E achĂšve une rĂ©volution par heure. La roue N N, mue par l’axe de la roue E, doit Ă©galement nefaire qu’une rĂ©volution dans le mĂȘme temps; et l’aiguille des minutes est fixĂ©e sur le pivot de cette roue. La roue N a 5 o dents, et agit sur la roue O, qui en a Ă©galement 5 o, comme aussi le mĂȘme diamĂštre; consĂ©quemment la roue O met une heure Ă  faire une rĂ©volution. Or la roue O emporte le pignon p, qui a six dents, et agit sur la roue g g, de 72 dents; consĂ©quemment le pignon y? fait 12 rĂ©volutions pendant que la roue gg en fait une; d’oĂč il rĂ©sulte que la roue g g met 12 heures Ă  faire la sienne. C’est sur le pivot de cette roue qu’est l’aiguille des heures. Ce que nous 1 \ w. 2 1 O LE MÉCANICIEN venons de dire Ă  l’égard des rĂ©volutions s'applique aussi bien aux montres qu’aux horloges. La partie du mouvement appelĂ©e sonnerie soulĂšve un marteau, qui frappe sur une cloche ou timbre, le nombre de fois indiquĂ© par l'heure que marquent les aiguilles. La fig. 4gi bis reprĂ©sente la sonnerie. II est la premiĂšre ou grande roue, mue par un poids ou ressort fixĂ© sur le cylindre G. Dans les horloges qui ne marchent que 16 ou 34 heures, cette roue a gĂ©nĂ©ralement des chevilles, et s’appelle la rĂŽtie d cheville', dans les horloges qui marchent huit jours, c’est gĂ©nĂ©ralement la seconde roue I, mue par la premiĂšre, qu’on appelle la roue Ă  cheville , ou roue frappante. AprĂšs celle-ci vient la roue Ă  dĂ©tente, ou la roue Ă  cerceau , entourĂ©e presque d’un cerceau, dans lequel est une ouverture oĂč s’adapte la sonnerie. Vient ensuite la troisiĂšme ou quatriĂšme roue, selon la distance qui la sĂ©pare de la premiĂšre, appclĂ©elaroueai;ersans dĂ©ranger le mouvement de la roue. Pour cela, on perce douze petits trous dans la plaque,un Ă  chaque heure , parmi les divisions en quarts ; et en mettant une cheville dans chacun des trous en Ă©vidence, on peut Ă©tablir la plaque sans dĂ©ranger aucune partie du rouage. Cette grande roue A, de 120 dents, fait tourner en une heure un pignon B, qui emporte dix dents ; et l’aiguille des minutes B fig. 494 est sur l axe de ce Pignon , l’extrĂ©mitĂ© de l’axe n’étant pas carrĂ©e , mais ronde, afin que l’aiguille des minutes puisse dans l’occasion ĂȘtre tournĂ©e sur elle sans dĂ©ranger aucune partie du mouvement» ANGLAIS. 21 J Sur l'axe du pignon B est une roueC, de 120 dents , tournant en une heure, et faisant tourner en trois minutes un pignon D, qui contient six dents,car trois minutes sont la vingtiĂšme partie d’une heure, et six la vingtiĂšme de 120. Sur l’axe de ce pignon est une roue E, de 90 dents; tournant en trois minutes, et tenant en mouvement un pendule qui vibre les secondes, comme dans les horloges ordinaires, oĂč la roue du pendule n’a que 3 o dents, et tourne en une minute mais comme celte roue ne tourne qu’en trois minutes, si l’on veut qu’elle marque les secondes , il faut diviser une plaque trĂšs mince en trois fois, 60 ou 180 parties Ă©gales, la numĂ©roter 10, 20, 3 o , 40, 5 o, 60 ; 10,20, 3 o, 4 o, 5 o, 60 ; 30, 20, 3 o, 4 °, 5 o, 60, et la placer sur le mĂȘme axe que la roue de go dents, si prĂšs du cadran, qu’elle ait seulement la facultĂ© de tourner sans le toucher; ces divisions indiqueront les secondes au travers de l’ouverture c f g h du cadran, attendu qu’elles passent successivement sous la pointe de la fleur de lys C. La grande roue A et la poulie que porte son axe, sur laquelle passe la corde comme dans les horloges ordinaires de 3 o heures , ne tournant qu’une fois en 24 heures, cette horloge ira une semaine avec une corde d’une longueur ordinaire, et laissera toujours la aiG IF. MÉCANICIEN \raic heure, ou partie de celle heure, en Ă©vidence Ă  l’extrĂ©uiitĂ© haute de l’index A fixĂ© sur le cadran. L’horloge de M. Ferguson a sur celle de Franklin tleux avantages; mais elle a aussi deux dĂ©savantages, dont celle-ci est exempte ; car dans celle-ci, bien que la roue de 12 heures fasse tourner l’index des minutes B, cependant si on fait tourner cet index avec la main pour le mettre Ă  la minute convenable, il ne mettra pas la plaque des 12 heures en mouvement, de maniĂšre Ă  mettre la partie correspondante de l’heure de niveau avec l’extrĂ©mitĂ© de l’index A ; aussi, aprĂšs avoir avec la main dirigĂ© l’index des minutes B, il faut rĂ©gler la plaque des heures au moyen d’une cheville que l’on place dans le petit trou delĂ  plaque, prĂ©cisĂ©ment au dessous de l’heure. Ce dĂ©savantage, Ă  la vĂ©ritĂ©, n’est pas grand; mais la roue du pendule ayant 90 dents au lieu de 3 o qu’elles ont habituellement, doit vraisemblablement faire quelque diffĂ©rence Ă  l’égard de l’échappement, en raison de la petitesse des dents, et il est certain que ce sera un motif pour que le balancier dĂ©crive de petits arcs dans ses vibrations. Quelques savants pensent que ces petits arcs sont prĂ©fĂ©rables; mais pourquoi ? nous l’ignorons ; car, que le balancier dĂ©crive un grand ou un petit arc , si cet arc forme Ă  peu prĂšs une cycloĂŻde, les vibrations s’opĂšre- ANGLAIS- s i y ront dans dos temps Ă©gaux ; le temps dĂ©pendra donc entiĂšrement de la longueur du pendule , et non de la longueur de l’arc que dĂ©crit le balancier. Plus l’arc est grand , plus le moment du balancier augmente; et plus le moment augmente, moins le temps des vibrations sera affectĂ© par quelque impulsion inĂ©gale de la roue du pendule sur les palettes. Le plus grand reproche qu’on puisse faire Ă  l’horloge de M. Fcrguson, c’est que le poids de l’anneau plat sur lequel sont marquĂ©es les secondes chargera les pivots de l’arc de la roue du pendule, et occasionera un grand frottement, qu’on devrait autant que possible Ă©viter. Cependant il en a fait une derniĂšrement qui j malgrĂ© le poids de l’anneau, ne laisse pas de bien aller. Quoi qu’il en soit, il est facile de remĂ©dier Ă  cet inconvĂ©nient en mettant celte plaque de cĂŽtĂ©; caries secondes sont de peu d’importance dansune horloge qu’on ne destine pas aux observations astronomiques. AprĂšs avoir ainsi fait la description de celte horloge , nous allons dĂ©crire une autre horloge du mĂȘme auteur , dans laquelle sont indiquĂ©s les mouvements apparents journaliers du soleil et de la lune, l’ñge et les phases decelle-ci, ainsi que le temps de son passage sous le mĂ©ridien , et celui des marĂ©es hautes et basses. Il n’ajoute pour cela que deux roues et un pignon au mouvement ordinaire. MliCAEICIETf 2 18 Horloge de M. Ferguson , indiquant les mouvements apparents journaliers du soleil et de la lune, la hauteur des marĂ©es , etc. Le cadran decettc horlogeest reprĂ©scnlĂ©dans la fig. 498 ; il contient les 24 heures du jour et de la nuit. S, le soleil, servant d’index pour les heures, et tournant autour du cadran en 24 heures M , la lune, qui l'ail le tour en 24 heures 5 o minutes et demie, Ă  partir d’un point quelconque du cercle des heures , tems Ă©gal Ă  celui que met la lune Ă  tourner dans le ciel, Ă  partir d’un mĂ©ridien quelconque, et y revenir. Lesoleilest fixéà uneplaquecirculairc, fig. 497, et emportĂ© par le mouvement de la plaque, sur laquelle sont gravĂ©es les 24 heures ; en dedansestun cercledivjsĂ©en vingl-neufpar- tieset demie , Ă©gaies pour les jours de l’ĂȘtre de la lune, comptĂ©s depuis une nouvelle lune jusqu’à l’autre; et chaque jour se trouve immĂ©diatement sous le temps dans le cercle des 24 heures , oĂč la lune arrive au mĂ©ridien ; les > 2 qui sont sous le soleil figurant pour midi, et les 12 autres pour minuit. Ainsi, quand la lune a huit jours, elle arrive au mĂ©ridien Ă  six heures et demie de l’aprĂšs-midi ; et quand elle est Ă  seize, elle y arrive Ă  une heure du matin. La lune M, fig. 496, est fixĂ©e ANGLAIS. 3 19 Ă  une autre plaque eirculaire du mĂȘme diamĂštre que eclui qui porte le soleil ; eetle plaque tourne en 24 heures 5 o minutes et demie; elle est ouverte de maniĂšre Ă  laisser voir quelques jours et quelques heures de YĂ»ge de la lune. Sur la plaque au dessous de celle qui emporte le soleil, et au travers de celte ouverture en a et en b, sont deux courts morceaux de fil de laiton dans la plaque de la lune. Le fil a indique le jour de l’ñge de la lune et le temps de son arrivĂ©e sous le mĂ©ridien, sur la plaque au dessous de celle qui emporte le soleil; le fil b indique le temps de la marĂ©e haute pour ce jour, sur la mĂȘme plaque. Ces fils doiventĂȘtre placĂ©saussi loin l’un de l’autre que le temps employĂ© par la lune pour venir sous le mĂ©ridien diffĂšre du temps de la marĂ©e haute, dans l’endroit pour lequel est destinĂ©e l’horloge. Au pont de Londres la marĂ©e monte quand la lune est Ă  deux heures et demie aprĂšs le mĂ©ridien. Au dessus de ta plaque qui emporte la lune est une plaque N, supportĂ©e par un fil de laiton A, dont l’extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure est fixĂ©e Ă  cette plaque, tandis que l’autre est courbĂ©e Ă  angle droit, et fixĂ©e dans le cadran sur len* 12, qui correspond Ă  minuit. Cette plaque peut reprĂ©senter la terre, et le point en L , Londres, ou tout autre lieu oĂč l’horloge est destinĂ©e Ă  indiquer le temps de haute et basse marĂ©e. 220 LE MÉCANICIEN Autour de cette plaque est une ombre elliptique sur la plaque qui emporte la lune M; les points les plus Ă©levĂ©s de cette ombre sont marquĂ©s marĂ©e haute, et les plus bas marĂ©e basse. Comme cette plaque tourne au dessous de la plaque fixe N, les points de haute et de basse marĂ©e se mettent successivement de niveau avec L , et restent immĂ©diatement au dessus aux Ă©poques oĂč il y a marĂ©e haute ou basse dans le lieu donnĂ© ; lesquelles Ă©poques sont marquĂ©es par le soleil dans les 24 heures du cadran ; et dans l’arc de cette plaque , au dessus de midi, est une plaque H qui s’élĂšve et s’abaisse selon la marĂ©e dans le lieu donnĂ© ainsi quand ia marĂ©e monte, Ă  Londres , je suppose, l’un des points de l’ombre elliptique se trouve exactement au dessus de L, et le lieu de la marĂ©e II Ă  sa plus grande hauteur; et quand la marĂ©e baisse Ă  Londres, l’un des points les plus bas de l’ombre elliptique, se trouve au dessus de L, et le lieu de la marĂ©e H s’abaisse entiĂšrement, au point de disparaĂźtre derriĂšre le cadran. Le soleil fait le tourducadran en a 4 heures, et la lune M en 24 heures 5 o minutes et dqtnie; la lune marche plus lentement que le soleil dans une proportion telle qu’elle fasse 28 rĂ©volutions et demie, pendant que le soleil en fait 29 et demie, ce qui fait que la distance du soleil Ă  la lune varie constamment ; de telle façon que, Ă  quelque distance que le soleil et ANGLAIS. SS I Ja lune sc trouvent ensemble ou en conjonction, il est certain que, 29 joursctdemi aprĂšs, ils s’y retrouveront de nouveau consĂ©quemment, la plaque qui emporte la lune se meut plus lentement que celle qui emporte le soleil, de maniĂšre Ă  toujours aire passer le fil de laiton sur un jour de l’ñge de la lune, sur la plaque du soleil en 24 heures. Dans la plaque qui emporte la lune est un trou m, au travers duquel on voit les phases de la lune sur la plaque du soleil, pour chaque jour de l’ñge de la lune, de phase en phase. Quand le soleil et la lune sont en conjonction, la totalitĂ© de l’espace vu au travers du trou m est noire; quand la lune est en opposition ou pleine , tout cet espace est blanc ; quand elle est dans l’un ou dans l’autre de ses quartiers, ce meme espace est blanc et moitiĂ© noir, et different dans toutes les autres positions, de maniĂšre que la partie blanche reprĂ©sente la partie Ă©clairĂ©e et visible de la lune pour chaque jour. Pour montrer ces diffĂ©rents aspects de la lune, il y a un espace noirci fig. 497 N fFl sur la plaque qui emporte le soleil. Quand le soleil et la lune sont en conjonction , tout l’espace qu’on voit au travers du trou rond est noir; tel est N. Quand la lune est pleine, en opposition avec le soleil, tout l’espace qu’on voit au travers du trou rond est blanc; tel est 222 LE MÉCANICIEN F quand lie est dans son premier quartier, comme en f, ou dans le dernier, comme en on ne voit qu’une moitiĂ© d’ombre, et plus ou moins ensuite selon la position de la lune,ainsi que l’indique assez clairement la Figure. Les rouages et le mĂ©canisme des marĂ©es de cette horloge sont reprĂ©sentĂ©s par la fig. 496, dans laquelle A et B sont deux roues d’égaux diamĂštres ; A a dents ; son axe est creux , il passe par le cadran de l’horloge, et emporte la plaque du soleil avec le soleil, S, fig. 4 98. B a 59 dents , son axe est plein ; il tourne dans l’intĂ©rieur de l’axe creux de A, et emporte la plaque de la lune avec la lune iVI , fig. 49 - Un pignon G. de 19 dents, s’engrĂšne dans les dents des deux roues, et les fait tourner. Ce pignon tourne, au moyen du mouvement ordinaire, en 8 heures, et comme 8 est le tiers de 24 , de mĂȘme 19 est le tiers de 5 j c’est pourquoi la roue A, de 5 y dents, qui emporte le soleil, tournera en 24heures exactement. Mais comme le pignon G qui fait tourner la roue À, de 57 dents fait aussi tourner la roue B, de 59 dents, cette derniĂšre roue ne tournera pas en moins de 24 heures 5 o minutes et demie; car 69 dents sont Ă  24 heures 5o minutes et demie, comme 07 dents sont Ă  24 heures ou Ă  peu prĂšs. Sur l’axe de la roue de la lune, de 5 q dents, est fixĂ© un anneau elliptique D> qui , Ă  ANGLAIS. 2 2 a mesure qu’il tourne, recule, c t laisse tomber un levier EF, dont le centre du mouvement est une cheville F, et qui, au moyen d’une barre droite G, Ă©lĂšve et abaisse la plaque des marĂ©es H , deux fois pendant le temps que la lune met Ă  faire une rĂ©volution. On voit le bord supĂ©rieur de cette plaque en II, fig. 4 q 8 , et il se meut entre quatre rouleaux RR RR, fig. 496. M. Ferguson rapporte qu’il fit marcher une de ces horloges Ă  l’aide d’un vieux mouvement- de montre, de la maniĂšre suivante A l’extrĂ©mitĂ© de l’axe de la grande roue d’une montre, qui fait le tour en 24 heures , il place une roue de 20 dents pour en faire tourner une de 40 sur l’axe du pignon C, au moyen de quoi ce pignon tournait en 8 heures, la roue A en 24, et la roue B en heures 5 o minutes et demie. L’auteur des diffĂ©rentes branches de l’horlogerie, dans l’EncyclopĂ©die du docteur Rces, prĂ©tend qu’il y a dans le nombre des rouages adoptĂ©s dans cette horloge une inexactitude qui la rend trĂšs imparfaite, si l’on s’en sert un certain temps sans la rectifier. Voici, dit-il, comment s’explique cette inexactitude Comme le pignon de 19 met en mouvement les deux roues de 57 et de 5 q, quand la premiĂšre a achevĂ© sa rĂ©volution solaire, la derniĂšre l’a achevĂ© Ă  deux dents prĂšs, et ne la complĂšte que lorsque deux dents de la seconde LE MEOAĂźUCriv.’T 2 2/f rĂ©volution de la roue 5 -j ont Ă©tĂ© de nouveau poussĂ©es; de sorte que, par chaque z'y heures, la petite lune perd deux cinquante-neuviĂšmes de sa rĂ©volution, ce qui est en partie un mouvement rĂ©trogade relatif, attendu qu’il regarde tout point, par exemple, les 12 heures du haut de la plaque solaire; de sorte que autant de fois 2 sont contenus dans 59, autant il doit y avoir d’espaces de jour sur la plaque solaire figurĂ©s dans un sens rĂ©trograde. les figures regardant la plaque principale. Mais la valeur de deux cinquante-neuviĂšmes est vingt-neuf et demi exactement, lequel nombre de jours est la mesure exacte du temps que met la lune Ă  faire une rĂ©volution selon ces roues. Il y a donc par mois une erreur approximative de 44 minutes 3 secondes , ce qui s’élĂšvera Ă  prĂšs d’un jour entier dans l’espace d’environ 32 lunes. Mais il y a ensuite dans la pratique un autre inconvĂ©nient Ă  ce que les roues 57 et 5 g soient unies par le mĂȘme pignon 19 , c’est que, Ă©tant du mĂȘme diamĂštre, l’intervalle qui sĂ©pare leurs dents n’est pas le mĂȘme pour les deux ; dans l'une , il est un cinquante-septiĂšme , et dans l’autre un cinquante-neuviĂšme de demi-cercle, en supposant leurs dents et leurs espaces respectivement Ă©gaux entre eux ; mais si les deux roues sont taillĂ©es dans la machine Ă  diviser par le mĂȘme coupeur, toute l’inĂ©galitĂ© sera dans les dents. Dans l’un et l’autre cas, l’ac- ANGLAIS. 22 5 lion de l’une des dĂ©nis doit ĂȘtre mauvaise si l’autre est dans des proportions convenables, et il en rĂ©sultera des secousses pĂ©riodiques qu’il faudrait Ă©viter dans des rouages qui marcheraient par un mouvement d’horloge ou de montre. Que M. Ferguson eĂ»t ou non devant les yeux le cadran de l’horloge d’Hampton- Court, quand il inventa ce mĂ©canisme simple, c’est ce que nous ne chercherons pas Ă  affirmer ; cependant la chose paraĂźt extrĂȘmement probable , surtout lorsqu’on considĂšre qu’il a copiĂ© la position de la sĂ©rie annulaire dans une autre de ses horloges. Étant dans l’habitude de calculer les nombres propres Ă  reprĂ©senter certaines pĂ©riodes dans les horloges ,les montres, etc., nous nous sommes attachĂ©s au perfectionnement de cette horloge, comme Ă  celui d’autres piĂšces de mĂ©canique, quant Ă  ce qui est de l’exactitude ; nous demanderons au lecteur la permission de lui soumettre les changemens que nous y avons introduits pour la rendre plus parfaite que celle que nous venons de dĂ©crire. En faisant la description de l’horloge d’Hamp- ton-Court, nous nous sommes efforcĂ©s deprou- ver que quand l’ñge de la lune est indiquĂ© par la diffĂ©rence des vitesses des deux aiguilles se mouvant dans le mĂȘme sens, et reprĂ©sentant le soleil et la lune, la derniĂšre doit passer le point de 12 heures, chaque jour 5o minutes m i5 LE MECANICIEN 226 4 7 5 environ plus tard que le jour prĂ©cĂ©dent; mais par les calculs de M. Ferguson, nous voyons que le mouvement rĂ©trograde journalier est de 5o minutes 526,etla diffĂ©rence, o55, s’élĂšve Ă  la totalitĂ© du mouvement d’un jour en un peu plus de q 52 jours, ou un peu plus de 5J lunes , ainsi que nous l’avons dĂ©jĂ  dit. Ainsi ce dont nous avons besoin dans ce dernier cas, ce sont deux nombres divisibles qui seront Ă  peu prĂšs l’un Ă  l’égard de l’autre dans la proportion de 24 heures Ă  24 heures 5o minutes 473, lesquels nombres, devenus familiers en pratique , Ă  l’aide d’une certaine opĂ©ration arithmĂ©tique, nous avons trouvĂ© ĂȘtre 2068 245 1 . Ce sont les nombres les plus approchons qu’on puisse obtenir sans s’élever davantage dans l’échelle des proportions continues, et ils sont heureusement susceptibles d 'ĂȘtre rĂ©duits eu multiples ; ainsi on peut regarder le produit 2568 comme Ă©gal Ă  74 5a et 245 i = 57 X 43 ; ainsi la sĂ©rie 45574 X 57532 sera le rouage demandĂ©. La roue solaire de 74 dents Ă©tant faite pour tourner avec un tube pour arbre en 24 heures, parle mouvement de l’horloge, doit mouvoir la roue de 45 placĂ©e sur un clou Ă  large tĂȘte, ou autrement, sur la plaque de face du chĂąssis, Ă  l’un de ses cĂŽtĂ©s; et dans cette roue de 43 doit ĂȘtre fichĂ© le conducteur suivant 02 , pour mouvoir la derniĂšre roue ou la roue lunaire 57 , ANGLAIS. 227 placĂ©e sur un arbre solide, concentriquement derriĂšre la roue solaire, selon la position de M. Ferguson. Pour ce qui est du cadran et des autres dessins de la face de l’horloge, ils peuvent rester tels que nous les avons dĂ©crits. De sorte que, au lieu du pignon de 19 dents, mouvant Ă  la fois deux roues inĂ©gales, nous aurons une paire de petites roues attachĂ©es ensemble et mues l’une par l’autre, oĂč le mouvement doit venir d’un arbre de 12 heures, emportant une roue de 67 pour faire marcher le 74 en 24 heures, au lieu de venir d’un arbre de 8 heures, ainsi que le proposait M. Ferguson , bien que cette derniĂšre maniĂšre soit Ă©galement praticable. Pour preuve de l’exactitude de notre calcul, nous avons par des proportions directes, telles que 2068 2451 24 heures 24 heures 5o minutes, 7429729, etc. De lĂ  la diffĂ©rence des donnĂ©es n’est que de 0,000271 d’une minute par chaque jour lunaire; ce qui ne formera guĂšre en somme une erreur d’un jour entier que dans 1,868,472 jours semblables, ce qui fait qu’on la peut prendre comme approchant beaucoup de la vĂ©ritĂ©. Si le lecteur pouvait supposer que l’horloge de M. Ferguson soit capable d’aller pendant 02 lunes sans ĂȘtre rectifiĂ©e, nous demandons la permission de lui faire observer que, dans l’espace d’un jour lunaire , il y S o O O co oo CO O CO ce co O O O O 'to $ o p o s o 2 P -a b co co s rt ec 4> i> w ,- a rs O O c e c co CD fie bo V* V CO CO CO »n g o CJ osa O o OO O CO V5 co o ^ rs O v+co O 4 Ü c- vĂż ""l ftS i— S —. O 40 tfi ta te s 40 o 40 r-v o co © tv Avec i 3 dents . roue 48 fi pign. de la 3 e roue. 48 6 52 fi 54 6 54 fi 54 fi roue 45 fi pign. delĂ  4 e roue. 4 5 fi 5 a fi 5 o fi 5 ?. fi 5 a fi roue fifi fi pign. de la 5 e roue. fi 8 fi 52 fi 5 o fi 48 fi 5 o fi Battemens 17,180 par heure. 17,880 18,925 16,274 18,224 18,900 ANGLAIS. 25 l 00 C 0 t-s N lo lo lo M lo vt LC lc ^. x 00 00 r-sĂź “ LC Vt o lc lc fo eĂšT - iĂ» 'ĂŻ Ci t^sver mio h 10 ce ; LO Vf LO J2 i LO LC LO ~ . LO M M ç. Wiftifl ~ ?s s t-s vr S LO 10 LO M CS 0 0 00 t-s'sr LC LO 'sT m O 00 E-sLC O ^x O O CS LC -C 1-sLO LO ^ X es X lo lo cr>7o’ lo O X LO AvE ; LC LO LO M I-S CS r-s c-s t-s h- -> » r-s *- LO CS X LC Cio H ^ vr x r-s c-slo x 'c- CS ^ 0 X LC t>.,2 LC LO lo â–ș* LO VT COCO NH> vr^i- LO LO t-s h *** 0 x r-s lc lo *“. 0 0 LC LC tNw LC LO LO M O x 00 X lo 1 0 v? 0 lo t-s LO LO LC LO H. C es r-s c-slo LO c lo lo lc j; LO LO LO h Vf vr l-s r-s C-sLC^ vt 0 r^^5- O LC 00 LC LO 0 vt 0 r-sLO LO lo lo >- X r-sLO LC LO ~LC vr es 0 k-s LO LO LO H CS X r-s LC LC X n O Vf CS CN.ÂŁL LO WW H N X r-s r-s c-s M * x 0 0 t^;ÂŁ. WOIO N N X ‱‱0 lo LC X X^x c 0 x rs.'vr LC LO VJ- M x v r-s LC LC X CS X es H rs^c. LC lo LO ^ LO LO LO ~ .,2 LC LO LO H ” O X LC LO lo ~ 0 0 00 lo r-s lc LC 'ST LO M X lo r-s r-s es 0 es 0 c lo r-s vr LC LC iO c 0 LC LO LO ^LO 0 X X lc v ĂŻ - 0 vr vr m O X LC LC LO ^X co-o- rsvr LC LC LO m O C O LO M M M Oi O O O ce' O CS c 00 O w LC O o o r-s o CO 00 00 O O0M N- ro V-* -d-x N CCC N t-s t-sLo *-‱ CO LO LO Cs CS CS es r-s r-s lo lo fc c lo vr r-sio rs LC LC »‹* 44^/41 5 2 r/al 482/3 fio j fio 1 fio fio 1 fio 1 fio I 441/2 Avec j 5 dents. 202 MECANICIEN CC 00 oo P O V— VT O CC 00 00 C P O C CC lO C O CC tV P 00 00 tsec vtco CC to w O 00 Cn 0 co ce o o 00 00 co 00 oc oo oo wo o oo ce o o cc co 'cr OO O OO tv. ci vr vr oo oo ce o 00 1T5 00 tV cococo k s o o oo rv coco ce o ce o o co ce n v* o co wo 00 tv tvoo o ce c m ce Ɠ ^e ce two o o oo rvn c ce 0 co c Ç~ » rv 00 00 Kc'; m oo tNve o ce oo rs ; o vr o r->. ce ce ce o vf o oc co Vf ANGLAIS 2 DD uo c co O \r> m ' sO c*ĂŻ ce O o C es es es ce xr> © Si l’on divise le double du produit des quatre roues ensemble par le produit rĂ©uni des trois pignons le quotient donnera le nombre de battements tels que les donnent les tables; de mĂȘme si l’on prend les 2 e et 5° roues et leurs pignons respectifs comme fraction composĂ©e d’une heure,on aura les secondes pen- 2&4 JLE MÉCANICIEN dant lesquelles la 4 e roue attachĂ©e au dernier pignon l'ait sa rĂ©volution; ainsi les 8/60 des 7/56 de 6o“= i m ou 6o sc % nombres qui conviennent Ă  une montre indiquant les secondes, et si le nombre des battements est 18000 ou i 44 o°, il y aura 5 ou 4 battements par seconde; ce sont les meilleurs trains pour mesurer les parties fractionnaires d’une seconde. CHRONOMÈTRES. Le chronomĂštre diffĂšre d’une montre ordinaire principalement dans l’échappement et le balancier. Ces instruments rĂ©clament une attention particuliĂšre, tant Ă  cause de leur utilitĂ© pratique dans la navigation , qu’en considĂ©ration des principes d’aprĂšs lesquels ils sont construits. Les forces irrĂ©guliĂšres d’impulsion et de rĂ©sistance diminuent considĂ©rablement en raison de l’exactitude de la forme et de la dimension du chronomĂštre. Sous le rĂšgne de la reine Anne, le parlement anglais rendit un bill par lequel la nation offrait io,oooliv. sterl. de rĂ©compense Ă  celui qui trouverait le moyen de dĂ©terminer la longitude Ă  un degrĂ© de grand cercle prĂšs ; 1 5 ,ooo liv. sterl. pour celui qui en approcherait Ă  4o milles gĂ©ographiques prĂšs , et 20,000 pour l’approximation de 3 o milles , ou d’un demi degrĂ© ; pourvu que ce moyen pĂ»t s’étendre Ă  ANGLAIS. a55 plus de 80 milles de la cĂŽte. L’espoir d’obtenir cette rĂ©compense soutint les efforts infatigables d’un horloger nommĂ© Harrison. En s’occupant de cette recherche, il se trouva conduit par hasard Ă  appliquer le principe de dilatation de diffĂ©rents mĂ©taux Ă  une montre destinĂ©e Ă  se rĂ©gler d’elle-mĂȘme , Ă  l’effet de limiter la longueur effective du ressort en spirale, pour qu’il rĂ©pondĂźt aux changements alternatifs du froid et du chaud, changements qui, comme on le sait aujourd’hui, allĂšrent la force de ce ressort et la rĂ©gularitĂ© du balancier. Harrison ayant , par son industrie et sa persĂ©vĂ©rance, obtenu la rĂ©compense promise on rĂ©tracta le premier bill,auquel on en substitua un autre , offrant des rĂ©compenses sĂ©parĂ©es Ă  toute personne qui trouverait un moyen praticable de dĂ©terminer , dans des limites connues, la longitude d’un vaisseau en mer; pour une horloge , la rĂ©compense promise Ă©taitde 5 ,ooo liv. sterl. si elle dĂ©terminait la longitude Ă  un degrĂ© prĂšs; de 7,5oo liv. st. si elle la dĂ©terminait Ă  4o milles prĂšs, et de 10,000 liv. st. si elle la dĂ©terminait Ă  un demi- degrĂ© prĂšs. MalgrĂ© l’exigence des conditions et la rĂ©duction de la rĂ©compense promise , il se prĂ©senta cependant plusieurs candidats, parmi lesquels , Mudge , les deux Àrnolds et Earns- haw, virent leurs efforts couronnĂ©s de quelques succĂšs. LE MECANICIEN 256 On fit d’abord de trĂšs grands Ă©loges de l’horloge deMudge;mais depuis, la complication du mĂ©canisme et les frais dispendieux de construction ont tellement discrĂ©ditĂ© sa rĂ©putation qu’on l’a presque tout-Ă -fait abandonnĂ©e, et que maintenant on se sert trĂšs peu. Ceux de nos lecteurs qui voudront en connaĂźtre la construction devront consulter l’ouvrage intitulĂ© Description de l’horloge de M. Mudge, publiĂ©e, en 1 ygg, par Thomas Mudge. Le chronomĂštre que nous nous proposons maintenant desoumettrcĂ noslecleurs est celui construit par M. Earnshaiv; bien convaincus, d’aprĂšs divers documents que nous avons eus sous les yeux , et d’aprĂšs une similitude frappante dans la construction de l’échappement, que M. Arnold s’est prĂ©valu du principe de M. Earnshavv. Dans le chronomĂštre de M. Earnshavv, l’échappement est dĂ©tachĂ© , ce qui vaut mieux pour la mensuration Ă©gale du temps, parce que les vibrations du balancier sont exemptes du frottement des roues , exceptĂ© Ă  peu prĂšs le douziĂšme du cercle, au point oĂč la roue d’échappement agit sur la palette pour entretenir le mouvement du balancier ; ce qui s’opĂšre avec une puissance bien plus considĂ©rable , et avec moins de frottement que par tout autre Ă©chappement, parce qu’il ne reçoit qu’une seule impulsion de la roue, tandis que ANGLAIS. yj- les autres Ă©chappements en reçoivent deux. U a aussi l’avantage d’avoir une vitesse Ă©gale dans le mouvement, et quand la roue a communiquĂ© l’impulsion au balancier , elle est communiquĂ©e dans une direction semblable et non en opposition, comme cela a lieu dans la plupart des Ă©chappements qui produisent un reculement. Les pivots de l’axe du balancier doivent ĂȘtre de la grosseur des pivots Ă  verge , dans une montre ordinaire , l’extrĂ©mitĂ© ou la partie agissante Ă©tant seule droite pour ajouter Ă  leur force. 11 faut que le trou du diamant soit aussi peu profond que possible, pour ne pas exposer le pivot Ă  ĂȘtre coupĂ© , et que la partie du trou dans lequel tourne le pivot, soit fait tout en arriĂšre, pour retenir l’huile; les trous profonds sont trĂšs mauvais, car lorsque l’huile s’épaissit, elle s’attache aux pivots et gĂȘne leur mouvement ; ce qui empĂȘche ou ralentit la marche du balancier. La palette devrait avoir le demi-diamĂštre de la roue, ou mĂȘme ĂȘtre un peu plus grande; car si elle est moindre ou n’a que le quart du diamĂštre, comme dans le chronomĂštre d’Arnold, la roue agira avec trop de puissance, ce qui augmentera considĂ©rablement le frottement, et fera aussi vaciller le balancieri consĂ©quemment une fausse position dans le mouvement du balancier peut faire arrĂȘter la montre ordinaire, ainsi *7 iii. 2^8 LE MECANICIEN que ies montres construites de celte maniĂšre, f a face de la palette doit ĂȘtre sur une ligne Ă  mĂȘme distance entre le centre de la palette et son extrĂ©mitĂ©, et non en ligne droite vers son centre, parce que cela occasione une augmentation de frottement , et une perte de la puissance que procure la roue, en agissant Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la palette. Les dents de la roue d’échappement doivent avoir la mĂȘme direction que la face de la palette Ă©vidĂ©e en dessous pour Ă©viter le frottement, et entretenir la puissance. 11 ne faut pas que les bouts des dents de la roue soient arrondis; il faut au contraire les laisser aussi pointus que possible. Les pivots de la roue d’échappement doivent ĂȘtre un peu plus gros que les pivots du balancier. Au lieu d’une dĂ©tente Ă  pivots, comme en mettent les Français, c’est un ressort qui fermq la roue; car ces pivots ont besoin d’huile, et quand l'huile s’épaissit, elle gĂȘne tellement le ressort des dĂ©tentes Ă  pivots , que cela empĂȘche la dĂ©tente de tomber assez vite dans la roue; ce qui dĂ©range la marche de la montre, et finit par l’arrĂȘter tout-Ă -fait. Quand le x’essort est fixĂ© sur le cĂŽtĂ© de la roue, la partie sur laquelle la roue repose doit avoir un peu moins que l’angle droit , pour que la roue ait une tendance Ă  attirer la roue dedans; car si elle incline de l’autre cĂŽtĂ©, de ANGLAIS. a5g maniĂšre Ă  former un angle obtus, elle aura une tendance Ă  repousser le ressort en dehors, et dans ce cas, la roue tournerait librement. La roue ne doit avoir de prise sur le ressort qu’autant qu’il en faut pour l’arrĂȘter,autrement le frottement serait plusgrand. L’extrĂ©mitĂ© du petit ressort de retour, attachĂ© Ă  l’autre ressort, doit ĂȘtre aussi mince que possible, et un peu plus gros par le bout en dehors ; le ressort doit ĂȘtre placĂ© assez prĂšs de la roue pour ne pas la toucher la palette de dĂ©charge doit avoir environ un tiers, ou Ă  peu prĂšs la moitiĂ© , en pressant sur d , chasse le pendule Ă  gauche, en proportion de sa lĂ©gĂšretĂ© , et s’il n’est pas trop lourd, le fait tellement dĂ©vier de la verticale quel s’échappe, et que r, tombant sur c, ramĂšne le pendule en p , lorsque le mĂȘme mouvement est rĂ©pĂ©tĂ©. Cet effet devient plus remarquable lorsque la verge du pendule se prolonge de xy , et porte une boule q , Ă  l’autre extrĂ©mitĂ©, pour contrebalancer p. Quand l s’échappe de d, les boutes se meuvent avec une certaine vitesse et un certain moment ; ce qui fait que le balancier est arrĂȘtĂ© quand i tombe sur c. 11 ne l’est pas toutefois complĂštement, car il continue Ă  se mouvoir un peu Ă  gauche , et i se trouve chassĂ© un peu en arriĂšre par la palette c. 11 ne peut pas le faire Ă©chapper au dessus du sommet de la dent i, attendu que tout le moment du balancier a Ă©tĂ© produit par la force de b, et que ANGLAIS. i est d’une puissance Ă©gale. D’un autre cĂŽtĂ©, quand i tombe sur c , et que le mouvement de c Ă  gauche continue, le point infĂ©rieur de c s’applique Ă  la face de i, qui alors agit sur le balancier par un long levier, et ne tarde pas Ă  arrĂȘter son mouvement dans cette direction ; cette dent en continuant de presser sur c, chasse le balancier dans la direction contraire. Par lĂ  on voit Ă©videmment que le mouvement de la roue est inĂ©gal. En considĂ©rant l’utilitĂ© de l’échappement suivant, il faut avoir prĂ©sente Ă  l’esprit cette proposition, qui, d’aprĂšs les explications que nous venons de donner, n’exige pour ainsi dire aucune preuve; savoir, que les oscillations d’un pendule sont isochrones , c’est Ă  dire s’achĂšvent dans des temps Ă©gaux. Or , le but principal de l’échappement est de conserver ce mouvement isochronique. D’aprĂšs le vice de l’échappement prĂ©cĂ©dent, on engage les ingĂ©nieurs qui s’occupent de cette partie de la mĂ©canique Ă  essayer de lui substituer un Ă©chappement qui produise un mouvement plus rĂ©gulier et plus uniforme. Le meilleur selon nous, et celui qui rĂ©pond le mieux au but de son auteur, est celui de M. Cummiug. Nous allons en donner l’explication , avec cette seule diffĂ©rence que pour en abrĂ©ger la description, celui que nous reprĂ©sentons est un peu moins compliquĂ©. LE MECANICIEN 378 Soit ABC, fig. 524 , une portion de la roue qui fait marcher le balancier O en est le centre, Aune des dents, et Z le centre des palettes et du pendule. Le bras ZF forme la premiĂšre dĂ©tente, et la dent A est reprĂ©sentĂ©e comme y Ă©tant arrĂȘtĂ©e en F. D est la premiĂšre palette sur l’extrĂ©mitĂ© du bras Zrf, se mouvant autour du mĂȘme centre avec les dĂ©tentes, mais en Ă©tant indĂ©pendant. Le brasse, auquel se rattache la palette D, se trouve en entier derriĂšre le bras ZF de la dĂ©tente, Ă©tant fixĂ© Ă  une piĂšce de cuivre ronde, efg, qui a des pivots concentriques Ă  l’axe du pendule. A la mĂȘme piĂšce de cuivre est fixĂ© le bras horizontal ZH, portant Ă  son extrĂ©mitĂ© la boule H , d’une grosseur telle que l’action de la dent A sur la palette D suffit pour l'Ă©lever dans la position reprĂ©sentĂ©e. Z P p reprĂ©sente la verge du pendule, derriĂšre la dĂ©tente et la palette. Une cheville p s’avance en saillie, passant par la fente ik, sans toucher l’un ni l’autre de ses bords. Le bras mn, attachĂ© Ă  la verge du pendule, a une longueur telle que, lorsque cette verge est verticale , la distance angulaire de nq Ă  la verge e la roue Ă  droite se dĂ©gage, et au mĂȘme instant le pendule, Ă©tant retenu par l’action d’une dent telle que B sur la palette D, cesse d’agir. Dans cet Ă©chappement, les palettes et les dĂ©tentes sont dĂ©tachĂ©es du pendule, exceptĂ© au moment oĂč la roue se dĂ©gage, de sorte que, Ă  l’exception de ce court intervalle, on peut dire que le pendule est libre pendant toute l’oscillation , et que par consĂ©quent son mouvement est plus uniforme. La construction d’un Ă©chappement convenable pour les montres exige un soin particulier, Ă  cause des petites dimensions de la machine, dans laquelle une erreur d’un centiĂšme de pouce produit les mĂȘmes dĂ©fauts qu’une erreur d’un pouce entier dans une horloge ordinaire. D’un autre cĂŽtĂ© l’extrĂȘme lĂ©gĂšretĂ© du balancier rend trĂšs difficile l'accumulation d’une quantitĂ© de mouvement suffisante. Pour l’obtenir on est obligĂ© de donner ANGLAIS. 28 I au balancier une grande vitesse, en reportant, autant que possible, une grande partie de son poids vers sa circonfĂ©rence, et en donnant beaucoup de dĂ©veloppement Ă  ses oscillations. La circonfĂ©rence dubalancier dans une montre passable doit avoir une vitesse d’au moins dix pouces par seconde. D’aprĂšs les meilleurs Ă©chappements de montres , nous pouvons Ă©tablir le principe suivant que les oscillations d’un balancier poussĂ© par son ressort, et libre de tout obstacle , sont isochrones. Dans les montres ordinaires, on emploie encore le premier Ă©chappement que nous avons indiquĂ©, et mĂȘme on trouve qu’il rĂ©pond assez bien au but proposĂ© ; de telle façon que s’il est bien exĂ©cutĂ©, une montre ordinaire donnera l’heure par jour, Ă  une minute prĂšs. Mais ces montres deviennent sujettes Ă  varier au moindre changement apportĂ© dans la force des roues. Voici comment est construit l’échappement que l’on regarde gĂ©nĂ©ralement comme le meilleur. Il se trouve reprĂ©sentĂ© dans la fig. 525 , tel qu’on le voit en regardant verticalement de haut en bas, l’extrĂ©mitĂ© de la verge du balancier c indique le centre du balaucier et de la verge. C a, palette supĂ©rieure, c’est-Ă -dire celle qui est la plus voisine du balancier; et C b , palette infĂ©rieure. F et D, deux dents de la roue LE MECANICIEN y. S 2 du balancier , se mouvant de gauche Ă  droite. E G, deux dents de la partie infĂ©rieure , se mouvant de droite Ă  gauche. On voit la dent D telle qu’elle est au moment oĂč elle s’échappe du point C A, et la dent E venant d’entrer en contact avec CB. Dans la pratique, il conviendrait de ne pas placer l’échappement si prĂšs, attendu qu’une petite inĂ©galitĂ© de la dent pourrait empĂȘcher D de s’échapper. Dans les meilleures montres, la distance entre la dent, c’est- Ă -dire de G F E D, et l’axe C du balancier est un cinquiĂšme de F A , distance entre les pointes desdents. LalongueurC A, CB, des palettes est de trois cinquiĂšmes de cette distance, et le cĂŽtĂ© DH ou F K des dents, fait un angle de 2 5 ° avec l’axe de la roue Ă  balancier. Le cĂŽtĂ© en talus delĂ  dentdoitavoirlaforme d’épicvcloĂŻde. Il paraĂźt, d’aprĂšs ces propositions, que par l’action delĂ  dent D, la palette A peut s’écarter de 1 20 degrĂ©s de la ligne C L axe de la roue du balancier avant d’atteindre a. Si Ă  cet angle nous ajoutons B C A = 96°, nous aurons LC a= 120 0 . D’une autre part, B parcourra une distance Ă©gale de l’autre cĂŽtĂ©. Or, si de 120 0 , somme de l’étendue d’oscillation des deux palettes, nous retranchons qĂŽ 0 , angle des palettes , le reste Ăź/jĂŽ 0 , exprimera la plus grande oscillation que puisse faire le balancier sans toucher les dents. Pour plusieurs raisons cependant, il est prouvĂ© que cet angle ANGLAIS. 285 est trop grand, et que l’angle de 120° forme une oscillation suffisante pour le meilleur Ă©chappement ordinaire. En 1812, M. Prior le jeune reçut un prix, de la SociĂ©tĂ© des Arts , pour un Ă©chappement d’un mĂ©rite tout particulier. Son avantage est tel, qu’il donne au pendule une impulsion exacte , Ă©gale et sans frottement , qui ne saurait ĂȘtre affectĂ©e par aucune irrĂ©gularitĂ© provenant de l’épaississement des huiles ou d’une augmentation de frottement, si ce n’est toutefois pendantle court espace de temps que le pendule met Ă  Ă©loigner les dĂ©tentes Ă  ressort des dents de la roue d’échappement. Mais l’effet qui en rĂ©sulte pour la vitesse ne peut jamais devenir sensible par aucun changement que pourrait occasioner l’épaississement de l’huile des pivots ou l’augmentation de frottement, tant que les roues seront en Ă©tat de rouler le ressort qui renouvelle le mouvement; ce qui durera autant de temps qu’elles pourront se mouvoir, ce ressort ne devant se rouler promptement, ni ĂȘtre poussĂ© au delĂ  d’aucun ressort pour le maintenir dans la situation convenable^ dans le fait il ne peut y avoir aucune augmentation de frottement en roulant ce ressort, attendu qu’il est disposĂ© en une ligne aussi droite que possible. Il doit donc consĂ©quemment ser- LE MECANICIEN 2 vir indĂ©finiment, sans qu’il soit besoin de le nettoyer ni d’y mettre de l’huile. La roue du balancier A, fig. 526 et 5 27 , porte trente dents. Elle est constamment poussĂ©e en avant par la force conservatrice, entretenue par un petit poids X, fig. 527 et 527*. C D sont deux dĂ©tentes Ă  ressort qui entrent alternativement dans les dents de la roue. A de certains intervalles ces dĂ©tentes sont ouvertes parles parties saillantes, marquĂ©es 2 et 3 , fig. 5 a 6 , que porte la verge du pendule H elles saisissent l’une ou l’autre des petites chevilles a b , fig. 527, qui se projettent en dehors des dĂ©tentes, selon que son oscillation le porte d’un cĂŽtĂ© ou d’un autre. E, ressort qui renouvelle le mouvement fixĂ© sur le mĂȘme centre que les dĂ©tentes F ; il est courbĂ© par la dent la plus Ă©levĂ©e de la roue, ainsi que l’indique la fig. 526 sa position , quand il est livrĂ© Ă  lui- mĂȘme , est indiquĂ©e par les lignes pointĂ©es . Supposons donc alors qu’une dent de la roue est atteinte par la dĂ©tente D, qui empĂȘche la roue de poursuivre son mouvement, et le ressort de s’échapper de la pointe de la dent; dans cette position le pendule se trouve entiĂšrement dĂ©tachĂ© de la roue. Maintenant, si le pendule oscille vers G, sa partie marquĂ©e 2 vient contre la cheville b, fig. 527, qui s’avance en dehors du ressort E, et dĂ©gage ce ressort de la pointe de la dent de la roue. Lorsque l’oscilla- ANGLAIS. 285 tion se prolonge un peu plus loin, il Ă©carte la dĂ©tente D, qui retenait la roue, au moyen de la partie 5 , qui presse sur la cheville a, fig. 2 , en saillie sur la dĂ©tente. La force conservatrice de l’horloge dĂ©termine la roue, ainsi dĂ©gagĂ©e, Ă  avancer, jusqu’à ce qu’elle soit arrĂȘtĂ©e par une dent reposant sur l’extrĂ©mitĂ© de la dĂ©tente C, de l’autre cĂŽtĂ©. De cette maniĂšre, le ressort E se trouvera dĂ©gagĂ© de la dent de la roue lorsqu’il retourne avec le pendule, et lui donnera une impulsion, au moyen de sa cheville b, qui presse contre la partie 2 du pendule, jusqu’à ce que le ressort prenne la position indiquĂ©e par la ligne pointĂ©e. Le pendule continue Ă  osciller vers I, jusqu’à ce que la partie I rencontre la cheville de la dĂ©tente C, l’écarte de la roue et la dĂ©gage; la force conservatrice se porte alors en avant , chassant devant elle le ressort E , jusqu’à ce qu’une autre dent soit prise par la dĂ©tente D , qui retient la roue daus la position dans laquelle nous l’avons d’abord dĂ©crite, le ressort E Ă©tant courbĂ©, et prĂȘt Ă  donner une autre impulsion au pendule. La cheville b, fig. 527, ne se rattache pas au ressort E mĂȘme; il est fixĂ© sur une piĂšce de cuivre, qui va en amincissant du cĂŽtĂ© de la vis qui l’assujettit; ce qui laisse au ressort la facultĂ© de cĂ©der, lorsque, par suite de l’enlĂšvement du poids ou de tout autre accident, la LE MÉCANICIEN 286 roue d’échappement tourne en arriĂšre, de maniĂšre Ă  mal prendre les dĂ©tentes. Dans cet Ă©chappement, il est bon de prendre en considĂ©ration les observations suivantes i° Le ressort E et les dĂ©tentes doivent avoir un centre commun. 2 ° La force qu’on applique au pendule doit ĂȘtre, Ă  l’égard de celle nĂ©cessaire pour courber le ressort E, assez supĂ©rieure pour vaincre l’influence de l’huile et du frottement des pivots de la machine. 5° Le ressort E, quand il est libre, doit reposer sur la pointe de la dent de ia roue, d’oĂč il rĂ©sultera un avantage , attendu que par lĂ  il enlĂšve Ă  la dent de la roue qui porte contre le ressort Ă  dĂ©tente, une force Ă©gale Ă  la pression du remontoire C, contre la face de la dent de la roue. 4° Les ressorts Ă  dĂ©tente doivent ĂȘtre aussi minces et aussi lĂ©gers que possible; ils enlĂšvent au pendule , par leur Ă©lasticitĂ© , une certaine force ; mais ils lui en rendent autant en le suivant jusqu’au point d’oĂč il lĂ©sa Ă©loignĂ©s ; ce qui fait que l’action et la rĂ©action seront Ă©gales en sens contraire. 5°I1 est nĂ©cessaire que le pendule Ă©cartele ressort beaucoup plus qu’il n’est nĂ©cessaire pour dĂ©gager les dents delĂ  roue, afin qu’il puisse ANGLAIS. ,8 7 encore aller, lors mĂȘme que les pendules ne sont pas parfaitement de niveau. M. Reid inventa il y a environ quinze ans , un Ă©chappement dont voici la description Nous la tirons de l’EncyclopĂ©die d’Edimbourg. Fig. 528, SW, roue d'Ă©chappement, dont le diamĂštre peut ĂȘtre d’une grandeur indĂ©terminĂ©e, pourvu toutefois qu’elle soit suffisamment dĂ©gagĂ©e de l’arbre de la roue qui s’engrĂšne dans son pignon, dont le diamĂštre , dans les horloges qui marchent huit jours, est le tiers de celui de la roue. Les dents de la roue d’échappement sont taillĂ©es profondes, pour que la roue soit aussi lĂ©gĂšre que possible, sans que toutefois les dents perdent rien de la force qui leur est nĂ©cessaire pour rĂ©sister Ă  l’action du poids qui agit sur les rouages. Ces dents pourraient s’appeler les dents fermantes, ainsi qu’on le verra plus clairement ensuite par l’explication qui sera donnĂ©e de leur usage. Celles qu’on appelle les dents d’impulsion , se composent delrĂšs petites chevilles d’un acier doux, qu’on applique Ă  la surface du bord de la roue, d’un cĂŽtĂ© seulement. Elles ont environ deux dixiĂšmes de pouce de hauteur, et plus elles sont petites, plus elles laissent de place pour l’épaisseur des palettes. Elles seront assez fortes si elles peuvent supporter environ 80 ou 100 grains. Î1 n’y a point de rĂšgle Ă©tablie au sujet de la place qu’elles 288 MÉCANICIEN doivent occuper Ă  l’égard des dents fermantes; seulement on observe qu’on peut aussi bien les placer vis-Ă -vis de ces dents que partout ailleurs. P P , palettes dont le centre de mouvement est le mĂȘme que celui de la verge en a. Ces palettes sont faites de maniĂšre Ă  avoir les bras assez forts, et pourtant aussi lĂ©gers que possible. Les centres de mouvement de la verge, du balancier et des dĂ©tentes doivent presque coĂŻncider l’un avec l’autre. On pourrait les faire coĂŻncider parfaitement en employant en guise de verge un cylindre creux, dans l’intĂ©rieur duquel passeraient les arbres de dĂ©tente; mais cela demanderait un trop long travail. La partie du chĂąssis de la palette, ainsi qu’on pourrait l’appeler, dans laquelle se trouve placĂ©e la pierre destinĂ©e Ă  recevoir 1 action des petites dents Ă  cheville, est disposĂ©e rectangulaire- meut, de maniĂšre Ă  laisser la place d’une rainure, dans laquelle les palettes Ă  pierre sont fixĂ©es, ainsi qu’on peut le voir en PP, fig. 528, et P, fig. 529, laquelle prĂ©sente Ă©galement une vue de profil de la vergeena. En B, fig. 629, on voit l’extrĂ©mitĂ© extĂ©rieure de l’une des palettes. La partie des palettes Ă  pierre sur laquelle agissent les dents Ă  cheville se voit dans la fig. 628 , oĂč elles sont reprĂ©sentĂ©es dans leurs positions respectives Ă  l’égard des dents Ă  cheville. On voit les dĂ©tentes dd, dont le centre de mouvement est en ce. La fig. 55 o donne ANGLAIS. 289 une vue de profil de l’une des dĂ©tentes et de son arbre. Les vis e e , f f, sur les bras des dĂ©tentes, ont un emplacement prĂ©parĂ© pour les recevoir, que l’on voit mieux dans la fig. 55o que dans la fig. 528. Les vis ee servent Ă  ajuster la partie de l’échappement qui se rattache aux palettes, et empĂȘchent les dĂ©tentes de fermer la roue en fermant les dents. Les extrĂ©mitĂ©s desvisee, en se dĂ©gageant, rencontrent les extrĂ©mitĂ©s des palettes Ă  pierre, dont l’une est reprĂ©sentĂ©e en b , fig. 529 . Ces vis f f serventĂ ajuster la roue Ă  dĂ©nis sur les dĂ©tentes; g g, piĂšces de cuivre rectangulaires, qui peuvent avoir environ un pouce de hauteur. Les extrĂ©mitĂ©s des vis ff portent sur le cĂŽtĂ© de ces piĂšces rectangulaires ; et, selon qu’elles sont plus ou moins prises par la vis aux extrĂ©mitĂ©s des dĂ©tentes, les piĂšces de dĂ©tente auront plus ou moins de prise sur les dents. Ces piĂšces de dĂ©tente ne sont pas reprĂ©sentĂ©es dans la figure , attendu qu’elles y auraient mis de Ja confusion , et auraient rendu les autres parties peu faciles Ă  distinguer. Elles sont en pierre, et ajustĂ©es dans la rainure d’une piĂšce laissĂ©e Ă  cet effet sur l’intĂ©rieur des bras de dĂ©tente, ainsi qu’il est facile do le concevoir d’aprĂšs la figure, oĂč elle est en partie reprĂ©sentĂ©e en e, fig. 53o, et se trouve dans la ligne qui traverse le bras avec la vis e, prĂšs du bord des piĂšces de dĂ©tente en pierre, 1 9 J!I. LE MÉCANICIEN 29O lequel se projette un peu plus loin que l’extrĂ©mitĂ© de la vis. AprĂšs avoir ainsi dĂ©crit les parties de l’échappement, nous allons maintenant passer Ă  l’explication de la maniĂšre dont elles agissent. Sur le cĂŽtĂ© gauche est reprĂ©sentĂ©e la dent Ă  cheville venant de s’échapper de sa palette, telle qu’on la voit dans la fĂźg. 628; mais avant qu’elle ait glissĂ© sur la surface inclinĂ©e de cette palette, supposons que son extrĂ©mitĂ© b a passĂ© de ce cĂŽtĂ© par suite du mouvement du pendule , et forçant la vis e, qui se trouve dans le bras Ă  dĂ©tente, dĂ©gage la dent de la roue, qui dĂšs-lors s’eflorcc d’avancer. Mais la dent Ă  cheville, au moment du dĂ©gagement, rencontrant la surface inclinĂ©e de la palette, et s’avançant dessus, donne l’impulsion au pendule, et aprĂšs quelle s’est Ă©chappĂ©e de la palette, la dent fermante qui suit est reçue par la dĂ©tente sur le cĂŽtĂ© droit, oĂč la roue de nouveau se trouve fermĂ©e. Pendant que le pendule, libre et dĂ©tachĂ© , dĂ©crit cette partie de son oscillation vers la gauche ; que les palettes se trouvant aussi libres, agissent indĂ©pendamment des petites dents Ă  cheville, au retour du pendule vers la droite, la dĂ©tente, au moyen de la palette qui est de ce cĂŽtĂ©, cesse de fermer la roue, qui s’ouvre et avance; la dent Ă  cheville au mĂȘme instant donne une nouvelle impulsion au pendule, ainsi qu’il est facile de le voir dans la fi g. 528. Lorsque la dent Ă  ^9 ! cheville s’est Ă©chappĂ©e de la palette, la roue se referme de nouveau du cĂŽtĂ© opposĂ©, c’est-Ă - dire, Ă  gauche ; lependule continue de se mouvoir Ă  droitelibrenient et sans obstacle jusqu’à ce que l’échappement prennela roue Ă  gauche, et ainsi de suite. 11 faut observer que la roue s’ouvre lorsque le pendule est prĂšs du point le plus bas, ou du point du repos , et par consĂ©quent lorsqu’il est au maximum de sa force. Sans attacher aucune importance au mĂ©rite de cet Ă©chappement, nous remarquerons que l’horloge fut observĂ©e de temps Ă  autre avec un trĂšs bon instrument, et que pendant un espacede quatre-vingt trois jours elle marqua les secondes sans aucune dĂ©viation apparente. Cette exactitude est peut-ĂȘtre autant l’ouvrage du hasard que celui de l’artiste; d’oĂč il rĂ©sulte qu’on n’en peut guĂšre raisonnablement faire la base de l’exactitude qu’on doit attendre d’un pendule. PENDULES. Le pendule est un corps d’un certain poids, suspendu de telle façon qu’il peut, par la seule force de la gravitation, osciller autour d’un point fixe. Ces ascensions et descentes alternatives du pendule sont ce qu’on appelle ses oscillations , ou vibrations ; chaque oscillation est > 9 * 3g 2 IE MÉCANICIEN mesurĂ©e par l’arc qu’il dĂ©crit Ă  partir du point le plus Ă©levĂ© d’un cĂŽlĂ© jusqu’au point le plus Ă©levĂ© de l’autre ; le point autour duquel se meut le pendule s’appelle centre de mouvement ; la ligne horizontale qui passe par le centre de mouvement, et qui est perpendiculaire au plan dans lequel se meut le pendule , s’appelle l 'axe d'oscillation. Il y a aussi en dedans du pendule un certain point , dans lequel, si toute la matiĂšre dont se compose le pendule Ă©tait rĂ©unie ou condensĂ©e comme en un point, les espaces de temps que mettraient ses vibrations Ă  s’achever ne seraient en aucune maniĂšre altĂ©rĂ©s par cette condensation ; ce point s’appelle le centre d’oscillation. La longueur du pendule s’estime toujours selon la distance de ce point au- dessous du centre de mouvement, attendu qu’il est gĂ©nĂ©ralement prĂšs de la base du pendule; mais dans un petit cylindre, ou toute autre petite verge suspendue au sommet, il est Ă  la distance d’un tiers du bas, ou de deux tiers au-dessous du centre de mouvement. La longueur d’un pendule, mesurĂ© Ă  l’égard de son centre d’oscillation de maniĂšre Ă  faire une oscillation par seconde, et que pour cette mĂȘme raison on appelle le pendule des secondes, dans la latitude de Londres , a gĂ©nĂ©ralement Ă©tĂ© prise Ă  5g ^ ou 5g pouces ; mais des expĂ©riences aussi exactes qu’ingĂ©nieuses ont ANGLAIS. 29J fait dĂ©couvrir au cĂ©lĂšbre George Graham que la vraie longueur Ă©tait de 39 pouces , ou 39 pouces trĂšs approximativement. Varin, Desliays, Deglos et Godin ont dĂ©couvert que le pendule, placĂ© Ă  Paris, et ayant des oscillations qui correspondent aux secondes , Ă©tait de 44 ° f lignes ; selon Picard, elle serait de 44 ° i lignes, et selon Mairan, de 44 ° ĂŻf- Les bois et les mĂ©taux Ă©tant plus ou moins affectĂ©s par les changemens de tempĂ©rature, on a eu recours Ă  plusieurs expĂ©dients fort ingĂ©nieux pour dĂ©truire les effets de l’alon- gement ou du raccourcissement que produit la chaleur ou le froid sur la verge du pendule. Le premier qui observa que le changement de tempĂ©rature en apportait un dans la longueur des mĂ©taux, fut Godfroi Wendelinus, et celui qui le premier mit Ă  profit cette dĂ©couverte pour dĂ©truire l’action de la chaleur et du froid sur le pendule , fut Graham , qui, en 1715, composa un pendule, fait avec une combinaison de verges de mĂ©taux, diffĂ©remment dilatables, et dont la dilation pĂ»t se compenser. Poussant plus loin ses recherches , il imagina peu de temps aprĂšs que le mercure, en raison de sa grande expansi- bilitĂ©, rĂ©pondrait mieux Ăą son projet aussi voit-on que le 9 juin 1722 , il avait construit une horloge dont le pendule Ă©tait fait sur ce principe, et qui marcha constamment, sans LK llÉCAMCLEX qu’on changeĂąt ni le pendule ni les aiguilles, pendant l’espace de 5 ans et 4 mois; pendant ce temps, il n’y eut guĂšre d’erreurs que la huitiĂšme partie de celles qui s’étaient manifestĂ©es dans une des meilleures horloges ordinaires, avec laquelle il l’avait comparĂ©e. Ce pendule, appelĂ© le pendule mercuriel , se compose d’une verge de enivre. divisĂ©e vers l’extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure de maniĂšre Ă  embrasser un vase de verre cylindrique de i5 Ă  i4 pouces de long, sur environ 2 pouces de diamĂštre; ce vase, rempli de mercure Ă  la hauteur d’environ 12 pouces, formait le poids du pendule. Lorsqu’on ajuste ce pendule, si l’expansion de la verge Ă©tait trop grande pour celle du mercure, il faudrait remettre un peu de ce mĂ©tal dans le vase; mais si au contraire l’expansion du mercure l’emporte sur celle de la verge , de maniĂšre Ă  ce que par la chaleur l’horloge marche trop vite, il faut retirer uu peu de mercure, afin de diminuer la hauteur de la colonne. Ce pendule, quoique dĂ©licat Ă  construire, Ă  cause du tĂątonnement indispensable pour mettre la proportion de mercure, est excellent en pratique, bien qu’il ne soit pas exempt de dĂ©fauts, sur-tout lorsque l’expansion du mercure commence avant celle de la verge. Le pendule mercuriel a Ă©tĂ© singuliĂšrement perfectionnĂ© par Reid ; pour plus amples dĂ©tails sur ce sujet , nous sommes ANGLAIS. 295 obligĂ©s de renvoyer nos lecteurs Ă  l’article horlogerie, Ă©crit par l’inventeur lui-mĂȘme, et insĂ©rĂ© dans VEncyclopĂ©die Ă 'Edimbanrq. RI. Ilarrison, dont nous avons dĂ©jĂ  parléàl’article chronomĂštres , eu 1726 ou quelques annĂ©es avant, construisit un pendule dans lequel la compensation s’opĂ©rait par la contraction de diffĂ©rents mĂ©taux. Ce pendule appelĂ© pendule Ă  gril nom qui trĂšs probablement lui vient de ce qu’il ressemble Ă  l’instrument de cuisine qui porte ce nom , J Ă©tait composĂ© de 5 verges d’acier et de 4 de cuivre disposĂ©es alternativement les unes contre les autres celles du milieu, qui porte la lentille, est en acier. Ces verges sont rut tachĂ©es les unes aux autres Ă  leurs extrĂ©mitĂ©s, de telle façon que lorsque l’expansion des verges d’acier tend Ă  alonger le pendule, l’expansion des verges de cuivre, agissant de bas en haut, tend Ă  le raccourcir; ce qui fait que par ces effets com binĂ©s, le pendule conserve tou jours la mĂȘme longueur. Il faut convenir que cette invention est aussi ingĂ©nieuse que simple; et ies seuls inconvĂ©nients qu’on y trouve c’est i° la difficultĂ© d’ajuster parfaitement la longueur des verges ; 2 0 celle d’établir une exacte proportion dans leur Ă©paisseur , de maniĂšre Ă  ce que, dans chacune, l'expansion ou la contraction commence au mĂȘme instant; 5 ° ainsi rĂ©unies, les verges d’un pendule sont sujettes Ă  se mouvoir par secousses ; 4° cc 3C6 LE MECANICIEN genre de pendule est plus exposĂ© Ă  la rĂ©sistance de l’air qu’un pendule ordinaire. DiffĂ©rentes autres maniĂšres de construire le pendule , sur le principe de la dilatation diffĂ©rente des mĂ©taux , furent inventĂ©es par divers artistes, parmi lesquels nous citeronsEllicott, Cumming , Troughton , Reid , et Ward. Da ns le pendule d’Ellicott, le poids s’ajustait par des leviers, ce qui lui fait donner le nom de pendule Ă  levier ; ce pendule est loin de valoir ceux oĂč l’expansion et la contraction agissent par contact dans la ligne directe de la verge du pendule sa construction toutefois ne laisse pas d’ĂȘtre extrĂȘmement ingĂ©nieuse. La verge de ce pendule se composait de deux tringles, l’une de cuivre, et l’autre l’acier. Elle avait deux leviers , dont chacun portait la moitiĂ© du poids; un ressort, placĂ© sous la partie infĂ©rieure de ce poids , en soulageait les leviers en grande partie, de maniĂšre Ă  en rendre le mouvement plus doux et plus facile. Ces leviers Ă©taient placĂ©s en dedans des boules ou poids, et chacun avait unevisde rappel pour alonger ou raccourcir le levier , et en rendre l’ajustement plus complet. Voyez les Transactions philosophiques, vol. XLYII. p. 479; oĂč les principes de construction de M. Ellicott se trouvent expliquĂ©s avec figures. Ce pendule fut singuliĂšrement perfectionnĂ© par Cumming; qui imagina que lĂ  oĂč il n’y ANC,LAIS. 297 avait que deux tringles , il devait y avoir inĂ©galitĂ© dans la rĂ©partition du poids, et que par consĂ©quent la compensation 11 e pourrait jamais s’effectuer bien exactement. Pour y remĂ©dier il construisit un pendule composĂ© d’une barre de cuivre plate et de deux tringles d’acier; en outre, au lieu de deux leviers placĂ©s en dedans de la lentille du pendule, il en employa trois. Pour donner plus d’exactitude Ă  l’ajustement de ce pendule, il est garni d’une petite lentille et d’une vis placĂ©e au dessous de la lentille principale une rĂ©volution entiĂšre de la vis change la marche de l’horloge d’une seconde par jour. Sa circonfĂ©rence est divisĂ©e en trente parties, de sorte qu’une de ces divisions apportera dans sa marche un changement d’une seconde par mois. Le 'pendule tubulaire de M. Troughton , agissant d’aprĂšs le principe du pendule Ă  gril, est encore une dĂ©couverte fort intĂ©ressante. 11 se compose d’un tube extĂ©rieur en cuivre, qui communique de la lentille presque jusqu’à la partie supĂ©rieure du pendule. En dedans de ce tube en est un autre portant intĂ©rieurement six fils de laiton , disposĂ©s de maniĂšre Ă  produire ensemble comme dans le pendule Ă  gril d’ïïarrison trois expansions d’acier de haut en bas, et deux de cuivre de bas en haut; leurs longueurs Ă©tant en proportion, quand elles sont bien combinĂ©es, dĂ©trui- 29B LE MÉCANICIEN sent la tendance Ă  s’alonger de chaque mĂ©tal en particulier. La petite portion de verge visible vers le sommet est un tube de cuivre servant Ă  couvrir l’extrĂ©mitĂ© du fil du milieu, qui Ă©tant seul se trouverait sans support. Ce pendule se voit dessiaĂ© dans le journal de Nicholson , n° 56. Le pendule de Reid se compose d’un tube de zinc, de trois longues verges d’acier, plus une moins longue , toutes rĂ©unies par des traverses. Deux de ces longues verges s’introduisent par l’une de leurs extrĂ©mitĂ©s dans la lentille du pendule , et viennent de l’autre aboutir Ă  la traverse supĂ©rieure, qui les lient toutes respectivement dans une position parallĂšle les unes par rapport aux autres. A l’extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure de ces verges, un peu au dessus de la lentille, est une autre traverse, au milieu de laquelle la petite verge d’acier se trouve arrĂȘtĂ©e par une cheville, pour passer ensuite dans son prolongement par le centre de la lentille. Un peu au dessus de celle-ci est une autre traverse, sur le centre de laquelle porte le tube de zinc , se prolongeant par le centre, ou plutĂŽt Ă©tant pressĂ©e par la traverse supĂ©rieure. La troisiĂšme verge d’acier, celle du milieu, passe par une ouverture pratiquĂ©e dans la verge supĂ©rieure, Ă  Ă©gale distance de l’une et l’autre des deux autres verges d’acier ; de lĂ  elle descend par le tube de zinc, et enfin ANGLAIS. a 99 se trouve arrĂȘtĂ©e par une cheville sur la seconde traverse , la mĂȘme sur laquelle porte le tube de zinc. D'aprĂšs cette combinaison , la verge d’acicr du milieu , s’alongeant par l’effet de la chaleur , fera descendre avec eile l’extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure du tube de zinc ; mais la mĂȘme cause qui fait alorrger la verge d’acier de haut en bas dilatera le zinc de bas en haut ; ce qui enlĂšvera les deux verges d’acier extĂ©- rieu res auxquelles se rattachelalentille du pendule; leur expansion de haut en bas, ainsi que celle de la verge du milieu, se trouve compensĂ©e par l’expansion de bas en haut du tube de zinc. Lorsqu’on construit un pendule sur ce principe, il serait bon de pratiquer quelques ouvertures dans le tube pour donner Ă  l’air un plus libre accĂšs auprĂšs de la verge du milieu. Le pendule de M. Ward se compose de deux lames d’acier et d’une de zinc , rĂ©unies les unes aux autres par trois vis. La description qui s’eu trouve dans les Transactions de la sociĂ©tĂ© des arts, pour l’annĂ©e 1807, et la brochure que publia en 180S M. Ward, contiennent des dĂ©tails suffisants pour qu’un simple horloger le puisse copier. Avant de terminer cet article , nous remarquerons en passant la sympathie,ou l’action mutuelle des pendules d’horloge l’un sur l’autre. Il y a environ un siĂšcle qu’on s’aperçut que deux horloges placĂ©es sur une mĂȘme plan- 3o telle qu’elle est pratiquĂ©e de nos jours. DE LA MAÇONNERIE. La maçonnerie est l’art de tailler les pierres, et de les rĂ©unir ensemble de maniĂšre Ă  former les surfaces rĂ©guliĂšres dont se compose un Ă©difice. Les murs peuvent ĂȘtre en pierres de taille , en moellons ou en briques. Lorsqu’un mur est fait avec des pierres non taillĂ©es, rĂ©unies avec du mortier ou autrement , on l’appelle mur en moellons. On peut l’exĂ©cuter de deux maniĂšres , soit par assises ou sans assises. Les pierres employĂ©es dans la premiĂšre mĂ©thode sont dressĂ©es grossiĂšrement au marteau, puis placĂ©es les unes sur les autres en couches horizontales plus ou moins Ă©paisses. Dans la seconde maniĂšre les pierres sont placĂ©es au hasard et ne subissent aucune prĂ©paration , sinon l’abattement de leurs angles au marteau. En gĂ©nĂ©ral les murs sont composĂ©s de deux parties ; l’extĂ©rieur ou la façade est en pierres de taille de quatre Ă  cinq pouces d’épaisseur, et l’intĂ©rieur est formĂ© de moellons ou de briques. Les murs construits intĂ©rieurement en briques ou en moellons sans assises, sont sujets MECANICIEN 3i4 Ă  bomber en dehors, Ă  cause du grand nombre de joints , et de la difficultĂ© de placer le mortier , qui se retire en proportion de sa quantitĂ© parĂ©gales parties dans chaque joint ; d’oĂč il suit que ces murs sont trĂšs-infĂ©rieurs Ă  ceux dans lesquels la façade et le derriĂšre sont faits des mĂȘmes matĂ©riaux et avec un soin Ă©gal, mĂȘme quand l’une etl’autre parties seraient de moellons sans assises. Quand la façade d’un mur est en pierres de taille, et l’intĂ©rieur en moellons disposĂ©s par assises , chaque assise doit ĂȘtre aussi Ă©levĂ©e que possible et Ă©tablie sur des lits de mortier. Le moellon disposĂ© en assises et les briques forment des murs oĂč il est trĂšs-facile d’introduire des attaches en bois; mais dans une bonne maçonnerie ces sortes d’attaches ne doivent jamais s’étendre dans toute la longueur d’un bĂątiment, Ă  cause de l’inconvĂ©nient qui en rĂ©sulterait dans les cas d’incendie ou de moisissure du bois ; car les bois flĂ©chissant, il en rĂ©sulterait une courbure de la maçonnerie dans les parties oĂč le bois manquerait. Quand on doit placer des piĂšces de bois sur des murs, elles doivent ĂȘtre disposĂ©es de maniĂšre Ă  ce que leurs extrĂ©mitĂ©s soient en ligne droite avec la muraille. Les pierres de taille dont on se sert dans la construction des façades ont en gĂ©nĂ©ral 2 pieds ou 2 pieds et demi de long , 12 pouces de ANGLAIS. 5i5 hauteur et 8 pouces d’épaisseur. C’est un bou systĂšme que celui de donner un peu de talus Ă  chaque pierre , ce qui donne un petit degrĂ© d’inclinaison Ă  chaque assise suivante. Il est Ă©galement avantageux d’alterner les pierres , en faisant suivre une pierre Ă©paisse par une mince. Dans les murs dont la façade seule est construite en pierres de taille, on place , de distance en distance, des pierres qui traversent la totalitĂ© du mur, et leur quantitĂ© doit ĂȘtre proportionnĂ©e Ă  la longueur de l’assise. Dans chaque assise les pierres transversales se placent entre deux pierres transversales de l’assise au-dessous; et cette disposition est essentielle Ă  observer sur-tout quand les assises ont une certaine Ă©tendue. Quelquefois les maçons , pour prouver qu’ils ont mis des soutiens suffisants Ă  leur mur , y introduisent des pierres transversales qui dĂ©passent la longueur du mur, et dont ils coupent ensuite la saillie ; mais cette mĂ©thode n’est point bonne, puis- qu’en taillant ces pierres on peut les fendre ou Ă©branler le mur. En plaçant les pierres , le maçon doit prendre soin que chacune repose exactement sur son lit naturel ; car en nĂ©gligeant ce point, il arrive souvent que les pierres sont plutĂŽt altĂ©rĂ©es par la puissance corrosive de l’atmosphĂšre. 11 faut encore observer, dans la construction LE MECANICIEN 51 7 5 7 200 1102 2 205 33 oS 44 K 554 3 oo 1654 33 o 8 4963 66l7 8272 400 2205 44 it 6617 8828 x 1,029 5 oo 2 7 5 7 55 x 4 8272 x 1,029 i 3, 7 86 600 33 o 8 6617 9926 i 3,235 16,544 700 386 o 7720 1 i, 58 o 15,441 i 9 , 3 o 800 4411 8823 i 3,235 . J 2 , 5 o 8 9 °° 4963 9926 14,889 19,852 24,8l6 ÎOOO 55 i 4 x 1,029 16,544 22,058 2 7 , 5 7 3 2000 11,029 22 ,o 58 33,088 44,117 55,147 3 ooo 16,544 33,088 49,632 66,176 82,720 4000 22 ,o 58 45,117 66,76 88,235 x 10,294 5 ooo 27,573 55,47 82,720 I 10,294 137,867 6000 33,088 66,176 99,264 i 3 a ,352 165,441 700U 38,602 77,205 1 i. 5 , 8 o 8 104,411 193,014 8000 44 ; 88,235 i 32,352 176,470 220,588 9000 49 , 63 a 99,294 148,896 198,529 24S, 161 10,000 55,147 110,294 x 65 , 44 r 2 20,588 275,735 20,000 110,294 220,588 33 o ,882 44 t,i 76 55 i,4 7 o 3 o,ooo 165,441 330,882 496,323 661,764 827,205 4 o,ooo 220,588 44 i,J 76 661, 882,352 1 , 102,940 5 o,ooo 275,735 55 1,470 827,205 1,102,940 x, 378,675 60,000 33 o, 88 a 661,764 99 2 >946 1 , 323,528 i, 654 , 4 io 70,000 386 , 02 772,o 58 1 , 153,087 ,544,116 1,930 ,45 80,000 44 l»I 76 882,352 1 , 323,528 1,764,704. 2,2o5,88o 90,000 496,323 992,646 1,488,969 1,985,292 2 , 48 i, 6 i 5 MECANICIEN. 54 2 Lu colonne de gauche contient le nombre de pieds superficiels, renfermĂ©s dans la muraille Ă  bĂątir les colonnes suivantes indiquent le nombre de briques qui entre dans un mur dont la superficie est donnĂ©e, et dont l’épaisseur varie de f, 1, 1 f,2 els briques. 1 Exemple si l’on demande le nombre de briques nĂ©cessaire pour bĂątir un mur dont l’épaisseur est d’une brique, et la surface de 5,760 pieds, regardez d’abord au 5 ,000, dans la gauche, et vous verrez qu’il vous faut 55 ,i 47 briques; ajoutez Ă  celte quantitĂ© le nombre nĂ©cessaire pour chacune des autres parties composantes, et vous trouverez ce qui suit 5,000 — demandent 55 ,147 700 7,720 60 661 5,760 63,528 TABLE II. Cette table indique le nombre de perches contenues dans un mur dont on connaĂźt le nombre de pieds superficiels, ce nombre pris depuis 1, jusqu’à 10,000, et l’épaisseur du mur variant d’une demi-brique Ă  deux briques et demie ; et de lĂ  on calculera par addi- ANGLAIS. lion tous les nombres et toutes les Ă©paisseurs, eu raison de 4>5oo briques par perche. pieds stip. 1/2 brique. 1 brique. 1 briq. 2 rriques. 2 1/3 briq. R. Q. F. In. R. Q. F. In. R. Q F. in. R. Q. F. In. R. In. I 0 0 4 O O 0 8 O 0 I 0 O O 1 4 0 0 1 8 2 O 0 0 8 O O » 4 O 0 2 0 0 O 2 8 0 0 3 4 3 O I O O O 2 0 O 0 3 0 0 O 4 0 0 0 5 0 4 O 1 4 O O 2 8 O 0 4 0 0 O 5 4 0 0 6 8 5 O 0 1 8 0 O 3 4 O 0 5 0 0 O 6 8 0 0 8 4 6 O 0 2 0 0 O 4 O 0 6 O 0 O 8 0 0 0 10 0 7 O 0 2 4 0 O 48 O 0 7 0 0 0 9 4 0 0 11 8 8 O 0 2 8 0 O 5 4. O 0 8 O 0 0 10 8 0 0 i3 4 9 3 0 0 O 8 0 O 0 9 0 0 0 12 0 0 0 i5 0 IO O 0 3 4 0 O 6 8 O 0 IO O 9 6 i3 4 0 0 16 8 ir O 0 3 8 0 0 7 4 0 0 II 0 0 0 14 8 0 0 18 4 12 0 0 4 0 0 0 8 0 0 0 12 0 0 0 lj O 0 0 20 0 i3 0 0 4 4 0 0 8 8 0 0 i3 0 0 0 17 4 0 0 21 8 i4 0 0 48 0 0 9 4 0 0 14 O 0 0 18 8 0 0 23 4 i5 0 0 5 0 0 0 10 0 0 0 i5 0 0 0 20 O 0 0 Ăź5o 16 0 0 5 4 0 0 10 8 0 0 16 O 0 0 21 4 0 0 26 8 17 0 0 5 8 0 0 11 4 0 0 17 O 0 0 22 8 0 0 28 4 18 6 0 0 0 12 O 0 0 18 0 0 0 24 0 0 0 3o 0 I9 0 0 6 4 0 0 12 8 0 0 19 0 0 0 a5 4 0 0 3i 8 20 0 0 fi 8 0 0 i3 4 0 0 20 0 0 0 26 8 0 0 33 4 21 0 0 7 0 0 0 14 0 0 0 21 O 0 0 28 0 0 0 35 0 22 0 0 7 4 0 0 14 8 0 0 22 0 0 0 29 4 0 0 36 8 23 0 0 78 0 0 i5 4 0 0 23 0 0 0 3 o 8 0 0 38 4 0 0 8 0 0 0 ĂŻ6 0 0 0 24. 0 0 0 32 0 0 0 4o 0 25 0 0 8 4 0 0 16 8 0 0 20 O 0 0 33 4 0 0 41 8 26 0 0 8 8 0 0 17 4 0 0 26 O 0 0 34 8 0 0 43 4 27 0 0 9 0 0 0 18 0 0 0 27 0 0 0 36 0 0 0 45 O 28 0 0 9 4 0 0 18 8 0 0 28 O 0 0 37 4 0 0 46 8 29 0 0 9 8 0 0 19 4 0 0 2 9 O 0 0 38 8 0 0 48 4 3o 0 0 IO O 0 0 20 O 0 0 3o O 0 0 40 0 0 0 5o 0 3i 0 0 10 4 0 0 20 8 0 0 3 i O 0 0 41 4 0 0 Si 8 32 0 0 io S 0 0 21 4 0 0 32 0 0 0 42 8 0 0 53 4 33 0 0 11 0 0 0 22 O 0 0 33 0 0 0 44 0 0 0 55 0 34 0 0 11 4 0 0 22 8 0 0 34 0 0 0 45 4 0 0 56 8 35 0 0 11 8 0 0 23 4 0 0 35 0 0 0 46 8 0 0 4 36 0 0 12 0 0 0 24 0 0 0 36 0 0 0 48 0 0 0 60 0 37 0 0 12 4 0 0 24 8 0 0 37 0 0 0 49 4 0 0 bt 8 3S 0 0 12 8 0 0 25 4 0 0 38 0 0 0 5o 8 0 0 63 4 344 MÉCANICIEN pieds sup. 1 brique. X brique. I / 2 briq. 2 briques. 39 0 0 l 3 O O 0 26 O 0 O 36 O O 0 52 O 40 0 0 i 3 4 O 0 26 8 0 O 40 O O O 53 4 41 0 0 i 3 8 O 0 27 4 0 O 41 O O 0 54 8 42 0 0 H O O 0 28 O 0 O 42 O O 0 55 O 43 0 0 H 4 . O 0 28 8 0 O 43 O O 0 57 4 44 0 0 H 8 O 0 29 4 0 O 44 O O 0 58 8 45 0 0 i 5 O O 0 3 o O 0 O 45 O O 0 60 O 46 0 0 10 4 O 0 3 o 8 0 O 46 O O 0 6l 4 47 0 0 1 5 8 O 0 31 4 0 O 47 0 O 0 62 8 48 0 0 16 0 O 0 32 O 0 O 48 0 O 0 64 O 49 0 0 16 4 O 0 32 8 0 O 49 0 O 0 65 4 5 o 0 0 16 8 O 0 33 4 0 O 5 o 0 O 0 66 8 60 0 0 20 O O 0 40 0 0 O 60 0 O I 12 O 70 0 0 23 4 O 0 46 8 0 2 0 O I 25 5 80 0 0 26 8 O 0 58 4 0 12 0 O 38 8 90 0 0 3 o O O 0 60 O 0 I 22 0 0 I 52 O IOO 0 0 33 4 O 0 66 8 0 I 32 0 0 I 65 4 200 ĂŒ 0 66 Ăą O 65 4 0 2 64 0 0 3 62 8 3 oo 0 3 a O O 2 64 O I O 28 0 I I GO O 400 0 1 65 4 O 3 62 S I I Go 0 I 3 57 4 5 oo 0 2 3 o 8 I 0 6l 4 I 3 24 0 2 I 54 8 600 0 2 64 O I 1 60 O 2 O 56 0 2 3 52 0 700 0 3 29 4 I 0 38 8 2 2 20 0 3 I 49 4 Soo 0 3 62 8 I 3 57 4 2 3 52 0 3 3 46 8 9 °° I 0 38 O 2 0 56 O 3 r 16 0 4 I 44 O 1 0 61 4 2 1 54 8 3 2 48 0 4 3 4 i 4 2000 2 1 54 8 4 3 4 i 4 7 1 28 0 9 3 14 8 3 3 2 48 O 7 1 28 O II 0 8 0 H 2 56 O 4000 4 3 4 r 4 9 3 14 8 14 2 56 0 19 3 2 9 4 5 ooo 6 0 34 8 12 1 1 4 18 1 36 0 24 2 2 8 6000 7 1 28 0 H 2 56 O 22 0 l6 0 29 I 44 O 7000 8 2 21 4 r 7 0 42 8 25 2 64 0 34 17 4 8000 9 3 >4 8 *9 2 2 9 4 2 9 1 44 0 39 O 58 8 9000 11 0 8 O 2 2 0 16 0 33 0 24 0 44 O 32 O Ï-QOOO 12 1 I 4 1 24 2 2 8 36 3 4 0 49 O 5 4 2 1/2 biiq. 0 0 65 0 0 0 65 8 0 I 0 4 0 I 2 0 0 I 3 8 0 I 5 4 0 I 7 0 I 8 8 0 I 10 4 0 I 120 0 I 13 8 0 I i 5 4 0 I 3 Ăź 0 0 E 48 8 O I 65 4 O 2 140 O 2 3 o 8 I O 61 4 I 3 24 0 2 I 54 8 3 0 17 4 3 2 48 0 4 1 10 8 4 3 4 i 4 6 2 4 0 6 0 34 8 12 1 1 4 18 1 36 0 242 2 8 3 o 2 3 7 4 36 3 4 0 42 5 38 8 49 0 54 55 0 40 0 61 1 6 8 La premiĂšre colonne contient la surface du mur en pieds superficiels ; les colonnes suivantes, la quantitĂ© de briques rĂ©duites Ă  ANGLAIS. 345 l’épaisseur de rĂ©gies , suivant les diffĂ©rentes Ă©paisseurs du mur. Exemple quelle est lĂ  quantitĂ© d’ouvrage en briques rĂ©duit, contenue dans un mur de 4,54o pieds de superficie et de deux briques d’épaisseur; pour trouver ce nombre on le divise comme prĂ©cĂ©demment dans les trois suivants composants 4,54o=45 000 ”t“5oo,-F 4o ; alors vous voyez d’aprĂšs la table. R. G. P. P. 4,000 contient 19 2 29 4 5 oo 21 5 i /2 4 1/20 o o 53 4 22 1 1 4 Le mĂȘme par rĂšgle. 4,540 4 nombre de demi-briques. r8,i6o 3 6,o53 544 272 1 4 6 i 3 544 mĂȘme rĂ©sultat que ci-dessus. i/4 de perche 68 69 1 68 1 LE MECANICIEN CHARPENTE. Cette branche de l’art de bĂątir, qui consiste dans la maniĂšre d’employer le bois dans la construction des Ă©difices, se divise en deux branches, la charpenterie et la menuiserie. La premiĂšre comprend les ouvrages en bois de grande dimension , qui souvent retient la maçonnerie et consolide les bĂątimens. La seconde comprend les ouvrages de dĂ©tail, qui souvent ne sont que d’ornements, ou du moins qui n’ajoutent rien Ă  la soliditĂ© delĂ  construction. Les ouvrages de charpente se mesurent ordinairement par pieds cubes, et ceux de menuiserie par pieds carrĂ©s. Les principales opĂ©rations que les bois doivent subir depuis leur arrivĂ©e dans le chantier du charpentier, jusqu’à leur emploi final, peuvent ĂȘtre divisĂ©s en deux genres. Les premiĂšres sont celles auxquelles il est nĂ©cessaire de soumettre toutes les piĂšces, quelle que soit leur place dans le bĂątiment; les secondes rĂ©sultent de la position de chaque piĂšce par rapport au reste de la* charpente. On doit ranger parmi les premiĂšres le sciage , par le moyen duquel les piĂšces sont ANGLAIS. 5 17 coupĂ©es Ă  la mesure qu’elles doivent avoir en longueur, largeur et Ă©paisseur. L’opĂ©ration de planer ou raboter a pour but de rendre la surface du bois unie; on l’exĂ©cute au moyen d’un instrument nommĂ© rabot, avec lequel on enlĂšve de dessus la surface du bois des copeaux, en le faisant passer et repasser dessus. On se sert encore du rabot pour former des rainures , des cannelures et des moulures. On fait les cannelures en enlevant sur les angles d’une piĂšce un prisme de la forme et de la dimension de la cannelure demandĂ©e , de maniĂšre Ă  former un angle intĂ©rieur, gĂ©nĂ©ralement droit. Cette opĂ©ration est souvent nĂ©cessaire dans la construction des chambranles de portes, des chĂąssis de fenĂȘtres, etc. Quand les piĂšces de charpente sont coupĂ©es Ă  leur longueur, il s’agit de les assembler. Nous parlerons d’abord des meilleurs moyens d’obtenir des poutres de toutes longueurs en les assemblant piĂšce Ă  piĂšce; ensuite de la mĂ©thode employĂ©e pour solidifier ces assemblages ; enfin, nousindiquerons les diffĂ©rents procĂ©dĂ©s pour joindre les bois en angles, et dans toutes les directions appelĂ©es assemblage, e .t delĂ  maniĂšre de lier toutes les piĂšces d’une charpente pour en complĂ©ter le dessin, et lui donner la soliditĂ© requise. Alonger une piĂšce de bois, signifie joindre 348 LE MÉCANICIEN ou attacher Ă  celte piĂšce une autre piĂšce, ch; maniĂšre qu’une partie de l’extrĂ©mitĂ© de l’une entre dans l’extrĂ©mitĂ© de l’autre, et que les s-urfaces des deux, Ă©tant contiguĂ«s, forment un joint parfait, nommĂ© par les charpentiers un assemblage. Il est Ă©vident que deux piĂšces de bois jointes ensemble, et destinĂ©es Ă agir comme piĂšce continue dans l’elfort qu’elles doivent exercer en la compression qu’elles ont Ă  supporter , ne peuvent par aucun moyen possible ĂȘtre proportionnĂ©ment aussi fortes que chacune des piĂšces posĂ©e sĂ©parĂ©ment. H faut donc faire grande attention au choix des moyens de jonction Ă  employer suivant les cas. Chaque paire de piĂšces, jointe de la maniĂšre susdite, exige dans la plupart'des cas quelque force qui les comprime Ă©galement des deux cĂŽtĂ©s, surtout si les piĂšces sont lĂ©gĂšres; on emploie Ă  cet effet des chevilles de fer, lesquelles agissent comme lien, et comme forces opposĂ©es et Ă©gales, comprimant la poutre de chaque cĂŽtĂ© du joint; et la puissance de cohĂ©sion du fer Ă©tant trĂšs grande, le trou pratiquĂ© pour recevoir la cheville peut ĂȘtre d’assez petite dimension pour ne point diminuer la force du bois. Quand on se sert de chevilles de bois, le trou est plus grand et le joint plus faible; et les deux piĂšces ainsi maintenues ne le sont point parla compression de la cheville, mais seulement par le frottement des piĂšces*. ANGLAIS. 349 On ne peut Ă©tablir aucune longueur exacte pour le joint on peut observer en gĂ©nĂ©ral qu’une plus grande longueur ne diminue pas la force de cohĂ©sion de deux piĂšces de bois ; elle offre au contraire le moyen d’augmenter le nombre des chevilles. La fig. 558 montre la maniĂšre la plus simple de joindre deux piĂšces de bois. Par ce moyen on perd plus de moitiĂ© de la puissance; et ce joint ne peut rĂ©sister Ă  une tension Ă©gale Ă  celle que soutiendrait une seule piĂšce de bois, sciĂ©e Ă  la moitiĂ© de son Ă©paisseur du cĂŽtĂ© opposĂ©, Ă  une distance Ă©gale Ă  la longueur du joint. Cependant on peut le rendre capable de rĂ©sister Ă  une plus grande force par l’application de liens. La fig, 559 reprĂ©sente un joint Ă  cĂŽtĂ©s parallĂšles, avec une seule Ă©chancrure, sur chaque piĂšce. Ici la force de cohĂ©sion est diminuĂ©e dans une proportion plus grande que dans l’exemple prĂ©cĂ©dent par la saillie de l’échancrure ; mais cette disposition donne le moyen d’enfoncer un coin dans le joint, entre les extrĂ©mitĂ©s des Ă©chancrures, et de forcer ainsi les parties Ă  se joindre. Pour qu’un assemblage de ce genre puisse ĂȘtre plus long que ceux qui n’ont point 5So le mĂ©canicien d’échancrure, on y introduit des liens en fer , et des chevilles. L’assemblage reprĂ©sentĂ© fig. 55o donne la mĂŽme facilitĂ© pour introduire des coins. On peut observer que si les parties , L M N O de celte fig. sont serrĂ©es ensemble par des chevilles , aussi fortement que si elles ne formaient qu’une piĂšce, et si la saillie des Ă©chancrures est Ă©gale aux parties transversales des joints, L et O , la perte de force, comparĂ©e Ă  celle d’une piĂšce solide, ne sera pas plus grande qu’elle ne le serait Ă  L et O. Des liens placĂ©s en travers de la partie transversale du joint empĂȘchent mieux la sĂ©paration des piĂšces qui tendent Ă  s’éloigner parce que les parties longitudinales donnent en glissant une direction oblique aux chevilles. La fig. 56 1 reprĂ©sente un assemblage en forme de redent, composĂ© de plusieurs Ă©chancrures. Ici toutes les Ă©chancrures sont Ă©gales, et les parties longitudinales sont fortement serrĂ©es par des chevilles. La perte de force en ce cas est seulement d’un quart, comparĂ©e Ă  la force d’une piĂšce solide, puisqu’il y a quatre parties transversales; c’est-Ă -dire, que cette perte de force est dans le mĂȘme rapport que la surface des Ă©chancrures avec le tout. La fig. 56a reprĂ©sente les assemblages Ă  ANGLAIS. 551 coude, assez bons pour les usages communs. Les fig. 56 1 et 565 sont en usage pour les piĂšces de bois qui doivent supporter des efforts plus considĂ©rables que les prĂ©cĂ©dents. On voit, fig. 564, la maniĂšre de construire une piĂšce de bois composĂ©e de deux morceaux dont la longueur respective ne leur permet pas de s’appuyer l’un sur l’autre, et que l’on assemble au moyen d’une troisiĂšme piĂšce, formĂ©e de plusieurs Ă©chancrures placĂ©e au milieu de deux autres piĂšces, que celle-ci fait presser l’une contre l’autre. Nous passerons maintenant Ă  la maniĂšre d’alonger les poutres , au moyen des nƓuds ou liens. Il faut d’abord observer que quand les solives dĂ©passent une certaine longueur, elles se courbent par leur propre poids, en proportion de leur longueur. Le meilleur moyen d’obvier Ă  cet inconvĂ©nient est de partager la piĂšce en deux longueurs Ă©gales, et de mettre un lien entre ces deux parties , de maniĂšre Ă  ce que, lorsque les piĂšces sont serrĂ©es ensemble par des chevilles , le lien les fait agir comme attache. Pour remĂ©dier aux inconvĂ©nients qui pouvaient rĂ©sulter de la tendance du bois Ă  se contracter, on fait les chevilles du lien en fer, et on ies visse aux extrĂ©mitĂ©s ; et si l’on veut un plus fort appui, on peut poser des liens sur 352 LE MÉCANICIEN le cĂŽtĂ© de chaque piĂšce formant la poutre. Les extrĂ©mitĂ©s des appuis sont aussi en fer, vissĂ©es Ă  chaque bout, et enfoncĂ©es dans l’épaisseur des deux piĂšces; elles s’élargissent vers le milieu pour que les piĂšces de fer puissent porter sur toute leur longueur. Autrement il faut que les appuis soient en forme de coins renversĂ©s vers le fond, et s’arrondissent vers le sommet oĂč ils sont vissĂ©s. Ces diffĂ©rents modes d’assemblage admettent soit une maĂźtresse-cheville dans le milieu, soit une cheville au tiers de la longueur de chaque piĂšce. Quand on se sert de deux chevilles; c’est ordinairement pour une piĂšce qui doit soutenir un grand effort dans le milieu. Les deux ancres peuvent ĂȘtre soit en bois de chĂȘne, soiten fer coulĂ©ou battu ; le dernierest plus utilement employĂ© Ă  cet usage; et, les mĂ©taux Ă©tant sujets Ă  se contracter, le bois leur est prĂ©fĂ©rĂ© dans ce cas. A l’égard des chevilles, il faut absolument qu’elles soient en fer. Plus la solive est haute, moins il y a en elle dĂ©parties affectĂ©es par l’effort; et, par consĂ©quent, moins elle risque de flĂ©chir sourdes poids trĂšs lourds, ou par de longues portĂ©es. Les fig. 565 et 566 sont des exemples de solives assemblĂ©es de maniĂšre Ă  supporter de grands poids. Si la poutre-d" attache est forte, ANGLAIS. 355 les appuis peuvent ĂȘtre serrĂ©s par des coins, mais il faut que ces coins soient trĂš3 longs et un peu aigus, celte forme s’opposant Ă  leur tendance Ă  sortir en dehors. L’excĂ©dant longueur peut ĂȘtre ensuite enlevĂ©. Les charpentiers usent d’un nombre infini de modes d’assemblage pour unir des piĂšces rlans toutes les directions possibles ; tous ont leurs avantages particuliers, mars la plupart ne sont exĂ©cutĂ©s que pour l’ornement. Nos limites ne nous permettent pas de dĂ©crire ceux dont les propriĂ©tĂ©s ne sont pas trĂšs importantes, et ceux qui ne servent qu'Ă  joindre de petites piĂšces mĂȘme Ă  1 egard de ces derniers, l’habiletĂ© de l’ouvrier paraĂźt surtout dans le choix des matĂ©riaux. On doit observer ici que le bois Ă©tant plus ou moins sujet Ă  diminuer, suivant son degrĂ© de sĂ©cheresse ou sa nature, le charpentier doit considĂ©rer avec soin Ă  quel point les dimensions de ses ouvrages peuvent ĂȘtre affectĂ©es pour ces circonstances, et arranger ses piĂšces infĂ©rieures de maniĂšre .Ă  ce que leur retrait se trouve dans la meme direction que celui des piĂšces principales , pour assurer la stabilitĂ© du tout. Si l’on nĂ©glige ce soin, les parties se sĂ©parent ou se fendent. On peut assembler deux piĂšces de bois, soit en rendant les plans qui sont en contact parallĂšles aux fibres , ou Ă  angles droits avec 354 LE mĂ©canicien elles, soit en faisant que le joint soit parallĂšle aux fibres d’une piĂšce et Ă© angles droits ou obliques avec l’autre; ou bien enfin en le faisant Ă  angles obliques avec les fibres des deux piĂšces. Si deux piĂšces de bois sont liĂ©es de maniĂšre que le joint soit parallĂšle aux fibres de l’une et de l’autre, onl’appell q joint longitudinal ; si la place du joint est Ă  angles droits avec les fibres des deux piĂšces, c’est un joint arc-boutant. Les joints dits en onglets sont rarement employĂ©s en charpente. Quand deux piĂšces de bois sont liĂ©es ensemble Ă  un ou plusieurs angles , leur rencontre forme un angle, ou bien en se croisant elles forment deux angles, ou bien, enfin , les deux piĂšces se croisant mutuellement forment quatre angles. Dans les cas suivants d’assemblage de bois, il est censĂ© que les cĂŽtĂ©s des piĂšces sont parallĂšles avec les fibres , ou quand les fibres sont courbĂ©es aussi prĂšs du parallĂ©lisme que possible ; et que chaque piĂšce dont les quatre cĂŽtĂ©s sont Ă  angles droits l’un Ă  l’autre a au moins une de ses surfaces sur le mĂȘme plan que celles de l’autre. L’angle ou les angles ainsi formĂ©s peuvent ĂȘtre ou droits ou obtus. La fig. 567 est un exemple de l’assemblage le plus simple et le plus ordinaire, et en quel- ANGLAIS. 555 que cas le plus fort pour assembler deux bois Ă  un ou plusieurs angles, surtout s’ils sont fixĂ©s au joint par des chevilles. La forme du joint varie suivant la position du cĂŽtĂ© des piĂšces, le nombre d’angles , la quantitĂ© et la direction de l’effort sur une ou sur les deux piĂšces, ou les circonstances dans lesquelles elles se trouvent. Cet assemblage peut unir deux piĂšces depuis un jusqu’à quatre angles, tandis que l'assemblage par tenon et mortaise n’admet l’union des piĂšces qu’à un ou deux angles. Dans l’assemblage par tenon et mortaise, qnatre cĂŽtĂ©s de la mortaise doivent, s’il est possible, ĂȘtre Ă  angles droits l’un avec l’autre et avec la surface dans laquelle elle est prise, et deux de ces cĂŽtĂ©s doivent ĂȘtre parallĂšles Ă  chacun des cĂŽtĂ©s qui forment un angle droit avec le cĂŽtĂ© de la piĂšce dans lequel la mortaise est faite le cinquiĂšme plan , qui est le fond de la mortaise , est parallĂšle Ă  la surface extĂ©rieure de la piĂšce dans laquelle la mortaise est faite. Quatre cĂŽtĂ©s du tenon doivent ĂȘtre parallĂšles aux quatre cĂŽtĂ©s de la piĂšce; mais, en plusieurs cas , une dĂ©viation de cette rĂšgle est inĂ©vitable. Nous supposons que les bois de charpente employĂ©s pour les bĂątiments , sont coupĂ©s en piĂšces rectangulaires , et que lorsqu’elles sont posĂ©es, leurs cĂŽtĂ©s sont perpendiculaires et parallĂšles Ă  l’horizon. Ainsi donc , si deux 23 . LE MECANICIEN 556 piĂšces doivent ĂȘtre jointes Ă  quatre angles r il faut couper dans une des piĂšces une entaille de la longueur de l’autre, de maniĂšreĂč laisser le reste de l’épaisseur suffisamment fort, et ensuite intercaler l’autre piĂšce dans l’entaille. Si la piĂšce ainsi assemblĂ©e doit supporter un grand effort, entaillez rĂ©ciproquement chaque piĂšce Ă  la largeur l’une de l’autre, et attachez-les ensemble par des chevilles, des boulons et des Ă©crous , suivant ce qu’exige le cas. La fig. 568 explique cette description. L’assemblage Ă  queue d’aronde est surtout applicable aux ouvrages horizontaux , oĂč les piĂšces infĂ©rieures sont suffisamment soutenues. Quand les bois infĂ©rieurs ne sont pas suffisamment soutenus, il est assez commun d’user du tenon et de la mortaise , ce qui n’affaiblit pas matĂ©riellement le bois ; mais quand le bois est entaillĂ© dans la partie supĂ©rieure, l’opĂ©ration diminue son Ă©paisseur et consĂ©quemment sa force; cependant si le solide d’une piĂšce remplit l’excavation de l’autre, et que toutes deux soient lĂ©gĂšrement poussĂ©es l’une contre l’autre, Duhamel pense que, en supposant la coupe seulement d’un tiers de l’épaisseur , cela accroĂźt la force des piĂšces assemblĂ©es plutĂŽt que de la diminuer. Il faut cependant observer que dans les grands ouvrages oĂč l’on emploie des bois trĂš3 ANGLAIS. 557 lourds, il est difficile et presqu'impossible d’ajuster le tenoD Ă  la mortaise avec une parfaite exactitude; et mĂȘme quand les joints seraient d’abord parfaitement justes, le bois en se retirant produirait des vides sur les cĂŽtĂ©s, ce qui rendrait les tenons inutiles , parce que l’axe de fracture serait plus prĂšs de la brisure ou cĂŽtĂ© infĂ©rieur de la piĂšce de support. Ce que nous disons Ă  l’égard des piĂšces horizontales s’applique Ă©galement aux piĂšces dans toutes les positions. Quand l’effort tombe sur le plan des cĂŽtĂ©s, et qu’un certain nombre de piĂšces , ainsi assujetties Ă  une pression latĂ©rale de chaque cĂŽtĂ©, doivent ĂȘtre encadrĂ©es dans deux autres piĂšces droites , la mortaise et le tenon sont les meilleurs assemblages Ă  employer en ce cas. Si l’on doit lier ensemble deux piĂšces de bois , de maniĂšre Ă  ce qu’elles forment des angles droits et soient immuables, il faut, lorsque la piĂšce transversale est solidement fixĂ©e, et la piĂšce reposant sur elle poussĂ©e dans la direction de sa longueur, faire une entaille en queue d’aronde dans la largeur de la piĂšce transversale, et entailler les cĂŽtĂ©s verticaux de l’autre piĂšce Ă  l’extrĂ©mitĂ© , de maniĂšre Ă  former un solide semblable et Ă©gal. Dans certains ouvrages, outre la queue d’aronde, on fait une entaille additionnelle pour recevoir l’épaule de la piĂšce de dessous. Si la position de. LE MÉCANICIEN 358 ces piĂšces est horizontale, et que la piĂšce supĂ©rieure soit d’un poids suffisant ou pressĂ©e par une force considĂ©rable, quand les piĂšces sont assemblĂ©es, la queue d’aronde sera forte sans le secours des clous, des chevilles ou des ver- roux. Pour cette sorte de construction , il faut des bois qui aient fait leur effet , autrement la piĂšce supĂ©rieure s’éloignerait de la piĂšce transversale en se contractant, et le but de l’ouvrage ne serait plus rempli. Quand deux piĂšces parallĂšles, qui sont destinĂ©es Ă  ĂȘtre stables, doivent en recevoir une troisiĂšme entre elles , le principe est d’insĂ©rer un bout du tenon de la piĂšce qui doit ĂȘtre encadrĂ©e dans une mortaise peu profonde, et de faire une longue mortaise dans le cĂŽtĂ© opposĂ© de l’autre bois , de maniĂšre que , lorsque la piĂšce transversale est tournĂ©e autour de la premiĂšre comme sur un centre , elle peut glisser jusqu’à la place qu elle doit occuper. Ce mode d’encadrement d’une piĂšce transversale entre deux autres est employĂ© pour ajuster les solives de plafond, lesquelles ne sont que rarement ou jamais ajustĂ©es dans les solives d’assemblage, avant que le bĂątiment soit entiĂšrement couvert. Les solives d’assemblage sont toujours attachĂ©es par leurs mortaises avant qu elles soient en position de recevoir les solives de plafond. ANGLAIS. 35 9 Quand une piĂšce de bois transversale doit ĂȘtre encadrĂ©e entre deux solives parallĂšles dont les surfaces verticales ne sont point parallĂšles, il faut tourner le cĂŽtĂ© supĂ©rieur de la piĂšce transversale vers la surface supĂ©rieure horizontale des solives , et marquer la distance entreellessurla surface de la piĂšce transversale, maintenantplacĂ©e en dessous;tournezla piĂšce transversale dans le sens oĂč l’on doit l’ajuster, appliquez un coin droit Ă  la surface oblique des solives, et faites glisser la piĂšce transversale de maniĂšre que la marque sur son cĂŽtĂ© supĂ©rieur se trouve sur la ligne du coin droit; cela fait, procĂ©dez de mĂȘme pour l’autre extrĂ©mitĂ©, et les deux lignes tirĂ©es sur les cĂŽtĂ©s verticaux de la piĂšce du milieu donneront les cĂŽtĂ©s des tenons. Pour faire mieux comprendre au lecteur la description prĂ©cĂ©dente de l’assemblage des bois , nous avons ajoutĂ© Ă  cet ouvrage une planche contenant les meilleurs moyens actuellement usitĂ©s , Ă  laquelle se rapporte la description ci-dessous. Fig. 667. N" 1 et 2 , 3 et 4 . montrent deux mĂ©thodes d’assemblage simple, oĂč les deux piĂšces se croisent l’une l’autre ; dans les deux, le bout infĂ©rieur d’une des piĂšces ne dĂ©passe point la surface extĂ©rieure de l’autre. Les n“ 3 et 4 sont les deux piĂšces avant d’ĂȘtre assemblĂ©es. 3i5i> Il mĂ©canicien La fig. 568 est une mĂ©thode d’assemblage La fig. 58~ reprĂ©sente le dessin d’un toit d'Ă©glise ou autre Ă©difice exigeant un plafond en voĂ»te. Les dĂŽmes prennent suivant leur forme les dĂ©nominations de circulaire, elliptique ou polygonal le dĂŽme circulaire peut ĂȘtre sphĂ©rique, sphĂ©roĂŻque, elliptique , hyperbolique, parabolique, etc. On appelle dĂŽmes surmontĂ©s ceux qui s’élĂšvent plus haut que le rayon de leur , et surbaissĂ©s ceux qui sont moins hauts que ce rayon ceux dont la base est circulaire se nomment coupoles. La forme la plus usitĂ©e pour les dĂŽmes est la forme sphĂ©rique dans laquelle le plan est un cercle, et la coupe un segment de cercle. Le faĂźted’ungrand dĂŽme est souvent terminĂ© par une lanterne posĂ©e sur la carcasse du dĂŽme. Il est l’are que la conformation du dĂŽme soit la mĂȘme Ă  l’extĂ©rieur et dans l’intĂ©rieur ; et l’on a coutume de pratiquer un escalier con- duisantĂ  la lanterne dans l’espaceentre la surface intĂ©rieure et la surface extĂ©rieure. On dessine la charpente d’aprĂšs cet espace entre les deux dĂŽmes. La fig. 588 ,n° 1 , reprĂ©sente la construction d’un dĂŽme sans attache, trĂšs simple, et applicable aux dĂŽmes d’une dimension commune. Ce mode de construction consiste Ă  placer un ANGLAIS. O "j O certain nombre de pou 1res courbes, de maniĂšre que leurs pieds reposent et soient bien fixĂ©s dans le ceintre qui forme la base, t que leurs sommets se rencontrent ou soient intercalĂ©s dans un ceinlrc supĂ©rieur sur lequel la lanterne est placĂ©e. Quand il arrive et cela est le plus ordinaire que les piĂšces soient si longues et si courbĂ©es qu’on ne peut les tailler sans couper le fil du bois en travers, de maniĂšre Ă  l’affaiblir, il faut les assembler dans l’épaisseur, et les rĂ©unir avec des boulons et des Ă©crous. On voit dans le n° 2 des poutres latĂ©rales liĂ©es ensemble par des attaches en fer sur des solives horizontales pour recevoir le plancher Ă  l’extĂ©rieur et les lattes dans l’intĂ©rieur. Ces poutres doivent ĂȘtre Ă©loignĂ©es, Ă  la base, de 2 pieds Ă  2 et demi l’une de l’autre, et sc composent de 5 ou 4 Ă©paisseurs de bois d’un pouce cl demi, et d’environ \ pied de large, lesquelles, Ă©tant soigneusement attachĂ©es avec les joints placĂ©s juste, sont extrĂȘmement solides et stables. ManiĂšre de construire les cĂŽtes d’un dĂŽme sphĂ©rique ayant huit cĂŽtes. Soit fig, 5S9, n”]. AI 3 CDE, le plan de la moitiĂ© du dĂŽme, qui se divise en quatre parties Ă©gales Ă llCDetE ces points de division marqueront le centre de la partie convexe des cĂŽtes. Cela fait, supposez que llf» C 0 Dr/sont 57 \ LE MÉCAKICIEM les plans de ces cĂŽles avec les poinls de division au centre; FGIIJK, sont les assises delĂ  tĂȘte des cĂŽtes ; tracez xy, n° 2 , parallĂšle Ă  A E; ensuite tirez les assises des cotes sur le plan des perpendiculaires, coupant Ɠy ; tracez le seuil xy suivant l’épaisseur qu’il doit avoir, et complĂ©tez l’élĂ©vation du front et des cĂŽtes de derriĂšre. Les cĂŽtes du front sont des quarts de cercle, formant un demi-cercle sur le sommet de la table du mur , lequel est Ă©videmment le diamĂštre. Les courbes des cĂŽtĂ©s de chacune des autres cĂŽtes sont des quarts d’ellipse de la mĂȘme hauteur que les cercles du front. Quand vous aurez dessinĂ© l’élĂ©vation et le plan, comme il est montrĂ© par les lignes ponctuĂ©es la construction sera complĂšte. Les cĂŽtes d’un dĂŽme elliptique se trouvent exactement par le mĂȘme priucipe. Dans la fig. 690 on donne le moyen de trouver la courbe de la cĂŽte angulaire et de la couverture d’un dĂŽme en polygone, Ă©tant connue le plan du dĂŽme et la courbure d’un des cĂŽtĂ©s. Soit ABCD E FGII, le plan d’un dĂŽme octogonal, et cab le cĂŽtĂ© donnĂ©; prolongez ca jusqu’à cl ; divisez la ligne courbe a B A b en u n nombre quelconque de parties Ă©gales, en les multipliant le plus possible; dans ce cas on en suppose quatre 1 , 2 , 5 , b , qui s’étendent sur la ligne a d; la premiĂšre de Ă  1, la seconde ANC. CAI S. de i Ă  2, etc. Tirez des points i, 2, 3 , b 3 des lignes parallĂšles Ă  Be coupant Ce , et de ces points tirez des lignes parallĂšles Ă  cd ou Ă  angles droits avec Be; et Ă  travers les points 1,2, 5 , tirez hlmnop; traçant ensuite une courbe Ă  travers les points d,p. l n, i, C,eten rendant semblable , domk B, l’espace compris entre les lignes courbes dBe \ et le cĂŽtĂ© B C du plan donnera la forme de la totalitĂ© de la couverture [jour charpie cĂŽtĂ© d’un dĂŽme. Pour trouver la ligne coudĂ©e de la cote angulaire , dont la base est Ce , tirez C E, 2 e, Ff, Ă  angles droits avec C c, et faites que CE soit Ă©gal Ă  cl, 2 e, Ă©gal Ă  2 5 , et F /Ă©gal Ă  1 2, etc., et tracez la courbe Ă  travers ces points vous aurez la cĂŽte angulaire. La mĂ©thode pour couvrir les dĂŽmes sphĂ©riques est de les supposer en polygone, elle principe est le mĂȘme que celui qui dirige la prĂ©cĂ©dente opĂ©ration. Une niche , en charpente , est l’ouvrage sur lequel on doit Ă©tablir les lattes pour plĂątrer. Les niches sont composĂ©es de parties cylindriques et sphĂ©riques. On les exĂ©cute d’aprĂšs les principes des coupes sphĂ©riques. Comme chaque coupe dans une sphĂšre est un cercle, et qu’une coupe passant Ă  travers le centre Ă©gale la plus grande que l’on puisse trouver dans la sphĂšre , il est Ă©vident que si la voĂ»te d’une niche doit ĂȘtre d’une structure I,E MECANICIEN 3 7 fi sphĂ©rique , toutes les cĂŽtes peuvent ĂȘtre formĂ©es par un moule dont la courbure sera Ă©gale Ă  celle du plus grand cercle de la sphĂšre, savoir, celui qui passe Ă  travers son centre; mais la mĂȘme surface sphĂ©rique pourrait aussi, quoique ce systĂšme soit moins bon, ĂȘtre formĂ©e par des cĂŽtes de bois , moulĂ©es sur les coupes de cercles plus petits de plusieurs maniĂšres diffĂ©rentes. La raison qui fait que ces derniĂšres surfaces sphĂ©riques ne sont pas aussi bonnes Ă  employer que celles de plus grands cercles, est que leur disposition n’est pas aussi avantageuse pour le soutien des lattes, et que pour les mouler suivant diffĂ©rents cercles et former les bords suivant diffĂ©rents beveaux , afin de les ranger dans la surface sphĂ©rique, il faut un plus grand travail que si l’on fait usage des grands cercles. Les cĂŽtes des niches sont en gĂ©nĂ©ral disposĂ©es sur un plan vertical, parallĂšles les unes aux autres, ou se coupant entre elles suivant des lignes verticales. Quand la ligne d’intersection traverse le centre d’une sphĂšre, toutes les cĂŽtes sont de grands cercles ; mais si la ligne d’intersection ne traverse point le centre de la sphĂšre, les cercles qui forment la surface sphĂ©rique sont tous de diffĂ©rents rayons. Quand les cĂŽtes sont fixĂ©es sur des plans verticaux parallĂšles entre eux , ces plans sont pa- ANGLAIS. 5 7~ rallĂšles Ă  la façade du mur, ou parallĂšles Ă  un plan vertical passant Ă  travers le centre de la sphĂšre et perpendiculaire Ă  la surface du mur; mais cette derniĂšre mĂ©thode n’est point bonne pour l’arrangement des lattes. Une autre mĂ©thode consiste Ă  faire les plaus des cĂŽtes parallĂšles Ă  l’horizon celle-ci exige non-seulement beaucoup de main-d’Ɠuvre , mais de plus, elle est incommode, eu Ă©gard Ă  la position des lattes. Les cĂŽtes des niches peuvent ĂȘtre disposĂ©es en une infinitĂ© de maniĂšres diffĂ©rentes ; mais les plus rĂ©guliĂšres sont celles dĂ©jĂ  mentionnĂ©es. Pour trouver les cĂŽtes de la voĂ»te d’une niche j toutes Ă©tant en plan vertical et traversant le centre d’une sphĂšre. Dans la fig. 091, n° 1, du centre C , lirez des lignes qui indiquent le plan des cĂŽtes , et marquez-en un nombre Ă©gal Ă  celui que vous voulez en avoir dans la voĂ»te de la niche. Placez une jambe du compas au point C , et des extrĂ©mitĂ©s de chaque cĂŽtĂ© tirez la ligne de h Ă  l ; tracez ensuite de petits cercles pointĂ©s concentriques autour de la cĂŽte centrale Ă  o et p, et tirez oni et pn, parallĂšles Ă  al?, façade du mur; alors r, autour de s, sur le plan, est la longueur et la portĂ©e de la cĂŽte centrale ; et n autour de s la longueur et la courbure de la LE MECANICIEN 5-8 cĂŽte qui va de b Ă  g ; et ni autour des la courbure de la cĂŽte la plus courte qui va de k Ă  h sur le plan. Pour trouver ie rayon de courbure des cĂŽtes d’une niche sphĂ©rique , dans le cas oĂč ies cĂŽtes se rencontrent toutes en une ligne verticale, qui divise la cĂŽte frontale en deux parties Ă©gales. Fig. 5 q 2, n° 1 . ComplĂ©tez le cercle dont l’intĂ©rieur du plan est un arc; menez la ligne moyenne du plan d’une des cĂŽtes, comme de ab, pour rencontrer le cĂŽtĂ© opposĂ© de la circonfĂ©rence dans b ; sur la ligne ab , prise pour diamĂštre,dĂ©crivezun demi-cercle, et du point c intersection des cĂŽtes tirez la ligne a perpendiculaire Ă  cd, pour rencontrer l’axe a d F d , lequel axe est la courbe de la cĂŽte qui part du point d. L’autre cĂŽte, comme A D se trouve de ia mĂȘme maniĂšre, n° 2 , est l’élĂ©vation de la niche. La voĂ»te en pendentif est une voĂ»te sphĂ©rique ou ellipsoidale qui s’élĂšve sur des murs placĂ©s Ă  angles droits. La rĂšgle Ă  suivre pour construire ce genre de voĂ»tes, si les murs sont Ă©tablis sur un plan horizontal, est que toutes les sections soient des segments de cercle ou d’ellipse, ayant leurs axes proportionnĂ©s aux cĂŽtĂ©s de ia piĂšce, ANGLAIS. en sorte que chaque coupe soit une figure composĂ©e, ayant, outre les quatre parties curvilignes, quatre autres parties qui sont des lignes appartenant aux murs sur lesquels la voĂ»te repose. Fig. 091. Si AB CD est le plan d’une cage d’escalier, qui doit admettre la voĂ»te en pendentif,et si A'ÆcDcstla coupe diagonale, comment trouver la courbure des cĂŽtes Ă  Ă©lever? Tirez CD perpendiculaire Ă  AC; prenez la distance de C Ă  la ligne AC,et portez-la depuis C jusqu’à la ligne CA, et de ce point menez une perpendiculaire pour rencontrer la courbe A/eD delĂ  cĂŽte diagonale; faites le sinus verse du segment Ae/C Ă©gal Ă  celte perpendiculaire, et dĂ©couvrez le segment AdC qui est la ligne montante demandĂ©e. Si vous dĂ©rivez un axe du centre C, avec un rayon Ă©gal Ă  la longueur du siĂšge d’une cĂŽte pour rencontrer le siĂšge de la cĂŽte diagonale A D; et si du point de rencontre vous tirez une perpendiculaire pour rencontrer la courbe kb, la partie Ăźle Taxe de la cĂŽte diagonale, interceptĂ©e entre A et la perpendiculaire, donnera la longueur de la cĂŽte, correspondante au siĂšge qui a Ă©tĂ© pris. Dans la flg. 5 q 4 , la coupe diagonale est un demi-cercle l’opĂ©ration est absolument la mĂȘme. r-R Mi'. ÔSo MANIERE DE MESURER LES OUVRAGES DE CHARPENTE. On mesure en gĂ©nĂ©ral les ouvrages de charpente simples et de grande dimension dans lesquels le prix des matĂ©riaux ot» du travail peut ĂȘtre uniforme, par joo pie’ds carrĂ©s de superficie;. Les pilotis employĂ©s dans les fondations sont estimĂ©s Ă  la piĂšce, et placĂ©s Ă  tant le pied courant suivant leur diamĂštre et la nature du terrain. Les palissades et les sĂ©parations en planches sont mesurĂ©es en prenant le contenu delĂ  superficie en carrĂ©s ou veiges. Les ouvrages cintrĂ©s simples sont mesurĂ©s parle carrĂ©; mais comme les cĂŽtes et le plan- V\-\AV\\\\\V\\\\\\VVVV\\\VV\V\V\VVV\\\\\\V'\\\.\\\\iA\\\\\V*\\VV\\\V\>' \UVw* DE LA MENUISERIE. La menuiserie est l’art d’employer le Lois dans les parties accessoiresd’un bĂątiment, soit in tĂ©rieures , soit extĂ©rieures. Cet art, Ă©tant le plus souvent employĂ© Ă  la dĂ©coration, demande delĂ  part de l’ouvrier beaucoup de connaissance, d’expĂ©rience et de soins. Le choix du bois est d’abord extrĂȘmement important un travail, mĂȘme excellent, perdrait tout son prix s’il Ă©tait exĂ©cutĂ© sur une matiĂšre ingrate. La tempĂ©rature de l’air ayant une grande influence sur le bois, surtout pendant l’hiver, il estbon de faire sĂ©cher au four , pendant un jour ou deux, celui qui doit ĂȘtre employĂ© Ă  des ouvrages soignĂ©s. Dans les differents assemblages exĂ©cutĂ©s en menuiserie, on se sert de la colle forte, qui, comme on sait, jouit de la propriĂ©tĂ© de se durcir par le refroidissement, et de maintenir solidement fixĂ©es les piĂšces de bois rĂ©unies par son moyen. Avant de les joindre, il faut d’abord en ANGLAIS. 585 > polir soigneusement la surface; celte opĂ©ration est faite au moyen d'instruments que nous dĂ©crirons tout Ă  l’heure. Pour les ouvrages extĂ©rieurs, tels que portes, volets, etc., on se sert de blanc de plomb, qu’on introduit dans les joints. Lorsqu’il s’agit de confectionner un panneau composĂ© de plusieurs piĂšces, on dispose les mortaises et les tenons, on les enduit de colle forte, puis on les ajuste. Et, pour les maintenir dans leur position jusqu’au parfait refroidissement de la colle, on les serre au moyen d’un instrument defer nomm ĂȘvaiet. Refendre le bois , lorsqu’il sort des mains du charpentier , le couper sur sa longueur ou sur sa largeur, enfin en tirer parti, c’est le dĂ©biter. Cette opĂ©ration premiĂšre de l’art du menuisier se fait au moyen de scies, composĂ©es, comme toutes les autres, d’une lame placĂ©e au milieu d’un chĂąssis; elles sont plus ou moins grandes, selon la dimension et la force du bois Ă  diviser. Il en est de plusieurs sortes la scie Ă  tourner , entr’autres, a une lame large de 8 Ă  g lignes seulement, arrĂȘtĂ©e dans deux tourillons de fer passant Ă  travers les bras. Elle est mince, et les dents diminuent graduellement d’une extrĂ©mitĂ© Ă  l’autre de la lame. Lorsque le bois est dĂ©bitĂ©, on le corroyĂ©, ni. 2 5 386 LE MÉCANICIEN c’est-Ă -dire, on le dresse, on l’aplanit, on enlĂšve toutes les aspĂ©ritĂ©s qui sont Ă  sa surface , et on le dispose selon l’usage qui doit en ĂȘtre fait. Les principaux outils employĂ©s pour cette opĂ©ration, sont la varlope, le fermoir, le ciseau et le rabot. La varlope sert Ă  dresser le bois; elle est composĂ©e de trois piĂšces le fĂ»t, le coin, et le fer. Le fĂ»t est un morceau de bois d’environ 26 pouces de long sur deux Ă  deux et demi de large, et 5 de haut. Au milieu estla lumiĂšre, percĂ©e d’aprĂšs une inclinaison de 45 Ă  5o degrĂ©s; on y place le coin et le fer, qui a environ 4 pouces de long, a de large, et une ligne Ă  une et demie d’épaisseur. La demi-varlope ne diffĂšre de la varlope que par une dimension moindre. Le fermoir et le ciseau sont des outils de fer garnis d’un manche, et servant Ă  dĂ©grossir le bois. On donne le nom gĂ©nĂ©rique de rabot Ă  un outil consistant en un morceau de bois de sept Ă  huit pouces de long, sur deux de large au milieu est la lumiĂšre, oĂč se place le fer, inclinĂ© de maniĂšre Ă  former un angle d’environ l \0 Ă  5o degrĂ©s. On s’en sert pour planir lorsque le bois a Ă©tĂ© dressĂ© par la varlope. Il y a plusieurs espĂšces de rabot, diffĂ©rant soit parla configuration, soit par l’inclinaison du fer. Le rabot cintrĂ© sert Ă  planir dans les ANGLAIS. 587 parties courbes; le fer du rabot dentĂ© est cannelĂ© et droit. Le bouvet est une sorte de rabot qui sert Ă  faire des rainures ; c’est une entaillure pratiquĂ©e le long du bord d’une planche, propre Ă  recevoir la languette, espĂšce de saillie laissĂ©e sur le cĂŽtĂ© d’une planche, de maniĂšre Ă  entrer dans la rainure. 11 y a Ă©galement plusieurs sortes de rabots pour faire, ou en terme d’ouvrier, pour pousser les moulures on nomme ainsi les ornements pratiquĂ©s en saillie ou en creux dans les ouvrages de menuiserie. Les rabots dont on se sert dans ce but sont en assez grand nombre, et Ă  peu prĂšs semblables; ils ont gĂ©nĂ©ralement 9 pouces de long sur 5 ou 4 de large ; leur lumiĂšre a 5o degrĂ©s au moins d’inclinaison. Le vilbrequin sert Ă  faire des trous cylindriques; c’est un outil composĂ© d’un fĂ»t de bois Ă  forme ovale. A l’un des bouts est une poignĂ©e, Ă  l’autre une mĂšche de fer, qui sert Ă  percer le bois ; les mĂšches varient de grosseur, de largeur et de longueur; elles ont diffĂ©rents noms suivant l’usage qu’on en veut faire; il y a des mĂšches Ă  chevilles, Ă  lumiĂšres , Ă  goujons , Ă  vis, etc. Outre les scies Ă  dĂ©biter et Ă  tourner, dont nous avons dĂ©jĂ  parlĂ©, on se sert encore de la scie Ă  tenons, dont le nom indique l’usage ; de la scie Ă  arraser, qui consiste en un fĂ»t oĂč est introduit un morceau de scie; on l’em- 25. LE MECANICIEN 388 ploie Ă  scier les arrasemcnts ,c’est-Ă -dire, l’extrĂ©mitĂ© des traverses Ă  la naissance du tenon; enfin de la scie Ă  chevilles ; c’est un couteau Ă  scier avec un manche coudĂ©, qui sert Ă  couper les chevilles. Le peu d’épaisseur de la lame, dans quelques scies, oblige souvent Ă  la maintenir au moyen d’une piĂšce de mĂ©tal, qui l’empĂȘche de se courber. Dans toutes les scies, les angles extĂ©rieurs et intĂ©rieurs des dents sont formĂ©s de triangles dont l’angle est de soixante degrĂ©s; le bord extĂ©rieur des dents est lĂ©gĂšrement inclinĂ© en arriĂšre. ExceptĂ© dans les scies Ă  tourner, les dents sont alternativement penchĂ©es d’un cĂŽtĂ© et de l’autre de la lame, en sorte que toutes laissent entre elles un espace constamment Ă©gal, et par lequel tombe la sciure, lorsqu’on a donnĂ© le trait de scie dans le bois. Lorsqu’on veut s’assurer qu’une piĂšce de bois est Ă  angle droit sur une autre, c’est-Ă - dire, qu’elle est d’aplomb, on se sert de l’équerre ; c’est un instrument composĂ© de deux morceaux de bois parfaitement carrĂ©s , et assemblĂ©s Ă  angle droit. Lorsqu’on veut qu’une piĂšce fasse un angle dĂ©terminĂ© avec une autre, on se sert d’un beveau. Pour rĂ©gulariser la longueur ou la largeur dĂ©terminĂ©e d’une planche, on se sert du trus- ANGLAIS. 38g quin\ c’est une petite planche mince , de 4 pouces carrĂ©s, Ă  travers laquelle passe et glisse Ă  volontĂ© une rĂšgle ou tige, longue de ĂźoĂ  12 pouces; au bout de cette tige est une pointe Ă  tracer, hetrusquin d’assemblage, Ă  peu prĂšs semblable au premier, sertĂ  s’assurer de l’épaisseur des tenons et de la largeur des mortaises, afin que les uns rĂ©pondent aux autres, et que l’assemblage soit exact. Recaler un onglet, c’est le dresser, c’est le finir. Cette opĂ©ration se fait avec une varlope Ă  onglet, ou avec le ciseau; quelquefois, au lieu de ces outils, on se sert d’un instrument, nommĂ© boĂźte Ă  recaler il est composĂ© de quatre morceaux de bois assemblĂ©s Ă  angle droit ou Ă  Ă©querre. Un des bouts est coupĂ© en onglet. Pour s’assurer qu’une surface est parfaitement plane, ou bien si les bords d’une planche ne sont point gauches , c’est-Ă -dire, inĂ©gaux, on se sert de rĂšglets. Ce sont deux tringles d’environ 18 pouces de long, et du diamĂštre de 3 Ă 4 lignes elles passent et glissent Ă  volontĂ© dans deux autres morceaux de bois percĂ©s d’une mortaise, bien parallĂšles entr’eux, et d’une Ă©gale hauteur. Au bout des rĂ©glets sont deux petites chevilles pour arrĂȘter les morceaux de bois. Nous allons maintenant parler des assemblages ils demandent, de la part du menui- .ygo MECANICIEN sier, de l'attention et une grande exactitude. On les faiten gĂ©nĂ©ral Ă  tenons et Ă  mortaise. La mortaise est une entaille pratiquĂ©e dans l’épaisseur d’une planche, et conformĂ©e intĂ©rieurement de maniĂšre Ă  recevoir le tenon , qui est la partie excĂ©dante laissĂ©e Ă  l’extrĂ©mitĂ© d’une planche en diminuant des deux cĂŽtĂ©s la largeur de cette extrĂ©mitĂ©. On assemble aussi Ă  queue d’aronde , dont on distingue trois maniĂšres. L’assemblage Ă  queue d’aronde ordinaire consiste Ă  joindre deux piĂšces de bois, en faisant Ă  l’une un tenon en forme de triangle, qu’on introduit dans une entaille Ă©vasĂ©e pratiquĂ©e dans l’autre piĂšce. Cet assemblage est trĂšs solide. L’assemblage Ă  queue percĂ©e se fait par tenons Ă  queue d’aronde, qui entrent dans des mortaises, pour assembler carrĂ©ment et en retour d’équerre. L’assemblage Ă  queue perdue ou recou - verte est employĂ© dans les ouvrages soignĂ©s. Les tenons sont cachĂ©s par recouvrement de demi-Ă©paisseur, et taillĂ© d’onglet. On donne Ă  ces sortes de queue les deux tiers ou les trois quarts de l’épaisseur ; le restantest coupĂ© d’onglet. L’assemblage en onglet est celui qui est fait en diagonale sur la largeur du tiers, et qu’on retient par tenons et mortaises. On ANGLAIS. 3g I nomme onglet tout joint coupĂ© diagonale- ment suivant l’angle de 45 degrĂ©s. Voici quelques exemples d’assemblage faits de maniĂšre Ă  former un angle. Les fig. 5 g 5 et 5 g 6 dĂ©montrent les modes d’assembler deux piĂšces de bois, de maniĂšre Ă  former deux angles droits rentrans. Les fig. 597, 5 g 8 , 5 gg, 600, 601 et 602, prĂ©sentent l’assemblage de planches Ă  angle saillant. Dans les fig. 600,601 et 602, on voit divers genres d’onglets. La fig. 6 o 3 montre une queue d’aronde ordinaire. La fig. 6 o 4 est une queue d’aronde perdue ou recouverte. DES PORTES. La construction la plus simple d’une porte consiste Ă  assembler plusieurs planches dont les bords soient parfaitement unis; on les joint au moyen d’une planche Ă©troite clouĂ©e transversalement sur leur surface ou de deux traverses clouĂ©es en croix. Lorsqu’on veut unir la soliditĂ© Ă  l’élĂ©gance, on construit un cadre Ă  mortaises et tenons, et l’on y laisse une ou plusieurs ouvertures , oĂč l’on introduit les piĂšces nommĂ©es panneaux. Les piĂšces horizontales du cadre reçoivent, suivant leur position , les noms de traverses du haut, traverses du milieu , 392 LE MÉCANICIEN barre de loquet, et barre de frise . On attache le loquet sur la barre par une mortaise, ou au moyen de vis, et la barre de frise est intermĂ©diaire Ă  celles du sommet et du milieu. Lorsqu’on veut conserver l’uniformitĂ© d’une piĂšce , ou Ă©pargner les frais d’une porte correspondante, on applique des portes trĂšs lĂ©gĂšres, qui doivent toujours ĂȘtre faites avec de trĂšs bons matĂ©riaux bien secs, et solidement assemblĂ©s; les onglets doivent ĂȘtre joints avec la plus grande prĂ©cision, et toute la surface doit ĂȘtre parfaitement polie. Les mortaises, tenons, creux et collages des moulures doivent ĂȘtre travaillĂ©s correctement et mesurĂ©s au moyen du trusquin d’assemblage. La porte ne serait point juste, lorsqu’elle serait assemblĂ©e, ce qui donnerait beaucoup d’embarras Ă  l’ouvrier, et l’obligerait Ă  en rogner les diverses parties la porte serait aussi moins solide, snr-tout si c’étaitles tenons qui eussent besoin d’ĂȘtre rognĂ©s. Pour les portes rentrantes et les portes Ă  saillies, l’ouvrage doit ĂȘtre fait en carrĂ©, ensuite uni en panneaux , et le tout rabotĂ© ensemble; alors, en marquant les panneaux dans la partie du cadre oĂč ils doivent ĂȘtre placĂ©s, on sĂ©pare les diffĂ©rentes piĂšces et l’on dispose les styles, les montants et les ANGLAIS. barres. Si les portes sont figurĂ©es Ă  deux battans,le style doit ĂȘtre insĂ©rĂ© dans les barres du sommet et du milieu, en taillant ses extrĂ©mitĂ©s en fourchette pour entrer dans des entailles coupĂ©es sur lesdites barres. Quand on pose les portes, le point essentiel est qu’elles puissent jouer librement sans frotter le plancher, et l’on y parvient en suivant les rĂšgles que voicid’abord,il faut laisser entre la porte et le sol la distance que pourrait occuper un tapis; ensuite on place les charniĂšres des gonds du haut et du milieu de maniĂšre que les premiĂšres dĂ©passent les secondes d’environ un huitiĂšme de pouce; c’est-Ă -dire, que si le gond est de niveau Ă  la porte, il faut le faire projeter lĂ©gĂšrement en dehors ; mais si le centre est dans la surface de la porte il faut alors le placer Ă  l’extrĂȘme sommitĂ©, ce qu’on fait rarement. De plus , on fixe la jambe sur laquelle repose la porte Ă  un huitiĂšme de pouce hors de la perpendiculaire , la partie supĂ©rieure inclinant vers la jambe opposĂ©e. Enfin, l’inclinaison de la cannelure doit ĂȘtre telle que la porte, Ă©tant fermĂ©e, fasse saillie d’environ un huitiĂšme de pouce. Ces divers moyens, pratiquĂ©s sur une si petite Ă©chelle, sont Ă  peine perceptibles ; nĂ©anmoins , ils font l’effet de mettre la porte quand elle est ouverte Ă  une Ă©querre suffisam- 3g4 LE mĂ©canicien ment en dehors du niveau, c’est-Ă -dire, Ă  peu prĂšs d’un demi-pouce si la hauteur de la porte est le double de sa largeur. Plusieurs sortes de gonds Ă  soulever sont employĂ©s Ă  cet effet quelques-uns des mieux construits en cuivre peuvent ĂȘtre avantageusement admis, mĂȘme dans les portes les mieux faites. Avant de parler de la maniĂšre de poser les portes, nous soumettrons au lecteur quelques observations sur l’usage des gonds en gĂ©nĂ©ral. La maniĂšre de placer les gonds dĂ©pend entiĂšrement de la forme du joint, et comme le mouvement de la porte ou du battant est angulaire, et s’exĂ©cute dans une ligne fixe comme un axe, le gond doit ĂȘtre attachĂ© de maniĂšre Ă  ne pas gĂȘner ce mouvement. Ainsi donc., si les joints comprennent la surface de deux cylindres , le convexe se mouvant sur les cĂŽtĂ©s de la porte , et glissant sur le concave qui reste stationnaire sur le corps fixe, le mouvement de la porte sera exĂ©cutĂ© sur l’axe du cylindre, lequel axe doit ĂȘtre le centre des gonds. En ce cas, que la porte se trouve fermĂ©e ou non, le joint sera juste ; mais si le joint est une surface plane, il faut considĂ©rer de quel cĂŽtĂ© de l’ouverture doit se faire le mouvement pour placer les gonds du cĂŽtĂ© sur lequel la porte tourne. ANGLAIS. 3g5 Un gond se compose de deux parties qui se meuvent l’une sur l’autre dans une direction angulaire. La jointure du gond est une partie contenue sous une surface cylindrique , et qui est commune Ă  la partie mouvante et Ă  la partie stable les cylindres sont emboĂźtĂ©s l’un dans l’autre, et creusĂ©s pour recevoir une cheville cylindrique qui en les traversant les lie l’un ,Ă  l’autre. L’axe de la cheville se nomme l’axe du gond. Quand deux ou plusieurs gonds sont placĂ©s sur une porte , leur axe doit cire dans la mĂȘme ligne droite ; on appelle cette ligne, ligne des gonds. ISous allons dĂ©velopper le principe d’aprĂšs lequel on pose les portes, volets, etc., au moyen de gonds. Le centre du gond est en gĂ©nĂ©ral au milieu des joints , comme Ă  A , fig. Gi 5 , mais en plusieurs cas il est nĂ©cessaire de porter en arriĂšre le battant Ă  une certaine distance du joint; pour efl’cctuer ceci, en supposant que le battant ouvert doive ĂȘtre Ă  joint, telle que B, A, fig. Go5 divisez B , A, en deux parties Ă©gales au point C, et vous aurez le centre du gond. Ce centre doit ĂȘtre placĂ© un peu au delĂ  de la surface de la porte, ou du volet, autrement il ne pourrait aisĂ©ment 396 LE MÉCANICIEN retomber sur le chambranle ou le mur. Il faut observer encore que le centre du gond doit ĂȘtre du mĂȘme cĂŽtĂ© quela cannelure; sans cela il ne pourrait s’ouvrir, Ă  moins que le joint ne fĂ»t construit d’une maniĂšre particuliĂšre. ManiĂšre d’attacher deux batlans four qu’ils fuissent ĂȘtre Ă  une certaine distance l'un de l’autre quand Us sont ouverts. Ceci peut se faire trĂšs-facilement par des gonds armĂ©s de coudes faisant saillie Ă  la moitiĂ© de la distance, comme on le voit fig. 607 cette sorte de gond s’emploie dans les portes de bancs d’église, pour dĂ©gager la moulure. On voit fig. 607, le mĂȘme gond ouvert. ManiĂšre de faire un joint suivant les rĂšgles , four vnvolet de fenĂȘtre , ou autre fermeture battante. Fig. 606, n. 1, supposez a la place du joint; tirez» c Ă  angles droits au battant; prenez c, dans la ligne a c, pour centre du gond, et la partie,plane a b, comme on pourra le juger nĂ©cessaire; ou c avec un rayon c b , dĂ©crives l’arc bd ; alors a b d sera le joint vrai. La jointure du gond est toujours placĂ©e dans le bois, ANGLAIS. 397 parce que plus elle est enfoncĂ©e, plus le joint sera couvert, quand il ouvrira Ă  angles droits, comme fig. 606 , n°2 ; mais si le centre du gond sortait tant soit peu hors de l’épaisseur du bois, cela laisserait une ouverture qui serait un dĂ©faut. ManiĂšre de former les joints de styles , pour ĂȘtre attachĂ©s ensemble quand la charniĂšre du gond est placĂ©e du cĂŽtĂ© opposĂ© Ă  la cannelure. Fig. 608. Supposez c, le centre du gond; mi le joint du mĂȘme cĂŽtĂ©; ch la profondeur de la cannelure au milieu de l’épaisseur des styles perpendiculaires Ă  mi, et l fie joint de l’autre cĂŽtĂ© parallĂšle Ă  mi; coupez deux fois il Ă  h, joignez h c ; dĂ©crivez sur k c un demi-cercle c i h , en coupant im&h; Ă  travers les points h et k tirez h h g , en coupant f l Ă  g ; alors f g , h m sera le joint vrai. La fig. 609 , reprĂ©sente la maniĂšre ordinaire d’attacher ensemble des volets, le gond ayant toute son Ă©paisseur dans le volet, et non dans le cadre. Par ce moyen le volet n’est pas aussi solide que lorsque la moitiĂ© du gond est dans le cadre ; mais cela permet de faire la doublure plus mince. EE MÉCANICIEN II est Ă  propos de remarquer ici que le centre du gond doit ĂȘtre sur le mĂȘme plan que le devant du volet ou un peu au delĂ , mais non en dedans de l’épaisseur. Fig. 614. Supposez a d l’épaisseur de la porte; coupez-la Ă Ă©;tirezĂ©c perpendiculaire h a b-, faites b c Ă©gal Ă  b a, ou b d ou c, le centre du gond; avec un rayon c a ou c d; dĂ©crivez un arc , ae d; lequel donnera le joint demandĂ©. Un autre mode est reprĂ©sentĂ© fig. 61 3 . Tirez a b parallĂšle au chambranle , en rencontrant l’autre cĂŽtĂ© dansĂ©, faites b dĂ©gai Ă  b a , et joignez a d et c a; coupez a c par une perpendiculaire e f, en rencontrant a d dans f; alors /'sera le centre du gond. Les fig. 610,611 et 612 montrent plusieurs maniĂšres de poser des volets , etc., toutes si simples qu’aucune explication n’est nĂ©cessaire pour faire comprendre leur usage. Nous dirons maintenant quelques mots sur les chĂąssis de fenĂȘtre , les volets, etc. , et sur la maniĂšre de les assembler. Fig. G1 5 , n° 1, Ă©lĂ©vation ; n° 2, plan; n° 3 coupe d’une de ces piĂšces le dessin montre comment chaque partie se lie aux autres. N° 1. —DerriĂšre; —B, rebords; montrant ANGLAIS. 399 la mĂȘme profondeur de plinthe que les blocs de pilastres; — C C blocs ou plinthes des pilastres — DD, pilastres ; — E E , patĂšres ; — a a a a intĂ©rieur du corps de chĂąssis — b b b, cĂŽtĂ© arrondi du style. N° 2. Plan du corps de chĂąssis , des volets, pilastres et autres parties expliquĂ©es dans les figures. N° 3 , a Ă©paisseur du pilastre ou architrave ; b entaille dans laquelle rentre le volet ; c, largeur du volet;r/du chĂąssis ;e chĂąssis infĂ©rieur; f chĂąssis supĂ©rieur ; g plan de sĂ©paration des chĂąssis; h, doublure extĂ©rieure; i, Ă©paisseur du mur en briques extĂ©rieur; h h, lintaux en bois de chĂȘne ou de sapin ;/, partie infĂ©rieure du linteau; m, architrave placĂ©e sur ces bases; 11, solive pourvue d’une languette qui entre d’un cĂŽtĂ© dans le sommet de l’architrave in; o , partie supĂ©rieure du dormant; r , seuil du dormant; s, seuil du chĂąssis; t, appui de la croisĂ©e. La tige de fer qui porte les poulies de tous corps de chĂąssis doit se projeter d’environ trois huitiĂšmes de pouce au delĂ  du bord de l’ouvrage en brique, c’est-Ă -dire que la distance entre le devant dechacune de ces tiges doit ĂȘtre au moins de \ de pouce, de plus que dans l’espace intĂ©rieur sĂ©parĂ© du mur;en sorte que LE MECANICIEN /00 le devant du volet se trouve sur le mĂȘme plan que la maçonnerie extĂ©rieure. Fig. 616, plan d’un corps de chĂąssis avec volet fait sur le mĂȘme principe et applicable aux mĂȘmes fenĂȘtres que le prĂ©cĂ©dent. L’épaisseur de la muraille est censĂ©e moindre que dans l’exemple ci-dessus —a , doublure extĂ©rieure; b, poulies; c, doublure intĂ©rieure ; d, doublure de derriĂšre ; e f, contre-poids pour soulever le chĂąssis; fait voir ce carrĂ© sur une Ă©chelle de proportion plus grande , et placĂ© dans la ANGLAIS. 4' 1 mĂȘme position que le petit carrĂ© en dessus avec les diffĂ©rents centres indiquĂ©s. Le centre au point I se trace de a Ă  b ; le centre au point 2 depuis 6 jusqu’à c, et le centre au point 5 de c Ă  rf. ce qui complĂ©tera , au point e , la rĂ©volution extĂ©rieure; placez l’épaisseur de la balustrade c f au point x ; tirez en dedans le revers de l’escalier ,etle rouleau sera complĂ©tĂ©. Dessinez le contour des marches. Mettez les balustrades Ă  leurs places sur chaque quart du rouleau. Fig. 5 la premiĂšre balustrade mon tre le retour de l’exliĂ©mitĂ©, autour de la marche; la seconde placĂ©e au commencement de la tresse, et la troisiĂšme Ă  un quart de distance et de front avec le dernier montant ; puis placez la projection du bout en dehors, et tirez le tout au tour Ă  une Ă©gale distance du rouleau , ce qui donnera la forme du contour. Comme la mĂ©thode de tirer le rouleau, dans une piĂšce solide de bois qui a le grain du bois dans la meme direction que la rampe, est prĂ©fĂ©rable Ă  toute autre mĂ©thode oĂč l’on se sert de joints, attendu que cette sorte de rmdeau est plus belle et plus forte que tout autre rouleau Ă  un ou deux joints , nous donnerons ici la mĂ©thode de trouver un moule de face pour appliquer sur la surface de la planche. Placez votre Ă©querre i m n avec les points MECANICIEN ij I 2 ni 11 qui passent au travers l’Ɠil du rouleau; prenez la longueur de la ligne o n avec ses divisions, et mellez-Ia sur o n , fĂźg. 621 ; puis aprĂšs avoir tracĂ© vos lignes rĂ©guliĂšres, prenez les diverses distances 2 ĂŠ, os, ^ v, etc. et transportez-les sur 2 y, 5 z, ^v, etc. etc.; aprĂšs avoir pris le reste des joints de la mĂȘme maniĂšre, vous pourrez tracer une courbe qui sera le moule que vous cherchez. Trouver i’épaisseur parallĂšle de la planche. Fig. 622. Supposons que 4 m n soit la planche Ă  Ă©quarrir, et que le niveau du rouleau s’élĂšve d’un sixiĂšme, c’est-Ă -dire, divisez/ m en six parts Ă©gales; la division du centre sera le haut du niveau du rouleau alors, du bout de la planche Ă  Ă©quarrir , prenez, depuis 11 jusqu’à o , la moitiĂ© de l’épaisseur de la balustrade en dedans; puis prenez depuis o jusqu’à p, la moitiĂ© de la largeur de la rampe sur le bout au point p. Le point n Ă©tant celui oĂč vient la face du montant, le point p sera la projection de la rampe en face de ce point tirez une ligne ponctuĂ©e qui touche le bout du rouleau et qui soit parallĂšle Ă  l 11; dans ce cas la distance entre cette ligne ponctuĂ©e et le bout infĂ©rieur du rouleau vous donnera l’épaisseur exacte de la planche; mais il 11’est pas indispen- 4 I 3 sable que l’épaisseur aille lout-Ă fait de l’autre cĂŽtĂ©; car si elle vient jusqu’au bas de la cavitĂ©, cela suffira; attendu qu’un petit morceau collĂ© sous la cavitĂ© ne pourrait pas se distinguer, et ne nuira en aucune maniĂšre au rouleau. Dans les cas ordinaires, oĂč la marche est d’environ 11 pouces et le montant de six pouces ~ , on peut tirer le rouleau d’un morceau de bois d’environ quatre pouces f d’épaisseur. DĂ©crire une section de rampe qu’on suppose de deux pouces d Ă©paisseur et de deux pouces un quart de large, qui sont les dimensions ordinaires. Fig. 622. Supposons qu’ABCD soit une section de la rampe dans son Ă©quarrissage ; de a, comme point central, dĂ©crivez un arc qui vienne toucher Ă  AB, et qui rencontre a A et a B; prenez la distance entre le point de section sur a A et le point A , et transportez- la du point o jusqu’au point K. Tracez sur la mĂȘme ligne a A celle DK ; de K avec la distance entre K et le bout de l’arc , dĂ©crivez un autre arc qui rencontre D K ; avec la mĂȘme distance, dĂ©crivez un troisiĂšme arc de courbure contraire, et tirez une ligne verticale qui y aboutisse; elle formera un cĂŽtĂ© de la section de la rampe, et la contre-partie peut ĂȘtre trouvĂ©e au moyen d’une semblable opĂ©ration. MECANICIEN 4*4 La branche de menuiserie qui va occuper notre attention pour terminer cette partie de notre ouvrage est celle de construire des rampes ; ce qui demande toute l’habiletĂ© et l’adresse de l’ouvrier. Cet art consiste Ă  construire des rampes d’aprĂšs des moules selon les principes de gĂ©omĂ©trie, que si l’on coupe un cylindre dans une direction autre que parallĂšle Ă  l’axe, la section sera une ellipse; si on la coupe parallĂšle Ă  l’axe, on obtient un rectangle, et si on la coupe parallĂšle Ă  la base, un cercle. Maintenant supposons qu’on fasse un cylindre creux du volume du puits de l’escalier, dont l’intĂ©rieur soit concave et l’extĂ©rieur convexe; que le cylindre soit coupĂ© par un plan inclinĂ© ou oblique, la section formĂ©e sera terminĂ©e par deux ellipses semblables; consĂ©quemment la section sera , comme sa plus grande largeur, Ă  chaque extrĂ©mitĂ© du grand axe, et, comme sa moindre largeur , Ă  l’extrĂ©mitĂ© du petit axe. Il y aura donc dans chaque quartde l’ellipse une augmentation continuelle de largeur , depuis l’extrĂ©mitĂ© du moindre axe Ă  celle du plus grand. 11 est Ă©videut alors qu’on peut couper un cylindre par un plan par chaque trois points; en supposant donc que nous ayons la hauteur de la rampe dans chaque trois points du cylindre , et que nous coupions le cylindre par ces points, la section ANGLAIS. 4l5 sera une figure Ă©gale et semblable au moule rie face de la rampe; et si l’on coupe le cylindre par un autre plan parallĂšle Ă  la section, Ă  une distance de cette section telle qu’elle contienne l’épaisseur de la rampe, cette portion du cylindre reprĂ©sentera une partie de la rampe avec ses surfaces verticales dĂ©jĂ  dĂ©terminĂ©es ; et en outre , si la surface infĂ©rieure et postĂ©rieure de cette portion cylindrique est Ă©quarrie dans les lignes verticales, soit sur le cĂŽtĂ© concave, soit sur le cĂŽtĂ© convexe, par deux lignes parallĂšles dĂ©terminĂ©es , tirĂ©es par un morceau de bois mince ployĂ© de ce cĂŽtĂ©, la portion du cylindre ainsi formĂ©e reprĂ©sentera la partie de la rampe que l’on veut faire. Quoique ce que nous venons de dire n’ait rapport qu’à des joints cylindriques, on peut cependant en faire l’application Ă  des rampes Ă©levĂ©es dans toutes les formes quelconques. Le moule de face s’applique aux deux faces de la planche, et est rĂ©glĂ© par une ligne tirĂ©e sur son tranchant, laquelle ligne est verticale quand la planche est Ă©levĂ©e Ă  la position qu’on veut lui donner; on l’appelle aussi le moide Ă  angles obtus. Le moule d’abatĂ©e est un morceau de bois mince que l’on applique et que l’on ployĂ© au cĂŽtĂ© du morceau de la rampe, afin de dessiner et de tracer la surface postĂ©rieure et infĂ©rieure . qui doivent ĂȘtre formĂ©es de maniĂšre LE MECANICIEN 4 16 que chaque ligne droite du niveau , dirigĂ©e vers l’axe des joints de tous les points du cĂŽtĂ© de la rampe formĂ©e par les bords du moule Ă  angles obtus, coĂŻncide avec la surface. Afin de couper la portion de la rampe requise dans la moindre Ă©paisseur possible, on tourne Sa planche sur un de ses angles , de maniĂšre que la surface supĂ©rieure ne soit nulle part Ă  angle droit Ă  un planvertical qui passerait au travers de la corde de l’arc du plan; on appelle la planche ainsi placĂ©e, planche Ă  angle saillant. La planche de support pitch hoard est une planche triangulaire et Ă  angle droit, ajustĂ©e au montant et Ă  la surface de la marche dont un cĂŽtĂ© forme l’angle droit de la largeur de la marche, et l’autre l’angle droit de la hauteur du montant ; quand il y a des tournants et des paliers , il faut deux planches de support Ă  chaque marche respective, et elles doivent ĂȘtre de mĂȘme hauteur , attendu que l’élĂ©vation des marches est partout la mĂȘme. Le biais que l’on fait prendre au bord rie la planche, quand on change son angle droit en angle obtus, s’appelle l’angle obtus de la planche. La formation de la surface infĂ©rieure et supĂ©rieure d’une rampe s’appelle la chute de la rampe; la partie supĂ©rieure de la rampe s’appelle le dos de la rampe. ANGLAIS. 4l7 Il est nĂ©cessaire, dans la construction des rampes, de placer la planche obliquement, et ensuite de retrancher le bois superflu, en se rĂ©glant sur le plan que forme le moule de face ; ce qu’un ouvrier habile peut exĂ©cuter , au moyen d’une scie, avec une exactitude qui ne demande plus aucune autre rĂ©duction ; et aprĂšs avoir placĂ© la planche, la surface des deux cĂŽtĂ©s sera verticale dans toutes ses parties,et perpendiculaire au plan. Afin de fermer le dos et la surface infĂ©rieure, on applique le moule d’abatĂ©e sur un cĂŽtĂ©, gĂ©nĂ©ralement sur le cĂŽtĂ© convexe, de maniĂšre que le bord supĂ©rieur du moule d’abatĂ©e par un bout coĂŻncide avec la face de la planche ; on en fait de mĂȘme au milieu, et on laisse Ă  l’autre bout assez de bois pour ne pas rĂ©duire la planche du cĂŽtĂ© concave. De cette maniĂšre on forme le morceau de bois dans la guirlande ou la tresse qui correspond aux hauteurs donnĂ©es. Nous avons indiquĂ© dans les figures suivantes la maniĂšre de trouver les moules nĂ©cessaires pour construire une rampe sur un plan circulaire. La fig. 623 est le plan qui indique la partie des tournans qui sont dans ce cas au nombre de huit, comme aussi l’endroit du joint. Figure 624 . Supposons que AAA , etc., soit l’extĂ©rieur, et aaa l’intĂ©rieur du plan; que B CD soit une ligne qui passe au travers du 27 m .l8 LE MÉCANICIEN milieu de la largeur, BGD est alors une ligne qui passe au travers du centre de la largeur BC en droit, et C D est un quart de la circonfĂ©rence du cercle; le point E est le point central de l’arc C D .* B est Ă  une extrĂ©mitĂ© de la ligne B G E D , et D est Ă  l’autre, Divisez le quart de cercle C U dans un nombre donnĂ© de parties Ă©gales, qui, dans cet exemple, est de quatre; tirez la ligne droite MN,et faites M N Ă©gal Ă  la hauteur d’une marche ; tirez 0 P parallĂšle Ă  M N et faites 0 P Ă©gal en longueur Ă  la largeur d’une marche, et joignez P M. Tirez Ns perpendiculaire Ă  MN. Dans N s faites N o Ă©gal Ă  la hauteur de quatre des tour- naus, et joignez o M. Courbez l’angle au point M, de la maniĂšre que nous avons dĂ©montrĂ© ci-dessus, par des lignes d’intersection. Par o tirez ce y perpendiculaires Ă  M o; faites o x et oy Ă©gales chacune Ă  la moitiĂ© de la largeur du moule d’abatĂ©e, et tirez Jes bords infĂ©rieurs et supĂ©rieurs du moule. Joignez DE, fig. 624 , et tirez DE sur F ; tirez DG et EL; faites DG Ă©gal Ă  un quart ou Ă  toute partie donnĂ©e de la hauteur, depuis N jusqu’au bord supĂ©rieur du moule d’abatĂ©e, fig. 625, et EL Ă©gal Ă  un quart ou Ă  la partie donnĂ©e de la hauteur, depuis Q jusqu’à la partie supĂ©rieure du moule d’abalĂ©e, Joignez GL et faites qu’il rencontre DE au point ANGLAIS. 4l F ; tirez la ligne ponctuĂ©e B F ; tirez ensuite 1 K par le centre F , perpendiculaire Ă  B F; tirez ab, ab , etc., qui rencontrent IK, Ă  toute distance convenable de Kl. Tirez cd parallĂšle Ă  1 K; rendez-la perpendiculaire du moule de face Ă©gale Ă  sa hauteur correspondante sur le moule d’abatĂ©e, et tirez la ligne droite ce; puis tirez les figures rĂ©guliĂšres Ab, Ab, etc., et continuez-les jusqu’à ce qu’elles rencontrent ce, et des points d’intersection , lirez les lignes perpendiculaires Ă  ce, et fixez les distances comme on le voit par les lettres correspondantes. Ensuite, en traçant une courbe qui passe par ces points, le moule de face sera complet. ligne supĂ©rieure rrr , etc. , reste sur le moule d’abatĂ©e pour rĂ©gler sa position , quand on le ployĂ© sur la surface convexe , comme la ligne rrr, et elle tombera dans la surface plane du faĂźte de la planche. On obtient cette ligne en faisant les perpendiculaires fr, 2 r , fr, etc., Ă©gales aux perpendiculaires correspondantes fb, fb, etc. Trouver le moule de face d’un escalier, de maniĂšre que , quand on le placera Ă  sa distance convenable, il se trouve perpendiculaire au plan sur lequel il est Ă©levĂ©, et de niveau dans la descente. Fig. 625. Tirez la ligne centrale ab, parallĂšle aux cĂŽtĂ©s de la balustrade, sur la ligne LE MECANICIEN 420 droite a b; appliquez la planche de support d’un palier; de b Ă  c tirez les lignes rĂ©guliĂšres nm, op , q r , st , u v, Ă  volontĂ©, en observant d’en tirer une du point r, en sorte que vous puissiez obtenir exactement le mĂȘme point dans le moule de face, puis prenez les parties qu’indiquent les parties rĂ©guliĂšres sur la ligne a b, et appliquez-les Ă  la figure 627 ; une courbe tirĂ©e par ces points sera le moule de face demandĂ©. Trouver le moule d’abatĂ©e. Fig. 626. Divisez le rayon du cercle en quatre parties Ă©gales, et placez trois de ces parties depuis 4 jusqu’à a, au travers d’xy, qui sont les extrĂ©mitĂ©s du diamĂštre de la balustrade ; tirez acc et a y ,et prolongez-les jusqu’à ce qu’ils touchent la tangente AB; alors AB sera la circonfĂ©rence du demi-cercle ccby , que l’on applique de A Ă  B , fig. 628, comme d’une ligne servant de base. Faites A a la hauteur d’une marche ; tirez l’hypothĂ©nuse B; appliquez la planche de support d’un palier au point abc et B de, puis courbez l’angle par intersection des lignes, et tirez une ligne qui lui soit parallĂšle, pour le bord supĂ©rieur du moule. FIN DU TOME TROISIEME. v\ w vuvwv\i\wwvvwwwvv\wwwww wwvxwvnvvmvwM wvvvvw wwnnuvt TABLE DU III e VOLUME. Page Manufacture de soie... 1 Manufacture de fds de lin. 18 Tissage. 4 1 Corderies. 55 Moulins Ă  scies. 107 Moulin Ă  tan. 117 Moulin Ă  huile. 122 Moulins Ă  couleur et Ă  indigo. 1 38 Poterie. i 43 Horlogerie. 202 Horloges. 2o3 Montres. 238 ChronomĂštres. 254 Echappement. .. 374 Pendules. agi BĂątiment. 3 ox Des Mortiers. 3 o 4 Briques. 3 oG De la Maçonnerie. 3 1 3 Emploi des briques dans la construction... 3 a 4 Charpenterie. 346 Menuiserie. 384 IMPRIMERIE DE E. rOCHARD, Rue du Pot-dc-Fcr, n° 14, Ă  Paris mr Zl/Zl 1 CO LU Aufl. Teil * l^\ Band i Z> ‱*4- '4- '4- O ÂŁ ÂŁ r? l- >4- Jd 1 & MĂŻ* ! I q 1 a S HO!4Ăź2 H13 ^. , - v' ^ ' " - . l J S!S*^!as52i’^Ta^; i 1 / Sf-tf-SM m* &SE oi* s**». ’/.^v 4^' &W* ‱J y .j}f JĂŻĂŒ'^’. Sw**** /?t> 4loi - f MÉCANICIEN ANGLAIS- IMPRIMERIE DE FA IN, rue Racine, n°. 4> place de l*OdĂ©on LE MÉCANICIEN ANGLAIS, DU DESCRIPTION RAISONNÉE DE TOUTES LES MACHINES, MECANIQUES, DECOUVERTES NOUVELLES, INVENTIONS ET APPLIQUES JUSQU’A CE JOUR AUX MANUFACTURES ET AUX ARTS INDUSTRIELS ; MIS ORDRE POUR SERVIR DE MANUEL-PRATIQUE AUX MÉCANICIENS, ARTISANS, ENTREPRENEURS , ETC. ; PAR NICHOLSON, INGÉNIEUR CIVIL. Traduit de l’anglais sur la derniĂšre Ă©dition, revu et corrige PAR M. INGÉNIEUR. AVEC CENT PI,ANCHES GKAVÉES PAR LALLEMAND. TOME QUATRIEME. PARIS. BAUDOUIN, LIBRAIRE-ÉDITEUR, RUE DE VAUGÏRARR , N°. I 7 ; HOUDAILLE, LIBRAIRE, RUE DU COQ N». C>. 1829 . 1 _ LE MECANICIEN ANGLAIS. DU BADIGEONNAGE , ET EXPLICATION DES DIFFÉRENS ENDUITS DONT ON RECOUVRE LES MURS , COMME STUCS , ETC. Le badigeonneur est vin ouvrier auquel la partie des dĂ©cors de l’architecture doit une portion considĂ©rable de son effet, et dont l’art est nĂ©cessaire dans tous les genres de bĂątisse. Les instrumens du badigeonneur consistent en une pelle ordinaire, en un instrument Ă  deux ou trois fourches ployĂ©es verticalement de la ligne du manche, autrement dit rĂąteau , pour mĂȘler et remuer le mortier ; il emploie encore des truelles de diverses façons, des pioches, des rĂšgles et des Ă©querres. Les truelles dont se servent les badigeonneurs sont plus artistement faites que les instrumens de mĂȘme nom dont se servent les autres ouvriers. L’instrument pour mettre le mortier et pour unir consiste dans un morceau plat en fer d’environ dix pouces de longueur et deux pouces et demi de largeur, trĂšs-mince, et ayant IV. i 2 LE MÉCANICIEN d’un bout la forme d’un demi-cercle; l’autre bout est carrĂ© ; sur le derriĂšre de la plaque , prĂšs la partie carrĂ©e, est fixĂ©e une petite tige de fer avec deux embrancliemens l’un est assujetti Ă  la plaque , et l’autre Ă  un manche rond en bois. C’est avec cet outil que le badi- geonneur applique le premier mortier, comme aussi le dernier, ou , comme on le dit en termes techniques, applique le plĂątre. Les autres sortes de truelles ont plusieurs dimensions, et servent Ă  jauger le plĂątre ou le mortier fin employĂ©s aux corniches et aux moulures, etc. La plus grande longueur de ces outils est de sept pouces ; ils sont d’acier poli d’environ deux et trois quarts de pouces de largeur au talon , et se rĂ©duisent graduellement en une pointe. Un manche est adaptĂ© au talon ou Ă  la partie large de l’outil. Les outils pour boucher et creuser sont faits d’acier poli de diverses dimensions, quoique le plus gĂ©nĂ©ralement d’environ sept Ă  huit pouces de longueur, d’un demi pouce de largeur, ap- platis par les deux bouts, et le corps tant soit peu rond. On emploie ces outils Ă  modeler et Ă  finir les chapiteaux et les contours des corniches, comme aussi Ă  remplir et Ă  perfectionner les ornemens dans les jointures. Les Ă©querres sont destinĂ©es Ă  maintenir l’ouvrage dans une ligne unie ou perpendiculaire , et les modĂšles ou les moules sont pour eonfec- ANGLAIS. 5 tionncr les moulures unies, les corniches, etc. Le badigeonneur doit en avoir un grand nombre , attendu qu’il ne peut presque pas finir un ouvrage sans leur secours. Les ouvriers habiles maintiennent leurs outils trĂšs-propres, et les font polir parles rĂ©mouleurs. Les badigeonneurs ont diffĂ©rens termes techniques dont ils se servent pour distinguer les diverses parties de leur ouvrage et en fixer la valeur; tels que gĂącher et prĂ©parer , dresser, latter, rendre, stuc truelle, etc. Nous donnerons un dĂ©tail de ces termes, et nous les expliquerons soigneusement par la suite. On emploie la chaux en grande quantitĂ© dans toutes les opĂ©rations du badigeonnage, et nous allons pour cette raison faire quelques observations sur les propriĂ©tĂ©s de cet article important. Tous ceux qui ont Ă©crit sur la chaux considĂ©rĂ©e comme ciment ont cherchĂ© Ă  dĂ©terminer quelle Ă©tait la proportion convenable de sable qu’on devait employer pour faire le ciment le plus parfait; mais il est Ă©vident, en y rĂ©flĂ©chissant un peu, que toutes les rĂšgles prescrites sont trĂšs-vagues, trĂšs incertaines, et ne peuvent ĂȘtre pour l’ouvrier que d’une utilitĂ© mĂ©diocre; car, outre la diffĂ©rence qui rĂ©sulte du plus ou du moins de calcination , il est certain que quelques espĂšces de pierres Ă  chaux sont plus pures que d’autres , et contiennent moins de parties sablonneuses ; et il serait ab- /} MÉCANICIEN surde de dire qu’il faille avec la chaux pure la mĂȘme proportion de sable qu’avec celle qui en contient dĂ©jĂ  davantage en soi-mĂȘme lorsqu’il s’agit de faire du mortier. On trouvera donc que la diffĂ©rence relative Ă  la proportion de sable Ă  employer est trĂšs- grande. On a cependant fixĂ© que le meilleur mortier Ă©tait celui que l’on fait avec onze parties de sable et une de chaux, en y ajoutant avec mesure une quantitĂ© de sable Ă©gale Ă  deux ou trois fois le volume de la chaux , ou environ trois fois sa pesanteur. Si donc on suppose que chaque partie de chaux a Ă©tĂ© assez calcinĂ©e pour ĂȘtre dans un Ă©tat de causticitĂ©, on ne peut pas calculer moins de quarante-sept parties de sable pour une de chaux ; mais on peut Ă  peine supposer qu’abstraction faite de l’eau , la chaux pure , dans son vĂ©ritable Ă©tat de causticitĂ©, fasse plus de la centiĂšme partie de cette masse. Ces donnĂ©es doivent faire penser combien il est difficile , pour ne pas dire impossible , de dĂ©terminer la proportion de sable avec la quantitĂ© de chaux que l’on emploie Ă  faire du mortier , attendu que cela dĂ©pend de la nature de la chaux mĂȘme, et de beaucoup d’autres circonstances qui forment une infinitĂ© d’exceptions Ă  la rĂšgle gĂ©nĂ©rale. Mais on peut en infĂ©rer que de nos jours on se trompe plutĂŽt en mettant trop peu qu’en employant trop de sable. On peut cependant faire l’observation que le ANGLAIS. 0 sable naturellement incorpore Ă  la pierre Ă  chaux est mieux mĂ©langĂ© qu’on ne peut le faire par une opĂ©ration mĂ©canique. En sorte qu’on ne peut espĂ©rer de faire d’aussi bon mortier en employant la chaux pure avec une aussi petite proportion de matiĂšre calcaire et caustique , qu’on y parvient quelquefois quand la chaux contient naturellement une trĂšs-grande quantitĂ© de sable. 11 paraĂźt cependant Ă©galement indubitable qu’en employant une bien plus grande quantitĂ© de sable que dans l’usage ordinaire, et en le mĂȘlant avec soin et l’employant promptement , on parviendrait Ă  faire un mortier plus parfait qu’il ne l’a Ă©tĂ© dans les expĂ©riences que l’on en a faites. Une autre circonstance qui tend grandement Ă  diversifier la qualitĂ© du ciment , et Ă  rendre nĂ©cessaire une plus grande ou plus petite proportion de sable, c’est la maniĂšre de prĂ©parer la chaux avant de la mĂ©langer dans l’eau, lar il est de grande importance dans le badigeonnage que chaque particule de chaux soit Ă©teinte avant d’ùtre employĂ©e, attendu que l’égalitĂ© de la surface est le point le plus essentiel, et que si on emploie quelque particule de chaux sans qu’elle soit parfaitement Ă©teinte , l’eau continuera son action sur ces particules, etles forcera Ă  s’étendre; ce qui occasione sur la surface du mortier les excroissances que l’on appelle vessies. En consĂ©quence, pour obtenir un genre de G LE MÉCANICIEN mortier parfait, il est nĂ©cessaire que la chaux, avant d’ĂȘtre employĂ©e , reste pendant un long espace de temps Ă  tremper et Ă  fermenter dans l’eau le mĂȘme procĂ©dĂ© , quoiqu’il ne soit pas absolument nĂ©cessaire , augmenterait beaucoup la bonne qualitĂ© de la chaux employĂ©e Ă  faire du mortier. 11 faut mettre beaucoup de soin Ă  le prĂ©parer; la principale chose c’est que la chaux soit bien brĂ»lĂ©e, et que l’on ne mette pas plus de chaux qu’il n’en faut pour la dĂ©tremper suffisamment dans l’eau. La meilleure chaux bien brĂ»lĂ©e demande Ă  tremper pendant quelques jours. On a toujours gĂ©nĂ©ralement admis que la pierre de chauxlaplus dure est celle qui donne le ciment le plus ferme ; d’oĂč l’on conclut en gĂ©nĂ©ral que la chaux faite avec de la craie produit un ciment bien moins tenace que celui fait de pierre de marbre ou de chaux; il semble pourtant que, si cela est vĂ©ritable , c’est par suite de circonstances et non par une propriĂ©tĂ© naturelle. Dans la prĂ©paration du mortier, on mĂȘle Ă  la chaux diffĂ©rentes substances; et nous en parlerons pour faire connaĂźtre leurs bonnes et mauvaises propriĂ©tĂ©s. Celles dont on se sert gĂ©nĂ©ralement sont, outre des sables de diverses dĂ©nominations, delĂ  pierre rĂ©duite en poudre , de la brique aussi en poudre , et des coquilles concassĂ©es. Quand on ANGLAIS. 7 cherche plutĂŽt Ă  obtenir la densitĂ© que la duretĂ©, on prend de la chaux bien Ă©teinte et bien sĂšche, jusqu’à ce qu’elle ait perdu presque tout son effet, et on la mĂȘle avec de la craie ou du blanc en poudre , du gypse dans des proportions donnĂ©es; avec du poil et d’autres matiĂšres de ce genre. On a plus rĂ©cemment recommandĂ© d’autres ingrĂ©diens , tels que des boules de terre prĂ©parĂ©es et lĂ©gĂšrement cuites, de vieux mortier mis en poudre et tamisĂ© , et diverses matiĂšres de ce genre qui sont applicables Ă  divers objets. On se sert du plĂątre de Paris pour donner la forme requise, et finir les parties les plus dĂ©licates de l’ouvrage. La pierre Ă  plĂątre ou gypse se trouve dans divers endroits des environs de Paris, d’oĂč il tire son nom ; on le calcine pour le rĂ©duire en poudre et lui ĂŽter son eau de cristallisation. Le meilleur provient de Montmartre. On cuit les pierres dans des fours qui sont en gĂ©nĂ©ral d’une construction trĂšs-simple , et souvent bĂątis en gypse ; on place les pierres que l’on veut calciner les unes sur les autres , sans les trop serrer, de maniĂšre Ă  ce qu elles fassent un tas parallĂ©lipipĂšde ; on y a mĂ©nagĂ© des voĂ»tes pour mettre le feu, et des intervalles qui servent Ă  donner une chaleur modĂ©rĂ©e, et Ă  la disperser Ă©galement. Il ne faut pas pousser la calcination Ă  l’excĂšs , autrement le plĂątre ne formerait pas une masse LE MECANICIEN 8 solide en le mĂȘlant avec une certaine quantitĂ© d’eau. Pendant le procĂ©dĂ© de la calcination , l’eau de la cristallisation s’élĂšve comme une vapeur blanche qui se dissipe promptement dans l’air si l’atmosphĂšre est sĂšche. Le broiement des morceaux calcinĂ©s se fait quelquefois au moyen de moulins qui sont construits Ă  cet effet; et quelquefois ce sont des hommes qui s’acquittent de cette opĂ©ration au grand dĂ©triment de leur santĂ©, Ă  cause de la poussiĂšre qui se fixe sur leurs poumons. Sur la riviĂšre du Volga en Russie, oĂč une des principales occupations des gens de la campagne consiste Ă  brider le gypse, on brĂ»le sans distinction toute sorte de gypse sur des grils faits en bois; on rĂ©duit ensuite le plĂątre en poudre, on le passe par un tapis, et ensuite on le mĂȘle avec du mortier; moins le gypse est mĂȘlĂ© Ă  d’autres substances , plus il est bon Ă  faire des modĂšles, du stuc , etc. Le gypse dit lamelleux ou sĂ©lĂ©nite, qui est l’espĂšce la plus pure, sert Ă  prendre des impressions de mĂ©dailles et de monnaies, et Ă  faire ces belles imitations de marbre de granit et de porphyre que l’on connaĂźt sous le nom de scagliola, qui dĂ©rive du mot italien scagli. Deux ou trois cuillerĂ©es d’albĂątre gypseux calcinĂ©, mĂȘlĂ© avec de l’eau, sc coaguleront au fond du vase , au moyen de l’eau , et formeront une pierre dure malgrĂ© l’eau qui les entoure ; la ANGLAIS. 9 propriĂ©tĂ© du gypse calcinĂ© de se coaguler ou de former un sĂ©diment, sera beaucoup diminuĂ©e ou altĂ©rĂ©e si on garde cette poudre pendant long-temps , surtout en plein air. Quand on l’a une fois trempĂ©e dans de l’eau et laissĂ© durcir , on ne peut plus en faire usage , Ă  moins de le calciner de nouveau. Le plĂątre de Paris dĂ©layĂ© dans l’eau, et ayant la consistance d’une pĂąte molle, durcit par l’action de l’air , et sa masse se trouve augmentĂ©e. Cette propriĂ©tĂ© expansive de passer d’un Ă©tat de mollesse Ă  un Ă©tat solide est une propriĂ©tĂ© extrĂȘmement utile que possĂšde le plĂątre ; en sorte qu’il devient une matiĂšre excellente pour remplir les creux dans divers ouvrages oĂč d’autres mĂ©langes argileux se resserreraient trop et laisseraient des vides. Cette expansion du plĂątre contribue Ă  l’élĂ©gance et Ă  la puretĂ© des impressions faites avec cette matiĂšre , attendu que les traits les plus dĂ©licats des figures sont reprĂ©sentĂ©s avec exactitude. On se sert quelquefois dans ce pays d’un genre de plĂątre plus grossier , que l’on tire d’une pierre bleuĂątre qui ressemble beaucoup Ă  celle dont les terres grasses se font en Hollande; on l’emploie quelquefois ici Ă  faire des planchers dans les maisons de maĂźtre et dans les greniers Ă  blĂ©. Cette pierre, quand on la brĂ»le de la mĂȘme maniĂšre que la chaux, prend un extĂ©rieur blanchĂątre ; mais elle ne fermente pas en 10 LE MÉCANICIEN la mĂȘlant dans l’eau; on la rĂ©duit en poudre fine quand elle est refroidie. On met environ un boisseau de cette poudre dans un seau , et on y mĂȘle de l’eau jusqu’à ce qu’elle devienne liquide; dans cet Ă©tat on la remue avec un bĂąton , et on s’en sert sur-le-champ ; car en moins d’un quart d’heure elle durcit et ne peut plus servir. On ne se sert pas toujours de plĂątre pur ; souvent on emploie dans l’intĂ©rieur de l’ouvrage le musique ; il se fait d’un mĂ©lange de plĂątre et de terre ; on y ajoute des filamens d’écorce de chĂȘne ou de tan. On mĂȘle d’abord la quantitĂ© nĂ©cessaire de sable avec le plĂątre, et l’on y ajoute les filamens de tan au moyen d’un rĂąteau. On fait un morlier fin fine stuff en mĂ©langeant de la chaux pure Ă©teinte au moyen d’une petite quantitĂ© d’eau,et ensuite sursaturĂ©e d’eau et mise dans un seau dans un Ă©tat de fluiditĂ© ; elle y reste jusqu’à ce que l’eau en soit Ă©vaporĂ©e, et, dans quelques cas particuliers , on y mĂȘle une petite partie de filamens de tan. Quand on se sert de ce mortier fin pour le dedans des murs , on le mĂȘle avec du sable fin bien lavĂ© dans la proportion de trois parties de mortier fin avec une partie de sable , et on l’appelle alors du stuc bĂątard ou de latruellĂ©e; c’est avec ce mortier que l’on finit tous les murs que l’on veut peindre. On fait un ciment composĂ© de trois cinquiĂš- ANGLAIS. 1 1 mes de mortier fin et d’un cinquiĂšme de plĂątre de Paris mĂȘlĂ©s ensemble dans de l’eau, en petite quantitĂ© chaque fois , afin qu’il prenne du corps plus facilement. On se sert principalement de cette composition pour faire des corniches et des moulures, en y appliquant des moules en bois. Les mots techniques dont se servent les maçons pour distinguer les diverses parties de leur ouvrage vont actuellement fixer notre attention. Le lattage, qui est la premiĂšre opĂ©ration , consiste Ă  clouer des lattes sur les plafonds ou les divers compartimens ; si les lattes sont en chĂȘne, on se sert Ă  cet effet de clous en fer travaillĂ© ; mais si elles sont en bois de sapin, on peut se servir de clous de fonte. On emploie gĂ©nĂ©ralement , Ă  Londres , des lattes en bois de sapin importĂ© d’AmĂ©rique ou du nord en morceaux appelĂ©s madriers. On fait les lattes de trois Ă  quatre pieds de longueur, et, quant Ă  leur Ă©paisseur et Ă  leur soliditĂ©, on les divise en lattes simples , lattes et demi, et lattes doubles. Les lattes simples sont les plus minces et les moins chĂšres. On suppose que les lattes et demi sont d’un tiers plus Ă©paisses que les simples , et que les doubles sont deux fois aussi Ă©paisses que ces derniĂšres. Il faut que le maçon , lorsqu’il garnit un plafond de lattes , se serve des deux longueurs dont nous venons de parler , et , en 12 LE MÉCANICIEN les clouant, il doit avoir soin de les briser autant que possible par les bouts Ă  l’endroit oĂč elles se joignent, afin qu’elles soient plus propres Ă  recevoir et Ă  retenir le plĂątre dont on doit les couvrir. On emploie les lattes les plus minces Ă  faire des cloisons , et les plus Ă©paisses Ă  plafonner. On distingue aussi les lattes en premiĂšre et seconde qualitĂ©. On doit toujours se servir des premiĂšres pour la couverture des maisons ; les maçons se servent plus ordinairement des secondes. Il faut que les lattes soient fendues aussi uniment que possible ; on ne doit pas se servir de celles qui sont inĂ©gales et de travers, ou il faut en retrancher la partie dĂ©fectueuse , en observant de placer la partie concave en dehors quand elle n’est pas trop saillante. On se sert pour faire les lattes de la mĂ©thode suivante les ouvriers coupent leur bois de la longueur requise, et fendent chaque morceau avec des coins, en huit, douze ou seize parties , selon son Ă©paisseur ; puis ils se servent d’un doloire pour lui donner la largeur requise en suivant le fil du bois, et enfin ils l’aplanissent. AprĂšs avoir clouĂ© les lattes dans l’ordre qui est convenable, le maçon doit ensuite les recouvrir avec du plĂątre ou de la chaux; l’opĂ©ration la plus simple et la plus commune c’est d’appliquer le plĂątre, c’est-Ă -dire de couvrir ANGLAIS. i 5 d’n ne couche de plĂątre ou de mortier tout le plafond ou toute la cloison ; il faut, dans cette opĂ©ration , avoir soin que cette couche soit Ă©gale et unie dans tous les sens. C’est le genre de maçonnerie la moins chĂšre. Sa prĂ©paration se fait de la mĂȘme maniĂšre que la prĂ©cĂ©dente ; mais ce ne sont lĂ  que les prĂ©liminaires d’une opĂ©ration plus soignĂ©e. AprĂšs avoir appliquĂ© le plĂątre ou le mortier, on se sert de l’extrĂ©mitĂ© d’une latte pour le rendre susceptible de recevoir le crĂ©pis que l’on met dessus. Quand l’ouvrage a Ă©tĂ© latte, et recouvert d’une couche de chaux mĂȘlĂ©e de filamens, et quand il a acquis la densitĂ© et la sĂ©cheresse nĂ©cessaire, on le recouvre d’un revĂȘtement uni consistant seulement en chaux, ou , comme l’appellent les ouvriers, en revĂȘtement uni. On applique ce revĂȘtement avec une truelle unie dont l’ouvrier se sert de la main droite, tandis que de la main gauche il fait mouvoir une grande brosse plate en soies de cochon , trempĂ©e dans l’eau , en avant et en arriĂšre au dessus de la surface on obtient ainsi une surface assez unie pour des ouvrages que l’on veut faire exĂ©cuter Ă  peu de frais. Latter, crĂ©pir et Ă©galiser, ou latter, recouvrir d’un revĂȘtement et aplanir, ne diffĂšrent de l’article prĂ©cĂ©dent qu’en ce que le premier revĂȘtement est prĂ©parĂ© Ă  recevoir le poli. Dans cette opĂ©ration , le maçon est pourvu d’une rĂšgle de l4 LE MÉCANICIEN dix Ă  douze pieds de long , que font mouvoir deux ouvriers ; il l’applique sur la surface qu’il veut unir, et lorsque l’on s’aperçoit d’un dĂ©faut, on remplit les creux avec une ou plusieurs truellĂ©es de chaux mĂȘlĂ©e de fdamens qu’on appelle remplissage. AprĂšs ces prĂ©liminaires on procĂšde Ă  la troisiĂšme opĂ©ration , qui consiste Ă  passer le rĂącloir sur le mortier, de maniĂšre Ă  enlever toutes les inĂ©galitĂ©s qui existent, et Ă  le rendre parfaitement uni. On appelle cette opĂ©ration Ă©galiser; on peut la pratiquer sur les plafonds comme sur les cloisons, ou sur les murs verticaux, en formant et en traçant des lignes dans la direction de l’appartement, et en les remplissant comme nous venons de le dĂ©crire. Gomme il faut un grand soin pour rendre le mortier ferme et uni, on n’emploie Ă  cette opĂ©ration que des ouvriers habiles. Le poli de cet ouvrage se fait de la mĂȘme maniĂšre que nous avons dĂ©crite auparavant, mais seulement avec plus de soin, attendu qu’on ne le fait que dans les appartemens les plus soignĂ©s; on ajoute au mortier environ un sixiĂšme de plĂątre de Paris, afin de lui faire plus promptement prendre de la consistance , de lui donner plus de densitĂ© et de soliditĂ©, et de le rendre plus propre Ă  recevoir la mise au blanc ou la couleur, quand il est sec. Pour l’ouvrage en stuc uni, on ne peut apporter trop de soin Ă  ce que le crĂ©pissage soit bien sec avant de mettre ANGLAIS. 15 la derniĂšre couche ; mais pour l’ouvrage qu’on Ă©galise , s’il est trop sec quand on met la derniĂšre couche, il courra risque de se fendre ou d’ĂȘtre parsemĂ© de crevasses et de fentes qui dĂ©figurent l’ouvrage. Il faut donc avoir bien soin que les couches infĂ©rieures soient dans l’état de sĂ©cheresse qui convient Ă  cette opĂ©ration. Il faut observer ici que les fentes et les autres inĂ©galitĂ©s que l’on remarque dans les plafonds proviennent le plus souvent de ce qu’on a employĂ© des lattes faibles, recouvertes d’une trop grande quantitĂ© de plĂątre, ou de ce qu’on a mis une trop petite quantitĂ© de plĂątre sur de fortes lattes. En se servant de bonnes lattes , et en appliquant le plĂątre avec discernement, et en ayant soin d’employer un ouvrier entendu, on ne sera pas exposĂ© Ă  l’inconvĂ©nient des fentes ou crevasses. L’opĂ©ration suivante rĂ©unit les deux procĂ©dĂ©s dont nous venons de parler , sans qu’on ait besoin de se servir de lattes ; on l’appelle appliquer et crĂ©pir 3 ou appliquer , crĂ©pir et Ă©galiser. On entend par appliquer, recouvrir un mur en brique ou en pierre d’une couche de chaux mĂȘlĂ©e de filamens ; et l’on entend par Ă©galiser ou donner la seconde couche, appliquer une couche de mortier plus fin sur le premier crĂ©pi. Ces opĂ©rations sont semblables Ă  celles que nous avons dĂ©crites pour faire le plafonnage et les cloisons , et l’on crĂ©pit et met la derniĂšre l6 LE MÉCANICIEN couche de la mĂȘme maniĂšre qu’on emploie pour les cloisons dans les ouvrages de premiĂšre qualitĂ©. Le stuc est une sorte d’ouvrage d’un genre trĂšs-agrĂ©able ; on l’emploie pour les salles i manger, les chambres, etc. ; l’on y prĂ©pare les murailles, afin de les mettre en couleur ou de les peindre ; on s’en sert sur une couche de plĂątre uni, et qui doit ĂȘtre entiĂšrement sec avant d’y mettre le stuc. Dans ce procĂ©dĂ© le badi- geonneur a un instrument qui consiste en un morceau de planche d’un demi-pouce d’épaisseur, d’environ neuf pouces de long et trois de large, aplanie sur sa surface, ayant ses bords infĂ©rieurs un peu arrondis vers le bout, et ayant un manche sur sa surface supĂ©rieure. On prĂ©pare le stuc comme on l’a dĂ©jĂ  dit ; ensuite on le bat bien , et l’on y mĂȘle la quantitĂ© d’eau nĂ©cessaire. On prĂ©pare d’abord l’espace que l’on veut mettre en stuc avec la grande truelle , et on le rend aussi uni et aussi Ă©gal que possible. Quand on a rĂ©pandu le stuc dans une Ă©tendue de quatre Ă  cinq pieds en carrĂ© , l’ouvrier , tenant son outil dans la main droite et une brosse dans la gauche, injecte d’eau et frotte alternativement la surface du stuc jusqu’à ce qu’il soit parvenu Ă  obtenir une surface bien unie. Ensuite il procĂšde Ă  la prĂ©paration d’un autre carrĂ© , et continue de cette maniĂšre jusqu’à ce que le tout soit fini. L’eau produit l’effet de durcir la ANGLAIS. 17 face du stuc; quand l’opĂ©ration est bien faite , le stuc doit ĂȘtre uni comme une glace. Le crĂ©pi ordinaire est un genre de maçonnage beaucoup moins cher que le stuc , raison pour laquelle on s’en sert dans les maisons de paysans , dans les fermes, etc. , plus frĂ©quemment que pour des bĂątimens de ville. Ou couvre d’abord le mur que l’on veut crĂ©pir d’une couche de diaux ou de torchis, et quand ce revĂȘtement est presque sec , on y applique une seconde couche , qu’on rend aussi Ă©gale que possible ; aussitĂŽt que l’ouvrier a achevĂ© son ouvrage, il est suivi par un autre avec un seau rempli de chaux Ă  crĂ©pir ; il en arrose la nouvelle couche, et le tout sĂšche ensemble. Le crĂ©pi se fait de sable bien fin , dont on ĂŽte toutes les parties terreuses en le lavant soigneusement ; aprĂšs quoi on le mĂȘle dans de la chaux pure , jusqu’à ce que le tout acquiĂšre une consistance Ă  demi fluide ; on le couche avec un morceau de bois de cinq Ă  six pouces de long et autant de large, fait d’une planche d’un demi-pouce d’épaisseur et qui a un manche arrondi. Tandis que le maçon met le crĂ©pi sur le mur avec sa main droite, il tient Ă  sa main gauche une brosse ordinaire de badigeo-nneur , qu’il trempe dans le crĂ©pi, et avec laquelle il brosse et colore le mortier et le crĂ©pi qu’il a dĂ©jĂ  jetĂ© , afin de lui donner un poli et une teinte rĂ©guliĂšre. IV. MECANICIEN 1 8 Les corniches sont ou unies ou façonnĂ©es , et quelquefois elles rĂ©unissent les deux genres. Le premier objet qu’on doit avoir en vue , c’est d’examiner les dessins et de mesurer la projection des principales parties, qui, quand elles avancent de plus de sept Ă  huit pouces, doivent ĂȘtre soutenues par des tasseaux. Cette opĂ©ration consiste Ă  placer de petits morceaux de bois Ă  la distance d’environ dix Ă  douze pouces les uns des autres , tout autour de l’endroit oĂč doit ĂȘtre la corniche, d’y clouer des lattes, et de recouvrir le tout en plĂątre. Il faut donner aux tasseaux l’épaisseur nĂ©cessaire pour former les corniches ; cette Ă©paisseur est gĂ©nĂ©ralement d’un pouce et un quart. Ensuite le charpentier fait un moule en bois de hĂȘtre du profil de la corniche que l’on veut placer ; ce profil doit avoir environ un quart de pouce d’épaisseur avec les contours en cuivre ou en laiton. Le badigeon- neur a soin d’enlever toutes les arĂȘtes , et il arrondit avec son couteau toutes les pointes qui ne seraient pas susceptibles de recevoir le plĂątre. AprĂšs ces prĂ©liminaires deux ouvriers, pourvus d’un seau de chaux fine et d’une quantitĂ© convenable de plĂątre de Paris, procĂšdent Ă  l’opĂ©ration. Avant de faire usage du moule , ils jettent une certaine quantitĂ© de chaux fine et de plĂątre sur le mur et le plafond, et recouvrent chacune de ces parties assez pour correspondre avec le haut et le bas de la corniche projetĂ©e. A» RL AIS. 1Ç Sur cet espace on adapte une ou deux barres Ă©troites en planche de sapin, que l’on cloue dans des entailles faites exprĂšs dans le moule. On mĂȘle ensuite environ un tiers de plĂątre de Paris dans la chaux line, et on la maintient dans un Ă©tat demi-fluide, au moyen d’eau claire qu’on y verse ; un des ouvriers, ayant une ou deux truellces de son mortier dans l’auge qu’il porte Ă  la main gauche , commence Ă  recouvrir de plĂątre la surface oĂč il veut faire la corniche , en se servant Ă  cet effet de la truelle, tandis que son camarade se sert du moule pour voir ce qui manque ou ce qu’il y a de trop de mortier. Quand on a appliquĂ© une quantitĂ© de mortier suffisante , les ouvriers tiennent leur moule fortement appuyĂ©, tant contre le plafond que contre le mur , et le meuvent en avant et en arriĂšre, afin d’enlever ce qu’il y a de trop en mortier, et de laisser une impression exacte du moule sur le plĂątre. On ne rĂ©ussit pas sur-le- champ Ă  parfaire l’ouvrage tandis que l’un fait mouvoir le moule en avant et en arriĂšre, l’autre ouvrier fait attention aux dĂ©fauts, et les remplit et les rectifie avec du plĂątre. De cette maniĂšre une corniche de dix Ă  douze pieds de long peut ĂȘtre construite en trĂšs-peu temps , et il est mĂȘme trĂšs-essentiel de procĂ©der Ă  cette opĂ©ration avec la plus grande promptitude, attendu que le plĂątre de Paris donne au mortier une trĂšs-grande aptitude pour sĂ©cher. Afin de prĂ©- 20 MÉCANICIEN venir cet inconvĂ©nient, il est nĂ©cessaire d’arroser souvent la composition avec de l’eau; et les maçons , afin d’assurer l’exactitude et la rĂ©gularitĂ© de la corniche, cherchent Ă  finir d’une seule fois toutes les longueurs ou toutes les piĂšces entre deux projections ou coupures. Dans des corniches qui ont des proportions trĂšs-larges , et dans le cas oĂč l'on voudrait introduire , un des ordres d’architecture on se sert de trois ou quatre moules que l’on applique de la mĂȘme maniĂšre jusqu’à ce que toutes les parties soient formĂ©es. Les angles rentrans et sail- lans, ainsi que les petits comparthnens , sont ensuite modelĂ©s et remplis Ă  la main. On pratique des dentelures ou des enfon- cemens qu’on laisse dans le moule oĂč on met la chaux , quand on veut enrichir les corniches d’ornemens. On faisait anciennement ces ornemens Ă  la main , mais actuellement on les jette en plĂątre de Paris d’aprĂšs des modĂšles en argile. Quand le modĂšle en argile est fini, et qu’il a acquis quelque fermetĂ© par l’action de l’air, on le met dans une caisse en bois, et aprĂšs l’avoir retouchĂ© et terminĂ© , on remplit la caisse de cire fondue que l’on fait tomber hors de la caisse en la renversant , et qui alors prĂ©sente l’empreinte exacte du modĂšle. On peut de cette maniĂšre faire jeter en plĂątre par un ouvrier ordinaire les moulures les plus belles et les mieux travaillĂ©es. On fait les modĂšles en cire ÂŁ ANGLAIS. 2 I d’environ un pied de longueur de l’ornement qu’on se propose d’imiter , attendu que cette longueur est la plus aisĂ©e Ă  tirer hors de la forme. On fait les modĂšles en plĂątre de Paris bien saturĂ© d’eau , et on huile le moule en cire avant de s’en servir. Quand on retire les modĂšles ou dĂ©coupures du moule, ils ne sont pas trĂšs-fermes ; mais on les fait sĂ©cher un peu , soit au grand air, soit au four, et alors ils acquiĂšrent la consistance nĂ©cessaire pour que l’on puisse les gratter ou les nettoyer. On exĂ©cute de la mĂȘme maniĂšre les bas-reliefs et les frises; seulement on fait le modĂšle en cire de maniĂšre que la ligure ait par derriĂšre une Ă©paisseur d’au moins un demi-pouce , aiiri de lui donner plus de soliditĂ© et d’assurer les proportions , et en mĂȘme temps pour que l’effet gĂ©nĂ©ral soit plus sĂ»rement atteint. On procĂšde delĂ  mĂȘme maniĂšre Ă  la confection des chapiteaux pour les colonnes; mais il faut un grand nombre de moules pour les achever. Dans le chapiteau corinthien , on fait d’abord la tige ou la guirlande, et l’on y attache ensuite les feuillages et les contours ; il faut pour cela des formes diffĂ©rentes. Les ornemens dĂ©tachĂ©s, que l’on destine pour des plafonds ou pour d’autres parties du bĂątiment, oĂč l’on ne se sert pas de moulures, se font en piĂšces dĂ©tachĂ©es, correspondantes au dessin, et on les attache au plafond avec du blanc de plomb ou au moyen 22 LE MECANICIEN de la composition connue sous le nom de ciment de fer iron-cemcnt. Le travail en stuc a depuis long-temps fixĂ© l’attention de tous ceux qui s’occupent de ce genre de bĂątisse, tant des chimistes que d’autres; mais le seul avantage qui soit rĂ©sultĂ© de ces recherches est une connaissance plus exacte de la matiĂšre qui sert Ă  la composition du stuc. Il paraĂźtrait que la grande humiditĂ© de notre climat empĂȘche qu’on ne porte cet art Ă  un haut degrĂ© de perfection, quoiqu’on ait fort bien rĂ©ussi dans quelques compositions qu’on s’est proposĂ© de faire , et dont l’essai a eu lieu. Le stuc ordinaire dont on se sert pour les ouvrages extĂ©rieurs consiste en sable de la Tamise bien lavĂ© et en chaux tirĂ©e de Dorking ; on les mĂȘle Ă  sec dans la proportion de trois parties de cetle derniĂšre Ă  une du premier. AprĂšs les avoir muĂ©s bien ensemble, on met le mortier dans un , Ă  l’abri de l’air , jusqu’à ce qu’or en fasse usage. Quand on veut enduire les murailles de cette composition, on les prĂ©pare d’abord en grattant le mortier qui se trouve dans les jointures, et en enlevant la surface de la brique pour lui donner partout des aspĂ©ritĂ©s qui tiennent le stuc ; on brosse bien ensuite le mur pour en enlever la poussiĂšre et les autres matiĂšres Ă©trangĂšres, et on le mouille avec de l’eau claire ; ensuite on sature bien le stuc d’eau jusqu’à ce qu’il ait ANGLAIS. 23 l’apparence d’un lait de chaux pour blanchir; et, dans cet Ă©tat, on en recouvre le mur en le frottant avec une brosse en soies de cochon , trempĂ©e dans cette composition ; lorsque la couche est devenue sĂšche, ce qu’on peut voir, parce quelle acquiert plus de blancheur et d’éclat, on forme les moulures sur le mur avec du stuc frais, que l’on tire du tonneau , et que l’on dĂ©laye dans de l’eau jusqu’à ce qu’il ait acquis le degrĂ© de liquiditĂ© nĂ©cessaire ; ensuite on l’applique sur la partie supĂ©rieure du mur Ă  une largeur de huit Ă  neuf pouces, comme aussi vers les deux extrĂ©mitĂ©s, en commençant par le haut, et continuant ainsi jusqu’au bas. Il faut deux ouvriers pour cette opĂ©ration un qui applique le stuc et l’autre qui se sert du fd Ă  plomb et de l’équerre pour l’égaliser. Quand on est parvenu Ă  Ă©galiser le tout , on forme d’autres moulures dans une direction verticale, environ de quatre Ă  cinq pieds, Ă  moins qu’on n’en soit empĂȘchĂ© par des ouvertures dans le mur; car dans ce cas on rapproche les moulures autant que possible. On prĂ©pare alors la composition du stuc dite compo dans une plus grande quantitĂ© , et les deux ouvriers l’étendent avec leurs truelles dans l’intervalle qui reste entre les deux espaces. Quand l’opĂ©ration est terminĂ©e, on applique l’équerre et la rĂšgle , depuis le haut jusqu’en bas. S’il se trouve des cavitĂ©s, on emploie LU MliCAiN'IClKX a 4 du stuc frais , et on promĂšne de nouveau la rĂšgle. Ensuite on remplit un autre intervalle, et les ouvriers'continuent ainsi jusqu’à ce que l’ouvrage soit terminĂ© et le mur entiĂšre-’ ment recrĂ©pi. On finit par lisser , c’est-Ă -dire durcir la surface en l’injectant d’eau, et en la frottant avec un instrument en bois fait Ă  cet effet, ce qui a lieu de la mĂȘme maniĂšre que dans le crĂ©pi ordinaire. Ce genre de mortier est souvent employĂ© par les ouvriers pour la confection des corniches ; ils les moulent de la mĂȘme maniĂšre que nous l’avons dĂ©crit plus haut ; mais si le maçon le juge nĂ©cessaire , il peut y ajouter une petite quantitĂ© de plĂątre de Paris pour lui faire prendre plus tĂŽt de la consistance dans le moule. On n’ajoute cependant pas ce plĂątre pour donner du corps au stuc , mais pour qu’il sĂšche plus promptement. IM. Parker obtint, en 1796, un brevet d’invention pour une sorte de ciment impermĂ©able , et dont on peut se servir avec avantage dans la construction des glaciĂšres , des citernes, des fontaines , etc. A ce sujet M. Parker dit que les nodules de terre glaise ou d’argile contiennent gĂ©nĂ©ralement dans leur centre des parties aqueuses qui sont entourĂ©es de cristaux calcaires , avant des veines de matiĂšre calcaire. Elles se forment dans la glaise , et en ont la couleur brune. M. Parker recommande de briser ces nodules en petites piĂšces et de les brĂ»ler dans un ANGLAIS.' 2 5 four Ă  chaux, avec une chaleur presque suffisante , pour les vitrifie et les rĂ©duire en poudre on obtiendra un bon mortier en mĂȘlant deux parties d’eau Ă  cinq de cette poudre ; on peut y ajouter des matiĂšres visqueuses Ă  volontĂ©, et changer la proportion de l’eau. Le terme de la patente Ă©tant alors expirĂ©, on a Ă©tabli plusieurs manufactures qui ont fabriquĂ© ce ciment, et qui sont mĂȘme parvenues Ă  en obtenir d’une meilleure couleur ; ce qui est d’une grande importance , attendu que la peinture Ă  fresque, ou le blanc que l’on mettrait sur la composition de M. Parker , cĂ©derait promptement Ă  la pluie, et laisserait des murailles d’une couleur brune et dĂ©sagrĂ©able. La peinture Ă  fresque ou l’espĂšce de coloris que l’on donne aux murs recouverts de ce ciment sert Ă  leur donner l’apparence de pierres de taille, et se fait en dĂ©layant de l’acide sulfurique ou de l’huile de vitriol dans de l’eau , et en y ajoutant des ocres qui lui communiquent la teinte requise. Quand on lave le stuc avec cette teinture , l’affinitĂ© qui existe dans le fer du ciment cesse, et l’acide ainsi que la couleur , se trouvant mĂȘlĂ©s dans le stuc et sur sa surface , se fixent. En sorte qu’en s’y prenant convenablement, on donne Ă  la surface l’apparence d’une maçonnerie en pierres grisĂątres. Le scaglioĂŒ est un genre d’enduit tout-Ă -fait Ă  part, qui a Ă©tĂ© dĂ©couvert et inventĂ© en Italie , MECANICIEN ‱?6 oĂč l’on en fait un grand usage; il a de lĂ  Ă©tĂ© introduit en France , oĂč on lui a donnĂ© son nom. Feu M. H Holland , qui l’introduisit en Angleterre, engagea des artistes de Paris, et ceux-ci, trouvant de l’occupation en Angleterre, y restĂšrent, et instruisirent les Anglais dans leur art. On exĂ©cute des colonnes et des pilastres en stuc de cette espĂšce de la maniĂšre suivante on forme d’abord le corps avec des planches minces en sapin ou en autre bois ; mais on leur donne deux pouces et demi de diamĂštre de moins que le fĂ»t de la colonne ne doit avoir. On latte ensuite ce corps de colonne de la maniĂšre ordinaire ; puis on recouvre le tout d’une couche de mortier en chaux et en fila mens. Quand cette couche est entiĂšrement sĂšche , les ouvriers qui travaillent le scaglioli commencent leurs opĂ©rations , en imitant les marbres les plus rares et les plus prĂ©cieux avec un effet Ă©tonnant, et propre Ă  tromper l’Ɠil le plus observateur le scaglioli prĂ©sentant le poli, la duretĂ© du marbre , il trompe la vue aussi bien que le toucher ; et Ă  moins de faire quelque fracture , on ne peut s’assurer de l’imitation. L’ouvrier chargĂ© de la prĂ©paration du scaglioli choisit, brise et calcine le gypse le plus pur, et aussitĂŽt que les plus gros morceaux perdent leur brillant par la calcination, il retire le feu, brise le plĂątre calcinĂ©, et le rĂ©duit en poudre en ANGLAIS. le passant au travers d’un tamis trĂšs-fin ; il mĂȘle ensuite cette poudre avec une solution de glu et de talc, etc. On ajoute Ă  cette solution les couleurs nĂ©cessaires pour l’imitation du marbre ; mais, quand on veut obtenir plusieurs couleurs, on prĂ©pare chaque couleur Ă  part, et on les mĂȘle et combine ensuite presque de la mĂȘme maniĂšre que le peintre mĂȘle ses couleurs sur la palette , afin de composer les diverses teintes. Quand le gypse en poudre est prĂ©parĂ© , on l’applique au fĂ»t de la colonne, c’est-Ă -dire sur la couche de chaux et de lilamens ; ensuite on l’étend avec des rouleaux en bois que l’on fait de la dimension requise ; l’artiste place les couleurs dont il a besoin pou.’ l’imitation pendant qu’il se sert du rouleau; de cette maniĂšre elles se mĂȘlent et s’incorporent avec la surface. Pour obtenir le brillant qu’on admire si fort dans les ouvrages en marbre, l’ouvrier frotte son ouvrage avec de la pierre ponce d’une main, tandis que de l’autre il passe une Ă©ponge mouillĂ©e par dessus. Il le polit en outre avec du tripoli, et finit son ouvrage en y appliquant une couche d’huile pure. Cette imitation est certainement la plus parfaite qu’on puisse imaginer, et quand les bases et les chapiteaux sont en vĂ©ritable marbre comme c’est l’usage , l’illusion est alors parfaite. Lorsque ces ouvrages ne sont point exposĂ©s Ă  l’intempĂ©rie de l’air, ils sont peu infĂ©rieurs en soliditĂ© au inarbre rĂ©el, et ils conservent LE MECANICIEN 28 leur lustre , quoiqu’ils ne coĂ»tent pas le huitiĂšme du prix du marbre Il y a un autre genre d’enduit dont on se sert dans la partie des dĂ©cors de l’architecture, et pour les cadres de miroirs, de glaces, etc. Cet enduit diffĂšre entiĂšrement des autres sa composition, qui prend une couleur brune quand elle est sĂšche , a beaucoup d’efficacitĂ© , et consiste en un mĂ©lange de deux livres de blanc en poudre , d’une livre de glu en solution et d’une demi-livre d’huile de lin, mĂȘlĂ©s ensemble et chauffĂ©s dans un chaudron, et remuĂ©s avec une spatule jusqu’à ce que tout soit bien incorporĂ©. Quand cette composition est froide, on la met sur une pierre que l’on couvre de blanc en poudre, et que l’on bat jusqu’à ce qu’elle prenne de la consistance ; aprĂšs quoi on la met dans des linges mouillĂ©s, afin de la tenir fraĂźche jusqu’à ce qu’on veuille s’en servir. On fait un modĂšle en argile des ornemens que l’on veut former avec cette composition , comme dans le ciment ordinaire ; ensuite on fait en bois de buis le moule ou la planche. Il faut que la sculpture en soit faite avec le plus grand soin si l’on veut conserver la symĂ©trie de l’ornement que l’on veut former avec la composition. On coupe ensuite avec un couteau la composition en morceaux de la grosseur nĂ©cessaire , et on la fait entrer de force dans le moule; aprĂšs quoi on met le moule dans AXGIAIS. une presse que fait agir une vis en fer, et on le presse encore davantage. AprĂšs qu’on a retirĂ© le moule de la presse, on en fait sortir la composition, qui est coulĂ©e d’environ un pied de long , et on en ĂŽte le superflu au moyen d’un couteau. On colle sur bois ou sur d’autres fonds les or- nemens ainsi formĂ©s, ou on les Axe avec du blanc de plomb ; aprĂšs quoi on les peint ou on les dore , selon l’usage qu’on veut en faire. Cette composition est de quatre-vingts pour cent meilleur marchĂ© que la sculpture, et dans bien des cas elle remplit entiĂšrement le but que l’on se propose. 11 serait bien dĂ©sirable qu’on pĂ»t rendre Ă  son ancienne perfection l’art des cimens; car les Romains possĂ©daient l’art de rendre les ouvrages de ce genre plus durables qu’ils ne le sont Ă  prĂ©sent. On a trouvĂ© des Ă©chantillons de cimens provenant de l’ancienne Rome , qui sont restĂ©s fermes et solides, exempts de fentes et de crevasses , et aussi unis et polis sur leur surface que si on venait de s’en servir. Les cĂŽtĂ©s et les fonds des aqueducs romains Ă©taient recouverts de cet enduit , et ils ont durĂ© plusieurs siĂšcles. A Venise quelques-uns des toits des maisons et des plafonds d’appartemens sont recouverts d’un ciment d’une origine ancienne, et qui JO LE MÉC.'.KICIEN a eu assez de force pour rester exposĂ© au soleil et Ă  l’intempĂ©rie de l’air pendant plusieurs siĂšcles, sans jamais s’altĂ©rer ou Ă©prouver de crevasses. On ne connaĂźt point en Angleterre la mĂ©thode pour faire cette composition vĂ©nitienne; mais il est probable qu’on l’obtient en faisant chauffer la poudre de gypse sur le feu; et, quand elle bout , ce qu’elle peut faire sans l’aide d’eau ou d’autre fluide, on y mĂȘle de la rĂ©sine ou de la poix, ou tous les deux ensemble, avec du soufre ordinaire et des coquilles concassĂ©es et rĂ©duites en poudre. On ajoute de l’eau Ă  ce mĂ©lange , et on le tient sur le feu jusqu’à ce que l’on s’en serve. On peut aussi essayer d’y ajouter de l’huile de tĂ©rĂ©benthine et de la cire, que l’on regarde comme servant Ă  donner le plus de tĂ©nacitĂ© Ă  ces cimens. Le moĂ»t de bierre ou d’ail est encore regardĂ© comme donnant plus de force au mortier fait avec de la chaux, quand on s’en sert pour tenir lieu d’eau. TOITURES EN ARDOISE. Les ardoises dont on se sert Ă  Londres sont principalement tirĂ©es des carriĂšres de Bangor , dans le comtĂ© de Caernarvon , qui fournissent tout le royaume d’Angleterre ; il y a une espĂšce d’ardoise d’une couleur bleue vert-pĂąle qui est AMÎLAIS. 5 1 trĂšs-estimĂ©e et qu’on tire de ixendal , dans le YVestmoreland , appelĂ©e par cette raison ardoise de Westmorelancl. Ces ardoises ne sont pas larges , mais elles sont d’une bonne matiĂšre et bien calculĂ©es pour donner une bonne apparence Ă  la toiture. L’ardoise d’Ecosse , qui ressemble en dimension et en qualitĂ© Ă  l’ardoise du pays de Galles appelĂ©e Lady . n’est pas autant estimĂ©e. Les ouvriers en ardoise rangent les ardoises de Galles dans l’ordre suivant, avec les dĂ©nominations que nous allons indiquer. Doubles. Ladys. Comtesses . Duchesses . . . Reines. ImpĂ©riales . Ardoises patentĂ©es. . pieds, pouces- pieds, pouces. 1 i sur o 6 Ăź 5 sur o 8 Ăź 8 sur o Ăźo 2 o sur Ăź o 3 o sur 2 o 2 6 sur 2 o 2 6 sur 2 o Les doubles se font des morceaux des espĂšces lesplus larges, et tirent leur nom de leur moindre dimension. Les comtesses sont d’un degrĂ© supĂ©rieures aux ladys, et les duchesses d’un degrĂ© supĂ©rieures aux comtesses. L’ardoise, comme presque toutes les sub- LE MECANICIEN 52 stances pierreuses, est sĂ©parĂ©e de son lit par l’action de la poudre on rĂ©duit les blocs que l’on obtient de cette maniĂšre au moyen de coins en plaques de quatre Ă  neuf pouces d’épaisseur, et de la longueur et la largeur requise ; on leur donne ensuite les dimensions nĂ©cessaires par le moyen d’un mĂ©canisme. On trouve en gĂ©nĂ©ral que les ardoises bleues, vertes , pourpres ou de couleur sombre, sont susceptibles d’ĂȘtre fendues en lames ou en feuilles trĂšs- minces ; mais celles du genre delĂ  pierre blanche ou brune, qui ne peuvent ĂȘtre que trĂšs-diflicile- ment sĂ©parĂ©es en lames minces , sont destinĂ©es Ă  faire des couvertures pesantes, fortes et Ă©paisses, qui conviennent Ă  des bĂątimens dans des situations exposĂ©es, telles que les granges, les Ă©tables et les autres bĂątimens extĂ©rieurs. Les instrumens dont on se sert pour fendre et nettoyer les ardoises sont les couteaux Ă  ardoises , les haches , les barres et les coins ; on se sert des trois premiers instrumens pour donner Ă  l’ardoise l’épaisseur requise, et du dernier pour ĂŽter les inĂ©galitĂ©s qui sont sur sa surface. L’ardoise appelĂ©e impĂ©riale est d’une nettetĂ© toute particuliĂšre ; on la reconnaĂźt Ă  son bord infĂ©rieur , qui est sciĂ© , tandis que toutes les autres ardoises ont leurs bords coupĂ©s carrĂ©ment. Les ardoises dites patentĂ©es ont Ă©tĂ© mises en usage par M. Wyatt, architecte ; mais il n’a ANGLAIS. 35 jamais obtenu de patente Ă  ce sujet. On peut la mettre sur des chevrons d’une Ă©lĂ©vation bien moins considĂ©rable qu’on ne le fait pour d’autres ardoises, et elle est bien plus lĂ©gĂšre, les dimensions de la toiture Ă©tant par la mĂȘme raison beaucoup moins grandes. Les ardoises du Westmoreland 3 d’aprĂšs les Ă©preuves faites par feu l’évĂȘque de Landaff, diffĂšrent trĂšs-peu dans leur composition de celles qui proviennent du pays de Galles. Il faut cependant observer que ce genre d’ardoise ne doit pas sa lĂ©gĂšretĂ© Ă  une diffĂ©rence dans la composition de ses parties , mais Ă  l’épaisseur moindre que l’ouvrier est parvenu Ă  leur donner; en sorte qu’elle est moins propre Ă  rĂ©sister Ă  la violence du vent que l’ardoise plus Ă©paisse. Quand on apporte les ardoises de la carriĂšre, elles ne sont pas assez carrĂ©es pour qu’on puisse en faire usage ; l’ouvrier en ardoises les prend donc et les examine chacune Ă  part ; il observe quel est le bout le plus carrĂ© et le plus fort; puis s’asseyant, il tient l’ardoise un peu de travers en la faisant dĂ©border d’un pouce environ sur le bord d’un petit bloc de bois sur lequel il la pose ; il coupe ce cĂŽtĂ© carrĂ©ment. Alors avec une petite tringle de bois il trace une ligne de maniĂšre que l’autre bord soit parallĂšle, et rend ainsi l’ardoise carrĂ©e. Alors l’ardoise est regardĂ©e comme prĂ©parĂ©e; il ne reste plus qu’à pratiquer deux petits trous dans les deux extrĂ©mitĂ©s oppo- iv. 3 34 LE MÉCANICIEN sĂ©es, lesquels sont destinĂ©s Ă  recevoir les clous qui doivent la lixer sur le toit. On considĂšre les clous en cuivre et en zinc, ou les clous en fer Ă©tamĂ© , comme les meilleurs, Ă©tant moins susceptibles d’oxidation que les clous faits en fer. Avant de dĂ©crire les autres opĂ©rations dont on se sert pour la couverture en ardoises des bĂątimens, nous allons donner la description des instruinens dont cette classe d’ouvriers fait usage. Les outils des ouvriers en ardoises ou couvreurs sont en trĂšs-petit nombre; tantĂŽt les maĂźtres en font usage et tantĂŽt ce sont les apprentis. L’outil dit le saixe est fait en fer trempĂ© ; il a environ seize pouces de long et deux pouces de large; il est un peu recourbĂ© par un bout, et a un manche en bois adaptĂ© Ă  l’autre bout. Cet instrument ressemble assez Ă  un grand couteau; mais il a sur le dos un morceau saillant en fer, d’environ trois pouces de long, qui fait une pointe aiguĂ«. On se sert de cet instrument pour couper et tailler toutes les ardoises, et leur donner les dimensions requises. Le dĂ©chireur the ripper est aussi en fer, environ de la mĂȘme longueur que le saixe; il a une lame trĂšs-mince d’un pouce trois quarts de large environ , qui se termine un peu en pointe vers le haut, oĂč il y a une tĂȘte ronde qui projecte par dessus la lame, environ d’un demi-pouce de chaque cĂŽtĂ©. Elle a aussi deux petites entailles rondes dans ANGLAIS. 55 les deux angles intĂ©rieurs Ă  leurs intersections. Le manche de cet outil s’élĂšve par dessus la lame par un Ă©paulement qui donne Ă  l’ouvrier la facultĂ© de le bien tenir. On se sert de cet instrument pour rĂ©parer les anciennes couvertures en ardoises; Ă  cet effet, on insinue la lame sous les ardoises, de maniĂšre que la tĂȘte de l’outii puisse saisir le clou qui attache l’ardoise dans l’entaille qui se trouve Ă  son intersection, et donne la facilitĂ© Ă  l’ouvrier d’extraire ce clou. Pendant cette opĂ©ration , l’ardoise est assez, dĂ©rangĂ©e pour qu’on puisse l’îter, et en remettre une autre Ă  sa place. Le marteau, qui a une forme tant soit peu diffĂ©rente de l’outil de ce nom dont on se sert ordinairement, a environ cinq pouces dĂ©paisseur sur la partie qui sert Ă  marteler, et le sommet se recourbe , et se termine en une pointe assez aiguĂ«; sa partie infĂ©rieure ou son cĂŽtĂ© plat, qui est arrondi de tout cĂŽtĂ© , a trois quarts de pouce de diamĂštre ; de ce cĂŽtĂ© du marteau est une petite saillie avec une entaille au centre, qui sert de prise pour extraire les clous qui ne prendraient pas une bonne direction. Les couvreurs ont encore un instrument pour donner aux ardoises une surface unie pour les bords, les toits de balcons, etc. il consiste en une lame de fer aiguisĂ©e par un de ses bouts comme un ciseau, et portant deux manches en bois ronds, fixĂ©s l’un Ă  un bout et 56 LE MÉCANICIEN l’autre vers le milieu de la lame. Celte lame a environ onze pouces de long et deux pouces de large, et les manches ont environ dix pouces de long’; desortequ’ils sontsaillans d’environ quatre pouces de chaque cĂŽtĂ© de la lame. En faisant usage de cet outil l’ouvrier tient le manche du milieu d’une main et pousse avec l’autre , en sorte que les deux poignets agissent l’un contre l’autre; de cette maniĂšre il parvient Ă  unir la surface de l’ardoise et Ă  faire disparaĂźtre toutes les inĂ©galitĂ©s. Les autres outils dont se sert l’ouvrier en ardoises consistent en ciseaux, en gouges et en limes de toutes dimensions , au moyen desquels il donne Ă  l’ardoise la forme de moulures. Pour couvrir les toits en ardoises, il est nĂ©cessaire de former une base ou charpente sur laquelle les ardoises puissent reposer serrĂ©es et sans s’endommager ; quand on recouvre avec des doubles et des lady s , il faut commencer par garnir la toiture de lattes qui doivent ĂȘtre placĂ©es bien unies et bien jointes ensemble, et ĂȘtre fixĂ©es sur chevrons au moyen de clous; cela terminĂ©, l’ouvrier cloue sur les extrĂ©mitĂ©s du toit et sur les cĂŽtĂ©s des morceaux de bois minces, d’environ dix pouces et demi de large et de trois quarts de pouce d’épaisseur sur un cĂŽtĂ©, et amincis par l’autre. Il choisit ensuite les ardoises les plus larges , et les arrange rĂ©guliĂšrement le long des bords en plaçant leurs extrĂ©mitĂ©s sur ANGLAIS. 37 une seule ligne ; aprĂšs quoi il les cloue aux lattes. Cette partie de l’ouvrage Ă©tant terminĂ©e, il prend d’autres ardoises pour lier les bas cĂŽtĂ©s des bords , et il les place sous celles qu’il a dĂ©jĂ  placĂ©es , de maniĂšre Ă  traverser et couvrir toutes leurs jointures. On introduit ces ardoises lĂ©gĂšrement sous celles qui sont dĂ©jĂ  placĂ©es. Il est rare qu’on les cloue ; mais elles tiennent par la pression de celles qui sont au-dessus, et par leur propre poids, qui porte sur les lattes. On place aussi sur des lattes les ardoises appelĂ©es comtesses et les autres espĂšces d’ardoises , quand on veut qu'elles soient placĂ©es d’une maniĂšre' rĂ©guliĂšre. Quand l’ouvrier a terminĂ© les bords, il place une ligne d’ardoises supĂ©rieures , parallĂšlement Ă  celle que forme l’extrĂ©mitĂ© de la toiture, et Ă  la distance oĂč il veut que vienne se terminer la nouvelle rangĂ©e qu’il veut placer ensuite ; puis il les place et les cloue de maniĂšre qu’elles aboutissent nĂ©cessairement Ă  cette ligne, et qu’elles recouvrent les jointures des ardoises supĂ©rieures qui sont placĂ©es aux bords. Le couvreur continue de la mĂȘme maniĂšre Ă  placer des rangĂ©es successives d’ardoises, jusqu’à ce qu’il ait atteint le faĂźte du toit, et il a toujours soin de recouvrir les joints en mettant les ardoises les unes sur les autres. On suit le mĂȘme systĂšme lorsqu’il s’agit de couvrir avec toutes sortes d’ardoises , exceptĂ© celles appelĂ©es ardoises paten,- 58 LE MÉCANICIEN tĂ©es , dont nous allons parler tout Ă  l’heure. On assure les ardoises de l’espĂšce la plus large sur des lattes trĂšs-larges appelĂ©es en anglais battens; on se sert de ces espĂšces de lattes dans les grands bĂątimens, parce qu’elles sont beaucoup moins coĂ»teuses. Ces lattes ont environ deux pouces et demi Ă  trois pouces de large ; d’une de ces planches de onze pouces , on peut en tirer quatre quand on emploie les ardoises dites comtesses. 11 suffira de prendre des lattes de trois quarts de pouce d’épaisseur; mais il faudra quelles aient un pouce d’épaisseur pour les ardoises plus larges et plus lourdes ; lorsqu’on latte un toit pour le couvrir d’ardoises , on ne place pas les lattes d’une maniĂšre uniforme et Ă  une Ă©gale distance l’une de l’autre, mais de telle sorte que leur distance soit proportionnĂ©e Ă  la longueur des ardoises ; et, comme cette longueur varie quand elles approchent des bords ou du faĂźte du toit, il s’ensuit que l’ouvrier doit lui-mĂȘme juger de la meilleure maniĂšre de les placer , afin de mieux soutenir les ardoises Quand on veutcouvrir un toit avec les ardoises dites patentĂ©es, il faut que les chevrons ordinaires soient placĂ©s de maniĂšre qu’ils se trouvent sous chacune des jointures des ardoises. On n’emploie ni lattes ni planches pour soutenir ces sortes d’ardoises ; c’est pourquoi il n’en faut qu’un trĂšs-petit nombre quand elles sont d’une grande dimension. Pour exĂ©cuter cette espĂšce ANGLAIS. 39 de couverture , on commence toujours par le bord, comme avec les autres ardoises ; mais on 11’a besoin ni de lien ni de traverse , attendu qu’on place ces sortes d’ardoises d’une maniĂšre uniforme , chaque bout reposant sur le centre du chevron; elles sont attachĂ©es l’une Ă  l’autre dans toute la longueur du toit. Quand la rangĂ©e du bout est placĂ©e, les ardoises qui la composent sont vissĂ©es Ă  leurs extrĂ©mitĂ©s aux chevrons au moyen de deux fortes vis d’un pouce et demi. On trace ensuite Ă  environ deux pouces au dessous du bord supĂ©rieur une ligne, afin de servir de direction Ă  la prochaine rangĂ©e. On la place de maniĂšre que son extrĂ©mitĂ© vienne aboutir Ă  cette ligne. On continue ainsi Ă  placer les ardoises en remontant et Ă  les visser , jusqu’à ce que le toit soit entiĂšrement recouvert pour empĂȘcher l’eau de s’introduire entre les jointures des ardoises. On les recouvre avec des petites bandes d’ardoises que l’on place sur une couche de mastic de vitrier, et que l’on visse sur les chevrons. Les petites bandes ont ordinairement trois pouces de large, et sontd’une longueur proportionnĂ©e Ă  celle des ardoises dont elles doivent recouvrir les jointures; les bandes sont solidement fixĂ©es sur une couche de mastic, et leurs jointures d’intersections ont une pente comme celles des ardoises. Les bandes, Ă©tant ainsi placĂ©es , et assurĂ©es par un recouvrement dans le milieu et Ă  l’endroit de la pente, sont 40 LE MÉCANICIEN ensuite garnies proprement autour de leurs bords avec une plus grande quantitĂ© de mastic, que l’on peint ensuite de la couleur de l’ardoise. Les cĂŽtĂ©s saillans et les bords de cette couverture sont souvent recouverts avec des bandes d’ardoises ; ce qui produit un trĂšs-joli effet ; mais le plomb , qui n’est pas beaucoup plus cher , est prĂ©fĂ©rable pour garnir les angles saillans et les bords. Les toits que l’on recouvre avec des ardoises patentĂ©es sont trĂšs-solides, et exigent une Ă©lĂ©vation de chevrons beaucoup moins considĂ©rable que lorsqu’on se sert de tout autre genre de couverture en ardoises ou en tuiles. L’élĂ©vation du toit pour chaque pied de longueur du chevron ne demande pas Ă  excĂ©der celle de deux pouces ; ce qui, pour un chevron de quinze pieds, ne fait qu’une Ă©lĂ©vation de deux pieds six pouces , que l’on peut Ă  peine apercevoir lorsqu’on est au pied du bĂątiment. On peut employer diffĂ©rentes maniĂšres pour couvrir en ardoises ; mais les principes que nous venons d’expliquer en embrassent le plus grand nombre. Quelques ouvriers taillent leurs ardoises en lozanges , et les disposent sous la mĂȘme forme. Pour cela il faut que les ardoises aient toutes une Ă©gale dimension, et forment un carrĂ© gĂ©omĂ©trique. Quand on les pose sur le toit que l’on doit garnir , on les cloue de la maniĂšre que nousavons indiquĂ©e, et l’on donne au toit une pente comme Ă  l’ordinaire, en obser- ANGLAIS. 4 1 vant seulement de laisser un angle ou la moitiĂ© du carrĂ© paraĂźtre sur chaque ardoise qui se trouve immĂ©diatement au dessous de celle que l’on place, et de garder ainsi la rĂ©gularitĂ© dans toutes les rangĂ©es sur toute la longueur du toit. On n’emploie qu’un seul clou dans cette maniĂšre de couvrir ; c’est pour cela que les toits ainsi recouverts sont plus sujets Ă  s’endommager. On s’en sert ordinairement dans des endroits exposĂ©s Ă  la vue, ou quand on dĂ©sire une grande jiropretĂ© dans la couverture. On assure qu’une ardoise d’un pouce d’épaisseur placĂ©e dans une position horizontale supporte un poids aussi fort qu’une pierre de Port- land de cinq pouces d’épaisseur suspendue de la mĂȘme maniĂšre ; c’est pour cela qu’on se sert actuellement de pierres d’ardoises pour les balcons, et pour d’autres objets oĂč l’on veut rĂ©unir la lĂ©gĂšretĂ© Ă  la force. On se sert quelquefois d’ardoises pour les chambranles de cheminĂ©es; mais elles ne sont pas susceptibles d’acquĂ©rir le poli du marbre. Elles sont d’un trĂšs-bon usage pour faire les revĂȘtemens de tous genres, comme aussi pour revĂȘtir les murs qui sont exposĂ©s Ă  ĂȘtre trĂšs-en- dommagĂ©s. On peut Ă  cet effet les assembler aussi proprement que du bois, dont on peut mĂȘme leur donner la couleur en les recouvrant d’une couche de peinture. On peut aussi faire des 42 LE MÉCANICIEN marches d’escaliers en ardoises, ce qui leur donnera l'apparence du marbre. Mesure des ouvrages du badigeonneur, des ouvriers qui appliquent les enduits , et des couvreurs en ardoises. Les ouvrages sont exĂ©cutĂ©s au toisĂ©, c’est-Ă -dire qu’on les paie Ă  raison de tant la toise carrĂ©e, et l’on en prend la dimension en pieds et en pouces. Lorsqu’une chambre a plus de quatre angles, on mesure les autres Ă  raison de tant de pieds de long. Les plafonds se mesurent en prenant la longueur des cĂŽtĂ©s, et l’on en calcule la surface en toises carrĂ©es ; ensuite on estime chaque corniche en sus; on en mesure la circonfĂ©rence, et l’on Ă©value en pieds courans. Les principales observations Ă  faire dans le mesurage de l’ouvrage ordinaire sont 'premiĂšrement , d’en dĂ©duire les espaces oĂč l’on doit pratiquer les cheminĂ©es , les croisĂ©es et les portes; secondement, de faire aussi la dĂ©duction des intervalles pratiquĂ©s dans la couverture pour les cheminĂ©es; troisiĂšmement, si l’ouvrier trouve des matĂ©riaux pour travailler entre les quarts, il faut ajouter un cinquiĂšme pour les quarts ; mais s’il n’y a que de la main- d’Ɠuvre , il faut mesurer le tout comme si l’ouvrage Ă©tait complet, parce que l’ouvrier aurait ANGLAIS. 43 eu plus tĂŽt fait s’il n’y avait pas eu de quart ; quatriĂšmement , toutes les moulures faites en ciment , stuc, etc. , sont mesurĂ©es au pied courant de la mĂȘme maniĂšre que pour les ouvrages de menuiserie. Les couvertures en ardoises se mesurent en pieds carrĂ©s de surface. Si en mesurant la couverture d’un toit il se trouve qu’il a des angles de tout cĂŽtĂ©, qu’il est plat par le haut et qu’enlin le plan du bĂątiment soit rectangulaire, il faudra ajouter la longueur et la largeur des deux cĂŽtĂ©s contigus des bords , et la longueur ainsi que la largeur des deux cĂŽtĂ©s contigus de la surface plate ; multipliez la somme par la largeur de l’angle , et le produit donnera la surface qui a Ă©tĂ© couverte. Ajoutez le nombre du produit des pieds carrĂ©s, en multipliant le contour du toit par la longueur des ardoises des bords ; ajoutez aussi Ă  la surface obtenue, Ă  cause de la double rangĂ©e d’ardoises, le nombre de pieds carrĂ©s produits, en multipliant la longueur des cĂŽtĂ©s par un pied en largeur la somme offrira tout le contenu de la surface. S’il n’y a pas de surfaces plates, ajoutez les deux cĂŽtĂ©s contigus ensemble , et prenez deux fois la longueur du bord pour la longueur ; multipliez la somme par la largeur, et le produit vous donnera alors l’aire de l’espace recouvert auquel vous devez faire les additions dont nous venons de parler. Une autre mĂ©thode est celle d’ajouter aux 44 LE MÉCANICIEN dimensions nettes de l’ouvrage six pouces pour tous les bords , et quatre pouces pour les cĂŽtĂ©s. Lorsqu’il s’agit de garnir eu ardoises les escaliers , les galeries, etc., les surfaces recouvertes sont mesurĂ©es selon le pied de superficie , sans rien y ajouter. PLOMBERIE. L’art du plombier consiste Ă  couler le plomb en feuilles, en tuyaux , etc., et Ă  l’employer soit Ă  la couverture desbĂątimens , soit Ă  d’autres travaux. Les plombiers sont aussi chargĂ©s du placement des pompes, de leur fabrication , de l’arrangement des rĂ©servoirs , des garde-robes, etc., toutes choses qui servent dans l’économie domestique. Le plombier ne fait pas usage d’un grand nombre d’outils ; la ductilitĂ© du mĂ©tal sur lequel il opĂšre l’en dispense. Les outils dont se sert cet ouvrier consistent en un marteau en fer, un peu plus lourd que ne l’est celui du charpentier ; il a un manche court et assez fort ; deux ou trois maillets en bois de diverses dimensions, et un instrument Ă  apprĂȘter et Ă  polir le plomb. Ce dernier outil est en hĂȘtre , il a dix-huit pouces de longueur et deux pouces carrĂ©s en largeur. La surface avec laquelle il polit est plane et unie ; ses ANGLAIS. 45 bouts se terminent en pointe et s’arrondissent comme un manche. Avec cet outil il Ă©tend et aplatit la feuille de plomb, ou lui donne la forme requise, en se servant d’abord du cĂŽtĂ© plat, puis du rond, suivant l’occasion. Le plombier a aussi besoin d’un levier et d’une rĂšgle comme le charpentier , avec lesquels il coupe les bords de la feuille de plomb en ligne droite, quand la maniĂšre dont on veut s’en servir l'exige. Il se sert aussi d’un cordeau roulĂ© et destinĂ© Ă  marquer les diffĂ©rentes dimensions qu’on veut donner au plomb. Ses outils consistent encore en divers ciseaux et gouges, aussi bien qu’en couteaux. On se sert de ces derniers pour couper la feuille de plomb en tranches et en morceaux , aprĂšs l’avoir tracĂ© au cordeau. Aux instrumens dĂ©signĂ©s ci-dessus, il faut ajouter des limes de diverses grandeurs, des cuillers de quatre dimensions pour fondre la soudure, et des instrumens en fer appelĂ©s fers Ă  souder , de diverses dimensions. Ils ont en gĂ©nĂ©ral douze pouces de long ; ils sont arrondis par leurs extrĂ©mitĂ©s ; le manche en esttout-Ă -faitrond, afin de permettre Ă  l’ouvrier de le tenir fortement quand il en fait usage l’autre bout ressemble Ă  un fuseau et a une forme sphĂ©rique ; la grosseur du fer est proportionnĂ©e Ă  la soudure que l’on veut faire. Pour s’en servir on les fait rougir au feu. LE -MECANICIEN 46 La rĂšgle du plombier a deux pieds de long; elle est divisĂ©e en trois brandies, Ă©gales entre elles, de chacune huit pouces, dont deux sont en buis , et la troisiĂšme consiste en un morceau d’acier trempĂ© ; elle est attachĂ©e par un pivot sur lequel elle tourne dans une incision faite exprĂšs pour le recevoir. On peut se servir de cette rĂšgle en acier lorsqu’on craint d’endommager les autres branches, et elle a l’avantage d’enlever l'oxide et les matiĂšres Ă©trangĂšres qui recouvrent la surface du mĂ©tal Ă©chauffĂ©. Le plombier doit aussi avoir des balances et des poids, ainsi que des tariĂšres ou des vrilles de toutes dimensions, et emmanchĂ©es de maniĂšre Ă  ce qu’ils puissent en faire usage pour faire des trous dans le plomb ou dans le bois , etc. Il a aussi besoin de compas pour tracer les piĂšces circulaires qui servent Ă  garnir ou Ă  couvrir avec des plaques de cette forme les endroits oĂč cela se trouve ĂȘtre nĂ©cessaire. On tire le plomb des mines de ce mĂ©tal, qui sont ordinairement une combinaison de plomb avec le soufre ; on l’appelle sulfure ou galĂšne. AprĂšs qu’on a extrait ce mĂ©tal de la mine , on le lave pour enlever la boue qui le recouvre, puis on le trie afin d’en sĂ©parer les morceaux riches des impuretĂ©s qui l’accompagnent. On met ensuite le mĂ©tal ainsi tirĂ© sous des pilons que fait mouvoir une machine pour l’écraser, et pouvoir , lorsqu’il est rĂ©duit en poudre, sĂ©parer ANGLAIS. par un lavage les matiĂšres pierreuses qui le souillent encore ; on le met ensuite dans un fourneau Ă  rĂ©verbĂšre, afin de faire brĂ»ler le soufre. On le remue pendant cette opĂ©ration, afin de faciliter l’évaporation du soufre. Quand la surface commence Ă  prendre l’apparence d’une pĂąte, on la couvre de charbons que l’on mĂȘle bien avec le plomb ; on augmente alors le feu , et le plomb purifiĂ© coule alors de tous cĂŽtĂ©s dans le bassin de rĂ©ception. On le prend ensuite avec de grandes cuillĂšres, et on le coule dans des moules. Les moules peuvent contenir chacun cent cinquante-quatre livres de plomb. CommunĂ©ment on appelle lingot ce plomb ainsi fondu. Le plomb est d’une couleur bleuĂątre, tirant sur le gris d’argent, quand il est nouvellement fondu ou qu’on le coupe; mais il se ternit bientĂŽt quand on l’expose Ă  l’air, et prend une teinte grisĂątre et sale. Le plomb est susceptible d’ĂȘtre laminĂ© en plaques trĂšs-minces; on peut aussi en faire des fils ; mais il a bien moins de tĂ©nacitĂ© que les autres mĂ©taux ; car un fil de plomb de la vingt- quatriĂšme partie de la dimension d’un pouce, ne peut supporter que dix-liuit livres pesant sans se briser. Le plomb, aprĂšs l’étain, est le plus fusible de tous les mĂ©taux, et en y appliquant une chaleur plus forte, il bout et se sublime. 11 se cristallise quand il se refroidit lentement ; le changement de sa couleur extĂ©rieure 4S LE MÉCANICIEN est due Ă  sa combinaison graduelle avec l’oxi- gĂšne, qui convertit sa surface extĂ©rieure en oxide. La croĂ»te extĂ©rieure prĂ©serve cependant le mĂ©tal pendant long-temps , attendu que l’air n’y pĂ©nĂštre que par degrĂ©s et trĂšs-lentement. L’eau n’agit pas immĂ©diatementsurle plomb, quoique cet Ă©lĂ©ment facilite grandement l’action de l’air sur ce mĂ©tal; on sait en effet qu’en exposant le plomb Ă  l’air et en le tenant constamment humide, sa surface s’oxide beaucoup plus rapidement que dans d’autres circonstances. C’est pourquoi l’on remarque que sur les parois d’un vase en plomb l’effet de l’oxidation se termine prĂ©cisĂ©ment Ă  la place oĂč monte la surface de l’eau. Les plombiers achĂštent le plomb en lingots, et ils le rĂ©duisent en feuilles ou en tuyaux, suivant l’usage qu’ils veulent en faire. Ils ont deux sortes de feuilles de plomb , les unes coulĂ©es et les autres laminĂ©es. Ils emploient les premiĂšres Ă  couvrir les toits des bĂątimens, Ă  garnir des terrasses ou des rĂ©servoirs , et Ă  former des gouttiĂšres, et les secondes, qui sont trĂšs-minces, Ă  couvrir les angles et les bords des toits. Ils ne fabriquent pas eux-mĂȘmes ces derniĂšres , mais ils les achĂštent toutes prĂ©parĂ©es. On a, pour couler le plomb, une chaudiĂšre bien solidement fixĂ©e dans une maçonnerie placĂ©e Ă  l’extrĂ©mitĂ© delĂ  boutique, prĂšs du moule ou de la table, qui consiste en des planches de ANGLAIS. 49 sapin trĂšs-Ă©paisses jointes ensemble par des barres de fer placĂ©es aux deux extrĂ©mitĂ©s ; les cĂŽtĂ©s de cette table, dont la forme consiste en un parallĂ©logramme, varient dans leurs dimen^ sions de quatre Ă  six pieds de large sur seize Ă  dix-huit pieds et plus de long; ils sont garnis d’un bord en bois de trois pouces d’épaisseur et de quatre Ă  cinq pouces de hauteur au dessus de la surface extĂ©rieure. Cette table est fixĂ©e sur des pieds solidement liĂ©s ensemble ; elle a six ou sept pouces de moins en hauteur que la chaudiĂšre. PrĂšs de la chaudiĂšre est un rĂ©cipient en tĂŽle suspendu au plancher par des cordes, et qui est aussi large que la table. C’est dans ce rĂ©cipient qu’on verse le plomb chaud pour le laminer en feuille. Quand il est rempli de plomb fondu, on l’incline au moyen de cordes , et le plomb coule sur la table. Pendant la fusion du mĂ©tal, on prĂ©pare la surface du moule, ou table, en le couvrant d’un lit de sable bien sec et bien propre, que l’on unit ordinairement avec une espĂšce d’outil appelĂ© rĂąteau, qui consiste en une planche de cinq pouces de largeur, et est un peu plus long que l’intĂ©rieur de la table ; de sorte que ses bouts , qui ont des entailles de deux pouces, puissent glisser le long de ses bords. On donne au sable une surface Ă©gale et uniforme en promenant ce rĂąteau dans toute la longueur de la table. On approche ensuite le rĂ©cipient de la chaudiĂšre , aprĂšs avoir prĂ©a- iv. 4 LE MECANICIEN 5o lablement garni ses cĂŽtĂ©s d’un lit de sable mouillĂ© pour empĂȘcher que la chaleur du mĂ©tal n’y mette le feu ; aprĂšs quoi, avec des cuillers, on transvase le mĂ©tal fondu de la chaudiĂšre dans le rĂ©cipient. Ces rĂ©cipiens ont des dimensions capables de contenir la quantitĂ© de plomb fondu nĂ©cessaire pour couler d’une seule fois une feuille de plomb entiĂšre. Toutes les choses Ă©tant ainsi prĂ©parĂ©es, on fait couler le plomb en faisant mouvoir le rĂ©cipient le long de la table. Quand le plomb est refroidi, on roule la feuille, et on l’îte de dessus la table; aprĂšs quoi on coule d’autres feuilles , jusqu’à ce que tout le mĂ©tal de la chaudiĂšre soit Ă©puisĂ©. On roule ensuite les feuilles, qui dĂšs- lors peuvent ĂȘtre employĂ©es. Dans quelques endroits, au lieu d’avoir un rĂ©cipient ouvert, on a une boĂźte carrĂ©e placĂ©e sur des roues, portant une incision dans le fond par laquelle le plomb coule Ă  mesure que cette espĂšce de boĂźte avance sur la table. Souvent il arrive que l’on ne fait pas mouvoir le rĂ©cipient plein de plomb le long de la table. Dans ce cas elle doit ĂȘtre inclinĂ©e d’environ un pouce et demi sur seize Ă  dix-sept pieds de long au plus, selon l’épaisseur requise de la feuille. Plus la feuille est mince , plus l’inclination de la table doit ĂȘtre forte, et vice versd. On laisse le ANGLAIS. 5l cĂŽtĂ© opposĂ© du moule ouvert, afin de pouvoir faire couler le superflu du mĂ©tal. Quand on veut couler un rĂ©servoir , on mesure la dimension des quatre cĂŽtĂ©s, et, aprĂšs avoir pris la mesure de la face, on place sur le sable des morceaux minces en bois sur lesquels sont gravĂ©es les moulures; on grave aussi des figures d’oiseaux, de bĂȘtes , etc., dans la surface intĂ©rieure , au moyen de moules en plomb. Si l’on a dĂ©rangĂ© une partie du sable dans cette opĂ©ration, on l’égalise, et on continue le procĂ©dĂ© comme pour couler des feuilles unies, exceptĂ© qu’au lieu de rouler les feuilles de plomb quand elles sont coulĂ©es, on les ploie en quatre cĂŽtĂ©s; de sorte que l’on rapproche les deux extrĂ©mitĂ©s, et qu’il ne reste plus qu’à les souder ensemble. L’étain dont les boĂźtes Ă  thĂ© chinoises sont composĂ©es est si mince que l’on dit que nos plombiers ne peuvent en confectionner de semblables. Un Indien instruit a donnĂ© le dĂ©tail de ce procĂ©dĂ©, et voici comme il s’exprime dans une lettre qui a Ă©tĂ© insĂ©rĂ©e dans l’ouvrage intitulĂ© Gentleman’s Magazine. Le fondeur est assis prĂšs d’un pot qui contient le mĂ©tal fondu , et il a prĂšs de lui deux grandes pierres ; l’une est fixĂ©e dans le sol , et l’autre placĂ©e sur la premiĂšre, est mobile. Il lĂšve la pierre qui est en dessus et dont la face repose sur l’autre, en poussant son pied contre le cĂŽtĂ© de cette pierre ; et avec une cuiller en 52 LE MÉCANICIEN for il verse dans l’ouverture une quantitĂ© suffisante du mĂ©tal liquide ; aprĂšs quoi il fait retom- b er la pierre supĂ©rieure, et de cette maniĂšre il forme une plaque irrĂ©guliĂšre , Ă  laquelle on donne ensuite la forme requise. » On se sert du plomb fondu en feuilles pour l’architecture , et dans ce cas il est divisĂ© en feuilles, dont le pied carrĂ© pĂšse cinq livres, cinq livres et demie , six livres , six livres et demie , sept livres, sept livres et demie, huit livres, huit livres et demie. Le plomb travaillĂ© ou laminĂ© dont se servent les plombiers est trĂšs-mince , et pĂšse rarement plus de cinq livres par pied carrĂ© ; il ne vaut rien pour les gouttiĂšres , pour les terrasses , ni pour aucune autre partie d’un bĂątiment exposĂ©e Ă  se dĂ©tĂ©riorer, soit par son propre poids, soit par les intempĂ©ries de l’atmosphĂšre. On le lamine en feuilles qui ont presque les mĂȘmes dimensions que celles obtenues en coulant ce mĂ©tal, mais qui peuvent ĂȘtre beaucoup plus minces. Les tuyaux en plomb , outre les diverses maniĂšres dont on les fabrique , et dont nous avons donnĂ© la description dans le tome second de cet ouvrage , sont quelquefois confectionnĂ©s avec des feuilles de plomb que l’on courbe autour de cylindres en bois , et que l’on soude. La soudure est employĂ©e pour empĂȘcher que l’eau ne passe Ă  travers les jointures des ouvrages ANGLAIS. 53 en plomb , et pour le lixer sur les objets oĂč l’on applique ce mĂ©tal. 11 faut que la soudure soit d’une fusion plus facile que le mĂ©tal que l’on veut souder, et que la couleur de cette soudure soit autant que possible la mĂȘme que celle du mĂ©tal. La soudure des plombiers est un composĂ© de parties Ă©gales d’étain et de plomh fondus ensemble et coulĂ©s dans des moules. Les manufacturiers la vendent ainsi Ă  la livre. Quand on veut souder deux surfaces, on commence par gratter et nettoyer pour ĂŽter l’oxide qui les couvre ; puis on les rapproche l’une de l’autre. Un ouvrier les tient dans cette position , tandis que le plombier applique un peu de rĂ©sine sur les jointures, afin d’empĂȘcher l’oxida- tion du mĂ©tal. Il prend ensuite de la soudure bouillante dans une cuiller, et la verse sur la jointure; aprĂšs quoi il l’unit, et finit son opĂ©ration en passant par dessus un fer chaud qu’on appelle fer Ă  souder; puis il l’égalise avec la lime. Comme les feuilles de plomb dont on se sert pour couvrir les terrasses et les toits n’ont jamais plus de six pieds de largeur, il est nĂ©cessaire de les joindre ensemble ; on s’y prend Ă  cet effet de diverses maniĂšres ; mais le but principal Ă©tant d’empĂȘcher que l’eau puisse pĂ©nĂ©trer au travers, le meilleur moyen d’y parvenir est de former des jointures Ă  plis ou Ă  rouleaux ; ee que l’on effectue en se servant d’un 54 I-E MÉCANICJEN rouleau ou d’une bande de bois d’environ deux pouces carrĂ©s, mais arrondie sur son cĂŽtĂ© supĂ©rieur. On cloue les deux feuilles sur le rouleau , dans l’endroit oĂč leurs bords se joignent ensemble, l’une dessus le rouleau et la seconde par dessus la premiĂšre ; ce qui empĂȘche totalement que l’eau puisse pĂ©nĂ©trer. Pour les attacher, on les Ă©tend simplement sur la surface qu’on veut recouvrir; on ne pourrait mĂȘme les attacher autrement, attendu que le plomb est sujet Ă  se resserrer et Ă  s’étendre, par l’influence de l’atmosphĂšre , et que , s’il Ă©tait trop tendu , cela le ferait fendre , et en rendrait l’usage inutile. Il arrive quelquefois qu’on ne peut faire usage de rouleaux, et alors on a recours Ă  la mĂ©thode appelĂ©e couture , qui consiste Ă  ployer les bords de la feuille et Ă  les ajuster l’un dans l’autre dans la longueur des deux feuilles en les aplatissant ; mais cette mĂ©thode ne vaut la premiĂšre, ni pour la nettetĂ© ni pour la soliditĂ©. Il faut toujours donner une pente aux couvertures en plomb et aux gouttiĂšres, afin que l’eau ne puisse pas y sĂ©journer. Un quart de pouce d’inclinaison par pied est suffisant. Quand on pose des gouttiĂšres, etc. , on place sur les bords du toit, au dessous des ardoises, des feuilles de plomb qui viennent aboutir sur la gouttiĂšre, pour empĂȘcher que la pluie ne s’écoule dans l’intervalle qui existe entre le mur et la ANOLAIS. gouttiĂšre. Si les murs Ă©taient construits d’avance, on gratte le mortier hors de la jointe des briques qui se trouve au dessus du bord de la feuille, et les garnitures sont non-seulement fixĂ©es dans la fente des cĂŽtĂ©s supĂ©rieurs, mais eneore leurs bords infĂ©rieurs sont ajustĂ©s sur ceux du plomb dont la surface de la gouttiĂšre est garnie. Quand on ne peut pas faire usage de ces moyens, on attache les garnitures au moyen de gĂąches , et leurs bords infĂ©rieurs sont ajustĂ©s comme on a dĂ©jĂ  dit. Les jointures , dans les gouttiĂšres , se font en plaçant les feuilles de plomb en retrait l’une sur l’autre , et en ajustant le plomb de la maniĂšre que nous venons de dĂ©crire pour les terrasses. On a recours aux rouleaux quand la gouttiĂšre ou la surface Ă  garnir excĂšde la longueur d’une feuille , ou quelquefois mĂȘme par commoditĂ© ; c’est un expĂ©dient utile pour Ă©viter de souder les jointures. Les feuilles de plomb servent aussi Ă  garnir les rĂ©servoirs que l’on confectionne en bois ou en maçonnerie. Comme ces rĂ©servoirs sont rarement placĂ©s dans des endroits exposĂ©s Ă  l’influence de l’atmosphĂšre, on peut avoir recours Ă  la soudure sans que l’on craigne d’endommager l’ouvrage en exposant le plomb Ă  se fendre. Les pompes qui sont du ressort des plombiers se rĂ©duisent gĂ©nĂ©ralement Ă  deux ou trois sortes , qu’on emploie aux usages domestiques, 5i I,E ilJĂŻCANICIEN et dont les principales sontlespompes aspirantes et foulantes ; ces pompes, ainsi que les rĂ©servoirs , sont fabriquĂ©es par des ouvriers qui ne lont que ce genre de travail, et qui les vendent aux plombiers. Ces derniers fournissent les tuyaux , et les fixent Ă  leurs places respectives. On taxe gĂ©nĂ©ralement l’ouvrage du plombier Ă  raison de tant par cent pesant; on peut s’assurer de la pesanteur en mesurant la dimension des feuilles de plomb de la maniĂšre suivante. Le plomb en feuille dont on se sert ordinairement pour les toits et les gouttiĂšres pĂšse de sept jusqu’à douze livres par pied carrĂ©; la table suivante indiquera la pesanteur prĂ©cise d’un pied carrĂ© de chaque diffĂ©rente Ă©paisseur. Epaisseur. Livres par pied carrĂ©. Epaisseur. Livres par pied carrĂ©. . 10 5,S 99 . i5 8,848 . i i 6,48y . 16 9,433 6,554 1/6 9,83. .12 7,078 1/7 10,028 i/8 7,3 7 3 .18 I0,l8 . i3 7,668 ‱'9 , 1 1,207 ‱ '4 , 8,a58 l/5 11 ,797 x h 8,427 .21 12,387 Dans cette table l’épaisseur est rĂ©duite en dixiĂšmes et centiĂšmes de pouce , et les chiffres correspondans et annexĂ©s expriment la pesan- ANGLAIS. 5 ^ / teur en livres et milliĂšmes de livres, en sorte que la pesanteur d’un pied carrĂ© d’un dixiĂšme de pouce d’épaisseur et dix centiĂšmes , est de cinq livres huit cent quatre-vingt-dix-neuf milliĂšmes parties d’une livre , et que la pesanteur d’un pied carrĂ© d’un neuviĂšme de pouce d’épaisseur est de six livres et cinq cent cinquante-quatre milliĂšmes. Un tuyau en plomb d’un pouce de corps est ordinairement de treize Ă  quatorze livres par verge de longueur. Nota. Nous avons conservĂ© les mesures anglaises parce que les expĂ©riences ont Ă©tĂ© faites dans ce pays. Maison peut facilement transformer ces rĂ©sultats en mesures françaises. Le pied anglais Ă©gale 33 centimĂštres, et la livre Ă©quivaut Ă  5io grammes. DES VITRIERS. Le travail de cette classe d’ouvriers consiste Ă  mettre des verres aux chĂąssis et aux fenĂȘtres; on peut diviser l’ouvrage des vitreries en deux articles dil'fĂ©rens, le vitrage et le plombage. Les instrumens nĂ©cessaires pour le premier article sont un diamant, une rĂšgle, une Ă©querre, un pied, un couteau pour appliquer le mastic, un ciseau tranchant, un marteau , un Ă©pousse- toir, et enfin pour travailler dans les cadres, une hachette et un marteau. 58 LE MECAKIC1ES Le diamant est un fragment de cette pierre prĂ©cieuse Ă  laquelle on donne une pointe en la polissant, et que l’on monte dans un entourage de cuivre ou de fer; aprĂšs quoi on y ajuste un manche en bois qui est placĂ© de maniĂšre Ă  ce qu’on puisse le tenir dans la main dans la direction du tranchant. On place le haut du manche entre les jointures de l’index et du doigt du milieu, et la partie postĂ©rieure entre la pointe de l’index et le pouce ; il y a en gĂ©nĂ©ral une entaille dans l’endroit oĂč le diamant est incrustĂ© , et que l’on tient prĂšs de la rĂšgle. On appelle donner les dimensions au verre zanging of glass, le couper dans les dimensions requises , et on y rĂ©ussit le mieux en faisant une entaille non interrompue d’un bout Ă  l’autre. L’équerre sert Ă  couper le verre carrĂ©ment, de maniĂšre qu’il fasse des angles droits, exacts et prĂ©cis. Le couteau sert Ă  mettre le mastic sur les rebords du chĂąssis, et Ă  l’égaliser. On divise le verre dont on se sert ordinairement en trois classes, premiĂšre , seconde et troisiĂšme qualitĂ©. La premiĂšre est celle qui est la plus pure , sans tache, sans dĂ©fauts ni bulles ; la seconde prĂ©sente des dĂ©fauts, des taches ; enfin le verre de troisiĂšme qualitĂ© est rempli de bulles, de taches, et sa couleur tire sur le vert. Le verre se vend au paquet. Son prix est en ANGLAIS. 59 raison de sa dimension ; le nombre de feuilles n’est pas le mĂȘme dans tous les paquets il varie d’aprĂšs la qualitĂ©. Le verre de premiĂšre qualitĂ© a douze feuilles au paquet ; celui de la seconde qualitĂ© en renferme seize, et la troisiĂšme en a dix-huit 1. Ces feuilles sont circulaires quand on les fabrique ; elles ont environ quatre pieds de diamĂštre. Elles ont un Ɠil au milieu, auquel on a lixĂ© la canne pour les souffler. Mais, pour pouvoir transporter plus facilement le verre, le manier et s’en servir, on pi'atique une section Ă  quatre pouces environ de l’Ɠil ; le grand morceau qui porte encore l’Ɠil s’appelle table ou feuille. Ces feuilles Ă©tant d’une dimension donnĂ©e , il est raisonnable de supposer que quand les cadres en verre sont d’une dimension qui occasione de la perte dans la taille du verre , le prix est alors augmentĂ© en proportion de cette perte. On obtient dans les principales manufactures de Londres une sorte de verre d’une qualitĂ© supĂ©rieure et de grande dimension ; il y en a de deux pieds un pouce jusqu’à deux pieds huit pouces; il se vend seulement par feuilles. Le verre brut est convenable pour les bains 1 Le nombre tic feuilles n’est pas le mĂȘme en France qu’en Angleterre. 6o LE MÉCANICIEN et les autres lieux d’aisance; il a d’un cĂŽtĂ© de l’émeri ou du sable, de maniĂšre qu’on ne peut distinguer les objets au travers, quoiqu’il transmette pourtant la lumiĂšre. Le verre appelĂ© verre d’Allemagne German sheet est d’une qualitĂ© supĂ©rieure , et on peut se le procurer de dimensions bien plus grandes que le verre ordinaire. La matiĂšre avec laquelle on le fabrique est aussi beaucoup plus pure ; c’est pour ces raisons qu’on s’en sert souvent pour l’encadrement des gravures. On peut s’en procurer de la grandeur surprenante de trois pieds huit pouces sur trois pieds un pouce, et de trois pieds dix pouces sur deux pieds huit pouces et au dessous. Pour faire les feuilles de verre, on prend d’abord avec la canne du verre fondu dans les creusets ; puis on le souffle dans la forme d’un globe ou manchon; ensuite on l’aplatit en l’exposant Ă  l’action de la chaleur dans un fourneau, qui le fait affaiser, et on le dresse en passant dessus une table en bois garni de drap mouillĂ©. Le verre en table plate-glass , appelĂ© aussi glace, est la qualitĂ© de verre la plus supĂ©rieure par la matiĂšre avec laquelle il est composĂ© et par le poli qui lui est donnĂ© artificiellement. Il faut qu’il soit sans couleur, car celui qui a une sorte de teinte est d’une moindre qualitĂ©. La glace fait des vitres magnifiques ; ses dimensions excĂšdent celles detouteautre sorte de verre. ANGLAIS. Gl Le verre de couleur est ordinairement rouge, jaune, orange, vert, bleu et pourpre. On donne ces couleurs au verre par le mĂ©lange de certaines substances qu’on fait fondre avec lui ; elles durent autant que le verre mĂȘme. On peut donner au verre la forme circulaire ; on se sert beaucoup Ă  Londres de cette sorte de verre pour les vitrages de boutiques, et on est parvenu Ă  lui donner une grande perfection pour l’employer Ă  couvrir et Ă  conserver diffĂ©rens objets d’art. On donne le nom de mosaĂŻque fret work aux ouvrages faits en verres de couleur. Ce genre d’ouvrage consiste Ă  garnir des verres d’une ou plusieurs couleurs assemblĂ©es avec de petites lames en plomb et de leur donner diffĂ©rentes formes. On reprĂ©sente souventles armes des familles, et l’on grave des devises sur ces verres ; c’est une branche qui est susceptible de beaucoup d’amĂ©lioration , mais qui est trĂšs-nĂ©gligĂ©e Ă  prĂ©sent. On estime beaucoup les vitraux antitiques , quoique pour le mĂȘme prix on puisse se procurer des productions modernes d’une grande Ă©lĂ©gance. On les place dans des salles et aux fenĂȘtres qui donnent le jour Ă  des escaliers; on les emploie encore aux fenĂȘtres d’églises. Dans bien des cas on s’en sert dans des endroits agrĂ©ables pour empĂȘcher une vue qui formerait une disparate avec le reste. On se sert du vitrage en plomb dans les salles 62 LE MÉCANICIEN basses et gĂ©nĂ©ralement Ă  la campagne. On forme les cadres destinĂ©s Ă  recevoir ce genre de jour avec des barres transversales, auxquelles est attachĂ© ce vitrage au moyen de barres eu plomb. Quand on a besoin d’ouvertures , on pratique des chĂąssis en bois ou en fer. Souvent une fenĂȘtre Ă  coulant remplit l’objet. Les fenĂȘtres d’églises sont gĂ©nĂ©ralement construites de cette maniĂšre en carrĂ©s ou en cadres. Les instrumens dont on se sert pour cet ouvrage sont, outre les prĂ©cĂ©dens, ceux qui suivent. Un tire-plomb servant Ă  Ă©tirer les lames de plomb. Il est garni de diffĂ©rens tranchans et moulures pour tirer le plomb et lui donner diffĂ©rentes dimensions. Les barres de plomb jetĂ©es dans ces tire-plombs sont reçues par le moulin , qui les tourne avec deux cĂŽtĂ©s parallĂšles l’un Ă  l’autre , d’environ un quart de pouce de large, avec une sĂ©paration qui rĂ©unit les deux cĂŽtĂ©s ensemble d'environ un huitiĂšme de pouce de large, formant de chaque cĂŽtĂ© une rainure depuis environ un seiziĂšme jusqu’à un huitiĂšme de pouce de large sur six pieds de long. Outre le tire-plomb et le moule , le vitrier se sert de planches sur lesquelles sont tracĂ©s les carreaux de fenĂȘtre; d’un morceau de bois pour Ă©carter le plomb, et introduire le verre dans l’espĂšce de rainure qui y est pratiquĂ©e ; de couteau Ă  enchĂąsser, d’une boĂźte Ă  rĂ©sine , des fers et des tenailles. ANGLAIS. 63 Le couteau Ă  enchĂąsser consiste en une lame arrondie par le bout , emmanchĂ©e dans du plomb , et qui se termine par un long manche carrĂ© on se sert de ce manche carrĂ© pour enfoncer le verre et pour l’affermir dans le plomb. On soude le plomb des deux cĂŽtĂ©s, exceptĂ© aux bords extĂ©rieurs. On cimente les vitraux en versant un peu de blanc d’Espagne dĂ©layĂ© le long des chĂąssis en plomb et en remplissant les intervalles avec du blanc sec, auquel on ajoute un peu de blanc sec ou de blanc de plomb, aprĂšs que l’huile de la peinture a eu le temps de faire son effet. Quand cette composition aura sĂ©chĂ© , elle rĂ©sistera Ă  l’action de l’air. Pour estimer le travail des vitriers, on mesure la surface des feuilles de verre ou carreaux employĂ©s. On a pour cet objet des rĂšgles divisĂ©es en parties dĂ©cimales. Les carreaux circulaires ou ovales sont mesurĂ©s comme s’ils Ă©taient carrĂ©s et que leur cĂŽtĂ© fĂ»t le diamĂštre du cercle, parce que pour leur donner cette forme il faut perdre beaucoup de matiĂšre en les taillant. PEINTURE EN BATIMENT. La peinture en bĂątiment consiste dans l’emploi de couleurs artificielles , que l’on fixe au moyen de l’huile ou de l’eau, Ă  l’effet de prĂ©server le bois de la pourriture ou de le relever par le vernis et par les couleurs. 64 EE MÉCANICIEN On donne le nom d’économique Ă  cette sorte de peinture , et cette dĂ©nomination a particuliĂšrement rapport Ă  la facultĂ© que possĂšdent l’huile et le vernis d’empĂȘcher l’action de l’air sur le bois , le fer ou le stuc, en y opposant une surface artificielle ; mais ici nous voulons lui donner plus d’extension en comprenant dans la peinture la partie qui a rapport Ă  l’ornement, et dont l’architecte fait usage tant dans l’intĂ©rieur qu’à l’extĂ©rieur des bĂątimens. Les procĂ©dĂ©s sont gĂ©nĂ©ralement les mĂȘmes dans tous les genres de peinture Ă  l’huile , et la seule diffĂ©rence consiste dans le travail. Les premiĂšres couches de peinture, tant sur le bois que sur le fer, doivent toujours ĂȘtre faites avec de la cĂ©ruse, autrement dite blanc de plomb , de la meilleure qualitĂ©; on la broie trĂšs- fin dans de l’huile de noix ou de lin, soit sur une pierre avec une molette, soit au moyen d’un moulin ; le premier procĂ©dĂ© est trop long pour de fortes quantitĂ©s. Quand on veut s’en servir Ă  peindre des volets, des portes ou des lambris, et des boiseries en sapin ou en autre bois blanc , il est trĂšs-nĂ©cessaire de dĂ©truire l’effet des nƓuds, qui en gĂ©nĂ©ral sont tellement saturĂ©s de tĂ©rĂ©benthine qu’ils donnent le plus grand embarras dans ce procĂ©dĂ©. Le meilleur moyen en gĂ©nĂ©ral d’obvier Ă  cet inconvĂ©nient, c’est de passer la brosse sur ces nƓuds avec une composition de cĂ©ruse dĂ©layĂ©e dans l’eau et for- ANGLAIS. 65 tiftĂ©e par une dissolution de colle-forte ; quand cette couche sera sĂšche , vous peindrez, les nƓuds avec du blanc de plomb Ă  l’huile , Ă  laquelle on ajoutera quelque puissant dessiccatif, tel que du rouge de plomb ou de la litharge , un quart environ de ce dernier. On applique cette peinture uniformĂ©ment, et en ayant soin de suivre la direction du grain. Quand la derniĂšre couche est sĂšche, on l’égalise avec de la pierre ponce ; on donne alors la premiĂšre couche de peinture Ă  l’huile; cette couche Ă©tant suffisamment sĂšche, on bouche soigneusement les trous des clous, et on masque les autres dĂ©fauts de la surface avec une composition d’huile et de blanc d’Espagne , appelĂ©e mastic. On donne ensuite une nouvelle couche avec de la peinture composĂ©e de cĂ©ruse dĂ©layĂ©e dans l’huile, et Ă  laquelle on a ajoutĂ© un peu d’huile de tĂ©rĂ©benthine; il faut mettre trois ou quatre couches successives si l’on veut obtenir un beau blanc ou une couleur de pierre ; dans le dernier cas on y ajoute un peu de noir de fumĂ©e ou de noir d’ivoire. Si l’on voulait obtenir une autre couleur, telle’que grise, verte, etc. , il serait nĂ©cessaire d’ajouter cette couleur aprĂšs la troisiĂšme couche, surtout si la couleur doit ĂȘtre d’un blanc mat, grise ou fauve. Quand on veut mater la couleur , ce qui est une mĂ©thode bien prĂ©fĂ©rable pour tous les ouvrages d’une qualitĂ© iv. 5 66 LE MÉCANICIEN supĂ©rieure , non-seulement pour l’apparence, mais pour prĂ©server la couleur dans toute la puretĂ© de sa teinte, il suffira de donner une couche mĂȘlĂ©e de beaucoup de tĂ©rĂ©benthine; mais lorsqu’on doit recouvrir une grande surface , il est souvent nĂ©cessaire de donner deux couches, ce qui est gĂ©nĂ©ralement la rĂšgle pour les ouvrages en stuc. Il est bon d’observer que dans toutes les opĂ©rations prĂ©cĂ©dentes il faut nĂ©cessairement employer un dessiccatif; celui qui est le plus en usage, et qui est trĂšs-propre Ă  cet objet, est du couperose blanc pilĂ© bien fin et dĂ©layĂ© dans de l’huile de lin, ou peut-ĂȘtre mieux encore dans des huiles bouillies et prĂ©parĂ©es ; on dessĂšche bien cette composition avec de la litharge. La quantitĂ© Ă  ajouter dĂ©pend beaucoup de la sĂ©cheresse ou de l’humiditĂ© de l’atmosphĂšre au moment oĂč l’on peint, et de la situation du local. Nous remarquerons ici qu’on fait en Angleterre une sorte de couperose dont on se sert, dit-on , quelquefois en mĂ©decine; non-seulement cette couperose n’aide pas Ă  l’opĂ©ration, mais mĂȘme elle empĂȘche la couleur de sĂ©cher. Le meilleur dessiccatif pour tous les beaux blancs et pour les teintes fines , c’est de la litharge dĂ©layĂ©e dans l’huile de noix ; mais comme elle est trĂšs-active, une petite quantitĂ© de la grosseur d’une noix suffira pour vingt livres de couleur, dont la base est du blanc de plomb. ANGLAIS, 6- 11 est utile l’avertir les peintres de tenir leurs ustensiles , brosses, etc. , trĂšs-propres ; car autrement la couleur qu’ils emploient deviendrait bientĂŽt terne, et gĂąterait la surface de l’ouvrage. Si cela arrivait, il faudrait passer la couleur dans un tamis fin, et frotter soigneusement la surface avec du papier Ă  verre ou de la pierre ponce. 11 faudrait la dĂ©layer dans de l’eau si la couleur Ă©tait fraĂźchement mise. Ce que nous venons de dire est suffisant pour indiquer la maniĂšre de peindre sur bois tant au dedans qu’au dehors ; on se sert rarement d’autre chose que de la peinture Ă  l’huile pour le dedans, et on met rarement plus de quatre Ă  cinq couches. 11 ne paraĂźt pas qu’on puisse se servir de la peinture Ă  l’huile pour le stuc, Ă  moins que les murs n’aient Ă©tĂ© construits depuis assez longtemps , et que la masse de la maçonnerie en brique ait acquis un grand degrĂ© de sĂ©cheresse. Quand le stuc est sur bois, il peut plus facilement ĂȘtre mis en peinture que quand il est appliquĂ© sur la brique. On doit bien faire attention Ă  la sĂ©cheresse du stuc quand on veut que la peinture qu’on y applique prenne bien et acquiĂšre quelque soliditĂ©. En effet, lorsque l’eau rencontre un corps Ă©tranger qui empĂȘche son effet , tel que la peinture Ă  l’huile par exemple , il s’établit entre elle et l’enduit une sorte de lutte de laquelle il rĂ©sulte un grand nombre de petites vessies qui MECANICIEN k> se forment sur la surface de l’enduit, et contiennent une eau de chaux. Ces petites pellicules de peinture soulevĂ©es se dĂ©tachentjbientĂŽt, et forment sur la surface des dĂ©fauts qu’on ne peut faire disparaĂźtre qu’en peignant de nouveau le tout. En gĂ©nĂ©rai, on devrait avant d’appliquer du stuc sur un bĂątiment attendre deux ou trois ans pour que la dessiccation fĂ»t complĂšte, et souvent on n’attend guĂšre que ce nombre de semaines. En se servant des prĂ©cautions susmentionnĂ©es, la meilleure mĂ©thode pour peindre le stuc est de donner la premiĂšre couche avec de l’huile de lin ou de noix, dans laquelle on fait bouillir les couleurs; il est nĂ©cessaire d’avoir soin de ne pas appliquer une couche trop forte, de maniĂšre Ă  rendre la surface rude et inĂ©gale, et de n’employer qu’autant de peinture que le stuc peut en absorber. 11 faut dans ce cas donner trois Ă  quatre couches de eĂ©ruse prĂ©parĂ©e , comme nous l’avons dit en parlant de la peinture des boiseries , et donner Ă  chaque couche le temps suffisant pour bien sĂ©cher. Si le temps le permet, il faudrait laisser sĂ©cher pendant deux ou trois jours la couche que l’on a mise avant d’en appliquer une nouvelle. Quand on veut finir le stuc par une teinte donnĂ©e, telle que grise , verte, pĂąle, etc. , il est bon, dans la troisiĂšme couche, de prĂ©parer le fond pour cette couleur ANGLAIS. en lui en donnant une lĂ©gĂšre nuance ; on fait le gris avec de la cĂ©ruse , du bleu de Prusse, du noir d’ivoire et du rouge; les diffĂ©rons verts- pĂąles et le vert de mer se composent avec du blanc de plomb, du bleu de Prusse et de beaux jaunes ; les couleurs abricots et pĂȘches se font avec un mĂ©lange de lac , de blanc et de vermillon de Chine ; le beau jaune ou couleur de biche avec de la terre de Sienne brĂ»lĂ©e, ou avec de la terre d’ombre et du blanc; et les verts d’olive avec de beau bleu de Prusse et de l’ocre. Quand le stuc ou le plĂątre n’est pas assez sec pour recevoir des peintures Ă  l’huile, on peut les peindre en dĂ©trempe, c’est-Ă -dire leur appliquer les couleurs Ă  l'eau , afin de donner plus d’apparence Ă  la partie du bĂątiment qu’on veut peindre. Si plus tard on voulait peindre le stuc Ă  l’huile, et qu’il eĂ»t acquis l’état de sĂ©cheresse nĂ©cessaire , il faudra commencer par en enlever les couleurs, ce que l’on exĂ©cute aisĂ©ment en lavant le stuc avec de l’eau ; quand il sera sec de nouveau, on lui donnera une couche Ă  l’huile de la maniĂšre indiquĂ©e Ă  l’article de la peinture sur stuc. Lorsque d’anciens plĂątres sont couverts de taches ou autres dĂ©fauts , et que l’on veut les peindre en dĂ©trempe, il faut commencer dans ce cas par bien nĂ©toyer le plĂątre, et ensuite lui donner au moins une couche Ă  l’huile avec de LE MECANICIEN ^0 ✓ la cĂ©ruse , en y mĂȘlant de l’essence de tĂ©rĂ©benthine ; on parviendra de cette maniĂšre Ă  fixer les anciennes taches, et quand le tout sera sec, il prendra aisĂ©ment la peinture en dĂ©trempe. Mesurage de l’ouvrage de peinture. Les ouvrages de peinture se mesurent Ă  la toise carrĂ©e, et l’on prend les dimensions en pieds , pouces et lignes. On mesure chaque partie sur laquelle la brosse a passĂ© ; par consĂ©quent on prend les dimensions avec un cordeau qui puisse entrer dans les moulures , les cavitĂ©s,etc. Toute sorte d’ornement est payĂ©e selon la nature de l’ouvrage; la ciselure est aussi estimĂ©e selon le temps qu’exige ce genre d’ouvrage pour la peinture. DES CHEMINS DE FEll , ET DES MACHINES LOCOMOTRICES SE MOUVANT d’elles-mĂšmes. Parmi les diverses innovations du siĂšcle , aucune peut-ĂȘtre n’a plus excitĂ© l’intĂ©rĂȘt public que celle de construire des routes garnies de barres de fer , Ă  l’effet de diminuer le frottement des voitures et permettre ainsi de transporter un poids considĂ©rable avec un lĂ©ger effort au moyen du gaz ou de la vapeur. ANGLAIS. 7 > En diminuant le frottement, on obtient une diminution importante dans la puissance, qui sans cela est nĂ©cessaire pour traĂźner ou transporter d’un endroit Ă  l’autre un poids donnĂ© ; ce qui est de la plus haute importance pour une nation commerçante telle que l’Angleterre. On a commencĂ© par garnir les routes en bois, et ces premiĂšres innovations paraissent avoir eu lieu , dĂšs l’annĂ©e 1680, entre la riviĂšre Tync et quelques-unes des principales mines de charbon. La raretĂ© du bois et la dĂ©pense occasionĂ©e par les frĂ©quentes rĂ©parations , firent bientĂŽt naĂźtre l’idĂ©e de l’avantage que le fer aurait sur le bois ; on commença par clouer des plaques en fer sur les barres primitives en bois , et l’on donna Ă  ces barres de fer le nom de slecpers dormeuses. Ce procĂ©dĂ©, quoique coĂ»teux, fut considĂ©rĂ© comme une grande amĂ©lioration. Mais comme le bois sur lequel ces dormeuses reposaient Ă©tait sujet Ă  se pourrir et Ă  manquer, on remplaça ces garnitures par d’autres entiĂšrement en fer. Ces routes ferrĂ©es ont Ă©tĂ© pendant long-temps en usage dans les mines Ă  charbon et autres , et on en a pratiquĂ© un petit nombre d’une ville ou d’un district Ă  l’autre. Les principales routes de ce genre, en Angleterre et dans le pays de Galles, sont la Cardiff et la Merthyr, qui ont vingt-six milles trois quarts de long et qui 7 2 LE MÉCANICIEN s’étendent le long du canal de Glamorgan- sliire ; les routes de Caermarthen, de Lexhowry, qui ont vingt-huit milles, dans les comtĂ©s de Monmouth et de Brecknock ; la route de Sur- rey, qui a vingt-six milles, celle de Swansea sept milles et demi ; une route entre Glocester et Gheltenham, et plusieurs autres dans le nord de l’Angleterre. 11 y a deux sortes de routes ferrĂ©es , et la diffĂ©rence consiste dans l’intersection qui sert de guide Ă  la roue de la voiture, et l’empĂȘche de quitter la barre. Dans l’une des mĂ©thodes , l’intersection est Ă  angle droit et d’une seule piĂšce avec la surface plate de la barre. Dans l’autre, la surface plate de la barre est Ă©levĂ©e au dessus du niveau du terrain, et l’intersection est fixĂ©e sur la roue de la voiture Ă  angle droit de la garniture ou du fer placĂ© sur la circonfĂ©rence de la roue pour la renforcer. Outre cela une autre sorte de route ferrĂ©e a Ă©tĂ© introduite, il n’y a pas long-temps, par M. Palmer ; elle consiste en une seule barre supportĂ©e Ă  une certaine hauteur du terrain. A cette barre deux roues attachĂ©es Ă  un cadre suffisant , supportent le fardeau , qui est Ă©galement balancĂ© de chaque cĂŽtĂ©. Cet arrangement semble assurer d’une maniĂšre certaine le grand principe, qui consiste Ă  diminuer la friction, et il occa- sionera sans doute dans bien des positions une grande amĂ©lioration. ANGLAIS. 7 5 Avant d’expliquer les avantages qui rĂ©sultent de l’introduction des chemins en fer, nous allons donner l’explication d’un brevet d’invention qui a Ă©tĂ© obtenu, le 16 septembre 1816, par MM. Losh et Stephenson , tous deux trĂšs-connus des personnes qui s’occupent de ce genre d’industrie. Avant de commencer la description de la mĂ©thode qu’ils emploient pour faire mouvoir des voitures sur les chemins de fer, ces messieurs font observer qu’il existe deux sortes de chemins ferrĂ©s dont l’usage est Ă©galementrĂ©pandu ; l’un consiste dans des harres de fonte dont la forme est celle qui est reprĂ©sentĂ©e fig. 631 ; l’autre est reprĂ©sentĂ©e par les figures 63o et63i. Celle indiquĂ©e par la lettre A, fig. 629, est connue en Angleterre sous les dĂ©nominations de edge-rail, round-top-rail , fish-backed-rail, etc. ; et en France sous le nom de chemin de fer Ă  harres saillantes. Les chemins de fer reprĂ©sentĂ©s par les figures 63Ăą et 633 , sont dĂ©signĂ©s en Angleterre par les noms de plate-rail , tramway-plate , harroiv-way-plate, etc. ; et en France sous le nom de chemin de fer Ă  barres plates. Le but que MM. Losh et Stephenson se sont proposĂ© d’atteindre dans la construction des chemins de fer Ă  barres saillantes rail-ivays est i° de fixer les deux extrĂ©mitĂ©s des barres dont sont composĂ©es les routes, de maniĂšre Ă  ce qu’elles soient immobiles sur des supports ou 74 LE MÉCANICIEN des appuis qui les soutiennent ; 2“ de les placer de telle maniĂšre que l’extrĂ©mitĂ© d’une barre ne dĂ©borde pas sur une autre, et qu’elle ne s’incline pas au dessus de l’extrĂ©mitĂ© correspondante de la barre avec laquelle elle est en contact ; 5° de former les jointures des barres de maniĂšre que si les supports sur lesquels elles sont appuyĂ©es venaient Ă  varier de leur position perpendiculaire Ă  la direction delĂ  route , ce qui arrive souvent dans d’autres genres de routes en fer, les jointures des barres restassent comme avant cette divergence, et que la soliditĂ© des barres n’en fĂ»t pas altĂ©rĂ©e. La forme des barres dont se compose un chemin de fer Ă  barres plates tram-ways , Ă©tant diffĂ©rente de celle des barres avec lesquelles sont construits les chemins de fer Ă  barres saillantes rail-ways , on est obligĂ© d’adopter une autre mĂ©thode pour les joindre ensemble , et pour les fixer aux supports sur lesquels elles s'appuient. On est parvenu Ă  fixer ces barres sur leurs supports de sorte qu’elles ne peuvent pas ĂȘtre dĂ©rangĂ©es , que l’extrĂ©mitĂ© d’une barre 11e s’avance pas sur l’autre, et qu’elle ne puisse causer un obstacle ou occasioner une secousse aux voitures qui passent dessus ; les jointures sont aussi faites de maniĂšre Ă  empĂȘcher que les clous qu’on emploie Ă  fixer les barres sur leurs supports ne puissent sortir de leurs places respectives, soit par l’effet de l’effort que supportent les barres, soit par toute autre cause. ANGLAIS. Quant aux chariots Ă  vapeur machines locomotrices destinĂ©s Ă  mettre en mouvement les voitures qui transportent les marchandises sur les chemins de fer que nous venons d’indiquer, leur invention consiste Ă  soutenir le poids ou une certaine portion du poids de la machine sur des pistons mobiles, dans les cylindres dans lesquels la vapeur agit. Ces pistons, par l’intermĂ©diaire de certains leviers et de tiges correspondantes , ou par tout autre moyen analogue , font tourner l’axe de la voiture sur laquelle repose la machine. MM. Losli et Stephenson ont surtout cherchĂ© Ă  construire les roues avec des matĂ©riaux qui les rendent plus solides , et moins sujettes Ă  rĂ©paration que celles qui ont Ă©tĂ© mises jusqu’à prĂ©sent en usage. Ils atteignent ce but en faisant les rayons des roues de fer battu , et les reliant par des bandes de fonte ; soit au contraire en coulant les rayons en fonte et faisant les cercles et les garnitures en fer mallĂ©able. Dans quelques circonstances , particuliĂšrement quand les roues sont d’un trĂšs- petit diamĂštre, ils se servent, au lieu de rayons de fer mallĂ©able, de plaques de fer mallĂ©able pour former la jonction entre les moyeux et les bandes des roues en fer de fonte. Les avantages que l’on obtient en construisant ainsi les chemins de 1er sont 1 0 qu’ils sont capables de supporter une pression bien plus forte que lorsque les barres de fonte sont rĂ©unies de la ma- LE MECANICIEN 76 niĂšre ordinaire ; 2°par cette mĂ©thode de joindre les barres , on fait disparaĂźtre l’inconvĂ©nient auquel sont exposĂ©es les barres jointes ensemble d’aprĂšs la maniĂšre ordinaire l’extrĂ©mitĂ© d’une barre dans cette mĂ©thode Ă©tant rarement dans le mĂȘme plan que l’extrĂ©mitĂ© correspondante, c’est de recevoir des commotions et des secousses par l’action des voitures qui se meuvent sur ces chemins. Ces commotions et ces secousses sont les causes principales qui occasio- nent la dĂ©gradation des chemins de fer en brisant les barres qui les composent. L’action et la rĂ©action Ă©tant mutuelle en prĂ©venant les secousses qui avaient lieu dans les barres , on prĂ©serve en mĂȘme temps les voitures et les machines qui se meuvent sur les chemins de fer d’éprouver un Ă©branlement qui tend Ă  les endommager ; le centre de gravitĂ© dans un chariot chargĂ© de charbon Ă©tant, par sa forme , trĂšs- Ă©levĂ© , il y a gĂ©nĂ©ralement une grande perte de charbon occasionĂ©e par la secousse qu’éprouvent ces chariots. Dans la maniĂšre ordinaire de construire les chemins de fer, il y a des secousses presque Ă  chaque jonction de barres. Dans la maniĂšre de construire les chemins de fer , adoptĂ©e par MM. Losh et Steplienson , les chariots ont une marche uniforme qui Ă©vite toute secousse , et diminue considĂ©rablement, si elle ne dĂ©truit pas entiĂšrement, lespertes occasionĂ©es par les motifs susmentionnĂ©s. La mĂ©thode or- ANGLAIS. 77 dinairc de fixer les barres de fonte dans les chemins de fer en usage dans les mines Ă  charbon , consiste en un seul clou qui passe par un trou pratiquĂ© dans la barre , et qui la fixe sur un support en bois. Les clous , par suite de l’effort qu’éprouve la barre , ou par le mouvement du support, ou enfin par quelque autre cause , se dĂ©tachent bientĂŽt, et mĂȘme s’en vont tout-Ă -fait, et par consĂ©quent la barre se relĂąche. Ces clous en se dĂ©tachant sont cause que les chariots vont moins vite, et que souvent les barres se brisent. Cet inconvĂ©nient provient de la maniĂšre de fixer les barres de fonte dont se composent les chemins de fer; d’oĂč il suit qu’une mĂ©thode qui obvierait Ă  ces inconvĂ©niens offrirait des avantages importans. Dans les chariots Ă  vapeur machines locomotrices , ces messieurs ont reconnu que le point le plus important Ă©tait que ces machines se mussent d’une maniĂšre ferme et dĂ©gagĂ©e autant que possible de tous chocs et de toutes secousses, qui causent toujours le dĂ©rangement de quelques parties de la machine , et en diminuent la puissance. C’est donc pour produire cette Ă©galitĂ© et cette fermetĂ© dans le mouvement, et pour empĂȘcher les machines de recevoir des chocs, ainsi que pour prĂ©server leur Ă©quilibre , qu’ils emploient les pistons flottans , qui, agissant sur un fluide Ă©lastique, atteignent l’effet dĂ©sirĂ© avec bien plus d’avantage 78 LE .MÉCANICIEN que s’ils suspendaient la marche sur des ressorts d’acier. On trouvera, poids Ă©gaux , que les roues qui sont construites d’aprĂšs ce procĂ©dĂ© sont bien plus durables que celles dont on s’est servi jusqu’à prĂ©sent; car les rayons, quand ils sont en fer mallĂ©able, Ă©tant infiniment moins sujets Ă  se briser que ceux en fonte , peuvent ĂȘtre rendus moins pesans ; on peut aussi en diminuer le nombre, de sorte que l’excĂšs du poids des rayons qu’on retranche des roues peut ĂȘtre reportĂ© sur leurs bandes ; et l’on parvient de cette maniĂšre Ă  rendre plus solide la partie qui supporte le plus de rĂ©sistance occasionĂ©e par le frottement sur les barres du chemin de fer. On peut en outre faire tremper les bandes de ces sortes de roues, et les rendre assez solides pour qu’elles ne soient pas sujettes Ă  se briser, inconvĂ©nient auquel elles sont sujettes quand on les confectionne d’une seule piĂšce en fonte. L’avantage que l’on retire de la mĂ©thode de cercler des roues en fonte avec du fer mallĂ©able, soit en bandes, soit en toute autre sorte de garnitures plates ou saillantes, c’est que , lorsque ces garnitures sont usĂ©es, on peut aisĂ©ment les remplacer par d’autres sans une grande dĂ©pense; en outre la garniture, qui n’est pas sujette Ă  se briser, et reçoit le choc de la rĂ©action que lui font Ă©prouver les barres des chemins de fer, diminue de beaucoup l’effet de ce choc sur la partie en fonte, et prĂ©serve de cette ANGLAIS. rÇ maniĂšre la roue qui est confectionnĂ©e avec ce mĂ©tal. Comme il est presque impossible de couler parfaitement droites et d’une Ă©paisseur Ă©gale les barres de fonte dont les chemins de fer sont composĂ©s, et qu’il est Ă©galement difficile de joindre ces barres ensemble avec une justesse mathĂ©matique , les roues des machines ou des voitures seront toujours sujettes Ă  rencontrer quelques inĂ©galitĂ©s et quelques obstacles. Ces considĂ©rations ont engagĂ© MM. Losh et Ste- phenson Ă  faire usage des amĂ©liorations qu’ils ont introduites dans la construction des chariots Ă  vapeur , ainsi que dans les roues des voitures employĂ©es sur des routes Ă  bandes plates ou cĂ  barres saillantes construites d’aprĂšs leur plan ; mais il est Ă©vident que l’adoption des amĂ©liorations relatives aux chemins de fer est encore plus importante. Ces mĂ©caniciens n’hĂ©sitent pas Ă  dire que sur des chemins de fer , construits d’aprĂšs leur mĂ©thode, et en faisant usage du chariot Ă  vapeur machine locomotrice de leur invention, l’expĂ©dition des marchandises transportĂ©es aura lieu d’une maniĂšre sĂ»re, dans un temps une fois plus court, et que par consĂ©quent on pourra transporter dans le mĂȘme temps le double du poids que l’on transporte actuellement. Cette mĂ©thode diminuera en outre la lĂ©sion qu’éprouvent les diffĂ©rentes parties de la machine. So LE MECANICIEN Afin de faire plus clairement comprendre les dĂ©tails dans lesquels ils entrent, nous avons annexĂ© une liste des dessins. La fig. 629 reprĂ©sente le chariot Ă  vapeur machine locomotrice pris dans sa longueur , et placĂ© sur un chemin de fer Ă  barres saillantes. A, A , A , sont les cylindres dans lesquels sont les pistons flottans B, B , que l’on voit plus en dĂ©tail dans la fig. 63o , qui est une coupe perpendiculaire de celle reprĂ©sentĂ©e par la fig. 629. C G sont les tiges des pistons leurs extrĂ©mitĂ©s reposent sur les crapaudines en cuivre des axes des roues D D. Ces pistons pressent Ă©galement sur la totalitĂ© des axes , et forcent chacune des roues Ă  presser d’une maniĂšre Ă©gale sur les barres qui composent le chemin de fer et Ă  agir sur elles avec un degrĂ© de frottement uniforme, quand mĂȘme ces barres 11e seraient pas toutes - sur le mĂȘme plan ; car les crapaudines en cuivre qui supportent les roues ont la facultĂ© de se mouvoir selon une direction verticale dans une rainure, et d’entraĂźner les axes et les roues avec elles ; de sorte que ces derniĂšres sont forcĂ©es de presser continuellement sur le chemin de fer , malgrĂ© les inĂ©galitĂ©s qu’il peut prĂ©senter. La figure 634 reprĂ©sente la roue avec les rayons en fer ouvrĂ©; A AA A AA font voir comment les rayons sont assemblĂ©s dans le*moyeu BB, et enfoncĂ©s dans les mortaises C G CC C C. On fait rougir les rayons avant de les enfoncer ANGLAIS. Si dans les mortaises, afin qu’ils s’étendent assez; car ils sont trop courts en se refroidissant. Ce procĂ©dĂ© a l’avantage de tirer parti de la propriĂ©tĂ© du fer, qui s’étend par l’effet de la chaleur , et qui revient dans sa dimension prĂ©cĂ©dente en se refroidissant au mĂȘme degrĂ© qu’auparavant. Apres quoi on les arrĂȘte par le haut ; les mortaises sont en queue d’aronde du cĂŽtĂ© extĂ©rieur de la roue. À A , fig. 635. La fig. 635 reprĂ©sente une section passant par l’axe de la roue avec les bras ouvrĂ©s en fer. La fig. 636 reprĂ©sente une vue de l’extrĂ©mitĂ© de la fig. 635. La fig. 607 reprĂ©sente une vue d’un chemin de fer Ă  barres saillantes avec les extrĂ©mitĂ©s de deux barres qui se joignent, et sont indiquĂ©es par les lettres b b , ainsi que les supports sur lesquels elles reposent, d d montrent les supports en mĂ©tal, et c c ceux en pierre. On pratique les jointes e e en appliquant les extrĂ©mitĂ©s des barres l’une Ă  l’autre. Le clou ou le boulon g, qui les fixe l’un Ă  l’autre, ainsi qu’au support dans lequel elles sont fixĂ©es, est fait de maniĂšre Ă  remplir exactement un trou pratiquĂ© Ă  travers le support et les deux extrĂ©mitĂ©s des barres. Ainsi le bout d’une barre ne peut s’élever au dessus de la barre qui se joint Ă  elle ; car quoique le support puisse se mouvoir sur le boulon, dans la direction de la ligne de la route, iv. 6 LE MECANICIEN 82 cependant ies barres demeureront immobiles sur la surface courbe de leur point d’appui. Fig. 638 est une section transversale d’un chemin de 1er Ă  barres saillantes de MM. Losh et Stephenson. Cette section passe du centre d’un des supports a, et au travers les extrĂ©mitĂ©s des deux barres c d qui se joignent, f est le support en pierre. Fig. 639 est une section transversale passant par le milieu d’une barre a , et fait voir la voiture c derriĂšre. Fig. 6/0 est un plan du chemin de fer dĂ©crit fig. 63^ , qui montre les jointes des barres c c placĂ©es sur leurs supports d d. Fig. 641 est un dessin de la roue en fonte, avec la garniture en fer mallĂ©able ; cette roue est faite avec des rayons courbes qui sont reprĂ©sentĂ©s par aaaaaaaa sur la figure , et avec une entaille dans la garniture reprĂ©sentĂ©e au point b , dans laquelle est insĂ©rĂ©e une clef. La raison pour laquelle on fait cette entaille, est pareequ’en appliquantla garniture rouge, la fonte s’étend d’une maniĂšre inĂ©gale, que la bande est sujette Ă  se fendre, et que les rayons ressortent, Ă  moins que la garniture ne soit auparavant ouverte et que les rayons soient courbĂ©s ; ce qui leur permet de se prĂȘter Ă  l’augmentation du diamĂštre de la roue. La fig. 642 est une section transversale de la fig. 641, passant par le centre, a a est la garni- ANGLAIS. 85 turc ; b b b , la bande en mĂ©tal. Cette piĂšce en fonte est coulĂ©e en queue d’aronde , en sorte que , quand la garniture , qui doit s’y ajuster, est appliquĂ©e rouge, elle se contracte, et s’unit Ă  la bande avec un degrĂ© d’adhĂ©sion tel quelle ne peut se dĂ©faire par suite des secousses que la roue Ă©prouve sur le chemin de fer. Cette roue a la forme convenable pour rouler sur un chemin Ă  barres saillantes ; et pour qu’elle puisse s’appliquer sur un chemin Ă  barre plates, il faut seulement que sa surface soit plane. Fig. 643 est un dessin de l’extrĂ©mitĂ© de la fig. 64 i , sans la garniture mallĂ©able. Fig. 644 reprĂ©sente une roue appropriĂ©e Ă  un chemin de fer Ă  barres plates, a a a reprĂ©sente les rayons en fer mallĂ©able attachĂ©s au moj r eu par les boulons d d d d. Fig. 645 est une section transversale de la fig. 644 passant par le centre de la roue, a a montre les bras, c c la bande , d d les boulons. Fig. 646 reprĂ©sente une roue appropriĂ©e Ă  un chemin Ă  barres plates avec une plaque de fer mallĂ©able a a a a , pour former la jonction entre le moyeu b b et la bande en fonte c c c c. Fig. 64 y est la section transversale de la fig. 646. a a fait voir la plaque sur laquelle est coulĂ© le moyeu b b. c c fait voir la plaque en fer de fonte qui est coulĂ©e sur la bande; on couvre les bords de cette plaque d’une couche mince de terre grasse ou de poussiĂšre de char- 84 LE MÉCASiICIKN bon ou autre substance convenable, afin d’em- pĂȘclicr la trop forte adhĂ©sion entre la plaque en fer et la bande en mĂ©tal ; en sorte que si la bande venait Ă  se briser , on pourrait aisĂ©ment l’îter, et la remettre en en coulant une autre sur la plaque. bip;. 64§ est le plan d’un chemin de fer Ă  barres plates. Au bout de chaque barre sont des tenons a a a a en queues d’aronde, qui doivents’ajuster dans les entailles t>h Ă©galement en queues d’aronde , pour empĂȘcher la barre d’ĂȘtre Ă©branlĂ©e par le bout ; d’un autre cĂŽtĂ©, le boulon Ă©tant mis dans sa place , empĂȘche les barres de s’élever, en sorte qu’elles sont fixĂ©es de maniĂšre Ă  ne pouvoir se dĂ©ranger de leurs supports. Fig. 6/19 reprĂ©sente la fig. 648 vue de face. Fig. 65 o est un plan de support, a a reprĂ©sente les trous dans lesquels on adapte les clous afin de fixer les barres. Quand elles sont placĂ©es dans ce support et assujetties par le boulon, elles empĂȘchent les boulons de se dĂ©faire en s’appuyant sur elles. Fig. 65 1 est une section transversale du support et de l’extrĂ©mitĂ© d’une des barres plates. Fig. 629* montre un chemin de fer construit par la maniĂšre ordinaire , et plus horizontal, comme cela arrive souvent, parce que les supports ont flĂ©chi ; les voitures Ă©prouvent ANGLAIS. 85 alors un choc en traversant la jointure de la barre adjacente. La facilitĂ© avec laquelle on peut donner toute sorte de formes Ă  la fonte rend les chemins construits en barres de fonte trĂšs-supcricurs Ă  ceux qui se composent de barres de fer mallĂ©able. Mais la fragilitĂ© de la fonte rend ces chemins trĂšs-sujets aux rĂ©parations, Ă  moins qu’on ne donne Ă  ces barres une Ă©paisseur considĂ©rable , ce qui les rend capables de rĂ©sister aux secousses et aux chocs quelles doivent supporter ; mais dans ce cas elles sont trĂšs-lourdes et trĂšs- coĂ»teuses; circonstance qui a lait faire de nombreux essais pour substituer le 1er mallĂ©able Ă  la fonte. Il paraĂźt qu’on commença Ă  se servir pour la premiĂšre fois de barres de fer mallĂ©able pour les ouvrages de lord Carlisle, Ă  Tindal- Fell, dans le Cumberland, vers l’annĂ©e 1808. Et quoique dans cet endroit, ainsi que dans deux ou trois autres, oĂč l’on a fait des essais dans ce genre , on ait trouvĂ© que ce genre de chemins Ă©tait moins onĂ©reux Ă  Ă©tablir et qu’il Ă©tait moins sujet Ă  rĂ©paration, on n’en a fait usage que depuis trĂšs-peu de temps. Ce ne fut que quelque temps aprĂšs que M. Birkinshaw, propriĂ©taire des forges de Bedlington, eut obtenu un brevet d’invention pour les chemins en barres de fer mallĂ©able , d’une construction nouvelle et amĂ©liorĂ©e , que l’on commença Ă  LE MECANICIEN 86 discuterles avantages de ces chemins comparativement avec ceux en fonte. La forme des barres en fer mallĂ©able Ă©tait avant cette Ă©poque un parallĂ©lipipede. Alors la surface des barres Ă©tait tellement Ă©troite, comparativement Ă  la bande des roues , que la roue et les barres Ă©taient exposĂ©es Ă  ĂȘtre considĂ©rablement endommagĂ©es par le frottement ; ou si l’on augmentait la largeur des barres , afin d’éviter cet inconvĂ©nient, la quantitĂ© de fer employĂ©e rendait les frais presque impossibles Ă  supporter. M. Birkinshaw obtint son brevet d’invention dans le mois d’octobre 1820; ses amĂ©liorations consistent Ă  donner aux barres la forme de prismes, quoique leurs cĂŽtĂ©s ne soient pas nĂ©cessairement plats. La surface supĂ©rieure sur laquelle la roue de la voiture doit se mouvoir est lĂ©gĂšrement convexe, afin de diminuer le frottement; et la partie infĂ©rieure, qui repose sur les supports, est en coin. On a proposĂ© d’adopter la forme du coin, parce que la force de la barre est toujours en proportion du carrĂ© de sa largeur et de son Ă©paisseur. Ce qui fait que cette forme possĂšde toute la force d’un cube Ă©gal Ă  son carrĂ©, avec seulement la moitiĂ© de la quantitĂ© du mĂ©tal, et n’entraĂźne par consĂ©quent que la moitiĂ© de la dĂ©pense de l’autre barre. Mais on peut encore lui donner assez de soliditĂ© en formant les barres Ă  cĂŽtĂ©s concaves, ANGLAIS. 67 forme que M. Birkinshaw prĂ©fĂšre Ă  toutes les autres, quoique le prisme ou la forme du coin, dans toutes ses variĂ©tĂ©s , soit le principe sur lequel est fondĂ© son droit de patente. La mĂ©thode pour donner Ă  ces barres la forme de coin est de les passer, pendant qu’elles sont rouges, entre des cylindres portant des dentelures ou rainures, ayant la forme que l’on veut donner Ă  la barre ; mais quoique le patente recommande d’adopter cette mĂ©thode comme la plus propre Ă  former ces barres , il rĂ©clame cependant le droit exclusif de fabriquer ces barres de fer propres Ă  la construction des chemins de fer de son invention. Les avantages que procure ce genre de chemins de fer sont les suivans i° Les frais primitifs d’un chemin de fer en fer mallĂ©able sont moindres que ceux d’un chemin en fonte d’une Ă©gale force. 2 ° Comme on peut confectionner les barres de la longueur de neuf, douze, quinze ou dix- huit pieds chaque, et mĂȘme davantage, s’il est nĂ©cessaire , on rĂ©duit par lĂ  le nombre des jointures , et l’on Ă©carte ainsi en grande partie l’inconvĂ©nient auquel sont exposĂ©es les barres courtes dont on se sert actuellement. 5° Alin de remĂ©dier Ă  l’inconvĂ©nient provenant de ce que les barres ne sont pas parfaitement jointes, le plan d’unir les extrĂ©mitĂ©s, en n’en formant qu’une seule barre, a Ă©tĂ© adoptĂ© ; LE MECANICIEN 88 et l’on parvient de cette maniĂšre Ă  continuer la barre dans toute la longueur de la route sans qu’il y ait de point d’arrĂȘt ni de jointure. 4° Il suit de lĂ  que sur les routes ainsi construites la perte de charbon occasionĂ©e par le cahotage des voitures, Ă  l’endroit oĂč se joignent les barres, et les avaries qu’éprouvent par la mĂȘme cause les roues, les supports, et les machines , sont considĂ©rablement diminuĂ©es, si elles ne sont pas entiĂšrement prĂ©venues. Dans le mois de septembre i8ai , M. Losh prit un autre brevet d’invention pour de nouvelles amĂ©liorations dans la construction des chemins de fer ; elles consistent 1 " Ă  fixer des barres de fer mallĂ©able sur la surface supĂ©rieure des barres en fonte, quelle que soit la forme de ces barres ; il en met ainsi dans toute la longueur des barres, de maniĂšre Ă  former une ligne non interrompue, que l’on peut prolonger Ă  volontĂ©. Il leur donne la mĂȘme largeur qu’à la surface des barres de fonte sur lesquelles on l’applique. 2 ° A fixer , dans quelques cas particuliers, une bande de fer mallĂ©able, sous la surface infĂ©rieure des barres en fonte , afin que cette bande , par son pouvoir de tension , procure un soutien Ă  la cohĂ©sion des parties des barres en fonte , et permette de les rendre plus lĂ©gĂšres, moins coĂ»teuses et moins sujettes Ă  se rompre. 3° A former un chemin de fer en mettant deux barres de fonte l’une contre l’autre ANGLAIS. 89 placĂ©es de cliainp, et en les fixant ainsi l’une sur l’autre au moyen de tenons ou de toute autre mĂ©thode convenable ; ils placent ensuite sur leurs tranchans ou bords supĂ©rieurs une barre plate en fer mallĂ©able , ou une barre qui serait lĂ©gĂšrement recourbĂ©e ou arrondie par les bords , pour diminuer le frottement ; de sorte que la barre , ou la plaque placĂ©e sur les bords supĂ©rieurs, forme la surface sur laquelle les roues de la voiture devront se mouvoir. M. Losh dit, dans la description de la patente, que les chemins de fer sont maintenant devenus si communs , que pour l’instruction des mĂ©caniciens ou de ceux qui sont chargĂ©s de les construire et de les Ă©tablir, il seraittout-Ă -fait inutile d’en prĂ©senter les dessins ; en consĂ©quence il dĂ©taille la mĂ©thode qu’il a trouvĂ©e la plus convenable pour former la jonction de la plaque ou de la barre plate qu’il applique sur la surface des barres de fonte placĂ©es de champ , ainsi que la mĂ©thode dont il se sert pour attacher la bande ou le morceau de fer au bord infĂ©rieur de la barre en fonte. Il recommande que les dimensions des barres qui doivent former la surface supĂ©rieure d’un chemin de fer, destinĂ© Ă  porter des chariots Ă  vapeur du poids de sept Ă  huit tonnes et des voitures de trois Ă  quatre tonnes, soient de quinze Ă  seize pieds de long , de deux pouces un quart de large , et qu’elles aient la moitiĂ© de LE MECANICIEN 9 ° cinq huitiĂšmes de pouce d’épaisseur. 11 rĂ©unit ces barres au moyen d’un clou ou tenon placĂ© Ă  chaque dix-huit pouces ou Ă  chaque deux pieds, et qui doit ĂȘtre rivĂ© ; ou autrement on l’attache au cĂŽtĂ© infĂ©rieur , en ayant soin dans cette opĂ©ration de laisser la surface supĂ©rieure de la plaque aussi unie qu’auparavant. Ces tenons ont des trous pratiquĂ©s au travers et dans la direction transversale des barres, propres Ă  recevoir un boulon ou un rivet d’un quart jusqu’à un demi pouce de diamĂštre, et Ă  chaque extrĂ©mitĂ© de la plaque on fixe un tenon qui entre dans une mortaise pratiquĂ©e dans la plaque opposĂ©e , et l’on rive ce tenon de façon que les deux plaques n’en font plus qu’une seule. S’il faut placer des plaques ou des barres de fer mallĂ©able sur les barres de fonte, il est trĂšs- important de pratiquer sur les barres des mortaises , afin de recevoir les tenons que portent les plaques qui se correspondent. Il faut aussi , aprĂšs avoir placĂ© les barres sur leurs supports , appliquer la surface des barres l’une contre l’autre, faire entrer les tenons dans les mortaises, et les y assujettir par des boulons qui sont introduits avec force dans les trous pratiquĂ©s dans les tenons. On forme les mortaises dans les barres en plaçant dans le moule un noyau qui est la forme de la mortaise; et pour que ce vide ne diminue pas la force de la barre , il est nĂ©cessaire de faire un renflement sur le cĂŽtĂ© ex- ANGLAIS. 9 l lĂ©rieur de la barre; on place ensuite un support sur un piĂ©destal Ă  chaque trois ou quatre pieds de distance, plus ou moins, selon la longueur des barres en fonte ; chacune de ces barres doit ĂȘtre supportĂ©e Ă  ses extrĂ©mitĂ©s ; la jointure de ces barres est faite de maniĂšre qu’un boulon assure les extrĂ©mitĂ©s de deux barres de fonte plus parfaitement dans le support qu’aucun autre moyen possible. Des surfaces plates , ainsi prĂ©parĂ©es avec des tenons, peuvent ĂȘtre attachĂ©es et fixĂ©es Ă  la surface supĂ©rieure d’une sĂ©rie de barres en fer mallĂ©able , placĂ©es de champ sur des supports lesquelles barres sont gĂ©nĂ©ralement de trois Ă  quatre pieds de long, mais quelquefois aussi longues que la surface plate , de maniĂšre Ă  prĂ©senter la plus grande rĂ©sistance au poids qui presse sur elles. Par ce procĂ©dĂ© on peut ainsi confectionner uneroute ferrĂ©e Ă  trĂšs-bon compte et d’une maniĂšre trĂšs-avantageuse. Ces barres d’appui ne doivent pas avoir moins de deux pouces et demi d'Ă©paisseur, si les chemins sont destinĂ©s au roulage de chariots Ă  vapeur. Mais lorsque les poids Ă  supporter sont moins considĂ©rables, on peut donner de moindres dimensions aux barres, en proportion de la diminution du poids qu’elles doivent supporter. En formant la barre, qui consiste en une plaque en fer mallĂ©able supportĂ©e par deux barres plates de la mĂȘme matiĂšre , M. Losh 92 LE MÉCANICIEN prĂ©pare la surface plate , comme ci-dessus , avec des tenons ; il fixe parallĂšlement Tune Ă  l’autre les deux' barres qui doivent servir Ă  la supporter sur leurs tranchans, et les assure dans cette position par des boulons qui passent au travers , et par des clous qui interviennent , pour les maintenir Ă  une distance convenable, telle que les cĂŽtĂ©s ou les bords de la surface plate, qui peut ĂȘtre un peu recourbĂ©e ou arrondie pour diminuer le frottement des roues qui passent au dessus , s’avancent d’environ le quart d’un pouce au-delĂ . La surface ou la plaque est placĂ©e sur ces clous, et les tenons sont enfoncĂ©s entre et fixĂ©s par des boulons qui passent dans une direction transversale au travers de trou , qui sont pratiquĂ©s dans les barres pour correspondre avec les trous dans les tenons , et qui les assurent comme s’ils Ă©taient dans des trous mortaisĂ©s. La plaque oĂč la bande de fer mallĂ©able est fixĂ©e, selon M. Losli, au bord infĂ©rieur de la bande de fonte, en perçant les deux bouts de la bande , prĂšs des extrĂ©mitĂ©s , et en y pratiquant une ouverture longue de maniĂšre Ă  passer par-dessus les clous en fer mallĂ©able , qui sont fixĂ©s Ă  chaque bout de la barre, soit en les coulant en mĂȘme temps que la barre, soit autrement. Les clous doivent ĂȘtre d’environ un pouce et demi de large , et avoir trois huitiĂšmes de pouce d’épaisseur ; ils doivent ĂȘtre placĂ©s de maniĂšre que lorsque la bande ANGLAIS. 9 5 rougie a Ă©tĂ© mise dessus, elle ne puisse en se contractant se dĂ©tacher, mais qu’au contraire elle s’attache plus fortement. Cesbandes sont faites en fer mallĂ©able, d’environ un pouce et demi de large, de trois huitiĂšmes jusqu’à un demi pouce d e- paisseur , et d’une longueur Ă  se resserrer fortement contre les clous et le bas de la barre quand elle est dans sa position. Le bord infĂ©rieur de la barre de fonte Ă  laquelle on applique cette bande , Ă©tant retombĂ© quand la bande est fixĂ©e sur les clous , au moyen de l’extension que lui donne la chaleur , s’appliquera fermement au bord infĂ©rieur de la barre , et en supportera toutes les parties en se resserrant Ă  mesure qu’il perd sa chaleur; et jusqu’à ce que la puissance de tension de cette bande soit surmontĂ©e, et qu’elle s’étende en longueur ou que les clous se brisent , la barre ne peut ĂȘtre endommagĂ©e. On pourrait peut-ĂȘtre faire usage de beaucoup d’autres mĂ©thodes Ă©galement sĂ»res pour placer et fixer les plaques sur la surface des barres ; mais M. Losh prĂ©fĂšre la maniĂšre que nous venons de dĂ©crire, au moyen des tenons et des mortaises, et parce que, quand les plaques sont usĂ©es ou endommagĂ©es, elles peuvent aisĂ©ment ĂȘtre ĂŽtĂ©es , et remplacĂ©es sans faire tort Ă  la partie de la barre qui les supporte. Les principales patentes qui ont Ă©tĂ© accordĂ©es , outre celles que nous venons de dĂ©crire, sont celles de SIM. Blenkinsop, Brunton et LE MECANICIEN 91 Chapman ; on peut voir la description et les dessins dans le RĂ©pertoire des arts. M. Blenkinsop a obtenu sa patente le 10 avril 1811, pour l’invention d’une mĂ©thode tendant Ă  fixer dans le terrain une espĂšce de crĂ©maillĂšre , longue piĂšce de fonte ou d’autre matiĂšre analogue , portant des dents dans sa longueur, dans lesquelles s’engrĂšne une roue dentelĂ©e appartenant Ă  une machine locomotrice. M. Brunton a obtenu un brevet d’invention , le 23 mai 181 3 , pour une mĂ©thode propre Ă  pousser des machines, le long d’une route ferrĂ©e , au moyen de deux ou plusieurs barres ou jambes qui, en recevant un mouvement d’une machine Ăą vapeur, agissent contre le terrain comme les jambes d’un homme qui marche. Ces barres ou ces jambes sont construites en mĂ©tal ou en bois; leur longueur doit ĂȘtre calculĂ©e de maniĂšre que , durant l’acte de propulsion, l’angle formĂ© par lesdites barres ou jambes , et la surface de la route, soit tel que les jambes prĂ©sentent assez de rĂ©sistance pour surmonter le frottement du corps qu’il fait mouvoir. Cet angle peut varier dans de trĂšs-grandes limites , mais il remplira son but avec plus de prĂ©cision si son ouverture est de cinquante Ă  soixante-dix degrĂ©s. Nous venons de faire connaĂźtre au lecteur les principales patentes qui ont Ă©tĂ© donnĂ©es pour des inventions tendantes Ă  amĂ©liorer les chemins de ANGLAIS. 9 5 fer. Les plus en usage sont les chemins en fonte de Losh et Stephenson, et ceux en fer mallĂ©able de Birkinsliaw. Avant de construire un chemin de fer , il est nĂ©cessaire de vĂ©rifier, aussi exactement que peut le permettre la nature de la chose, la quantitĂ© du chargement que l’on prĂ©sume qui se trouvera sur tous les points de sa direction ; car si le poids des voitures, des marchandises, etc., est plus considĂ©rable dans une direction que dans l’autre , comme c’est ordinairement le cas lorsqu’on forme un chemin de fer pour mettre en communication un district manufacturier ou une mine avec la ville, il faut qu’il ait une pente douce ; mais si l’on croit au contraire que le chargement sera presque Ă©gal dans les deux directions avec une prĂ©pondĂ©rance Ă  de certaines pĂ©riodes seulement., le chemin doit dans ce cas ĂȘtre presque horizontal, et les montĂ©es et descentes doivent ĂȘtre pratiquĂ©es par des plans inclinĂ©s en consĂ©quence. Afin que le lecteur puisse voir la nĂ©cessitĂ© de donner une juste attention Ă  ce point, nous allons montrer les avantages qui peuvent rĂ©sulter de la construction des chemins de fer avec une pente douce et graduĂ©e , quand le transport des marchandises se fait toujours d’un point vers un autre , et qu’il n’y a pas de retour. Le docteur Armstrong, dans ses rĂ©crĂ©ations sur l’agriculture , observe qu’un cheval attachĂ© g6 LE MÉCANICIEN Ă  une voiture ordinaire tire aisĂ©ment vingt tonnes, en supposant des circonstances favorables ; mais M. Fulton dit que cinq tonnes est le chargement qu’un cheval peut traĂźner sur des chemins de fer en descendant avec une vitesse de trois milles par heure, ou d’environ une tonne en montant avec la mĂȘme vitesse. M. Tel- fort, ingĂ©nieur expĂ©rimentĂ© , remarque que sur un chemin de fer, bien construit et pratiquĂ© avec une pente de cinquante pieds par mille, un cheval pourra facilement descendre des voitures contenant douze Ă  quinze tonnes, et ramener les mĂȘmes voitures avec quatre tonnes. M. Joseph Wilkes disait, en 1799, qu’un cheval qui coĂ»tait 5 oo fr. tirait sur un chemin de fer, ayant la pente d’un seiziĂšme de pouce par verge, vingt-un chariots ou voitures chargĂ©es de charbon et de planche , pesant trente-trois tonnes , et surmontait facilement la force d’inertie. Le mĂȘme cheval , en montant la mĂȘme pente , tirait facilement cinq tonnes. Sur un autre chemin de fer, un cheval Ă©valuĂ© 760 fr. tirait vingt-une voitures de cinq quintaux, en descendant une route dont la pente Ă©tait d’un pouce trois quarts par verge, et il remontait sept tonnes. Le quintal, dans toutes les expĂ©riences de M. Woolf, Ă©tait de cent vingt livres anglaises , Ă  peu prĂšs cinquante kilogrammes. Quoique dans les prĂ©cĂ©dens rapports il y ait une diffĂ©rence apparente , on ne doit pas ajouter ANGLAIS. Ç;7 moins de foi aux dĂ©clarations des personnes , attendu que la diffĂ©rence peut avoir eu sa source dans la force physique des animaux, ou dans la maniĂšre de construire les chemins de fer. Pour Ă©claircir cependant cette circonstance autant que possible, nous allons prĂ©senter Ă  nos lecteurs quelques observations et quelques calculs , que nous dĂ©duisons de donnĂ©es connues , et qui ont Ă©tĂ© insĂ©rĂ©es, il y a quelque temps, dans une trĂšs-bonne brochure ayant pour titre Rapport sur les chemins de fer et sur les machines locomotrices , par M. Charles Sylvestre, ingĂ©nieur civil. aprĂšs avoir fait quelques observations judicieuses sur les principes des chemins de fer et sur la nature du frottement que l’on doit surmonter , rapporte que d’aprĂšs les principes qu’il vient d’exposer,quand une force employĂ©e est Ă©gale au frottement, la plus petite force de plus , si elle Ă©tait continue , produirait toute vitesse requise ; mais il sera nĂ©cessaire, d’avoir Ă  sa disposition une force qui engendre en peu de temps la vitesse nĂ©cessaire , de rĂ©duire ensuite cette force, de maniĂšre cependant Ă  la maintenir Ă©gale au frottement. Si une partie de la route a une pente, il est nĂ©cessaire d’avoir Ă  sa disposition une force plus grande que celle nĂ©cessaire pour un niveau parfait. Le chemin de fer sur lequel cette expĂ©rience fut faite avait une pente d’environ un neuviĂšme de pouce par iv. q8 if. mĂ©canicien toise. C’est que cette inclinaison est peut-ĂȘtre plus grande que celle que devrait avoir un chemin de fer sur lequel des voitures chargĂ©es montent et descendent. La force motrice doit ĂȘtre toujours plus grande que le frottement ajoutĂ© Ă  la force qui est nĂ©cessaire pour surmonter l’inclinaison du plan- Cette derniĂšre force aide le corps Ă  monter et lui rĂ©siste Ă©galement en descendant. »De cette maniĂšre, ajoute-t-il, j’ai employĂ© ou j’ai supposĂ© une force motrice qui donnera la vitesse de cinq milles par heure, ou de sept pieds et demi par seconde. On obtiendra cette vitesse avec un chariot Ă  vapeur dont la machine donne quarante-cinq coups par minute ; la circonfĂ©rence de la roue est de 9 pieds, et la pression de 9—7 livres dans chaque cylindre , dont la surface est de 65—6 pouces carrĂ©s. » Le poids de la machine et des 16 voitures est Ă©gala i54»56o livres Ă  peu prĂšs 5o,ooo kilogr.. La vitesse de cinq milles par heure Ă©tant acquise au bout d’une minute, la seule force pour maintenir le mouvement, avec la mĂȘme vitesse, sera la diffĂ©rence entre le poids de la machine et des voitures et le frottement sur le chemin de fer. Le frottement est reprĂ©sentĂ© par un poids de 900 livres ; la force gravitante des poids, en descendant le plan, est de 54o livres. Ainsi goo—5/jo est = Ă  56o livres. Pour que le mĂȘme poids puisse ĂȘtre mu avec la mĂȘme vitesse sur ANGLAIS. 99 un chemin de fer de niveau, la force motrice devrait ĂȘtre de 1781 livres ; ce qui exigeraitune pression de livres par pouce; mais une fois cette vitesse obtenue, ou n’aurait besoin que d’une pression de 7 livres pour maintenir le mouvement avec la mĂȘme vitesse. Si l’on voulait faire mouvoir le mĂȘme poids en montant, la force motrice devrait'ĂȘtre de 2528 livres, correspondante Ă  une pression de 18—5 liv. par pouce carrĂ©. Cette vitesse serait maintenue par une force constante de i 447 livres , correspondant Ă  une pression de 11—3 livres par chaque pouce carrĂ© de la surface du piston. » Dans le premier exemple, et en donnant Ă  la machine la vitesse requise, il est probable que les effets approcheront beaucoup des calculs indiquĂ©s , savoir de i54,56o livres mues avec une vitesse de cinq milles par heure, avec une pression de 9—7 livres sur chaque pouce du piston. il est difficile de dire si la pression a Ă©tĂ© rĂ©duite Ă  la diffĂ©rence entre le frottement et la force sur le plan, qui est calculĂ©e ĂȘtre de 2—81 livres , attendu qu’il n’y avait pas de manomĂštre pour indiquer la pression pendant le mouvement de la machine. » A la table I, dans une partie plus avancĂ©e dq l’ouvrage , M. Sylvestre dit que si l’on veut que la machine parcoure l’espace de neuf milles par heure, la force nĂ©cessaire pour mettre en mouvement sur un chemin de fer horizontal un poids 1 00 1/K de 1 54,5 Go livres, sera pour la premiĂšre minute de 2890—81 livres; elle serait de 2461 —G1 livres en descendant sur un chemin de fer lĂ©gĂšrement inclinĂ©, et de 3520 —01 livres en le remontant. 11 rĂ©sulte de cet exposĂ© cpie si on suppose que le chargement doive ĂȘtre bien plus considĂ©rable dans une direction de la route qu’il ne le sera dans l’autre, il y aura un trĂšs-grand avantage Ă  pratiquer la route en pente douce. Ce genre de chemin sera donc prĂ©fĂ©rable , mĂȘme quand le chargement ne serait Ă©gal qu’à de certaines Ă©poques ; car alors la dĂ©pense des chevaux de relais , pour tirer les poids additionnels en montant le plan Ă  ces Ă©poques , sera Ă  peu de chose prĂšs aussi grande que celle qu’il faudra faire pour donner Ă  la route une pente douce. 1 Les prĂ©liminaires nĂ©cessaires Ă©tant fixĂ©s , l’ingĂ©nieur trouvera plus de facilitĂ© et une grande Ă©conomie Ă  commencer, en fixant ses barres sur toute partie de la ligne projetĂ©e, oĂč l’on pourra trouver la pierre , le gravier et les autres matĂ©riaux dont on a besoin. Par cette mĂ©thode on Ă©vitera d’avoir recours au voiturage ordinaire des matĂ©riaux , qui est aussi lent que coĂ»teux. Les sommes immenses qui ont Ă©tĂ© versĂ©es dans les mains de certaines compagnies, Ă  l’effet d’établir des lignes gĂ©nĂ©rales de chemins de fer dans toute l’étendue du pays , ont excitĂ© AtNtikAlS. 101 beaucoup d’intĂ©rĂȘt , et ont Ă©tĂ© l’objet des rĂ©flexions de plusieurs hommes habiles ; ces rĂ©flexions ont Ă©tĂ© insĂ©rĂ©es dans plusieurs journaux et feuilles pĂ©riodiques. Celles qui ont Ă©tĂ© insĂ©rĂ©es dans le Scotsman , journal d’Edimbourg, et dans le Gardien de Manchester , mĂ©ritent le plus notre attention. Le Scotsman commence par quelques dĂ©tails thĂ©oriques , et continue ainsi Ayant dĂ©veloppĂ© la thĂ©orie du mouvement des voitures sur les chemins de fer horizontaux, nous allons sortir des discussions mathĂ©matiques , et tourner notre attention sur des points d’une nature pratique mieux adaptĂ©s au goĂ»t des lecteurs ordinaires. Mais d’abord nous parlerons encore une fois de l’effet produit par une force donnĂ©e sur un chemin de fer ou sur un canal, pendant un temps calme; car ce n’est que pendant le calme qu’on peut faire une comparaison des rĂ©sultats. Nous avons trouvĂ© qu’un bateau pesant avec sa charge quinze tonnes, et une voiture du mĂȘme poids, l’une sur un canal et l’autre sur un chemin de fer, seraient poussĂ©s dans les proportions suivantes par les quantitĂ©s de puissances ci-aprĂšs, que nous avons indiquĂ©es tant en livres qu’en puissance de cheval, en calculant la puissance d’un cheval Ă©gale Ă  cent quatre-vingts livres. 102 LE MÉCANICIEN Milles parcourus par heure. bateau sur un canal. Puissance en livres. 2 33 4 133 6 3oo 8 533 12 1200 iG ai33 20 3325 VOITURK Puissance sur une route ferrĂ©e. de cheval. Puissance Puissance eu livres. de clicvnl. i, 5 ICO 12 3 102 1J2 i 3,4 io5 1,2 3 1 Of ‱1% *7 » 20 2. 3 I 2 i3y 3,4 18 i58 Nous n’avons pas fait entrer en compte le temps perdu Ă  vaincre l’inertie de la voiture quand il s’agit d’appliquer une petite puissance, parce que, dans le fait, la rĂ©sistance accidentelle du vent rendrait nĂ©cessaire de doubler ou de tripler la puissance susmentionnĂ©e. Mais s’il Ă©tait nĂ©cessaire que le temps perdu par la lenteur du mouvement dans le commencement fĂ»t Ă©pargnĂ© , on pourrait y parvenir de la maniĂšre suivante. Supposons qu’il y ait un certain nombre d’endroits oĂč doive s’arrĂȘter le bateau Ă  vapeur ou la voiture, afin de recevoir ou de dĂ©barquer les passagers ou les marchandises; supposons en outre que la voiture , en parcourant quelques milles , ait acquis une vitesse uniforme de vingt milles par heure. Dans ce cas, si on lui fait monter un plan inclinĂ© dont la hauteur verticale soit de dix pieds, cette vitesse sera anĂ©antie , et la voiture s’arrĂȘtera au sommet du plan inclinĂ©. Quand elle devra recommencer son voyage, sa ANGLAIS. io3 descente, le long d’un plan inclinĂ© de la mĂȘme hauteur de l’autre cĂŽtĂ©, la remettra en Ă©tat de recommencer dans peu de secondes sa carriĂšre avec la vitesse entiĂšre de vingt milles par heure. Au moyen de plates-formes Ă©levĂ©es de cette maniĂšre aux deux extrĂ©mitĂ©s de la journĂ©e et aux poses intermĂ©diaires, on pourrait produire cette vitesse, et la maintenir dans un usage constant. Les plates-formes doivent ĂȘtre de diverses hauteurs , selon les diverses vitesses des voitures adaptĂ©es au chemin de fer. LĂ  ovi il y a des entraves ou des obstacles, la machine Ă  vapeur stationnaire devra faire monter la voiture que l’on suppose le long d’un plan inclinĂ©, non-seulement d’un niveau Ă  l’autre , mais Ă  une plate-forme Ă©levĂ©e au dessus du plus haut niveau , afin que la voiture, au moyen de sa descente, recouvre sa vitesse perdue. Il est clair cependant que si la diffĂ©rence du niveau n’excĂ©dait pas huit Ă  dix pieds, le mouvement delĂ  voiture suffirait pour l’élever, sans le secours d’une machine stationnaire , et avec peu de perte dans la vitesse , qui d’ailleurs ne sera que momentanĂ©e. Quelques personnes s’imaginent mal Ă  propos que les roues dentelĂ©es et les crĂ©maillĂšres sont nĂ©cessaires dans les endroits oĂč le chemin de fer n’est pas de niveau. Mais le frottement du fer sur le fer Ă©tant de vingt-cinq par cent du poids, si tout le fardeau Ă©tait sur les roues auxquelles I u.'i . on applique la puissance motrice, et si la quantitĂ© de puissance Ă©tait suffisante, la voiture monterait sans glisser, quand mĂȘme le plan s’élĂšverait d’un pied sur quatre , tandis que mĂȘme les routes Ă  charrettes s’élĂšvent rarement d’un pied sur dix-huit ou vingt. Si cependant les quatre cinquiĂšmes du poids Ă©taient placĂ©s sur des charrettes sĂ©parĂ©es , et qu’un dixiĂšme seulement de toute la pression, par exemple, fĂ»t sur l’axe auquel on a appliquĂ© la puissance motrice, la puissance , pour monter par frotte-^ ment, ne serait que d’un dixiĂšme de pied sur quatre ou d’un pied sur quarante. La machine Ă  vapeur , comme nous la voyons ordinairement, est si volumineuse et si pesante quand on y ajoute son chauffage et la quantitĂ© d’eau nĂ©cessaire Ă  sa consommation , que la premiĂšre idĂ©e que donne sa vue est que toute sa puissance peut Ă  peine suffire Ă  lui imprimer le mouvement Ă  elle seule , en admettant mĂȘme les circonstances les plus favorables. Le hateau Ă  vapeur cependant, qui se trace une route Ă  travers l’OcĂ©an, et brave l’orage et la tempĂȘte, fait voir clairement que cette idĂ©e est fausse. Pour toutes les vitesses au dessus de quatre milles par heure , la machine locomotrice sera trouvĂ©e supĂ©rieure au bateau Ă  vapeur; c’est-Ă - dire qu’elle produira une plus grande somme de puissance libre pour faire mouvoir son chargement aprĂšs s’ĂȘtremiseen mouvement elle-mĂȘme. ANGLAIS. 10 . Nous avons vu divers rapports relatifs Ă  la machine locomotrice , aussi dĂ©taillĂ©s que l’on peut le. dĂ©sirer ; nous en tirons les particularitĂ©s suivantes. La machine locomotrice Ă  haute pression de Trevithick et de Vivian, dont le cylindre a 8 pouces de diamĂštre, et dont la vapeur Ă©prouve une pression de 65 livres par pouce carrĂ©, puissance Ă©quivalente Ă  environ huit chevaux, met en mouvement des voitures contenant dix tonnes et demie de fer, avec une vitesse de cinq milles et demi par heure. Nous trouvons dans un journal de Liverpool une relation sur le rĂ©sultat des recherches faites relativement aux machines locomotrices, et portant qu’une de ces machines, de la puissance de dix chevaux, mĂšne cinquante tonnes de marchandises avec une vitesse de six milles par heure sur un chemin de fer horizontal. Nous ignorons si la route Ă©tait saillante ou Ă  trame. M. Blenkinsop dit, en rĂ©ponse aux questions faites par M. Jean Sinclair , que la machine locomotrice pour laquelle il est brevetĂ©, est composĂ©e de deux cylindres de huit pouces, qu’elle pĂšse 5 tonnes, qu’elle consume 2 —5 quintaux de charbon et 5o gallons d’eau 200 litres par heure ; elle met en mouvement vingt-sept voitures pesant quatre-vingt-quatorze tonnes sur un chemin de fer horizontal avec une vitesse de trois milles et demi par heure, ou quinze 1 06 LE MÉCANICIEN tonnes en montant une montĂ©e de deux pouces par verge ; quand elle est lĂ©gĂšrement chargĂ©e , elle parcourt dix milles par heure,fait l’ouvrage de seize chevaux en douze heures , et coĂ»te 4 oo liv. 10,000 fr. Une autre personne dit que le poids de cette machine , avec l’eau et le charbon nĂ©cessaires Ă  la consommation, est de six tonnes, qu’elle tire de quarante Ă  cinquante tonnes les voitures comprises, avec une vitesse de quatre milles par heure, sur un chemin de fer horizontal. RĂ©pertoire des arts , 181S, pag. 19-21. Mous ne savons pas ce que l’on entend par lĂ©gĂšrement chargĂ©e. » Mous pouvons Ă©tablir en principe qu’une machine Ă  haute pression de la puissance de huit chevaux pĂšse , avec sa charge d’eau et de charbon et avec la charrette qui la porte, six tonnes, et qu’il lui faut un poids additionnel de cent livres pour le charbon , et de quatre cents livres pour l’eau dont elle a besoin pour chaque heure de travail, principe d’accord avec un grand nombre de faits qui ont Ă©tĂ© vĂ©rifiĂ©s. Mous trouvons , par exemple, dans le rapport parlementaire sur la navigation au moyen des bateaux Ă  vapeur, que les machines Ă  basse pression employĂ©es dans lĂ©s bĂątimens , et qui sont deux fois aussi volumineuses que les machines stationnaires , pĂšsent une tonne un cinquiĂšme par chaque puissance de cheval, y compris leur charge d’eau et de charbon. Cela posĂ© , les ma- ANGLAIS. IO7 chines Ă  haute pression n’ont point d’appareil condensateur, ce qui diminue leur poids d’un quart. Nous avons portĂ© le charbon Ă  la moitiĂ© plus, parce que nous sommes portĂ©s Ă  croire que l’estimation qui en a Ă©tĂ© faite est beaucoup au dessous de la vĂ©ritĂ©. Cela ne donne que neuf livres par heure pour chaque puissance de cheval , tandis que M. Watt donne douze livres Ă  ses machines de basse pression. Il s’ensuit donc qu’une machine locomotrice de la force de huit chevaux , avec du charbon et de l’eau pour huit heures , pĂšserait huit tonnes. Quoique les machines Ă  vapeur paraissent si volumineuses et si pesantes, on trouve qu’une machine locomotrice pesant huit tonnes met en mouvement cinquante tonnes outre son poids, qu’elle consume seulement un septiĂšme de la puissance quelle crĂ©e quand elle parcourt quatre milles par heure, et que par consĂ©quent le pouvoir libre, applicable Ă  d’autres effets, est de sept huitiĂšmes de son tout; ce que nous avons Ă©tabli d’aprĂšs un grand nombre de calculs et d’expĂ©riences. Tel est aussi le rĂ©sultat d’une expĂ©rience faite dans le principe, probablement sur un chemin de fer, qui n’était pas de la meilleure espĂšce , et avec des moteurs bien moins parfaits que ceux qu’on peut les faire actuellement. Quoique cela se trouve bien au dessous des calculs thĂ©oriques faits Ă  cet Ă©gard , cependant nous ne pensons pas que ces rĂ©sultats MECANICIEN 1 08 s’écartent ni Je la vĂ©ritĂ© , ni des principes sur lesquels on a Ă©tabli ces calculs. La machine Ă  haute pression , Ă  cause de son poids et de son volume, qui sont bien moins considĂ©rables que dans la machine Ă  basse pression , est certainement prĂ©fĂ©rable Ă  toutes les autres sur un chemin de fer, et l’on peut s’en servir en toute sĂ»retĂ© , par la raison qu’on peut aisĂ©ment la placer dans une charrette Ă  part, Ă  quelques pieds en avant de la voiture dans laquelle sont les passagers. La machine pourrait reposer sur six roues qui s’engrĂšneraient dans des pignons dentelĂ©s, afin que la tendance Ă  glisser put ĂȘtre arrĂȘtĂ©e par le frottement de toute la masse de huit tonnes. La meilleure forme Ă  donner Ă  une voiture Ă  vapeur servant Ă  transporter des passagers est celle qui suit — Une galerie de sept pieds de haut, de huit de large et de cent pieds de long, formĂ©e en dix galeries sĂ©parĂ©es de dix pieds chacune de long, rĂ©unies les unes aux autres par des articulations horizontales, afin de permettre au train de se ployer au dĂ©tour de la roule. Un petit corridor couvert suspendu en dehors sur les roues d’un cĂŽtĂ© servirait de moyen de communication pour le tout. On pourrait pratiquer des siĂšges Ă  l’extĂ©rieur de l’autre cĂŽtĂ© , afin de s’en servir dans le beau temps. Le haut, qui serait aussi garni d’une rampe , pourrait de mĂȘme servir de promenade , et l’on pour- AMiLAJS. 109 rait s’y asseoir comme sur le tillae d’un coche. Deux des dix chambres pourraient servir de cuisine, de garde-manger, de magasin, et Ă  d’autres usages. Les autres huit chambres pourraient contenir cent passagers, dont le poids , y compris celui de leur bagage, pourrait ĂȘtre de douze tonnes. La voiture elle-mĂȘme pourrait peser douze tonnes de plus , et le poids de huit tonnes de la machine locomotrice, ajoutĂ© aux vingt-quatre tonnes, formerait en tout trente- deux tonnes de poids. Chacune des petites galeries pourrait avoir quatre roues ; mais , pour diminuer le frottement, les deux premiĂšres roues seulement auront une rainure , les deux derniĂšres seront Ă  cylindres et auront trois Ă  quatre fois l’épaisseur de la barre. Le transport des marchandises aura lieu au moyen d’un train de petits chariots faiblement attachĂ©s l’un Ă  l’autre. jNous observons, d’aprĂšs la table que nous avons prĂ©sentĂ©e, qu’il faudrait une puissance de sept chevaux pour pousser un bateau Ă  vapeur pesant quinze tonnes avec une vitesse de douze milles par heure, ce qui donne un poids de deux tonnes par puissance de cheval. Cependant la machine, si elle est Ă  basse pression , pesera prĂšs de dix tonnes y compris l’eau et du charbon pour huit heures ; le bateau en pĂšsera au moins cinq , en sorte que toute la puissance de la machine serait employĂ©e ,Ă  la mettre elle-mĂȘme en mouvement, ainsi que le 1 ! O LE MÉCANICIEN bateau qui la contient, et qu’il ne resterait pas de puissance en rĂ©serve pour le fret du bĂątiment. Les faits prouvent que la,rĂ©sistance est plutĂŽt plus grande dans l’eau que la thĂ©orie ne le reprĂ©sente. Nous avons calculĂ©, d’aprĂšs des donnĂ©es fournies par le rapport parlementaire sur les bateaux Ă  vapeur, que le poids entier d’une machine pratiquĂ©e dans des bĂ timens qui ne vont qu’avec une vitesse de huit Ă  neuf milles par heure dans le temps calme , excĂšde rarement trois tonnes par chaque puissance de cheval; tandis que, selon la table, elle devrait ĂȘtre de cinq tonnes. En effet, dans nos bateaux Ă  vapeur ordinaires pour le transport des passagers , ayant une marche de huit Ă  neuf milles par heure, le bĂątiment et la machine peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme formant tout le poids. Car cinquante passagers, pesant peut-ĂȘtre avec leur bagage six Ă  huit tonnes, placĂ©s Ă  bord d’un bĂątiment qui pĂšse , avec sa machine de la puissance de soixante Ă  soixante-dix puissances de chevaux, cent cinquante Ă  cent quatre-vingts tonnes, ne forment qu’un vingtiĂšme ou trentiĂšme d’addition Ă  la masse; ce qui est une quantitĂ© bien peu importante dans la pratique. En convertissant la puissance de la machine en chevaux rĂ©els, et en nous figurant cent chevaux employĂ©s Ă  tirer cinquante personnes , nous voyons quelle Ă©norme perle de puissance il y a dans ce genre de transport. Nous pouvons en ANGLAIS. 1 1 1 outre observer que la teneur de l’exemple prĂ©sentĂ© au comitĂ© du parlement rend trĂšs-douteuse la possibilitĂ© de construire un bĂątiment qui puisse porter une machine capable de la faire mouvoir avec une vitesse de deux milles par heure, sans l’aide du vent ou de la marĂ©e. Lorsque la voiture Ă  vapeur sera pleinement mise en pratique , nous saurons bien des choses dont la thĂ©orie ne nous donne pas la connaissance. Mais nous croyons pouvoir espĂ©rer , sans trop nous hasarder, qu’il sera possible de doubler la vitesse la plus grande actuellement obtenue dans les voyages. Il s’est Ă©levĂ© bien des doutes et bien des discussions sur la possibilitĂ© de transporter des personnes et des marchandises avec la rapiditĂ© si nĂ©cessaire dans l’état amĂ©liorĂ© de nos communications intĂ©rieures avec les diffĂ©rentes parties du royaume ; et plusieurs mĂ©caniciens d’un grand mĂ©rite ont soutenu Ă  ce sujet des opinions diffĂ©rentes. La question semble se rĂ©duire Ă  celle-ci le frottement qu’éprouve un corps mis en mouvement, non compris la rĂ©sistance de l’atmosphĂšre , augmente-t-il en proportion de la vitesse avec laquelle le corps se meut ? Sans entrer dans des argumens diffus ou thĂ©oriques sur ce point, nous nous contenterons de dire que d’aprĂšs les rĂ©sultats des expĂ©riences actuelles faites par Vince et par Coulomb , il 1 1 2 LE MECANICIEN rĂ©sulte que le frottement n’augmente pas en proportion de la vitesse du mouvement. On peut Ă©galement se convaincre, par des expĂ©riences faites par Steplienson et "Wood , que la force requise pour maintenir en mouvement un poids donnĂ©, ne varie pas selon la vitesse de ce mouvement ainsi on a trouvĂ© qu’une force de quatorze livres est suffisante pour vaincre le frottement et pour maintenir en mouvement un chariot vide pesant 23 — 20 quintaux sur un chemin de fer, et qu’il ne faut pas augmenter sa force pour doubler sa vitesse. Il paraĂźt en outre qu’en augmentant le poids ou la charge, la puissance requise pour vaincre le frottement, et pour maintenir la voiture en mouvement , n’augmente pas en proportion de son poids , mais qu’il y a une diffĂ©rence d’un quatorziĂšme environ dans la proportion de la force avec le poids depuis 25—25 jusqu’à 76 —25. MalgrĂ© la maniĂšre simple et satisfaisante avec laquelle on a fait les expĂ©riences qui ont conduit Ă  ces rĂ©sultats, on a beaucoup doutĂ© de ce fait ; nous ne pouvons donc mieux faire que d’extraire du journal pĂ©riodique intitulĂ© the Manchester Guart/nm l’article suivant, qui contient un dĂ©tail d’expĂ©riences faites avec les rĂ©sultats les plus concluans, par M. Roberts, habile mĂ©canicien de Manchester. Le but des articles sur les chemins de fer, qui ont Ă©tĂ© publiĂ©s dans le Scolsman , Ă©tait en ANGLAIS. 1i5 grande partie de constater la possibilitĂ© de transporter sur des chemins de fer, avec une trĂšs- grande vitesse, toute sorte d’effets et de marchandises ; et, sauf quelques erreurs que nous nous efforcerons d’indiquer , ils contiennent un grand nombre de renseignemens prĂ©cieux sur le mĂ©rite relatif des canaux , des grandes routes et des chemins de fer. Cependant le point principal, et celui sur lequel nous allons fixer notre attention, c’est un exposĂ© des lois qui tendent Ă  rĂ©gler le frottement des corps roulans et glis- sans, tel que nous l’avons dĂ©duit des expĂ©riences de Yince et de Coulomb. Il a Ă©tĂ© fait rĂ©cemment dans cette ville quelques expĂ©riences trĂšs- importantes et trĂšs-concluantes, auxquelles nous aurons occasion de nous citer. Avant d’y procĂ©der , nous allons faire quelques observations sur la rĂšgle Ă©tablie par le Scotsman , et sur les fausses idĂ©es qui paraissent avoir prĂ©valu Ă  ce sujet, tant dans ce journal que dans les autres feuilles. AprĂšs avoir comparĂ© la rĂ©sistance qu’éprouve un bateau qui se meut dans l’eau avec le frottement qui retarde la progression d’un chariot sur un chemin de fer, et en Ă©tablissant que cette rĂ©sistance et ce frottement sont gouvernĂ©s par des lois diffĂ©rentes, le Scotsman fait mention des conclusions prises d’aprĂšs les expĂ©riences de Yince et de Coulomb , dont la plus importante est que le frottement des corps qui iv. 8 I,F MttCANICIEX glissent et roulent est le mĂȘme, que lies que soient les vitesses. L’auteur ajoute ensuite C’est cette derniĂšre loi qui occupe actuellement notre attention , et il est remarquable que les rĂ©sultats extraordinaires auxquels elle conduit aient Ă©tĂ©, autant que nous le sachions, entiĂšrement inobservĂ©s par ceux qui ont Ă©crit sur les routes et sur les chemins de fer. En effet ces rĂ©sultats ont une apparence si paradoxale que les praticiens ont peine Ă  y ajouter foi, quoique tous les mĂ©caniciens instruits admettent sans difficultĂ© le principe dont ils dĂ©coulent. PremiĂšrement, ce principe est fondĂ© sur ia loi qu’abstraction faite de la rĂ©sistance de l’air, si l’on met un chariot en mouvement sur un chemin de fer horizontal, avec une force constante plus forte qu’elle n’est nĂ©cessaire pour vaincre le frottement, le chariot s’avancera avec un mouvement continuellement accĂ©lĂ©rĂ© comme un corps sollicitĂ© par la force de la gravitation ; et que, quelque petite que puisse ĂȘtre la vitesse primitive, elle augmentera avec le temps Ă  un degrĂ© qu’il est impossible de limiter. Ce n’est que la rĂ©sistance de l’air, augmentant en raison de l’espace de la vitesse , qui prĂ©vient cette accĂ©lĂ©ration indĂ©finie, et qui enfin rend le mouvement uniforme. » Secondement, en nĂ©gligeant la rĂ©sistance de l’air, dont nous estimerons les effets quand il en ANGLAIS. 1 I 0 sera temps, la mĂȘme force qui pousse une charrette sur un chemin de fer, Ă  raison de deux mille par heure, la pousserait Ă©galement Ă  raison de dix Ă  vingt milles par heure , si l’on se servait d’abord d’un surcroĂźt de force pour vaincre l’inertie de la charrette et pour produire la vitesse requise. Quelque surprenante que paraisse une telle proposition, elle est incontestable , et c’est la consĂ©quence nĂ©cessairedes lois du frottement. » 11 serait donc facile dans tous les temps, ainsi que nous le dĂ©montrerons ensuite, de convertir ce mouvement accĂ©lĂ©rĂ© en un mouvement uniforme de toute vitesse dĂ©terminĂ©e, et , d’aprĂšs la nature de la rĂ©sistance , une grande vitesse serait presque aussi facile Ă  obtenir qu’une moindre. Ainsi, pour toutes les vitesses au dessus de quatre Ă  cinq milles par heure , les elle- ht mins de fer produiront des facilitĂ©s de communication bien supĂ©rieures aux canaux ou aux bras de mer. » Or, nous sommes parfaitement convaincus par les expĂ©riences de Yince et Coulomb, et par celles qui sont plus rĂ©centes et plus concluantes , et auxquelles nous avons dĂ©jĂ  fait allusion, que la rĂšgle ici Ă©tablie est exacte; mais l’auteur aurait dĂ» chercher Ă  Ă©carter l’équivoque Ă  laquelle son dernier paragraphe est sujet. Quand il dit qu’une grande vitesse coĂ»terait presque aussi peu qu’une petite , il aurait dĂ» LE MECANICIEN 116 dire quelle coĂ»terait aussi peu par mille ou aussi peu pour tout espace donnĂ© ; car il n’a pu entendre qu’une voiture puisse ĂȘtre maintenue mouvante avec une grande vitesse pendant une heure ou pendant tout espace de temps donnĂ© , avec aussi peu de frais de puissance qu’il en faut pour une vitesse moyenne. C’est cependant ce que l’on a gĂ©nĂ©ralement entendu , et l’on a beaucoup Ă©crit et dit pour prouver qu’il s’était trompĂ© , tandis qu’il s’était seulement mal expliquĂ©. NĂ©anmoins dans l’article suivant l’auteur semble avoir en quelque sorte partagĂ© l’erreur dans laquelle il a fait tomber les autres, car il dit Toutle monde sait que la vitesse des diligences dans ce pays a augmentĂ© depuis vingt- cinq ans de six Ă  sept milles par heure Ă  huit ou neuf, et cela mĂȘme dans le temps oĂč les routes n’étaient pas encore aussi bien tenues qu’elles le sont actuellement, sans que les chevaux aient autant Ă  souffrir qu’on l’a d’abord prĂ©tendu. En supposant qu’un cheval de carrosse pĂčt courir pendant quatorze milles , Ă  vide et sans charge, avec le mĂȘme exercice musculaire qui fait parcourir Ă  la diligence huit Ă  neuf milles, alors la formule du professeur Leslie devient 5— 4 mcs 1 4 v 2 - Chaque cheval tirerait en effet avec une force de quarante-huitlivres pour une vitesse de six milles, et de vingt-sept livres pour une vitesse de huit milles par heure. Mais si le frottement augmentait en raison de la vi- ANGLAIS. 1 '7 tesse, le poids de chaque cheval augmenterait de quarante-huit Ă  soixante livres si la vitesse augmentait de six Ă  huit milles par heure, et comme le cheval, en exerçant la mĂȘme force, ne tirerait qu’avec une force de vingt-sept livres, il aurait de cette maniĂšre plus du double d’ouvrage Ă  faire , ce qui est Ă©videmment impossible. Mais , si l’on admet que le frottetfient est Ă©gal pour un temps Ă©gal, alors, le temps Ă©tant diminuĂ© de i—4 en augmentant la vitesse de six Ă  huit milles par heure, les chevaux auront actuellement quatre cinquiĂšmes de moins Ă  faire ; le fardeau de chaque cheval sera rĂ©duit de quarante-huit Ă  trente-six, et le cheval aura augmentĂ© son exercice seulement d’un tiers , c’est- Ă -dire de vingt-sept Ă  trente-six livres. Nous croyons que les faits seront strictement trouvĂ©s d’accord avec cette hypothĂšse , et dĂ©cidĂ©ment contraires Ă  la premiĂšre. Quelque Ă©trange que cela puisse paraĂźtre Ă  des observateurs peu exacts, il n’en est pas moins Ă©vident en pratique qu’une force excĂ©dante fera parcourir Ă  une voiture le mĂȘme espace en trois heures qu’en quatre , et en une heure qu’en deux. » Il nous semble que ce paragraphe contient une erreur trĂšs-manifeste ; si la vitesse est augmentĂ©e de six milles Ă  huit par heure, les chevaux n’ont aucunement un quart d’ouvrage de moins Ă  faire , en supposant que le frottement soit une quantitĂ© constante , et que l’action de LE MECANICIEN 1 l8 tirer suit par consĂ©quent la mĂȘme. 11 est vrai qu’ils exercent cette puissance pendant un temps plus court, mais c’est sur la mĂȘme distance. En supposant que la puissance de tirer, nĂ©cessaire pour vaincre le frottement, soit de mille livres, cette puissance doit alors s’étendre sur chaque toise de distance , soit que la voiture se meuve avec une vitesse de six ou de huit milles par heure; et c’est par la distance, et non par le temps, que la puissance doit ĂȘtre mesurĂ©e Cela deviendra clair si l’on donne une autre forme Ă  l’expĂ©rience. Supposons un chemin de fer parfaitement horizontal , avec unedescente verticale d’un mille Ă  un de ses bouts,comme onl’ Supposons qu’une voiture soit posĂ©e sur ce chemin de fer au point A, attachĂ©e Ă  une corde qui passe sur une poulie au point B , et quelle soit chargĂ©e d’une maniĂšre exacte et suffisante pour vaincre le frottement ; dans ce cas, si l’on suppose que la rĂ©sistance de l’air soit nulle et que la corde n’ait point de poids, il s’ensuivra, d’aprĂšs la rĂšgle mise en principe, que si la voiture est mise en mouvement avec une vitesse quelconque, elle continuera Ă  se mouvoir ainsi jusqu’à ce qu’elle ait atteint le point B et que le poids arrive au point C; mais si la voiture passe sur le chemin de fer dans une heure ou dans trois minutes, il est clair que le mĂȘme poids parcourera le mĂȘme espace, et que par ANGLAIS. * '9 consĂ©quent la mĂȘme puissance sera employĂ©e dans un cas comme dans l’autre. Il est peut- elre nĂ©cessaire d’observer ici que si le poids n’est que prĂ©cisĂ©ment suffisant pour vaincre le frottement, comme il a Ă©tĂ© prouvĂ© par les expĂ©riences de M. Yince , il n’y aura pas d’accĂ©lĂ©ration de mouvement dans le principe des corps tumbans. Cependant , quoiqu’une voiture ne puisse , comme nous croyons l’avoir dĂ©montrĂ©, ĂȘtre mue avec une vitesse de dix milles par heure avec une force Ă©gale Ă  celle nĂ©cessaire pour lui faire parcourir deux milles dans le mĂȘme temps, il est nĂ©anmoins trĂšs-intĂ©ressant de savoir qu’on peut la faire mouvoir avec la mĂȘme puissance , Ă  l’exception de la rĂ©sistance de l’air. Dans bien des cas la vitesse qu’elle peut obtenir est tellement importante que l’application de cette rĂšgle conduira sans doute Ă  des rĂ©sultats trĂšs-prĂ©cieux. Beaucoup de personnes cependant ont de la peine Ă  adopter ce principe, et prĂ©tendent que les expĂ©riences de Yince et de Coulomb n’autorisent pas Ă  des conclusions telles que celles qu’on en a tirĂ©es. On a demandĂ© pourquoi, si la mĂȘme force constante met une voiture en mouvement aussi bien avec une grande qu’avec une moindre vitesse, on ne voit rien de semblable dans la pratique ; pourquoi une voiture mue par une machine Ă  vapeur , au lieu d’acquĂ©rir, comme il devrait s’ensui- 1 20 LE MÉCANICIEN vre , un haut degrĂ© de vitesse , se meut dans un mouvement constant, aprĂšs avoir surmontĂ© la force d’inertie au commencement de sa route. Nous pensons que la raison en est claire; une machine Ă  vapeur locomotrice n’exerce pas la mĂȘme force constante sur les circonfĂ©rences des roues de la voiture, en la faisant mouvoir Ă  diffĂ©rentes vitesses. Par exemple , supposons que le piston d’une machine ait une vitesse de deux cent vingt pieds par minute , et pousse les roues agissantes avec une vitesse de deux milles, et avec une force prĂ©cisĂ©ment suffisante pour vaincre le frottement; comment la vitesse peut-elle ĂȘtre augmentĂ©e sans augmenter la puissance de la machine? Si l’on augmente le diamĂštre des roues dans la vue d’augmenter la vitesse , la force qui sert Ă  les pousser diminuera dans la mĂȘme proportion, et la machine s’arrĂȘtera, Ă  moins qu’on n’augmente la pression , ce qui serait augmenter la puissance. Comme il est donc clair que la machine Ă  vapeur ne peut exercer la mĂȘme force pour diverses vitesses, il faut trouver d’autres moyens pour faire l’épreuve de la rĂšgle posĂ©e en principe par l’auteur du Scotsman. Nous arrivons maintenant Ă  la partie la plus importante et la plus intĂ©ressante de cet article. Attendu qu’aucune des expĂ©riences de Vince ou de Coulomb , autant que nous en ANGLAIS. 1 2 1 ayons connaissance , n’a ctĂ© faite sur des corps ressemblans aux chariots usitĂ©s sur les chemins de fer, soit par la forme soit par la nature de leur mouvement , l’exactitude des conclusions que nous en avons dĂ©duites, relativement Ă  ces sortes de voitures, a Ă©tĂ© mise en doute par plusieurs personnes d’un grand mĂ©rite. Il a donc paru dĂ©sirable de faire d’autres expĂ©riences avec des voitures marchant sur des chemins de fer, afin d’obtenir une plus entiĂšre conviction des faits avancĂ©s. Cependant Ă  la premiĂšre vue il ne paraissait pas trĂšs-aisĂ© de faire ces expĂ©riences de maniĂšre Ă  obtenir des rĂ©sultats satisfaisans. Mais M. Roberts, de cette ville, y est parvenu derniĂšrement d’une maniĂšre aussi claire qu’ingĂ©nieuse. Afin de surmonter la difficultĂ© qu’il y avait de mesurer avec exactitude le frottement d’une voiture se mouvant sur un chemin de fer, M. Roberts a trouvĂ© que ce serait la mĂȘme chose si l’on faisait mouvoir le chemin de fer sous la voiture. Cette idĂ©e une fois conçue , il Ă©tait aisĂ© de la mettre en pratique. M. Roberts construisit donc un appareil dont la fig. G64 donnera une idĂ©e assez exacte. A est un petit chariot avec quatre roues en fonte, placĂ©es sur la circonfĂ©rence d’un tambour R , aussi en fonte, de trois pieds de diamĂštre et de six pouces de large , qui remplit l’action du chemin de fer. Ce tambour est attachĂ© sur le mĂȘme arbre que la poulie G, Ă  laquelle on 12 3 u jiÉcAĂŒccio donne diverses vitesses par une bande d’une autre poulie. Le chariot est attachĂ© par un lil de 1er Ă  une des machines Ă  peser de chariot pour mesurer le frottement , et la planche G empĂȘche le courant d’air occasionĂ© par le mouvement du tambour d’agir sur la voiture. Or si le tambour est poussĂ© avec une vitesse donnĂ©e de quatre milles par heure, dans la direction indiquĂ©e sous la marque E, la voiture Ă©tant tenue Ă  sa place par le fil de fer, il est clair que les roues tourneront sur le tambour prĂ©cisĂ©ment de la mĂȘme maniĂšre que si la voiture se mouvait en avant sur une route horizontale; et le frottement sera aussi le mĂȘme, Ă  l’exception peut-ĂȘtre d’une petite addition provenant de la courbure du tambour, qui n’affectera pas les frictions relatives des diverses vitesses. La voiture Ă©tant stationnaire , la rĂ©sistance de l’air sera entiĂšrement nulle; et l’index de la machine indiquera l’intensitĂ© de force de traction nĂ©cessaire pour vaincre le frottement. Bien entendu qu’en faisant cette expĂ©rience, il faudra tenir le centre de la voiture exactement sur l’axe du tambour ; car si on le laissait aller au dessous du centre , une partie du poids serait ajoutĂ©e au frottement, et au contraire, si on l’amenait plus prĂšs de l’index , une partie du poids agirait contre le frottement, et diminuerait la quantitĂ© apparente. On a pour cette raison ajoutĂ© la vis rĂ©gulatrice, afin de maintenir le chariot dans ANGLAIS. 1 2 O sa situation convenable, dans quelque sens que le ressort de la machine pesante puisse recevoir l’action du frottement. AprĂšs que l’appareil eut Ă©tĂ© construit, on lit un certain nombre d’expĂ©riences, principalement dans la vue de dĂ©terminer si le frottement Ă©tait le mĂȘme, quelle que soit la vitesse. On mit sur le chariot un poids de 5o livres , son propre poids compris , et l’on communiqua au tambour diverses vitesses en variant de deux Ă  vingt-quatre milles par heure; mais dans tous les cas le frottement indiquĂ© par la machine Ă  peser fut toujours le mĂȘme. L’index n’éprouva d’altĂ©ration par aucune augmentation de vitesse mais aussitĂŽt que l’on augmenta le poids, il montra une augmentation correspondante de frottement. INous considĂ©rons ces expĂ©riences comme Ă©tant parfaitement propres Ă  prouver que le frottement sur un chemin de fer est le mĂȘme pour toutes les vitesses , et qu’on peut faire parcourir Ă  une voiture une distance de vingt milles par heure avec la mĂȘme quantitĂ© de puissance qu’il en faudrait pour lui donner une vitesse seulement de deux milles par heure. En d’autres termes, on pourra transporter des marchandises de Manchester Ă  Liverpool sur un chemin de fer, avec presque le mĂȘme emploi de vapeur, soit en faisant deux milles , ou quatre milles, ou vingt milles par heure. Une machine LE MECANICIEN 1 24 Ă  vapeur qui traĂźnerait vingt tonnes avec une vitesse de quatre milles par heure , conduira dix tonnes Ă  raison de huit milles par heure avec la mĂȘme dĂ©pense en charbon; de sorte qu’avec un poids moins fort elle pourra aller et retourner dans le mĂȘme temps qu’il lui faudrait pour y aller seulement avec un poids double. Enfin, pour examiner cette question sous un autre point de vue, supposons qu’une machine de la force de quatre chevaux traĂźne quarante tonnes Ă  Liverpool en huit heures, une machine de huit chevaux charroiera le mĂȘme poids en quatre heures. Il y aura la mĂȘme dĂ©pense de vapeur dans les deux cas; mais dans le dernier on Ă©pargnera la moitiĂ© du temps, Ă©pargne qui, nous n’avons pas besoin de le dire, sera souvent d’une trĂšs-grande importance. Ces rĂ©sultats pratiques sont trĂšs-satisfaisans, attendu que l’espĂ©rance de mettre en mouvement les voitures avec une vitesse appropriĂ©e Ă  une expĂ©dition plus rapide , tant dans le transport des marchandises que des voyageurs, est par lĂ  fondĂ©e d’une maniĂšre presque certaine. Nous devons observer ici la diffĂ©rence frappante qui existe entre la force requise pour imprimer un mouvement rapide aux corps sur un chemin de fer, et celle qui est nĂ©cessaire sur un canal ou sur une riviĂšre navigable. Il y a entre ccs deux objets une distinction rĂ©elle Ă  faire qui ANGLAIS. 125 provient de ce que la rĂ©sistance de l’eau sur l’arc formĂ© par le bateau augmente en raison du carrĂ© de sa vitesse, et que par consĂ©quent, pour doubler la vitesse d’un bĂątiment sur l’eau, il faut employer le quadruple de puissance. Mais d’un autre cĂŽtĂ© on doit admettre que, pour toutes les vitesses qui sont au dessous de quatre milles par heure, le canal a un avantage dĂ©cidĂ© sur la route de terre, attendu que la force de l’eau augmente en proportion de la diminution de vitesse. Quant au cheval, on sait bien que la force diminue Ă  mesure que sa vitesse augmente, et que lorsqu’il marche avec la plus grande rapiditĂ© possible, qui excĂšde rarement treize milles par heure s’il est chargĂ©, il a trĂšs-peu ou mĂȘme point de force. Nous admettons donc en principe que, dans l’état actuel d’amĂ©lioration de nos manufactures, la puissance artificielle doit ĂȘtre mise en usage, et que l’économie dans l’application de cette puissance est la partie la plus essentielle qui puisse ĂȘtre obtenue , et qui doive le plus fixer notre attention. Quant Ă  ce point, les donnĂ©es que nous avons pu nous procurer sont tellement limitĂ©es qu’il est presque impossible d’établir aucune opinion dĂ©cisive. Les machines qui ont Ă©tĂ© pendant quelque temps en usage dans les mines de charbon de M. Brandley, prĂšs de Leeds, ont une roue dentelĂ©e qui s’engrĂšne dans une crĂ©maillĂšre LE MECANICIEN 1 26 formant une des barres de la route; celles de la mine de charbon de Hetton sont en grande partie basĂ©es sur le mĂȘme principe. Cette mĂ©thode n’est pas sans inconvĂ©nient, parlaraison que tout le poids de la machine , qui dans le mode de construction le plus parfait n’a pas moins de huit tonnes, porte sur la roue, et que le moindre obstacle de la barre doit nĂ©cessairement produire un Ă©branlement dans toute la machine. Afin de remĂ©dier Ă  cela, M. Gordon a inventĂ© une voiture locomotrice, pour laquelle il a pris un brevet d’invention , avec une machine placĂ©e sur des ressorts qui lui communiquent le mouvement sans avoir de connexion avec les roues ni avec l’axe. On a employĂ© encore d’autres mĂ©thodes ; mais quoi qu’il en soit, on n’a pas pu remĂ©dier Ă  la plus grande difficultĂ© , c’est la pesanteur de la machine. En effet, il nous semble qu’on ne peut obtenir le but dĂ©sirĂ© qu’en diminuant ce poids Ă©norme, comme on a eu l’intention de le faire en se servant de la machine pneumatique de M. Brown , ou de la machine Ă  vide , ou enfin en ĂŽtant tout-Ă -fait la machine de la voiture, et en se servant de machines stationnaires placĂ©es Ă  des distances convenables pour remorquer ou tirer les voilures dans une succession rĂ©guliĂšre. On s’est servi de cette derniĂšre mĂ©thode dans le voisinage de Newcastle , et elle a Ă©tĂ© mise en usage par M. Thompson ; ANGLAIS. ! 27 on pourra en voir les rĂ©sultats dans des observations trĂšs-justes qui sont jointes Ă  la description de sa patente, et qui ont Ă©tĂ© insĂ©rĂ©es dans le RĂ©pertoire des arts pour le mois de mars 1822. Cette mĂ©thode consiste Ă  diviser la liane du 1. chemin de fer en un certain nombre de relais Ă  des distances convenables l’un de l’autre. On place une machine Ă  chaque relais , afin de tirer les voitures du prochain relais, ou de la machine la plus proche , de chaque cĂŽtĂ© , jusqu’au point oĂč le relais se trouve placĂ©. O11 parvient Ă  ce but avec des cordes , qui, avant de commencer l’opĂ©ration , sont tirĂ©es au moyen de chevaux de chaque machine respective Ă  celle qui est immĂ©diatement devant ces cordes, aprĂšs que le travail a commencĂ© , sont attachĂ©es au bout delĂ  voiture qui est mue en avant ou qui est sur son retour. En formant des lignes de chemin de fer sur ce principe, c’est-Ă -dire en se servant de machines qui sont stationnaires, il n’est pas nĂ©cessaire qu’elles inclinent dans la direction du poids, ou quelles soient mĂȘme parfaitement de niveau. Car dans des machines de ce genre il n’est pas nĂ©cessaire de donner une attention particuliĂšre au poids de la chaudiĂšre et de ce qui en dĂ©pend, comme cela a lieu dans les machines qui ont un principe locomoteur. En effet des inĂ©galitĂ©s peu considĂ©rables de surface, qui prĂ©senteraient un obstacle rĂ©el dans l’applica- V IĂŒ8 LE MÉCANICIEN tion des machines locomotrices, sont tout-Ă - fait sans importance dans l’emploi des machines stationnaires. Comme on parcourt beaucoup de routes de ce genre, aussi bien de nuit que de jour, il devient nĂ©cessaire dans ce cas qu’il y ait un signal de donnĂ© d’une machine Ă  l’autre aussitĂŽt que les voitures sont arrivĂ©es, ou qu’on les attache Ă  leurs cordages respectifs , alin que l’ouvrier chargĂ© de la surveillance de la machine sache quand il doit prĂ©parer son mĂ©canisme. M. Thompson recommande dans ce but que la porte du foyer de la chaudiĂšre , ou toute autre lumiĂšre d’une grande force , soit placĂ©e vis-Ă -vis les machines de chaque cĂŽtĂ©, en sorte qu’en ouvrant cette porte du cĂŽtĂ© qui fait face Ă  la machine , aux cordages de laquelle les voitures qui viennent d’arriver ont Ă©tĂ© attachĂ©es, l’ouvrier puisse prendre telles mesures qu’il jugera convenables. Il est vrai qu’on n’entendait pas alors le principe des machines locomotrices aussi bien qu’à prĂ©sent ; mais il nous paraĂźt, que le point que nous venons de traiter est demeurĂ© jusqu’à prĂ©sent dans l’état d’une question non rĂ©solue , et qu’il est trĂšs-difficile d’établir une opinion quelconque sur la vitesse des voitures mues par des machines sur un chemin de fer, mĂȘme avec la vitesse ordinaire de nos voitures sur les grands chemins. Cependant, d’aprĂšs les donnĂ©es que ANGLAIS. I a 43 et en faire l’expĂ©rience avec un moule demi- circulaire , en faisant une boule de terre au moyen de la roue du potier. Le diamĂštre du demi-cercle autour duquel il tourne s’appelle Vaxe de la sphĂšre. Les extrĂ©mitĂ©s de l’axe se nomment pĂŽles. Toute ligne passant parle centre delĂ  sphĂšre, et terminĂ©e par la surface , est un diamĂštre de la sphĂšre. Toutes les sections de la sphĂšre sont des cercles ; celles qui passent par le centre de la sphĂšre sont des grands cercles , comme AB fig. 54 ; les autres sont d c petits cercles „ comme CD. Une portion quelconque de sphĂšre coupĂ©e par un plan s’appelle segment. Lorsque le plan passe par le centre , il partage la sphĂšre en deux parties Ă©gales, qui s’appellent alors hĂ©misphĂšres. Un solide engendrĂ© par la rĂ©volution d’une section du cĂŽne autour de son axe prend le nom d 'ellipsoĂŻde, de paraboloĂŻde ou d 7 hyperbo- loĂŻde de rĂ©volution. L’elliptique se nomme en gĂ©nĂ©ral sphĂ©roĂŻde. La ligne autour de laquelle tourne l’ellipse s’appelle l’ axe. Lorsque l’ellipsoĂŻde est engendrĂ© par la demi- ellipse en tournant autour de l’axe transversal, on l’appelle ellipsoĂŻde oblongue. Toute section d’un ellipsoĂŻde est une ellipse, exceptĂ© lorsqu’elle est perpendiculaire Ă  l’axe 144 LE mĂ©camcien autour duquel elle est engendrĂ©e ; dans ce cas la section est un cercle. Toutes les sections d’un ellipsoĂŻde parallĂšles entre elles sont des figures semblables. Un corps rĂ©gulier est un solide enveloppĂ© par un certain nombre de surfaces planes rĂ©guliĂšres de mĂȘme espĂšc*e. Il n’y a que six corps rĂ©guliers , savoir le tĂ©traĂšdre , qui est une pyramide rĂ©guliĂšre ayant quatre faces triangulaires ; 2 ° le cube, qui a six faces carrĂ©es Ă©gales; 5° Y octaĂšdre, qui a huit faces triangulaires ; 4° le' dodĂ©caĂšdre pentagonal, qui a douze faces pentagonales ; b° le dodĂ©caĂšdre rhombisdal , qui a douze faces rhom- bes; 6° Y icosaĂšdre, qui a vingt faces triangulaires. Remarque. —Les figures marquĂ©es A,B,C,D,E, Ă©tantexactementtraeĂ©essurun carton etles lignes Ă  moitiĂ© coupĂ©es avec un canif, de maniĂšre Ă  ce qu’on puisse relever toutes les parties et les coller ensemble, elles reprĂ©senteront les cinq corps rĂ©guliers, savoir la fig. A, le tĂ©traĂšdre; la fig. B, le cube ; G, l’octaĂšdre ; D, le dodĂ©caĂšdre, et E, l’icosaĂšdre. Le rapport est la proportion qui existe entie deux grandeurs de mĂȘme espace , et qu’on indique ordinairement de cette maniĂšre A B. La. premiĂšre de ces grandeurs s’appelle antĂ©cĂ©dent et la seconde consĂ©quent. On conçoit la mesure ou la quantitĂ© d’un AN' rapport en considĂ©rant quelle partie du consĂ©quent est contenue dans l’antĂ©cĂ©dent, et on trouve cette quantitĂ© en divisant le consĂ©quent par l’antĂ©cĂ©dent. On dit que trois grandeurs ou quantitĂ©s A, B, C sont en proportion , lorsque le rapport de la premiĂšre Ă  la seconde est le mĂȘme que celui de la seconde Ă  la troisiĂšme. Ainsi 2, 4,8 sont en proportion , parce que 4 est contenu dans 8 autant de fois que 2 l’est dans L\. Quatre quantitĂ©s A, B , C , D sont en proportion lorsque le rapport de la premiĂšre A Ă  la seconde B est le mĂȘme que le rapport de la troisiĂšme C Ă  la quatriĂšme D. Ordinairement ou Ă©crit ainsi la proportion A;B;CD. Le rapport d'Ă©galitĂ© est celui qui existe entre des nombres Ă©gaux. Le rapport est inverse lorsqu’on met l’antĂ©cĂ©dent Ă  la place du consĂ©quent, et vice versĂą. Ainsi dans cette proportion 21 ; ; 6 3 , le rapport inverse sera 1 '.2 3 ; 6 . La proportion est alterne lorsqu’on compare antĂ©cĂ©dent avec antĂ©cĂ©dent et consĂ©quent avec consĂ©quent Ainsi si 2 r fc> 5 , en alternant on aura 26; 1 3 . La proportion est composĂ©e lorsqu’on compare l’antĂ©cĂ©dent et le consĂ©quent, pris ensemble , avec un seul consĂ©quent ou un seul antĂ©cĂ©dent. Dans la proportion 21 6 3 , on aura par rapport composĂ© 2+11 6 -j- 33 , et 2-f-i a ; ; 6 -J -5 ; G. IV. 10 1^6 rE MÉCANICIEN La proportion est dite continue lorsqu’il y a plus de quatre termes dans ce cas. Le premier terme est au second comme le second est au troisiĂšme, comme le troisiĂšme est au quatriĂšme, comme le quatriĂšme est au cinquiĂšme , et ainsi de suite. Le rapport composĂ© se forme par la multiplication de plusieurs antĂ©cĂ©dens et de plusieurs consĂ©quens entre eux, de la maniĂšre suivante. Si A B ; ; 5 5, B C5;8, etCD86; 5x5x8 120 i alors A sera Ă  D comme-=-=—, 5x8x6 2 /Jo 2 c’est-Ă -dire AD;i;p.. Inscrire , c’est tracer une figure dans une autre , de façon Ă  ce que tous les angles de la figure inscrite touchent les angles, les cĂŽtĂ©s ou les plans de la figure extĂ©rieure. Circonscrire, c’est tracer une figure autour d’une autre, de façon Ă  ce que les angles, les cĂŽtĂ©s ou les plans de la figure circonscrite touchent tous les angles de la figure intĂ©rieure. Echelle est une ligne droite, divisĂ©e en un certain nombre de parties Ă©gales entre elles. Chaque partie peut reprĂ©senter telle mesure que l’on veut, comme par exemple, un pouce, un pied, une aune , etc. Chacune de ces parties se sous-divisc en gĂ©nĂ©ral en parties d’une dĂ©nomination plus petite, ou en dixiĂšmes, construit des Ă©chelles de diverses maniĂšres. La plus usitĂ©e ANGLAIS. l47 est de prendre le pouce ou la ligne pour reprĂ©senter le pied ; on appelle ces Ă©chelles Ă©chelles- pouces ou Ă©chelles-lignes , etc. On les fait ordinairement en ivoire ou en buis. Un axiome est une vĂ©ritĂ© Ă©vidente par elle- mĂȘme qui n’a pas besoin d’ĂȘtre dĂ©montrĂ©e. Le problĂšme est la question proposĂ©e , comme par exemple la construction d’une figure. Le thĂ©orĂšme est ce que l’on veut dĂ©montrer ou prouver. Le corollaire est une consĂ©quence dĂ©duite de la dĂ©monstration de quelque proposition. Une scliolie est une remarque en observation faite sur quelque chose prĂ©citĂ©e. Le signe — indique que les quantitĂ©s entre lesquelles il est placĂ© sont Ă©gales. Le signe -f indique que la quantitĂ© mise aprĂšs doit ĂȘtre ajoutĂ©e Ă  celle mise avant. Le signe —indique que la quantitĂ© mise aprĂšs doit ĂȘtre retranchĂ©e de la quantitĂ© mise avant. PROBLÈMES GÉOMÉTRIQUES. Probl, i. Diviser une ligne donnĂ©e AB en deux parties Ă©gales. Des points A et B comme centres, et avec une ouverture de compas plus grande que la moitiĂ© de AB , dĂ©crivez des arcs qui se coupent en c et en d. Tirez la ligne cd ; le point E oĂč elle coupe AB sera le milieu demandĂ©. l/j8 MÉCANICIEN P kohl. a. Elever une perpendiculaire dun point donnĂ© C sur une ligne donnĂ©e AB. i er Cas. — Si le point donnĂ© est prĂšs du milieu de la ligne, de chaque cĂŽtĂ© du point C prenez deux distances Ă©gales quelconques C d, et C; et de d et de e, avec ce rayon ou ouverture de compas plus grande que cd ou ce, dĂ©crivez deux arcs de cercle qui se coupent en F ; puis par les points f, c, menez la ligne/" c, qui sera la perpendiculaire demandĂ©e. 2 r Cas. — Si le point donnĂ© se trouve Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la ligne , ou voisin , prenez un point quelconque d au-dessus la ligne, et, avec le rayon ou la distance de, dĂ©crivez l’arc ecf, coupant AB en e et en c, par le centre d et le point e , menez la ligne e d f, coupant l’arc e c /' en F ; par les points f c menez la ligne f c, et vous aurez la perpendiculaire demandĂ©e. Probe. 3. D’un point donnĂ© F, abaissez une perpendiculaire sur une ligne donnĂ©e A B. Du point f, dĂ©crivez, avec un rayon quelconque l’arc d e coupant A B en e et en d, des points e d; avec le mĂȘme rayon ou tout autre dĂ©crivez deux arcs qui se coupent en g ; par les points F et menez la ligne f g, et f G sera la perpendiculaire demandĂ©e. Probe. 4- Faire un angle Ă©gal Ă  un autre angle donnĂ© tel que a B b. Du point B , et avec un rayon quelconque, dĂ©crivez l’arc a b, coupant les cĂŽtĂ©s B a, B b , ANGLAIS. aux points a et b, menez la ligne D e , et du point D, avec le mĂȘme rayon qu’auparavant, dĂ©crivez l’arc c F, coupant De en e , prenez la distance B a, et appliquez-la sur l’arceF de e en F; puis, par lespointsD,F, tirezlaligneDF l’angle eDF sera Ă©gal Ă  l’angle bBa, solution proposĂ©e. Probl. 5. Diviser un angle donnĂ© AB C en deux angles Ă©gaux. Du point B, avec un rayon quelconque, dĂ©crivez l’arc AC ; des points A et C, avec le mĂȘme rayon ou tout autre, dĂ©crivez des arcs qui se coupent en d ; tirez la ligne B d, qui divise l’angle AB c en deux angles Ă©gaux, et vous aurez la solution du problĂšme. Probl. 6 . Faire un angle d’un nombre de degrĂ©s quelconque. Il y a plusieurs mĂ©thodes pour cela; l’une consiste Ă  faire usage d’un instrument qu’on appelle rapporteur ou demi-cercle de cuivre, dont la circonfĂ©rence est divisĂ©e en degrĂ©s. Soit A B une ligne donnĂ©e ; on demande de mener du point angulaire A une ligne faisant avec AB un certain nombre de degrĂ©s, 20 par exemple ; posez le cĂŽtĂ© droit du rapporteur sur la ligne A B et comptez 20 Ă  partir de l’extrĂ©mitĂ© B du demi- cercle ; faites une marque au point C, oĂč arrivent les 20°; puis ĂŽtant le rapporteur, tirez la ligne AC, qui fait avec AB l’angle demandĂ©, ou bien, on peut encore le faire par une ligne divisĂ©e tracĂ©e ordinairement sur des Ă©chelles appelĂ©es l 5 o MÉCANICIEN ligne de cordes. Prenez 60° depuis la ligne des cordes, entre les branches du compas, et, en fixant une au point angulaire B probl. 4 , avec cette ouverture comme rayon, dĂ©crivez un arc tel que a b ensuite prenez le nombre de degrĂ©s dont vous voulez faire votre angle, etportez- les de b en a; vous aurez a B b, l’angle demandĂ©. Probe, y. Par un point donnĂ© C , menez une ligne parallĂšle Ă  une ligne donnĂ©e A B. i ct Cas. Prenez un point quelconque, d sur AB ; en d et en C , dĂ©crivez deux arcs e c ; par C et P menez la ligne C F, qui sera la ligne demandĂ©e. 2° Cas. Si la parallĂšle doit ĂȘtre Ă  une distance donnĂ©e de A B , alors, de deux points quelconques c et d pris sur la ligne A B , et avec un rayon Ă©gal Ă  la distance donnĂ©e, dĂ©crivez les arcs e et f menez la ligne CB tangente Ă  ces arcs sans les couper; cette tangente sera parallĂšle Ă  A B ,suivant la proposition. Probe. 8. Diviser une ligne donnĂ©e A B en un certain nombre de parties Ă©gales. Du point A, extrĂ©mitĂ© de la ligne, tirez A C , faisant un angle quelconque avec AB, etdu point B , autre extrĂ©mitĂ©, tirez la ligne B D, faisant l’angle A B d Ă©gal Ă  B A c. Sur chacune de ces lignes Ac,B d, commençant en A et en B, marquez autant de parties Ă©gales, d’une longueur quelconque, que AB doit avoir de divisions, ANGLAIS. 151 joignez les points C 5 , 46 , 57 ; A B se trouvera divisĂ© comme on le demande. Probl. g. Trouver le centre d’un cercle donnĂ©. Menez une corde quelconque A B, et coupez- la en deux avec la perpendiculaire CD; divisez encore C D en deux parties Ă©gales avec le diamĂštre E F ; l’intersection O sera le centre cherchĂ©. Probl. 10. Mener une tangente Ă  un cercle donnĂ© qui passe par un point donnĂ© A. Du centre O menez le rayon OA par le point A; faites D E perpendiculaire Ă  O A; cela vous donnera la tangente cherchĂ©e. Probl. 11. Mener une tangente Ă  un cercle ou segment de cercle A B C , par un point donnĂ© B , sans faire usage du centre du cercle. Faites deux divisions Ă©gales sur le cercle, du point donnĂ© B, vers d et e, et tirez la corde eB en F, faites d Ă©gal Ă  dF; par le point g menez la ligne g B , qui donnera la tangente demandĂ©e. Probl. 12. Etant donnĂ©s trois points A, B,C qui ne soient pas sur une mĂȘme ligne, dĂ©crire un cercle qui passe par ces trois points. Partagez en deux parties les lignes AB , B C , parles perpendiculaires ab, bd, se rencontrant en d. Du point d, avec la distance d A, d B , oudC , dĂ©crivez ABC, et vous aurez le cercle en question. Probl. i 5 . DĂ©crire le segment d’un cercle avec le secours de deux rĂšgles, Ă  une distance quelconque I ,2 MÉCANICIEN AB, et avec une hauteur C D perpendiculaire sur le milieu de ÀB, sans faire usage du centre. Placez les rĂšgles Ă  la hauteur au point C ; ajustez les bords prĂšs des points A et B , fixez- les en C, et mettez une autre piĂšce en travers pour les assujettir. Mettez des chevilles en A et en B ; puis faites pivoter les rĂšgles sur ces chevilles, en tenant un crayon au point angulaire C ce mouvement dĂ©crira le segment. Probe. 14. Inscrire un cercle dans un triangle donnĂ© quelconque. Menez les lignes AD et DB , qui partagent en deux angles Ă©gaux chacun des deux angles A et C. Du point D, point d’intersection des deux lignes, abaissez la perpendiculaire D E,quisera le rayon du cercle demandĂ©. Prorl. 1 5 . DĂ©crire un octogone rĂ©gulier, dans un carrĂ© donnĂ©. Menezles diagonales A C etBD,qui se coupent en e, des points A, B , C, D , comme centres ; avec un rayon e C , dĂ©crivez les arcs h e 1, ke n, me g, f e i ; joignez f n, m h, k i, 1 g, et vous aurez l’octogone proposĂ©. Probe. 16. Dans un cercle donnĂ©, dĂ©crire un polygone rĂ©gulier quelconque. Divisez la circonfĂ©rence en autant de parties qu’il y a de cĂŽtĂ©s dans le polygone que vous voulez construire , et joignez les points de division par des droites. ANGLAIS. I 53 Probl. i 7. Construire sur une ligne donnĂ©e A B un triangle Ă©quilatĂ©ral. Des points A et B ,avec un rayon Ă©gal Ă  AB, dĂ©- erivez des arcs qui se coupent en C , tirez les lignes AC et B C , et vous aurez ABC , triangle, proposĂ©. Probl. 18. Construire un triangle dont les cĂŽtĂ©s soient Ă©gaux Ă  trois lignes donnĂ©es DE F, la somme de deux de ces lignes Ă©tant plus grande que la troisiĂšme. Faites AB Ă©gal Ă  la ligne D, du point A comme centre ; avec le rayon F, dĂ©crivez l’arc C D ; du point B , avec le rayon E , dĂ©crivez un autre arc coupant le premier au point C ; menez A C et B C, ABC donnera le triangle demandĂ©. Probl. 19. Faire un trapĂšze Ă©gal et semblable Ă  un trapĂšze donnĂ© A B C D. Divisez le trapĂšze donnĂ© AB C D , en deux triangles , par la diagonale D B ; faites B F Ă©gal Ă  A B ; construisez par le dernier problĂšme sur E F le triangle E FII, dont les cĂŽtĂ©s soient respectivement Ă©gaux Ă  ceux du triangle A B D ; construisezsur H F,quiestĂ©gal DB, le triangle II F G dont les cĂŽtĂ©s soient respectivementĂ©gaux Ă  D B C ; alors E F GH formera le trapĂšze demandĂ©. On peut, au moyen de ce problĂšme, copier tous les plans possibles ; puisque toutes les figures, quelque irrĂ©gul'Ăšres qu’elles soient,peuvent se diviser en triangles. C’est sur celte niĂ©- 1 54 LE MÉCANICIEN thode que sont fondĂ©s l’arpentage et la levĂ©e des plans. Probl. 20. Pour faire un carrĂ© Ă©gal Ă  deux carrĂ©s donnĂ©s. Des cĂŽtĂ©s DE et DF dĂ©s deux carrĂ©s donnĂ©s À et B , faites-en les cĂŽtĂ©s d’un triangle rectangle FD E; menez l’hypothĂ©nuse FE; construisez sur ce triangle le carrĂ© E F G II, qui sera le carrĂ© cherchĂ©. Probl. 21 .Etant donnĂ©es deux lign es droites A B , G D , trouver une troisiĂšme proportionnelle. Faites un angle II E I tel qu’il vous plaira; du point E prenez EF Ă©gal Ă  AB, et EG Ă©gal Ă  CD joignez F G, menez E I Ă©gal Ă  E F, et menez Il I parallĂšle Ă  F G ; EU sera alors la troisiĂšme proportionnelle demandĂ©e; c’est-Ă -dire EF E G E II E1 ou À B C D C D El. Probl. 22. Etant donnĂ©es trois lignes, trouver une quatriĂšme proportionnelle. Faites un angle quelconque IIGT du point G prenez G IIĂ  Ă©gal Ă  AB, GI Ă©gal G D, et joignez HI;prenez GK Ă©gala EF ; menez KLparKpa- rallĂšleĂąll 1 ; G L formera la quatriĂšme proportionnelle demandĂ©e, c’est-Ă -dire G II G 1 GE GL, ou AB CD EE G L. Probl. 2 3. Diviser une ligne donnĂ© A B dans la mĂȘme proportion qu’une autre C D. Faites un angle quelconque KHI, et prenezHI Ă©gal Ă  AB ; portez ensuite les diverses divisions de CD de H en K, et joignez Kl; tirez les lignes h ANGLAIS. 155 e , i f, k g parallĂšles Ă  I K ; la ligne III se trouvera divisĂ©e en e, f, g, solution du problĂšme. Probl. 24* Entre deux lignes donnĂ©es A B , et C D , trouver une moyenne proportionnelle. Tirez la ligne droite E G, sur laquelle vous prenez EF Ă©gal Ă  AB, et F G Ă©gal Ă  C D ; coupez E G en deux au point H, et avec IIE ou IIG comme rayon dĂ©crivez le demi cercle EIG ; du point F'me nezFIperpendiculaireĂ EG , coupantle cercle en I ; IF serala moyenne proportionnelle demandĂ©e. Probl. 25 . DĂ©crire une ellipse. F'ixezdeux Ă©pingles aux points Eet F; mettez un fil tout autour et attachez les bouts ensemble au point C ; si on fait tourner le point C , en tenant le fil tendu , on aura une ellipse. Les points E et F oĂč sont plantĂ©es les Ă©pingles se nomment les foyers. La ligne AB, qui passe par les foyers, s’appelle le grand axe. Le point G coupant le grand axe en deux est le centre de l’ellipse. La ligne C D qui coupe ce centre perpendiculairement au grand axe est 1 a petit axe. Le paramĂštre est une ligne droite passant par le foyer en F , menĂ©e perpendiculairement au grand axe ; il est terminĂ© par la courbe. Le diamĂštre est une ligne qui passe parle centre , et terminĂ©e par la courbe. Un diamĂštre conjuguĂ© Ă  un autre diamĂštre est une ligne menĂ©e par le centre parallĂšle Ă  une l56 EE MÉCANICIEN tangente Ă  l’extrĂ©mitĂ© de l’autre diamĂštre et terminĂ©e par la courbe. Une double ordonnĂ©e est une ligne menĂ©e par un diamĂštre quelconque parallĂšle Ă  une tangente , Ă  l’extrĂ©mitĂ© de ce diamĂštre terminĂ© par la courbe. Probe. 26. Etant donnĂ©s le grand axe A B et le petit axe G D d’une ellipse quelconque, trouver les deux foyers , et avec eux dĂ©crire l’ellipse. Prenez AE ou EB Ă©gal Ă  la moitiĂ© du grand axe et du point G comme centre; dĂ©crivez un arc coupant AB en F et en G, qui sont les foyers ; plantez des Ă©pingles dans ces deux points en tendant un fil autour des points F CG l’ellipse se dĂ©crit comme ci-dessus. Probe. 27. Avec les mĂȘmes donnĂ©es dĂ©crire une ellipse sans faire usage des foyers. On prend pour cela un instrument composĂ© de deux rĂšgles ajustĂ©es l’une sur l’autre et formant des angles droits, avec une rainure Ă  chaque. Une baguette avec deux Ă©crous mobiles se meut dans cette rainure, et au moyen d’un crayon fixĂ© Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la baguette on dĂ©crit la courbe voici l’opĂ©ration. Faites que la distance de la premiĂšre Ă©pingleen B, du crayon en A, soit Ă©gale Ă  la moitiĂ© de l’axe le plus court, et que la distance de la seconde Ă©pingle en G , du point A , soit Ă©gale Ă  la moitiĂ© de l’axe le plus long; les Ă©pingles Ă©tant placĂ©es ANGLAIS. 1 L7 dans les rainures, faites mouvoirie crayon en A, et vous dĂ©crirez l’ellipse. Probl. 28. Tracer la figure d'une ellipse avec un compas d’une longueur AB el d’une largeur CD. Menez BP parallĂšle et Ă©gal Ă  E G, et coupez cette ligne en deux , au point I ; ensuite faites I C et PD se coupant en K; divisez K G par une perpendiculaire rencontrant CD en O, et sur O avec le rayon OC, dĂ©crivez le quadrant CGQ. Par Q et par A, menez QG coupant le quadrant au point G; ensuite menez GO coupant AB en M; faites EL Ă©gal Ă  EM, ainsi que EN Ă©gal Ă  EO. Du point N par M et L , menez N II et N I ; alors M , L, N, O , sont les quatre centres par lesquels passent les quatre quarts de l’ellipse. Il est Ă  remarquer que ceci n’est pas une vĂ©ritable ellipse, mais seulement une courbe qui en approche, appelĂ©e anse du jardinier. Il est impossible de tracer une ellipse parfaite au moyen d’un compas, qui ne peut dĂ©crire que des portions de cercle ; mais la courbe d’une ellipse diffĂšre essentiellement d’un cercle dans toutes ses parties; et il n’y a point de parties de cercle qui, misesensemble, puissent former une ellipse ; mais on peut par ce moyen tracer une figure qui approche Ă  peu prĂšs d’une ellipse, et le dĂ©faut Ă  la jonction des portions de cercle n’est pas sensible; le meilleur moyen est de ne pas les joindre tout-Ă -fait, et d’aider la courbe avec la main. LE MECANICIEN 1&8 Probl. 29. Etant donnĂ©e une ellipse trouver le grand axe et le petit axe. Tracez deux lignes parallĂšles AB et CD , coupant l’ellipse aux points A, B , C , D ; partagez-les en e et en f. Par les points e et f, menez GII, coupant l’ellipse en G et en II; divisez GII au point I, et vous aurez le centre. Du point I, avec un rayon quelconque, dĂ©crivez un cercle coupant l’ellipse aux quatre points k , 1, m, n ; joignez ensemble k 1, et m n; partagez k 1 ou m n aux points o ou p , par les points 0 ,1,ou I, p ; menezQR coupant l’ellipse en Q etll ; Q II sera alorsle grand axe ; par le point I menez T S parallĂšle Ă  kl, coupant l’ellipse en T et S ; T S sera le petit axe. Probe. 5 o. DĂ©crire une ellipse semblable Ă  une ellipse donnĂ©e AD B C d’une longueur donnĂ©e I K ou d’une largeur donnĂ©e AI L. Soient AB et C D les deux axes de l’ellipse donnĂ©e. Parles points de rencontre A,D,B,G, complĂ©tez le rectangle GE1IF; menez les diagonales E F et G H elles passeront par le centre au point R , par I et R; laites P i\’ et O Q parallĂšles Ă  C D , coupant les diagonales E F et G H en P, N, Q , O ; joignez P O et i\ Q, coupant C D en L et M ; alors IR Ă©tant le grand axe et M L le petit axecl’une ellipse, celle-ci sera semblable Ă  l’ellipse donnĂ©e ADBC, qu’on peut dĂ©crire par des mĂ©thodes prĂ©cĂ©dentes. m. f = 3 n. b = 4 Pour le trapĂšze d c f e. c. i 4 a 6 d. f 6 3i i 8 superficie. t 8 superficie d. c. f e 35 -c. f. a b 53 superf. detoutlcpolygone‱ Probl. 7. Trouver l’aire d’un polygone rĂ©gulier. RĂšgle. Multipliez le pĂ©rimĂštre de la ligure ou la somme de ses cĂŽtĂ©s par la perpendiculaire abaissĂ©e de son centre sur l’un des cĂŽtĂ©s , la moitiĂ© du produit sera l’aire demandĂ©e. Pkobl. 8 . Etant donnes, dans un arc de cer- Pour le trapĂšze c f a b. ». b 4 3 7 c. a 10 7° 35 superficie. JjEUAXlCIKX i ĂŒ8 de 3 deux des lignes suivantes , savoir la corde AB, le sinus rcrse DP , la corde du demi-arc AD , et te diamĂštre AC ou le rayon CD ; trouver les autres. Si l’on connaĂźt deux de ces lignes, on aura deux cĂŽtes d’un des triangles rectangles APC ou APD , avec lesquels l’on pourra , au moyen du troisiĂšme problĂšme , dĂ©terminer le troisiĂšme cĂŽtĂ© et les autres lignes de l’arc. Supposons que AB et PD soient les deux cĂŽtĂ©s donnĂ©s, alors, suivant le troisiĂšme problĂšme , la moitiĂ© de AB ou de AP est une moyenne proportionnelle entre DP et PC+CD ; car PC-fCD -f-PD est le diamĂštre du cercle, dont la moitiĂ© est le rayon CA, et par le troisiĂšme problĂšme , ACP—AP^CP^, et AP-’-f-PD?. = AD>. Soient donnĂ©s CD et AB , j AB=AP et CD= AC ; donc 7/CD’—AP2=CP* et CD—CP^PD. /PD?-j-AP =AD. Trouver le diamĂštre et la circonfĂ©rence, d'un cerclel'un par l'autre. r ro RĂšgle. Le diam. la circouf. ; 7 ; 2a. La circonf. au diam. 1227. 2° RĂšgle. Le diam. 1 a circonf. 11 5 555 . La circonf. au diam. ; 555 1 15 . 5 e RĂšgle Le diam. 1 a circonf. i 1 5 ,i 4 l 6 . La circonf. au diam. 5 ,1 4 161. 1" Exemple. Trouver la circonfĂ©rence d’un cercle qui a pour diamĂštre AB Ă©gale 10. ANGLAIS. 169 Par la i rc rĂšgle. 722io;x 10 220 7 10 —— 3 3 i 7 ou 31,42807 RĂ©p, Par la 2 e rĂšgle. 1r 3;355 1o x 10 - 11 3 355 o - 1Ü0 3 i, 4 i 5 y 3 RĂ©p. 4y° 180 670 io 5 o 33 o Par la 3 e rĂšgle. 1 ; 3 ji 4 i 6 ; io;x= 3 i, 4 itĂź circonfĂ©rence approximative, la vĂ©ritable circonfĂ©rence Ă©tant 31,415,926,535,897,9, etc. Donc c’est la 2 e rĂšgle qui approche le plus de la vĂ©ritĂ©. 2 e Exemple. Trouver le diamĂštre dont la circonfĂ©rence est 100. Par la i re rĂšgle. 7X25 175 227 5 o i 5 rr = 15,9090 RĂ©p. MECANICIEN 170 Par la 2 e rĂšgle. 355 1 i3;5o x5, 9 i55 RĂ©p. 565o 355 2100 - 3a5o i5,9i55 55o T 9^° 1730 Par la 3 e rĂšgle. 3 , x 4 t 6 i 5 o 15,9155 PkotĂźl. 10. Trouver la longueur d’un arc de cercle quelconque. i rc RĂšgle. 180 nombre de degrĂ©s de l’arc 5,1416 fois le rayon sa longueur. Ou 5 nombre de degrĂ©s o,5a36 fois le rayon sa longueur. Exemple. Trouver la longueur d’un arc ADB probl. 8 de 3o degrĂ©s, le rayon Ă©tant de g pieds. i8o;3o ou 6n 3 ,i/h6x9x= 4>7 i2 4 RĂ©p. ou 33 oo,5236x9x= 4,7 I2 4 RĂ©p. j RĂšgle. Retranchez, de 8 fois la corde sou- tendante du demi-arc la corde soutendante de ANGLAIS l’are entier, et prenez le tiers du reste, vous aurez la longueur de l’arc Ă  peu prĂšs. Exemple. La corde AB fprobl. 8 de l’arc entier Ă©tant 4*65374 , la corde AD du demi-arc , Ă©tant par consĂ©quent 2 , 34947 * on demande la longueur de l’arc. = 16 AF2= 64 8o 8,94427 ip=Al 8 ' 71,554175» 16 pt'Cn. le ide 55 , 554 i 752 pren. la - de i8,5i8o584 arc ADB g,2590297=^ arc. 10= ray. g2,5go»g7 Rcp ProblĂšme i5. Trouver l’aire d’un segment de cercle. RĂšgle. 1° Trouver par le problĂšme l’aire du secteur, ayant le mĂȘme arc que le segment ; 2° trouver l’aire du triangle formĂ© par la corde du segment et les deux rayons du secteur. Alors la somme de ces deux aires rĂ©unies don- ANGLAIS. nera l’aire du segment s’il est plus grand que le demi-cercle, et s’il est plus petit, on prendra au contraire la diffĂ©rence de ces deux aires. Exemple. On demande l’aire du segment A G B D, sa corde A B Ă©tant 12 et le rayon E A 10. AE» IOO AD 2 DE’ 64 sa racine 8=DE de io=CE diff. 2=CD CD’ 4 AD’ 36 sa rac. 4o corde AC 2 G,324o55 cor. AC 8 6=AD 8=DE 48 aire de A EAB 50,59644° le 7 de 38,5 9 644 le ] de 12,86548 arc ABC 6,43274 t arc 10 ray. 64,3274 aire du sect. FACE 48,0000 aire du triangl. EAB RĂ©p. 16,8274 aire du segm. ACBA. ProblĂšme i/. Trouver Taire d’une zone circulaire A D G E A. 1 nQ LE MÉCANICIEN i re RĂšgle. Trouver les aires clĂ©s deux segmens A E B , D E C , et leur diffĂ©rence sera la 7,011e A D C B. 2 e RĂšgle. A l’aire du trapĂšze D Q P ajoutez l’aire du petit segment A D P, et doublez la somme , vous aurez l’aire de la zone A D C B. ProblĂšme i5. Trouver l’aire d’un anneau circulaire, autrement dit, de l’espace compris entre deux cercles concentriques. La diffĂ©rence des surfaces entre les deux cercles sera celle de l’anneau, ou bien multipliez la somme des diamĂštres par leur diffĂ©rence, et multipliez ensuite le produit par 07,854. Exemple. Les diamĂštres des deux cercles concentriques Ă©tant AB 10 et D G 6 , on demande l’aire de l’anneau formĂ© par les deux cercles AEBAetBFGD. 10 0,7854 6 64 somme l6 314 1 6 diff. 4 4/4^4 64 5o,a656 ProblĂšme 16. Mesures des grandes figures irrĂ©guliĂšres. Divisez la figure en parties Ă©gales en largeur; ajoutez ces parties ensemble, et divisez la somme par le nombre de ces parties, vous aurez la largeur moyenne , que vous multiplierez par la longueur pour avoir l’aire de la figure. ANGLAIS. 1 77 Exemple. Les parties d’une figure irrĂ©guliĂšre, au nombre de cinq, Ă©tant A D = 8, Ăź, m P — 7 , 4, n Q = 9, 2 ou Ăźo, Ăź, E C = 8, 6; la longueur A B = 5cj ; dĂ©terminer l’aire de cette figure. 8,i 7 A 9; 3 io, i 8,6 le j de 43,4 8,68 3 9 338,5a aire de la ligure. METHODE POUR TROUVER L’AIRE ET LE VOLUME DES SOLIDES. ProblĂšme i. Trouver la soliditĂ© d’un cube. Cubez un de ses cĂŽtĂ©s, c’est-Ă -dire multipliez le cĂŽtĂ© par lui-mĂȘme, et le produit encore par le mĂȘme nombre. IV. 12 I7S LE MÉCANICIEN Exemple. Un cube a 24 pouces dans ses 5 dimensions ; quelle sera sa soliditĂ©? 24 24 9 6 48 5 7 6 24 23o4 1 i52 i 3,824 pouces cubes. ProblĂšme 2. Trouver la soliditĂ© d’un par allĂ© li- pip'ede. Multipliez la longueur par la largeur, et ce produit par la hauteur ou profondeur. Exemple. On veut connaĂźtre la soliditĂ© d’un parallĂ©lipipĂšde dont la longueur A B est 6, la largeur A C = 2 , et la hauteur B D = 5. 6 2 12 3 36 RĂ©p. ProblĂšme 5. Trouver la soliditĂ© d’un prisme quelconque. Multipliez l’aire de la base ou du sommet par la hauteur, et le produit donnera la soliditĂ© de ANGLAIS. '79 la figure. Cette rĂšgle s’applique aux prismes de toutes les formes, triangulaires, carrĂ©s , polygones , etc., ou ronds comme le cylindre. Exemple. Quelle est la soliditĂ© d’un prisme triangulaire dont la hauteur est 12, et dont chaque cĂŽtĂ© de la base Ă©quilatĂ©rale est 8 ? Aire de la base 28 x 2 la hauteur, = 536 , soliditĂ© du prisme. ProblĂšme !\. Trouver la surface convexe d’un cylindre. Multipliez la circonfĂ©rence par la hauteur du cylindre. ProblĂšme 5 . Trouver la surface convexe d’un cĂŽne droit. Multipliez la circonfĂ©rence de la hase par la hauteur oblique ou la longueur du cĂŽtĂ© ; la moitiĂ© du produit donnera la surface demandĂ©e. Exemple. Si le diamĂštre de la base a 5 pieds et le cĂŽtĂ© du cĂŽne 18, quelle sera la surface convexe de ce cĂŽne ? 3,i4o6 5 15,7080 circonf. 18 125664 15708 282,744 2 RĂ©p. 141,872 pieds. l8o LE MECANICIEN ProblĂšme 6. Trouver la surface convexe d’un cĂŽne tronquĂ©. Multipliez la somme des pĂ©rimĂštres des deux extrĂ©mitĂ©s par la hauteur inclinĂ©e ; la moitiĂ© de ce produit donnera la surface demandĂ©e. Exemple. Si les circonfĂ©rences des deux extrĂ©mitĂ©s sont l’une 12, 5 ,et l’autre 10, 5 , et que la hauteur inclinĂ©e soit on demande la surface convexe du cĂŽne tronquĂ©. I 2,5 1 o,3 p 1 2 228 3 19,2 dont la moitiĂ© est 159,6 surface du cĂŽne tronquĂ©. ProblĂšme 7. Trouver la soliditĂ© d’un cĂŽne ou d’une pyramide quelconque. Multipliez l’aire de la hase par la hauteur perpendiculaire de l’aire, le tiers du produit donnera la soliditĂ© cherchĂ©e. ProblĂšme 8. Trouver la soliditĂ© d’un cĂŽne tronquĂ© ou d’une pyramide tronquĂ©e. RĂšgle. Ajoutez ensemble l’aire de la base, l’aire de la surface supĂ©rieure et la moyenne proportionnelle entre ces deux aires ; prenez le tiers de cette somme pour avoir l’aire moyenne , laquelle, Ă©tant multipliĂ©e par la hauteur, don- ANGLAIS. 181 liera la soliditĂ© demandĂ©e. — Si c’est un cĂŽne, prenez le carrĂ© de chaque diamĂštre de la base et de la surface supĂ©rieure, et le produit de ces deux diamĂštres multipliĂ©s ensemble; ajoutez ces trois sommes ensemble, et multipliez cette nouvelle somme par 0,2618, pour avoir l’aire moyenne , que vous multipliez comme ci- dessus. Ou bien, si l’on fait entrer dans le calcul les circonfĂ©rences au lieu de leurs diamĂštres, le multiplicateur sera o,02654- Exemple. Quelle est la soliditĂ© d’un cĂŽne tronquĂ© de 20 pouces de hauteur, et dont les diamĂštres des deux extrĂ©mitĂ©s ont l’un 28 pouces et l’autre 20 ? Aire de la base 6 i 5 ,yq 28 28 20 Aire de la surf. sup. 3 1 4 ,16 28 20 20 43 g ,84 - —— - - 224 56 o 4 00 lef de 136^,79 56 - 56 o est 4 ^ 6 , 5 g- 784 20 784 - - i 7 44 gi 3 i, 8 o 2618 i3q52 10464 3488 456,5792 20 gi3i,584oRĂ©p. LE MECANICIEN l 82 Probe. 8. Trouver la soliditĂ© d\in coin. A la longueur d’un coin ajoutez la longueur de la base, vous obtiendrez une somme que vous multiplierez par la hauteur du coin et par la largeur de la base ; le sixiĂšme de ce produit donnera la soliditĂ© demandĂ©e. Exemple. Quelle est la soliditĂ© d’un coin dont la hauteur ÀP=i 4 pouces, le bord AB=ai pouces, la longueur de sa base DE=32 pouces, et sa largeur CD=4 pouces et demi ? 21 *4 S 2 4 4 32 — 56 85 n j 63 85 3i5 5o4 le f de 5355 est 892,5 soliditĂ© du coin. Probl. 10. Trouver la soliditĂ© d’un prisme. DĂ©finition. Le prisme ne diffĂšre de la pyramide tronquĂ©e que parce que les plans opposĂ©s qui le terminent ne sont pas semblables. RĂšgle. Faites la somme des aires des deux extrĂ©mitĂ©s et de quatre fois le plan moyen qui leur est parallĂšle ; le sixiĂšme de cette somme donnera l’aire moyenne , laquelle, Ă©tant multipliĂ©e par la hauteur, donnera la soliditĂ©. Note. La longueur de la section moyenne est ANGLAIS. 1 83 Ă©gale Ă  la demi-somme des longueurs des deux extrĂ©mitĂ©s, et sa largeur est Ă©gale Ă  la demi- somme des largeurs des deux extrĂ©mitĂ©s. Exemple. Quelle est la soliditĂ© d’un prisme dont les extrĂ©mitĂ©s sont rectangles, la longueur et la largeur de l’un Ă©tant i4 et 12, les cĂŽtĂ©s correspondans de l’autre Ă©tant 6 et et la hauteur perpendiculaire 5o et demi? 14 10 6 12 8 4 168 80 24 3 20 168 24 le j de 5i2 est 85 x a ' re moyenne. 3o hauteur. 2060 42 f 2602,6 soliditĂ© du prisme. Probl. 11. Trouver la surface convexe cl’une sphĂšre ou d’un globe. Multipliez son diamĂštre par sa circonfĂ©rence. Remarque. On trouve de la mĂȘme maniĂšre la surface convexe d’une zone ou segment, en multipliant sa hauteur par toute la circonfĂ©rence de la sphĂšre. lS4 LE MÉCANICIEN Exemple. On demande la superficie convexe d’un globe dont le diamĂštre ou l’axe est 24. 3 ,i 4 i 6 a4 diam. 120664 62832 75,3c84 circonf. 24 3oi5q36 1507968 1809,5616 RĂ©p. Probl. 12. Trouver la soliditĂ© d’une sphĂšre ou d’un globe. Multipliez le cube de l’axe par 0,5236. Exemple. On demande la soliditĂ© d’une sphĂšre dont l’axe est 12. 12 12 ĂŻ -14 12 1728 o ,5236 io368 5r84 3455 864o 904,7808 RĂ©p. ANGLAIS. 185 Probl. i3. Trouver la soliditĂ© d’un segment sphĂ©rique. A trois fois le carrĂ© du rayon de la base ajoutez le carrĂ© de sa hauteur ; puis multipliez la somme par la hauteur, et le produit par 0,5236. Exemple. On demande la soliditĂ© d’un segment sphĂ©rique dont la hauteur AB est 4 et le rayon de la base CD 8. 8 4 0, 8 4 83a — — — 64 16 10472 3 192 16708 4888 I9 4 1 GEX?-OE=-=—=o,o 3846 sinus verse io4 26 son tab. segment . . 0,00994 mais io4 2 == ‱ ‱ 10816 aire de segment DECGD 107, 5 11 o 4 mDXmn=i2X4° 48o aire gĂ©nĂ©rateur mDECn 58 ^. 5 11 o 4 OI 36 21 t5o,3c>—44 second prod. 25493,33333 troisiĂšm. prod. 4342,93589 2382,6 260576 8686 34 ? 4 i3o 9 27287,5 RĂ©p. Probl. 18. Trouver la superficie et la soliditĂ© d’un corps rĂ©gulier quelconque. i° Multipliez l’aire d’un cĂŽtĂ© , prise dans la table suivante , par le carrĂ© de l’arĂȘte du corps, pour avoir la superficie. 2° Pour avoir la soliditĂ©, multipliez la soliditĂ© indiquĂ©e dans la table suivante par le cube de Y arĂȘte. 192 LU MfclCAXICIEX Sl'RFACE ET SOLIDITE DES CORPS RÉGULIERS. 3N ombre de cĂŽtĂ©s. Noms. Surfaces. SoliditĂ©s. 4 TĂ©traĂšdre I ,“3200 6 Cube i .00000 1 ,00000 8 OctaĂšdre 3,464 10 0 , 4714 ° 12 DodĂ©caĂšdre 20,645^3 7 ,663 12 20 Icosaedre *j,ĂœĂœĂŒ20 2 ,[ 8 l 69 Exemple. L’arcte ou cĂŽtĂ© d’un tĂ©traĂšdre Ă©tant 3, on demande sa surface et sa soliditĂ©? Le carrĂ© de 3 est 9 , et le cube 27 , alors surf, par la table i, 732 o 5 0,11785 solid. d’aprĂšs 9 27 table. superf. 15,58845 824g5 - 23570 3,18195 soliditĂ©. Probl. 19 . Trouver la surface d’un anneau cylindrique. Cette figure n’étant autre qu’un cylindre pliĂ© en cercle, on obtient sa superficie et sa soliditĂ© comme celles du cylindre, savoir en multipliant l’axe ou la longueur du cylindre par la circonfĂ©rence de l’anneau ou section pour avoir la surface, et par l’aire de cette section pour avoir la soliditĂ© ; ou bien l’on a recours aux rĂšgles suivantes Pour avoir la surface — ajoutez le diamĂštre in- ANGLAIS. 193 tĂ©rieur Ă  l’épaisseur de l’anneau ; multipliez cette somme par lepaisseur, et ce produit par 9,8696 ou par le carrĂ© de 3,i4i6. Exemple. On demande la superficie d’un anneau dont l’épaisseur AB a 2 pouces, et le diamĂštre intĂ©rieur BC 12 pouces. I I 789568 *97 3 9 2 2 276,3488 RĂ©p. Probl. 20. Trouver la soliditĂ© d’un anneau cylindrique. Ajoutez le diamĂštre intĂ©rieur Ă  l’épaisseur de l’anneau ; puis multipliez cette somme par le carrĂ© de l’épaisseur, et ce produit par 2,4674 ou par le quart du carrĂ© de 3,1416, et vous aurez la soliditĂ©. Exemple. Quelle est la soliditĂ© d’un anneau qui a 2 pouces d’épaisseur et dont le diamĂštre intĂ©rieur en a 12 ? 2 14 148044 4 123370 56 1 38 ,1744 pouc. RĂ©p. IV. >94 LE MÉCANICIEN RECETTES UTILES. COMPOSITION DES METAUX. MĂ©tal fusible. j\° i. 4 onces de bismuth, 2 onces et demie de plomb, Ăź once et demie d’étain. Mettez le bismuth dans un creuset, et quand il est fondu, ajoutez-y le plomb et l’étain ; cela vous donnera un alliage fusible Ă  la tempĂ©rature de l’eau bouillante. TS 10 2 . i once de zinc, 1 once de bismuth , Ăź once de plomb. Cet alliage est tellement fusible qu’il reste en Ă©tat de fusion quand on le tient sur une feuille de papier au dessus de la flamme d’une chandelle ou d’une lampe. 1N“ 3. 3 parties de plomb, 2 parties d’étain, 5 parties de bismuth, forment un alliage fusible Ă  i 97 °du thermomĂštre de Farenheit; on s’en sert particuliĂšrement pour prendre l’empreinte des pierres, des cachets , etc. Il faut, en faisant des em- ANGLAIS. Ip5 preintes avec cet alliage, comme avec tout autre, employer la matiĂšre fondue au plus bas degrĂ© de chaleur possible ; autrement, l’eau adhĂ©rente aux objels dont on veut avoir l’empreinte formerait vapeur et produirait des soufflures; il faut verser le mĂ©tal fondu dans une tasse Ă  thĂ© , et le laisser refroidir jusqu’à ce qu’il soit prĂȘt Ă  prendre sur les bords ; c’est alors qu’on le verse dans le moule. Quand on veut prendre l’empreinte de pierres gravĂ©es, de cachets, etc. , il faut mettre l’alliage sur du papier ou du carton, et le remuer jusqu’à ce qu’il ait acquis, en refroidissant , la consistance d’une pĂąte ; c’est le moment d’y appliquer le dĂ©, la pierre ou le cachet, et le moyen d’avoir une empreinte trĂšs-nette. MĂ©tal de Bath. C’est un mĂ©lange de 4 onces et demie de zinc, avec i livre de bronze. Le bronze est composĂ© de 4 livres et demie de cuivre, et 1 livre et demie de zinc. Le bronze que l’on fond en feuilles, pour faire des casseroles, des chaudiĂšres, et du fil de laiton , doit ĂȘtre composĂ©, au lieu de zinc pur, de 56 livres de calamine trĂšs-fine, ou mine de zinc. 34 de cuivre. Le vieux cuivre qui a Ă©tĂ© souvent au feu, Ă©tant 1 le mĂ©canicien mĂȘlĂ© avec du cuivre et de la calamine, rend le cuivre beaucoup plus ductile et plus propre Ă  faire du fil fin qu’il ne le serait sans cela ; le cuivre d’Allemagne, surtout celui de Nuremberg, quand il est passĂ© Ă  la filiĂšre, est reconnu supĂ©rieur Ă  celui qu’on fait en Angleterre , pour les cordes d’instrumens. Similor. IV i. 5 onces de cuivre pur, 1 once de zinc. 11 ne faut mettre le zinc que lorsque le cuivre est en fusion. Quelques personnes n’y mettent que la moitiĂ© de cette quantitĂ© de zinc ; l’alliage fait dans cette proportion se travaille plus facilement, pour la bijouterie surtout. N° 2. Ăź once de bronze , 2 onces de cuivre, fondus ensemble sous un lit de poussiĂšre de charbon. MĂ©tal du Prince-Robert. N 0 i. 5 onces de cuivre , i once de zinc , ou bien 8 onces de bronze , Ăź once de zinc , N° 2. i once de cuivre , 2 onces de zinc. ANGLAIS. >97 Dans cette derniĂšre recette , il faut que le cuivre soit fondu avant d’y ajouter le zinc; quand ils sont combinĂ©s ou mĂȘlĂ©s , il en rĂ©sulte un alliage trĂšs-beau et trĂšs-utile , qu’on appelle mĂ©tal du Prince-Robert. MĂȘlai de cloche. ÎV i. 6 parties de cuivre, 2 parties d’étain. Ces proportions sont celles que l’on a gĂ©nĂ©ralement adoptĂ©es pour les cloches en Europe et en Chine la combinaison est si complĂšte dans l’union des deux mĂ©taux que la gravitĂ© spĂ©cifique de l’alliage est plus grande que celle des deux mĂ©taux quand ils sont isolĂ©s l’un de l’autre. N° 2 . io parties de cuivre, a parties d’étain. Il est Ă  remarquer en gĂ©nĂ©ral qu’on met une quantitĂ© moindre d’ctain pour les cloches d’église que pour les cloches d’horloge, de mĂȘme qu’on ajoute aussi fort peu de zinc pour les timbres des montres Ă  rĂ©pĂ©tition et autres petites cloches. Tulania , ou mĂ©tal blanc anglais. IV Ăź. 4 onces de bronze en "plaque, 4 oncesd’étain. Y ajouter quand il est en fusion 4 onces de bismuth , 4 onces de rĂ©gule d’antimoine. 198 1 E MÉCANICIEN On ajoute cette composition Ă  l’étain fondu , jusqu’à ce qu’il ait acquis le degrĂ© de duretĂ© et la couleur nĂ©cessaires. N 2. Faites fondre ensemble 2 livres de bronze en plaque, 2 livres detain, 2 livres de bismuth, 2 livres de rĂ©gule d’antimoine , 2 livres de mĂ©lange de cuivre et d’arsenic, par cĂ©mentation ou par fusion. Voici la composition Ă  ajouter Ă  volontĂ©, Ă  l’étain fondu N° 3 . 1 livre de cuivre , 1 livre detain , 2 livres de rĂ©gule d’antimoine avec ou sans un peu de bismuth. N° 4 - 8 onces de bronze , 2 livres de rĂ©gule d’antimoine, 10 livres d’étain. Tutania allemand mĂ©tal blanc. 2 dragmes de cuivre , 1 once de rĂ©gule d’antimoine , 12 onces d’étain. Tutania espagnol mĂ©tal blanc . N° 1. 8 onces de dĂ©bris de fer ou d’acier, 1 livre d’antimoine, 3 onces de nitre. ANGLAIS. 199 Le fer et l’acier doivent ĂȘtre chauffĂ©s au blanc, et l’antimoine et le nitre ajoutĂ©s en petites quantitĂ©s. Faites fondre et durcir 1 livre d’étain avec 2 onces de cette composition. N° 2. Faites fondre ensemble 4 onces d’antimoine , 1 once d’arsenic, 2 livres d’étain. On ferait avec le premier de ces alliages espagnols un trĂšs-beau mĂ©tal si l’on y ajoutait de l’arsenic. Engestrum tutania. 4 parties de cuivre, 8 parties de rĂ©gule d’antimoine , 1 partie de bismuth , qui, ajoutĂ©es Ă  100 parties d’étain, formeront cette composition toute prĂȘte Ă  ĂȘtre employĂ©e. MĂ©tal de la reine. j\° 1. 4 livres et demie d’étain, 1 demi-livre de bismuth , Ăź demi-livre d’antimoine, 1 demi-livre de plomb. On se sert de cet alliage pour faire des thĂ©iĂšres et autres vases destinĂ©s Ă  imiter l’argent. Il conserve son Ă©clat jusqu’à la lin. IS° 2, 100 livres d’étain , 200 LE MÉCANICIEN 8 libres de rĂ©gule d’antimoine , i livre de bismuth , 4 livres de cuivre. MĂ©tal blanc. 1N° Ăź. io onces de plomb, 6 onces de bismuth , 4 dragmes de rĂ©gule d’antimoine. N° 2. 2 livres de rĂ©gule d’antimoine, 8 onces de bronze, io onces d’étain. MĂ©tal blanc dur commun. Ăź livre de bronze , i once et demie de zinc, i demi-once d’étain. Tombac ou similor. 16 livres de cuivre , i livre d’étain , 1 livre de zinc. Similor rouge. 5 livres et demie de cuivre, i demie livre de zinc. Il faut faire fondre le cuivre dans le creuset avant d’y ajouter le zinc cet alliage est rou- 20 1 ANGLAIS. geĂątre, et il a plus declat et dure plus long-temps que le cuivre. Similor blanc. Du cuivre et de l’arsenic , mis ensemble dans un creuset et fondus, en couvrant la surface de muriate de soude, pour empĂȘcher l’oxidation, forment un alliage blanc cassant. MĂ©tal Ă  canon. N° 1. lia livres de bronze de Bristol, i4 livres de zinc, 7 livres d’étain fin. ÎS T ° 2. 9 parties de cuivre , Ăź partie d’étain. Ces deux compositions sont celles dont on se sert dans la fonderie des canons de bronze , des pierriers, etc. Cuivre blanchi. 8 onces de cuivre et Ăź demi once de sel neutre d’arsenic, fondus ensemble avec un flux composĂ© deborax calcinĂ©, de poussiĂšre de charbon et de verre en poudre fine. 202 LE MÉCANICIEN Miroirs de tĂ©lescopes. 7 livres de cuivre , Ă  quoi il faut ajouter, lorsqu’il est fondu, 3 livres de zinc , 4 livres d’étain. Ces mĂ©taux formeront, en se combinant, un superbe alliage d’un Ă©clat fort riche et d’un jaune pĂąle, propre Ă  servir de miroir pour les tĂ©lescopes. M. Mudge n’employa que du cuivre et de YĂ©tain en grain dans la proportion de 2 livres sur i4 onces et demie. MĂ©tal de Kustitien pour Ă©tamage. A Ăź livre de fer malĂ©able chauffĂ© au blanc, ajoutez 5 onces de rĂ©gule d’antimoine, et 24 livres d’étain de banca, le plus pur. Cet alliage se polit sans la teinte bleue, et est dĂ©gagĂ©, de plomb et d’arsenic. MĂ©tal pour les clefs de flĂ»tes. 4 onces de plomb et 2 onces d’antimoine , fondus dans un creuset et mis en barres , forment un alliage extrĂȘmement dur et Ă©clatant. Les facteurs d’instrumens l’emploient lorsqu’il a Ă©tĂ© tournĂ© exprĂšs pour faire des clefs servant Ă  boucher les trous de la flĂ»te ou de la clarinette. ANGLAIS. 200 CaractĂšres d’imprimerie. 10 livres de plomb et 2 livres d’antimoine. Il faut jeter l’antimoine dans le creuset lorsque le plomb est en fusion ; l’antimoine durcit le plomb, sans quoi les caractĂšres seraient bientĂŽt hors de service. On compose souvent ce mĂ©tal avec une certaine quantitĂ© de plomb, de cuivre, de bronze et d’antimoine. Chaque fondeur a sa maniĂšre ; de sorte qu’il serait impossible d’avoir la mĂȘme composition dans plusieurs fonderies diffĂ©rentes; chacun vante la supĂ©rioritĂ© de son mĂ©lange. Petits caractĂšres et planches stĂ©rĂ©otypes. I\° i. 9 liv. de plomb, y ajouter, Ă©tant fondu, 2 livres d’antimoine et Ăź livre de bismuth. Cet alliage se dilate en refroidissant ; c’est pourquoi il convient parfaitement pour faire les petits caractĂšres d’imprimerie surtout quand on en moule beaucoup Ă  pour faire les planches stĂ©rĂ©otypes, parce qu'alors tout le moule Ă©tant exactement rempli d’alliage , les lettres n’ont aucune imperfection. N* 2. 8 parties de plomb , 20 !\ LE MÉCANICIEN 2 parties d’antimoine et 1 huitiĂšme d’étain. Pour faire les planches stĂ©rĂ©otypes , on verse sur le caractĂšre ou page du plĂątre de Paris ayant la consistance du mortier , et Ă  l’aide d’un pinceau on remplit les intervalles qu’il y a entre les caractĂšres. Deux minutes aprĂšs toute la masse se durcit au point de ne faire plus qu’un seul tout solide ; ce tout, qui doit servir de matrice Ă  la planche stĂ©rĂ©otype , se met au four oĂč une forte chaleur en retire toute 1 humiditĂ©. Les moules Ă©tant prĂ©parĂ©s, on les met, suivant leur grandeur, dans des pots plats en fonte qu’on recouvre d’un autre morceau de fonte percĂ© Ă  chaque extrĂ©mitĂ© pour recevoir la composition mĂ©tallique destinĂ©e Ă  former les planches stĂ©rĂ©otypes. AprĂšs cela on attache les pots plats en fonte dans une grue qui les transporte au bain mĂ©tallique , ou pots Ă  fondre , dans lequel on les plonge , et on les y laisse sĂ©journer longtemps , jusqu’à ce que tous les pores et toutes les crevasses du moule soient bien remplis. Quand cette opĂ©ration est faite, on retire les pots du bain , en faisant tourner la grue , et on les place au-dessus d’un baquet d’eau pour les faire refroidir ; quand ils sont froids, on retire le tout, on en dĂ©tache le plĂątre Ă  coups de marteau, et, en les lavant, les planches sont alors toutes prĂȘtes. ANGLAIS. 205 Alliages mĂ©talliques pour prendre l’empreinte des gravures sur cuivre. On a fait nouvellement une dĂ©couverte trĂšs- importante qui promet d’ĂȘtre extrĂȘmement utile pour les beaux-arts; il existe aujourd’hui de trĂšs- beaux spĂ©cimens de planches mĂ©talliques d’une composition particuliĂšre, connues sous le nom de gravures fondues. Cette invention consiste Ă  prendre l’empreinte de toute espĂšce de gravures, au trait ou Ă  l’aquatinte, et Ă  verser sur cette empreinte ou moule un alliage fondu susceptible de prendre l’impression la plus fine. Les avantages de cette invention sont incalculables, si on l’applique aux gravures d’un prompt dĂ©bit et dont il faut un trĂšs-grand nombre. Ce procĂ©dĂ© dispense de retoucher la planche, chose qui occa- sione de grands frais dans tous les ouvrages qui s’écoulent rapidement. AussitĂŽt qu’une fonte est usĂ©e , on s’en procure de suite une nouvelle sur la planche originale , de sorte que chaque impression est une Ă©preuve ; on peut donc, par ce moyen, multiplier Ă  l’infini les ouvrages des plus cĂ©lĂšbres artistes pour l’instruction de la postĂ©ritĂ©, et procurer des jouissances aux amis des beaux-arts. Etain commun. ’-j livres d’étain, 1 livre de plomb , 206 ÂŁE MÉCANICIEN 6 onces de cuivre et 2 onces de zinc. Il faut que le cuivre soit fondu avant d’y mettre les autres substances ; cette combinaison de mĂ©taux formera un alliage extrĂȘmement dur, solide et Ă©clatant. Etain de premiĂšre qualitĂ©. 100 parties d’étain , 17 parties de rĂ©gule d’antimoine. Etain dur. 12 livres d’étain, 1 livre de rĂ©gule d’antimoine , 4 onces de cuivre. Soudure commune. 2 livres de plomb et 1 livre d’étain. Il faut que le plomb soit fondu avant d’y ajouter l’étain. Cet alliage, fondu avec un fer chaud et mis sur du fer blanc avec de la rĂ©sine en poudre, forme une soudure; il sert aussi Ă  joindre les tuyaux de plomb, etc. , etc. Soudure douce. 2 livres d’étain, 1 livre de plomb. ANGLAIS. 207 Soudure pour les joints d’acier. Ăźg gros d’argent fin, 1 gros de cuivre et 2 gros de bronze, fondus ensemble sous un lit de poussiĂšre de charbon. Cette soudure a plusieurs avantages sur la soudure de zinc ordinaire, ou sur celle de cuivre , quand on l’emploie Ă  souder l’acier fondu , etc., parce qu’elle se fond avec une chaleur moindre, et que sa blancheur a un plus joli coup d’Ɠil que le bronze. Soudure d’argent pour les bijoutiers. 19 gros d’argent fin, 1 gros de cuivre , 10 gros de bronze. Soudure d’argent pour le plaquĂ©. 10 gros de bronze, 1 once d’argent pur. Soudure d’or. 12 gros d’or pur, 2 gros d’argent pur et 4 gros de cuivre. 2oS LE MECANICIEN Soudure de bronze pour le fer. Il faut faire fondre entre les piĂšces qu’on veut joindre des feuilles minces de bronze ; si l’ouvrage est trĂšs-fin, comme par exemple, deux feuilles d’une scie cassĂ©e qu’on veut brazer ensemble , il faut alors le couvrir de borax pulvĂ©risĂ© imbibĂ© d’eau pour qu’il s’incorpore avec la poudre de bronze qu’on y ajoute; ensuite mettre la piĂšce au feu, sans toucher le charb’on, et la chauffer jusqu’à ce qu’on voie le bronze couler en liquide. Bronze. 7 livres de cuivre pur, 3 livres de zinc et 2 livres d’étain. 11 faut que le cuivre soit fondu avant d’ajouter les autres ingrĂ©diens. Ces mĂ©taux, mĂȘlĂ©s ensemble, forment ce bronze impĂ©rissable consacrĂ© , dans les temps anciens et modernes, aux bustes et aux statues des hĂ©ros et des grands hommes , ainsi qu’aux mĂ©dailles. Composition des anciennes statues. S’il faut en croire Pline le naturaliste, le mĂ©tal dont se servaient les Romains pour leurs statues et pour les planches sur lesquelles ils gravaient ANGLAIS 209 des inscriptions Ă©tait composĂ© de cette maniĂšre ils faisaient fondre d’abord une certaine quantitĂ© de cuivre, dans laquelle ils faisaient entrer un tiers de son poids en cuivre vieux ; ce qui s’est pratiquĂ© fort long-temps ; pour chaque 100 livres de ce mĂ©lange ils mettaient 12 livres d’un alliage composĂ© dĂ©parties Ă©gales de plomb et d’étain. Platine de mock. Faites fondre ensemble 8 onces de bronze et 5 onces de zinc. sllliage utile de l’or avec le platine. 7 dragmes et demie d’or pur et 1 demi-dragme de platine. Le platine ne doit y ĂȘtre ajoutĂ© que lorsque l’or est parfaitement fondu. Les deux mĂ©taux se combineront intimement, formant un alliage un peu plus blanc que l’or pur, mais d’une ductilitĂ© et d’une Ă©lasticitĂ© Ă©tonnantes ; il est Ă©galement moins pĂ©rissable que l’or pur ou l’or de bijoutier , et cependant il se fond plus facilement que ce mĂ©tal. Ce sont toutes ces qualitĂ©s qui rendent cet alliage fort intĂ©ressant pour les ouvriers sur mĂ©taux; il est trĂšs-prĂ©cieux aussi pour les ressorts oĂč l’on ne peut pas se servir d’acier. iv. 14 210 LE MÉCANICIEN L’alliage de l’or et du platine prĂ©sente cette circonstance assez curieuse qu’il est soluble dans l’acide nitrique, qui ne peut dissoudre ni l’un ni l’autre de ces mĂ©taux sĂ©parĂ©ment. Il est Ă  remarquer aussi que la couleur de l’alliage se rapproche beaucoup de celle du platine , quand mĂȘme il y aurait onze parties d’or sur une de platine. Or de bague. 6 gros 12 grammes de cuivre espagnol, 3 gros 16 grammes d’argent fin et Ăź once 5 gros d’or monnayĂ©. Or de 4o Ă  5o francs 35 Ă  l\o shellings. 8 onces 8 gros de cuivre espagnol, Ăźo gros d’argent fin et 1 once d’or monnoyĂ©. Or de Manheim ou similor. 3 onces et demi de cuivre, Ăź demi-once de bronze et 1 5 grains d’étain pur. Dorure. 4 parties de cuivre, Ăź partie de vieux bronze de Bristol, et i 4 onces d’étain pour chaque livre de cuivre. ANGLAIS. 2 1 1 Pour la bijouterie commune. 5 parties de cuivre , Ăź partie de vieux bronze de Bristol, 4 onces d’étain pour chaque livre de cuivre. Si cet alliage doit passer au poli fin, il faut omettre l’étain , et y substituer un mĂ©lange de plomb et d’antimoine. On rend le mĂ©tal Ă  polir plus pĂąle, en rĂ©duisant le cuivre Ă  deux parties ou Ă  une seule. MĂ©tal jaune Ă  tremper. N" i. 2 parties de bronze , Ăź partie de cuivre avec un peu de vieux cuivre de Bristol , Ăź quart d’once d’étain pour chaque livre de cuivre. Cet alliage est presque de la couleur de l’or monnoyĂ©. Le bronze de Cheadle est trĂšs- foncĂ©, et donne au mĂ©tal une couleur verdĂątre. Le vieux bronze de Bristol est d’un jaune pĂąle. N 0 2 . 1 livre de cuivre et 5 onces de zinc. Lorsqu’au lieu d’étain on emploie de l’antimoine, il faut en mettre en moindre quantitĂ©, ou bien le mĂ©tal sera cassant. 212 LE MÉCANICIEN Imitation d’argent. 3 quarts d’once d’étain, et 1 livre de cuivre, Feront un mĂ©tal de cloche pĂąle qui tintera presque comme l’argent monnayĂ©. MANIÈRE DE PRÉPARER LE CLINQUANT. Le clinquant est une plaque mince ou feuille de mĂ©tal qu’on met sous les pierres ; son effet est d’augmenter le brillant ou le jeu des pierres, ou bien, pour parler plus gĂ©nĂ©ralement, il sert Ă  fortifier la couleur des pierres naturelles ou artificielles en leur donnant une teinte plus foncĂ©e. On peut faire du clinquant en cuivre ou en Ă©tain; on a quelquefois employĂ© del’argent mĂȘlĂ© avec de l’or , suivant les besoins ; mais on peut se dispenser de l’un et de l’autre, parce que le cuivre produit le mĂȘme effet. PrĂ©parer du cuivre pour le clinquant. Quand on veut avoir du clinquant colorĂ©, c’est du cuivre qui convient le mieux ; voici comment on peut le prĂ©parer pour cela Prenez des plaques de cuivre battues Ă  une juste Ă©paisseur; faites-les passer entre deux cylindres d’acier fin, trĂšs-serrĂ©s, et rĂ©duisez-les en lames aussi minces que possible ; polissez-les avec ANGLAIS. 2l5 du blanc trĂšs-fin jusqu’à ce quelles brillent le plus qu’il est possible ; dans cet Ă©tat elles seront prĂȘtes Ă  recevoir la couleur. Blanchir le clinquant. 11 faut blanchir le clinquant dans le cas oĂč la terre jaune, ou plutĂŽt la couleur orange nuirait Ă  l’effet, comme cela arrive pour le violet ou le rouge cramoisi ; voici comment se fait cette opĂ©ration Prenez une petite quantitĂ© d’argent, et la faites dissoudre dans l’eau-forte ; ensuite mettez des morceaux de cuivre dans la solution, et prĂ©cipitez l’argent ; cela fait, il faut vider le fluide, et y ajouter de l’eau fraĂźche pour enlever tout ce qui reste du premier fluide ; aprĂšs quoi, faites sĂ©cher l’argent et le broyez avec un poids Ă©gal de crĂšme de tartre et de sel marin, jusqu’à ce que le tout soit rĂ©duit en poudre trĂšs-fine ; aprĂšs avoir lĂ©gĂšrement humectĂ© le clinquant avec ce mĂ©lange, frottez-le avec le doigt ou un morceau de chiffon jusqu’à ce qu’il ait la blancheur dĂ©sirĂ©e ; si ce moyen ne suffit pas, il faut rafraĂźchir le poli. On ne se sert des feuilles d’étain que dans le cas des pierres sans couleurs oĂč le vif argent est nĂ©cessaire; et on les lamine au moyen des mĂȘmes cylindres, mais elles n’ont pas besoin d’ĂȘtre polies davantage. LE MECANICIEN 2 14 Clinquant pour les cristaux , les pierres 3 les pĂątes servant Ă  donner l’éclat et l’effet du diamant. La maniĂšre de prĂ©parer le clinquant pour donner aux pierres sans couleurs le plus d’éclat et d’effet est de donner Ă  la surface un poli tel qu’il fasse l’effet d’un miroir , effet que le vif argent seul peut rendre parfait, Ă©tant appliquĂ© comme on l’applique aux miroirs. Yoici le meilleur moyen d’exĂ©cution Prenez des feuilles d’étain, prĂ©parĂ©es comme pour argenter les glaces, et coupez-les en petits morceaux de grandeur convenable, pour couvrir la surface des pierres que l’on veut enchĂąsser ; mettez-en trois l’une sur l’autre, et, aprĂšs avoir humectĂ© le dedans de l’orbite avec de l’eau de gomme et l’avoir laissĂ© sĂ©cher pour qu’elle reste encore un peu gluante, introduisez-y les trois morceaux des feuilles placĂ©es l’un sur l’autre, et adaptez-les sur la surface aussi Ă©galement que possible; cela fait, chauffez l’orbite, et le remplissez de vif argent que vous y laisserez pendant trois ou quatre minutes, et que vous verserez ensuite trĂšs-doucement; puis il faudra placer la pierre dans l’orbite et l’y fixer , ayant eu soin qu’elle entre assez librement pour ne pas enlever l’étain et le vif argent. Il faut que la monture joigne Ă©troitement la pierre , afin que ANGLAIS. 2 K l’étain et le vif argent dont l’orbite est revĂȘtu ne puissent pas se dĂ©tacher. L’éclat des pierres montĂ©es de cette maniĂšre dure plus long-temps que montĂ©es suivant la maniĂšre ordinaire, parce que, la cavitĂ© de l’orbite qui les enveloppe Ă©tant bien remplie, l’humiditĂ© si nuisible Ă  la durĂ©e des pierres n’y pĂ©nĂštre pas. Cette espĂšce de clinquant donne de l’éclat au verre ou autre matiĂšre diaphane qui n’en ont pas par elles-mĂȘmes ; mais aux pierres ou aux pĂątes qui en ont un peu, elle leur donne un l'eu des plus brillans. Colorer le clinquant. Il y a deux moyens de colorer le clinquant l’un en donnant Ă  la surface du cuivre la couleur voulue en faisant usage de fumĂ©e, l’autre en la peignant avec quelque substance colorante. On peut dĂ©layer les couleurs destinĂ©es Ă  peindre le clinquant dans de l’huile, dans de l’eau rendue visqueuse par la gomme arabique, ou du vernis. L’huile convient mieux quand on veut des couleurs foncĂ©es, parce que certains fards y deviennent transparens, comme la laque et le bleu de Prusse; le jaune et le vert s’étendent mieux dans le vernis ; le vert-de-gris distillĂ© donne le plus beau vert qu’il soit possible; mais il est sujet Ă  perdre sa couleur et Ă  2l6 tĂŠ mĂ©canicien noircir avec l’huile ordinairement cependant toutes les couleurs peuvent ĂȘtre fixĂ©es avec de la colle de poisson, sans beaucoup de peine, de la mĂȘme maniĂšre que les couleurs au vernis qu’on emploie pour la miniature. Couleur de rubis. Pour le rouge imitant le rubis, on emploie un peu de laque mĂȘlĂ©e dans de lacolle depoisson, du carmin, ou du vernis, si le verre ou la pĂąte est d’un cramoisi foncĂ© tirant sur le violet; mais si le verre tire sur l’écarlate ou orange, on peut se contenter de ne mettre dans l’huile que de la laque bien brillante qui ne soit pas violette. Grenat, Pour le rouge grenat, on peut employer le sang-de-dragon dissous dans du vernis ; et pour le grenat couleur vinaigre, la laque orange dĂ©layĂ©e avec du vernis est excellente. AmĂ©thyste. Pour l’amĂ©thyste, de la laque avec un peu de bleu de Prusse employĂ©s Ă  l’huile, et Ă©tendus lĂ©gĂšrement sur le clinquant, font un effet parfait. ANGLAIS. 217 Bleu. Pour le bleu, quand on veut qu’il soit foncĂ© ou bien qu’il joue l’effet du saphir, on mĂȘle du bleu de Prusse, qui ne soit pas trop foncĂ©, dans de l’huile , et l’on en Ă©tend sur le clinquant une couche plus ou moins lĂ©gĂšre suivant que l’on veut avoir une couleur plus claire ou plus foncĂ©e. A igue-marine. Pour l’aigue - marine, du vert-de-gris ordinaire , avec un peu de bleu de Prusse dĂ©layĂ© dans du vernis. Jaune. Quand c’est un gros jaune que l’on'veut, on peut colorer le clinquant avec un vernis jaune, prĂ©parĂ© comme pour autre chose, et pour les topazes plus lĂ©gĂšres en couleur, le brunissage et le clinquant lui-mĂȘme seront assez forts sans y rien ajouter. Vert. Pour le gros vert, il faut employer les cristaux de vert-de-gris dĂ©layĂ©s dans du vernis ; mais pour imiter l’émeraude, il faut y ajouter un peu de vernis jaune, pour en faire un vert plus clair et ayant moins d’analogie avec le bleu. 2l8 MECANICIEN A titres couleurs. Avec du verre blanc, ou une pĂąte transparente, mĂȘme sans clinquant, on peut imiter trĂšs-bien et presque sans frais, les pierreries de couleur claire, telles que l’amĂ©thyste^la topaze, le grenat couleur vinaigre, et l’aigue-marine le moyen consiste Ă  dĂ©layer les couleurs dont il est question avec de la tĂ©rĂ©benthine et du mastic, et Ă  peindre avec ce mĂ©lange la chĂąsse dans laquelle on veut mettre la fausse pierre, toutefois aprĂšs avoir chauffĂ© prĂ©alablement l’orbite et la pierre elle-mĂȘme ; dans ce cas il faudrait placer la pierre de suite, et refermer sur elle l’orbite qui la contient, avant que la peinture se refroidisse et se durcisse. La laque orange dont il a Ă©tĂ© parlĂ© plus haut fut inventĂ©e exprĂšs pour cela ; elle fait un trĂšs-bel effet ; la couleur quelle donne est celle du grenat -vinaigre, quelle rend avec une vĂ©ritĂ© Ă©tonnante. Les couleurs que nous avons signalĂ©es comme devant ĂȘtre employĂ©es Ă  l’huile doivent ĂȘtre extrĂȘmement bien broyĂ©es dans de l’huile de tĂ©rĂ©benthine , et dĂ©layĂ©es avec de la vieille huile de noix ou de pavots, ou bien avec de l’huile de graisse , si on peut lui donner le temps de sĂ©cher; cette huile mĂȘlĂ©e, avec de l’esprit de tĂ©rĂ©benthine, acquiert d’elle- mĂȘme un beau poli. Les couleurs employĂ©es au vernis doivent ĂȘtre ANGLAIS. 219 Ă©galement bien broyĂ©es et mĂȘlĂ©es ; il faut chauffer le clinquant avant de l’employer. Il faut Ă©tendre tous les mĂ©langes sur le clinquant avec un pinceau mou trĂšs-large qu’on fait aller d’une extrĂ©mitĂ© Ă  l’autre, de maniĂšre Ă  ne pas repasser deux fois au mĂȘme endroit; du moins jusqu’à ce que la premiĂšre couche soit sĂšche ; c’est alors qu’on en donne une seconde, si la couleur n’est pas assez Ă©paisse. MANIÈRES DE DORER, ARGENTER, ET ÉTAMER. Poudre d’or pour dorer. La poudre d’or peut se prĂ©parer de trois maniĂšres diffĂ©rentes ; 1" — On met dans un mortier de terre des feuilles d’or avec un peu de miel, ou de l’eau de gomme Ă©paisse, et l’on broie ce mĂ©lange jusqu’à ce que l’or soit rĂ©duit en parcelles extrĂȘmement fines; cela fait, on fait disparaĂźtre avec un peu d’eau chaude le miel ou la gomme ; et il ne reste que l’or rĂ©duit en poudre. 2 e — Faites dissoudre l’or pur ou la feuille d’or dans de l’acide nitro - muriatique ; puis prĂ©cipitez-le par un morceau de cuivre , ou par une solution de sulfate de fer le prĂ©cipitĂ© doit ĂȘtre digĂ©rĂ© dans du vinaigre distillĂ©, puis lavĂ© 220 LE MÉCANICIEN en versant de l’eau dessus plusieurs fois , et s Ă©chĂ©. Ce prĂ©cipitĂ© deviendra une poudre trĂšs- fine il prend mieux et se brunit plus facilement que l’or en feuille broyĂ© avec du miel suivant la maniĂšre prĂ©citĂ©e. 5’ — La meilleure mĂ©thode de prĂ©parer la poudre d’or est de faire chauffer un amalgame prĂ©parĂ© d’or dans un creuset ouvert, et d’augmenter continuellement la chaleur jusqu’à ce que tout le mercure soit volatilisĂ©, sans cesser de le remuer en mĂȘme temps avec une baguette de verre lorsque le mercure s’est tout-Ă -fait sĂ©parĂ© de l’or, il faut piler dans un mortier la poudre qui reste , avec un peu d’eau , et ensuite la faire sĂ©cher. Dans cette derniĂšre maniĂšre d’opĂ©rer, l’ouvrier ne saurait trop se mettre en garde contre le danger inhĂ©rent Ă  la sublimation du mercure il impossible d’opĂ©rer sans danger d’aprĂšsla maniĂšre quivientd’ĂȘtreindiquĂ©e;ilvautdonc mieux la prĂ©parer suivant les premiĂšres maniĂšres que de risquer sa santĂ© en se servant de la derniĂšre. Couvrir des barres de cuivre , etc., avec de l’or , ou plaquĂ© d’or. Cette maniĂšre de dorer a Ă©tĂ© inventĂ©e par M. Turner, de Birmingham; il commence d’abord par prĂ©parer des lingots ou morceaux de cuivre ou de bronze d’une longueur et ANGLAIS. 321 grosseur Ă©gales ; il en ĂŽte toutes les impuretĂ©s', unit bien leurs'surfaces , et prĂ©pare des planches d’or pur ou d’or mĂȘlĂ© avec une dose d’alliage, de la mĂȘme grosseur que les lingots de mĂ©tal et d’une juste Ă©paisseur. AprĂšs avoir mis un morceau d’or sur un lingot destinĂ© Ă  ĂȘtre plaquĂ©, il frappe dessus les deux Ă  la fois Ă  coups de marteau , pour qu’ils aient leurs surfaces unies l’un Ă  l’autre autant que possible ; puis il les lie ensemble avec du fil de fer, pour les maintenir danslamĂȘmepositionpendantl’opĂ©ration. AprĂšs cela il prend de la limaille d’argent, qu’il mĂȘle avec du borax, pour faciliter la fusion de l’argent; il met ce mĂ©lange sur le bord de la plaque d’or joignant le lingot de mĂ©tal; les deux corps ainsi prĂ©parĂ©s, il les met sur le feu dans un fourneau , et les y laisse jusqu’à ce que l’argent et le borax qui sont sur le bord des mĂ©taux soient fondus, et jusqu’à ce qu’ilyait adhĂ©sion parfaite entre l’or et le mĂ©tal alors il retire soigneusement le lingot du fourneau. Au moyen de cette opĂ©ration le lingot se trouve plaquĂ© d’or tout prĂȘt Ă  ĂȘtre laminĂ© en feuilles. Dorer en couleur. Les principales couleurs d’or pour dorer sont le rouge,le vert et le jaune, qu’ondoitavoirenamal- games sĂ©parĂ©s. Ce qui doit rester de la couleur premiĂšre doit ĂȘtre recouvert avec une composi- 222 LE MÉCANICIEN tion de chaux et de glu; et en dorant les parties dĂ©couvertes avec l’amalgame nĂ©cessaire Ă  la maniĂšre ordinaire, on Ă©tablit la variĂ©tĂ© telle qu’on la veut. Quelquefois on applique l’amalgame sur la surface Ă  dorer, sans vif argent, en l’étendant avec de l’eau-forte. Dorure grecque. On fait dissoudre des parties Ă©gales de sel ammoniac et de sublimĂ© corrosif dans de l’acide nitrique et dans une solution d’or. On l’étend sur l’argent avec un pinceau, ce qui le fait noircir , mais , en l’exposant Ă  un feu ardent, il reprend la couleur d’or. Faire dissoudre de l’or dans de l’eau rĂ©gale. Prenez une eaurĂ©gale composĂ© de deuxparties d’acide nitrique et d’une partie d’acide muriatique ,ou bien d’une partie de sel ammoniac, etde quatre parties d’eau-forte; faites granuler l’or, mettez-le dans une quantitĂ© suffisante de ce mĂ©lange, et l’exposez Ă  un degrĂ© de chaleur modĂ©rĂ©. Pendant la solution, il s’opĂšre une effervescence, et il prend une belle couleur jaune qui se prononce de plus en plus, jusqu’à ce qu’il ait acquis la couleur d’or et mĂȘme la couleur orange. ANGLAIS. 22 O Quand la solution est saturĂ©e elle est trĂšs claire et transparente. Dorer le fer ou l’acier avec une solution d’or. Faites une solution de huit onces de nitre et de sel commun avec cinq onces d’alun dans une quantitĂ© suffisante d’eau ; faites dissoudre une demi once d’or en feuilles coupĂ© trĂšs-mince, et ensuite faites Ă©vaporer l’eau jusqu’à ce qu’il devienne Ă  sec ; digĂ©rez le rĂ©sidu dans l’esprit de vin rectifiĂ© ou de l’éther, ce qui absorbera l’or tout- Ă -fait. On Ă©tend cette solution sur le fer avec unpinceau,etcetteopĂ©ration suffitpourledorer. Dorer en faisant dissoudre l’or dans de l’eau-forte. On trempe des chiffons de toile fine dans une solution saturĂ©e d’or; on les fait sĂ©cher lentement , puis on les brĂ»le. Il faut que l’objet que l’on veut dorer soit bien poli; on trempe un morceau de linge d’abord dans une solution de sel ordinaire et d’eau, et ensuite clans la solution d’or ; on frotte bien la surface du mĂ©tal Ă  dorer, et l’or paraĂźt dans tout son Ă©clat mĂ©tallique. A malgame d’or. On met une certaine quantitĂ© de vif argent dans un creuset, ou une cuiller de fer garnie 2 24 UÂŁ MÉCANICIEN de terre en-dedans, qu’on expose au feu jusqu’à ce qu’il commence Ă  fumer. L’or Ă  mĂȘler doit- ĂȘtre granulĂ© d’avance , et chauffĂ© jusqu’à ce qu’il devienne rouge ; c’est le moment d’y ajouter le vif argent, et de le remuer avec une baguette de fer jusqu’à ce qu’il soit totalement dissous. S’il y avait du mercure de trop, on pourrait le retirer en le passant Ă  travers un cuir doux trĂšs-propre, et l’amalgame qui restera aura la consistance du beurre , et contiendra Ă  peu prĂšs trois parties de mercure pour une d’or. Dorer par amalgame. On nettoie bien, avant tout, la surface du mĂ©tal Ă  dorer en la faisant bouillir dans une lĂ©gĂšre solution d’acide nitrique ; on verse une certaine quantitĂ© d’eau-forte dans un vase de terre , et on y met du vif argent. Quand il y a suffisamment de mercure de dissous, on met les objets Ă  dorer dans cette solution, et on les frotte avec un pinceau jusqu’à ce qu’ils deviennent blancs. De cette maniĂšre il s’élĂšve continuellement une vapeur nuisible qui altĂšre la santĂ© des ouvriers on a adoptĂ© une autre mĂ©thode, qui est sans danger pour eux. Us font dissoudre le vif argentdansunebouteillecontenantde l’eau-forte, etlaisantla solution s’opĂ©rer en plein air, de sorte que la vapeur nuisible se disperse dans l’air. On verse un peu de cette solution dans un bassin , ANGLAIS. 225 et avec lin pinceau trempĂ© dedans ils la rĂ©pandent sur le mĂ©tal Ă  dorer aussitĂŽt on applique l’amalgame par une des deux mĂ©thodes suivantes La premiĂšre, en le proportionnant Ă  la quantitĂ© des objets Ă  dorer, et en les mettant dans un chapeau blanc, les frottant avec un pinceau mou jusqu’à ce que l’amalgame soit uniformĂ©ment rĂ©pandu partout ; La seconde, en appliquant une portion de l’amalgame sur une partie, et l’étendant sur la surface, si elle est plate , avec un pinceau plus dur. L’ouvrage ainsi prĂ©parĂ© se met dans une chaudiĂšre placĂ©e sur un feu trĂšs-doux; on passe sur la surface un gros pinceau de peintre, pour prĂ©venir la volatilisation irrĂ©guliĂšre du mercure ; quand tout le vif argent est volatilisĂ© parla frĂ©quente rĂ©pĂ©tition des chaudes, et que l’or est attachĂ© Ă  la surface du mĂ©tal , on nettoie bien cette surface dorĂ©e avec un pinceau en laiton ; les artistes rehaussent ensuite la couleur de l’or en y appliquant diverses compositions. Dorure sur verre et sur porcelaine. On dore quelquefois le bord des verres Ă  boire; ce genre de dorure se fait avec le secours d’un vernis ou de la chaleur. On prĂ©pare le vernis en faisant dissoudre dans de l’huile de i5 IV. LE MECANICIEN 226 Jin bouillante un poids Ă©gal de copal et d’ambre ; on le dĂ©laie avec une quantitĂ© convenable d’huile de tĂ©rĂ©benthine, et on le fait assez clair pour n’en mettre qu’une trĂšs-lĂ©gĂšre couche sur les places du verre qu’on veut dorer; cela fait et vingt-quatre heures aprĂšs, on met le verre dans un four. On le fait chauffer jusqu’à ce qu’il brĂ»le les doigts en le touchant. Lorsqu’il est Ă  cette tempĂ©rature, le vernis devient gluant, et, en y appliquant un morceau de feuille d’or , il s’attache de suite. On enlĂšve ce qui est de trop de la feuille. Et quand il est refroidi, on peut le brunir, en ayant soin de placer entre l’or et le brunissoir un morceau depapier-josepli. Quand le vernis est trĂšs-bon, c’est le meilleur moyen de dorer le verre , parce que l’or s’applique bien plus Ă©galement que de toute autre maniĂšre. K° 2. Il arrive souvent, quand le vernis n’a pas assez de force, qu'aprĂšs avoir lavĂ© plusieurs fois le verre ainsi dorĂ©, la dorure est enlevĂ©e en partie ; c’est pour cela qu’on a quelquefois recours Ă  l’action du feu. A cet effet, on mĂ©lange un peu de poudre d’or avec du borax ,et on l’applique en cet Ă©tatĂ  lasur- face du verre, au moyen d’un pinceau en poil de chameau. Quand la couche est tout-Ă -fait sĂšche, on met le verre dans un fourneau chauffĂ© de maniĂšre Ă  fixer lamixtion la gomme se consume par l’effet de la chaleur, et le borax en se vitrifiant ANGLAIS. 22~j cimente l’or avec une grande tĂ©nacitĂ©, et l’incorpore au verre ; il ne reste plus qu’à le brunir. On fixe la dorure sur la porcelaine de la mĂȘme maniĂšre, au moyendelaclialeuretĂ l’aideduborax; la pĂąte de la porcelaine , n’étant ni transparente, ni sujette Ă  s’amollir et Ă  s’altĂ©rer dans sa forme par une chaleur d’un degrc modĂ©rĂ©, quoique assez forte pour la rougir, ne court pas le risque de se dĂ©former comme le verre , qui se ramollit plus facilement. On peut recouvrir la porcelaine et d’autres substances avec du platine , le argenter , les Ă©tamer et les bronzer de la mĂȘme maniĂšre. ManiĂšre de dorer le cuir. Afin d’imprimer des caractĂšres , dos lettres et d’autres marques en or sur le cuir , comme sur les couvertures de livres , sur les supports de portes, etc. , il faut d’abord saupoudrer le cuir avec de la poudre de rĂ©sine trĂšs-fine. Les instru- mens en fer qui portent les empreintes, et qui sont appelĂ©s fers, sont alors placĂ©s sur un chenet devant un feu clair, de maniĂšre Ă  ĂȘtre bien chauffĂ©s sans rougir. Si les outils sont des empreintes de lettres, on les range par ordre alphabĂ©tique. Il faut essayer chaque caractĂšre ou chaque empreinte , pour connaĂźtre son degrĂ© de chaleur, en imprimant sa marque sur un morceau de cuir de rebut. Un 328 MÉCANICIEN peu de pratique apprendra Ă  l’ouvrier Ă  juger de la chaleur. On applique ensuite l’instrument par le bas sur la feuille d’or , qui sera coupĂ©e en forme de dent, et qui montrera la figure dont elle aura reçu l’impression on procĂ©dera ensuite Ă  une nouvelle empreinte, et on la marquera de la mĂȘme maniĂšre , en continuant ainsi pour le reste de l’opĂ©ration , en ayant soin de maintenir les lettres sur une mĂȘme ligne, comme dans l’impression ordinaire; par ce moyen la rĂ©sine se fond, et consĂ©quemment l’or adhĂšre au cuir; on enlĂšve ensuite la superficie de l’or en le frottant avec un drap, et les caractĂšres dorĂ©s restent imprĂ©gnĂ©s sur le cuir. Il faut de l’adresse dans cette opĂ©ration comme dans toute autre , et on l’acquiert par la pratique. Il faut que le drap dont nous venons de parler soit un peu graissĂ© pour retenir l’or qu’on enlĂšve par le frottement autrement on ferait en peu de temps une grandeper te ; de cette maniĂšre le drap sera bientĂŽt complĂštement chargĂ© d’or. Quand il en est besoin , on vend ces draps au raiĂŻineur , qui les brĂ»le et en retire l’or. Quelques-uns , quand on les brĂ»le , donnent assez d’or pour produire la valeur d’une guinĂ©e jusqu’à une guinĂ©e et demie. CaractĂšres en or , dessins , etc. , sur papier ou sur parchemin. On dore de trois maniĂšres les caractĂšres Ă©crits ANGLAIS. 22 sur vĂ©lin ou sur parchemin. La premiĂšre consiste Ă  mĂȘler de la colle avec de l’encre ; aprĂšs quoi on Ă©crit les caractĂšres comme Ă  l’ordinaire. Quand ils sont secs, on leur donne un certain degrĂ© de viscositĂ© en soufflant dessus, et ensuite on applique aussitĂŽt la feuille d’or , et, par une petite pression, on la fait adhĂ©rer avec un degrĂ© suffisant de soliditĂ©. La seconde maniĂšre consiste Ă  mĂȘler un peu de blanc de plomb ou de chaux avec de la colle forte ; quand cette mixtion est presque sĂšche, on peut appliquer la feuille d’or et la brunir ensuite. La derniĂšre maniĂšre consiste Ă  mĂȘler un peu de poudre d’or avec de la colle, et Ă  former les caractĂšres par le moyen d’une brosse. On prĂ©sume que les moines se servaient de cette derniĂšre mĂ©thode pour enluminer leurs brĂ©viaires et leurs psautiers. ManiĂšre de dorer les tranches du papier. On dore les tranches des livres et du papier Ă  lettres, lorsqu’ils sont dans une position horizontale dans la presse du relieur, en appliquant d’abord une composition formĂ©e de quatre parts de bol d’ArmĂ©nie et d’une part de sucre candi, mĂȘlĂ©es ensemble dans de l’eau jusqu’à ce que cette composition acquiĂšre la consistance convenable ; aprĂšs quoi on l’applique au moyen d’une brosse avec du blanc d’Ɠuf. Quand cette couche est presque sĂšche, on l’unit au moyen 2ĂŒ O LE MÉCANICIEN du brunissoir , qui consiste ordinairement dans un morceau recourbĂ© d’agate trĂšs-unie et adaptĂ© Ă  un manche ; on l’humecte ensuite lĂ©gĂšrement au moyen d’une Ă©ponge que l’on trempe dans de l’eau claire, et que l’on comprime avec la xnain ; on prend ensuite avec un morceau de coton la feuille d’or qu’on enlĂšve de dessus le coussin en cuir, et qu’on applique sur la surface humide; on brunit ensuite l’empreinte en passant l’agate plusieurs fois d’un bout Ă  l’autre, en ayant soin de ne pas endommager la surface avec la pointe du brunissoir; on met ordinairement un morceau de soie ou de papier des Indes entre l’or et le brunissoir. Les relieurs se servent ordinairement d’un tissu de coton pour enlever la feuille de dessus le coussin, en raison de sa flexibilitĂ©, et de ce que ces tissus sont unis, doux et lĂ©gĂšrement humides. ManiĂšre de dorer la soie, le satin , l'ivoire, etc., au moyen du gaz hydrogĂšne. ]N° 1. Plongez une piĂšce de satin blanc, de soie, ou un morceau d’ivoire dans une solution nitro- muriatique d’or, composĂ©e d’une partie d’acide nitro-muriatique sur trois d’eau distillĂ©e. Pendant que la substance que l’on veut dorer est encore humide, plongez-la dans un vase plein de gaz hydrogĂšne sulfurĂ© ; elle sera bientĂŽt recouverte d’une couche d’or complĂšte. anglais. 23i IS T ° 2. On peut varier avec beaucoup d’art et d’avantage l’expĂ©rience prĂ©cĂ©dente de la maniĂšre suivante Peignez avec un pinceau trĂšs-fin de poil de chameau,plongĂ© dans la susdite solution d’or, des fleurs ou d’autres ornemens sur des morceaux de soie, de satin, etc., etc., et tenez-les sur un flacon dont Ă©mane le gaz hydrogĂšne sulfurĂ© durant la dĂ©composition de l’eau par l’acide sulfurique et par la limaille de fer les fleurs peintes , etc., prendront en peu de minutes l’éclat de l’or le plus pur. Une couche de ce genre ne se ternira ni Ă  l’air ni en lavant l’étoffe. Dorure du bois , au moyen de l’huile. On recouvre d’abord le bois au moyen de deux ou trois couches d’huile de graine de lin bouillante , dans laquelle on a dissous du carbonate de plomb , afin de remplir les pores du bois et les dĂ©fauts occasionĂ©s sur la surface par les veines du bois. Quand la prĂ©paration est entiĂšrement sĂšche, on applique une lĂ©gĂšre couche de colle d’or. On la prĂ©pare en broyant ensemble un peu d’oxide rouge de plomb avec de l’huile dessicative la plus Ă©paisse et la plus ancienne qu’on puisse se procurer , afin qu’elle opĂšre sans obstacle. On la mĂȘle avant de s’en servir avec un peu d’huile de tĂ©rĂ©benthine, jusqu’à ce qu’elle ait acquis le degrĂ© de consistance convenable. Si la 202 UE MECANICIEN colle d’or est bonne , elle sĂ©chera suffisamment dans l’espace d’environ douze heures, plus ou moins, afin que l’artiste puisse passer Ă  la derniĂšre partie de l’opĂ©ration,qui consiste dans l’application de l’or. A cet effet, on Ă©tend une feuille d’or sur un coussin. Ce coussin est formĂ© par quelques morceaux de flanelle pliĂ©s l’un sur l’autre, et adaptĂ©s Ă  un morceau de bois d’environ huit pouces carrĂ©s, recouverts par une couverture en cuir. On coupe la feuille en bandes de la longueur requise, au moyen d’un couteau plat sans tranchant ; on prend chaque bande au bout d’une brosse fine, et on l’applique Ă  l’endroit que l’on veut dorer ; aprĂšs quoi on la comprime doucement au moyen d’une balle de coton unie et douce ; l’or adhĂšre aussitĂŽt Ă  la surface de la colle visqueuse, et au bout de quelques minutes, au moyen d’une brosse Ă  longs poils de chameau, on enlĂšve les parties d’or non adhĂ©rentes sans endommager le reste. En un jour ou deux la colle est entiĂšrement sĂšche, et l’opĂ©ration est terminĂ©e. Cette maniĂšre de dorer a l’avantage d’ĂȘtre trĂšs- simple, trĂšs-solide, et le changement de temps n’a pas beaucoup d’influence sur cette dorure , mĂȘme lorsqu’elle est exposĂ©e au grand air; quand elle se salit. on peut la nettoyer au moyen d’un peu d’eau chaude et d’une brosse douce. On s’en sert principalement dans les ouvrages extĂ©rieurs, hile a le dĂ©savantage de ne pas pouvoir ĂȘtre ANGLAIS. 233 brunie, et par consĂ©quent de ne pas avoir tout le lustre que produit la mĂ©thode suivante. Dorure par le brunissoir. On s’en sert principalement pour les cadres de tableaux , pour les moulures et les ouvrages en stuc. On couvre soigneusement la surface que l’on veut dorer de colle forte, que l’on obtient en faisant bouillir du cuir blanc ou des rognures de parchemin jusqu’à ce que le tout soit rĂ©duit en une gelĂ©e ferme ; cette couche une fois sĂšche, on en applique huit Ă  dix de plus composĂ©es de la mĂȘme colle mĂȘlĂ©e avec du plĂątre fin de Paris ou de la chaux lavĂ©e ; aprĂšs qu’on a ainsi appliquĂ© un nombre suffisant de couches , qui varie selon la nature de l’ouvrage, et que le tout est bien sec , on applique une derniĂšre couche d’une Ă©paisseur modĂ©rĂ©e , composĂ©e de colle et d’oxide jaune de plomb ; cette couche Ă©tant encore humide , on pose la feuille d’or de la maniĂšre ordinaire ; elle adhĂšre aussitĂŽt en la comprimant avec une balle de coton , et, avant que la colle ait eu le temps de sĂ©cher entiĂšrement, on brunit soigneusement les parties que l’on veut rendre plus brillantes au moyen d’une agate ou d’une dent de chien adaptĂ©e Ă  un manche. Afin de diminuer le travail que donne l’opĂ©ration de brunir, c’est un usage ordinaire , mais 254 LE MÉCANICIEN dĂ©savantageux, de brunir lĂ©gĂšrement les parties brillantes, et d’amortir les autres en passant dessus une brosse trempĂ©e dans la colle. On obtient en effet, de cette maniĂšre, le contraste nĂ©cessaire entre l’or poli et l’or non poli; mais l’effet de cette opĂ©ration est de beaucoup infĂ©rieur Ă  celui que l’on obtient en s’y prenant rĂ©guliĂšrement , et la plus petite goutte d’eau qui tombe sur la partie enduite de colle fait des taches. On ne peut donc se servir de ce genre de dorure que pour l’intĂ©rieur, attendu que la pluie et mĂȘme un fort degrĂ© d’humiditĂ© endommagent ce genre de dorure. Quand cette dorure se salit, on peut la nettoyer au moyen d’esprit de vin chauffĂ© ou d’huile de tĂ©rĂ©benthine. Dorure au moyen de l'amalgame. Plongez un morceau de cuivre luisant et bien net dans une solution de nitrate de mercure ; au moyen de l’affinitĂ© du cuivre pour l’acide nitrique le mercure se prĂ©cipitera rĂ©pandez alors l’amalgame d’or en parties trĂšs-minces sur la couche de mercure qui vient d’ĂȘtre appliquĂ©e au cuivre ; cette couche s’unit Ă  l’amalgame, mais elle reste adhĂ©rente au cuivre. Placez alors le morceau ou les morceaux qui viennent de subir cette opĂ©ra- ration dans un four ou sur un fourneau. Si la chaleur est un peu au-dessus de 66 degrĂ©s, le mercure de l’amalgame sera volatisĂ©, et le ANGLAIS. 255 cuivre se trouvera dorĂ© avec une grande perfection. Dans cette mĂ©thode de dorer, les fourneaux sont faits de maniĂšre que le mercure se condense de nouveau , et qu’on le conserve pour d’autres usages, en sorte qu’on ne perd rien dans cette opĂ©ration. On a aussi inventĂ© une mĂ©thode pour empĂȘcher que les parties volatiles du mercure ne puissent nuire aux doreurs. Dorure sur acier. Versez un peu de solution d'or avec de l’éther dans un verre Ă  vin, et trempez-y la lame d’un canif neuf, d’une lancette ou d’un rasoir ; retirez l’instrument et laissez l’éther s’évaporer ; on verra que la lame est couverte d’une belle couche d’or. On peut Ă©galement se servir d’un chiffon sec ou d’un morceau d’éponge bien sĂšche , que l’on trempe dans l’éther , et dont on se sert pour recouvrir la lame d’une couche de dissolution d’ur. Dans ce cas on n’a pas besoin de verser le liquide dans un verre , ce qui lui fait perdre de sa force au moyen de l’évaporation ; mais on peut humecter soit le chiffon , soit l’éponge, en les appliquant au gouleau de la fiole d’éther. Cette couche d’or demeure adhĂ©rente Ă  l’acier pendant trĂšs-long-temps , et en empĂȘche la rouille. C’est de cette maniĂšre qu’on orne les Ă©pĂ©es et les autres instrumens de coutellerie. On dore MECANICIEN 236 aussi les lancettes de cette maniĂšre, et on obtient par lĂ  l’avantage prĂ©cieux de les prĂ©server de la rouille. Rehausser la couleur de l’or jaune. On prend 6 onces de salpĂȘtre, 2 onces de coupe-rose , . 1 once de vitriol blanc et Ăź once d’alun. Si on veut lui donner une teinte plus rouge, on y ajoute une petite quantitĂ© de vitriol bleu. On mĂȘle le tout ensemble, et on le dissout dans l’eau Ă  mesure qu’on veut se servir de cette teinte. Rehausser la couleur de l’or vert. Prenez i once Ăźo grains de salpĂȘtre , i once 4 grains de sel ammoniac , Ăź once 4 grains de vitriol romain et 18 grains de vert-de-gris. MĂȘlez le tout ensemble, et faites-en dissoudre une portion dans l’eau, quand vous voudrez en faire usage. On plonge le corps que l’on veut dorer dans ces compositions ; auxquelles on fait subir le degrĂ© de chaleur nĂ©cessaire pour les brĂ»ler ; puis on le trempe dans de l’eau ou du vinaigre. ANGLAIS. 2ÙJ Rehausser ou vivifier la couleur de l’or rouge. Ajoutez Ă  4 onces de cire jaune fondue, 1 once et demie d’ocre rouge en poudre fine , i once et demie de vert-de-gris calcinĂ© jusqu’à ce qu’il ne fume plus, Ăź demi-once de borax calcinĂ©. 11 est nĂ©cessaire de calciner le vert-de-gris ; autrement la chaleur qu’on applique, en brĂ»lant la cire , fait tellement concentrer le vinaigre que la surface en est rongĂ©e et qu’elle forme des Ă©cailles. SĂ©parer l’or du cuivre et de l’argent dore. Appliquez surla surface dorĂ©e, au moyen d’une brosse fine, une solution de borax dans de l’eau, et saupoudrez-la avec de la poudre de soufre bien fine; faites rougir la piĂšce , et trempez-la dans l’eau ; on peut aisĂ©ment enlever l’or avec une brosse forte, et on peut le reproduire au moyen de l’épreuve du plomb. On enlĂšve l’or qui recouvre la surface de l’argent en mettant dessus une pĂąte faite de sel ammoniac en poudre avec del’eau-forte, et en la faisant chauffer jusqu’à ce qu’elle fume et soit presque sĂšche ; on peut alors sĂ©parer l’or en le frottant avec une brosse forte. 238 LE MÉCANICIEN ManiĂšre d’argenter ait moyen du feu. N° 1 . Faites dissoudre une once d’argent pur dans l’eau-forte, et prĂ©cipitez-le avec du sel commun; ajoutez-y une demi-livre de sel ammoniac, de vitriol blanc et un .quart d’once de sublimĂ©. N° 2 . Faites dissoudre une once d’argent pur dans l’eau-forte, prĂ©cipitez-le avec du sel commun ; ajoutez-y aprĂšs avoir lavĂ©, 6 onces de sel commun, 5 onces de vitriol blanc et un quart d’once de sublimĂ©. Broyez ensemble ces diffĂ©rentes substances sur une pierre line au moyen d’une mollette, etformez-en une pĂąte; frottez’alors la substance que l’on veut argenter avec une quantitĂ© suffisante de la pĂąte, et exposez-la Ă  un degrĂ© convenable de chaleur. Quand l’argent coule, ĂŽtez-la du feu , et plongez-la dans de l’esprit de sel d’une force mĂ©diocre , afin de nettoyer la piĂšce que vous voulez argenter. Argenter de la dorure par amalgame. L’argent ne s’attache Ă  aucun mĂ©tal, Ă  moins qu’il ne soit d’abord dorĂ©. C’est le mĂȘme procĂ©dĂ© que pour la dorure en couleur, seulement avec la diffĂ©rence qu’on ne fait pas usage d’acide. ANGLAIS. 209 ManiĂšre d’argenter Ă  froid. 4 N° 1. Prenez 2 dragmes de tartre , 2 dito de sel commun , 1 demi-dragme d’alun et 20 gros d’argent prĂ©cipitĂ© de l’acide nitrique par le moyen du cuivre. Formez-en une pĂąte au moyen d’un peu d’eau, et frottez la surface que vous voulez argenter avec un morceau de liĂšge , etc. N 2. Faites dissoudre de l’argent pur dans l’eau-forte, et prĂ©cipitez l’argent avec du sel commun ; faites une pĂąte de ce prĂ©cipitĂ© en y ajoutant une dose de plus de sel et de crĂšme de tartre. On se sert ensuite de cette pĂąte de la maniĂšre que l’on vient d’indiquer. ManiĂšre d’argenter des lingots de cuivre. La principale difficultĂ© pour parvenir Ă  argenter les lingots de cuivre, c’est de mettre en mĂȘme temps les surfaces du cuivre et de l’argent en fusion, et d’empĂȘcher le cuivre de s’écailler. La surface du cuivre sur laquelle on doit fixer l’argent doit ĂȘtre aplanie avec la lime ; on lui laisse cependant une certaine rudesse. On commence par donner Ă  l’argent le degrĂ© de chaleur nĂ©cessaire , et ensuite on l’assaisonne' d’un 2^0 LE MÉCANICIEN esprit de sel faible; on l’aplanit, et ensuite on le gratte sur la surface que l’on doit adapter au cuivre. Ces surfaces ainsi prĂ©parĂ©es sont enduites d’une solution de borax; puis on les met en contact l’une avec l’autre au moyen d’un fil de mĂ©tal qui les lie ensemble. Quand on leur a fait subir un degrĂ© de chaleur suffisant, la fusion les fait fondre ensemble, et ils s’unissent fermement ensemble en refroidissant. On peut aussi plaquer le cuivre en argent en le faisant chauffer et en appliquant dessus une feuille d’argent, que l’on fait brunir ensuite. On se sert du mĂȘme procĂ©dĂ© avec le fer et le laiton. On appelle ce procĂ©dĂ© le plaquĂ© français. ManiĂšre de sĂ©parer L’argent du cuivre plaquĂ©. On emploie ceprocĂ©dĂ©pour sĂ©parer l’argent du mĂ©tal plaquĂ© , lorsqu’on en a recouvert la surface des boutons, des colifichets, etc.; ce qui s’opĂšre sans altĂ©rer une portion considĂ©rable de cuivre Ă  cet effet on compose une liqueur de trois livres d’huile de vitriol, d’une demi-once de nitre et d’une livre d’eau ; on fait bouillir dedans le mĂ©tal plaquĂ©, jusqu’à ce que l’argent soit dissous ; aprĂšs quoi on en retire l’argent en jetant du sel ordinaire dans la solution. I ANGLAIS. 2/f 1 Plaquer le fer. On peut plaquer le fer en argent de trois maniĂšres diffĂ©rentes. PremiĂšrement, en polissant lasurfaceetlaren- dant trĂšs-nette ettrĂšs-unie au moyen d’un brunissoir; en lui faisant ensuite subir une chaleur rouge blanc ; aprĂšs quoi on y applique une feuille d’argent, et on la brunit avec soin. On rĂ©pĂšte cette opĂ©ration jusqu’à ce qu’on ait donnĂ© Ă  l’argent l’épaisseur convenable, au moyen d’un certain nombre de feuilles qu’on applique l’une sur l’autre. Secondement, en se servant de la soude ; on place des couches minces de soudure entre le fer et l’argent, avec un peu de flux, et on lie l’un Ă  l’autre par un fil de mĂ©tal ; on place ensuite le tout dans unfeu clair, que l’on continue jusqu’à ce que la soudure se fonde ; aprĂšs quoi on le retire, et l’adhĂ©sion s’opĂšre d’une maniĂšre solide en refroidissant. TroisiĂšmement, on commence par Ă©tamer le fer, et l’on joint l’argent au moyen de bandes d’étain roulĂ©es, que l’on met dans une douce fusion au moyen d’une chaleur modĂ©rĂ©e. Etamer le cuivre et le laiton. Faites bouillir six livres de crĂšme de tartre dans dix-huit litres d’eau, et huit livres de grain iv. 16 LE MECANICIEN zLyl d’étain ou de raclures d’étain. Lorsque les matĂ©riaux ont suffisammentbouillis, on metdans cette mixtion la substance qu’on veut Ă©tamer, et l’on continue Ă  faire bouillir jusqu’à ce que l’étain se prĂ©cipite sous la forme mĂ©tallique. Etamer le fer et tes vaisseaux en cuivre. Le fer que l’on veut Ă©tamer doit d’abord ĂȘtre termpĂ© dans des matiĂšres acides , telles que du petit-lait sĂ»r , de la lotion de distillateur, etc. ; puis on l'Ă©cure , et on le plonge dans de l’étain fondu, aprĂšs l’avoir d’abord frottĂ© d’une solution de sel ammoniac. On empĂȘche la surface de l’étain de se couvrir d’oxide en la couvrant d’une couche de graisse. On doit nettoyer avec soin la chaudiĂšre dans laquelle on fait fondre l’étain; on en met une quantitĂ© suffisante avec du sel ammoniac, et on le fait fondre ; puis on remue la solution autour du vaisseau en cuivre , on y ajoute quelquefois un peu de rĂ©sine. Le sel ammoniac empĂȘche le cuivre de s’écailler, et fait fixer letain partout oĂč il touche. On a derniĂšrement proposĂ© d’employer le zinc au lieu de l’étain, afin d’éviter les suites fĂącheuses que l’on a Ă  tort attribuĂ©es Ă  l’étain. ManiĂšre de prĂ©parer l’arbuste d’argent. Versez dans un globe de verre ou dans un ANGLAIS. 2 /, 3 flacon quatre dragmes de nitrate d’argent; faites-le dissoudre dans une livre ou deux d’eau distillĂ©e ; ensuite versez dedans quatre dragmes de mercure l’argent sera prĂ©cipitĂ© en peu de temps, et formera un arbre d’un travail singulier , de la plus belle forme, et qui ressemblera Ă  la vĂ©gĂ©tation rĂ©elle. On a gĂ©nĂ©ralement donnĂ© Ă  cette production le nom d’arbre de Diane arbor DianƓ . PrĂ©paration de l’arbre d’étain. Versez commeprĂ©cĂ©demment de l’eau distillĂ©e dans le mĂȘme vase ou dans un vase de mĂȘme forme que celui dont vous vous ĂȘtes servi dans la derniĂšre

Articlesde fĂȘte. Bateau pirate carton; Bateau pirate carton. Janod Bateau pirate avec figurines Story. CaractĂ©ristiques techniques : - Grand bateau Ă  2 voiles avec Ă©chelle, barre qui tourne et planche pour jeter les traĂźtres.- Structure en carton rigide Ă  construire.- 7 accessoires et personnages en bois. 34,99 € Annahouse Bateau de pirate blanc Ă  peindre avec crayons,

Le triangle des Bermudes ©Wiki MĂ©dia Le mythe du Triangle des Bermudes fait partie de ces histoires dignes des plus grands romans plus d’une centaine de navires et d'avions se sont volatilisĂ©s dans cette zone proche des CaraĂŻbes. Lorsqu'il s'agit d'expliquer leur disparition les passionnĂ©s de mystĂšres ont l'embarras du choix. À l’instar de l’Atlantide ou de la lĂ©gende du Roi Arthur, le mystĂšre du Triangle des Bermudes a l'Ă©toffe d'une lĂ©gende. Depuis les annĂ©es 1950, cette zone gĂ©ographique de 500 000 km2 situĂ©e entre la Floride, Porto Rico et l'archipel des Bermudes, est tristement cĂ©lĂšbre pour les disparitions rĂ©pĂ©tĂ©es de navires et d’avions. En moyenne, on dĂ©nombre 4 avions et 20 bateaux qui disparaissent mystĂ©rieusement chaque annĂ©e. Pendant longtemps, les rĂ©cits de marins se sont avĂ©rĂ©s trop imprĂ©cis pour que le phĂ©nomĂšne ne soit Ă©tudiĂ© sĂ©rieusement. Diverses thĂ©ories farfelues ont alors Ă©mergĂ©, allant du piĂšge tendu par des extraterrestres Ă  l'existence d’une porte menant vers une autre dimension. Aujourd’hui, des explications plus sĂ©rieuses sont avancĂ©es par les scientifiques pour tenter d’expliquer ces phĂ©nomĂšnes. Une activitĂ© mĂ©tĂ©orologique tourmentĂ©e Le Triangle des Bermudes se trouve ĂȘtre Ă©galement l’épicentre d’une activitĂ© mĂ©tĂ©orologique particuliĂšrement violente. Point de rencontre d’ouragans, de tempĂȘtes Ă©quatoriales et d’orages provenant de la cĂŽte mexicaine, de nombreuses microrafales de vent soufflant Ă  plus de 270 km/h sont Ă  l’origine de vagues aux dimensions rares. L'ocĂ©anographe britannique Simon Boxall, de l'universitĂ© de Southampton, explique que ces vagues, ou ces "murs d'eau", comme ils sont souvent dĂ©crits, peuvent atteindre les 30 mĂštres de haut et sont capables de faire chavirer des navires de grande taille. Ces vagues abruptes, appelĂ©es vagues scĂ©lĂ©rates », apparaissent souvent au sein d'un mouvement de vagues aux ondulations normales. La rĂ©partition de ces vagues scĂ©lĂ©rates Ă  l'Ă©chelle du globe est cependant encore mal connue des scientifiques aujourd’hui mais apportent un Ă©clairage au mystĂšre qui entoure les disparitions dans le Triangle des Bermudes. Des fonds marins accidentĂ©s Les scientifiques ont ainsi pu analyser la cartographie du plancher ocĂ©anique de cette zone de l’Atlantique, rĂ©vĂ©lant ainsi que les Bermudes se trouvent au sommet d’une montagne sous-marine de prĂšs de 4 000 mĂštres de haut. L'Ă©tude de la composition et de la texture du fond marin montre Ă©galement de nombreux rĂ©cifs, formĂ©s par l’accumulation d’algues, de coquilles et d’épaisses couches de calcaires. Ce paysage accidentĂ© est accompagnĂ© d’abysses pouvant atteindre 8 000 mĂštres de profondeur. Pour comparaison, la fosse des Mariannes, le point le plus profond de la croĂ»te terrestre, se trouve Ă  10 994 mĂštres de profondeur. Ces caractĂ©ristiques topologiques conjuguĂ©es Ă  divers phĂ©nomĂšnes mĂ©tĂ©orologiques pourraient donc expliquer la cause de ces disparitions. Tom Iliffe, professeur de biologie marine, avait d’ailleurs rĂ©vĂ©lĂ© l’existence de tourbillons aspirants aprĂšs avoir plongĂ© dans la zone. Les tourbillons sont Ă©vidents, il y a d’immenses tunnels avec une trĂšs forte puissance d’aspiration. » Ce phĂ©nomĂšne, appelĂ© thĂ©orie des tourbiĂšres », est souvent observĂ© dans les environnements de roches calcaires, semblables aux rĂ©cifs du Triangle des Bermudes. La piste du mĂ©thane La formation rĂ©cente de crevasses est vraisemblablement due Ă  la fonte du permafrost sous-marin, dans le contexte du rĂ©chauffement climatique, qui entraĂźne une accumulation de mĂ©thane. Ces petites collines marines peuvent exploser Ă  tout moment, libĂ©rant d’un coup un nuage de bulles de mĂ©thane, selon une nouvelle Ă©tude menĂ©e par des chercheurs du Centre norvĂ©gien pour les hydrates de gaz en Arctique CAGE, soutenue par l'Agence fĂ©dĂ©rale de gestion des ressources souterraines de la Russie. Selon Pavel Serov, principal auteur de l’article publiĂ© dans le Journal of Geophysical Research, ces pingos, qui atteignent jusqu’à 1000 mĂštres de diamĂštre et s’élĂšvent de cinq Ă  neuf mĂštres au-dessus du plancher ocĂ©anique, seraient l’étape prĂ©cĂ©dant l’éclatement de la rĂ©serve de mĂ©thane sous-jacente. DĂ©jĂ , l’un des pingos de la mer de Kara laisse Ă©chapper des flux de mĂ©thane
 Plusieurs scientifiques pensent dĂ©sormais que ce mĂȘme phĂ©nomĂšne aurait pu se produire au large de la Floride, dans cette zone comprise entre l’archipel des Bermudes, Miami et Porto Rico, qui forme le mythique Triangle des Bermudes. Les Ă©manations de mĂ©thane diminuent la densitĂ© de l’eau, ce qui peut entraĂźner le naufrage d’un bateau passant lĂ  au mauvais moment. La prĂ©sence d’une forte concentration de mĂ©thane dans l’air pourrait Ă©galement entraĂźner des turbulences atmosphĂ©riques et donc des difficultĂ©s de navigation pour les avions malchanceux.
angleset triangles semblables. download Plainte . Transcription . angles et triangles semblables
TĂ©lĂ©charger l'article TĂ©lĂ©charger l'article Depuis l’invention du papier, de nombreux enfants l’ont utilisĂ© pour faire des bateaux. Ils sont faciles Ă  fabriquer et tu peux les faire flotter sur une petite Ă©tendue d’eau, comme un bain, une flaque, un Ă©tang ou mĂȘme un petit ruisseau. Ils ne sont pas particuliĂšrement rĂ©sistants, mais une fois que tu sauras les faire, tu pourras les remplacer facilement. 1Plie ta feuille en deux. Prends un rectangle de papier et pose-le devant toi en orientation portrait, c’est-Ă -dire avec les bords longs sur les cĂŽtĂ©s. Plie-le en deux dans le sens de la largeur en ramenant le bord du haut sur celui du bas. Le pli doit se trouver en haut du papier. 2Fais un pli vertical. Plie le papier en deux, mais d’un cĂŽtĂ© Ă  l’autre et non de haut en bas comme tu viens de le faire. Marque ce pli et dĂ©plie-le pour que la feuille soit pliĂ©e de la mĂȘme façon qu’à la fin de la premiĂšre Ă©tape, mais avec un pli vertical marquĂ© au milieu. Veille Ă  ce que tous tes pliages soient aussi droits et nets que possible. 3Rabats le coin supĂ©rieur droit. Prends-le et replie sa pointe vers le bas et le milieu jusqu’à ce que le bord du haut s’aligne avec le pli vertical central. 4Retourne le papier. Rabats l’autre coin du haut de la mĂȘme façon en alignant le bord supĂ©rieur avec le pli vertical au milieu. Tu obtiendras une forme de maison » avec un grand toit pointu et une bande d’environ 2 ou 3 cm sous ce triangle. 5Replie le bas. Prends le bord d’une des couches de la bande en bas et ramĂšne-le vers le haut aussi loin que possible sans qu’une partie du papier en dessous commence Ă  se plier. 6Retourne la feuille. RĂ©pĂšte le pliage de l’étape prĂ©cĂ©dente avec l’autre couche de la bande du bas. Rabats-la sur le bas de la toiture » et assure-toi que les deux plis que tu viens de rĂ©aliser sont alignĂ©s et que tous les pliages sont symĂ©triques. Tu obtiendras une forme de chapeau de pirate en papier. 7Écarte les deux couches. Prends la forme de chapeau au milieu, au point oĂč les bords pliĂ©s en bas rejoignent le pli vertical central. Ouvre lĂ©gĂšrement le papier et tiens les deux bords au niveau de ce pli. 8Écarte les bords. Tire-les doucement vers l’extĂ©rieur et aplatis le papier de façon Ă  obtenir un losange. 9Replie le coin infĂ©rieur. Prends l’angle du bas de la premiĂšre couche du losange et ramĂšne-le vers le haut. Laisse une bordure d’environ 5 mm entre cette partie et les bords supĂ©rieurs du losange. Lorsque tu as fini, retourne le papier. 10RĂ©pĂšte le pliage. Fais la mĂȘme chose avec l’autre couche en pliant le bas du losange vers le haut de la mĂȘme façon. Assure-toi que ce pli est alignĂ© avec celui de l’étape prĂ©cĂ©dente. 11Forme un losange. Prends les deux couches du bord infĂ©rieur du papier au milieu et Ă©carte-les l’une de l’autre. Aplatis le papier, comme dans la huitiĂšme Ă©tape, pour obtenir un losange. 12Écarte les cĂŽtĂ©s. Prends les pointes de droite et de gauche en haut du losange et Ă©carte-les doucement l’une de l’autre. Le bord infĂ©rieur se relĂšvera naturellement. 13Regarde ta crĂ©ation. Ton bateau en papier est prĂȘt Ă  naviguer sur les hautes mers ! Enfin, peut-ĂȘtre que ce sera plutĂŽt dans ta piscine gonflable ! 1 Renforce-le. Tu peux faire plusieurs choses pour qu’il tienne plus longtemps. Une bonne technique pour l’aider Ă  mieux rĂ©sister Ă  l’eau consiste Ă  coller du ruban adhĂ©sif sur le bas en faisant tout le tour. Fabrique deux bateaux et mets-en un dans l’autre. L’ensemble rĂ©sistera mieux Ă  l’eau et sera plus solide. Colorie le papier avec des craies grasses. La cire dont elles sont faites l’aidera Ă  rĂ©sister Ă  l’eau. Au lieu d’utiliser du ruban adhĂ©sif, couvre le fond de film Ă©tirable en plastique pour le protĂ©ger contre l’eau. Si tu veux rĂ©utiliser le bateau, laisse-le sĂ©cher aprĂšs chaque utilisation. Ensuite, enveloppe-le dans du film Ă©tirable pour le protĂ©ger. 2 Utilise du papier adaptĂ©. Le mieux est d’utiliser quelque chose de lĂ©ger, comme une simple feuille de papier imprimante. Tu peux utiliser quelque chose de plus Ă©pais et lourd, comme du papier cartonnĂ©, mais il sera plus difficile de faire des plis droits et nets. N’oublie pas que tu emploies ici des techniques d’origami. Traditionnellement, cet art utilise du papier lĂ©ger, mais rĂ©sistant[1] . Le papier imprimante est un bon compromis pour faire des objets assez simples comme les bateaux. Tu peux aussi acheter du papier origami, ou kami, » qui a Ă©tĂ© inventĂ© au Japon au dĂ©but du 20e s. Il est souvent dĂ©corĂ© et tu en trouveras dans n’importe quel magasin de loisirs crĂ©atifs. Il est un peu plus lĂ©ger que le papier imprimante, mais a un poids assez semblable[2] . Tu peux mĂȘme utiliser du papier journal, mais il sera moins rĂ©sistant et se dĂ©chirera plus facilement. 3Aide-le Ă  flotter. Tire le milieu des bords du bas vers l’extĂ©rieur pour Ă©largir le fond. Plus le bateau est plat, plus il flottera longtemps. Tu agrandiras aussi la surface du fond, ce qui augmentera la stabilitĂ©. 4Stabilise-le. Si tu fais deux bateaux et les insĂšres l’un dans l’autre, tu aideras l’ensemble Ă  mieux flotter et le papier rĂ©sistera mieux Ă  l’eau. Essaie de mettre de petits cailloux tout autour de la partie triangulaire au centre. Ils serviront de lest et aideront le bateau Ă  rester droit. Tu peux aussi ajuster leur position pour l’aider Ă  avancer en ligne droite. Conseils N’essaie pas d’ajouter des mĂąts et des voiles pour que le bateau soit plus rĂ©aliste, car le poids de ces Ă©lĂ©ments le rendra moins stable. Si tu as l’habitude de faire de l’origami, ce sera plus facile. Il est conseillĂ© d’utiliser une feuille rectangulaire et non carrĂ©e pour cet atelier. Ce bateau est basĂ© sur le pliage du chapeau en papier. Tu peux dessiner des visages sur des billes ou des cailloux lisses et en faire des passagers ou des matelots. Si tu utilises des feuilles de classeur, fais attention Ă  ce que les trous ne se retrouvent pas Ă  un endroit oĂč de l’eau pourra passer. Si c’est le cas, couvre-les avec du ruban adhĂ©sif. Avertissements Ne laisse pas des dĂ©chets dans l’environnement. Si tu joues avec des bateaux en papier sur un cours d’eau Ă  l’extĂ©rieur, reprends-les lorsque tu as fini. Fais attention lorsque tu joues prĂšs de l’eau. Ne joue pas avec tes bateaux dans de l’eau profonde, sale ou rapide. Ne joue pas prĂšs d’un cours d’eau rapide. Si tu tombes, le courant peut facilement t’emporter. ÉlĂ©ments nĂ©cessaires Du papier imprimante ou journal ou un autre type les pages de carnets de notes sont parfaites pour les petits bateaux Des craies grasses ou des feutres pour dĂ©corer le bateau À propos de ce wikiHow Cette page a Ă©tĂ© consultĂ©e 16 087 fois. Cet article vous a-t-il Ă©tĂ© utile ?
\n \nles deux voiles de ce bateau sont des triangles semblables
Deuxtriangles semblables ont les longueurs des cĂŽtĂ©s opposĂ©s aux angles de mĂȘme mesures proportionnelles. Autrement dit, si deux triangles ABC et A'B'C' sont deux triangles vĂ©rifiant \widehat{A}=\widehat{A'}, \widehat{B}=\widehat{B'} et \widehat{C}=\widehat{C'}, alors le tableau suivant est un tableau de proportionnalitĂ© :
Le Deal du moment -35% KRUPS Essential – Machine Ă  cafĂ© ... Voir le deal 299 € Forum MĂ©diĂ©val Fantastique Autour du Donjon La BibliothĂšque Les Parchemins +2Enoraaragorn6 participantsAuteurMessagearagornDuc, DuchesseNombre de messages 1776Age 60Lieu d'origine Giroux Vieux AuvergneDate d'inscription 30/10/2010Sujet La naviguation au moyen-age Dim 27 Mar 2011 - 2031 En Ă©voquant la navigation, et donc les navires mĂ©diĂ©vaux, on pense immĂ©diatement aux Vikings, ces Seigneurs des mers. C'est fort logique tant leur empreinte est profonde dans l'imaginaire comme dans la rĂ©alitĂ©. Ils n'Ă©taient cependant pas les seuls Ă  braver l'Ă©lĂ©ment liquide mais seulement, pour un temps, les plus bateaux, les fameux drakkars, qu'ils soient longs et fins longs serpents pour la rapine ou large et ventrus pour le commerce, ont sillonnĂ©s en particulier les mers Nordiques mais aussi la mĂ©diterranĂ©e et vraisemblablement l'Atlantique jusqu'aux construction de ces bateaux est parfaitement adaptĂ©e aux mers houleuses sur lesquelles ils vont naviguer. La technique s'avĂšre assez particuliĂšre puisque la construction s'opĂšre Ă  l'inverse des chantiers montagne Ă  clins permet au bateau de se dĂ©former longitudinalement tout en restant Ă©tanche. Voici diffĂ©rents types de bateaux vikingCette image donne une bonne idĂ©e de ce que pouvait ĂȘtre un navire marchand en l'an mille en mer du disposons de peu d'indices pour connaĂźtre le lent cheminement Ă©volutif ayant abouti Ă  ces bateaux parfaits. Nous savons cependant que lorsque les Angles, les Saxons et les Jutes se partagĂšrent violemment l'Angleterre aprĂšs la dĂ©route romaine, vers le 5iĂ©me siĂšcle de nĂŽtre Ăšre, ils dĂ©barquĂšrent dans des bateaux certes moins Ă©laborĂ©s mais techniquement semblables. Et ce furent bien des drakkars qu'utilisĂšrent les soldats de Guillaume le ConquĂ©rant, environ cinq siĂšcles logique veut qu'un peuple aussi Ă  l'aise sur l'eau la chevauche de longue date. Les ancĂȘtres des Vikings, confrontĂ©s Ă  la rudesse et la pauvretĂ© de leurs terres, sont certainement, et tout naturellement devenus pĂȘcheurs. Et tout naturellement, ils ont du commencer Ă  barboter sur des radeaux grossiers et peu efficaces qui ne pouvaient aucunement leur donner satisfaction. Ainsi naquit le bateau en peau sur ossature bois. Ces fragiles embarcations n'ont pas laissĂ©es de traces directes de leur existence mais, en Scandinavie, des gravures montrent des marins installĂ©s dans des bateaux Ă  l'Ă©tat de semblerait que la peau de couverture n'ait simplement pas Ă©tĂ© reprĂ©sentĂ©e et l'on dĂ©cĂšle dĂ©jĂ  la logique future du Drakkar avec sa proue et sa poupe trĂšs relevĂ©es. Un exemple de bateau en cuir tendu est cependant arrivĂ© jusqu'Ă  nous, c'est le curragh qui navigue encore timidement sur les cĂŽtes Ouest d'Irlande. L'Ă©volution suivante et tout naturellement de remplacer la peau, beaucoup trop fragile et pĂ©rissable au contact de l'eau salĂ©e, par du bois. Ce cap est franchit dĂ©s le 4iĂšme siĂšcle avant nĂŽtre Ăšre, comme l'atteste le bateau dit "de Nydam". Cette embarcation fut dĂ©couverte dans un lac Allemand. Nous sommes certes loin de la Scandinavie mais le monde Ă  la fin du NĂ©olithique est trĂšs ouvert et les idĂ©es circulent montage est Ă  clins, ici maintenus par des clous mais l''existence de coutures Ă  base de tendons animal est dĂ©montrĂ©e. Ce bateau est manƓuvrĂ© Ă  la rame et ne possĂšde apparemment pas de mature. Avec l'avĂšnement des structures tout bois, les bateaux gagnĂšrent en soliditĂ© et il devint possible de les allonger et d'en faire de vĂ©ritable outils de dĂ©couverte. Pour simplifier, le Viking a crĂ©e le Drakkar et le Drakkar a crĂ©e le Viking!Mais tout Ă  une fin. Vers l'an mille, les hommes du Nord sont Ă  l'apogĂ©e de leur puissance et comme souvent, l'apogĂ©e prĂ©pare la chute. TrĂšs bientĂŽt, la mer cessera de leur appartenir. Les remuant royaumes d'Europe veulent sĂ©curiser les routes maritimes. Le Viking passe de mode. Le nouveau bateau se nomme "Kog" et ce n'est ni plus ni moins qu'une Ă©volution du Drakkar car la construction reste Ă  clins. Toutefois, son allure est radicalement diffĂ©rente. Il est pontĂ©, trĂšs haut sur mer et sa proue s'Ă©lĂšve pratiquement Ă  la verticale. Il possĂšde un beauprĂ© Petit mat inclinĂ© sur l'avant qui permet de mieux manƓuvrer l'unique voile carrĂ©e dont il dispose. Et surtout, il possĂšde un gouvernail d'Ă©tambot dans l'axe du navire lĂ  oĂč le Drakkar ne disposait que d'un Ă©troit aviron de gouverne latĂ©ral. La supĂ©rioritĂ© de manƓuvre est Ă©crasante. De plus, en lui ajoutant un chĂąteau de planches sur l'avant et l'arriĂšre, il devient une vĂ©ritable forteresse flottante, lente mais imprenable. Le drakkar quitte le devant de la scĂšne, et ses passagers avec Ă©dition par aragorn le Mar 29 Mar 2011 - 2130, Ă©ditĂ© 5 fois EnoraComte, ComtesseNombre de messages 612Age 27Lieu d'origine RennesDate d'inscription 02/05/2009Sujet Re La naviguation au moyen-age Lun 28 Mar 2011 - 1717 Merci Sir Aragorn pour ce topic, trĂšs intĂ©ressant, comme d'habitude Rien Ă  ajouter ! aragornDuc, DuchesseNombre de messages 1776Age 60Lieu d'origine Giroux Vieux AuvergneDate d'inscription 30/10/2010Sujet La navigation au moyen-age -2 Mar 29 Mar 2011 - 2127 La mer paisible fut jadis convoitĂ©e par les grands empires, AthĂšne, Carthage et Rome. L'hĂ©ritage commun de ses trois puissances a indĂ©fectiblement marquĂ© le pourtour mĂ©diterranĂ©en dans tout les domaines en lui apportant une sorte de standardisation, trĂšs prononcĂ©e sur les cĂŽtes et s'estompant Ă  mesure qu'on s'en Ă©loigne. Les transports maritimes sont donc concernĂ©s en tout premier utilise deux sortent de bateaux radicalement diffĂ©rents, un pour le commerce, trĂšs ventru, mu par des voiles carrĂ©es ,et accessoirement Ă  la qu'au mĂȘme titre que les drakkars, ces navires manƓuvrent grĂące Ă  des avirons de gouverne latĂ©raux. Ce systĂšme est doublĂ© pour une plus grande efficacitĂ©. Les coques ne sont cependant plus montĂ©es Ă  clins mais de maniĂšre plus type de bateau, surtout au niveau de la voilure, disparaitra vers le 5iĂšme deuxiĂšme bateau Ă  sillonner les antiques flots mĂ©diterranĂ©en, nous le connaissons tous c'est la galĂšre Ne voyez lĂ  aucun trait d'esprit mais une simple information!Cette maquette reprĂ©sente une birĂšme Romaine 2 rangĂ©es de rames La triĂšre 3 rangĂ©es deviendra cependant l'arme absolue pour des affrontements sont restĂ©s cĂ©lĂšbres- La bataille de Salamine opposant les Grecs aux Perses. 480 avant J-C- La bataille d'Actium, oĂč pour les beaux yeux ou peut-ĂȘtre le nez de ClĂ©opĂątre, Antoine affronte Octave pour sa perte et celle de sa belle maitresse Égyptienne. 31 avant J-C- La bataille de lĂ©pante ou la flotte Ottomane se mesure Ă  la Sainte Ligue chrĂ©tienne Venise et l'Espagne avec une victoire pour cette derniĂšre. 1571La galĂšre doit toute sa vĂ©locitĂ© Ă  la puissance de ses rames. En combat, les voiles sont d'ailleurs amenĂ©es et les mats dĂ©montĂ©s. On utilise le rostre renforcĂ© pour Ă©ventrer les coques ennemies ou fracasser ses rames. Certaines galĂšres embarquent des catapultes et tardivement, pour les bateaux Byzantins, le redoutable feu grĂ©geois Ă  base de souffre, le napalm de l'Ă©poque!Ainsi, la galĂšre ne disparait pas avec Rome car Byzance va dĂ©jĂ  la faire perdurer en tant qu'instrument guerrier jusqu'au 13 iĂšme siĂšcle. Les villes Ă©tats comme Venise ou GĂšnes utilisent elles aussi de nombreuses galĂšres pour la protections des routes maritimes Les pirates sont nombreux et Ă©ventuellement participer Ă  une petite guerre de temps Ă  autres! La chute de Byzance entraine de grands bouleversements et, de chrĂ©tienne, la mĂ©diterranĂ©e passe ouvertement sous dominance Musulmane. La voile carrĂ©e et la rame se rarĂ©fient au profit de la voile latine, cet immense triangle de toile qui utilise mieux le nouveau maĂźtre des flots s'appelle bordĂ©es planches recouvrant la coque sont maintenues sur les membrures squelette par un systĂšme de couture que les EuropĂ©ens de l'Ă©poque trouvaient plutĂŽt Ă©trange et fragile. Ce bateau Ă©voluera en taille et donnera finalement le chebec, tellement efficace que Louis XIV en fera construire toute une flottille pour combattre les "barbaresques".Quant aux galĂšres, obsolĂštes, elles deviennent soit de luxueuses embarcations d'apparat Celle de NapolĂ©on Bonaparte en dit long sur la mĂ©galomanie du personnage et celle de Louis XIV n'est pas loin derriĂšre! soit de sinistres prisons flottantes. Il faut d'ailleurs noter que seuls, les Grecs "ramĂšrent" librement, tout les autres employĂšrent Ă  cet usage des esclaves ou des prisonniers de guerre, soigneusement reliĂ©s au bateau par une solide chaine. Si le bateau coule...A suivre, la Chine et l'aventure "AmĂ©ricaine". Forum gratuit© phpBB Forum gratuit d'entraide Contact Signaler un abus Heathen KhanInquisiteur de la ConfrĂ©rieNombre de messages 1416Age 35Lieu d'origine Haute SavoieDate d'inscription 16/07/2007Sujet Re La naviguation au moyen-age Mar 29 Mar 2011 - 2131 Un chouette exposĂ© messire! Parole d'un admirateur mais non expert hĂ©las de vieux grĂ©ement et "ex-modĂ©liste naval". aragornDuc, DuchesseNombre de messages 1776Age 60Lieu d'origine Giroux Vieux AuvergneDate d'inscription 30/10/2010Sujet Re La naviguation au moyen-age Mar 29 Mar 2011 - 2134 Moi aussi, je faisais du modĂ©lisme naval plastique mais je n'ai malheureusement plus de temps et de place Ă  consacrer Ă  cet instructif passe-temps. Heathen KhanInquisiteur de la ConfrĂ©rieNombre de messages 1416Age 35Lieu d'origine Haute SavoieDate d'inscription 16/07/2007Sujet Re La naviguation au moyen-age Mar 29 Mar 2011 - 2144 ModĂ©lisme en bois et navigable pour ma part moderne Ă  moteur. Mais un seul projet Ă  aboutie, ensuite j'ai quittĂ© mon club l'un des membre Ă  mĂȘme rĂ©alisĂ© le Renard, dernier navire du corsaire Surcouf, une merveille, donc plus l'outillage nĂ©cessaire et bien pratique. Un jour peut ĂȘtre retenterais-je avec de la voile ancienne, mais c'est une autre paire de manche.J'avais mĂȘme projeter de tenter une galĂšre mais un gros problĂšme lors de l'Ă©tude comment modĂ©liser Ă  la perfection le mouvement des rames qui n'est pas une rotation parfaites mais un mouvement elliptique, un vrai casse tĂȘte!?!? Dame du lacBourgeois, BourgeoiseNombre de messages 95Lieu d'origine BelgiqueDate d'inscription 14/03/2011Sujet Re La naviguation au moyen-age Mer 30 Mar 2011 - 551 Messire Aragon, Merci pour ce topic trĂšs interessant aragornDuc, DuchesseNombre de messages 1776Age 60Lieu d'origine Giroux Vieux AuvergneDate d'inscription 30/10/2010Sujet Re La naviguation au moyen-age Mer 30 Mar 2011 - 750 Heathen Knight a Ă©crit ModĂ©lisme en bois et navigable pour ma part moderne Ă  moteur. Mais un seul projet Ă  aboutie, ensuite j'ai quittĂ© mon club l'un des membre Ă  mĂȘme rĂ©alisĂ© le Renard, dernier navire du corsaire Surcouf, une merveille, donc plus l'outillage nĂ©cessaire et bien pratique. Un jour peut ĂȘtre retenterais-je avec de la voile ancienne, mais c'est une autre paire de manche.J'avais mĂȘme projeter de tenter une galĂšre mais un gros problĂšme lors de l'Ă©tude comment modĂ©liser Ă  la perfection le mouvement des rames qui n'est pas une rotation parfaites mais un mouvement elliptique, un vrai casse tĂȘte!?!? Voici une de mes rĂ©alisations, presque la plus imposante. Il s'agit du chebec "Requin"Et si vous aimez les bateaux, ce forum devrait vous plaire... ne pas tenir compte des deux Ă©pingles Ă  linge sur la flĂšche d'artimon. Nous avons essuyĂ© un grain Ă  nĂŽtre derniĂšre sortie!Sur une expo, j'ai vu une galĂšre fonctionnelle. Le constructeur ne savait plus combien de milliers d'heures il avait passĂ© dessus. Les rames fonctionnaient grĂące Ă  deux jeux de tringles par rangĂ©e de rames. Le mouvement de va et vient suivait un jeu de cames extrĂȘmement complexe. Le mouvement Ă©tait assez convaincant mais le poids de l'installation interdisait toute flottaison ce qui revient Ă  dire que ce gars-lĂ  s'Ă©tait bien em......der pour rien! aragornDuc, DuchesseNombre de messages 1776Age 60Lieu d'origine Giroux Vieux AuvergneDate d'inscription 30/10/2010Sujet Naviguation au Moyen-age. Suite... Sam 14 Mai 2011 - 1944 La Chine est restĂ©e isolĂ©e fort longtemps et il a fallu un certain Marco Polo pour que l'occident prenne conscience de sa puissance rĂ©elle. Et cela pas avant le XIII iĂšme siĂšcle. Se suffisant Ă  lui-mĂȘme, cet immense pays Ă  donc dĂ©veloppĂ© une culture dĂ©pourvue de toutes influences extĂ©rieures. Politique Ă  laquelle sa marine n'a pas Ă  part les vertigineux sommets Himalayens, la Chine est un continent relativement plat traversĂ©e par 3 fleuves s'Ă©coulant tous d' Ouest en Le fleuve jaune Huang he- Le fleuve bleu Yangzi Jiang- La riviĂšre des Perles Xi JiangCes voies de navigation ont non seulement Ă©tĂ©s valorisĂ©es par les empereurs successifs mais elles ont aussi Ă©tĂ©s reliĂ©es entre elles par des canaux Nord-Sud permettant de quadriller et de contrĂŽler le pays. Ces travaux titanesques dĂ©butĂšrent au ViĂšme siĂšcle avant JC pour s'achever au VI iĂšme aprĂšs JC, soit une pĂ©riode d'environ un millĂ©naire. Ainsi, par voie fluviale transitaient les denrĂ©es, les matĂ©riaux, les fonctionnaires et les impĂŽts qui vont avec, et les soldats si ça se passait mal!Outre ces possibilitĂ©s intĂ©rieures, la Chine possĂšde des milliers de kilomĂštres de cĂŽtes. Elle a donc tout naturellement dĂ©veloppĂ©e deux marines fort distinctes, une pour la navigation intĂ©rieure, et une autre pour la pleine premiĂšre mention d'un bateau fluvial remonte Ă  cinq siĂšcles avant JC. Ce qui ne veut pas dire qu'avant cela, les Chinois ne naviguaient pas. Il s'agissait d'un classique tronc d'arbre Ă©vidĂ©. Les textes anciens parlent aussi de bateaux en cuir. Le sampan dans sa forme classique est attestĂ© dĂ©s le ViĂšme siĂšcle. Sur les fleuves, sa prĂ©sence est indissociable du paysage chinois quelque soit l'Ă©poque. Sampan veut dire trois planches. C'est dire dans quel Ă©tat d'esprit de simplicitĂ©, de logique et d'Ă©conomie il a Ă©tĂ© sampans sont adaptĂ©s Ă  toutes les exigences. Celui de la photos comporte un compartiment qui peut ĂȘtre inondĂ© pour garder le poisson vivant. Le fond est plat pour profiter au maximum de chaque cours d'eau sans risque d'Ă©chouage. Les chinois ont inventĂ© un aviron de gouverne axial rame arriĂšre particulier qui assure Ă  la fois la propulsion et la direction le Yuloh. Le sampan, pour les plus grands, est aussi un bateau maison tout comme l'Ă©taient nos pĂ©niches. La famille entiĂšre mĂšne sur le pont une vie aussi austĂšre qu' mer, les Chinois utilisaient, et utilisent toujours la naviguait dĂ©jĂ , sous une forme similaire, au VI iĂšme de nĂŽtre Ăšre. Les jonques se sĂ©parent cependant en deux grandes catĂ©gories suite Ă  des adaptations liĂ©es aux secteurs maritimes oĂč elles Ă©voluent. Dans les rĂ©gions cĂŽtiĂšres au sud du Yangzi pointillĂ©s rouges sur la carte......la mer est profonde et les abris innombrables. Les bateaux ne sont tirĂ©s Ă  terre que pour entretien. Soit assez rarement. Les coques possĂšdent donc une Ă©trave pointue et un fort tirant d'eau profondeur de la partie immergĂ©e de la coque. Au Nord de ce mĂȘme fleuve, on rencontre de nombreux bancs de sables et les abris naturels sont rares. Les jonques de cette rĂ©gion ont donc une coque Ă  fond plat et une Ă©trave trĂšs Ă©vasĂ©e afin d'ĂȘtre Ă©chouĂ©e des particularitĂ©s de la jonque est de possĂ©der des cloisons Ă©tanches ce qui en fait un bateau extrĂȘmement solide et fiable. Les constructeurs EuropĂ©ens attendront le XIX siĂšcles pour en faire autant. C'est un bateau conçu pour un Ă©quipage minimum. Les voiles se manipulent aisĂ©ment trĂšs peu de cordages Ă  gĂ©rer et avec leurs raidisseurs en bambous, elles profitent du moindre souffle de sont en gĂ©nĂ©ral de taille modeste mais Marco Polo affirme dans ses rĂ©cits en avoir vu qui nĂ©cessitait un Ă©quipage de 300 hommes. Cela parait extravaguant et cependant des sources beaucoup moins sujettes Ă  exagĂ©ration mentionnent des jonques de 120 mĂštres de longs. En effet, vers 1400, l'amiral Zheng He reçut de l'empereur Yongle l'ordre d'explorer les ocĂ©ans et d'Ă©tablir une liste des richesses disponibles alentours, nĂ©gociables, et Ă©ventuellement "maraudables".Zheng he se fit donc construire une flotte digne de son pays, et notamment des jonques Ă  neuf mats ! Il partit en 1431 avec 63 navires et environ 30 000 hommes. Une exploration massive et dissuasive. Il visita l'Indochine, Ceylan, une grande partie de la cĂŽte Indienne, la Perse Iran, Zanzibar et Java. Homme intelligent, il sut nouer partout des liens solides et laissa le souvenir d'un pays avec lequel il valait mieux ĂȘtre en bon terme!A suivre Un certain Christopho Colombo... Heathen KhanInquisiteur de la ConfrĂ©rieNombre de messages 1416Age 35Lieu d'origine Haute SavoieDate d'inscription 16/07/2007Sujet Re La naviguation au moyen-age Sam 14 Mai 2011 - 2123 A la Chine ancienne ne cessera de m'Ă©merveiller!Je crois que savoir Ă©galement que leur navire de guerre Ă©tait curieusement conçu Ă  nos yeux d'europĂ©en, j'essaierai de complĂ©ter si je tombe sur un bon article Ă  ce sujet! aragornDuc, DuchesseNombre de messages 1776Age 60Lieu d'origine Giroux Vieux AuvergneDate d'inscription 30/10/2010Sujet Re La naviguation au moyen-age Dim 15 Mai 2011 - 731 Dans leur conformation, les jonques de guerre sont assez semblables aux jonques marchandes, sauf qu'elles sont beaucoup plus dĂ©corĂ©es avec des sculptures et des couleurs vives. Je sais que la CorĂ©e utilisait des bateaux "dragon" qui sont des sortes de cuirassĂ©s avant l'heure. Je ne sais pas si la Chine faisait de mĂȘme.... Heathen KhanInquisiteur de la ConfrĂ©rieNombre de messages 1416Age 35Lieu d'origine Haute SavoieDate d'inscription 16/07/2007Sujet Re La naviguation au moyen-age Dim 15 Mai 2011 - 953 Effectivement je me demande si je ne confonds pas avec la CorĂ©e ou le Japon. En fait je me demande si la Chine attachĂ©e beaucoup d’importance Ă  sa force navale. Leurs embarcations semblaient plutĂŽt adaptĂ©es suivant les pense aux transports qui ressemblent un peu Ă  des maisons sur barque, dotĂ©e de protections de cuirs face aux flĂšche si ma mĂ©moire est aussi la conversion de certaine embarcations en navire incendiaire. aragornDuc, DuchesseNombre de messages 1776Age 60Lieu d'origine Giroux Vieux AuvergneDate d'inscription 30/10/2010Sujet Re La naviguation au moyen-age Dim 15 Mai 2011 - 1121 Voici ce que j'ai pour la CorĂ©e aux environs du XV iĂšme. Avec ce type de bateaux "dragon" ou encore "tortue", les CorĂ©ens se sont offert de belles victoires face Ă  la marine de guerre Japonaise Ă  une Ă©poque ou le Japon avait des visĂ©es expansionnistes. Cela devait pourtant ĂȘtre assez dĂ©licat Ă  gĂ©rer, comme embarcation. loupgarou74Chambellan, SuivanteNombre de messages 131Age 60Lieu d'origine Chilly 74 et Grenoble 38 la semaineDate d'inscription 12/05/2011Sujet Navigation Dim 15 Mai 2011 - 1131 J'adore ce sujet etant completement neophyte dans le domaine ;o aragornDuc, DuchesseNombre de messages 1776Age 60Lieu d'origine Giroux Vieux AuvergneDate d'inscription 30/10/2010Sujet Re La naviguation au moyen-age Sam 31 DĂ©c 2011 - 1055 Avant de parler de Colomb et de ses bateaux, il convient d'insister briĂšvement sur l'audace de son projet. Depuis mille ans, l'Ă©glise affirme contre toute logique que la terre est plate. Environ 40 annĂ©es aprĂšs, le gĂ©nial traitĂ© de Coppernic sera encore interdit par l'Ă©glise comme contraire aux Ă©critures Et voilĂ  qu'en pleine Inquisition, dans un des pays le plus aveuglĂ©ment chrĂ©tien, l'Espagne, Colomb ose avancer qu'elle est quelles raisons Ă©chappa-t-il aux ennuis, voir au bucher, alors qu'il Ă©tait Ă©tranger GĂ©nois et ne possĂ©dait ni titre ni protection?Elles sont de deux sortesLa premiĂšre, et la plus importante au yeux de l'histoire, et que la puissance de l'Ă©glise, bien qu'Ă©crasante, commence Ă  se fissurer sous les assauts de la pensĂ©e intellectuelle. En aval, les travaux de Gutemberg portent leurs fruits et les livres se rĂ©pandent, pas toujours porteurs d'un message trĂšs catholique! Les bons pĂšres prennent conscience qu'ils ne pourront pas bruler tout le monde. L'exploit de Colomb est ainsi considĂ©rĂ© par nombre d'historiens comme le point de dĂ©part de la renaissance, une sorte de borne posĂ©e dans l'histoire, disant qu'Ă  partir de lĂ , l'intelligence reprend ses deuxiĂšme raison est plus mesquine. Les souverains d'Espagne viennent juste d'achever la "Reconquista" contre l'envahisseur Arabe. Cette guerre, certes glorieuse, laisse les caisses de la royautĂ© particuliĂšrement vides. Hors, Colomb parle d'or, de beaucoup d'or...Celui des Indes!Qu'est-ce qu'un bateau, face Ă  cela?Colomb est nĂ© Ă  GĂȘnes, en 1450 ou 1451. Sa jeunesse reste floue mais on sait qu'il eut alors accĂšs Ă  de nombreux livres scientifiques, ce qui laisse Ă  penser qu'il vivait dans un milieu aisĂ©. TrĂšs tĂŽt, il s'embarque et ses premiers voyages autour de la vielle Europe lui permettent d'Ă©tudier les vents en les courants. Ses livres portent de nombreuses annotations personnelles dont certaines sont d'une grande pertinence, ce qui tendrait Ă  dĂ©montrer qu'il Ă©tait intelligent, curieux et bon observateur. Les fondements du dĂ©couvreur sont en lui. Pendant plusieurs annĂ©es, il va parcourir l'Europe, prĂ©sentant sans succĂšs sont projet aux coures Portugaise et Espagnole. Peut-ĂȘtre aussi Ă  la France et Ă  certaines villes Ă©tat d'Italie. Et ce jusqu'au revirement de l'Espagne qui lui confie enfin un bateau, la Santa Maria, en 1492. Les deux autres bateaux qui complĂštent sa petite flotte son affrĂ©tĂ©s par des marchands privĂ©s qu'ils a su intĂ©resser Ă  son quitte le port espagnol de Palos le 2 Aout 1492, en direction des Iles Canaries oĂč il arrive le 6 Septembre. LĂ , il refait le plein de vivres et d'eau potable puis il s'Ă©lance audacieusement vers l'Ouest inconnu, portĂ© par les AlizĂ©s. Il atteindra SES Indes un gros mois plus tard, en fait, le San Salvador actuel... La cĂŽte n'est pas trĂšs intĂ©ressante et pendant environ 2 mois, Colomb va la longer en direction du Sud. Il trouve enfin un endroit a sa convenance et dĂ©barque. LĂ , il va fonder la premiĂšre ville village qu'il nomme Espagnola. Les premiers contacts avec les indigĂšnes sont placĂ©s sous le signe de la paix. Et merveille! Il y a de l'or, et d'une magnifique puretĂ© de surcroit. Colomb envisage son retour sous les meilleurs hospices. Il perd cependant la Santa-Maria qui se brise sur la cĂŽte et rentre Ă  bord de voyage de retour est plus dĂ©licat car les bons vents sont plus difficiles a trouver. Le 4 Mars 1493, il rejoint Lisbonne, persuadĂ© d'avoir atteint son but. Il est reçu Ă  la coure d'Espagne en hĂ©ros, d'autant que l'or qu'il exhibe fiĂšrement est est nommĂ© vice-roi et gouverneur de tout les territoires dĂ©couverts, ainsi que de ceux Ă  venir. Peu de temps aprĂšs, il repart avec 17 navires et rajoute aux possessions Espagnoles l'Ile Dominique, la Guadeloupe, Porto-rico, la jamaĂŻque et une portion de cours d'un troisiĂšme voyage, il remonte une partie du fleuve OrĂ©noque VĂ©nĂ©zuela Mais les choses vont se gĂąter pour lui car ĂȘtre un grand dĂ©couvreur n'implique pas que l'on soit parallĂšlement un bon gestionnaire. D'autant que les colonies se sont peuplĂ©es et abritent maintenant quelques personnages de vieille noblesse Espagnoles, ruinĂ©s par la guerre et donc soucieux de se refaire une santĂ© financiĂšre, et qui voient d'un mauvais Ɠil d'obĂ©ir Ă  un "parvenu". Maladresse de sa part, complot, c'est couvert de chaines et Ă  fond de cale qu'il rentre en Espagne. La reine le gracie, ayant en mĂ©moire ce qu'elle lui doit car les coffres sont de nouveaux pleins, mais le temps du dĂ©couvreur tire Ă  sa fin. Il repart pour un quatriĂšme voyage et reconnait quelques nouveaux territoires sur la cĂŽte, notamment le son retour, le roi se meurt. Les colonies fonctionnent Ă  plein rendement et nul n'a que faire dĂ©sormais du rapport de ses derniĂšres aventures. Nous sommes en 1504 et il mourra 2 ans plus tard, retirĂ© a Valladolid, usĂ© par sa vie d'aventure et oubliĂ© des bateaux de Colomb sont de petites unitĂ©s. La Santa-Maria emmĂšne 40 hommes d'Ă©quipage. C'est un navire de type caraque, ou nef. Sa coque est trĂšs ronde et haute sur mer. Elle mesure approximativement 25 mĂštres de long et sa surface de voile est de 270 mĂštres carrĂ©s. Elle est trĂšs solide et fiable mais dĂ©sespĂ©rĂ©ment lente. Son Ă©trave ronde dĂ©chire vĂ©ritablement les vagues. Elle tangue Ă©normĂ©ment et demande Ă  l'Ă©quipage une grande rĂ©sistance physique...et morale!Voici la photo d'une rĂ©plique. Toutefois, la forme exacte de ce bateau est inconnue et donne lieu Ă  diffĂ©rentes versions. La Pinta la Peinte, ce qui semble signifier que ce bateau portait des couleurs voyantes ne nĂ©cessite que 26 marins pour avancer. C'est une caravelle, c'est Ă  dire un bĂątiment beaucoup plus fin et lĂ©ger que la caraque, plus manƓuvrant et pouvant ĂȘtre Ă©quipĂ© Ă  demande de plusieurs types de rĂ©plique de la Pinta, sans les couleurs... La coque est plus Nina enfin, Ă©tait elle aussi une caravelle, lĂ©gĂšrement plus petite que la Pinta. Elle se contentait d'une vingtaine d'hommes d'Ă©quipage. Elle est, ici, reprĂ©sentĂ©e avec 3 mats, deux Ă  voile carrĂ©e et le dernier Ă  voile latine triangulaire. Il est plus vraisemblable que pour l'occasion, elle ne portait que 2 mats en voiles trois bateaux ne disposent, bien entendu, d'aucun confort. Seule, la Santa-Maria possĂ©dait peut-ĂȘtre des toilettes rĂ©servĂ©es au capitaine. Il fallait une belle dose de courage pour partir vers l'inconnu dans "ces coquilles de noix".Il faut toutefois noter que Colomb s'Ă©tait lourdement trompĂ© dans ses calculs. Son diamĂštre terrestre Ă©tait infiniment trop petit car il avait tout de mĂȘme oubliĂ© dans l'affaire un continent, l'AmĂ©rique, et un ocĂ©an, le Pacifique mais bon, l'erreur est humaine!Et pour finir, une vision romantique de la dĂ©couverte des "Indes"Source WikipĂ©dia pour les 3 premiĂšre photos. Et pour ceux que cela intĂ©resse, la revue Archeo-ThĂ©ma n°18 Janvier-FĂ©vrier 2012 traite de l'archĂ©ologie navale expĂ©rimentale antique et moyenĂągeuse. DerniĂšre Ă©dition par aragorn le Lun 2 Jan 2012 - 2035, Ă©ditĂ© 2 fois Heathen KhanInquisiteur de la ConfrĂ©rieNombre de messages 1416Age 35Lieu d'origine Haute SavoieDate d'inscription 16/07/2007Sujet Re La naviguation au moyen-age Sam 31 DĂ©c 2011 - 1716 Messire Aragorn, j'espĂšre que vous vous rendez compte que vous avez dotĂ© le forum d'un MAGNIFIQUE exposĂ© sur la navigation????? aragornDuc, DuchesseNombre de messages 1776Age 60Lieu d'origine Giroux Vieux AuvergneDate d'inscription 30/10/2010Sujet Re La naviguation au moyen-age Sam 31 DĂ©c 2011 - 1737 Merci. Étant passionnĂ© de bateaux, je n'ai qu'un petit mĂ©rite. KamariaBaron, BaronneNombre de messages 200Age 27Lieu d'origine Pertuis en LubĂ©ronDate d'inscription 15/05/2011Sujet Re La naviguation au moyen-age Mar 3 Jan 2012 - 1831 Votre exposĂ© est magnifique, superbe, formidable, impressionnant, passionnant, maĂźtre Aragorn ! Contenu sponsorisĂ©Sujet Re La naviguation au moyen-age La naviguation au moyen-age Page 1 sur 1 Sujets similaires» CD-ROM l'Art au Moyen-Âge» Lexique du Moyen Age» Magazine sur le Moyen-Age ...» DĂ©pendances au moyen-age» Les bestiaires au Moyen AgePermission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forumForum MĂ©diĂ©val Fantastique Autour du Donjon La BibliothĂšque Les ParcheminsSauter vers
\n les deux voiles de ce bateau sont des triangles semblables
LespremiÚres observations archéologiques ont été faites en 1947, aprÚs la destruction du quartier en 1943. De nouvelles fouilles ont été réalisées, de 1955 à 1960, à l'occasion de travaux d'aménagement. Le site, partiellement préservé, est aujourd'hui intégré au musée des Docks romains, inauguré en 1963.
Quelles sont les diffĂ©rentes voiles d’un bateau?Quelles voiles utiliser en croisiĂšre?Description d’une voileLes diffĂ©rentes parties d’un voile vocabulaire Sur un voilier, les voiles sont le moteur du bateau. Il est donc important de connaitre leurs noms et de pouvoir identifier les diffĂ©rentes caractĂ©ristiques de ces voiles. Alors voyons ensemble quelles sont les diffĂ©rentes voiles et comment se nomment les diffĂ©rentes parties d’une voile. Apprendre Ă  naviguer, c’est connaitre son bateau, son voilier. Au-delĂ  de ce simple bon sens, les manoeuvres nĂ©cessitent de se fait comprendre, de bien identifier et nommer ces derniĂšres ainsi que les diffĂ©rents Ă©lĂ©ments du bateau. Imaginez un Ă©quipage qui essaie de se faire comprendre avec des trucs Ă  cĂŽtĂ©, le bout lĂ , le bas de la voile juste là
 » Pour cela, sur un voilier, Il est important de connaitre la liste et la description des voiles. Chaque voile a son nom propre ainsi que sa fonction. Et dans le mĂȘme temps, toutes les parties d’une voile ont un nom bien prĂ©cis. Chaque voile ne sera pas portĂ©e dans les mĂȘmes conditions de mĂ©tĂ©o. Et dans le mĂȘme temps, toutes les voiles ne pourront ĂȘtre utilisĂ©es sous le mĂȘme bord. Commençons donc le tour de ce lexique par les voiles. Comme nous le disions plus haut, pour bien naviguer, et bien se faire comprendre des autres Ă©quipiers, il faut savoir de quoi on parle. Alors entre les grands voiles Ă  corne, les Code 0, les gĂ©nois et les spis, essayons de nous y retrouver. Quelles sont les diffĂ©rentes voiles d’un bateau? Sur un voilier, il est possible de grĂ©er, ou hisser, plusieurs voiles diffĂ©rentes. Certaines pourront ĂȘtre utilisĂ©es ensemble, d’autres, non. GĂ©nĂ©ralement, nous allons parler de la Grand-voile et des voiles d’avant. Voici une liste des voiles les plus communes. Foc Le foc est la voile d’avant hissĂ©e, Ă  partir de l’étrave, le long de l’etai. Genois Le gĂ©nois est un foc Ă  fort recouvrement plus de surface de toile. Solent Le solent est une voile d’avant souvent utilisĂ© au prĂšs, en rĂ©gate. Plus petit que le gĂ©nois, son recouvrement est de 100%. Il se dĂ©ploie jusqu’au mĂąt. Tourmentin Le tourmentin est un petit foc Ă  hisser en cas de mauvais temps. Grand voile La grand voile est la voile situĂ©e Ă  l’arriĂšre du mat et hissĂ©e le long de ce dernier et maintenue par la bĂŽme. Spinnaker Le spi est une voile, qui se gonfle comme un ballon, trĂšs lĂ©gĂšre et hisser aux allures portantes. Il existe deux types de spi. Le spi asymĂ©trique et le spi symĂ©trique, utilisĂ© avec un tangon. Gennaker et Code 0 le gennaker est une voile d’avant utilisĂ©e aux allures portantes. Sa forme est un mixte entre le gĂ©nois et le spi. Le code 0 est un gennaker plus lĂ©ger. Quelles voiles utiliser en croisiĂšre? Nous venons de voir les diffĂ©rentes voile Ă  disposition de l’équipage pour rĂ©gler le voilier. Cependant, toutes ces voiles ne sont pas adaptĂ©es Ă  la croisiĂšre. Certaines voiles, plutĂŽt technique Ă  rĂ©gler, ou tout simplement trĂšs chĂšres, seront plus adaptĂ©es Ă  la rĂ©gate. Alors quelles voiles utiliser pour une croisiĂšre en famille, ou entre amis? La grand-voile Il s’agit de la seuls voile pouvant aller sur la bĂŽme. Cependant, il existe des modĂšles sur enrouleur. Certaines s’enroulent sur la bĂŽme, d’autre systĂšmes permettent d’enrouler la grand-voile le long du mĂąt. Le gĂ©nois Le gĂ©nois est la voiles d’avant que l’on retrouve gĂ©nĂ©ralement sur les voiliers de sĂ©rie. Cette voile peut, elle aussi, ĂȘtre installĂ©e sur enrouleur. Le spy asymĂ©trique Ce spy Ă  l’avantage d’ĂȘtre trĂšs simple Ă  installer et Ă  rĂ©gler. Cependant, contrairement au spi symĂ©trique, vous ne pourrez pas faire du vent arriĂšre. Description d’une voile Les diffĂ©rentes parties d’un voile vocabulaire Maintenant que nous avons vu quelles voiles pouvaient ĂȘtre utilisĂ©es sur un voilier, voyons quels sont les diffĂ©rentes parties d’une voile. Bande de ris Une bande, dans la voile qui marque l’endroit ou elle se replie afin de rĂ©duire la voilure quand le vent monte. Cette opĂ©ration s’effectue avec une bosse de ris voir lexique du grĂ©ement courant et des garcettes qui permettent de la maintenir repliĂ©e. Oeillet Ce sont des anneaux, dans lesquelles nous pouvons passer des garcettes ou le croc de ris. cela permet de baisser le point d’amure de la Grand Voile. Garcettes. les garcettes sont des petites bandelettes ou cordelettes qui permettent d’enrouler la voile et de la maintenir ferlĂ©e, lorsqu’on prend un ris. Bordure La bordure est le bord de la partie basse de la voile, qui part de point d’amure vers le point d’écoute le long de la bĂŽme pour la grand voile. Chute La chute est le bord de la voile qui part du point de drisse vers le point d’écoute. Guindant Le guindant est le bord de la voile qui est insĂ©rĂ© dans l’étai pour le gĂ©nois ou le mĂąt pour la grand voile. Point d’amure Le point d’amure est le point situĂ© en bas et Ă  l’avant de la voile. FixĂ© Ă  l’avant de la bĂŽme pour la grand voile et au pour le gĂ©nois. Point d’écoute Le point d’écoute est le point de la voile ou sont fixĂ©es les Ă©coutes afin de rĂ©gler cette derniĂšre. Point de drisse Le point de de drisse est le point situĂ© en haut de la voile, permettant de hisser la voile.
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